- Jan 2020
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peu seront capables de suppri-mer totalement son contact, même plusieurs moisaprès.
Cette phrase fait référence à l'idée que les adolescents sont maîtres de la temporalité dans le deuil.
On peut d'ailleurs se poser la question de savoir si le fait d'être maître de cette temporalité adoucit ou renforce la sensation de perte ? En effet, l'adolescent a un accès constant au numérique et l'espace numérique est omniprésent (ce qui n'est pas le cas d'une tombe). Cette maitrise de la temporalité rend-elle justement possible le fait de faire son deuil dès lors que des liens avec le mort (son image, sa voix) peuvent ne pas être détruits?
De ce fait, on peut également se poser la question de savoir qui est réellement en charge de la temporalité? On peut poser la question: quand cela s'arrêtera t-il ? Sont-ils maîtres de cette temporalité dans la mesure ou peut-être rien de les poussera à rompre ce lien ? Mais aussi dans la mesure ou la personne responsable de la page numérique peut à tout moment la fermer. Ce moment de rupture numérique ne sera -t-il pas un deuxième deuil à vivre pour l'adolescent ?
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En s’infligeant de passer par l’intime poursurmonter l’épreuve que représente le décès deleur ami, les adolescents cherchent à maîtriser latemporalité du deuil et se revendiquent commemaîtres d’œuvre du sens à lui attribuer.
Premier point d'argumentation de l'auteur: le numérique permet aux proches du mort le contrôle de la temporalité du deuil grâce à cet outil qu'ils maîtrisent, et les rends acteurs du "sens" donné au deuil.<br> L'auteur n'apporte pas d'éléments de recherche ou de résultats précis des études sur lesquelles il s'appuie.
C'est un argument rhétorique basé sur la logique. L'auteur n'a pas non plus présenté son cas ni défini son groupe (il parle des adolescents en général, et non d'une tranche d'âge en particulier). Nous ne pouvons que supposer qu'il est dans son domaine de recherche.
Par ailleurs, l'auteur a soutenu en 2010 une thèse intitulée: Socio-anthropologie des socialisations funéraires juvéniles et du vécu intime du deuil: les jeunes face à la mort d'un(e) ami(e)
Nous pouvons donc également supposer qu'il conduit lui-même cette recherche qui partage la même thématique, et que par sa forme et son ton, cet article serait une sorte de résumé d'un de ses chapitres de thèse. De plus, cet article est tiré de la revue pédagogique Prismes. Son argumentation est certainement plus appuyée et développée dans sa thèse, mais l'objectif pédagogique de la revue peut expliquer le caractère concis de l'écriture et l'appui sur la rhétorique à travers lesquels l'auteur délivre directement les conclusions de son analyse.
Note à part: pourquoi l'auteur utilise-t-il le verbe "s'infliger" ? Signifie-t-il que ce n'est pas un processus nécéssaire et naturel de deuil que de passer par l'intime ? Pourtant il écrit un peu plus loin qu'ils ont "besoin d'exprimer leur souffrance". Il ne précise d'ailleurs pas ce qu'il entend par l'intime à ce stade.
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