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  1. Feb 2021
    1. Le dépassement de la culture ana-mia sur le Web ne peut passer par la simple interdiction de ses « performances de la faim », pour dérangeantes qu’elles soient pour la sensibilité mainstream. La censure ne fait que déplacer les performeurs (et leurs publics) sur d’autres sites, d’autres plates-formes, hébergés peut-être sur des serveurs dans d’autres pays qu’elle ne pourra pas atteindre. De plus, elle rend le spectacle plus radical, le consignant à une logique héroïque et romantique de persécution et de stigmatisation qui ajoute au côté enivrant, dangereux, de la performance. L’issue possible des logiques performatives propres à la communauté ana-mia se situe peut-être dans le désamorçage des éléments passionnels de ces dernières au profit de la création de relations de soutien et d’accompagnement entre les artistes modernes de la faim et leurs publics.

      En fait je pense que ce qui est véritablement dérangeant dans la vison de l'anorexie, c'est cette image d'un corps malade et affamé, ce qui vient jouer avec notre vison de la mort et créer des réactions de violence a cause du dégout que nous éprouvons. Je ne pense pas que le seul soutient du public puisse aider a désamorcer cette maladie trop complexe aux facteurs multiples, mais ca peut etre une solution. Il est important que le public soit éduqué sur les TCA de manière générale, comme nous le voyons actuellement avec les mouvements contre la grossophobie, pour aborder l'anorexie avec plus de bienveillance et d'empathie.

    2. Cette liberté est menacée par la multiplication de dispositifs de filtrage et de censure du Web mis en place autant par les gouvernements que par les acteurs privés. Les blogs et forums qui évoquent les troubles de l’alimentation, pourchassés depuis une décennie au prétexte qu’ils les promeuvent, ne disparaissent pas pour autant.

      Selon l'association "La Note Bleue", "ces sites ne créent pas d'anorexiques, car l'anorexie mentale est une maladie, une construction psychique de l'adolescence". Une personne ne va pas par envie sur les sites pro-ana pour le devenir. Ce n'est pas de sa propre volonté.

    3. l’opinion publique et les décideurs politiques s’insurgent et depuis plusieurs années tentent d’instaurer des législations entravant la propagation des contenus émanant des cultures des usagers atteints de troubles alimentaires (voir les projets de loi français et britannique de 2008 et 2009) [23][23]En France : Assemblée nationale, proposition de loi de…. La performativité du corps en ligne devient alors un enjeu politique à part entière, au prisme duquel on peut lire les questionnements et les controverses qui traversent l’espace public contemporain

      Ce qui est assez interessant, c'est qu'on retrouve dans notre société une sorte de dissonance cognitive (Festinger, 1957) dans l'image que nous entretenons avec nos corps. Nous nous insurgeons des sites pro-ana, mais, par exemple, nous avons plus tendance a féliciter une personne sur sa perte, plutôt que que sa prise de poids. Les corps a la morphologie quasi impossible a atteindre pourtant présentés par les medias eux-meme n'ont-ils rien a voir avec la conception que nous nous sommes fait d'un corps "normal", d'un idéal corporel ?

    4. L’image que l’internaute donne à voir de son corps se projette alors dans un futur de perfection (les modèles de beauté incarnés par les mannequins) ou se fige dans un présent fait d’efforts et de sacrifices (le corps jamais satisfaisant, toujours en transition, de la personne atteinte de troubles alimentaires), met en scène un corps « en puissance »

      Il y a une certaine forme de perfectionnisme dans l'anorexie qui fait que le relâchement, la perte de contrôle dans la prise nourriture serait certainement intolérable, aussi bien dans le regard de l'autre que dans le regard de soi. Cette personne veut prouver qu'elle y arrive d'ou certainement cette impression de "puissance"qui doit cacher bien des failles.

    5. Par le biais de ces traces de présence corporelle, les membres de plates-formes consacrées aux troubles alimentaires se mettent en scène dans leur quotidien. Manière non seulement de raconter leur vie et d’intéresser les autres, mais aussi de gérer l’image qu’ils ou elles donnent d’eux-mêmes.

      Dans la mise en scène il y a aussi bien cette envie de montrer cette progression constante pour obtenir des félicitations, du soutient dans une communauté ou ils, elles sont compris. Je pense que c'est aussi une manière de ne pas etre seul et de cacher, fuir une certaine forme d'anxiété.

    6. vécu autant comme une aggravation de leur état de santé que comme un « progrès » dans leur quête pour une perfection physique inatteignable

      Dans le cas de l'anorexie, il y a comme une sorte de pulsion de vie et de mort (Freud, 1920). La pulsion de mort par la destruction de son corps par une agressivité retournee contre elle-meme, et la pulsion de vie dans la jouissance des changements observes sur le corps et la perte des kilos, preuve visible du controle dans cette quête du corps parfait.

    7. Souvent désignés par la presse généraliste sous le terme wannarexics, en anglais, raccourci de wannabe + anorexics, c’est-à-dire « ceux qui désirent devenir anorexiques » (ou « régimeuses » en français), ils participent à la performance des troubles alimentaires en ligne en apportant un élément que Kafka considérait capital : un public

      je ne pense pas qu'une personne souhaite veritablement devenir anorexique mais plutôt de la preuve d'un controle de soi sur son corps. Une personne anorexique souhaite perdre plus de poids, mais une personne qui est mentalement saine ne souhaite pas devenir anorexique.