- Jul 2020
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Nous confions de plus en plus le soin à des appareils d’enregistrer les informations à notre place. Le fait de se reposer sur les technologies numériques pourrait permettre à notre cerveau de se consacrer à d’autres tâches. Mais cela ne risque-t-il pas, à terme, d’affaiblir notre mémoire ? Enquête auprès de spécialistes du sujet.
Ici l'auteur dégage la problématique qui sera traité dans l'enquête réalisée auprès des spécialistes.
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Surtout, le travail de la mémoire est le terreau de la pensée. Un savoir n’est acquis et fertile que s’il est intériorisé. « Seule cette inscription dans la mémoire permet d’organiser les connaissances », insiste Bernard Stiegler qui, loin de rejeter les technologies numériques qui transforment aujourd’hui très profondément notre mémoire psychique, invite à « les critiquer, au sens grec du terme, c’est-à-dire développer une réflexion sur leur mode de fonctionnement et leurs limites. Ce n’est qu’en mobilisant le corps des philosophes, des épistémologues, des anthropologues, des mathématiciens, des historiens…, que l’on y parviendra, pour le bienfait de tous les sujets du savoir : chercheurs, professeurs, enseignés, citoyens ».
Conclusion, ouverture vers le débat, le questionnement et la recherche scientifique. Cette conclusion est étonnante au vu des paragraphes qui la précèdent. en effet, le questionnement, la réflexion et les éléments scientifiques sur les avantages et inconvénients des technologies numériques sur nos capacités mentales ont manqué dans cet article.
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Réfléchir aux conséquences de l’externalisation de la mémoire humaine ne date pas d’hier. Au Ve siècle avant notre ère déjà, Socrate, le père de la philosophie, traitait du sujet dans le Phèdre, un dialogue écrit par Platon. « Dans ce texte fameux, Socrate évoque un mythe égyptien, celui du dieu Theuth qui aurait inventé l’écriture, laquelle serait à l’origine de la puissance des Égyptiens, explique Bernard Stiegler. Lorsque Theuth présente son invention au roi Thamous, celui-ci lui répond que cette mémoire artificielle va affaiblir la mémoire véritable, celle par laquelle l’homme pense par lui-même et invente, et qu’elle va produire une illusion de savoir, l’apparence de la sagesse. En fait, Socrate ne dit pas qu’il ne faut pas fréquenter les livres, bien au contraire, mais que les livres peuvent être toxiques si l’on n’en a pas une pratique raisonnée. »
Référence historique qui appuie le propos de l'expert soutenu par l'auteur. Ici la nuance apportée autour de l'idée d'une utilisation abusive qui aurait des conséquences négatives est interessante. Lien entre l'idée de l'expert et du philosophe (Socrate) cité.
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Non moins important : vivre dans un monde toujours plus rempli d’informations de surface, comme celles que l’on trouve en surfant sur Internet, « stimule une mémoire du passé immédiat ou, dans le meilleur des cas, une mémoire de travail surdimensionnée capable de traiter simultanément de multiples informations (textes, images, sons…), commente Francis Eustache. Ce type de mémoire à court terme s’exerce au détriment d’une réflexion sur notre passé et notre futur, sur notre relation aux autres, sur le sens de la vie… Or les travaux en neurosciences cognitives montrent que l’un de nos réseaux cérébraux (le réseau par défaut), indispensable à notre équilibre psychique, s’active lorsque nous nous tournons vers nos pensées internes, que nous nous abandonnons à la rêverie, à l’introspection, ce que ne favorise pas le recours intensif à des béquilles mnésiques. Enfin, mémoriser des chansons, des poèmes, etc., nourrit le partage et la solidarité, renforce le lien social, améliore la qualité du vivre ensemble. »
L'auteur présente de nouveaux arguments pour défendre sa position et répond à sa problématique en soutenant que l'utilisation des outils numériques auraient des conséquences négatives sur le fonctionnement du cerveau et la qualité de vie sociale. Il y a peu de place pour le débat.
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Mais, de toute évidence, les mémoires externes de plus en plus puissantes et intrusives qui nous environnent ne sont pas complètement neutres. « On peut se réjouir de voir la machine libérer notre cortex de certains exercices de gavage, commente notre expert. Mais on peut aussi imaginer que, dans un système où notre cerveau déléguerait une majorité d’informations à des dispositifs techniques, le juste équilibre à maintenir entre mémoire interne et mémoire externe se trouverait rompu. Cela porterait très certainement atteinte à notre réserve cognitive, c’est-à-dire au capital de savoir et de savoir-faire que chacun d’entre nous doit se construire, tout au long de sa vie, pour mieux résister aux effets négatifs de l’âge et retarder l’expression de maladies neurodégénératives comme celle d’Alzheimer. » Pousser à l’extrême la numérisation de nos mémoires ne semble donc pas le meilleur moyen de ralentir l’érosion des neurones.
