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  1. May 2025
    1. Document de Briefing : Analyse des Auditions sur l'Organisation du Système de Santé

      Date :2025

      Objet : Synthèse des points clés des auditions de l'Ordre et des syndicats de médecins sur l'organisation du système de santé, axée sur l'accès aux soins et la démographie médicale.

      Source : Extraits de la table ronde avec l'Ordre et les syndicats des médecins sur l’organisation du système de santé.

      Résumé Exécutif :

      • Les auditions rĂ©vèlent une convergence de vues entre l'Ordre et les syndicats de mĂ©decins concernant le constat critique de la situation actuelle du système de santĂ© français, en particulier l'accès aux soins et les difficultĂ©s dĂ©mographiques.

      Tous les intervenants soulignent l'urgence de trouver des solutions, tout en mettant en garde contre la précipitation et les mesures coercitives.

      Les thèmes centraux incluent le manque cruel de données démographiques précises, la transformation de la pratique médicale due au vieillissement de la population et à la multimorbidité, l'iniquité territoriale, la nécessité de collaborateurs médicaux (assistants et infirmières), et l'importance d'une approche territoriale coordonnée et incitative plutôt que coercitive.

      La formation des jeunes médecins, l'intégration des retraités et la régulation de certaines activités (comme la médecine esthétique) sont également identifiées comme des leviers essentiels.

      Points Clés et Analyses :

      Constat Démographique et Accès aux Soins :

      • Un accord gĂ©nĂ©ral sur l'Ă©norme prĂ©occupation concernant l'accès aux soins.
      • Le problème dĂ©mographique a Ă©tĂ© alertĂ© dès 2010, mais sans rĂ©action suffisante des Ă©lus et tutelles.
      • MalgrĂ© l'augmentation du nombre d'Ă©tudiants (4000 par an prĂ©vus), les effets positifs sur la dĂ©mographie mĂ©dicale ne se feront sentir que dans 5 ans minimum, voire une douzaine d'annĂ©es pour un impact significatif.
      • Le numĂ©rus clausus (annĂ©es 1980-2000) est largement identifiĂ© comme la cause principale de la pĂ©nurie actuelle. "nous sommes en grande difficultĂ© c'est une rĂ©alitĂ©", "ça fait 40 ans que ça dure avec un numĂ©rus clausus qui a Ă©tĂ© extrĂŞmement dur".
      • Il y a un manque crucial de donnĂ©es dĂ©mographiques prĂ©cises et fiables sur le nombre de mĂ©decins par spĂ©cialitĂ©, par type d'exercice (traitant, urgences, soins non programmĂ©s, etc.) et par territoire. Impossible de construire une politique de santĂ© efficace sans savoir de quoi on parle. "comment construire une politique de santĂ© quand on ne sait pas de quoi on parle".
      • Seulement environ 40 000 mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes sur près de 100 000 sont considĂ©rĂ©s comme des "mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes traitants" ayant en charge un nombre significatif de patients (plus de 200 contrats, moyenne 1000-1100). Cela signifie que 60 % de la profession gĂ©nĂ©rale fait autre chose.

      Transformation de l'Exercice Médical et Temps Médical Disponible :

      • Le temps mĂ©dical disponible par mĂ©decin a diminuĂ© : une consultation moyenne prenait plus de temps qu'auparavant (passant de 35 Ă  25 consultations par jour pour un mĂŞme temps de travail dans l'exemple donnĂ©).
      • Cela est dĂ» Ă  deux facteurs principaux :
      • Augmentation du temps administratif (+30% en 10 ans). "le temps administratif qui a augmentĂ© de 30 % en 10 ans".
      • MultimorbiditĂ© et complexitĂ© des patients : vieillissement, maladies chroniques multiples, problèmes psychosociaux. "les patients sont plus compliquĂ©s ils ont un voire deux voire plus maladies chroniques et ils ont des problèmes psychosociaux".
      • La nĂ©cessitĂ© de collaborateurs mĂ©dicaux (assistants mĂ©dicaux, infirmières en pratique avancĂ©e - IPA) est cruciale pour aider les mĂ©decins dans la gestion administrative et la prise en charge des patients complexes/chroniques. L'assistant mĂ©dical permettrait de prendre près de 300 patients supplĂ©mentaires en mĂ©decin traitant et d'augmenter la file active de 120 patients en moyenne.

