Chez Proust, la lecture prend la forme d’un appareil dialogique (figures lectrice et autrice en dialogue), continuellement dynamique et indéfiniment ouvert.
[…] il y a une société qui nous est <mark>continuellement ouverte</mark> de gens qui nous parleraient aussi longtemps que nous le souhaiterions […]
(p. 173)
Nous ne pouvons platement « recevoir » la vérité; nous devons la faire naître nous-mêmes (processus dynamique!) :
Mais par une loi singulière et d’ailleurs providentielle de l’optique des esprits (loi qui signifie peut-être que nous ne pouvons recevoir la vérité de personne et que <mark>nous devons la créer nous-mêmes</mark>) […]
(p. 177)
L’ouverture de sens est actualisée par la lecture.
Le caractère dynamique de cette activité est dénotée par l’« incitation » – incitation à poursuivre la sagesse après celle de l’auteur :
C’est là, en effet, un des grands et merveilleux caractères des beaux livres […] que pour l’auteur ils pourraient s’appeler « Conclusion » et pour le lecteur « Incitations ».
(p. 176)