- Apr 2020
-
www.citazine.fr www.citazine.fr
-
Les consommateurs, ce sont tous ceux qui prennent au pied de la lettre ce que proposent les sites de rencontres. C’est à dire des catalogues où les humains qui y sont inscrits se résument à des fiches produits : quelques photos et une liste de caractéristiques. Et puisqu’on est sur un site de rencontres on va consommer la rencontre exactement comme on consomme un paquet de nouilles.
Le prisme du consumérisme est extrêmement réducteur, les sites de rencontres ouvrent leur porte à une population large et varié qu'il est abjecte de qualifier de consommateurs sans discernement. Les motivations des uns et des autres pour l'intérêt des sites de rencontres ne se réduit pas à la simple publicité d'accroche.
-
Pour moi les sites de rencontres peuvent avoir l’effet d’une analyse bien menée. L’analyste est quelqu’un qui nous écoute mais qui a une telle neutralité de discours qu’il finit par se transformer en page blanche sur laquelle on écrit ce qu’on est et on le lit à travers l’autre. Les sites c’est pareil. Ça peut vraiment être une expérience enrichissante et c’est pour ça que je recommande vraiment d’aller y faire son expérience. C’est quelque chose de nouveau, auquel on est mal initié. On doit se faire sa propre expérience pour ne pas tomber dans leurs nombreux pièges.
Conclusion
-
Aujourd’hui, ce sont tous les quadras sur le marché de l’occasion et de la séduction, les vieux romantiques qui ne sont plus capables de séduire, c’est assez pathétique.
L'auteur par son propos clive les individus et catégorise les utilisateurs.
-
On vérifie en permanence qu’on peut séduire, on règle ses failles narcissiques comme ça.
Le débat de l'usage pathologique du virtuel a des fins narcissiques ne se limitent pas qu'aux sites de rencontres.
-
Tomber amoureux, c’est s’émerveiller et se laisser surprendre et sur les sites de rencontres, ça ne fonctionne pas. C’est très laconique mais c’est ça. Ils sont organisés de telle façon qu’on renonce à nos capacités d’émerveillement jusqu’à ce qu’on devienne un consommateur fidèle du site. On tombe souvent amoureux après sa désinscription d’ailleurs.
Avis personnel de l'auteur et vision assez limitée du champ des possibles qu'offre une (des) rencontre(s) qu'elle soit virtuelle ou non.
-
Ce sont les sites de rencontres entre Musulmans, comme Mektoube. Eux marchent fort. Les sites communautaristes, il en existe plein. Beaucoup créent le site de rencontre pour agriculteur, peur ceux qui mangent bio, pour ceux qui votent à droite. Mais ça ne marche pas du tout. Alors que les sites musulmans cartonnent vraiment. Ça en dit déjà long sur le communautarisme religieux qui existe dans notre pays.
L'auteur ne va t-il pas un peu vite dans sa déduction , le communautarisme comme il est évoqué ici appartient à un autre débat
-
Tout le monde ment plus ou moins sur les sites de rencontre. Et ceux qui ne mentent pas finissent toujours par le faire avec de nombreux degrés de mensonges.
Peut-on dire que cette généralité s'applique à l'ensemble des utilisateurs ?
-
Oui, c’est ça. Une rencontre amoureuse réussie est une rencontre qui nous surprend, qui génère, sans qu’on s’en rende compte, des sentiments étonnants qui nous donnent envie de tenter quelque chose. Mais quand on s’inscrit on veut d’abord répondre à un besoin. On veut combler un manque, on n’est alors pas apte à se laisser surprendre. On cherche à combler ce besoin, on cherche un partenaire censé nous correspondre et d’emblée, on l’aborde en terme de critères et pas en terme de magie amoureuse. Quand on tombe là-dedans, on adopte forcément des comportements consuméristes.
Perception personnelle et réductrice de l'auteur qui ne représente pas la réalité. Les utilisateurs doivent-ils justifier d'une attente particulière pour motiver leur inscription ?
