- May 2025
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Compte-rendu : Ce que tout le monde se trompe sur l'IA et l'apprentissage – Explication de Derek Muller
Ce compte-rendu analyse le discours de Derek Muller, créateur de la chaîne YouTube Veritasium, sur le rôle de l'IA dans l'éducation.
L'orateur explore les attentes autour des "révolutions" éducatives induites par la technologie et propose une perspective basée sur les travaux de Daniel Kahneman et la théorie de la charge cognitive.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Les Promesses de Révolution Éducative et leur Échec Historique :
Muller souligne que l'idée de la technologie révolutionnant l'éducation n'est pas nouvelle et qu'elle s'est manifestée à travers divers médias au cours du siècle dernier.
Il cite des exemples comme le cinéma (Thomas Edison, 1922), la radio (années 1930), la télévision (années 1950), les ordinateurs interactifs (années 1980), les vidéodisques (années 1990) et les MOOCs (il y a environ 13 ans).
Chacune de ces technologies a été présentée comme un moyen de transformer radicalement l'éducation, souvent en remplaçant les enseignants et en permettant une économie d'échelle.
Citation Clé : "Clearly the expectation of a revolution is here but the truth is people expecting a revolution in education have been around for at least 100 years." (Clairement, l'attente d'une révolution est là, mais la vérité est que les gens s'attendent à une révolution dans l'éducation depuis au moins 100 ans.)
Il utilise la citation de Thomas Edison sur le cinéma : "the motion picture is destined to revolutionize our educational system and in a few years it will supplant largely if not entirely the use of textbooks". (le cinéma est destiné à révolutionner notre système éducatif et dans quelques années il remplacera en grande partie sinon entièrement l'utilisation des manuels.)
Il note l'ironie de ces prédictions, car les manuels existent toujours et ces technologies n'ont pas radicalement changé la structure fondamentale de l'éducation.
Le Modèle Bicompartimental de la Pensée (Système 1 et Système 2) :
S'appuyant sur les travaux de Daniel Kahneman dans "Thinking, Fast and Slow", Muller introduit les deux systèmes de pensée : le Système 1 (rapide, intuitif, automatique, basé sur la mémoire à long terme) et le Système 2 (lent, effort, délibéré, capable de traiter des informations nouvelles et complexes).
Citation Clé : "in the book he's talking about our two systems of of thought that we've got two things two kinds of processes going on in our brains at one time the fast processes system one and slow processes system two". (dans le livre, il parle de nos deux systèmes de pensée, que nous avons deux choses, deux types de processus en cours dans notre cerveau en même temps, les processus rapides du système un et les processus lents du système deux.)
Le Système 1 est associé à la mémoire à long terme et permet une reconnaissance rapide des motifs et des situations familières. Le Système 2 est limité en capacité de traitement (environ 4 éléments à la fois dans la mémoire de travail) et demande un effort cognitif.
La Charge Cognitive : Muller décrit la charge cognitive comme la quantité d'effort mental investi dans une tâche. Il la divise en trois catégories :
Charge Cognitive Intrinsèque : La difficulté inhérente à la tâche elle-même, liée à la complexité des nouveaux concepts.
Charge Cognitive Extrinsèque : Les distractions et les obstacles qui détournent l'attention et l'effort cognitif (bruit, siège inconfortable, police illisible, accent).
Charge Cognitive Pertinente (Germane Cognitive Load) : L'effort cognitif utilisé pour traiter l'information, l'intégrer à la mémoire à long terme et développer la compréhension en profondeur.
Citation Clé : "this measure is known as cognitive load or another way of thinking of how much mental effort you are investing in something". (cette mesure est connue sous le nom de charge cognitive ou une autre façon de penser à la quantité d'effort mental que vous investissez dans quelque chose.)
L'Importance de la Mémoire à Long Terme et du "Chunking" :
L'expertise dans un domaine est expliquée par le développement d'une vaste structure de mémoire à long terme qui permet le "chunking" - la capacité de regrouper des informations disparates en une seule unité significative.
Cela réduit la charge cognitive sur le Système 2 et permet de gérer des situations complexes.
Citation Clé : "The more we get experience with things the more we practice the more we interact the more we use system 2 to uh work through problems the more we develop this long-term memory and that long-term memory allows us to chunk the things in our world". (Plus nous acquérons de l'expérience avec les choses, plus nous pratiquons, plus nous interagissons, plus nous utilisons le système 2 pour résoudre des problèmes, plus nous développons cette mémoire à long terme, et cette mémoire à long terme nous permet de "chunker" les choses dans notre monde.)
L'exemple des maîtres d'échecs est utilisé : ils ne sont pas meilleurs pour retenir des positions aléatoires de pièces (qui ne peuvent pas être "chunkées"), mais excellent à retenir des configurations de jeu réelles grâce à leur expérience. Cela réfute l'idée d'une compétence générale de "pensée" ou de "résolution de problèmes" transférable à tous les domaines.
Implications pour l'Éducation : En se basant sur ces concepts, Muller propose plusieurs implications pour une éducation efficace :
Éliminer la Charge Cognitive Extrinsèque :
Minimiser les distractions et optimiser l'environnement d'apprentissage.
Limiter la Charge Cognitive Intrinsèque : Présenter de nouveaux concepts par petites étapes ("bite-sized"), en commençant par où se trouvent les étudiants et en introduisant un nombre limité de nouveautés par leçon.
L'utilisation d'exemples travaillés ("worked examples") et un soutien progressif ("fading out") sont des stratégies efficaces.
Encourager la Pratique Effortée Répétée pour Atteindre la Maîtrise : La pratique délibérée utilisant le Système 2 est essentielle pour construire la mémoire à long terme et automatiser les compétences (passer du Système 2 au Système 1). La maîtrise rend l'information accessible sans effort, libérant ainsi le Système 2 pour des tâches plus complexes.
Augmenter la Charge Pertinente (Germane Load) : Engager activement le Système 2. L'exemple du test de réflexion cognitive imprimé en police illisible montre qu'une difficulté modérée peut forcer le Système 2 à s'activer et à trouver la bonne réponse.
Le Rôle de l'IA dans l'Éducation : Potentiels et Préoccupations : Muller voit un rôle positif pour l'IA dans la fourniture de rétroaction rapide et personnalisée, essentielle pour l'apprentissage des compétences.
Citation Clé : "I think the positive role that I see for AI is that it can provide timely feedback and that's essential when you are learning any skill". (Je pense que le rôle positif que je vois pour l'IA est qu'elle peut fournir une rétroaction rapide, ce qui est essentiel lorsque vous apprenez une compétence.)
Cependant, sa plus grande préoccupation est le potentiel de l'IA à réduire la pratique effortée.
Si l'IA peut faire le travail pour les étudiants (écrire des dissertations, résoudre des problèmes), cela pourrait les empêcher de développer les réseaux de mémoire à long terme nécessaires.
Citation Clé : "the thing that I'm really worried about is how AI has this opportunity to reduce effortful practice". (ce qui m'inquiète vraiment, c'est comment l'IA a cette opportunité de réduire la pratique effortée.)
Il s'inquiète de l'impact sur des compétences comme l'écriture ou le dessin si les étudiants s'appuient sur l'IA pour faire le travail à leur place.
Pourquoi les Révolutions Éducatives n'ont pas eu lieu et pourquoi les gens n'apprennent pas toujours :
Muller suggère que l'échec des révolutions technologiques vient du fait qu'elles se concentrent souvent sur la transmission de l'information, qui n'est pas le principal problème de l'éducation.
L'information est déjà largement disponible (dans les livres, en ligne). Le véritable défi est d'amener les étudiants à s'engager activement et de manière répétée avec cette information.
L'éducation est fondamentalement une activité sociale. Les enseignants jouent un rôle crucial en tant que "entraîneurs personnels" qui motivent, responsabilisent, créent une communauté d'apprenants et encouragent la pratique effortée.
Citation Clé : "Education is it's a social activity you know people care about other people... I think that the tech hype comes from a place of believing that the problem of education is not being able to get the information to the student that's not the problem". (L'éducation est une activité sociale, vous savez, les gens se soucient des autres...
Je pense que l'engouement pour la technologie vient de l'idée que le problème de l'éducation n'est pas de pouvoir transmettre l'information à l'étudiant, ce n'est pas le problème.)
La raison pour laquelle certaines personnes ne retiennent pas des informations de base pourrait être liée à la façon dont nos cerveaux sont conçus pour se concentrer sur la survie et l'interaction sociale plutôt que sur les connaissances théoriques, surtout dans un monde rempli de distractions.
Réponses aux Questions de l'Audience :
Utilisation de l'IA pour les réponses :
Si l'IA est fiable, l'utiliser pour obtenir des réponses peut être plus efficace que de chercher longuement dans les livres. Le temps passé à chercher ne garantit pas nécessairement un meilleur apprentissage si l'engagement cognitif n'est pas pertinent.
Politique Éducative : C'est un domaine difficile à rechercher et à influencer. Il y a des preuves en faveur de l'enseignement directé et de la pratique effortée, mais leur mise en œuvre est complexe.
Art et IA : Il est encourageant que certaines personnes créent de l'art pour le plaisir, mais il s'inquiète toujours de la perte potentielle de développement de compétences si l'IA fait le travail à la place de l'individu.
