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  1. Dec 2019
    1. Internet ne nous rend pas plus seul que Google ne nous rendait idiot, comme l’affirmait Nicholas Carr dans un article éponyme ou dans son livre (Internet rend-il bête ?) auquel nous avions répondu également. Ca n’empêchera pas ce marronnier de continuer à éclore régulièrement. Il est toujours plus facile d’accuser la nouveauté que de comprendre l’évolution en cours.

      La conclusion était contenue dans le titre. IED_PV

    2. Cependant, concède la chercheuse, il y a bien des gens qui se sentaient à l’aise dans les conversations en face à face et qui se sentent un peu perdu avec les conversations via les dispositifs technologiques. Ce sont des gens qui n’utilisent pas ou n’arrivent pas à utiliser ces outils par manque de compétence ou de disposition à se socialiser par ces moyens. « De la même manière que les gens sont capables de trouver d’autres gens d’après les intérêts communs qu’ils partagent – plutôt que d’interagir avec eux d’une manière traditionnelle, en partageant une même proximité géographique – les gens qui dépendent de la proximité géographique ou familiale pour leur connectivité sociale, se trouvent désavantagés s’ils ne sont pas capables de développer leurs propres réseaux. »

      L'auteur admet ici que les réseaux sociaux sont un risque d'exclusion pour les personnes qui ne maîtrisent pas ces outils. IED_DC3

    3. Si nos liens forts se sont peut-être distendus, notre connexion a des relations plus éloignées, longtemps apanage des classes sociales supérieures, elle, s’est globalement améliorée, et elle s’est plus améliorée pour les internautes que pour les non-internautes. En nous permettant de nous connecter plus facilement à des personnes avec lesquelles on partage des affinités, plutôt qu’avec des personnes dont on partage une proximité physique, internet permet de mieux combattre l’isolement. « Les gens qui peuvent utiliser l’Internet pour mieux trouver et/ou rester en contact avec les gens avec qui ils partagent des affinités sont plus susceptibles d’être en mesure de compenser la perte des liens de voisinage/famille. » L’isolement social est bien plus la cause de la suburbanisation, des déplacements, de la progression du travail ou du délitement de la vie associative que de la sociabilité en ligne. Nous corrélons des faits qui ne sont pas liés, estime la chercheuse. Notre sentiment d’isolement n’a rien à voir avec l’augmentation de notre connectivité, même si ces deux phénomènes se déroulent en même temps. Nous sommes de mauvais moteurs narratifs : nous avons tendance à dérouler des histoires chaque fois que nous voyons des co-occurences

      L'auteur revient ici sur l'idée que la solitude ne provient pas de l'utilisation des réseaux sociaux, mais d'un changement de mode de vie. les réseaux sociaux nous permettent au contraire de rester connectés au gens que l'on aime, pour lesquels on délaisse les gens proches. C'est encore l'idée selon laquelle la nature de nos relations a changé plus que le nombre de relations. Rejoins le constat IED_DP4

    4. La plupart des études montrent que les personnes qui utilisent l’internet ont tendance à augmenter de manière significative leurs contacts sociaux.

      Les réseaux sociaux sont facilitateurs de relations sociales. On rejoint ici l'IED_DP4

    5. Plusieurs enquêtes, menées de 1970 à 2010 ont posé des questions au sujet de nos obligations sociales. Les résultats, compilés dans l’un des livres de Fischer sous le titre Toujours connectés montrent que de nombreux aspects de l’implication sociale ont certes changé depuis les années 70. Les Américains s’assoient moins souvent à des diners de famille et reçoivent moins souvent d’invités chez eux. Cependant, la sociabilité autour de la table n’a pas disparu, elle s’est déplacée en dehors de la maison, au restaurant notamment. Les études montrent également que les Américains communiquent plus fréquemment avec leurs parents et amis que dans les années 70. La montée de l’isolement n’est pas avérée, estime Claude Fischer. Les technologies ont plutôt tendance à améliorer les relations existantes.

      La sociabilité s'exprime différemment iED_DP6

    6. Le sociologue Claude Fischer de l’université de Californie, pour la Boston Review, répond assez simplement à cette épidémie de livres et d’articles sur la montée de la solitude. Si on observe le sujet sur le temps long, la montée de la solitude est loin d’être avérée. Même les sociologues de la Duke University qui estimaient que l’évolution du pourcentage d’Américains déclarant qu’ils n’avaient personne à qui se confier (passant de 8 % en 1985 à 25 % en 2004) ont reconnus en 2009, sous la pression de la critique de Fisher que cette évolution résultait plus certainement d’une erreur d’interprétation et que le pourcentage de 2004 devrait être plus proche de 10 % que de 25 %.

      L'auteur revient ici sur le constat même de l'augmentation de la solitude parue dans le premier paragraphe, en citant le sociologue Claude Fisher pour affirmer que l'augmentation de la solitude n'atteint pas les proportions précédemment données IED_DP5

    7. Facebook développerait notre narcissisme estime la psychologue : un narcissisme qui symbolise à la fois notre désir d’attention et notre manque d’empathie. Or, ces deux facteurs sont également les moteurs de la solitude.

