- Apr 2020
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Non moins important : vivre dans un monde toujours plus rempli d’informations de surface, comme celles que l’on trouve en surfant sur Internet, « stimule une mémoire du passé immédiat ou, dans le meilleur des cas, une mémoire de travail surdimensionnée capable de traiter simultanément de multiples informations (textes, images, sons…), commente Francis Eustache. Ce type de mémoire à court terme s’exerce au détriment d’une réflexion sur notre passé et notre futur, sur notre relation aux autres, sur le sens de la vie… Or les travaux en neurosciences cognitives montrent que l’un de nos réseaux cérébraux (le réseau par défaut), indispensable à notre équilibre psychique, s’active lorsque nous nous tournons vers nos pensées internes, que nous nous abandonnons à la rêverie, à l’introspection, ce que ne favorise pas le recours intensif à des béquilles mnésiques. Enfin, mémoriser des chansons, des poèmes, etc., nourrit le partage et la solidarité, renforce le lien social, améliore la qualité du vivre ensemble. »
L'auteur continue à citer l'expert ; le recours systématique à des données numériques, notamment celles obtenues sur internet, favorise notre mémoire à court terme et détourne ainsi le recours à notre réseau cérébral par défaut, activé lorsque nous laissons aller nos pensées et faisons preuve de réflexion.
Il met en avant le risque d'atteinte de notre équilibre psychique en privilégiant ce type de mémoire, voire même un risque de perte de lien social.
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Jamais notre mémoire ne s’est trouvée à ce point hors de nos têtes. Mais les appendices technologiques qui nous épargnent de fastidieux efforts d’archivage nous permettent-ils de nous adonner à des tâches plus valorisantes et d’avoir « la tête bien faite plutôt que bien pleine », comme le souhaitait Montaigne ? À l’inverse, ces artefacts, en privant la mémoire interne d’informations à synthétiser, ne risquent-ils pas de l’affaiblir et, à terme, de porter atteinte à notre façon de penser et à notre libre arbitre ? Pour Francis Eustache, impossible de répondre par oui ou par non à ces questions majeures de société, faute de recul.
L'auteur effectue un lien avec la pensée humaniste de Montaigne, selon laquelle une tête bien faite vaut mieux qu'une tête bien pleine, et conduit, de fait, la réflexion vers les failles auxquelles ces facilités numériques pourraient nous conduire, et le risque d'atteinte de notre liberté de pensée, par privation de notre mémoire de données à mobiliser. Le neuropsychologue Francis Eustache souligne notre manque de recul pour trancher une telle question.
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- Mar 2020
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stimule une mémoire du passé immédiat ou, dans le meilleur des cas, une mémoire de travail surdimensionnée capable de traiter simultanément de multiples informations (textes, images, sons…), commente Francis Eustache. Ce type de mémoire à court terme s’exerce au détriment d’une réflexion sur notre passé et notre futur, sur notre relation aux autres, sur le sens de la vie… Or les travaux en neurosciences cognitives montrent que l’un de nos réseaux cérébraux (le réseau par défaut), indispensable à notre équilibre psychique, s’active lorsque nous nous tournons vers nos pensées internes, que nous nous abandonnons à la rêverie, à l’introspection, ce que ne favorise pas le recours intensif à des béquilles mnésiques. Enfin, mémoriser des chansons, des poèmes, etc., nourrit le partage et la solidarité, renforce le lien social, améliore la qualité du vivre ensemble.
Toujours référencé par l'auteur, Francis Eustache, met en lien mémoire de travail et la quantité d'information traitées simultanément. D'autre part, il utilise les neurosciences pour expliquer que ces réflexions se font au détriment d'une autre fonction mnésique : les relations et la réflexion sur l'avenir. Ainsi le second argument viens montrer l'invalidité du premier.
Enfin le terme équilibre est réutilisé. On cherche donc à préserver un équilibre entre psychique (pour éviter l'érosion de notre pensée) et un équilibre physique (pour éviter l’érosion des neurones).
Argument Dialectique Contre très bien abordé, par Francis Eustache. L'auteur n'exprime pas réellement ce qu'il pense, mais traduit dans leur sens ce que pensent les spécialistes.
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Mais on peut aussi imaginer que, dans un système où notre cerveau déléguerait une majorité d’informations à des dispositifs techniques, le juste équilibre à maintenir entre mémoire interne et mémoire externe se trouverait rompu. Cela porterait très certainement atteinte à notre réserve cognitive, c’est-à-dire au capital de savoir et de savoir-faire que chacun d’entre nous doit se construire, tout au long de sa vie, pour mieux résister aux effets négatifs de l’âge et retarder l’expression de maladies neurodégénératives comme celle d’Alzheimer. » Pousser à l’extrême la numérisation de nos mémoires ne semble donc pas le meilleur moyen de ralentir l’érosion des neurones.
L'expert, cité par l'auteur, montre en premier lieu qu'il y a un équilibre entre utilisation de la mémoire et délégation de la mémoire par la technologie puis, pour rendre son argument pertinent, il va imaginer, que nous brisons cet équilibre, et montre les conséquence d'un tel acte. (érosion des neurones)
Voilà selon moi un bien meilleur moyen d'exprimer le message de "l'importance d'utiliser modérément ces outils technologiques."
C'est un Argument Rhétorique Logos très persuasif, utilisé par l'expert scientifique Francis Eustache.
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appendices technologiques qui nous épargnent de fastidieux efforts d’archivage nous permettent-ils de nous adonner à des tâches plus valorisantes et d’avoir « la tête bien faite plutôt que bien pleine », comme le souhaitait Montaigne ? À l’inverse, ces artefacts, en privant la mémoire interne d’informations à synthétiser, ne risquent-ils pas de l’affaiblir et, à terme, de porter atteinte à notre façon de penser et à notre libre arbitre
Problématique principale répétée qui souligne la peur de se tourner vers une société altérée, où le superficiel primerait sur le désir de savoir, de connaître.
On compare toujours les technologies qui nous facilitent la vie d'un coté, et ce que peut causer cette facilitée à l'excès. C'est un Argument Dialectique Neutre très vraisemblable mais dont nous n'avons pas de réponse aujourd'hui.
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Tout au long de son histoire, l’homme a fait appel à des supports externes pour consolider et amplifier sa mémoire interne »
Première citation de Francis Eustache, qui n'est ni utilisé pour appuyer un argument, ni comme exemple. Cette phrase apporte seulement l'appuis d'un "spécialiste" mais utilisé de façon hasardeuse, et Neutre.
Néanmoins, cet argument fait appel à la logique, comme une règle "depuis toujours l'homme fait ceci", je le classerait donc comme Réthorique Ethos
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spécialistes du sujet
L'auteur citera, et donnera des arguments en faveur de trois spécialistes : Francis Eustache, Bernard Stiegler et Jean Gabriel Ganascia. Ces trois spécialistes ont publié en 2014 "Mémoire et oubli" un recueil d'essais et documents sur la mémoire.
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