IA et Système 2 : Il est préoccupé par le fait que l'IA puisse encourager l'utilisation excessive du Système 1 au détriment du Système 2, potentiellement réduisant la curiosité et la capacité à s'attaquer à des problèmes complexes.
Scaling de l'Éducation : On ne peut pas "scaler" un entraîneur personnel ou un plombier.
L'éducation de qualité nécessite un nombre suffisant d'enseignants qualifiés. C'est un problème structurel qui nécessite plus de ressources pour l'enseignement et la formation.
Intégration de l'IA : L'IA peut être utilisée comme un outil de "drill and practice" et de feedback rapide. Le danger est quand elle remplace le travail efforté essentiel à l'apprentissage.
Évaluation avec l'IA : L'IA pose un défi majeur pour l'évaluation.
Il suggère de modifier les méthodes d'évaluation, potentiellement en faisant les devoirs sous surveillance ou en intégrant plus de questions d'évaluation fréquentes et actives pendant les leçons.
Il insiste sur le fait que la pratique doit être intégrée au processus d'apprentissage, et si les étudiants ne pratiquent pas via les devoirs, cela se verra dans les examens.
Éducation en Ligne vs en Personne : L'éducation en ligne peut exceller dans l'edutainment et l'excitation, mais elle ne remplace pas nécessairement la pratique effortée guidée par un enseignant dans un cadre social.
L'apprentissage en ligne attire ceux qui sont déjà motivés ("self-select").
Interaction Sociale avec l'IA : La question de savoir si une interaction avec une IA très réaliste pourrait compter comme une interaction sociale est posée, potentiellement répliquant les bénéfices d'un tutorat individuel.
En résumé, le discours de Derek Muller soutient que l'IA, comme les technologies précédentes, ne révolutionnera pas l'éducation dans le sens d'une transformation structurelle fondamentale.
L'apprentissage efficace repose sur la pratique effortée utilisant les ressources limitées du Système 2 pour construire une mémoire à long terme riche et permettre l'automatisation (Système 1).
L'éducation est intrinsèquement sociale, nécessitant des enseignants pour motiver et guider.
Si l'IA peut être un outil précieux pour la rétroaction et la pratique dirigée, son plus grand danger réside dans sa capacité à permettre aux étudiants d'éviter le travail difficile nécessaire à l'apprentissage profond.
Le principal défi pour l'éducation à l'ère de l'IA est de trouver comment obliger les étudiants à s'engager dans cette pratique effortée, même lorsque la technologie peut offrir un raccourci.
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- Apr 2025
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Briefing Document : L'Autonomie des Élèves - Enjeux, Pratiques et Inégalités
Source : Excerpts du podcast "Comment développer l'autonomie des élèves ?" de France Culture, avec l'intervention de Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'Université Paris 8, autour de son livre "L'autonomie des élèves, injonction, pratique, inégalité" (Presses Universitaires de Lyon, 2024).
Sont également intégrées des réflexions d'Émilie Marquetti, directrice d'école, et de Céline Kesseur, agrégée de sciences économiques et sociales et formatrice académique.
Date : Emission récente (mention de la publication du livre en 2024 et d'un article de février 2025).
Thèmes Principaux :
La polysémie et les tensions autour du concept d'autonomie scolaire : L'autonomie est un idéal éducatif largement partagé et valorisé dès la maternelle, mais sa définition et sa mise en œuvre sont sujettes à de nombreux malentendus et tensions.
La distinction entre autonomie et indépendance : Une confusion fréquente assimile l'autonomie à la capacité de "faire tout seul sans rien demander à personne", alors que l'autonomie scolaire implique la capacité d'agir par soi-même en s'appropriant des éléments culturels et en sachant solliciter de l'aide de manière pertinente.
Les inégalités sociales face à l'autonomie : Les élèves issus de milieux populaires peuvent avoir une socialisation qui valorise l'autonomie comme autosuffisance, contrairement aux attentes de l'école.
La congruence entre la socialisation familiale et les exigences scolaires joue un rôle majeur.
L'impact des modalités d'évaluation : L'évaluation sommative fréquente peut engendrer chez les élèves une attente de validation constante et une crainte de l'erreur, freinant le développement de l'autonomie et de la confiance en soi.
L'importance de l'activité intellectuelle vs. l'activité visible : Être actif en classe ne garantit pas une activité mentale et une appropriation des savoirs.
L'autonomie requiert une capacité à se "déplacer dans les savoirs" et à les mobiliser.
Le rôle de l'exercice et de l'étayage : L'intégration des exercices en classe, avec le soutien immédiat de l'enseignant, est cruciale pour l'apprentissage et le développement de l'autonomie.
L'étayage consiste à s'appuyer sur les savoirs et savoir-faire existants des élèves pour les amener vers des conceptions plus abstraites.
L'évolution de l'autonomie au fil de la scolarité : Les pratiques favorisant l'autonomie fonctionnelle à la maternelle (se déplacer, gérer ses affaires) peuvent sembler contredites par un encadrement plus strict au collège, soulevant des questions sur la cohérence du parcours scolaire.
L'irruption de l'intelligence artificielle :
L'IA pose un défi majeur à la notion d'autonomie de la pensée.
Si elle peut être un outil, elle soulève des questions sur la capacité des élèves à réfléchir par eux-mêmes, à développer leur esprit critique et à comprendre les enjeux liés à son utilisation.
La dimension sociale et politique de l'autonomie : L'autonomie n'est pas seulement une compétence individuelle, mais elle est aussi influencée par le contexte social et les finalités de l'éducation (former des citoyens critiques vs. des travailleurs performants).
Les injonctions à l'autonomie peuvent parfois masquer des logiques de responsabilisation individuelle dans un contexte socio-économique donné.
Idées et Faits Importants :
Définition étymologique et philosophique de l'autonomie : "on se donne en soi-même des règles." La tension réside dans la nature de ces règles (préexistantes ou propres à l'individu).
Confusion entre autonomie et indépendance : "Une partie des élèves a l'impression que pour eux être autonome, c'est être indépendant, c'est-à-dire ne rien demander à personne et faire un peu ce qu'on a envie de faire. L'autonomie à l'école, ça n'est pas exactement ça." (Patrick Rayou)
Différences de socialisation face à la demande d'autonomie : Les enfants de milieux favorisés sont plus habitués à considérer l'enseignant comme une ressource, tandis que ceux de milieux populaires peuvent hésiter à demander de l'aide par crainte de "ne pas faire honte".
Critique de l'évaluation sommative exclusive : Elle peut créer une "habitude ou croient qu'il faut répondre à des questions de manière précise avec des productions impeccables et sont rarement à envisager ce qui se passe d'une évaluation à l'autre." (Patrick Rayou)
Distinction entre activité visible et activité mentale : "Il n'y a pas un rapport immédiat entre l'activité visible des élèves et l'activité mentale." (Patrick Rayou)
Importance de l'exercice en présence de l'enseignant : "D'une part l'enseignant perd des indications sur la façon dont les élèves travaillent [...] Et les élèves perdent l'occasion d'avoir au moment où ils en ont besoin le recours, l'appui de quelqu'un qui sait exactement de quoi il s'agit." (Patrick Rayou, à propos de la suppression des exercices en classe).
Critique de la "méthodologie hors sol" : Les méthodes d'apprentissage générales sont moins efficaces que l'aide apportée au moment précis de la difficulté. "Ce qui me fait comprendre les choses [...] c'est au moment où j'encontre une difficulté, j'ai la mallette de secours qui arrive parce que c'est en temps opportun." (Patrick Rayou)
La définition de l'autonomie à la maternelle selon Émilie Marquetti : "le fait de ne pas être dépendant des autres, de gagner en liberté. Euh ça développe chez les élèves le sens des responsabilités et la confiance en soi." Elle distingue l'autonomie physique, affective, intellectuelle et sociale.
La critique de Patrick Rayou de cette définition : L'autonomie ne signifie pas ne pas être dépendant, car nous sommes redevables de nombreux acquis culturels. "Être autonome, c'est pas du tout faire comme si on pouvait faire sans ça. C'est faire avec ça et faire un projet qui est le sien."
L'exemple des enfants vendeurs de légumes à Calcutta : Ils sont très compétents en calcul dans un contexte pratique, mais ont des difficultés à l'abstraction scolaire, soulignant le manque de continuité entre savoirs pratiques et théoriques à l'école française.
Le concept d'étayage pour l'autonomie : Il faut s'appuyer sur ce que les élèves savent déjà faire pour les amener vers des apprentissages plus complexes. "Le problème des élèves qui ont des difficultés, c'est pas qu'il leur manque quelque chose, c'est qu'ils ont à la place de ce qui devraient avoir autre chose que ce qu'il devrait avoir." (Patrick Rayou)
L'autonomie au lycée selon Céline Kesseur : Elle distingue l'autonomie fonctionnelle (conduire ses apprentissages, savoir demander de l'aide) et l'autonomie politique (penser par soi-même de manière informée).
L'impact de l'IA sur l'autonomie : Si l'IA peut être un outil d'apprentissage si bien orientée, elle pose le risque d'empêcher la réflexion autonome et soulève des questions éthiques et politiques.
