- Apr 2020
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le devenir-commun serait celui d’une vie sous influence
puisque nos vies sont toutes conditionnées par les structures numériques: nous cherchons par Google, nous communiquons par Facebook Messenger/WhatsApp, nous (nous) mettons en scène par Instagram, lesquelles sont toutes des plateformes qui reposent sur l'excellence de l'influence (régime publicitaire).
les revenus découlent de la «santé» des médias publicitaires: plus ceux-ci fonctionnent bien (ils nous ciblent avec précision, donc nous influencent davantage: nous les voyons plus fréquemment, nous nous arrêtons sur elles plus longtemps, nous cliquons plus souvent), plus les revenus augmentent.
le marché des «influenceurs» semble d'ailleurs en important essor depuis les dernières années (données nécessaires), mais va dans la même direction que le propos de Wormser.
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Cependant, même en négligeant les barrières de langues et de styles culturels, l’unification du monde par l’information émiette toute personnalisation.
c'est le danger de la centralisation: empêcher l'émancipation de toute identité individuelle (puisqu'il n'y a plus de place pour l'espace privé)
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Les échanges peer-to-peer accréditent l’idée que le monde est gouverné par les seuls intérêts privés – qu’il s’agisse de réseaux sociaux ou d’entreprises – au détriment des engagements d’ordre général.
remarque intéressante en ce qui concerne la privatisation des espaces numériques
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Ainsi l’architecture a eu, à un moment de l’histoire, la capacité de rendre visibles les supposées qualités (spatiales) d’un environnement numérique en cours de co-construction par les informaticiens et les architectes, un espace redéfini comme pur milieu d’apprentissage
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quand l’environnement lui-même est constitué de circuits électroniques et d’information, l’architecture devient le contenu d’un nouvel environnement informationnel
renversement de l’architecture traditionnelle: dans l’environnement informationnel, le contenant (architecture, comme structure) devient le contenu.
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pas forcément rationalisables
la nature dynamique du phénomène numérique le rend justement non cristallisable; son actualisation permanente (donc toujours virtuel, jamais tout à fait actuel) en fait un structure «pas forcément rationalisable»
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Peut-être, au lieu que d’espace numérique, nous devrions parler d’architectures numériques, en donnant au mot « architecture » une signification à la fois spatiale et temporelle. Le nuage est une architecture, l’infrastructure d’Internet est une architecture, et l’ensemble d’algorithmes, données, plateformes et câbles est une architecture.
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J’ai fait cette parenthèse car il me semble que le discours commercial utilise cette métaphore pour faire croire aux usagers qu’il n’y a pas d’enjeux politiques liés à la structure de l’espace numérique
en effet, les (infra)structures (numériques) sont sujettes à d'importants enjeux politiques en ce qui concerne leur souveraineté – ce n'est sans doute qu'une question de temps, comme pour l'Arctique ou d'autres territoires soudainement disputés pour leurs ressources naturelles.
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J’appelle le numérique un espace car je peux réellement — et non métaphoriquement — agir dans cet espace.
démonstration (simple, mais fonctionnelle) que le numérique est espace.
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quelle marge d’influence puis-je avoir dans la structuration de l’espace numérique
la réponse à cette question déterminera probablement la nature de l'espace: si l'usager a une emprise significative, cet espace sera public; si ce n'est pas le cas, cet espace sera privé (pas privé pour lui, mais privé pour celui qui fixe les règles – comme la compagnie Apple).
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Est-ce que cela veut dire, comme tu le proposes, qu’il faudrait « négocier » collectivement les structures de l’espace numérique pour en faire un espace « public » ?
nécessaire pour que le public puisse se l'approprier, condition nécessaire d’une réelle démocratisation de l'espace public numérique!
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C’est nous qui devrions nous occuper de remplir l’espace numérique avec des éditions bien choisies
pour un web bottom-up!
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je crois que l’opportunité de résistance, dans l’espace numérique, réside dans des pratiques collectives de détournement
le web, fondamentalement pénétré d'une culture anarchiste qui reconfigure l'autorité — hélas, le web d'aujourd'hui s’est mal démocratisé, aux mains des grands oligarques… — consiste en un espace d’échange de capital symbolique, profondément anti-capitaliste (cf. Antonio Casilli).
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Dans l’espace numérique, on est toujours appelé à être des hackers : comprendre le code et le détourner — pas nécessairement de façon très technique : la création d’un profil littéraire fictif sur Facebook est une forme d’hacking. Mais cela implique un vrai digital divide, qui n’est pas celui entre les pays pauvres et les pays riches, mais celui entre ceux qui possèdent une digital literacy et ceux qui n’en possèdent pas.
le hacker, c’est celui qui cherche à comprendre le monde dans ses moindres détails; celui qui cherche à craquer les codes du monde, grâces à ses connaissances et compétences techniques (digital literacy).
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