- Apr 2020
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L’ère du numérique annonce-t-elle la fin du manuel scolaire ?
Scénario de conclusion de l'auteur
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L’ère du numérique annonce-t-elle la fin du manuel scolaire ?
Scénario de conclusion de l'auteur
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Cette évolution, inquiète certains enseignants en raison de l’improvisation d’une telle mesure et du risque de perdre la liberté de choix du manuel. Le risque n’est-il pas que le choix du manuel scolaire numérique réponde à des choix financiers, et non à une réflexion sur les nouvelles modalités pédagogiques qu’il pourrait apporter ?
L'auteur conclue son texte en nous faisant part des inquiétudes des professeurs; cela renvoie à notre empathie, mais aussi à notre propre inquiétude. Si les professionnels d sujets sont inquiets, alors nous devrions l'être aussi. De plus, l'auteur avance que le choix du support numérique ne pourrait répondre qu'à une inquiétude financière et non pédagogique. Raison de plus de s'inquiéter. Si l'éducation de nos enfants est une juste une question financière, qu'en est il de la qualité des supports et des enseignements. Je trouve que l'auteur manque ici de nuance. Evidemment l'éducation nationale n'est pas à vocation philanthropique, mais il me semble dangereux de réduire leurs choix stratégiques uniquement sur des questions financière.
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Même si les supports numériques se multiplient en raison du prix de l’ouvrage papier, les étudiants restent attachés au papier et les jeunes générations font une différence entre la lecture sur papier et sur écran.
Je suis d'accord avec cet argument. Comme l'indique le rapport LES JEUNES ET INTERNET (représentation, utilisation et appropriation) du Ministère de la Culture et des Communications Gouvernement du Québec en 2001, les jeunes ont une utilisation majoritairement récréative des plateformes internet.
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Le manuel scolaire est bien un enjeu sociétal majeur et ce n’est pas un hasard si le gouvernement hongrois de Viktor Orban l’utilise pour conserver une inégalité entre les filles et les garçons conforme à sa politique réactionnaire.
L'auteur s'appuie sur un enchaînement d'idées et de recherches (études, rapport..) pour persuader son lecteur. Je suis d'accord sur le fait que les manuels scolaires répondent à un enjeu sociétal majeur. Cependant l'auteur ne parle dans cette partie que de la discrimination petit garçon_petite fille/homme_femme. Cependant il existe plein d'autre formes d’imprécision ou de discrimination dans les manuels scolaires : "les origines étrangères, les handicapés, les vieux et les homosexuels" cf : La Halde dénonce la discrimination dans les manuels scolaires par l'Express en 2008. Concernant les imprecisions en 2007 seulement un éditeur représentait le clitoris dans les manuels de SVT, alors que l'anatomie masculine a toujours été complètement représentée. Cf : Cinq manuels de seconde représentent désormais l’anatomie complète du clitoris Libération 2019 / Le clitoris n'est pas dans les manuels scolaires? Le ministère de l'Éducation rejette la faute sur les éditeurs Huffpost 2019
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Dépositaire d’une « histoire officielle », le manuel scolaire est le révélateur des volontés politiques et des possibles discriminations. En 2008, un rapport de la Halde avait analysé et dénoncé le sexisme des manuels scolaires français qui reflètent la domination patriarcale de notre société. Une étude récente de l’institut Georg Eckert a précisé que, si les manuels de la plupart des pays du monde, et en l’occurrence français, mentionnent de plus en plus les droits des femmes, elles sont encore aujourd’hui montrées dans des rôles traditionnels ou subalternes par rapport aux hommes.
Certains manuels scolaires ont été jugés discriminants et sexistes donc ils le sont tous. C'est donc une manipulation gouvernementale puisque c'est le ministère de l'éducation qui est en charge des manuels scolaires.
