- Apr 2024
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Télétravail : entre le salon et la cuisine, n’oubliez pas de mettre votre smartphone en mode avion
Le titre met déjà en évidence le thème de l'article qui est la fragilité des frontières personnelles/professionnelles du télétravail. On peut aussi émettre l'hypothèse que l'auteur s'adresse directement aux lecteurs probablement concernés par cette situation (les télétravailleurs) en utilisant le pronom "vous" dans la phrase : "n'oubliez pas de mettre votre smartphone en mode avion".
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Espérons que le 1er janvier prochain, les entreprises appliquent le « droit à la déconnexion » !
Phrase qui conclue l'argumentation de l'auteur de façon satirique pour dénoncer le non-respect de la loi de la part des entreprises quant au télétravail. Il est temps que cette situation change.
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il ne profite guère de l’éloignement de son supérieur hiérarchique et reste toujours disponible (messagerie).
Dernier argument sur la fragilité des frontières vie personnelle/professionnelle. Le télétravailleur est à la disposition de l'employeur et de l'entreprise.
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Ainsi, les télétravailleurs devront s’adapter à cette absence de frontière en créant leurs propres limites entre travail, famille, loisirs. Les directions des ressources humaines devront les y aider en organisant le travail et en fixant des objectifs réalistes. En réponse à ces excès et au débordement de la vie professionnelle au sein du foyer, la meilleure solution consiste à manager par objectifs. Ceci est plus adapté, mais nécessite la mobilisation de moyens adaptés pour définir les objectifs, les quantifier, en assurer le suivi…
L'auteur tente de rassurer le télétravailleur en lui expliquant que son entreprise se doit d'être présente pour lui. Elle a pour rôle d'aider les télétravailleurs à ajuster leur vie privée et professionnelle. Ce message doit être perçu, selon moi, comme un encouragement de la part de l'auteur pour pousser les télétravailleurs à faire valoir leur droit à la déconnexion selon la loi.
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Le télétravailleur apparaît donc comme une victime du harcèlement constant des technologies
L'auteur tente de mettre un miroir face au télétravailleur pour lui montrer sa situation. Dire que le télétravailleur apparaît comme une "victime de harcèlement" a surement l'objectif de choquer le lecteur et donc de le faire réfléchir à sa situation.
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La plupart des Français ne disposent pas d’une pièce supplémentaire dans leur logement dédiée au télétravail. L’absence de frontière « physique » risque de provoquer une interpénétration des valeurs d’une zone à l’autre. Le cumul de deux identités en même temps et en un même lieu peut être destructeur et déstabilisant. Le sas entre le domicile et le travail, représenté par le temps de transport, peut également venir à manquer à certains télétravailleurs. Aucune frontière réelle ne sépare plus désormais la cuisine, le salon du bureau. La difficulté est alors de s’organiser par manque de repères, de références par rapport au travail d’autrui. Quand l’activité commence-t-elle, quand finit-elle ? Le sentiment de ne jamais quitter son travail est grandissant. Telle idée survient pendant le dîner, telle autre tard le soir… Les réseaux (famille, travail, loisirs) se mélangent alors.
Argument rhétorique jouant sur l'émotion du lecteur. Les terme "destructeur" ou la phrase "le sentiment de ne jamais quitter son travail est grandissant" renforcent l'impact de l'argumentation. Selon moi, l'auteur a pour objectif de faire peur aux télétravailleurs et ainsi de leur faire prendre conscience que leur situation n'est pas normale.
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La possibilité d’être connecté en permanence rend le collaborateur disponible et provoque parfois une situation subie, une forme d’invasion. De plus en plus de salariés tentent d’éviter la submersion en traitant les mails professionnels hors temps de travail. Bill Gates aurait réinventé la « servitude volontaire de la Boétie » (Ray, 2010). « L’espace de travail […] peut amener une certaine confusion entre le lieu de travail et l’univers familial » (Tremblay 2001). Les TIC (technologies de l’information et de la communication) permettent de gérer des tâches dans l’urgence et d’améliorer l’exécution de certaines missions. Mais, cela favorise l’immiscion dans la vie personnelle des salariés. Les salariés sont poursuivis dans leur intimité par les moyens modernes de communication. Les responsables semblent alors être la hiérarchie et les organisations à flux tendus, où les réponses doivent être immédiates, Internet ayant en quelques années complètement brouillé la frontière entre la vie professionnelle et privée.
Argument rhétorique. Les TIC présentent un inconvénient majeur dans cette fragilité des frontières vie personnelle/professionnelle du télétravail.
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Ce décentrage du contrôle social contribue à importer au sein de la sphère familiale un risque jusqu’ici supporté par l’entreprise, ajoutant une responsabilité et/ou une compétence d’auto-organisation au télétravailleur. La vidéo permet également un contrôle à distance par le manager. Les formes de contrôles sont donc diverses et probablement intrusives.
Argument rhétorique qui cherche à persuader les lecteurs que le télétravail nécessite trop de contrôle de la part de l'employeur.
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Pour un meilleur équilibre… sous contrôle
Titre de partie bien choisi pour lier les thèmes "contrôle des frontières" et "un meilleur équilibre de vie".
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Le nombre de télétravailleurs est en augmentation puisque 16,7 % des salariés français déclarent télétravailler au moins huit heures par mois en 2014, contre 12,4 % en 2012 (source : LBMG Worklabs, Le télétravail en France, 2012).
En abordant l'évolution du nombre de télétravailleurs en France, selon moi, le discours de l'auteur est qu'il faut régler ce problème de frontière le plus rapidement possible pour ne pas impacter davantage de télétravailleurs. L'auteur démontre ainsi le caractère urgent de la situation.
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Le télétravail a été introduit dans le Code du travail à l’article 1222-9 par la loi du 23 mars 2012 (l’article 46 de la loi dite Warsmann définit le télétravail). Cette loi prévoit des mesures de protection des données et de préservation de la vie privée.
Deuxième argument épistémique. Le télétravail est inclus dans le Code du travail. Par conséquent, la frontière vie personnelle/professionnelle du télétravailleur devrait être respectée et davantage surveillée par le pouvoir juridique.
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S’il vous est arrivé de travailler à la maison, peut-être êtes-vous devenu sans le savoir un « télétravailleur », travailleur connecté et nomade, satellite de l’entreprise
Ce passage explicite clairement l'intention de l'auteur de s'adresser aux lecteurs concernés par la situation du télétravail: les télétravailleurs eux-mêmes.
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Cela concerne donc directement les situations de télétravail où la frontière vie personnelle/vie professionnelle est parfois fragile.
L'aspect juridique du télétravail permet à l'auteur de déduire que les frontières vie personnelle/professionnelle ne sont pas respectées.
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La loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels (JO du 9 août 2016), instaure à compter du 1er janvier 2017 (art. 55) un droit à la déconnexion pour tous les salariés ainsi qu’une concertation relative au télétravail (art. 57).
L'auteur appuie son argumentation sur l'aspect juridique du télétravail. C'est un argument épistémique comme les lois font partis des connaissances de notre société et qui ne sont pas remises en question.
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À ce titre, le contrôle que peut exercer votre employeur et le temps passé à répondre aux sollicitations méritent votre attention
L'auteur dirige le lecteur sur un point qu'il considère comme important, soit le contrôle exercé par l'employeur sur le télétravailleur. On peut penser que l'argumentation de l'auteur reposera sur la mise en garde du télétravailleur sur ce contrôle.
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