- Mar 2025
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Briefing Document : Le Cyberharcèlement au Périscope Source : Excerpts de l'émission "Le cyberharcèlement au périscope" diffusée sur l'IH2EF.
Date d'émission : 2024.
Participants :
- Fabrice Poli : Inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche, membre de la mission enseignement primaire et du groupe des lettres.
- Séraphin Alava : Professeur émérite en sciences de l'éducation à l'Université de Toulouse 2 Jean Jaurès.
- Frédéric Vedren : Chef d'établissement du collège André Chénier au Bouscat (Académie de Bordeaux).
- Anne Philipson : Directrice territoriale de Canopé Occitanie (en visioconférence).
Thèmes Principaux :
Définition et formes du cyberharcèlement :
- Le cyberharcèlement est défini comme un "acte malveillant répétitif qui est commis par une personne ou par un groupe de personnes de manière électronique dans le but de nuire à cette personne et à l'égard justement d'une personne qui a du mal à se défendre toute seule" (Fabrice Poli).
- Les formes incluent : intimidations, insultes, moqueries, menaces, propagation de rumeurs, usurpation d'identité, focalisation groupée sur une personne, et transmission de photos ou vidéos dévalorisantes ou intimes.
Prise en charge du cyberharcèlement par l'Éducation Nationale :
- Le programme PHARE (programme de lutte contre le harcèlement à l'école) est le dispositif principal. Ses objectifs sont : éduquer pour prévenir, développer les compétences psycho-sociales (empathie), former une communauté protectrice, intervenir pour résoudre les problèmes, et associer parents et communauté éducative.
- Une prise en charge "nourrie" et "extrêmement attentive" est mise en œuvre (Fabrice Poli).
Contexte du monde adolescent et numérique :
- Les adolescents sont immergés dans la culture numérique depuis leur plus jeune âge, avec ses bons usages mais aussi ses pratiques "plus intimes, plus dangereuses, plus violentes" (Séraphin Alava).
- Le rapport à l'image et à la perception par les autres ("peau numérique") est fondamental à l'adolescence. Les actions en ligne, même impulsives, peuvent avoir des répercussions importantes.
- Le monde numérique adolescent est parfois perçu comme un "nom numérique de la chambre", un espace d'intimité où les parents se sentent désarmés. Paradoxalement, ces vies numériques sont souvent publiques, et les jeunes manquent de compétences pour en mesurer les dangers.
Distinction entre agressivité, violence et harcèlement :
- Agressivité : naturelle, liée à la différenciation des groupes.
- Violence : dépasse la simple altercation, devient ciblée et violente.
- Harcèlement : présence évidente d'une cible, de malveillance et d'une volonté de nuire.
- Environ 20% des jeunes se disent témoins de propos dangereux ou violents, mais les formes de harcèlement violent sont estimées autour de 5 pour 1000 (Séraphin Alava). La perception de la violence est plus forte en ligne.
Formes spécifiques de violence dans le cyberharcèlement :
- Violences discriminatoires (racisme, grossophobie) : près de 30% des actes violents (Séraphin Alava).
- Violences de genre : centrées sur la relation sexuelle ou homme-femme.
- Violences de refus du vivre ensemble : liées à des oppositions identitaires (origine, religion).
- Le quotidien : même des disputes entre amis sur les réseaux peuvent devenir très violentes.
Articulation entre harcèlement scolaire et cyberharcèlement :
- Il n'y a pas de cloisonnement étanche. Un acte de harcèlement (physique, verbal) peut être révélateur d'un cyberharcèlement et inversement (Fabrice Poli). Les deux vont souvent de pair.
- Le cyberharcèlement peut venir de l'intérieur ou de l'extérieur de l'établissement et impacter ce qui s'y passe.
- Cadre juridique du cyberharcèlement (Minute Juris) :
- Le cyberharcèlement relève de la catégorie juridique générale du harcèlement, défini dans le Code pénal comme le fait de "faire subir à autrui des propos ou des comportements négatifs voir violent" (Raphaël Mata du Vigot).
- Le harcèlement peut être moral, physique ou sexuel et entraîne une dégradation des conditions de vie de la victime. La répétition n'est pas obligatoire.
- Le cyberharcèlement est le harcèlement exercé via les nouvelles technologies (téléphones, messageries, forums, réseaux sociaux, etc.). Il permet une diffusion massive et répétée de messages humiliants. Exemples : envois répétés de messages insultants, publication sans consentement de contenus intimes, diffusion de rumeurs.