Le rôle des consignes scolaires : Des consignes trop fermées peuvent brider l'autonomie des élèves en les contraignant à des règles formelles excessives.
L'appel à une réflexion par problématisation : Il faudrait encourager les élèves à réfléchir au-delà de l'application de règles et à développer une pensée critique.
Le lien entre les finalités de l'éducation et la conception de l'autonomie : Former des citoyens critiques requiert une approche de l'autonomie axée sur la pensée et la capacité à remettre en question.
La critique de la "société par projet" et de l'injonction à l'autonomie dans le monde du travail : L'autonomie scolaire peut être instrumentalisée pour former des individus adaptables au marché du travail, parfois au détriment de l'esprit critique.
Les inégalités de genre face à l'autonomie : Les filles, souvent perçues comme plus autonomes scolairement, peuvent rencontrer des obstacles sociaux et professionnels qui limitent leur autonomie dans d'autres domaines.
Citations Clés :
"L'autonomie est devenue un principe éducatif à tel point incontestable qu'elle semble requise de plus en plus tôt dans la scolarité. Dès la maternelle, sans que soit forcément interrogée, les conditions qui la rendent accessible à tous les élèves." (Présentatrice, France Culture)
"Très souvent, on a tendance à confondre l'autonomie et l'indépendance." (Patrick Rayou)
"Pour beaucoup d'élèves de milieu populaire, de manière assez paradoxale, être autonome c'est faire tout tout seul sans rien demander à personne. Là où la tradition philosophique consiste plutôt à penser que pour que l'être humain soit autonome, il faut qu'il s'approprie des éléments culturels qui sont à l'extérieur de lui." (Patrick Rayou)
"Vous travaillez pour vous pas pour la note." (Phrase entendue par Patrick Rayou en classe, illustrant un décalage avec la réalité de l'évaluation). "Apprendre à se déplacer et aller aux toilettes quand on veut, est-ce qu'on est obligé d'aller d'être à l'école pour ça ?" (Patrick Rayou, questionnant la définition purement fonctionnelle de l'autonomie).
"Nous n'avons pas nous cette continuité [entre savoirs pratiques et abstraits] en tout cas c'est pas notre tradition éducative majeure et je pense qu'on perd beaucoup et que la question d'autonomie se trouve mal posée parce que en effet nous ne nous appuyons pas sur ce que les élèves savent déjà faire." (Patrick Rayou)
"Quand on utilise l'IA, c'est pas un choix neutre, c'est un choix voilà énergivore et les élèves ne le savent pas nécessairement." (Céline Kesseur, soulignant la dimension politique de l'usage de l'IA).
"L'appel à l'autonomie peut être un appel incantatoire tant que je n'aide pas les élèves qui sont devant la difficulté à trouver les moyens dont ils ont besoin à ce moment-là." (Patrick Rayou)
"Devenir auto-entrepreneur de sa propre destruction professionnelle, c'est quelque chose qui est terrible." (Patrick Rayou, faisant référence au livre de Boltanski et Chiapello pour critiquer une vision instrumentale de l'autonomie).
En Conclusion :
Ce podcast met en lumière la complexité de la notion d'autonomie scolaire, souvent réduite à un simple slogan.
Patrick Rayou et les intervenantes soulignent les multiples dimensions de l'autonomie (fonctionnelle, intellectuelle, sociale, politique), les malentendus qu'elle suscite, les inégalités sociales qu'elle peut révéler, et les défis qu'elle rencontre face aux évolutions sociétales et technologiques comme l'intelligence artificielle.
L'importance d'un étayage adapté, d'une réflexion sur les modalités d'évaluation et d'une prise en compte des savoirs initiaux des élèves apparaît comme essentielle pour favoriser une véritable autonomie intellectuelle et critique, au-delà d'une simple injonction.
Le débat invite à repenser les pratiques pédagogiques et les finalités de l'éducation à l'aune de cet idéal complexe et nécessaire.
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Briefing Document : "L'École dans et avec la nature"
Sources : Excerpts de la conférence "L'École dans et avec la nature" dans le cadre des "Mercredis des Savoirs",
avec les interventions de
- Christine Boutevin,
- Céline Serva (CEMEA),
- Corine Martel (IEN),
- Sylvain Vagnon (Faculté d'éducation), et
- Laurent Gautier (Association nationale des CEMEA).
Date de la conférence : Non spécifiée précisément, mais présentée comme la deuxième conférence des "Mercredis des Savoirs".
Thème central : L'importance et les enjeux de l'éducation dans et avec la nature, abordée sous un angle historique, théorique, pratique et prospectif.
Intervenants et leurs rôles :
- Christine Boutevin : Chargée de mission pour les "Mercredis des Savoirs", elle introduit la conférence et souligne l'intérêt actuel et structurel du thème.
- Céline Serva (CMEA) : Présente le déroulement de la soirée et met en avant le partenariat avec les CMEA (Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active). Elle souligne l'objectif de retracer l'histoire de l'école du dehors, de faire des liens avec la formation citoyenne et d'expliciter les enjeux de l'éducation avec la nature pour la compréhension du monde.
- Corine Martel (IEN) : IEN chargée de mission "Science et éducation à l'environnement et au développement durable", elle présente la mise en contexte de l'école dehors à travers des initiatives concrètes, son lien avec les programmes scolaires et les enjeux actuels (biodiversité, réchauffement climatique, inégalités).
- Sylvain Vagnon (Faculté d'éducation) : Professeur des universités en Sciences de l'éducation, il aborde le sujet sous un angle socio-historique, retraçant l'histoire de l'école dehors, ses fondements pédagogiques (éducation nouvelle) et soulève des défis et critiques.
- Laurent Gautier (Association nationale des CMEA) : Responsable du secteur école aux CMEA, il élargit la perspective à l'éducation dehors au sens large (périscolaire, rue, ville), met en avant la complémentarité des acteurs éducatifs et le lien avec les classes de découverte, et présente des ressources des CMEA.
- Principaux Thèmes et Idées Clés :
1. Mise en perspective historique de l'école dehors (Sylvain Vagnon) :
- Les écoles de plein air (années 20-30) : Nées dans un contexte hygiéniste et sanitaire pour purifier l'air et lutter contre les maladies infantiles. L'école de Suresnes est citée comme prototype.
- Citation : "c'est ces écoles et je vous ai mis évidemment celle de Suren qui est une école extrêmement importante hein parce que justement elle sera un prototype hein de ces écoles de plein air".
- Les initiatives espagnoles (années 30) : Une vision de l'école dehors en lien avec l'environnement local, comme l'école de la mer à Barcelone, visant à connecter les enfants à leur environnement et aux activités de leurs parents.
- L'éducation nouvelle (fin 19e - début 20e) : Mouvement pédagogique fondamental avec des figures comme Montessori, Decroly, Freinet, qui prônent une éducation active, concrète et en phase avec l'environnement de l'enfant.
- Citation d'Adolphe Ferrière : "l'enfant aime la nature on le parca dans les salles closes". Cette citation illustre la critique de l'éducation traditionnelle par l'éducation nouvelle.
- La classe promenade : Utilisée notamment par Freinet, elle permet de sortir de la salle de classe pour observer le monde et la nature, puis de revenir en classe pour travailler sur ces observations.
- Citation de Freinet : "La classe promenade fut pour moi la planche de salut". Il décrit l'importance de ces sorties pour l'apprentissage direct et sensoriel.
- Concepts clés de l'éducation nouvelle liés à l'école dehors : Éducation intégrale (tête, mains, cœur), prise en compte des besoins et intérêts de l'enfant, autonomie, singularité, pensée de l'individu comme être social, révolution copernicienne (enfant au centre), relation équilibrée avec les êtres vivants.
2. Défis et critiques de l'école dehors (Sylvain Vagnon) :
Risque d'une nature idéalisée ou mythifiée.
Écueil de pratiques simplement transférées de l'intérieur vers l'extérieur sans adaptation pédagogique. Intention louable mais nécessité de pérennisation et de clarification pédagogique.
Critique d'une "fantaisie petite bourgeoise" et risque de boboïsation de l'éducation par l'école dehors, soulevant la question de l'égalité d'accès. Nécessité de penser l'école dehors de la maternelle à l'université.
3. Mise en contexte actuelle et initiatives concrètes (Corine Martel) :
- Liens avec les enjeux actuels : Préservation de la biodiversité, réchauffement climatique, et nécessité d'une vision systémique dès le plus jeune âge.
- Repenser le futur : Face au pessimisme des jeunes, l'éducation dehors peut offrir des perspectives et un pouvoir d'action.
- Objectifs de Développement Durable (ODD) : Cadre pour penser l'éducation future (qualité pour tous, lutte contre les inégalités, biodiversité, climat).
- Parcours de l'élève (maternelle à université) : Nécessité d'égalité et d'équité d'accès aux ressources, quelle que soit la localisation géographique.
- Égalité filles-garçons et inclusion : Exemples concrets d'activités (jardinage) permettant de travailler les compétences de manière transversale et d'inclure les élèves à besoins particuliers (handicap moteur, troubles de l'attention, TSA).