Cette partie de l'article soutient que l'utilisation du numérique peut conduire à l'affaiblissement de la mémoire interne si l'équilibre est rompu. Propos fondés sur la pensée de l'expert.
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Depuis la fin du XXe siècle, le processus d’extériorisation de la mémoire humaine, jadis lent et progressif, s’est donc brusquement accéléré et massifié. Jamais notre mémoire ne s’est trouvée à ce point hors de nos têtes. Un disque dur externe de quatre téraoctets coûtant moins de 200 euros, « tout un chacun ou presque peut désormais tenir entre ses mains un équivalent numérique de la Bibliothèque nationale de France (BNF), laquelle contient environ 14 millions d’ouvrages, indique Jean-Gabriel Ganascia, professeur d’informatique à l’UPMC et chercheur au LIP61. Le volume total du Web, qui vient de franchir la barre du milliard de sites, a quant à lui été évalué en 2012 à 2,8 milliards de téraoctets, soit à peu près 200 millions de BNF. Et les choses ne feront qu’augmenter. Dès 2015, la Toile représentera un demi-milliard de BNF ! Notre époque est la première à disposer de si gigantesques capacités de stockage et de traitement des données », à tel point que la mémoire, au cœur de l’activité d’entreprises comme Microsoft, Apple, Google ou Facebook, est devenue l’un des principaux enjeux industriels du XXIe siècle.
L'auteur oppose l'idée du développement technologique et de l'accessibilité des ressources numériques au bon développement de la mémoire interne de chaque individu. Le lien n'est pourtant pas évident. Son argument est rhétorique mais se base sur des faits vérifiés. L'auteur essaye de persuader que notre mémoire serait externalisée, ce qui scientifiquement n'a pas de sens.
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Surtout, ordinateurs, smartphones et tablettes permettent d’accéder en un clin d’œil à la super-mémoire du monde qu’est devenu le Web et d’y treuiller à tout moment des savoirs « copiables et collables » qu’il n’est plus indispensable d’apprendre par cœur.
Présentation de faits. Le web est bien le plus important lieu de stockage d'informations accessibles à tous.
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Toutefois, depuis l’irruption d’Internet et des technologies du numérique, « la mémoire nous échappe, commente le philosophe Bernard Stiegler, directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du Centre Georges-Pompidou et président de l’association Ars Industrialis. De plus en plus souvent, nous nous dépossédons d’éléments de notre mémoire (numéros de téléphone, adresses, règles d’orthographe et de calcul mental…) que nous confions à des machines presque toujours à portée de nos mains et dont les capacités doublent tous les dix-huit mois pour le même prix, selon la loi de MooreFermerLoi formulée en 1965 par Gordon E. Moore, président honoraire de la société Intel.. »
L'auteur introduit ici la possibilité que l'utilisation de support numériques soit problématique. Ce, en citant le philosophe Bernard Stiegler. L'argument est réthorique et bancale. Aucune preuve ici ne soutient le propos avancé à savoir que "la mémoire nous échappe".
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Extraordinairement inventive, notre mémoire est aussi terriblement fragile. D’où les multiples « prothèses » physiques (parois de grottes, os, cailloux, tablettes d’argile ou de cire, peaux animales traitées, rouleaux de papyrus, parchemins, papiers, microprocesseurs…) utilisées par les sociétés humaines, au fil des siècles et des innovations technologiques, pour démultiplier la puissance et pallier les défaillances de cette fonction cognitive qui nous permet d’enregistrer, synthétiser, conserver et récupérer des informations. « Tout au long de son histoire, l’homme a fait appel à des supports externes pour consolider et amplifier sa mémoire interne », résume le neuropsychologue Francis Eustache, directeur de la plateforme d’imagerie Cyceron, à Caen.
L'auteur part du postulat que la mémoire est fragile et justifie son propos par le fait que de tout temps l'Homme a eu besoin d'utiliser des supports externes pour stocker de l'information. Son argument est rhétorique et soutient le parti pris de l'auteur de dire que le stockage externe est une béquille pour la mémoire de l'homme.
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Le numérique nous fait-il perdre la mémoire ?
Le titre et thème de l'article.
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