Dans les faits il existe une douzaine d'éditeurs de manuels scolaires en France, voir ce sujet : La concurrence acharnée des éditeurs de manuels scolaires Par Charlotte Menegaux et Marie-Estelle Pech, et même si chacun suit les programmes élaborés par le ministère, les éditeurs ont le choix de la méthode. "Programmes et manuels sont intimement liés et pourtant bien distincts. Les programmes sont décidés par le Ministère de l’Éducation nationale. Ce sont des listes des savoirs à enseigner et des savoir-faire attendus des élèves." Edition d’un manuel scolaire : le processus, les éditeurs d'éducation.
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En effet, outil scolaire aux multiples facettes, il se situe à l’interface entre l’institution et les enseignants, entre les élèves et l’enseignant, entre les familles et l’institution.
L'auteur parle ici du facteur lien "social" du manuel scolaire. Il est le liant entre la famille et l'école. Il implique les familles dans la connaissance de ce que leurs enfants étudient et la manière dont ils les étudient. Ici l'auteur ne dit en rien que cela est positif, ni même négatif. Il utilise cet exemple pour appuyer son point de vue que le manuel scolaire est pluri-utilitaire. Je suis peu convaincue par cet argument car pour moi le lien entre l'école, l'élève et le parent est assuré par le carnet de correspondance et non par le manuel scolaire.
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Ouvrage papier regroupant une somme de connaissances d’une discipline, le manuel est une « fausse évidence historique » comme l’a écrit Alain Choppin, pionnier des études à ce sujet.
L'auteur part du fait communément accepté que le manuel scolaire regroupe un ensemble de savoir, mais la référence qu'il cite met en avant que le manuel scolaire ne doit pas intrinsèquement être représenté par un livre. Je ne suis pas franchement convaincue par cet argument car je ne le trouve pas assez développé.
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Comment expliquer cette longévité et cette importance ? Quel peut être l’avenir du manuel scolaire à l’heure des multiples réformes ministérielles et du « tout numérique » ?
Problématique soulevée par l'auteur. Après avoir énoncer des arguments contre, et des arguments pour, l'autre s'interroge alors sur l'avenir des manuels scolaires dans l'environnement technologique d'aujourd’hui.
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Cependant, au-delà de ces inconvénients pratiques, les manuels gardent une place symbolique forte, imprégnant l’imaginaire et les souvenirs de générations d’élèves (comme en témoignent les exemples du « petit Lavisse » en histoire ou des « Lagarde et Michard » en français), sonnant le début et la fin des années scolaires, de leur distribution à leur remise.
Antithèse positive à l'avantage des manuels scolaires L'auteur utilise un souvenir de notre enfance pour nous remémorer de bons souvenirs reliés aux manuels scolaires. Cela fonctionne pour moi, je me souviens faire la queue pour récupérer mes livres et les entreposer dans mon casier au lycée. Je me souviens les après midi passées à les recouvrir avec ma mère sur la table du salon.
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On pointe souvent le fait que les manuels scolaires alourdissent les cartables des élèves. Ils pèsent aussi sur les budgets et ne sont pas simples à renouveler quand les changements de programme scolaire s’accélèrent – en témoignent les débats dans les régions au sujet de l’achat des prochains ouvrages pour le lycée, en phase avec la réforme du bac.
Thèse négative de l'auteur à l'encontre des manuels scolaires. L'auteur utilise le poids physique et financier des manuels comme règle. La conclusion qui est de dire que les lycées débattent au sujet de l'achat des manuels scolaires découle de la prémisse. Je suis convaincue par cet argument, je comprends que les changements réguliers, de programmes et de réformes scolaires ont un impact sur la réflexion des établissements scolaires à acheter de nouveaux manuels. Je ne pense cependant pas, que le poids physique des manuels soient un argument utilisé par les établissements dans cette réflexion autour des manuels scolaires.
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Les réformes d’envergure des programmes scolaires depuis 2016, avec une accélération depuis 2018, semblent bouleverser la situation. En janvier 2019, les éditeurs scolaires alertent les pouvoirs publics sur la complexité de renouveler à une telle cadence l’ensemble des manuels. La question du financement est posée dans le premier comme le second degré. Certaines régions envisagent un désengagement dans l’achat des manuels et souhaitent passer au tout numérique afin d’éviter les nouvelles dépenses.
