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  1. Mar 2017
    1. Depuis maintenant une quinzaine d’années, à la suite de l’article inaugural de Tim O’Reilly, toute l’industrie du « web 2.0 » déploie des discours qui célèbrent les vertus de la participation, du collectif, du pouvoir de l’utilisateur et de la convergence médiatique, aujourd’hui facilitée par le « cloud »[+] NotePour une critique de cette notion voir Gustavo GOMEZ MEJIA, « De quoi le “nuage” est-il le nom ? Le statut des supports face aux régimes du cloud computing », Communication & Langages, 182, 2014, p. 77-93. [10]. Le but : capter l’attention des utilisateurs et monétiser leurs productions, en se parant des vertus de la démocratie, du partage et de la collaboration. S’il ne faut pas noircir le tableau, en réfléchissant uniquement en termes de « manipulation », on ne peut pas non plus ignorer le poids qu’ont ces dispositifs sur la naissance et la trajectoire des formes médiatiques.
    2. Cette initiative met implicitement le doigt sur le fonctionnement de YouTube[+] NoteCette partie s’appuie sur un article universitaire : Agnès GAYRAUD et Guillaume HEUGUET, « De l’industrie musicale à la rhétorique du "service". YouTube, une description critique », Communication & Langages, 184, 2015, p. 101-119. [6] : présenté comme un « service », qui se contenterait de donner un espace d’expression aux internautes, le site est en fait un rejeton des industries culturelles et du capitalisme néolibéral. A priori, YouTube neutralise pourtant toute critique idéologique. Il « a quelque chose d’un dispositif utopique d’accès partagé à la culture »[+] NoteAgnès GAYRAUD et Guillaume HEUGUET, op. cit. p. 102 [7] : l’utilisateur, devenu roi, a le pouvoir de consommer, de commenter, de partager des productions audiovisuelles en apparence diversifiées et personnalisées ; rien ne lui serait imposé. Mieux : le rapport entre les industries et le consommateur semble inversé : c’est maintenant lui qui détiendrait le pouvoir. Pour bénéficier de cette « personnalisation », il doit cependant sacrifier un peu de ses données personnelles : la gratuité tant vantée par les industries dites « 2.0 »[+] NoteSur cette épithète, voir Franck RÉBILLARD, « Du Web 2.0 au Web2 : fortunes et infortunes des discours d'accompagnement des réseaux socionumériques », Hermès, 59, 2011, p. 25-31. [8] n’est que partielle. En s’appuyant sur ses routines de navigation, de consultation, YouTube oriente bien plus qu’il ne propose : c’est toujours sur le mode répétitif que se fait la consommation.
  2. Aug 2016
  3. Jul 2016
    1. Le terme éditorialisation a été créé en partie pour prendre en compte l'impact des technologies sur la production des contenus. L'un de ses principaux aspects est donc évidemment la présence de certains dispositifs, de plateformes numériques, d'outils, de réseaux et de protocoles qui à la fois contextualisent et structurent les contenus. Ce phénomène a été étudié par plusieurs chercheurs, qui l'ont notamment qualifié d'« affordance11 ». Cette analyse de l'impact des technologies sur les contenus concerne l'ensemble des technologies de production et de circulation des contenus12. L'environnement numérique est prescriptif, car il détermine la forme des contenus qu'il héberge.

      caractère déterministe des dispositifs ? tension entre la prescription (pré-disposition) et l'usage : la déprise et la maitrise.

    2. le degré de contrôle a clairement changé dans l'espace numérique

      perte de contrôle dans l'espace numérique. cette perte ici pourrait être associée à la déprise (Merzeau) : déprise vis-à-vis du dispositif (norme et contraintes), et vis-à-vis des autorités agissantes dans ce même dispositif.

    1. les plateformes actuelles conditionnent techniquement et socialement la moindre de nos relations

      déterminisme ?