- Apr 2020
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Ces études illustrent l’impossibilité qu’il y aurait à conclure à une quelconque supériorité des documents électroniques sur leurs homologues imprimés. L’idée défendue ici est que c’est une meilleure connaissance des nouvelles opportunités offertes par ces nouveaux médias, mais aussi une évaluation plus systématiques des nouvelles difficultés qu’ils entraînent
Voici présenté le point de vue de l'auteur : il n'est pas question d'établir une hiérarchie entre documents électroniques et documents imprimés, mais bien plutôt de connaître les avantages et les limites des documents électroniques, pour être ainsi en mesure de tirer pleinement profit des opportunités qui leur sont propres.
La conclusion pourrait donc être résumée en ces termes : les nouveaux médias, un plus pour la mémorisation, s'ils sont correctement utilisés.
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Sur ce point, les études réalisées en comparant par exemple une ou plusieurs illustrations présentées de manière statique sur une feuille ou un écran à une animation multimédia du même contenu révèlent que ces dernières ne sont pas nécessairement plus efficaces en termes d’apprentissages alors qu’elles sont plus complexes à concevoir. En effet, même si elles permettent de montrer des informations qui sont implicites dans une illustration statique (par exemple le mouvement ou l’enchaînement de deux événements), elles ont aussi un certain nombre de spécificités qui peut compromettre leur compréhension, notamment le fait que l’information y est souvent présentée trop rapidement pour être intégrée en mémoire.
Nous sommes de nouveau sur un registre rhétorique, appuyé par des sources scientifiques non citées. Ce point vient contrebalancer le précédent, en montrant une fois encore qu'un support multimédia doit être utilisé avec la plus grande des précautions, le bénéfice d'un tel emploi pouvant être rapidement perdu. Dans le cas présent, une information présentée trop rapidement annulerait l'effet positif de l'animation rapportée dans la précédente annotation. Point important, il est indiqué que la conception d'un support multimédia s'avère plus complexe qu'un document écrit, ce qui laisserait donc entendre que le rapport temps de préparation/bénéfice est parfois loin d'être optimal, et plus encore lorsque l'apprentissage n'en est finalement pas plus facilité.
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Dans ces études, le simple fait de présenter successivement les différentes parties de schémas ou de les faire clignoter au moment où elles étaient évoquées pour faciliter la recherche visuelle à l’écran a permis d’améliorer l’apprentissage dans des proportions non négligeables. Ce type d’animations permettant le guidage de l’attention des élèves à l’écran n’est évidement pas possible sur un document imprimé.
Nous avons de nouveau affaire à des études menées par l'auteur du texte lui-même (sans lien vers l'étude), et qui illustrent ici l'effet positif d'une animation multimédia sur l'apprentissage, et plus particulièrement sur le guidage de l'attention.
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Ainsi, dans une série d’études menées à Rennes, nous avons pu montrer l’efficacité de documents utilisant des zones de textes interactives présentées au bon endroit sur l’illustration. Ces documents sont encore plus efficaces lorsqu’ils guident l’élève dans sa lecture de l’image en présentant ces zones de textes de manière successive, l’empêchant ainsi de les consulter dans un ordre erroné comme c’est le cas lorsqu’elles sont toutes présentes au début de l’apprentissage.
Après avoir relevé les difficultés ou écueils que peuvent présenter les supports multimédias, nous abordons désormais les différentes solutions qui donnent à ces supports un réel avantage. L'argument repose sur une étude menée par le chercheur lui-même, encore qu'il ne renvoie pas sur ladite étude. L'étude s'avère toutefois intéressante puisqu'elle apporte des solutions aux problèmes rapportés quant à l'utilisation des illustrations. Ici, le numérique permet de présenter l'information au bon endroit et de la séquencer.
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On sait depuis longtemps que les illustrations ont un effet positif sur l’apprentissage et la compréhension de texte. Non seulement elles permettent de répéter l’information du texte, favorisant ainsi leur mémorisation, mais elles permettent souvent aussi de mieux les comprendre, notamment en favorisant l’organisation de ces informations en mémoire. Toutefois, les documents illustrés entraînent aussi des difficultés qui leur sont propres. Il a été ainsi démontré que, souvent, les illustrations sont peu ou pas utilisées par les élèves qui ont tendance à les considérer comme peu informatives. De plus, quand ces illustrations sont traitées, les lecteurs éprouvent souvent beaucoup de difficultés pour traiter les informations qu’elles contiennent ou pour mettre en lien les éléments du texte et de l’image. Pourtant ces liens sont très importants pour la compréhension.