- Dispositifs institutionnels :Aires Terrestres Éducatives (ATE), Marines Éducatives (AME), Fluviales Éducatives (AFE) : Projets concrets de gestion de sites naturels par les élèves, en lien avec les collectivités et l'OFB. Objectif de 720 ATE d'ici 2030 dans l'académie.
- Labilisation des établissements E3D (Établissement en Démarche de Développement Durable) : Formation des éco-délégués (cycle 3 à lycée), basée sur les 20 mesures pour la transition écologique à l'école.
- Instances de participation : Conseils de vie collégienne/lycéenne (CVC/CVL), CESCE (Comité d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement).
- Parcours santé : Activité physique quotidienne (APQ), lutte contre l'obésité, renforcement du système immunitaire, développement des compétences psychosociales (coopération, entraide, respect du vivant).
- Apprentissages disciplinaires concrets : L'école dehors permet d'expérimenter, d'analyser et de comprendre de manière active les notions (ex: érosion des sols, cycle de l'eau).
- Pédagogie de projet : L'exemple du jardin scolaire comme lieu d'apprentissage transversal (maths, français, sciences, coopération, alimentation, littérature de jeunesse).
- Exemples concrets d'activités à différents niveaux : Classe dehors en maternelle, étude du paysage en élémentaire (sol, géologie, histoire), énergies renouvelables au collège, formation continue des professeurs.
4. Éduquer dehors au sens large et complémentarité des acteurs (Laurent Gautier) :
- Éduquer dehors vs. École dans la nature : Le "dehors" ne se limite pas à la nature (cour d'école, rue, ville).
- Villes à hauteur d'enfants : Nécessité de repenser les espaces urbains pour qu'ils soient aussi des lieux éducatifs pour les enfants.
- Prise de risque : Élément important de l'éducation, à intégrer dans un cadre sécurisé.
- Terrains d'aventure : Espaces éducatifs extérieurs (parfois en milieu urbain) où les enfants peuvent expérimenter, construire et prendre des risques.
- Complémentarité des acteurs éducatifs : Enseignants, ATSEM, AED, animateurs périscolaires, parents. Importance de changer la nature des rapports lors des activités extérieures.
- Continuité éducative : De la crèche (crèches du dehors) à l'université.
- Lien entre École dehors et Classes de découverte : Non-opposition, mais complémentarité et possibilité de passer de l'une à l'autre.
- Ressources CEMEA : Revue "Éduquer dehors ou éduquer au dehors", dossier numérique gratuit sur Yakaméia (activités, jeux, vidéos, témoignages), podcasts "Éduquer dehors ça s'accompagne".
- Rencontres internationales de la classe dehors : Prochaines rencontres à Marseille (14-17 mai), lieu d'échange et de mutualisation pour tous les acteurs.
5. Éléments Soulevés lors des Questions/Réponses :
- Partenariat avec le monde de l'éducation à l'environnement (CPIE) : Importance de créer des réseaux territoriaux pour avancer ensemble (éducation nationale, recherche, collectivités, associations). De nombreuses collaborations et démarches participatives existent déjà.
- Formation des enseignants et des acteurs de terrain : Mise en place de formations académiques et de circonscription, développement de ressources (Magistère Canopé, repères de progression Eduscol), verdissement progressif des programmes. Nécessité de penser des séquences d'apprentissage sur le long terme, en équipe.
- Volonté politique : Un projet éducatif est lié à un projet de société. Une ambition et une volonté politique sont nécessaires pour soutenir et développer l'éducation dehors.
- Gestion de l'imprévu : Savoir saisir les opportunités d'apprentissage offertes par les événements inattendus lors des sorties.
- Conception d'outils pour l'école dehors : Des ouvrages et des outils pratiques existent déjà, mais la réflexion continue.
- Engagement des lycées : Les éco-délégués, les maisons des lycéens sont des acteurs importants. Mise en place d'initiatives concrètes (sentiers de la biodiversité). Valorisation à travers le prix de l'action éco-délégué. Formation spécifique des éco-délégués. Les 20 mesures gouvernementales pour la transition écologique visent une labellisation E3D à 100% d'ici 2030.
Conclusion :
- La conférence "L'École dans et avec la nature" a mis en lumière la richesse et la profondeur de ce concept éducatif.
Ancré dans une histoire pédagogique riche, répondant aux enjeux environnementaux et sociétaux actuels, l'école dehors se présente comme une approche pertinente et nécessaire.
Elle nécessite cependant une réflexion pédagogique approfondie, une formation adéquate des acteurs, une volonté politique forte et un développement de partenariats solides pour garantir son égalité d'accès et sa pérennisation au sein du système éducatif.
L'élan actuel, renforcé par des initiatives concrètes et des réseaux d'acteurs engagés, ouvre des perspectives prometteuses pour l'avenir de l'éducation.
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Chronologie des événements principaux :
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Années 1920-1930 : Développement des écoles de plein air. Ce mouvement prend de l'ampleur en Europe, motivé par des préoccupations hygiénistes et sanitaires pour lutter contre les maladies infantiles. L'école de Suresnes en France devient un prototype important.
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Années 1930 : Expériences d'écoles en lien avec l'environnement local en Espagne. À Barcelone, une école sur la mer est créée, visant à connecter les enfants avec leur environnement immédiat et les activités de leurs parents.
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Années 1930 : Développement des idées de l'Éducation Nouvelle. Des pédagogues comme Maria Montessori, Ovide Decroly, Célestin Freinet et Adolphe Ferrière mettent en avant l'importance de l'activité de l'enfant, de l'éducation concrète, du lien avec la nature et de l'éducation intégrale (tête, mains, cœur).
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Fin 19e - Début 20e siècle : Essor de la "classe promenade". Cette pratique, notamment popularisée par Célestin Freinet, consiste à sortir de la salle de classe pour observer l'environnement et utiliser ces observations comme base d'apprentissage.
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Période contemporaine (après le COVID-19) : Essor renouvelé de l'intérêt pour l'école dehors. La pandémie a mis en évidence les bénéfices de l'extérieur et a conduit à un regain d'intérêt pour les pratiques éducatives en lien avec la nature.
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Période contemporaine : Développement des Aires Terrestres Éducatives (ATE), Marines Éducatives (AME) et Fluviales Éducatives (AFE). Ces dispositifs, en lien avec l'Office Français de la Biodiversité, permettent aux élèves de gérer de petits sites naturels avec le soutien des collectivités et des experts.
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Période contemporaine : Mise en place de la labellisation des établissements "E3D" (Établissement en Démarche de Développement Durable). Ce dispositif vise à intégrer les enjeux de la transition écologique dans les établissements scolaires, notamment à travers l'action des éco-délégués.
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2023 : Publication des 20 mesures pour la transition écologique à l'école par le gouvernement. Ces mesures fixent notamment l'objectif de 100% des établissements labellisés E3D d'ici 2030.
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Période contemporaine : Développement de collaborations entre l'Éducation Nationale et le monde de l'éducation à l'environnement. Des partenariats se créent aux niveaux départementaux et régionaux, impliquant des CPIE et d'autres associations.
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Période contemporaine : Intégration progressive des enjeux environnementaux dans les programmes scolaires. On observe un "verdissement" des programmes de la maternelle au lycée.
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Mai 2024 : Deuxièmes Rencontres Internationales de la Classe Dehors à Marseille. Cet événement rassemble des enseignants, des chercheurs, des éducateurs et d'autres acteurs autour de la thématique de l'éducation en lien avec la nature.
Personnages Principaux :
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Christine Boutevin : Chargée de mission pour les Mercredis des Savoirs. Elle introduit la conférence sur "L'école dans et avec la nature" et met en avant le partenariat avec les CEMEA.
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Céline Serva : Représentante des Centres d'Entraînement aux Méthodes d'Éducation Active (CEMEA). Elle présente le déroulement de la conférence et remercie les partenaires.
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Corine Martel : IEN (Inspectrice de l'Éducation Nationale) chargée de mission dans le département de l'Hérault sur une mission "Science et éducation à l'environnement et au développement durable". Elle est co-auteure d'un ouvrage sur l'école dans et avec la nature et présente la mise en contexte des pratiques actuelles.
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Sylvain Vanagnonf : Professeur des universités en Sciences de l'éducation à la Faculté d'éducation. Ses travaux suivent une approche sociohistorique de l'éducation. Il est co-auteur d'un ouvrage sur l'école dans et avec la nature et présente la perspective historique du mouvement de l'école dehors.
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Laurent Gautier : Responsable du secteur école à l'Association nationale des CEMEA. Il présente les ressources des CEMEA et leur approche de l'"éduquer dehors", en complément de l'école.
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Jean-Marc Lang : Spécialiste de la question de l'école dehors, présent dans l'amphithéâtre.
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Adolphe Ferrière (mentionné) : Pédagogue suisse de l'Éducation Nouvelle, auteur de "L'école active". Sa citation illustre la critique de l'école traditionnelle et l'importance de l'intérêt de l'enfant pour la nature.
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Maria Montessori (mentionnée) : Pédagogue italienne, figure de l'Éducation Nouvelle, connue pour sa méthode pédagogique mettant l'accent sur l'autonomie et l'environnement préparé.
