- Apr 2020
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Après les Mooc, la classe inversée semble être devenue le nouveau credo des grandes écoles et universités. Effet de mode ou enthousiasme pédagogiquement fondé ?
Voici la problématique posée par l'auteure.
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En outre, comme toutes les méthodes actives, la classe inversée permet une mémorisation plus efficace. Ce que relève Jean-Charles Cailliez : "L'étudiant n'aura peut-être pas acquis plus de connaissances que dans le cadre d'une pédagogie classique, mais elles seront davantage ancrées en lui, dans la durée, car il les aura construites lui-même. Il n'aura pas tout oublié deux semaines après les examens."
Troisième et dernier argument à la question de la réussite d'un étudiant en classe inversée : la mémorisation. Il y a donc ici la présentation de trois avantages à la pratique de la classe inversée sans aucun élément avancé induisant une réussite moindre.
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"Les étudiants, qui ont des échanges plus réguliers avec l'enseignant, se rendent compte que celui-ci est investi et, en retour, s'impliquent eux-mêmes davantage. La classe inversée n'est pas le seul exemple de ce phénomène, mais la motivation est d'autant plus forte que le suivi est individualisé."
Un nouvel élément est introduit : la corrélation entre motivation de l'apprenant et individualisation de son apprentissage. Le deuxième élément pro est donc la motivation.
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Aux dires de ses pratiquants, l'avantage de la pédagogie inversée réside dans le fait de personnaliser l'enseignement, et de responsabiliser les étudiants. À l'Esipe, Luc Chevalier a pour habitude d'envoyer son cours de mécanique des solides déformables en fichier pdf à ses élèves de première année. "Charge à eux de le lire et de répondre aux petites questions que je pose pour voir s'ils ont compris. Cela me permet de situer les difficultés auxquelles ils sont confrontés et, une fois face à eux, de recadrer si besoin au travers d'exemples et d'applications."
Argument appuyant sur une conséquence morale positive pour l'étudiant : la responsabilisation.
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#4 En quoi cela modifie-t-il les rapports entre étudiants et enseignant ?
Pour la première fois, l'auteure a choisi une question ouverte qui appelle plus à induire une réflexion chez le lecteur sur le lien causal de l'application de la classe inversée dans les rapports entre enseignants et étudiants qu'à se demander si elle présente un bouleversement pédagogique. On peut supposer qu'il s'agit ici d'un thème assez secondaire.
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#5 La classe inversée fait-elle mieux réussir les étudiants ?
Quatrième élément de réponse proposé par l'auteure quant à la problématique.
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"Il faut alterner !, insiste Jean-Charles Cailliez pour qui "l'innovation pédagogique, ce n'est pas tout réinventer, mais voir comment on articule de nouvelles façons de travailler avec de plus anciennes." Pour ne pas lasser son public, mais aussi parce que, aux dires de tous les enseignants qui la pratiquent, la classe inversée demande beaucoup plus de travail personnel. Garder un équilibre permet de ne pas trop surcharger les étudiants.
Second argument en faveur de la nécessité de la cohabitation de la pratique de la classe inversée avec des pratiques dites plus conventionnelles. Argument ici étayé par l'investissement personnel plus important dans cette discipline.
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Si les enseignants qui font cours en classe inversée sont convaincus des bénéfices de cette approche, pour autant, il n'est pour eux pas question de renoncer aux cours académiques classiques. Une classe inversée ne s'applique pas à un type d'étudiants ou une discipline en particulier et l'efficacité d'une pédagogie réside, notamment, dans sa variété.
La question radicale posée par l'auteure de l'inversion de tous les cours appelle ici à une réponse dialectique volontairement nuancée pour introduire la nécessité de disposer de plusieurs modalités d'apprentissages quand il existe plusieurs types d'apprenants et de disciplines.
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#3 Faut-il inverser tous les cours ?
Troisième élément de réponse proposé par l'auteure quant à la problématique.