L'auteur s'appuie sur une nouvelle généralité ("on sait") pour faire autorité, sans que des sources scientifiques ne viennent soutenir son propos. Dès lors, l'argument qui suit perd du crédit.
L'illustration, si elle comporte des vertus a priori évidentes (meilleure mémorisation, meilleure compréhension), demeure le plus souvent difficile d'accès au lecteur, qui peine à la relier au texte. L'effet bénéfique escompté est ainsi perdu.
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Ce type d’étude illustre un des défauts classiques des documents électroniques où l’on a tendance à vouloir utiliser de manière simultanée toutes les possibilités de présentations multimédias offertes par l’informatique. Ce type d’abus conduit fréquemment à des phénomènes de surcharge cognitive pendant l’apprentissage.
On vient ici préciser le point précédent, en faisant de nouveau appel à des études non authentifiées, pour alerter sur le caractère contreproductif de l'emploi simultané de l'audio et du visuel. L'auteur introduit ici un point clé par le terme de "surcharge cognitive". L'un des risques du support multimédias est effectivement d'aboutir à une surcharge informationnelle.
Nous observons également une opinion personnelle puisque l'auteur estime que l'usage simultané de sources résulte d'une volonté, tendant à favoriser la quantité sur la qualité, plutôt que - par exemple - d'une méconnaissance plus générale des mécanismes d'apprentissage.
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Les résultats des études sur ces effets de modalité sont assez variés. On sait par exemple que des informations verbales sont généralement mieux mémorisées lorsqu’elles ont été lues plutôt qu’entendues, après quelques années de pratique de la lecture. Ces résultats sont généralement expliqués par le fait que la lecture permet notamment de moduler son rythme de prise d’informations en fonction des difficultés rencontrées, contrairement à l’oral. Toutefois, plusieurs études ont montré que l’usage de l’oral pouvait être recommandé pour limiter les sources d’informations visuelles devant être apprises simultanément
Des sources scientifiques non citées viennent à nouveau en appui de l'argumentaire. Cette fois-ci, le but n'est pas de pointer les écueils rencontrés dans les supports multimédias, mais de savoir faire bon usage de l'utilisation des informations présentées en format audio. L'information audio s'avère pertinente lorsqu'elle permet de réduire le nombre de sources d'informations visuelles, pour ainsi focaliser l'attention sur une seule source visuelle. En dehors de ce cas précis, la mémorisation s'effectue mieux par la lecture que par l'audio.
Nous sommes sur le registre du logos, des études étant citées mais non authentifiées. L'auteur s'emploie toutefois à expliquer le résultat des études, ce qui nourrit le débat. Nous sommes également en présence d'un schéma de comparaison entre audio et vidéo, dans une perspective de "bonnes pratiques" pour la conception de documents multimédias.
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Ainsi de nombreuses études ont montré que ces hypertextes complexes en réseau n’étaient souvent pas plus efficaces en termes d’apprentissage que des textes linéaires classiques lus page par page. Plusieurs études ont même montré qu’un texte linéaire était plus efficace, notamment parce qu’il évitait aux élèves de se perdre dans l’hyperespace, en oubliant de lire des pans entiers du document.
L'argumentaire s'appuie sur des sources scientifiques, qui ne sont toutefois pas citées. Pour autant, il paraît assez évident que la profusion de liens hypertextes n'apporte pas de bénéfice particulier, et qu'elle présente même un risque. On conçoit sans difficulté que l'attention du lecteur se disperse lorsqu'il saute d'une information à l'autre, jusqu'à se perdre dans un flot d'informations désarticulées.
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Il est en effet intéressant de constater que les facilités offertes par l’informatique ont réussi à faire oublier à beaucoup de concepteurs de documents électroniques que les écrans les plus lisibles sont ceux écrits en noir sur un fond blanc !
Véritable ironie que les possibilités offertes par l'informatique en viennent parfois à faire perdre de vue les fondamentaux, finissant ainsi par produire l'effet inverse de l'effet recherché !