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Ovide Decroly (mentionné) : Pédagogue belge de l'Éducation Nouvelle, connu pour son approche basée sur les centres d'intérêt de l'enfant et la devise "La salle de classe, c'est quand il pleut".
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Célestin Freinet (mentionné) : Pédagogue français, figure majeure de l'Éducation Nouvelle, connu pour ses techniques comme la classe promenade, la coopérative scolaire et l'imprimerie à l'école.
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Élise Freinet (mentionnée) : Pédagogue et épouse de Célestin Freinet, ayant contribué activement au développement de leur pédagogie.
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Anne Dominique Israël (mentionnée) : A travaillé sur la thématique des villes à hauteur d'enfants à Montpellier et a réalisé des podcasts sur l'éducation dehors. Elle devait initialement participer à la conférence.
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Philippe Meirieu (mentionné) : Pédagogue, ancien président des CEMEA, dont la citation sur le lien entre projet éducatif et projet de société est évoquée.
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Bruno Fran : Directeur d'un CPIE (Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement), il interroge sur les partenariats avec le monde de l'éducation à l'environnement.
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Rin Salvant : Chef de mission académique à l'éducation au développement durable, il apporte des exemples concrets d'actions dans les lycées.
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Thérèse de Pol (mentionnée) : Enseignante en lycée professionnel à Paris, dont les actions en lien avec l'éducation dehors sont mentionnées dans le dossier numérique des CEMEA.
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Toducci (mentionné) : Sociologue ayant mis en place le concept de "ville à hauteur d'enfant" dans la ville italienne de Fano.
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Pour développer leurs compétences, les professionnels ont de plus en plus recours à ces modes d’apprentissage informel numérique. C’est ce que montrent deux études
Ici l’auteur affirme d’entrée que le numérique transforme les modalités d’apprentissage.
Cette phrase introductive annonce un positionnement affirmatif, quasi-thèse. Elle mériterait d’être mise en perspective avec les types d’apprentissage traditionnels et leur complémentarité.
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- Feb 2025
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Voici un résumé minuté des idées principales de l'exposé de Sidarta Ribeiro sur le sommeil, le rêve et l'apprentissage :
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0:00-4:01 Introduction par Stanislas Dehaene présentant Sidarta Ribeiro et ses travaux sur le sommeil, les rêves, l'apprentissage et les psychédéliques. Dehaene mentionne le livre de Ribeiro, The Oracle of the Night, et son nouveau livre sur les psychédéliques et le cannabis.
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4:14-6:09 Les différentes phases du sommeil (N1, N2, N3, REM) et leur relation avec le rêve. Le sommeil paradoxal (REM) est associé à des rêves intenses, et le sommeil en général est crucial malgré la vulnérabilité qu'il induit.
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6:09-7:54 Évolution du sommeil et du rêve chez les animaux, des invertébrés aux mammifères. Le sommeil actif, précurseur du sommeil paradoxal, est présent chez de nombreux animaux. Les mammifères se distinguent par des épisodes de sommeil paradoxal plus longs, suggérant des rêves plus complexes.
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8:00-9:36 Lésions cérébrales et comportements oniriques chez les animaux. La théorie de la simulation des menaces propose que le rêve ait évolué pour avertir des dangers futurs.
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9:36-11:42 Le rêve comme avertissement contre les menaces imminentes. Exemples historiques de rêves prémonitoires dans la littérature mésopotamienne et romaine.
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11:42-12:25 Importance des rêves dans les cultures autochtones, notamment chez les peuples combattant l'invasion américaine au XIXe siècle. Sitting Bull a utilisé ses rêves pour anticiper les attaques et défendre son peuple.
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12:25-13:52 Impact des rêves sur la société et la science. Élias Howe a inventé la machine à coudre grâce à un rêve, et Kekulé a découvert la structure du benzène grâce à une vision onirique.
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13:52-14:42 Salvador Dalí utilisait ses rêves pour la création artistique. Il se réveillait en laissant tomber une cuillère pour peindre ce qu'il avait vu.
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14:42-15:42 Rôle du rêve dans les cultures indigènes et rejet relatif dans la tradition occidentale. Chez les Shavante et les Yanomami, le rêve est une activité communautaire.
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15:42-16:38 L'interprétation des rêves par Sigmund Freud et son impact sur la science. Freud considérait les rêves comme la voie royale vers l'inconscient.
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16:38-17:40 Premières preuves que le sommeil favorise l'apprentissage. L'étude de Jenkins et Dallenbach en 1924 a montré que le sommeil protège les souvenirs de l'interférence.
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17:40-18:33 Preuve que la privation de sommeil nuit à l'apprentissage. L'expérience de Stickgold a démontré que le sommeil est essentiel pour la consolidation de la mémoire visuelle.
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18:33-19:13 Le sommeil favorise la créativité et la résolution de problèmes. Des études ont montré que le sommeil paradoxal et la phase N1 du sommeil sont bénéfiques pour la créativité.
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19:13-20:12 Le rêve est également important pour l'apprentissage. L'étude de Wamsley a révélé que les personnes qui rêvent d'une tâche l'améliorent davantage après le sommeil.
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20:12-22:01 Expériences sur les siestes et l'apprentissage chez les enfants. Les siestes aident à retenir les informations apprises, en particulier pour la discrimination des lettres miroirs.
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22:01-22:55 L'importance des siestes pour la consolidation de l'apprentissage et leur absence dans les écoles. L'intégration des siestes dans les écoles pourrait améliorer la rétention des connaissances.
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22:55-23:45 La nécessité de deux processus différents pour encoder une mémoire à long terme. La réverbération neuronale et le changement structurel (plasticité synaptique) sont essentiels.
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23:45-26:07 La réverbération neuronale ou électrique a été démontrée par des expériences sur l'hippocampe du rat. L'étude de Wilson et McNaughton a mis en évidence la relecture des schémas neuronaux pendant le sommeil lent.
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26:07-27:28 La relecture neuronale parfaite chez le zebrafinch. Les neurones codant le chant de l'oiseau présentent le même schéma d'activation pendant le sommeil que pendant le chant.
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27:28-28:22 Désengagement de l'hippocampe et engagement cortical pendant le sommeil post-apprentissage. Une étude sur des rats explorant un environnement inconnu a montré une augmentation de l'activité dans le cortex somatosensoriel pendant le sommeil.
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28:22-29:34 Oscillations cérébrales et neurotransmetteurs impliqués dans l'apprentissage dépendant du sommeil. Les oscillations lentes, les fuseaux corticaux, les ondes acérées-rides, l'activité thêta et les ondes ponto-géniculo-occipitales (PGO) jouent un rôle important.
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29:34-31:10 Rôle de la dopamine et de la noradrénaline dans la régulation de l'apprentissage et de la mémoire pendant le sommeil. La dopamine, libérée par l'aire tegmentale ventrale, et la noradrénaline, produite par le locus cœruleus, ont un impact sur l'apprentissage dépendant du sommeil.
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31:10-32:37 Cibler la réactivation de la mémoire (TMR). L'appariement d'un certain type d'apprentissage avec un certain type de stimulus réactive la mémoire.
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32:37-34:36 Changement structurel du cerveau par la plasticité synaptique et neuronale. Les gènes à expression précoce immédiate (IEG) sont essentiels à la consolidation à long terme des souvenirs. L'hypothèse de l'homéostasie synaptique.
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34:36-37:30 Contrairement à l'hypothèse d'homéostasie synaptique, il a été constaté que l'expression des gènes immédiats précoces est réinduite pendant le sommeil paradoxal.
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37:30-37:44 Les résultats ont mené à une hypothèse d'estampage.
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37:44-39:36 L'hypothèse d'estampage dit que le sommeil ne se contente pas de diminuer l'échelle généralisée, mais qu'il favorise la diminution d'échelle globale avec une augmentation d'échelle localisée. Une étude d'imagerie a montré que le sommeil paradoxal élimine les synapses nouvellement formées et renforce une fraction des nouvelles épines.
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39:36-40:37 Il existe un canal calcique dépendant de la tension qui est significativement régulé à la baisse dans l'hippocampe, mais pas dans le cortex.
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40:37-42:28 Rêver et psychose. Une étude a démontré que les personnes atteintes de lésions à l'aire tegmentale ventrale peuvent entrer en sommeil paradoxal, mais ne sont pas capables de rêver.
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42:28-44:52 Comparaison de l'hypnogramme d'un patient sain avec celui d'un patient schizophrène. L'étude a révélé qu'il existe un chevauchement entre les schémas spectraux de l'éveil et du sommeil paradoxal.
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44:52-47:17 Le contenu des rêves peut être utilisé pour diagnostiquer la schizophrénie. La revue des déclarations de Freud sur les rêves.
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47:17-50:21 Découvertes électrographiques sur les rêves. La neutralisation de la valence émotionnelle pendant le sommeil hypnagogique.
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50:21-52:47 L'étude a révélé une activation dans l'hippocampe qui est corrélée négativement avec le résidu d'image, et de nombreuses autres régions qui montrent un grand chevauchement avec le réseau de mode par défaut. Le manque de sommeil peut entraîner une perte d'empathie.
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52:47-55:23 Le monde devient de plus en plus pollué, les gadgets et les machines prennent la place des humains, et les gens sont complètement accros à l'argent et aux objets, et souffrent d'un manque de but et de liens. Une crise de dépression et d'anxiété dans le monde.
