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  1. Oct 2023
    1. X

      Ce dernier chapitre raconte les années suivant le départ de Manon, qui n'envoie plus que quelques lettres. Ensuite, le schéma de l'être misérable apparaissant et devant être soigné revient, avec l'apparition d'un oiseau blessé, qui finit par s'envoler après quelques mois, sans revenir. Cette fois-ci, les frères se consolent en disant qu'ils ont fait "un peu de bien".

  2. Aug 2023
    1. — Nous ne devons pas nous plaindre de la destinée puisqu’elle nous a fourni l’occasion de faire un peu de bien. Annibal répondit aussitôt en baissant la tête : — C’est juste.

      Quelle belle fin, c'est émouvant ! La fin est clairement moralisante, la leçon est claire : faire le bien, peu importe ce qui arrive ; prendre soin des gens pour le simple fait de faire le bien.

    2. Oh ! ce ne fut pas long : dès que celui-ci eut compris que la cage était enfin ouverte, il tourna vivement de çà de là son petit œil rusé ; puis, jetant un grand cri de joie, il battit des ailes et s’envola tout droit devant lui, comme une flèche, piquant vers l’horizon qui rougeoyait. Il ne s’arrêta pas aux toits voisins : il monta, monta, planant, point noir bientôt invisible, puis disparut.

      Encore et encore ! Fuite de l'être soigné

    3. Une ou deux émotions leur arrivaient chaque année avec les lettres de Manon, de Manon établie à Vienne, heureuse, déjà mère, et en train de devenir riche grâce au talent et à l’industrie de son mari.

      Nouvelles de Manon

    4. IX

      Long chapitre se déroulant sur une journée racontant la stratégie de Manon pour voir le jeune homme qu'elle aime : elle envoie les frères cueillir des champignons pour parler par la fenêtre au jeune homme, Marcel. En arrivant, ils la découvrent, sont apeurés, fâchés, puis calmés. Ils acceptent cet amour et organise un souper de fiançailles le soir même, tout en s'attristant comme pour la mort de Mamette, devant Manon allant se marier et partir vers Vienne.

    5. Marcel avait pris sa fiancée à la taille et il ne tenait qu’un verre pour deux. Quand il l’eut levé, très haut, d’un geste fou, comme s’il voulait choquer son verre, par delà les murs et l’espace, aux étoiles de cette divine nuit de printemps, il le rabaissa doucement aux lèvres souriantes de Manon avant de le porter aux siennes. Et tandis que les futurs époux se repassaient cette coupe emblématique de l’éternel mélange de leurs cœurs et de leur vie, Annibal chercha sous la table la main de Scipion, qui perdait le souffle, tout blême comme s’il allait mourir, et la lui serra dans une étreinte violente, à la fois pour le ranimer et pour exhaler lui-même son épouvantable souffrance

      Quel passage puissant, quel contraste !

    6. ce qui restait du Moustiers. On vendrait

      Manon a totalement remplacé de but des frères, a pris la place de la famille (revenir sur le passage de l'incipit parlant de cet endroit comme familial, lieu générationnel, ici vendu, même si la soeur a accepté de leur laisser)...

    7. Dans le balbutiement de ces enfants il y a pour eux quelque chose de l’art et du génie qui les troublaient dans les sonates d’Haydn ou de Mozart, qu’ils admiraient sans comprendre et sans s’expliquer comment on pouvait exécuter cela. C’est une surprise : ils sont confus de n’avoir pas deviné comment s’exprimait l’amour. Peut-être aussi qu’il y a des âmes artistes dans la passion comme dans les arts. Manon leur avait toujours paru une personne supérieure. Les paroles incohérentes que lui murmurait Marcel semblaient avoir pour elle un sens particulier,

      Ce passage semble important central : l'amour incompris, mais vu comme supérieur par les frères.

    8. ramage de fauvette

      La richesse sémantique de ce groupe de mot est intéressant : "ramage" désigne à la fois les branches et le chant des oiseaux, puis "fauvette" désigne à la fois un oiseau qu'une fleur.

    9. VIII

      Dans ce chapitre, Manon devient adulte et les frères sont endettés. La jeune fille s'éprend de littérature et de chansons, finissant par avoir ce besoin de l'"ailleurs" et de l'amour, le besoin de trouver un mari.

