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  1. Dec 2019
  2. Nov 2019
    1. Alors, il faut me suivre ; et si je change, changer !

      Socrate encourage le mouvement chez lui et les autres. Le verbe "changer" renvoie à l'idée d'être actif, curieux, mouvant en société.

    2. Là, quand tu es perdu loin des terres, le navire étant comme un aveugle abandonné sur le toit d’une maison

      L'idée de l'aveugle revient plusieurs fois dans le texte. L'aveugle semble être associé à l'immobilité ainsi qu'à la non accessibilité à la beauté qui sont deux concepts importants de la philosophie de Valéry.

    3. Et ces moments, et leurs ornements ; et ces danses sans danseuses, et ces statues sans corps et sans visage (mais pourtant si délicatement dessinées), ne te semblaient-ils pas t’environner, toi, esclave de la présence générale de la Musique ?

      Antithèse première: image de danses sans danseuses. Antithèse deuxième: statues sans visages ni corps quand la beauté des statues est dans ces deux choses. Il y a un rappel de l'immobilité.

    4. Ces roses qui furent fraîches, et qui périssent sous tes yeux, ne sont-elles pas toutes choses, et la vie mouvante elle-même ?

      Métaphore de la vie qui passe à travers la mouvance des roses vers la mort.

    5. ce qui convient à l’homme ; ce qui doit l’émerveiller sans le confondre, le posséder sans l’abêtir…

      Entre sensibilité et rationalité.

    6. Tout ce qui file et qui dérive, mes regards le suivent un instant et le perdent sans l’avoir divisé…

      L'idée du mouvement est présent dans le texte. On l'entend dans cette phrase. Les verbes comme "file", "dérive", "suivre" sont directement reliés au mouvement qui est insaisissable pour Phèdre.

    1. C'est ainsi, Socrate, qu'ils soutiennent que la condition de l'homme injuste est plus heureuse que celle du juste, et par rapport aux hommes et par rapport aux dieux.

      Mimesis du juste sans en avoir l'essence. L'injuste est plus heureux que non seulement les hommes, mais, aussi, les Dieux, ces êtres intouchables et parfaits. L'injuste les trompe tous.

    2. Le chef-d'œuvre de l'injustice est de paraître juste sans l'être.

      Par contre, cette injustice reste dissimulée derrière ce masque de vérité, de juste.

    3. l'homme a raison de croire [360d] que l'injustice lui est plus avantageuse que la justice;

      Le triomphe chez les hommes du mal sur le bien.

    1. C’est bien toi qui t’es attiré cela, te tournant vers le mal.

      Le choeur voit "le mal" comme étant Socratès celui qui était perçu comme le porteur du raisonnement véritable par Strepsiadès.

    2. PHIDIPPIDÈS. Qu’il est doux de vivre au milieu des nouveautés, des inventions ingénieuses, et de pouvoir mépriser les lois établies ! Et de fait, moi, quand j’avais l’esprit uniquement occupé d’équitation, je n’étais pas capable de dire trois mots sans faire une faute. Mais maintenant que cet homme a mis fin à mes goûts, et que je suis formé aux pensées subtiles, à l’art de la parole et aux méditations, je crois pouvoir prouver que j’ai le droit de châtier mon père.

      Inversement des rôles en société. Le fils châtie désormais le père. Il y a une corruption de la jeunesse, prête à tout reconstruire.

    3. STREPSIADÈS. Quels deux Raisonnements ? PHIDIPPIDÈS. Le fort et le faible.

      Tout au long du texte, nous sommes dans les contraires: Le juste et l'injuste, le fort et le faible. Il ne semble pas y avoir d'entre-deux de là aussi le caractère comique et absurde du texte.

    1. Un jour viendrait où je me pâmerais dans les bras d’un homme : je choisirais mon heure et ma décision se justifierait par la violence d’un amour.

      Elle sait que ce genre de désir se voit néfaste aux yeux des gens de son milieu pourtant elle veut vivre un amour passion. Cette idée la détache de la jeune fille rangée qu’elle était autrefois.

    2. mais dans le milieu où je vivais, jamais la franchise d’un besoin, jamais un acte violent ne déchirait le réseau des conventions et des routines.

      Le milieu dont elle parle est celui de la bourgeoisie où il faut garder une certaine pudeur, restreindre la liberté des corps.

    3. Je lus à cette époque un roman qui me renvoya l’image de mon exil : Le Moulin sur la Floss de George Eliot me fit une impression encore plus profonde que naguère Little Women.

      Références littéraires importantes. Déclin de la religion chez de Beauvoir au profit de la littérature.

    4. Il m’était bien difficile de penser par moi-même, car le système qu’on m’enseignait était à la fois monolithique et incohérent.

      Restriction du savoir. Elle en a conscience.

    5. En dehors de mes études, la lecture restait la grande affaire de ma vie.

      Une grande curiosité du savoir.

    6. En particulier, je ne déplorais pas d’être une fille.

      Dès la jeunesse, elle comprend et accepte totalement son sexe de femme.