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55:23-57:01 Espoir dans l'utilisation de psychédéliques. Il existe de fortes preuves que l'ayahuasca est un antidépresseur.
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57:01-58:10 L'intime relation entre les visions psychédéliques et le rêve.
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58:10-1:00:18 L'expérience psychédélique avec la 5-MeO-DMT a trois sous-états : état d'éveil, état léthargique et état de visions intérieures.
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1:00:18-1:04:15 Une crise de la société qui se caractérise par la pollution, les gens accros à l'argent et les relations brisées. Nous devons reprendre cet ancien art du rêve.
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1:04:15-1:11:20 Conclusion et appel à l'action : restaurer l'art ancien du rêve pour améliorer la société. L'importance du sommeil et du partage des rêves pour résoudre les problèmes mondiaux.
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1:11:20-1:19:00 Questions et discussion.
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1:19:00-1:28:45 Discussion continue.
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Voici un bref résumé de la présentation sur le sommeil, le replay et l'apprentissage :
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Introduction au sommeil et à la conscience La limite entre l'éveil et le sommeil est paradoxale. Le sommeil est défini comme un état de non-réponse réversible.
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Physiologie du sommeil L'activité électrique du cerveau ralentit et les muscles se détendent. Le thalamus filtre les informations sensorielles, mais ce filtrage n'est pas total.
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Traitement de l'information pendant le sommeil Le cerveau continue d'encoder et de réagir aux sons extérieurs, même pendant le sommeil. L'EEG permet d'étudier l'activité cérébrale en réponse à des stimuli. Les stimuli importants, comme son propre nom, continuent d'être traités.
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Étapes du sommeil Le sommeil n'est pas uniforme et le traitement sensoriel varie selon les étapes. Le thalamus s'endort en premier, suivi par le cortex. L'endormissement prend du temps et les capacités cognitives varient.
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Prise de décision Il est possible de prendre certaines décisions pendant le sommeil. Certaines zones du cerveau peuvent être éveillées pendant le sommeil. Le dormeur peut essayer de se protéger des perturbations extérieures.
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Sommeil profond vs. paradoxal En sommeil profond, une forte sensibilité aux sons peut empêcher le traitement de l'information. En sommeil paradoxal, le rêve pourrait distraire le cerveau des stimuli extérieurs.
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Différents filtres Différents filtres (thalamique, cortical et attentionnel) peuvent empêcher le traitement de l'information pendant le sommeil.
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Réponses pendant le sommeil Il est possible de répondre à des stimuli pendant le sommeil. Les rêveurs lucides peuvent communiquer. La vigilance fluctue, impactant la perméabilité aux stimuli.
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Apprentissage L'apprentissage explicite est limité pendant le sommeil, mais il existe une trace implicite. L'apprentissage du bruit blanc est affecté différemment selon les phases de sommeil. L'acétylcholine pourrait jouer un rôle dans la plasticité synaptique pendant le sommeil, favorisant à la fois la consolidation et l'oubli. Le conditionnement pendant le sommeil pourrait réduire les addictions.
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Le sommeil local Le sommeil n'est pas uniforme et des états hybrides existent. Le principe de localité du sommeil s'applique aussi à l'éveil, influençant l'attention. Des ondes lentes pendant l'éveil peuvent causer impulsivité ou erreurs.
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Conclusion Le sommeil et l'éveil sont un continuum. L'étude du sommeil révèle des informations importantes sur le fonctionnement du cerveau.
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Voici un sommaire minuté de la présentation, mettant en évidence les idées fortes :
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0:00-0:01:50: Introduction de Thomas Andrillon et de son équipe de recherche, la "dream team", qui étudie le sommeil et les rêves à l'Institut du cerveau. Le séminaire se concentrera sur ce que le cerveau fait pendant le sommeil : se coupe-t-il du monde extérieur ou continue-t-il à traiter des informations ?.
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0:01:50-0:03:00: Le paradoxe du sommeil : comment définir la limite entre l'éveil et le sommeil ? Le sommeil est un état de non-réponse réversible.
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0:03:00-0:04:20: Étude du réveil et de l'intensité sonore nécessaire pour réveiller quelqu'un. Il est plus difficile de se réveiller en début de nuit qu'en fin de nuit. La saillance du stimulus est importante.
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0:04:20-0:05:00: La physiologie du sommeil : ralentissement cérébral et relaxation musculaire. Le thalamus joue un rôle clé dans la perception sensorielle. L'endormissement a été longtemps considéré comme un état de déconnexion sensorielle à cause du filtrage thalamique.
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0:05:00-0:06:00: Disséquer les différentes étapes du traitement du son, de l'entrée vers la sortie, et voir comment le sommeil impacte ces étapes. La notion de filtrage thalamique n'est pas complète.
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0:06:00-0:07:00: Le cerveau continue d'encoder et de recevoir les informations du monde extérieur pendant le sommeil. Le cortex auditif réagit à l'information auditive même pendant le sommeil.
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0:07:00-0:09:00: Utilisation de l'électroencéphalographie (EEG) pour inférer les traitements cognitifs pendant le sommeil. Présentation de stimulis audio et alignement de l'activité cérébrale. Les stimulis familiers continuent d'être traités même pendant le sommeil.
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0:09:00-0:11:00: Étude des différents niveaux de sommeil et de leur impact sur le traitement sensoriel. Le cerveau humain a une transition éveil/sommeil non instantanée. Le thalamus est la première région à s'endormir, suivi par différentes régions du cortex.
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0:11:00-0:12:00: L'endormissement est un processus qui prend du temps, avec des variations dans les capacités de traitement cognitif.
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0:12:00-0:14:00: Étude de la prise de décision pendant le sommeil. Les individus en sommeil peuvent continuer à sélectionner la bonne réponse à des tâches de décision lexicale et sémantique.
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0:14:00-0:15:00: Toutes les aires du cerveau ne dorment pas de la même manière au même moment. Des aires cérébrales peuvent se réveiller dans un contexte de cerveau globalement endormi.
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0:15:00-0:16:00: Le dormeur se protège des perturbations en surexprimant des rythmes de sommeil. Modulation fine du sommeil et concept de sommeil local.
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0:16:00-0:17:00: En sommeil profond, plus on est sensible à l'information auditive, moins on est capable de la traiter. Le cortex en sommeil profond est bistable, avec des phénomènes d'auto-inhibition.
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0:17:00-0:18:00: Absence de préparation motrice en sommeil paradoxal. L'hypothèse : on est distrait par le rêve. La complexité cérébrale corrèle avec la capacité à répondre à l'éveil et en sommeil lent léger, mais inversement en sommeil paradoxal.
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0:18:00-0:19:00: Les mouvements oculaires pendant le sommeil paradoxal sont associés au contenu visuel du rêve. Les cortex sensoriels répondent à des activations endogènes.
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0:19:00-0:21:00: Différents types de filtres empêchent de traiter les informations pendant le sommeil : thalamique, cortical et attentionnel. Le paradigme de cocktail party montre qu'on peut sélectionner ce qu'on veut traiter pendant le sommeil. Les ondes lentes ont un double rôle : couper du monde extérieur et créer des fenêtres d'éveil.
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0:21:00-0:23:00: On peut répondre pendant le sommeil. Le somnambulisme est interprété comme un réveil brutal du sommeil profond. Les rêveurs lucides peuvent communiquer depuis leur rêve en utilisant des codes.
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0:23:00-0:24:00: Fluctuations de la vigilance pendant le sommeil et impact sur la perméabilité aux informations extérieures. Difficulté d'étudier l'incorporation des stimuli dans les rêves.
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0:24:00-0:25:00: L'apprentissage pendant le sommeil : un vieux rêve. Les mots entendus pendant le sommeil sont traités comme des mots nouveaux au niveau de la mémoire explicite, mais il y a une trace implicite.
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0:25:00-0:27:00: Étude de l'apprentissage de bruit blanc pendant le sommeil. Les sons entendus pendant le sommeil lent profond donnent des performances encore moindres que des sons nouveaux.
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0:27:00-0:29:00: Le sommeil pourrait avoir une influence sur la plasticité synaptique. L'acétylcholine joue un rôle clé. Le sommeil favorise à la fois la consolidation des souvenirs et l'oubli.
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0:29:00-0:30:00: Conditionnement pendant le sommeil : association d'odeurs chez les fumeurs. L'apprentissage pendant le sommeil est limité, de bas niveau, implicite et fragile.
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0:30:00-0:33:00: Le sommeil n'est pas uniforme. On peut être dans des états hybrides. Le principe de localité du sommeil s'applique aussi à l'éveil. Étude de l'impact des ondes lentes sur l'attention pendant l'éveil.
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0:33:00-0:34:00: Conclusion : le sommeil et l'éveil sont sur un continuum. Importance d'étudier le sommeil pour comprendre le fonctionnement du cerveau.
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0:34:00-0:36:30: Questions et discussion sur le statut de la conscience durant le sommeil.