    10. passant à un autre

      Il y a quelque chose dans ce livre, avec l'arrivée de Manon, qui rappelle Bouvard et Pécuchet, l'encyclopédisme, le mouvement d'un intérêt à un autre avec un faible lien entre ceux-ci. C'est aussi la cohabitation entre deux hommes (amis dans un cas, frères dans un autre) qui est ressemblant. Si ce livre est publié en 1885, B&P l'est en 1881.

    11. VII

      Ce chapitre tourne autour de l'ennui progressif qui se développe chez Manon, ses manies et sa croissance vers de nouveaux envies plus matures, comme son besoin d'amour qui s'éveille au théâtre. Tout cela ennuie les deux frères, qui se font du soucie et perdre un peu de leur bonheur.

    12. Scipion avait une façon de dire : « Ce serait un crime que d’y renoncer ! » qui amenait immédiatement l’assentiment d’Annibal ; et le projet était voté.

      Les arguments de Scipion, qui mènent directement à l'approbation "C'est juste" d'Annibal qui ne pense pas, sont presque toujours dit à la négative,,,

    13. VI

      Ce chapitre raconte une année et demie de ménage entre les trois personnages. Manon devient de plus en plus exigente, a des caprices et les frères vont tout payer : les jours vers leur retour à la campagne recul alors. À la fin du chapitre, ils faillirent la perdre comme Mamette par une maladie : elle s'en sauva.

    14. maman

      Je relève encore, bien qu'il y en ait eu d'autre : Scipion comme mère. En bas c'est absolument clair : Maman Scipion, maman Pion, papa Nibal, "appelle-moi maman" ! Voir tout ce passage de Scipion comme mère, comme femme ("idées de femme"...)

    15. ait payé très cher

      Le rôle de l'argent, permettant d'acheter la liberté et le bonheur, est centrale dans le roman, et se conjugue au problème du temps (temps = argent, véritablement, dans ce roman).

    16. V

      Ce cinquième chapitre raconte la première journée de Manon chez les frères, comment ils décidèrent qu'elle resterait chez eux, qu'ils s'occuperaient d'elle, qu'elle travaillerait quelque peu chez eux. La fin montre une famille se construisant : maman Pion, papa Nibal et fille Manon-Mamette.

    17. Leurs habitudes monacales et bureaucratiques les avaient à la fin transformés en machines parfaitement réglées, en automates peu à peu vieillissant, s’émiettant et s’usant, ternis par la poussière des années, la tête vide, le cœur éteint.

      Robotisation des frères : important peut-être ? On peut y voir une critique du travail de ville qui aliène, comparativement au travail des champs (à confirmer)

    18. III

      Ce chapitre est aussi du type où le temps du récit et de le temps de la narration sont très disproportionnés, c'est un grand résumé de quelques années. On voit les frères qui se robotisent, deviennent des machines par le travail, et qui compte lentement les jours qui leurs restent avant de pouvoir revenir au Moustiers.

    19. II

      Ce chapitre raconte l'épisode de Mamette, cette chienne brutalisée et secourue par Scipion, devant véritablement la fille du ménage Colombe. Elle meurt après deux ans, laissant une tristesse énorme chez les deux frères.

    20. Annibal

      Annibal grand frère (45 ans ici), Scipion petit frère (de 6 ans, ici il a 39 ans). Véritablement Scipion est né v. 236-235 av. J.-C. et Annibal vers 247 av. J.-C. (un écart exact aurait ajouté de l'interprétation possible !). Il faut se souvenir, et prendre en note, qu'historiquement Scipion a vaincu Annibal... voir pour leurs rapports futurs, ici l'amour fait un drôle de contraste.

    21. Gracques

      Donc tous les noms sont relatifs à des conquérants, des hommes de guerre : Napoléon, Annibal, Scipion (qui battu Annibal), Cornélie (Cornelia, fille de Scipion, symbole de la mère romaine) et les Gracques (ici pas vraiment leur nom, mais ce sont les enfants de Cornelia, ces grands hommes d'état romain). À voir si le nom "Colombe" a une signification précise.

    22. SIMPLE HISTOIRE

      L'histoire débute par ce petit prologue qui décrivant la famille Colombe, de façon très uniforme (beaucoup de "ils", des habitudes communes...). La famille habite au "Moustiers", cet ancien monastère et ils sont des gens tenant à l'Empire, le père étant un ancien soldat sous Napoléon. Ce prologue a un temps du récit très rapide comparé au temps de la narration, c'est un grand résumé mettant en situation le premier chapitre qui suit : la soeur entre en ménage et les deux frères sont envoyés travailler à Paris.