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- Jan 2020
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Survivance des lucioles (2009), célèbre livre de Georges Didi-Huberman où Marielle Macé puise abondamment, nous servira ici d’exemple : dans la conjoncture de sa parution, il peut en effet se lire comme un autoportrait de l’intellectuel qui, en réponse à l’humiliation, investit le terrain de la politique – démarche bonne en soi, le problème résidant dans le contenu qu’il donne à cette politique. Survivance se présente d’abord comme une réponse à Pasolini et Agamben, dont Didi-Huberman conteste le pessimisme radical. Relisant l’article où le poète déclare la disparition des lucioles des campagnes italiennes, ces lucioles dont « l’improbable et minuscule splendeur […] ne métaphorise rien d’autre que l’humanité par excellence, l’humanité réduite à sa puissance de nous faire signe dans la nuit », il objecte : « Pour savoir les lucioles, il faut les voir dans le présent de leur survivance : il faut les voir danser vivantes au cœur de la nuit, cette nuit fût-elle balayée par quelques féroces projecteurs [30] [30] Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles, Paris,... . » Elles sont toujours là et bien là, donc, mais dans les dernières années de sa vie, aveuglé par la « grande lumière » des « pouvoirs », Pasolini avait perdu la faculté de les voir, car « quelque chose dans le désir de voir – dans le désir en général donc dans l’espérance politique » avait été détruit. Là était la catastrophe, puisque « dans notre façon d’imaginer gît fondamentalement une condition pour notre façon de faire de la politique. L’imagination est politique, voilà ce dont il faut prendre la mesure [31] [31] Ibid., p.... . »
Lucioles // politique
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