-
Mais le site de rencontres accélère les névroses. Quand on a des prédispositions, par exemple l’addiction, on a beau s’être mis des barrières dans la vraie vie, les barrières volent en éclat sur un site. Il y a tellement de monde, c’est tellement simple ! On rentre dans une logique de zapping relationnel qui va déclencher cette névrose. Comme la paranoïa, quand on a des penchants paranoïaques, on est tenté de fliquer et soupçonner une personne qu’on rencontre sur un site, pour vérifier si elle parle à d’autres personnes, alors qu’on devrait être un peu foufou et dans l’euphorie des débuts ! Dès le début, les non-dits façonnent la relation. Les sites sont un terrain privilégié pour les névrosés ou ceux qui vont le devenir.
L'auteur se confère des qualités d'expert en évoquant une série d'hypothétiques troubles névrotiques liés à l'utilisation des sites de rencontres. Il vulgarise et banalise des pathologies sérieuses.
-
Oui, c’est un problème de santé mental public qui caractérise les nouvelles relations amoureuses. Les sites génèrent des distorsions comportementales. Quand on arrive à s’en détacher, il faut une phase de réadaptation à la relation amoureuse.
L'usage pathologique d'internet est réel, mais l'auteur invoque ici un problème de taille sans s'appuyer sur une source solide illustratrant la réalité des risques encourus par les utilisateurs des sites de rencontres.
-
Oui, c’est tout le problème des sites de rencontres. Même pour les gens qui séduisent dans la vie. Quand on est sur un site de rencontres, dans une grande ville comme Paris, on peut vraiment parler à 50 personnes. Mais parler à 50 personnes est forcément voué à l’échec, on ne peut pas plaire à 50 personnes ni séduire 50 personnes. Ce serait comme rentrer dans une rame de métro pour un mec et penser qu’il peut séduire toutes les nanas qui sont là. Une peut-être, mais c’est tout. Et c’est pareil pour un site de rencontres. Mais puisqu’on est sur un site réservé à ça, on oublie que la séduction n’est pas universelle et on interprète mal les râteaux. On finit par s’auto-dévaloriser, beaucoup plus qu’il ne faudrait et ça fait des petits ravages psychologiques. C’est aussi ce qui crée l’addiction. Parce que si on n’arrive pas à séduire, on veut dépasser ça, on est dessus de plus en plus et on devient addict sans s’en rendre compte.
L'auteur ne s'appuie que sur sa propre expérience en émettant une succession d'idées liée à son analyse personnelle.
-
Au fil du temps, les sites se sont démocratisés, et tous mes amis qui pratiquaient s’amusaient à faire des mails avec ces pépites. J’ai donc compris que tout le monde était sur les sites de rencontres et que tout le monde se foutait de leur gueule avec une sorte d’attirance-dégoût.
L'arrivée des sites de rencontres sur le web a provoqué une nouvelle tendance de rencontre version 2.0 : moderne, ils ont remporté un succès immédiat, loin des classiques agences matrimoniales, ils ont facilité le contact et la connaissance entre deux personnes à distance.
-
L’exclu, c’est celui qui ne séduit pas dans la vraie vie et tombe dans le piège des sites de rencontres pensant qu’enfin, il pourra choper. Mais si on ne séduit pas dans la vraie vie, on ne séduit pas sur les sites de rencontre. Il y a 1000 et une façon de définir les critères de séduction : la beauté, l’humour, l’intelligence, un métier cool, du fric… Mais l’exclu n’a rien de tout ça. Et il se prend encore plus de râteaux que dans la vie. Parce que dans la vie, il va brancher une nana, une fois par semaine mais sur un site, on peut parler à 200 personnes et se prendre 200 râteaux ! On a l’impression que l’exclusion est décuplée tellement on se mange de râteaux. Et on les repère sur un site à l’aigreur qui transparait soit dans leurs annonces soit dans leur propos. « Les filles arrêtez de me snober, venez me parler. » Ou des gens qui partent défaitistes dès le début de la conversation. Ils ont conscience d’être exclus et entretiennent tous les jours cette situation.
La subjectivité de l'auteur ici est importante, la séduction est un champ lexical de grande envergure ou chacun est libre d'apprécier à sa manière ce qu'il perçoit et ressent , tout autant que le sentiment d'exclusion qui a des valeurs intrinsèques singulières.
-
Les sites de rencontres, Stéphane Rose les a pratiqués durant des années. Pour lui, ils incarnent la misère sexuelle.
Thème du débat
-