    7. Il n’y a pas loin du contentement à la suffisance. Satisfaite de la place que j’occupais dans le monde, je la pensais privilégiée. Mes parents étaient des êtres d’exception, et je considérais notre foyer comme exemplaire.

      Simone est consciente de son statut privilégié et du fait même de la bourgeoisie de sa famille. Elle s’y satisfait.

    1. elle s’est vidée de moi

      Drôle d'expression pour dire qu'elle le quitte pour de bon. Ces mots résonnent en moi l'idée d'un corps se vidant de ses déchets. La "blancheur" de leur amour part en "merde", pour reprendre un mot utilisé maintes fois dans le texte.

    2. Tu sais, pour se mettre à aimer quelqu’un, c’est une entreprise. Il faut avoir une énergie, une curiosité, un aveuglement...

      L'aveuglement qui plus tôt était lié à la blancheur est maintenant aussi lié à l'envie d'amour selon les mots d'Anny. Elle ne veut plus recommencer. C'est à son tour de parler alors de dégoût.

    3. Elle me dégoûte un peu, elle est trop blanche et puis elle sent le nouveau-né.

      Le rôle que tient la blancheur dans le texte semble s'inverser. La patronne est "trop blanche". Cet extrême dégoûte le narrateur comme le fait souvent ce qui est sombre. La blancheur ici dégoûte. Elle rappelle l'odeur du nouveau-né d'une manière négative pour lui.

    4. A un moment on projeta sur l’écran une image toute blanche, l’obscurité s’adoucit et je vis qu’Anny pleurait.

      La vérité à nouveau accessible par la blancheur de l'image. Anny s'en va définitivement. Il est seul dans sa noirceur. Il ne vit qu'à travers elle, sa blancheur. Sans elle, il s'enferme dans la nausée ou cette forme de noirceur étouffante, au point où il est dégoûté de la vie même.

    5. De loin, elle paraissait toute noire et, à chaque enjambée, elle vire un peu plus au blanc. Ce corps obscur qui s’éclaire peu à peu me fait une impression extraordinaire : quand il sera tout clair, tout blanc, je m’arrêterai, juste à côté de lui et alors commencera l’aventure. Il est si proche à présent, ce phare blanc qui sort de l’ombre que j’ai presque peur : je songe un instant à retourner sur mes pas. Mais il n’est pas possible de rompre le charme.

      Encore une autre allusion de l'auteur au clair/obscur, blanc/ noir. Le blanc est l’inaccessible, une forme de vérité encore plus apeurante que le noir dans lequel il a pris l'habitude de vivre.

    6. Il porte des vêtements râpés, mai ? son linge est d’une blancheur éblouissante.

      Tout au long du texte, il y a ce contraste entre les couleurs clairs et les couleurs sombres. Cet homme d'apparence ennuyeuse se révèle à porter des vêtements "d'une blancheur éblouissante".

    7. C’est le reflet de mon visage. Souvent, dans ces journées perdues, je reste à le contempler. Je n’y comprends rien, à ce visage. Ceux des autres ont un sens. Pas le mien. Je ne peux même pas décider s’il est beau ou laid. Je pense qu’il est laid, parce qu’on me l’a dit. Mais cela ne me frappe pas. Au fond je suis même choqué qu’on puisse lui attribuer des qualités de ce genre, comme si on appelait beau ou laid un morceau de terre ou bien un bloc de rocher.

      Étrange, le narrateur semble nier son apparence en ne pas la qualifiant de "laide", chose qu'il ne semble pas avoir de difficulté à faire durant le reste du roman. Son reflet lui est presque indifférent.

    8. Ce n’est pas l’air misérable de ce type qui nous faisait peur, ni la tumeur qu’il avait au cou et qui frottait contre le bord de son faux col : mais nous sentions qu’il formait dans sa tête des pensées de crabe ou de langouste. Et ça nous terrorisait, qu’on pût former des pensées de langouste, sur la guérite, sur nos cerceaux, sur les buissons.

      Ce passage est un bon exemple du dégoût pour l'existent. La peur et l'horreur dûes à l'apparence physique de cet homme auquel les enfants attrubuaient des pensées aussi dégoutantes.

    9. Quelque chose m’est arrivé, je ne peux plus en douter. C’est venu à la façon d’une maladie, pas comme une certitude ordinaire, pas comme une évidence. Ça s’est installé sournoisement, peu à peu ; je me suis senti un peu bizarre, un peu gêné, voilà tout. Une fois dans la place ça n’a plus bougé, c’est resté coi et j’ai pu me persuader que je n’avais rien, que c’était une fausse alerte. Et voilà qu’à présent cela s’épanouit.

      Pour faire un clin d'oeil à l'existentialisme de Sartre, ce paragraphe rappelle le message de son autre œuvre L'être et le néant : "Il n'y a rien à faire. Il faut se résigner et attendre." L'évidence de son existence se fait ressentir par la présence de la dite maladie.