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Voici un bref compte rendu de la vidéo, qui traite du sommeil, du replay et de l'apprentissage :
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Introduction Le séminaire porte sur le sommeil, le replay et l'éducation, en particulier sur la façon dont le cerveau se modifie par l'apprentissage. Le sommeil pourrait avoir pour fonction de modifier nos circuits cérébraux et d'approfondir les connaissances acquises pendant la journée. Le replay est un phénomène où le cerveau rejoue ce qu'il a appris.
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Gilles Laurent Gilles Laurent étudie le sommeil dans l'évolution, en particulier la place de l'évolution dans le sommeil. Il aborde l'évolution du sommeil chez les animaux et certains travaux sur le sommeil chez les reptiles.
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Le mystère du sommeil Une des principales raisons pour lesquelles le sommeil est intéressant, c'est qu'on ne sait pas très bien pourquoi il existe et que ses fonctions sont encore un mystère. La question abordée est de savoir si les humains sont les seuls à dormir.
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Évolution de la vie et du cerveau La vie a commencé il y a environ 4 milliards d'années, et le cerveau est apparu il y a 700 millions d'années. Il existe de nombreuses façons de construire un cerveau, avec une histoire commune et une histoire spécifique à chaque lignée.
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Convergence et divergence La convergence fonctionnelle est une obligation de l'évolution. Les cerveaux ont commencé avec l'invention de la motricité et des récepteurs sensoriels, nécessitant une interface entre les deux pour la prise de décision. La convergence fonctionnelle fait que l'on observe des phénomènes similaires dans différentes espèces, qui ne sont pas nécessairement le résultat d'un ancêtre commun.
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Sommeil universel? Si le sommeil est universel, cela peut être dû à des origines communes ou à une convergence fonctionnelle.
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Rythmes biologiques Le cerveau est adapté à la physique du monde, et les rythmes biologiques répondent à la rotation de la Terre. Les rythmes circadiens ont une période de 24 heures, et les rythmes saisonniers sont liés à la rotation autour du soleil. Les rythmes circadiens ont été découverts par Jean-Jacques d'Ortous de Mairan. Les mécanismes des rythmes circadiens sont maintenant bien compris grâce aux travaux sur la mouche.
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Histoire de l'étude du sommeil L'étude scientifique du sommeil a commencé il y a environ 100 ans avec les travaux de Nathaniel Kleitman. Le sommeil est soumis à une pression circadienne et une pression homéostatique.
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Définition du sommeil Le sommeil requiert un système nerveux. Il existe trois types de définitions du sommeil : comportementale, électrophysiologique et fonctionnelle.
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Définitions comportementales Les définitions comportementales du sommeil comprennent l'immobilité, le changement de posture, la réversibilité, un seuil d'éveil élevé et la régulation homéostatique.
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Définitions électrophysiologiques Les définitions électrophysiologiques utilisent l'EEG, l'EOG et l'EMG pour classifier les états du cerveau : l'état éveillé, le sommeil lent et le sommeil paradoxal (REM).
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Définitions fonctionnelles Les définitions fonctionnelles du sommeil incluent l'homéostasie métabolique, le développement, l'apprentissage, la mémoire et l'immunité.
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Difficultés de comparaison Il est difficile de comparer l'électrophysiologie du sommeil entre les espèces en raison des différences cérébrales et des méthodes d'enregistrement.
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Exemples de sommeil chez les animaux Il existe un accord général sur la présence de sommeil chez les vertébrés, les insectes et les céphalopodes. Des exemples incluent le sommeil chez le lézard et le poulpe. La mouche est un modèle important pour l'étude du sommeil.
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L'hydre L'hydre, un animal primitif sans système nerveux central, montre des signes de sommeil.
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Problèmes et variabilité Il existe des problèmes liés aux définitions du sommeil et à la généralisation des résultats obtenus chez les espèces de laboratoire. Les phénotypes du sommeil sont extrêmement variables.
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Évolution du sommeil Au début de l'évolution biologique, il y a eu l'invention des rythmes circadiens intracellulaires. Chez les eucaryotes pluricellulaires, il est nécessaire de synchroniser toutes les cellules. Le sommeil commence avec l'invention des systèmes nerveux chez les métazoaires.
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Fonctions primitives Les fonctions primitives du sommeil pourraient être liées à la régulation du métabolisme et de l'immunité. Plus tard, il y a eu une complexification de l'activité du cerveau pendant le sommeil, avec l'apparition du sommeil lent, puis du sommeil paradoxal.
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Pression du sommeil La mouche est utilisée comme modèle pour étudier la pression du sommeil et le rôle potentiel de l'adénosine. Des neurones dans le "fan-shaped body" du cerveau de la mouche sont impliqués dans la régulation du sommeil. Une hypothèse est que les protéines modifiées par l'oxydation et les canaux potassiques jouent un rôle dans l'excitabilité des neurones et le déclenchement du sommeil.
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Questions sur les fonctions du sommeil Quelles sont les fonctions respectives du sommeil lent et du sommeil paradoxal? Le sommeil lent est lié à l'apprentissage, et le sommeil paradoxal pourrait être lié aux aspects émotionnels de la mémoire. Il existe une diversité des périodes de sommeil entre les espèces, liée à leur adaptation aux niches écologiques.
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Sommeil et développement Les jeunes ont besoin de plus de sommeil pour la construction de représentations internes. Le cerveau est peu développé à la naissance et a beaucoup de choses à construire.
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Voici un sommaire minuté des idées principales de la vidéo :
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0:08-4:00 Introduction au séminaire sur le sommeil, le "replay" et l'apprentissage, soulignant l'importance du sommeil dans la modification des circuits cérébraux et l'approfondissement des connaissances acquises. Présentation de Gilles Laurent, neuroscientifique spécialiste du sommeil chez différentes espèces animales.
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4:00-6:00 Le sommeil est un mystère, on ne sait pas pourquoi il existe. La question centrale est de savoir si les humains sont les seuls à dormir. Aperçu de la présence du sommeil chez divers animaux, des mammifères aux invertébrés. Questionnement sur la définition du sommeil et son évolution.
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6:00-8:00 L'évolution de la vie et du cerveau : la vie a commencé il y a environ 4 milliards d'années, mais le cerveau est apparu plus tard, il y a 700 millions d'années. Diversification des plans d'organisation des cerveaux pendant le Cambrien. Importance de la convergence fonctionnelle due à la pression sélective de l'évolution.
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8:00-12:00 Le cerveau est adapté à la physique du monde, y compris aux rythmes de rotation de la Terre. Discussion des rythmes circadiens et saisonniers, et de leur découverte par Jean-Jacques d'Ortous de Mairan. Explication des mécanismes des rythmes circadiens, avec l'exemple de la mouche et des travaux de Ron Konopka et Seymour Benzer.
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12:00-15:00 Le sommeil est-il un héritage d'une origine commune ou d'une convergence fonctionnelle? Les biorythmes sont le résultat de l'adaptation à la planète. L'étude scientifique du sommeil a commencé il y a environ 100 ans avec Nathaniel Kleitman. Le sommeil est influencé par une pression circadienne et une pression homéostatique. Définition du sommeil basée sur des observations chez l'humain et d'autres mammifères, nécessitant un système nerveux.
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15:00-18:00 Définitions comportementales du sommeil (immobilité, changement de posture, réversibilité, seuil d'éveil élevé, régulation homéostatique) proposées par Henri Piéron. Définitions électrophysiologiques (EEG, EOG, EMG) et identification des phases du sommeil : sommeil lent et sommeil paradoxal (REM). Définitions fonctionnelles du sommeil : homéostasie métabolique, développement, apprentissage, mémoire et immunité.
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18:00-22:00 Difficultés de comparer l'électrophysiologie du sommeil entre espèces différentes en raison des différences cérébrales et des méthodes d'enregistrement. Accord général sur la présence du sommeil chez les vertébrés, les insectes et les céphalopodes. Exemples de sommeil chez le lézard (reptile) et le poulpe (invertébré), illustrant différentes manifestations du sommeil. La mouche est un modèle important pour l'étude du sommeil, avec des critères spécifiques et des actogrammes pour mesurer l'activité. L'hydre, un animal primitif sans système nerveux central, montre également des signes de sommeil.
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22:00-25:00 Problèmes liés aux définitions du sommeil et à la généralisation des résultats obtenus chez des espèces de laboratoire. Variabilité des phénotypes du sommeil (durée, rythme, proportion de sommeil lent et paradoxal). Résumé conceptuel de l'évolution du sommeil : rythmes circadiens intracellulaires, synchronisation cellulaire chez les eucaryotes pluricellulaires, et apparition du sommeil avec les systèmes nerveux chez les métazoaires. Fonctions primitives du sommeil liées à la régulation métabolique et de l'immunité. Complexification du sommeil avec l'évolution des cordés et l'apparition du sommeil paradoxal.
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25:00-30:00 Exemples illustrant l'évolution : le sommeil paradoxal et la pression du sommeil. La mouche comme modèle pour étudier la pression du sommeil et le rôle potentiel de l'adénosine. Identification de neurones dans le "fan-shaped body" du cerveau de la mouche, impliqués dans la régulation du sommeil. Hypothèse sur le rôle des protéines modifiées par l'oxydation et des canaux potassiques dans l'excitabilité des neurones et le déclenchement du sommeil.