      Iniquité Territoriale et "Effet Dominos" :

      • L'iniquitĂ© territoriale est une rĂ©alitĂ©, avec 87% des territoires sous-dotĂ©s.
      • Les zones rurales sont particulièrement touchĂ©es par le dĂ©part Ă  la retraite de mĂ©decins plus âgĂ©s, crĂ©ant un "effet dominos" : le dĂ©part d'un mĂ©decin submerge les autres, qui finissent par partir Ă©galement.
      • L'attractivitĂ© des territoires est un facteur majeur : les jeunes mĂ©decins s'installent avec leur conjoint, et la disponibilitĂ© d'emploi et d'infrastructures (crèche, Ă©cole, etc.) pour la famille est primordiale. Le modèle du "patriarcat mĂ©dical est mort".

      Rejet des Mesures Coercitives :

      • Un consensus fort s'exprime contre les mesures coercitives, comme la rĂ©gulation forcĂ©e de l'installation ou le retour des gardes obligatoires.
      • Ces mesures sont considĂ©rĂ©es comme "une mauvaise solution et une solution de facilitĂ©" en pĂ©riode de pĂ©nurie et pourraient avoir des effets inverses, comme le dĂ©part des mĂ©decins Ă  l'Ă©tranger, vers le salariat ou d'autres secteurs d'activitĂ© moins contraignants. "Je crois que c'est un remède qui soit pire que le mal".
      • L'expĂ©rience de pays ayant mis en place de telles mesures (Canada, QuĂ©bec) est citĂ©e comme exemple de leurs limites.
      • Importance de l'Approche Territoriale et Incitative :
      • La solution rĂ©side dans une organisation territoriale des soins, dĂ©finie collectivement et adaptĂ©e aux besoins locaux. "le mot qui a Ă©tĂ© prononcĂ© le plus c'est le mot territoire".
      • Il faut dĂ©velopper une politique de "aller vers" : faciliter le transport des patients vers les zones de soins et permettre aux mĂ©decins d'aller consulter dans les zones sous-dotĂ©es (consultations avancĂ©es, mĂ©dicobus). Les consultations avancĂ©es sont vues comme un dispositif fonctionnel basĂ© sur le volontariat et la responsabilitĂ© collective.
      • La permanence des soins (PDSA) est citĂ©e comme un exemple de responsabilitĂ© collective qui fonctionne (97% du territoire couvert le weekend, 93% en soirĂ©e, avec 40% des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes participants). L'idĂ©e de la rendre obligatoire est vue comme risquant de "casser quelque chose qui est en train petit Ă  petit de s'amĂ©liorer".
      • Il faut une meilleure coordination entre les diffĂ©rents acteurs de santĂ© sur un territoire (hĂ´pitaux publics/privĂ©s, cliniques, mĂ©decins libĂ©raux, agences de santĂ©). Le travail "en silo" est dĂ©lĂ©tère.

      Formation et Attractivité de la Profession :

      • Il est crucial d'augmenter le nombre de terrains de stage en libĂ©ral et en Ă©tablissements privĂ©s pour les Ă©tudiants en mĂ©decine (externes et internes). Cela permettrait de mieux les former aux rĂ©alitĂ©s de l'exercice libĂ©ral et de l'ensemble du système de santĂ©. "les stages de nos Ă©tudiants en libĂ©ral sont indispensables".
      • La rĂ©forme de la première annĂ©e de mĂ©decine (NumĂ©rus Apertus couplĂ©e Ă  la rĂ©forme) est jugĂ©e "extrĂŞmement dĂ©lĂ©taire", ayant conduit Ă  des abandons importants (15-20% après la 2ème annĂ©e) et potentiellement une sĂ©lection de profils moins adaptĂ©s.
      • Les internes sont dans un Ă©tat psychologique "extrĂŞmement altĂ©rĂ©".
      • Il faut simplifier l'exercice mĂ©dical pour le rendre plus attractif (auto-dĂ©clarations d'arrĂŞt de travail, simplification des prescriptions de transport, etc.).
      • La "financiarisation du système de santĂ©" qui oriente l'activitĂ© vers ce qui est le plus facile et lucratif, au dĂ©triment des besoins de la population, est un problème identifiĂ©.

