2 Matching Annotations
  1. Apr 2021
    1. Ce qui se joue dans les communautés d’anorexiques et de boulimiques en ligne est un nouveau partage de ressources techniques et sanitaires entre professionnels de santé et citoyens.
  2. Jul 2020
    1. D’abord, il nous semble que la communication numérique offre la possibilité de combler de nombreux besoins existentiels, narcissiques et sociaux, difficiles à satisfaire dans les phénomènes hors ligne. Ces derniers sont souvent générés ou amplifiés par une société toujours plus individualiste et ambivalente. D’un côté, elle génère de nouveaux besoins toujours plus narcissiques, auxquels adolescents et jeunes adultes sont si sensibles (e.g. le besoin de popularité) et, de l’autre côté, elle provoque nombre de frustrations. Comme l’enfant séparé de sa mère trouve dans son « doudou » un moyen de se rassurer, le smartphone, objet transitionnel, ne permettrait-il pas de lutter contre les frustrations et affects négatifs provoqués par le monde social ? En étant connecté en permanence à ses amis et en pouvant « se raccrocher » à des environnements en ligne familiers, comme sa page Facebook ou Instagram, le mobinaute, éloigné de son environnement familier, ne se sentirait-il pas alors davantage en sécurité affective, comme dans son foyer où il a ses repères et habitudes rassurant ? La connexion permanente, notamment aux RSN, l’assurerait qu’il appartient bien à des groupes sociaux. Une forte activité sur les RSN, ne lui donnerait-elle pas l’impression qu’il est un acteur socialement central et important ? De nouvelles recherches sont donc nécessaires pour mieux comprendre comment s’opère la formation de ces représentations et le rôle qu’elles jouent dans la communication numérique. 38Quelques autres pistes à creuser concernent les motivations poussant à l’usage des TIC. Si la connexion permanente permet de lutter contre la peur du mobinaute de rater quelque chose (FOMO) et d’être exclu socialement, elle peut également le rassurer sur sa popularité. Elle lui transmet instantanément, par les like, retweet et autres notifications, des signes de reconnaissance d’autrui contribuant à satisfaire des besoins personnels et sociaux de construction narcissique et identitaire via les interactions sociales numériques. Cependant, il serait intéressant d’étudier la possible fonction de la communication numérique conduisant à combler par des artefacts un « vide existentiel » chez les gros utilisateurs. Par exemple, il semblerait que la connexion permanente soit particulièrement appréciée parce qu’elle offre la possibilité de répondre immédiatement et en permanence à des besoins de stimulation et de divertissement à court terme lors des nombreux moments d’ennui ressentis par l’internaute souffrant d’un problème existentiel. Comment évolue alors cette carence en fonction, par exemple, de l’usage intensif des RSN ? 21 http://insights.fb.com/2016/02/08/the-multidevice-movement-teens-in-france-and-germany/, consulté l (...) 39Les technologies mobiles sont devenues des entités faisant si intimement partie de nous qu’elles représenteraient une extension de notre corps physique, « un cordon ombilical qui ancre l’infrastructure digitale de la société de l’information à nos corps » (Harkin, 2003, p. 16). D’ailleurs, un grand nombre d’adolescents considèrent leur smartphone comme leur « seconde peau »21. Plus les personnes ont la possibilité d’exercer un contrôle sur leurs biens matériels comme elles contrôlent leur corps, plus ces biens deviennent étroitement liés à leur soi. Consciemment ou non, ces biens matériels fabriquent alors un « soi augmenté » (Belk, 2013). Jusqu’à quel point l’incapacité d’utiliser le smartphone ou sa perte peuvent-elles être perçues comme une diminution angoissante du soi ? Cette diminution touche-t-elle la partie narcissique, sociale ou plus corporelle du soi ? Dans ce dernier cas, le smartphone pourrait-il être intégré dans le schéma du corps et traité par le cerveau comme étant incarné en lui (Clark, 2008) ? Autant de questions auxquelles de nouvelles recherches devront répondre.

      Les auteurs réitèrent ici leur thèse selon laquelle la communication numérique amplifie les besoins existentiels et provoque des frustrations. Plus particulièrement, et sous forme réthorique ils posent les bases de leur thèse au sujet des RSN, qui selon eux, permettent aux individus de confirmer leur rôle et position sociale.

      Les motivations citées précédemment (la FOMO, besoin de popularité et le biais de comparaison sociale) sont mentionnées de nouveau avec deux nouvelles pistes, l'effet compensateur des communications numériques envers le "vide existentiel" et l'effet de "soi augmenté" que les auteurs suggèrent comme continuation de leur recherche.

      L'ouverture présentée ne prend pas en compte l'usage croissant du smartphone dans la vie de tous les jours et les implications de cette tendance quant à la dépendance et autres symptômes. Comment associer la fréquence d'usage au vide existentiel ou au besoin de popularité lorsque presque chaque tâche de la vie quotidienne requiert l'usage du smartphone ?