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30:00-34:00 Questions sur les fonctions respectives du sommeil lent et du sommeil paradoxal, et sur leur lien avec l'apprentissage et les rêves. Discussion sur la diversité des périodes de sommeil entre espèces et leur adaptation aux niches écologiques. Déficits cognitifs observés chez les mouches privées de sommeil.
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34:00-38:00 Sommeil et développement : les jeunes ont besoin de plus de sommeil pour la construction de représentations internes. Comparaison avec le sommeil chez les larves de nématodes.
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webinaire du Learning Planet Institute présente une discussion autour de l’« apprenance », concept central exploré à travers six citations de penseurs variés.
L’objectif est de relier le désengagement à l’apprenance, en examinant les facteurs influençant l’engagement dans l’apprentissage, notamment chez les publics fragilisés.
La discussion explore des thèmes tels que le rôle de la reconnaissance sociale, l’autodétermination (besoins d’autonomie, compétence et appartenance), la prise en compte des enjeux, ressources et contraintes de l’apprenant, et la posture du formateur comme accompagnateur plutôt que simple transmetteur de savoir.
Finalement, un outil numérique, « Learning Coach », est présenté comme une solution pour soutenir l’autonomie et la performance de l’apprenant.
Voici un document de synthèse pour un briefing, basé sur les informations de la transcription du webinaire "Chercheurs d'or #1" , en mettant l'accent sur les points clés :
Titre : Convictions pédagogiques : du désengagement à l'apprenance
Introduction
- Le Learning Planet Institute est un institut de recherche pluridisciplinaire axé sur les pédagogies actives et la recherche participative.
- Le webinaire "Chercheurs d'or" a pour but de créer un espace d'échange entre chercheurs et praticiens afin de partager des savoirs et de discuter des défis rencontrés dans l'accompagnement de l'apprentissage.
- Le séminaire se concentre sur l'engagement dans les processus d'apprentissage, en particulier chez les personnes en situation de vulnérabilité.
Problématique centrale
- Comment passer du désengagement à l'apprenance, en particulier chez les personnes en situation non désirée, ayant des blocages liés à des expériences passées ou un manque de confiance en soi ?
- Le désengagement est défini comme le fait de quitter une formation, tandis que le non-engagement est le fait de ne pas s'engager dans une formation. Les deux sont liés à la motivation et à la capacité de maintenir son intention.
- L'apprenance est définie comme un ensemble de dispositions favorables à l'acte d'apprendre.
Définition et composantes de l'apprenance
- L'apprenance est composée de facteurs :
- Affectifs (ce que j'aime ou pas apprendre)
- Cognitifs (l'importance de l'apprentissage tout au long de la vie)
- Conatifs (l'engagement et la capacité à saisir les opportunités d'apprentissage)
- L'apprenance est un facteur interne qui favorise l'engagement et inhibe le désengagement, mais des facteurs externes (comme la distance, le contexte économique) influencent également l'apprentissage.
Six phrases clés pour une vision pédagogique
- "On apprend toujours seul, mais jamais sans les autres." : Même en autodidaxie, on se base sur le travail des autres et la dimension sociale est importante. La reconnaissance par les autres est un facteur important pour l'engagement.
- "On apprend bien que ce qu'on a étudié par soi-même." : L'expérience personnelle et intime du savoir est essentielle pour l'intégrer. La connaissance est plus que le savoir, c'est l'expérience de l'objet étudié.
- "On apprend par intérêt, par valeur ou par besoin." : La motivation est un levier essentiel. Il y a trois niveaux principaux de motivation : l'intérêt (plaisir), les valeurs (convictions personnelles), et le besoin (nécessité). Il est important d'identifier les motivations profondes de l'apprenant.
- "On apprend selon ses enjeux, ses ressources et ses contraintes." : L'apprentissage est influencé par la perception de l'environnement. Il est important de prendre en compte les ressources, les contraintes et les enjeux de l'apprenant. Le sentiment d'efficacité personnelle (SEP) est important mais peut être un frein s'il est trop élevé.
- "On doit pouvoir apprendre aussi vite que le monde change." : La quantité de savoir augmente rapidement, il est donc nécessaire de développer les capacités d'apprentissage des individus.
- "Renoncer à fabriquer, accompagner la liberté d'apprendre." : Le rôle du formateur est d'accompagner l'apprenant vers sa propre liberté d'apprentissage, et non pas de le formater. Il est important de donner à l'apprenant les moyens de choisir et d'apprendre en toute autonomie.
Outil "Learning Coach"
- Un compagnon d'apprentissage qui vise à développer l'autonomie de l'apprenant et à supporter sa performance d'apprentissage.
- Il offre des modules pour le profil de l'apprenant, un coach virtuel, des activités et une IA pédagogique.
- Il permet de personnaliser l'accompagnement et s'adapte au profil de l'apprenant en utilisant l'IA.
Enjeux et perspectives
- Il est nécessaire d'adapter les formations aux besoins de chacun et de favoriser l'apprentissage collaboratif.
- L'importance de l'autonomie de l'apprenant est centrale dans l'apprentissage tout au long de la vie.
- La technologie peut être un outil pour aider les apprenants à apprendre à apprendre, mais il faut faire attention à ne pas exclure les personnes non numérisées.
Ce document de synthèse devrait vous fournir une base solide pour votre briefing, en mettant en évidence les concepts clés et les enjeux liés à l'apprentissage et à l'apprenance.
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- Dec 2023
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www.bba.ca www.bba.ca
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C'est une page qui donne une explication de différentes approches de l'aprrentissage automatique.
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- Feb 2023
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www.collectivites-locales.gouv.fr www.collectivites-locales.gouv.fr
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La région devra organiser un débat annuel sur les dépenses engagéesen matière d’apprentissage, sur la base d’un rapport présenté par leprésident du conseil. Ce rapport devra être transmis au préfet de régionet à France Compétences.
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- Oct 2022
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www.santemagazine.fr www.santemagazine.fr
- Sep 2020
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eduscol.education.fr eduscol.education.frCNRAA1
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- Apr 2020
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www.contact.ulaval.ca www.contact.ulaval.ca
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La robotique pédagogique pour mieux apprendre
Le titre nous donne ici le point de vue de l'auteure.
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Les robots permettent la mise en place de nouveaux sujets pédagogiques et de méthodes d’apprentissage innovantes. Ils aident les élèves à développer leurs compétences en résolution de problèmes ainsi que leurs capacités d’analyse.
Outil ludique, pratique et efficace
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educavox.fr educavox.fr
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Chaque séance avait une durée de 15 à 20 minutes en moyenne ; un temps suffisant
questionnement personnel : qu'entendre par "un temps suffisant" ? Cela concerne t-il la durée nécessaire pour l'enfant pour comprendre et apprivoiser une notion ? Les sessions ont elles la même durée habituellement avec le professeur comme interlocuteur/ précepteur à la place du robot ? La notion reste t-elle de façon "durable" pour les enfants après l'avoir travaillée avec Nao ?
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Ce travail de programmation, de l’outil qu’il a fallut apprendre, a été nourri par la précieuse aide technique apportée par toute l’équipe de Canopé Versailles.
Je trouve cela positif que le professeur en "test" avec le matériel puisse effectivement se tourner vers un interlocuteur lorsqu'il (elle en l'occurence) à des questions à propos du robot.
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Apprentissage multisensoriel des Lettres : quel est le rôle de l'interface pour améliorer l'écriture du jeune enfant ? (1/2)
Le titre pose ici la problématique que l'auteure se fixe d'explorer dans cet article (premier volet de deux): Les tablettes peuvent-elles contribuer à renforcer l'initiation multisensorielle des lettres?
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www.lemonde.fr www.lemonde.fr
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l’utilisation d’outils numériques par les élèves n’aide pas à l’apprentissage s’il n’est pas accompagné d’une pédagogie adaptée.
Argument qui décrit l’opposition entre l’apprentissage et le numérique idée défendue par l’auteur.
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sens-public.org sens-public.org
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la ville comme teaching machine : cet environnement, réceptacle d’information, devient support d’un apprentissage
l'architecture en elle-même est donc sémantique, porteuse de sens – et non pas simple support technique.
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Ainsi l’architecture a eu, à un moment de l’histoire, la capacité de rendre visibles les supposées qualités (spatiales) d’un environnement numérique en cours de co-construction par les informaticiens et les architectes, un espace redéfini comme pur milieu d’apprentissage
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La manière dont l’information est présentée dans le document a donc une importance capitale. C’est sur ce dernier point que l’on s’attardera ici, notamment parce dans ce domaine, les médias électroniques permettent le meilleur comme le pire.
L'exemple développé par l'auteur lui permet donc de poser la problématique. L'emploi de différentes sources nécessite de penser la manière dont l'information est présentée pour pouvoir constituer un réel bénéfice dans l'apprentissage. Or, cette condition ne s'observe pas de façon systématique dans les présentations multimédias.
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- Nov 2019
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scolaire.loupbrun.ca scolaire.loupbrun.ca
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Parfois, j’obtenais un mauvais résultat, parfois j’observais ce qui arrivait si je branchais les choses de manière délibérément incorrecte ou si j’essayais de placer deux machines ensemble.
Apprentissage à tâtons, par essais et erreurs
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