- Mar 2023
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on libère en quelque sorte leur potentiel calculatoire mais au prix d’une coupure radicale avec le sens.
C’est le propos de Bruno Bachimont au moins dans le début de son ouvrage <cite>Ingénierie des connaissances et des contenus : le numérique entre ontologies et documents</cite> (2007).
Le numérique introduit en effet une manière particulière d’aborder l’instrumentation technique des contenus et de leur exploitation. C’est ce que nous appelons la «tendance technique» du numérique à en empruntant ce concept à André Leoi-Gourhan. Le numérique possède une double tendance: fragmenter les contenus pour les recomposer d’une part, dé-sémantiser les contenus pour les ré-investir de sens d’autre part. En effet, le numérique permet de rapporter des contenus à des entités primitives discrètes manipulables et vides de sens. Puisqu’elles sont manipulables, on peut donc recombiner les primitives librement, et transformer les contenus en ne se limitant qu’aux possibilités calculatoires et non aux prescriptions liées à leur nature culturelle ou sémantique. <mark>Puisqu’elles sont vides de sens, les recombinaisons peuvent être totalement arbitraires par rapport aux contenus initiaux et introduire des ruptures radicales.</mark> On a donc une dé-sémiotisation qui peut parfois se monnayer par de nouvelles sémantisations, mais pas obligatoirement. L’évolution de l’ingénierie des contenus audiovisuels en fournit des exemples contemporains tout à fait illustratifs. (p. 24)
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- May 2020
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www.quaternum.net www.quaternum.net
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sans les contraintes d’une base de données
Là où les piles «traditionnelles» (Wordpress, Drupal, etc.) délèguent le contenu à un tiers (une base de données, telle que MySQL), les générateurs de site statique proposent d’abstraire cette fonctionnalité à même le système de publication, sans avoir à installer un logiciel supplémentaire.
Le paradigme des fichiers en plein texte comme source de contenu m’apparaît fondamental: là où une base de données virtualise les informations, le fichier texte nativement utilisable dans n’importe quel système d’exploitation (on peut copier/coller un fichier ou un répertoire dans une interface visuelle comme l’explorateur Windows ou le Finder de MacOS, ou encore via une interface en ligne de commande).
Comme tu le soulignes, la structuration des contenus est ainsi plus facile à manipuler. Elle dépend beaucoup moins du logiciel utilisé (bien que chaque système comporte ses petites règles de formatage, comme les clés YAML/TOML/JSON).
C’est ce très bas niveau d’abstraction (que tentent paradoxalement de simuler des logiciels de haut niveau comme Wordpress ou Microsoft Word, paraboles techniques que Ted Nelson qualifie d’extrêmement pernicieuses).
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- Apr 2020
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c’est une structure architecturale faite d’écriture
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papyrus.bib.umontreal.ca papyrus.bib.umontreal.ca
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criture réflexive.
L'un des atouts de MS Word est justement d'inviter l'utilisateur à ne pas réfléchir à son médium d'écriture, mais de juste l'utiliser (je reprends le paradigme de «document comme une fin»).
Est-il toujours pertinent d'écrire de manière réflexive, en constant dialogue avec le médium d'écriture? En écartant les spécialistes, quelles compétences techniques (ou compréhension des formats) peut-on souhaiter à grande échelle?
L'interface de stylo pourrait-elle être encadrer l'utilisateur avec davantage de convivialité tout en lui dévoilant son paradigme (éduquer en écrivant, amicalement et professionnellement)? (C'est une question UX, mais qui permettrait probablement une adoption plus large.)
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un ensemble hétérogène mais cohérent
en effet, cette harmonisation technique est nécessaire pour penser la filiation entre l'écriture et la production: écrire dans MS Word peut être aussi éloigné de l'objet de publication que le manuscrit rédigé à la main (pas de cohérence), alors que l'écriture en Markdown ou LaTeX s'inscrit dans la logique fluide d'un système de publication nativement numérique comme la chaîne de Quire ou de Stylo (cohérent du premier jet à la publication finale).
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Nous pouvons constater qu’il y a un lien entre les formes produites et les moyens mis en œuvre pour les produire.
dans une perspective nativement numérique, écrire et produire sont alors intrinsèquement liés.
par exemple: dans le modèle du manuscrit rédigé à la main ou tapé à la dactylo, le processus de production est au mieux analogue (consistant à reproduire des lettres que l'auteur a posées sur papier), au pire complètement hétérogène à l'acte d'écriture (il faut prendre le processus du début pour en faire un livre publiable).
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es API, par le biais du code informatique, automatisent l’éditorialisation des textes de réseau
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le code informatique est une écriture
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« Le code, c’est la loi » (Code is law, Lessig 1999)
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- Jun 2017
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C’est ce manque qui engage sans doute le mouvement et permet de penser l’écriture numérique comme débordement.
multiplicité/multiple : non-totalisable, non-dénombrable : mise en mouvement.
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L’écriture numérique n’invente pas la plasticité de l’écriture mais expérimente de nouvelles formes de délinéarisation et d’écriture comme milieu.
l'écriture comme milieu !
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- Aug 2016
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digital space is the organization of the totality of our reality thanks to writing
l'écriture permet à l'espace numérique d'organiser la totalité de notre réalité
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