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Et peut aller jusqu'à ce que Jean-Charles Cailliez, vice-président de l’université catholique de Lille chargé de l'innovation et du développement, appelle la classe "renversée" : "Les étudiants font tout : guidés par l'enseignant, ils construisent l'architecture du cours et son contenu, à l'aide de méthodes de codesign et d'intelligence collective."
L'auteure a choisi d'aller plus loin dans la réflexion sur la place du numérique dans la classe inversée en mettant en avant le témoignage d'un second intervenant dans ce questionnement. Celui-ci avance le terme de "classe renversée" et ose avancer un schéma apprenant-appreneur quasiment inversé.
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"l'essentiel est de proposer à l'étudiant des activités et de l'interactivité et ce, aussi bien à distance qu'en présentiel". Et de promouvoir des dispositifs hybrides qui mêlent théorie et pratique, compétences et savoirs, mais aussi qui créent des liens entre la classe et la société. Autrement dit, une véritable classe inversée ne se contente pas de donner à lire ou regarder des documents qu'on explique ensuite en cours.
Le premier intervenant appui ici le propos de l'auteure en allant plus loin; prônant l'utilisation interactive des outils numériques.
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Si les enseignants n'ont pas attendu le web, les podcasts et les réseaux sociaux pour expérimenter la classe inversée, les outils numériques en facilitent largement la mise en pratique. En effet, outre qu'ils rendent accessibles de nombreuses ressources, ils sont d'une précieuse aide sur le plan logistique, qu'il s'agisse d'organiser un débat entre plusieurs groupes d'étudiants ou de diffuser les présentations réalisées par certains d'entre eux.
Le débat sur la question du numérique est ici présenté par l'auteure à l'aide d'argument dialectique pro, mettant en avant les avantages qu'induisent l'insertion d'outils numériques en appui des apprentissages.
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#2 Est-ce forcément numérique ?
Deuxième élément de réponse proposé par l'auteure quant à la problématique.
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"Les classes inversées sont au point de rencontre de plusieurs éléments qu'elles fédèrent, analyse Marcel Lebrun : l'approche compétences, les méthodes actives et le numérique. Celui-ci n'est pas seulement utilisé comme un outil qui vient s'ajouter au cours mais sert véritablement le développement de compétences que les étudiants se construisent par eux-mêmes. C'est cette cohérence qui explique le succès de l'inversion."
Le premier intervenant, Marcel Lebrun, apporte ici des éléments de réponse à la question de savoir pourquoi si la méthode a déjà été éprouvée, elle suscite un enthousiasme nouveau. C'est donc parce que la classe inversée a su se renouveler en piochant dans d'autres disciplines, tel que le numérique, qu'elle projette un caractère novateur.
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Présentée de la sorte, cette pédagogie n'est pas franchement nouvelle : professeur à l'université catholique de Louvain, Marcel Lebrun, notamment, raconte avoir lui-même eu un enseignant qui pratiquait cette méthode lorsqu'il était étudiant.
Premier argument inductif allant dans le sens que cette pédagogie n'est pas novatrice.
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"L'innovation vient du fait que cette pratique a désormais lieu dans l'enseignement supérieur qui se préoccupait peu, jusque-là, de pédagogie"
Un second intervenant contrebalance alors l'impact de l'argument inductif du premier en avançant un argument épistémique beaucoup plus ouvert.
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Depuis plusieurs mois, les classes inversées s'immiscent dans pratiquement toutes les conversations. Schématiquement, il s'agit de faire travailler les étudiants en amont du cours, pour consacrer le temps où ils sont présents avec le professeur à d'autres activités : approfondissement de certaines notions, réponse aux questions des étudiants, mais aussi mise en commun des productions, échanges et débats.
L'auteure pose les termes du débat à l'aide d'arguments dialectiques neutres. L'objet étant alors d'introduire le débat avec plusieurs intervenants.
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#1 Est-ce si nouveau ?
Premier élément de réponse proposé par l'auteure quant à la problématique.
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