      Non seulement les réseaux sociaux nous isole mais modifie notre conception de la solitude IED_DC2

    8. C’est sans compter sur la vertu des liens faibles. Si vous utilisez Facebook pour accroitre vos contacts, alors il peut augmenter votre capital social

      On retrouve l'argument selon lequel les réseaux sociaux modifient le type de relation que nous entretenons. L'auteur ajoute l'idée que les réseaux sociaux peuvent favoriser la formation de certaines relations. IED_DP4

    9. Cependant, insiste avec raison Moira Burke, Facebook ne créée par la solitude. Les gens qui éprouvent de la solitude sur Facebook sont également des gens seuls en dehors de Facebook.

      La solitude n'est pas la résultante de l'utilisation des réseaux sociaux mais les réseaux sociaux rendent la solitude plus visible IED_DP3

    10. Il cite également une récente étude australienne qui a mis en avant une relation complexe entre solitude et socialisation en ligne. Selon l’étude, les utilisateurs australiens de Facebook avaient en moyenne plus de relations amicales réelles, mais moins de relations familiales fortes

      Les réseaux sociaux modifient la nature des relations que nous entretenons. Il s'agit plus d'un changement qualitatif que quantitatif. IED_DP2

    11. Mais si nous sommes seuls, c’est aussi parce que nous voulons être seuls. Cela fait désormais parti d’un mode de vie – l’individualisme – et d’une forme d’accomplissement de soi.

      La solitude est le produit d'un changement de mode de vie IED_DP1

    12. Selon lui, nos médias sociaux interfèrent avec nos amitiés réelles. Pour preuve, Stephen Marche (@StephenMarche) en appelle aux travaux du sociologue Erik Klinenberg (@ericklinenberg), auteur de Going Solo : la montée de l’extraordinaire et surprenant appel à vivre seul . Dans son ouvrage, Klinenberg explique que la vie solitaire se développe plus que jamais : 27 % des ménages américains sont composés d’une seule personne, alors qu’on ne comptait que 10 % de foyers composés d’une seule personne dans les années 50. 35 % des adultes de plus de 45 ans sont chroniquement solitaires, estime une étude de l’AARP (voir le détail .pdf), l’association américaine des personnes retraitées (soit 20 % de plus qu’il y a 10 ans). Selon une autre étude, 20 % des Américains seraient malheureux du fait de leur solitude. Et encore, on peine à distinguer le fait de se sentir seul et le fait d’être seul… rappelle l’écrivain. Car c’est aussi la qualité de nos relations aux autres qui se dégradent… Selon une autre étude réalisée par des sociologues de la Duke university, la taille moyenne de nos réseaux de confidents, c’est-à-dire de gens auxquels nous savons nous confier, serait passée de 2,94 personnes en 1985 à 2,08 en 2004, rapporte Stephen Marche. En 1985, 10 % des Américains déclaraient n’avoir personne avec qui discuter de questions importantes et 15 % avouaient n’avoir qu’un seul vrai ami. En 2004, 25 % n’avaient personne à qui parler et 20 % reconnaissaient n’avoir qu’un seul confident… Bref, non seulement nous sommes plus isolés, mais, selon certaines études, nous rencontrons moins de gens et nous réunissons moins.

      Guillaume Hubert énonce là l'opinion d'un écrivain,Stephen Marche, qui s'appuie lui même sur les travaux d'un sociologue, Erik Klinenberg. Or, si le sociologue a décelé une augmentation de la solitude, c'est Stephen Marche qui relie cette solitude à l'utilisation des réseaux sociaux. Il s'agit donc d'un argument dialectique, qui va à l'encontre de la thèse développée par Guillaume Hubert. IED_DC1

    13. Internet nous rend-il seul ? Non !

      Le point de vue de l'auteur est compris sans le titre. IED_QA

    14. Ils partagent de l’information et ont des discussions sur des sujets importants, non plus avec les personnes qui sont à proximité, mais avec des personnes plus distantes. Dans leur étude, ils remarquent que les utilisateurs d’internet connectés depuis l’espace public ont des conversations plus larges et plus variées que celles qu’apportent les interactions traditionnelles dans l’espace public urbain.

      L'auteur fait appel à differents chercheurs et auteurs pour produire à plusieurs reprises les mêmes arguments. Ici, on lit encore que c'est la nature de nos relations aux autres qui a changé. Nous privilégions les contacts avec dont nous sommes proches affectivement ou intellectuellement plutôt que les contacts avec les personnes qui nous sommes proches physiquement.

    15. ’est ce que Zeynep Tufekci a surnommé la « cyberasocialité » (.pdf). La cyberasocialité est l’incapacité ou la réticence de certaines personnes à se rapporter à d’autres via les médias sociaux comme ils le font quand ils sont physiquement présents. Pour elle, de la même manière que tout le monde n’arrive pas à convertir un texte ou un visuel en langage dans leur cerveau, certains ont du mal à assimiler l’interaction médiatisée en sociabilité

      Même argument que précedemment

    16. Ceux qui sur la plage de cap Cod ont la tête dans leur mobile ne parlent pas à des robots, ils parlent à des gens qu’ils jugent importants dans leur vie.

      Les réseaux sociaux permettent de maintenir un lien avec les personnes non présentes, ce qui renvoie à l'annotation précédente

    17. Cela n’empêche pas Stephen Marche d’essayer de continuer sa démonstration pourtant devenue boiteuse.

      L'article est en réalité une réponse à cet auteur