- La loi du 7 octobre 2016 a introduit un article sur le "revenge porn". La loi du 3 août 2018 a renforcé la répression du harcèlement en ligne (article 222-33-2-2 du Code pénal).
- Le harcèlement scolaire est une catégorie juridique spécifique (Loi du 26 juillet 2019 et Loi du 2 mars 2022). L'article L 111-6 du code de l'éducation stipule qu'"aucun élève ou étudiant ne doit subir de fait de harcèlement résultant de propos ou comportement commis au sein de l'établissement d'enseignement ou en marge de la vie scolaire universitaire".
- Le cyberharcèlement scolaire est une faute pénale spécifique (article 222-33-2-3 du Code pénal), s'ajoutant aux sanctions disciplinaires. Les peines peuvent aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende en cas de suicide ou tentative de suicide de la victime.
- L'arsenal répressif inclut des peines complémentaires (bannissement des réseaux sociaux), la saisie de matériel, des stages de sensibilisation. Les chefs d'établissement ont l'obligation d'engager des actions disciplinaires. Les personnels ont l'obligation de signaler les faits de harcèlement (article 40 du Code de procédure pénale). Les personnels sont également protégés contre le harcèlement et le cyberharcèlement.
Témoignages et leviers pour lutter contre le cyberharcèlement :
- Anne Philipson (Canopé) : La formation est essentielle pour accompagner les personnels éducatifs et ouvrir le dialogue avec les jeunes. Canopé propose des ressources, webinaires et formations. Une veille active est nécessaire face à l'évolution rapide des technologies et des problématiques (IA, fake news). Impliquer les parents est crucial.
- Frédéric Vedren (Chef d'établissement) : Réagir vite aux signalements (sans précipitation) est primordial pour rassurer la victime et sa famille. Mettre en place des processus clairs (comme le programme PHARE) et professionnaliser la gestion du harcèlement. Former et informer tous les personnels (enseignants, vie scolaire, agents) et les partenaires extérieurs. Agir en classe et individuellement avec les élèves. Les ambassadeurs et la journalisation autour du programme PHARE portent leurs fruits. La question des parents est centrale, souvent axés sur la sanction immédiate alors que l'objectif est la compréhension de l'erreur et la non-répétition.
Acteurs de la lutte contre le cyberharcèlement :
Formateurs (Canopé, Clémi), collectivités, personnels périscolaires, conseillers pédagogiques, inspecteurs, réseau régalien (IPREV), cellules départementales/académiques de prévention du harcèlement, gendarmerie/police (BPDJ), associations, centres sociaux. * Fabrice Poli : Importance de la prévention et de l'éducation dès le plus jeune âge (séances d'empathie dès la maternelle). 10 heures annuelles dédiées à la lutte contre le harcèlement (programme PHARE). Intégration dans l'enseignement moral et civique (respect d'autrui) et l'éducation aux médias et à l'information (Clémi). Le collège est un lieu central de détection. La dépendance des jeunes aux boucles de messagerie est forte, car constitutive de leur appartenance au groupe. * Séraphin Alava : L'alliance parents-enseignants-chefs d'établissement est obligatoire. Agir rapidement mais sans empressement (protéger, instruire, éduquer). Le temps de résolution peut être une angoisse pour les parents, le dialogue est essentiel. Une grande partie du cyberharcèlement se passe en dehors de l'établissement. Le cyberharcèlement progresse avec l'âge d'accès aux portables. Les formes spécifiques (vidéos/images fausses, rumeurs) sont très violentes car persistantes et largement diffusées. Les enseignants en sont aussi victimes.
Stratégies d'approche dans les établissements :
Éducation des élèves et des parents. Travail au sein du CESC (comité d'éducation à la santé, la citoyenneté et l'environnement) pour un programme d'action.
Pédagogie pour apprendre à reconnaître les situations, le rôle du témoin, les sanctions.
Progression et cohérence des actions selon l'âge des élèves. Mobilisation des enseignants en lien avec leur discipline (conseil pédagogique, comité numérique, égalité filles-garçons, EMI).
Acculturation des personnels aux outils numériques. Rôle des cadres dans l'accompagnement et la formation.
Cercles restauratifs comme approche complémentaire.