      Mobilisation de Ressources Additionnelles :

      • RĂ©activer la rĂ©serve mĂ©dicale en proposant des stages cliniques annuels et un accès Ă  la formation continue pour les mĂ©decins retraitĂ©s volontaires.
      • CrĂ©er un statut de "mĂ©decin retraitĂ© remplaçant" pour permettre une activitĂ© Ă  temps très partiel sans pĂ©nalitĂ©s financières liĂ©es aux charges de retraite active. L'actuel système incite Ă  travailler Ă  plein temps ou pas du tout en retraite active.

      Coopération avec les Autres Professions de Santé :

      • La coopĂ©ration avec les autres professions de santĂ© est une "Ă©vidence".
      • Elle doit se faire dans le cadre d'un exercice protocolisĂ© et coordonnĂ© par le mĂ©decin, pour garantir la sĂ©curitĂ© des patients et Ă©viter une "perte de chance". "il faut unir tout le monde autour des malades la seule chose qui nous importe c'est l'accès aux soins l'absence de perte de chance".

      Pertinence des Soins et Prévention :

      • La "pertinence des soins" est la "mère des batailles". Elle permet de libĂ©rer du temps mĂ©dical et de gĂ©nĂ©rer des Ă©conomies (environ 30% d'examens seraient non pertinents).
      • La prĂ©vention est insuffisante et doit ĂŞtre dĂ©veloppĂ©e, mĂŞme si ses effets sont Ă  plus long terme. L'exemple du faible taux de vaccination contre la grippe chez les professionnels de santĂ© est citĂ©.
      • RĂ©gulation de la MĂ©decine EsthĂ©tique et Autres ActivitĂ©s Non Essentielles :
      • La fuite de mĂ©decins (gĂ©nĂ©ralistes et spĂ©cialistes comme les dermatologues) vers des "niches" comme la mĂ©decine esthĂ©tique est un problème majeur qui contribue aux difficultĂ©s d'accès aux soins. "c'est une plie pour la profession".
      • Il est nĂ©cessaire d'encadrer la mĂ©decine esthĂ©tique (et potentiellement d'autres activitĂ©s oĂą le niveau de preuve scientifique est faible) pour garantir un Ă©quilibre entre l'activitĂ© "esthĂ©tique" et l'activitĂ© de "mission de soins".
      • Une proposition Ă©voquĂ©e est d'encadrer la "double activitĂ©" en exigeant que la deuxième activitĂ© soit minoritaire par rapport Ă  la spĂ©cialitĂ© principale.
      • L'argument est Ă©galement avancĂ© que l'interdiction totale de la mĂ©decine esthĂ©tique par des mĂ©decins entraĂ®nerait l'essor de praticiens non qualifiĂ©s ("fake injectors"), avec des complications sanitaires Ă  la charge de la sĂ©curitĂ© sociale. Il faut donc trouver un Ă©quilibre.
      • La certification des mĂ©decins dans leurs diffĂ©rentes activitĂ©s est une piste pour aborder cette rĂ©gulation.

      Gestion des Médecins Étrangers :

      • Les mĂ©decins Ă©trangers sont une ressource prĂ©cieuse, mais il est crucial de maintenir des Ă©valuations sĂ©rieuses de leurs compĂ©tences ("supprimer les EVC supprimer les PCC supprimer toutes les critères qui permettent de les Ă©valuer est une mauvaise idĂ©e").