La question de financement des manuels scolaires est un point sensible. Les modifications sont apportées par le ministère de 'éducation comme nous l'avons vu plus haut, mais ce sont les régions qui ont à bourse délier. Il est vrai que l'utilisation de plateforme numérique évite l'impression des manuels scolaires et donc évite un gros investissements de la part des régions.
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Le numérique est indéniablement un défi pour le manuel scolaire en créant un nouvel environnement de pensée et d’action. C’est aussi une opportunité pour le rendre accessible à des enfants porteurs de handicaps notamment visuels.
L'auteur voit aussi des opportunités dans l'apparition des manuels numériques. Un accès plus simple aux personnes en situation de handicap. Attirer l'attention du lecteur sur la situation particulière de certains enfants handicapés est tout à fait logique car certaines situations nécessitent des ajustements technologiques. Cela renvois aussi à notre sentiment d'empathie.
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Dans le domaine scolaire, une enquête des éditeurs d’éducation souligne que 71 % des enseignants déclarent utiliser des manuels papier avec leurs élèves et 17 % des manuels numériques. Mais, au-delà de cette modeste percée du manuel numérique, la manière dont les enseignants utilisent les manuels change. En effet, la même étude établit qu’un enseignant sur deux utilise d’autres ressources que celles du manuel notamment sur Internet. Son rôle se réduit donc dans l’élaboration des cours, même si le point fort du manuel scolaire reste qu’il facilite les préparations des cours pour 73 % des professeurs et font gagner du temps pour 66 %.
L'auteur montre que les enseignants sont sur la voix du changement, que la porte aux manuels digitaux est en train de s'ouvrir. Pour l'instant cela ne représente pas un risque majeur pour les manuels papiers, mais tout ceci est le travail long du changement des moeurs.
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En effet, la question se pose de savoir si le manuel ne participe pas à la lenteur de l’évolution pédagogique et au cloisonnement des connaissances. Ces débats ne sont pas récents et des figures du début du XXe siècle comme Célestin Freinet étaient très hostiles au manuel scolaire. Même si le mot d’ordre « plus de manuel scolaire » était avant tout une volonté de questionner les usages plutôt que de bannir le manuel en tant que tel, c’était bien une offensive contre un enseignement traditionnel.
L'auteur ici se questionne sur l'utilité des manuels et sur l'impact positif ou négatif des manuels sur l'évolution pédagogique des élèves. Il met en balance un auteur qui est vraisemblablement contre le manuel scolaire, avec une logique inverse qui s’interroge plus sur la méthode plutôt que sur l'outil.
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Si l’on reste dans la discipline historique, l’analyse des manuels permet aussi la compréhension de l’évolution des programmes et des mutations d’une discipline scolaire. Un travail auquel s’attache depuis quatorze ans l’université de Montpellier, et qui vient de donner lieu à un colloque sur les normes disciplinaires et de la « forme scolaire », selon les termes du sociologue Guy Vincent.
D'après l'auteur le manuel dans sa forme actuelle permet d'évaluer l'évolution de nos sociétés face à certains enseignements. Cela est vrai cependant en passant sur une plateforme numérique cela serait tout aussi possible. L'analyse d'un contenu ne dépend pas de sa forme.
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C’est aussi un produit commercial car, en France, l’édition scolaire est un marché économique de premier plan, représentant 14 % du chiffre d’affaires annuel du secteur.
Cet argument pourrait être qualifié de neutre, mais je le pense être négatif. En effet parler de marché économique, de revenus, de bénéfices [...] pour un objet relatif à l'éducation (secteur qui se veut inestimable) est d'après moi une à portée négative de l'utilisation de ce fait.
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- Mar 2020
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On pointe souvent le fait que les manuels scolaires alourdissent les cartables des élèves. Ils pèsent aussi sur les budgets et ne sont pas simples à renouveler quand les changements de programme scolaire s’accélèrent
Analogie entre le poids physique et le poids financier
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