- Résistances rencontrées : Crainte des enseignants de s'éparpiller, surcharge de travail perçue, sentiment d'incompétence face aux outils numériques et à la gestion émotionnelle des situations et des parents, attente de solutions immédiates parfois irréalistes.
Évolution et impact du cyberharcèlement :
- Le cyberharcèlement pourrait potentiellement descendre en âge avec l'usage plus précoce des réseaux sociaux.
- L'essor de l'IA et la création massive de contenu pourraient complexifier la perception et l'impact du cyberharcèlement (désensibilisation ?), mais l'éducation reste cruciale pour développer un esprit critique. Les jeunes victimes sont souvent dans une phase sensible de leur développement.
Développement de la citoyenneté numérique :
- Nécessité de développer une citoyenneté juvénile et numérique, en s'appuyant sur les valeurs de l'école et de la République. Aider les élèves à maîtriser leur image, leur discours et leur empreinte numérique. Ne pas moraliser mais accompagner. Des outils comme les passeports numériques existent. L'IA représente un nouveau défi à intégrer dans la réflexion.
Temps consacré à l'éducation numérique :
- C'est une préoccupation transdisciplinaire. Des temps spécifiques sont dédiés (ex : 10 heures annuelles dans le programme PHARE), mais chaque heure de cours peut être l'occasion d'aborder le sujet. Des ressources pédagogiques existent pour accompagner les enseignants (programme PHARE, Clémi, kit empathie).
Élèves harcelés devenant harceleurs :
Un élève victime peut devenir agresseur (perception de la loi de la jungle, vengeance, mimétisme). Il est important de prendre en compte cette dynamique pour éviter le surharcèlement et identifier les causes profondes (problèmes familiaux). L'objectif est que l'auteur comprenne son erreur et retrouve une voie pacifique.
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Vulnérabilité des élèves en situation de handicap :
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Ils constituent une proie plus facile pour le harcèlement et nécessitent une attention particulière.
Citation Clé :
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"Le cyberharcèlement c'est un acte malveillant répétitif qui est commis par une personne ou par un groupe de personnes de manière électronique dans le but de de nuire à cette personne et à l'égard justement d'une personne qui a du mal à se défendre toute seule" (Fabrice Poli).
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"Aujourd'hui les jeunes sont dans la culture numérique ils sont totalement immergés dans la culture numérique et dans cette culture numérique ils en on les bons usages et l'éducation nationale fait beaucoup pour les aider à être des citoyens numériques mais ils en on aussi les pratiques plus intimes plus dangereuses plus violentes" (Séraphin Alava).
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"Il faut former les personnels il faut fermer former et informer les parents les élèves" (Frédéric Vedren).
- "Liker c'est harceler et il faut éduquer les les jeunes à tous les gestes qu'ils peuvent avoir parfois parce qu'ils pensent être soucouvert d'anonymat" (Anne Philipson).
Conclusion :
L'émission "Le cyberharcèlement au périscope" met en lumière la complexité et l'omniprésence du cyberharcèlement dans le monde adolescent.
Elle souligne l'engagement de l'Éducation Nationale à travers des programmes comme PHARE, la nécessité d'une approche globale impliquant l'ensemble de la communauté éducative et les parents, et l'importance cruciale de la formation et de la sensibilisation.
Le cadre juridique se renforce pour mieux appréhender et punir ces actes.
Face à l'évolution constante des technologies et des usages, une veille active et une adaptation des stratégies de prévention et d'intervention sont indispensables pour protéger les jeunes et promouvoir une citoyenneté numérique responsable.
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Voici un sommaire de la vidéo "Le cyberharcèlement au périscope" avec des indications temporelles approximatives basées sur le déroulement de l'émission :
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[0:00 - 4:20] Introduction et définition du cyberharcèlement et de ses enjeux : Présentation des intervenants. Fabrice Poli donne une définition simple du cyberharcèlement comme un acte malveillant répétitif commis électroniquement dans le but de nuire à une personne ayant du mal à se défendre. Il cite différentes formes de cyberharcèlement : intimidations, insultes, moqueries, menaces, propagation de rumeurs, usurpation d'identité, focalisation groupée, transmission de photos ou vidéos dévalorisantes ou intimes. Il mentionne la prise en charge du cyberharcèlement par l'Éducation nationale, notamment via le programme PHARE axé sur l'éducation, la prévention, la formation d'une communauté protectrice, l'intervention et l'association des parents.