      Propositions Concrètes Évoquées (parmi d'autres) :

      • CrĂ©ation d'un observatoire de la dĂ©mographie en mĂ©decine gĂ©nĂ©rale.
      • Élargissement dans le temps de la mesure protĂ©geant les patients du dĂ©part Ă  la retraite de leur mĂ©decin traitant.
      • DĂ©veloppement massif des assistants mĂ©dicaux et infirmières en pratique avancĂ©e dans les cabinets mĂ©dicaux.
      • DĂ©veloppement des consultations avancĂ©es et mĂ©dicobus dans les zones sous-dotĂ©es.
      • Mise en place d'un statut de mĂ©decin retraitĂ© remplaçant et rĂ©activation de la rĂ©serve mĂ©dicale.
      • DĂ©finition claire des territoires de santĂ© pour l'organisation des soins.
      • IntĂ©gration de la formation Ă  la rĂ©gulation et aux gardes dans le cursus universitaire.
      • Augmentation des lieux de stage en libĂ©ral et privĂ© pour les Ă©tudiants.
      • Assouplissement des carrières et valorisation des acquis de l'expĂ©rience pour les secondes activitĂ©s minoritaires.
      • Encadrement de la mĂ©decine esthĂ©tique et potentiellement d'autres activitĂ©s.
      • DĂ©veloppement des Ă©quipes de soins spĂ©cialisĂ©s sur les territoires.
      • AmĂ©lioration de la pertinence des soins.
      • Renforcement de la prĂ©vention.
      • RĂ©flexion sur la carte hospitalière et la permanence des soins en Ă©tablissement de santĂ©.

      Conclusion :

      • Les auditions confirment la gravitĂ© de la crise d'accès aux soins, largement imputĂ©e aux politiques dĂ©mographiques passĂ©es.

      L'Ordre et les syndicats plaident pour une approche globale, incitative et basée sur la coopération territoriale pour y remédier. Ils soulignent l'importance cruciale d'investir dans les ressources humaines (médecins et collaborateurs) et de simplifier l'exercice pour le rendre plus attractif.

      Le rejet des mesures coercitives est net, au profit de solutions basées sur la responsabilité collective et les incitations.

      La nécessaire régulation de certaines activités médicales non essentielles est également un point de convergence fort.

      Recommandations Potentielles pour la Commission :

      • Appuyer la crĂ©ation d'un observatoire national prĂ©cis de la dĂ©mographie mĂ©dicale par spĂ©cialitĂ© et mode d'exercice.
      • Soutenir les mesures incitatives pour l'installation dans les zones sous-dotĂ©es (aides Ă  l'installation, aides aux conjoints, consultations avancĂ©es, etc.).
      • Promouvoir le dĂ©veloppement des assistants mĂ©dicaux et IPA, et la coopĂ©ration entre professionnels de santĂ©, en veillant Ă  la coordination mĂ©dicale.
      • Explorer les propositions relatives Ă  la mobilisation des mĂ©decins retraitĂ©s et Ă  la simplification de l'exercice.
      • Soutenir l'encadrement de la double activitĂ© mĂ©dicale (notamment la mĂ©decine esthĂ©tique) pour prĂ©server l'activitĂ© de soins essentielle.
      • Veiller Ă  l'amĂ©lioration de la formation initiale et continue des mĂ©decins, y compris l'accès aux stages en libĂ©ral et privĂ©.
      • IntĂ©grer la rĂ©flexion sur la pertinence des soins et la prĂ©vention dans les politiques de santĂ©.
      • ConsidĂ©rer l'approche territoriale comme le socle de l'organisation future du système de santĂ©, en dĂ©finissant clairement les besoins et les ressources Ă  l'Ă©chelle locale.
      • Ce document est une synthèse basĂ©e sur les extraits fournis et ne prĂ©tend pas couvrir l'intĂ©gralitĂ© des dĂ©bats ou des positions des intervenants.
    1. synthèse détaillée des principales idées et des faits les plus importants contenus dans les extraits de l'audition de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, sur les manquements des politiques de protection de l'enfance.

