- Oct 2019
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ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’oeil mort de la terre ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale elle plonge dans la chair rouge du sol elle plonge dans la chair ardente du ciel elle troue l’accablement opaque de sa droite patience.
La répétition du mot « terre » souligne la paix que Césaire ressent maintenant avec la nature, son pays et son identité. L’anaphore de « ma negritude » représente la propriété de Césaire et l’orgueil de sa noirceur. Césaire a transformé ces valeurs précédemment négatives en valeurs positives.
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mon pays et moi,
La métamorphose du narrateur est visible dans ce vers. Le narrateur qui était autrefois critique est maintenant fier de son pays. Il utilise le mot « nous » pour décrire son sentiment d’unité entre lui-même et les gens de son pays. Il se présente aussi comme peu. « ma main petite maintenant dans son poing énorme » Il s’agit d’un changement par rapport à son ton divin au début du poème. Maintenant, c’est son pays qui est plus grand et plus puissant que lui. Il illustre peut-être que, dans l’unité, les gens de son pays sont beaucoup plus forts que lui-même.
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A force de regarder les arbres je suis devenu un arbre et mes longs pieds d’arbre ont creusé dans le sol de larges sacs à venin de hautes villes d’ossements à force de penser au Congo je suis devenu un Congo bruissant de forêts et de fleuves
Dans une manière biblique, Césaire regarde un arbre et décide de devenir un arbre. Ses pieds deviennent les racines de l’arbre. Il se confond avec la terre, et ainsi, son pays. Il est maintenant enraciné, comme un arbre, et comme son peuple. Il est stagnant, tout comme le trait même qu’il a critiqué son peuple. Son enracinement est toxique. Ou la ville est-elle toxique ? Dans cet extrait, Césaire met également en parallèle la ville et la nature.
L’image de devenir un arbre peut être interprétée comme le désir de Césaire pour l’île de revenir à sa forme « naturelle », sa forme avant qu’elle ne soit colonisée. Césaire compare la « civilisation » (colonialisme) au poison.
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Je retrouverais le secret des grandes communications et des grandes combustions. Je dirais orage. Je dirais fleuve. Je dirais tornade. Je dirais feuille. Je dirais arbre. Je serais mouillé de toutes les pluies, humecté de toutes les rosées. Je roulerais comme du sang frénétique sur le courant lent de l’oeil des mots en chevaux fous en enfants frais en caillots en couvre-feu en vestiges de temple en pierres précieuses assez loin pour décourageur les mineurs. Qui ne me comprendrait pas ne comprendrait pas davantage le rugissement du tigre.
Il désire s’identifier avec tous les opprimés de son pays et établir des liens avec eux avec le « secret des grandes communications. » Encore une fois, d’une manière biblique, Césaire se compare à Dieu. Tout comme dans l’Ancien Testament, Césaire contemple toutes les choses qu’il dirait comme « fleuve, […] tornade, […] feuille » et elles apparaîtront, comme s’il était Dieu. Avec ce pouvoir, il désire relâcher une terreur de catastrophes naturelles sur son pays pour qu’il puisse recommencer a nouveau. D’une certaine façon, Césaire ridiculise le catholicisme. C’est la religion des colonisateurs, ses oppresseurs, qu’ils ont imposée à son peuple. À mon avis, Césaire a une sorte de complexe de dieu tout au long de son poème. Pourtant, il se moque aussi du catholicisme en quelque sorte.
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Sur cette terre exorcisée, larguée a la dérive de sa précieuse intention maléfique
Césaire emploie une assonance en [e] dans cet extrait. Il parle encore de la Martinique. En utilisant le champ lexique de la nature et de l’enfer.
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Que de sang dans ma mémoire ! Dans ma mémoire sont des lagunes.
Césaire fait constamment référence au paysage de la Martinique, et le poème déborde d’un merveilleux catalogue de noms : rivières, fleurs, arbres. Aussi beau que soit son pays, il est couvert de violence et de sang. En superposant l’image de la belle nature et de la violence horrible, Césaire rend son image encore plus puissante.
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les fleurs du sang
Voici un autre exemple ou Césaire met en parallèle la beauté et la violence pour décrire l’effet du colonialisme sur son beau pays.
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Des mots ? quand nous manions des quartiers de monde, quand nous épousons des continents en délire, quand nous forçons de fumantes portes, des mots, ah oui, des mots ! mais des mots de sang frais, des mots qui sont des raz-de-marée et des érésipèles et des paludismes et des laves et des feux de brousse, et des flambées de chair, et des flambées de villes…
Césaire affirme que pour soutenir la poésie, il faut détruire les faussetés du monde. Pour décrire l’impact des mots, il les compare aux aspects mystiques de la nature tels que les marées et les feux de forêt.
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