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[4:20 - 9:30] Contexte du monde adolescent et distinction entre agressivité, violence et harcèlement : Séraphin Alava évoque le contexte du monde adolescent, immergé dans la culture numérique avec ses bons et mauvais usages. Il souligne l'importance de la perception et de la présentation de soi pour les adolescents dans leur "peau numérique". Il distingue l'agressivité naturelle, la violence ciblée et l'harcèlement caractérisé par une cible et une malveillance. Il mentionne que 20% des jeunes disent avoir été témoins de propos dangereux, tandis que les formes de harcèlement violent concernent environ 5 pour 1000. Il aborde les formes de violence dans le cyberharcèlement : discriminations (racisme, grossophobie), violences de genre et violences liées au refus du vivre ensemble. Fabrice Poli souligne qu'on ne peut pas cloisonner harcèlement et cyberharcèlement, car ils sont souvent liés.
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[9:30 - 15:30] Cadre juridique du harcèlement et du cyberharcèlement : Présentation de la "minute juris" par Raphaël Mata du Vigot. Il rappelle que le harcèlement n'est pas nouveau mais a pris une dimension numérique. Le cyberharcèlement relève de la catégorie juridique générale du harcèlement, défini dans le code pénal comme le fait de subir des propos ou comportements négatifs ou violents, fondé sur le rejet de la différence. Le harcèlement peut être moral, physique ou sexuel et entraîne une dégradation des conditions de vie de la victime. Contrairement aux idées reçues, la répétition n'est pas obligatoire pour constituer du harcèlement. Le cyberharcèlement s'exerce via les technologies numériques et porte atteinte à la dignité de la victime, créant une situation intimidante ou hostile. Il cite différentes formes de cyberharcèlement (messages humiliants, diffusion de contenus intimes sans consentement, publication d'insultes, divulgation d'informations personnelles). Il mentionne les lois de 2016 et 2018 renforçant la lutte contre le "revenge porn" et le harcèlement en ligne. Il aborde ensuite le harcèlement scolaire, introduit dans le code de l'éducation, et la loi de 2022 visant spécifiquement à combattre le harcèlement scolaire. Le cyberharcèlement est constitutif d'une faute pénale dans le cadre scolaire, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement en cas de suicide de la victime. Des mesures répressives complémentaires existent (bannissement des réseaux sociaux, confiscation de matériel, stages de sensibilisation). Les chefs d'établissement ont l'obligation d'engager une action disciplinaire en cas de harcèlement, et les personnels ont l'obligation de signaler ces faits. Le cyberharcèlement est une forme du harcèlement scolaire et est puni par la loi.
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[15:30 - 22:50] Témoignages et leviers pour lutter contre le cyberharcèlement : Anne Philipson (Canopé) partage la vision des intervenants et souligne le rôle de la formation des personnels éducatifs. Elle insiste sur la nécessité de rester en veille face à l'évolution du cyberharcèlement et à l'impact de l'IA et des "fake news". Elle rappelle le slogan "liker c'est harceler" et l'importance d'éduquer les jeunes à leurs gestes en ligne. Frédéric Vedren (chef d'établissement) insiste sur la nécessité de réagir vite face aux signalements des parents et de mettre en place des process (programme PHARE). Il souligne l'importance de la formation et de l'information de tous les personnels, y compris la vie scolaire. Il évoque les acteurs pouvant intervenir dans la lutte contre le cyberharcèlement : formateurs, Clémi, collectivités, personnels du périscolaire. Il détaille les acteurs au sein de l'établissement (enseignants, direction, vie scolaire, assistants sociaux, infirmières) et les partenaires externes (collectivités, centres sociaux, forces de l'ordre, associations, cellules de prévention du harcèlement). Fabrice Poli met en avant le travail de prévention et d'éducation de l'Éducation nationale, notamment les séances d'empathie dès le premier degré, les 10 heures annuelles dédiées à la lutte contre le harcèlement dans le programme PHARE et l'enseignement moral et civique intégrant l'éducation aux médias et à l'information (ÉMI). Il souligne l'importance du collège comme lieu de détection et le besoin d'appartenance des adolescents aux groupes en ligne. Séraphin Alava confirme la progression du cyberharcèlement dès l'école primaire avec l'accès plus précoce aux téléphones portables. Il insiste sur l'alliance nécessaire entre parents et enseignants, soulignant les principes d'action de l'Éducation nationale (protéger, instruire, éduquer) et le temps nécessaire à la résolution des situations, souvent en dehors de l'établissement. Il évoque un dispositif étranger intégrant des adultes dans les groupes de messagerie des élèves à des fins de prévention. Frédéric Vedren revient sur les stratégies d'abord du cyberharcèlement dans les établissements, insistant sur l'éducation des élèves et des parents plutôt que la simple sanction. Il met en avant le rôle du CESCE et la pédagogie pour apprendre aux élèves à reconnaître les situations de harcèlement et le rôle des témoins. Il détaille les types de sanctions et l'importance de l'acceptabilité par les élèves. Il souligne l'adaptation des actions de prévention aux différents niveaux (6e, 5e, 4e, 3e) et aux problématiques spécifiques (égalité filles-garçons, consentement, réputation en ligne). Il cite des exemples d'intervenants externes (BPDJ, associations) et de partenaires locaux (centres sociaux) pour la sensibilisation et la responsabilisation. Il insiste sur la formation de tous les personnels pour repérer les signaux faibles de mal-être pouvant être liés au harcèlement. Séraphin Alava met en lumière la spécificité des actes de cyberharcèlement avec la production et la diffusion de fausses vidéos et images, amplifiées par l'IA, et le fait que les enseignants en sont aussi victimes. Il nuance l'idée d'une réduction de l'impact du cyberharcèlement avec l'augmentation des contenus, car les victimes sont souvent dans une phase sensible de leur vie. Anne Philipson plaide pour le développement d'une citoyenneté juvénile et numérique, basée sur les valeurs de l'école et de la République, et l'importance d'aider les jeunes à maîtriser leur image et leur empreinte sociale. Elle évoque les passeports numériques et la nécessité de se pencher sur les enjeux de l'IA. Fabrice Poli précise le temps consacré à l'éducation numérique et à la lutte contre le cyberharcèlement : 10 heures annuelles dans le cadre du programme PHARE, de la maternelle à la terminale, intégrées à l'enseignement moral et civique et à l'éducation aux médias et à l'information. Il souligne que ces interventions sont accompagnées de ressources pédagogiques. Il met en garde contre le fait qu'un élève harcelé peut devenir harceleur et inversement, et que l'harcèlement peut être le symptôme de problèmes familiaux. Il insiste sur l'importance de la compréhension et de la responsabilisation de l'agresseur. Il attire l'attention sur la vulnérabilité des élèves en situation de handicap face au harcèlement. Frédéric Vedren rappelle que chaque heure de présence dans l'établissement peut être un moment pour travailler sur le harcèlement. Il évoque les résistances des enseignants (crainte de s'éparpiller, manque de compétences perçu) et l'importance de les accompagner et de les rassurer. Séraphin Alava identifie trois inquiétudes subjectives des enseignants : la gestion de la relation aux parents, le sentiment d'incompétence à la décision et l'inquiétude face au retour de l'agresseur dans l'établissement. Anne Philipson conclut sur l'importance de la communauté éducative, du dialogue entre adultes et de la reconnaissance des besoins en formation. Elle rappelle que le cyberharcèlement est transversal aux disciplines (ÉMI, EMC, égalité filles-garçons, éducation affective et sexuelle). Fabrice Poli synthétise en soulignant la nature polymorphe du cyberharcèlement, touchant à différents aspects de la personne, et l'importance de l'éducation pour distinguer la moquerie de l'harcèlement et faire prendre conscience aux élèves de leurs actes.
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[29:30 - 32:30] Minute bibliographique : Présentation de ressources sur le cyberharcèlement : site Eduscol et kit d'accompagnement pédagogique sur l'empathie, site education.gouv.fr et guide sur la prévention de la cyberviolence, site Réseau Canopé et ressources bibliographiques ainsi qu'un parcours de formation "Cyberharcèlement" sur Magister, site du Clémi et les aventures de la famille Tout Écran, site Internet sans crainte et les fiches conseils de Vin et Lou, ouvrage "Cyber harcèlement sortir de la violence à l'école et sur les écrans" de Béranger Stassin et son blog, jeu sérieux "Le quartier des légendes" de Séraphin Alava et l'association militant des savoirs.
- [32:30 - Fin] Conclusion de l'émission.
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- Sep 2021
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Les victimes sont, la plupart du temps, attaquées pour leur orientation sexuelle, identité de genre, apparence physique, couleur de peau, handicap ou encore religion.
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