- Jun 2020
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Et si nous choisissions de jouer notre propre musique avec la gig Economy ? Selon l’auteur, la révolution numérique actuelle a engendré la « gig economy ». Une part de plus en plus importante de travailleurs indépendants( 35 % aux États-Unis, l’auteur ne le source pas) sont payés à la tâche via des plateformes numériques. La problématique est posée sous forme dialectique, la « gig economy », étant soit un nouveau paradigme économique, soit une régression vers un vieux modèle d'économie à la tâche du XIXème siècle mais mondialisé. Il démontre que les principaux effets bénéfiques de la « gig economy », entre autres la compétitivité des entreprises, la liberté des travailleurs sont contrebalancés par l’inadaptabilité du modèle de protection sociale actuel (basé sur un regroupement de travailleurs). Il conclue en affirmant que si les politiques ne prennent pas en compte cette évolution, inévitable selon certains prospectivistes, pour réformer le système de protection sociale, la gig economy ne serait finalement qu’une économie à la tâche mondialisée, qui laisserait les travailleurs dans l’insécurité et l’incertitude, les privant ainsi de tout projet de vie.
Et si, au contraire, l'évolution vers une économie à la tâche mondialisée était évitable ? En effet, le « néo » travailleur indépendant pourrait avoir une conscience de classe et bloquer ainsi cette évolution. L’auteur, dans ses arguments, oublie cet aspect là. Le futur modèle de protection pourrait naître de cette prise de conscience et de luttes car les acquis sociaux ne sont jamais octroyés.1
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Quelles perspectives ?
Enfin , on arrive à la fin de sa démonstration et de la conclusion. L'auteur nous dit que selon les prospectivistes les plus audacieux, le système du salariat disparaitrait ,du fait de cette révolution numérique et sera donc remplacé par des travailleurs indépendants payés à la tâche. Il use d'un argument rhétorique en citant Albert Meige, afin de nous convaincre. La question que je me pose est quid du contrat de travail, que l'on connaît avec ces immenses plateformes d'intermédiation? .Des arguments épistémiques abductifs ( généralisation de travailleurs hyperflexibles,maturité des réseaux sociaux pro,besoin d'agilité des entreprises) sont donnés par l'auteur, pour expliquer cette évolution. Toutefois aucune étude prospesctive n'est citée..L'auteur conclue donc, en réponse à sa question, que si le politique ne fait rien quant aux questions de la protection sociale , la gig economy fera bien un retour vers le passé, vers l'économie à la tâche du XIX ème siècle. J'aurai bien aimé que l'auteur intègre dans sa démonstration, les mouvements sociaux, la conscience de classe, les syndicats. En effet ce slasher ( travailleur indépendant hyperflexible) me fait penser à l'homo oeconomicus des théories économiques, qui n'a rien d'humain. L'actualité, nous montre déjà, avec les chauffeurs d'Uber qui commencent à revendiquer d'autres droits que le simple paiement de la course. Cela pourrait présager un frein à cette évolution.
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Par exemple avec le principe de flexisécurité expérimentée avec succès dans certains pays scandinaves et dans les coopératives d’activité. Mais cette notion séduisante doit être mise à l’épreuve d’un marché mondial en ligne qui ne connaît plus les frontières et qui s’affranchit bien souvent des réglementations locales. Cette insécurisation des actifs est susceptible de générer une insécurité plus globale et de menacer tout le système
L'auteur affirme que même le système de fexisécurité, qui fonctionne bien dans les pays scandinaves, (en gros, une grande flexibilité de la main d’œuvre, les entreprises peuvent licencier et recruter facilement , associée à une grande sécurité de l'emploi) ne pourrait fonctionner au niveau mondial. Il use d'un raisonnement inductif pour dire que la généralisation de la flexisécurité au niveau mondial menacerait tout le système, mais l'argumentation est assez faible
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Le modèle actuel repose sur le salariat massif et s’est construit avec le regroupement des travailleurs et non sur leur dispersion. Il est basé sur le lien subordination du salarié à son employeur. Si ce lien disparaît il faut repenser totalement le modèle de protection.
Raisonnement épistémique déductif , pour qu'un modèle de protection sociale existe il faut un lien de subordination du salarié avec son employeur et un salariat massif avec un regroupement des travailleurs , si ce n'est pas le cas, comme avec la gig economy , alors il faudra réinventer le modèle de protection sociale.
