- Jan 2020
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J’ai toujours en bouche le goût d’éternité, l’impression de lenteur, qui teintaient d’un ennui apaisant les jours de ma vie pré-Internet. Je n’oublie pas que l’on peut vivre sans Internet même si le monde nous impose aujourd’hui de vivre avec. Je m’inquiète de voir des enfants de trois ans savoir se servir d’une tablette avant même de savoir écrire ; des enfants qui, parce que l’humanité est muée par des forces qui la dépassent et la modèlent sur la voie du progrès, ne connaîtront pas de vie sans Internet. Parce que l’on ne revient pas arrière.
Argumentation rhétorique fortement colorée de sensations/émotions (pathos), presque poétique, visant à toucher la sensibilité du lecteur. On a quitté la dimension recherche/épistémique, c'est le registre de la persuasion.
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Bougez. Le temps passé devant un écran est généralement du temps passé immobile. Faites le choix d’aller à l’encontre de cette tendance statique et offrez à votre corps et votre esprit les bienfaits antidépresseurs de l’activité physique.
Le raisonnement est épistémique abductif, Il fait appel à des faits établis ("bienfaits antidépresseurs de l'activité physique"), au bon sens donc plutôt efficace.
Pour autant est-ce si facile de sauter le pas ?
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Le mouvement en faveur de la slow technology répond précisément au besoin d’une approche raisonnée de notre consommation digitale.
L'auteure pense que la "slow technology" est un ensemble de solutions pertinentes. C'est un thème secondaire qui répond à la question argumentative.
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Une des questions que je pose fréquemment aux participants d’une étude réalisée pour ma thèse sur les relations de l’homme à la nature à l’ère digitale est « Comment vous sentez-vous après une heure et plus passées devant un écran ? » J’attends encore de rencontrer la personne qui me répondra qu’elle se sent mieux. Les réponses oscillent généralement entre « fatigué » et « vidé ».
L'auteure fait référence à sa thèse et à l'un de ses résultat (argument épistémique inductif). Pour un meilleur effet de conviction elle aurait pu donner les chiffres.
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La société post-industrielle est en train de réagencer ses fondations autour du digital. On l’utilise partout, tout le temps, pour travailler, contacter ses proches, faire les courses, gérer son compte bancaire, préparer les prochaines vacances ou s’occuper des devoirs des enfants. La cyberaddiction, un mal de plus en plus courant. Ce qui était initialement conçu comme un outil est en train de devenir une obsession.
1er étage de l'argumentation de cette deuxième partie : le raisonnement est épistéméque de type inductif, s'appuyant sur des vérités fortes et ouvrant sur une proposition générale faisant état du point de vue de l'auteure : "est en train de devenir une obsession". Le raisonnement est solide.
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Et vous, qu’en pensez-vous ? Comment gérez-vous votre relation au numérique ?
Un dernier effet de rhétorique pour provoquer une remise en question.
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Trouvez du soutien dans cette démarche qui va à contre-courant de la tendance générale de surconsommation et de surconnection. Non, vous n’êtes pas seul. Oui, il existe d’autres manières de vivre. Vous pouvez prendre part à des activités de groupe vous permettant de vous recentrer sur vos sens et votre ressenti. Par exemple, apprendre à jouer d’un instrument de musique, à sculpter le bois, à jardiner – même si vous habitez en ville, etc.
Dernier argument pour nous aider à franchir le pas : "trouvez du soutien". Le raisonnement est étayé sur des opinions de l'auteure ("non, vous n'êtes pas seul.."), c'est un raisonnement coloré de dialectique, pro thèse. Il s'appuie également sur les émotions véhiculées par les arguments ("non, vous n'êtes pas seul" : c'est rassurant, "vous recentrer sur vos sens et votre ressenti"). Enfin, l'enchainement "non, vous n'êtes pas seul. Oui....", (rhétorique de type logos) est persuasif.
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Passez du temps dans la nature. De nombreuses études montrent que la nature a un effet calmant sur le système nerveux, renforce le système immunitaire, fait baisser la tension artérielle et booste même la capacité visuelle mise à rude épreuve par trop de temps à fixer un écran.
Argumentation apparemment scientifiquement étayée, pourtant lorsque l'on clique sur le lien on ne trouve pas les références de ces études (on tombe sur un site d'information populaire). On est tenté d'y croire mais l'étayage est fragile. Raisonnement épistémique abductif.
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Mettez en place un jeûne digital alterné. Il s’agit de prendre conscience du temps que l’on passe scotché à son écran et de le diminuer
Argumentation épistémique très faiblement causale. Cela parait logique...mais l'utilité n'est pas vraiment démontrée dans le texte.
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Ressortez votre vieux réveil à pile. Arrêtez d’utiliser votre portable comme réveil, et pensez à le laisser hors de votre chambre à coucher.
Injonction ne présentant aucun argument.
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Adoptez la slow technology !
Cette dernière partie présente des solutions pour une approche raisonnée de la consommation digitale. Malheureusement, les propositions présentées ne sont pas toutes argumentées.
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Peut-être est-il temps de revoir nos priorités et de cesser d’abdiquer notre pouvoir à ce rectangle de polymère qu’est notre smartphone ?
L'auteure termine cette troisième partie en proposant une solution à tous les méfaits d'internet. A noter : l'auteure remet en cause le smartphone alors que tout l'article s'intéresse à internet d'une manière plus générale (qui possède donc d'autres supports!).
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Des études prouvent qu’il existe une forte corrélation entre dépression et temps connecté. Sur Internet, on cherche à établir une relation à l’autre, une relation au monde. On se connecte aux autres, mais on se connecte mal. Le Dr Hilarie Cash pense que l’élément manquant est la résonance limbique qui ne peut se produire que lorsque deux êtres sont en présence physique l’un de l’autre. La résonance limbique est un échange énergétique qui libère, dans la partie limbique du cerveau, des composants chimiques essentiels au bien-être physique et émotionnel. Selon Cash, plus nous passons de temps en ligne afin de nous connecter aux autres, plus nous déprimons.