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Toutefois, on sait depuis plusieurs décennies que la lecture à l’écran est généralement plus lente que sur le papier. Des précautions particulières doivent donc être prises lorsque l’on conçoit des textes à lire à l’écran.
On nous propose ici une comparaison entre lecture sur papier et lecture sur écran pour montrer qu'il serait trompeur de considérer l'exercice de lecture parfaitement similaire entre les deux : la lecture est plus lente sur écran. Mais l'argument n'est pas étayé. La généralité employée par l'auteur, "on sait", suffit à faire autorité. Quelles sont les preuves d'une telle affirmation ? Pourquoi la lecture est-elle plus lente sur écran ?
Il est dommage que l'argument ne soit pas porté par des preuves scientifiques. Elles sont en effet nombreuses depuis les années 1980, lorsque l'utilisation croissante des ordinateurs a conduit à des travaux d'ergonomie sur le sujet. Ces études ont bel et bien montré que les performances en lecture sont de 25 à 30% plus faibles sur écran. La lecture sur écran entraîne une augmentation de 15% du nombre de fixations oculaires par ligne (Baccino & Drai-Zerbib, 2015).
Nous sommes également en présence d'une chaîne causale (argument épistémique abductif). La lecture étant plus lente sur écran, il est donc nécessaire d'adapter le document à ce rythme de lecture.
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La manière dont l’information est présentée dans le document a donc une importance capitale. C’est sur ce dernier point que l’on s’attardera ici, notamment parce dans ce domaine, les médias électroniques permettent le meilleur comme le pire.
L'exemple développé par l'auteur lui permet donc de poser la problématique. L'emploi de différentes sources nécessite de penser la manière dont l'information est présentée pour pouvoir constituer un réel bénéfice dans l'apprentissage. Or, cette condition ne s'observe pas de façon systématique dans les présentations multimédias.
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Prenons une simple page de manuel scolaire ou d’un site web pédagogique composés de textes et d’illustrations. Le lecteur va devoir choisir dans quel ordre les informations vont être consultées, par exemple en commençant par telle ou telle illustration, ou par le texte. Pendant la lecture du texte, le lecteur va reconnaître les mots, activer leur sens pour essayer de construire en mémoire une représentation cohérente de la phrase qu’il est train de lire. Il doit aussi tenter de réaliser des liens avec ce qu’il a lu précédemment dans le texte mais aussi avec ses connaissances du domaine. Il doit également choisir ce qu’il est important de mémoriser et organiser ces informations, par exemple pour retenir l’ordre des événements dans un cours d’histoire. Pendant la lecture du texte, il pourrait être amené à consulter une illustration. Mais à quel moment doit-il interrompre sa lecture ? Quelle partie de l’illustration lui faut-il regarder à ce moment précis ?
L'auteur débute par une mise en situation pour illustrer la pertinence de la problématique qu'il s'apprête à soulever. Nous voyons au travers du cheminement qu'il décrit la complexité dont relève la compréhension d'un document multimédia, et saisissons dès lors l'impératif de penser l'organisation et le traitement des différentes sources, de façon telle que la compréhension du document s'en trouve facilitée, et non perturbée, voire même entravée. L'auteur utilise un argument rhétorique visant à nous persuader par l'exemple. Il nous est facile de nous représenter la situation qui tient lieu d'illustration à l'auteur, sûrement pour l'avoir déjà vécue nous-mêmes. Le format interrogatif qui conclut l'exemple sert davantage à valider le propos de l'auteur : nous admettons que les deux questions qu'il pose soulèvent un point crucial.
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Il est tentant de penser qu’une présentation multimédias de documents favorise l’apprentissage. Or, cela n’est vrai que sous certaines conditions, comme le montre ce texte qui reprend diverses études sur le sujet.
Ce résumé, qui s'inscrit en dehors du cadre du texte, expose la problématique et le point de vue de l'auteur. Ce dernier entend remettre en question le postulat qui vise à penser le document multimédia comme un nécessaire progrès pour l'apprentissage. La réalité serait en effet plus nuancée. Ce résumé n'ayant pas vocation à traduire les ressorts de la problématique, nous explicitons cette dernière plus loin.
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