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Enfin, ce grand marché en ligne des compétences tend à faire disparaître la notion de métier au profit de l’employabilité
L'auteur souligne aussi comme autre effet , la disparition de la notion de métier au profit de l’employabilité,Il aurait été intéressant de développer cette distinction.
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Quels sont les principaux effets de cette nouvelle organisation économique ?
Toujours dans le développement de son raisonnement dialectique, il aborde la question des effets de cette gig economy. Nous donne un premier effet positif sur la compétitivité des entreprises en utilisant une argumentation épistémique abductif, les plateformes numériques permettent une réduction des coûts. Ici , j'aurai bien aimé , que l'auteur creuse, un peu plus sur la qualité du service rendu. Nous avons aussi d'importants effets sur la levée d'obstacles réglementaires, admnistratifs, sociaux , fiscaux. Nous avons beaucoup d'exemples d'actualité en France avec Uber, Amazon , les GAFA , en général, qui ne paient pas les impôts en France et qui font du "chantage" à l'emploi au gouvernement et aux régions.
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Quels services propose-t-elle et dans quels domaines ?
poursuite sur 3 paragraphes de sa démonstration dialectique et rhétorique sur ce que propose la gig economy et son champ d'action.L'auteur nous donne des exemples de plateformes numériques existantes telles Task rabbit, Deliveroo, Uber, gengo, Upwork, freelancer, etc.. qui sont des acteurs incontournables de ce nouveau modèle économique mettant face à face des travailleurs indépendants, non payés au mois mais à la prestation, offrant leurs services et des entreprises ou des particuliers prêts à payer ces dits services.
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Qu’est-ce que la gig economy ?
Puisque l'auteur a posé sa problématique sous forme de raisonnement dialectique, la première proposition étant que la gig economy serait un nouveau pardigme économique, il va s'atteler sur quelques paragraphes à définir ce qu'elle est, ce qu'elle propose , son périmètre, et ses conséquences avant de conclure et répondre à sa question. Raisonnement rhétorique et dialectique. Il nous donne déjà un premier point de vue qui laisse présager de sa réponse en disant qu'aujourd'hui la gig economy ressemble plus à une cacophonie qu'à un concert de musique harmonieuse.
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Quoiqu’il advienne, nous allons vers un monde du travail assez incertain avec des évolutions profondes déjà observables mais aussi des questions de fond pas encore résolues. Comme celui du modèle de protection sociale, de son financement mais aussi des conséquences multiples d’une nouvelle division internationale du travail totalement numérisée.
L'auteur nous donne son point de vue au delà de la problématique posée. Ce grand bouleversement lié au numérique entraîne le monde du travail vers plus d'incertitude.
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Au-delà de cette tendance de fond, ce sont de nouveaux modèles économiques et sociaux qui se mettent en place et qui nous rappellent l’économie à la tâche que nous avons déjà connue au XIXe siècle. Alors, retour vers le passé ou changement total de paradigme ?
C'est ici que se pose la question argumentative. L'auteur se demande si cette révolution numérique avec tous les changements sociaux et économiques qui vont avec, est en soi un nouvel équilibre (la gig economy) des forces économiques et sociales au sein de la société ou bien est-ce une régression vers un modèle d'économie à la tâche qui existait déjà au XIX ème siècle,mais qui serait cette fois-ci, généralisé au niveau mondial. . Nous avons donc ici la problématique posée sous forme dialectique. Je peux déjà mettre pro puisque la conclusion nous le confirmera.
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Le numérique n’en finit pas de bouleverser l’économie et la société. On le dit souvent, le modèle du salariat, hérité des précédentes révolutions industrielles et des luttes sociales du XXe siècle est en profonde mutation sous l’effet de la révolution numérique. Aux États-Unis, déjà plus d’un tiers des actifs (35 %) ont adopté ce statut.
L'auteur nous dit que la révolution numérique est en train de transformer la société et l'économie en profondeur et qu'il existerait une relation causale entre cette révolution et la mutation en cours du modèle salarial.Il donne pour preuve un pourcentage, non sourcé, de cette transformation du modèle du salariat aux Etats-Unis. Nous avons , un argument de nature épistémique abductif et un autre sous forme de rhétorique en donnant le pourcentage de 35% des actifs.
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