Enchainement de faits explicatifs de la relation entre dépression et temps connecté, crédit scientifique par la référence à une étude scientifique (PhD). C'est un argument épistémique inductif efficace.
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Des études menée aux États-Unis et en Europe rapportent que 38 % de la population globale souffre de trouble de dépendance à Internet (TDI), également nommé cyberaddiction. L’une des causes avancées pour expliquer cette addiction est une altération physique du cerveau au niveau structurel. En effet, l’usage d’Internet affecte certaines parties du cerveau préfrontal associées au souvenir de détails, à la capacité à planifier et à hiérarchiser les tâches, nous rendant ainsi incapables d’établir des priorités dans notre vie. En conséquence, passer du temps en ligne devient prioritaire, et les tâches de la vie quotidienne passent après.
Dernier étage de l'argumentation de cette deuxième partie : le raisonnement met en relation plusieurs faits connus pour expliquer les causes de l'addiction à internet, il est épistémique de type abductif. La référence à des études donne du crédit (pourtant une seule étude derrière le lien hyoertexte), la suite n'est pas scientifiquement appuyée, la crédibilité est donc moyenne. Pourtant l'enchainement des idées produit un certain effet persuasif (Rhétorique, logos). Par contre conclusion abusive autour de la notion de priorité : dire que l'utilisation excessive d'internet nous rend incapable d'établir des priorités dans notre vie ne nous permet pas d'affirmer que passer du temps en ligne devient prioritaire.
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Est-ce que vous perdez la notion du temps quand vous surfez le Web ? Vous ne pouvez pas vous empêcher de regarder votre smartphone lorsqu’il vibre ? Vous paniquez si vous oubliez votre téléphone à la maison ? Vous êtes peut-être accro au digital.
2è étage de l'argumentation de cette deuxième partie : enchainement de 3 questions fermées apostrophant le lecteur pour susciter une identification comportementale et émotionnelle, qui débouche sur un pseudo diagnostic dont l'excessivité joue le rôle d'accroche donnant ainsi au lecteur l'envie de poursuivre sa lecture. L'effet est assez efficace.
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Des comportements qui affectent notre productivité et augmentent notre niveau de stress.
Conclusion de l'argumentation en 2 étages de cette première partie. Correspond au point de vue de l'auteure.
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Selon une étude menée par Microsoft, la capacité de concentration de l’homme est passée de 12 à 8 secondes en dix ans. La cause ? L’omniprésence des écrans. Une étude de l’université de Californie à Irvine montre que travailler en étant constamment interrompu augmente le niveau de stress, car on a tendance à travailler plus vite pour rattraper le temps perdu. Aujourd’hui, une personne sur quatre vérifie son smartphone toutes les 30 minutes et 25 % des Millennials le consultent plus de cent fois par jour.
2è étage de l'argumentation de cette première partie : enchainement de résultats de 2 études scientifiques (dont le lien est donné) et de faits chiffrés (ici sans référence). C'est un raisonnement de type épistémique (faits vérifiés et/ou chiffrés) inductif (aboutissant à une généralité : "des comportements qui affectent notre productivité et augmentent notre niveau de stress"). Parallèlement, l'enchainement percutant est de l'ordre de la rhétorique de type logos. Toutefois on peut critiquer l'apparente évidence par laquelle la conclusion est émise, à partir de la juxtaposition de résultats d'études différentes et de faits chiffrés sans référence.
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Je dois écrire un article scientifique suite à une conférence sur le réchauffement climatique. Il est temps que je m’y mette. Je m’installe à mon ordinateur. Document Word créé. Études scientifiques sélectionnées. Pile de livres à ma droite. Tisane d’ortie à ma gauche. J’ai une heure devant moi pour travailler sur cet article. Le multitasking, vous connaissez ? Dessin de l’auteur Fatalement, je suis connectée à Internet pour vérifier mes sources et peaufiner mon argumentaire. Fatalement, je reçois un ou cinq e-mails auxquels je ne réponds pas mais qui me déconcentrent. Mon téléphone vibre, mon ordinateur affiche des notifications, ma tablette m’envoie des annonces. Afin de gérer ce pic inattendu de cortisol, je tente de me calmer en regardant des photos sur Instagram, une vidéo sur YouTube et quelques posts sur un blog. Au final, j’ai perdu 20 minutes. Ce scénario vous paraît familier ?
1er étage de l'argumentation de cette première partie : l'auteure s'appuie sur un exemple le plus familier possible et, ainsi, aux émotions qui y sont associées, pour persuader que la productivité est affectée par le temps passé en ligne. C'est un raisonnement rhétorique de type pathos, plutôt efficace.
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Mais pourquoi vouloir se déconnecter d’Internet ? La communauté scientifique avance trois raisons majeures : passer du temps en ligne diminue notre productivité, cela est addictif, et cela nuit à la santé.
Annonce du thème de l'article (question argumentative) et des 3 parties argumentatives.
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C’est un fait, nous passons de plus en plus de temps sur Internet. Parallèlement à cela, un nombre croissant de personnes cherchent à s’en déconnecter. Tout en appréciant les avantages des technologies numériques, elles souhaitent établir des limites afin de ne pas être joignables en permanence.
Ces 3 phrases présentent 3 arguments justifiant l'existence d'un processus de déconnexion (et donc la légitimité de la QA). Ils sont présentés comme des faits ("c'est un "fait") mais relèvent tout autant d'opinions : pas de référence scientifique, arguments peu précis, l'auteur généralise.
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