      Briefing Document : Audition de Catherine Vautrin sur les Manquements des Politiques de Protection de l'Enfance

      Source : Extraits de "🔴 Audition de Catherine Vautrin sur les manquements des politiques de protection de l'enfance" (Format audio/vidéo retransmis sur le site de l'Assemblée nationale).

      Date de l'Audition : Indéterminée dans l'extrait, mais la Ministre mentionne être en poste depuis le 24 décembre dernier.

      Intervenants Principaux :

      • Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la SantĂ© et des SolidaritĂ©s
      • Mme la PrĂ©sidente de la Commission
      • Mme la Rapporteure de la Commission d'enquĂŞte
      • Autres dĂ©putĂ©s membres de la Commission

      Contexte : L'audition s'inscrit dans le cadre des travaux d'une commission d'enquĂŞte parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l'enfance en France.

      La Ministre Vautrin, nouvellement nommée (depuis le 24 décembre), est interrogée sur son analyse de la situation actuelle, les blocages existants, les retards dans la publication des décrets et les pistes de réforme envisagées.

      L'audition est retransmise en direct.

      Serment : Catherine Vautrin prête serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, conformément à l'article 6 de l'ordonnance de 1958.

      Synthèse des Thèmes Principaux et Faits Clés :

      Constat Alarmant de la Situation Actuelle :

      • La protection de l'enfance traverse une "crise extrĂŞmement profonde".
      • Près de 397 000 mesures de placement sont suivies par l'Aide Sociale Ă  l'Enfance (ASE).
      • Le nombre d'enfants confiĂ©s Ă  l'ASE augmente de manière importante, notamment les tout-petits, malgrĂ© une baisse significative de la natalitĂ© en France. Le taux de mesures ASE est passĂ© de 16,6 pour 1000 en 1998 Ă  22,9 pour 1000 en 2022.
      • La pression s'est accrue avec l'arrivĂ©e de nombreux mineurs non accompagnĂ©s (MNA), dont 46 200 ont Ă©tĂ© pris en charge en 2023.
      • Un quart des enfants protĂ©gĂ©s sont en situation de handicap, reprĂ©sentant potentiellement 50% des hospitalisations en psychiatrie infantile.
      • La parole des enfants placĂ©s et anciens placĂ©s doit ĂŞtre au cĹ“ur de la conception des politiques.
      • Il existe de nombreuses dĂ©faillances dans le système.

      Articulation Complexe et Hétérogénéité de la Mise en Œuvre :

      • La politique repose sur une articulation entre l'État (ministères de l'enfance, Justice, SantĂ©, Éducation Nationale), les dĂ©partements (responsables de l'ASE et de la solidaritĂ©), et les associations.
      • Les dĂ©partements consacrent près de 10 milliards d'euros Ă  ces politiques.
      • MalgrĂ© ces moyens, la mise en Ĺ“uvre est beaucoup trop hĂ©tĂ©rogène, avec des disparitĂ©s territoriales importantes.
      • Les conditions de placement et de prise en charge ne sont pas toujours adaptĂ©es.
      • Certains juges renoncent Ă  prononcer des placements faute de solutions adaptĂ©es.
      • PrioritĂ©s et Feuille de Route de la Ministre : La Ministre prĂ©sente cinq prioritĂ©s, qu'elle aborde avec "l'humilitĂ© de quelqu'un qui a pris ces dossiers au mois de janvier".

      Elle insiste sur la nécessité d'être ambitieux et réaliste, de définir un plan d'action précis et d'en mesurer les progrès.

      • PrioritĂ© 1 : Fixer des normes et des taux d'encadrement.
      • Les placements reprĂ©sentent 55% des mesures de protection judiciaire.
      • Pouponnières (0-3 ans) : NĂ©cessitĂ© urgente de revoir le dĂ©cret de 1974. Objectif : proposer un dĂ©cret d'ici fin juin 2025 pour fixer les conditions de prise en charge, incluant la notion d'encadrement et la durĂ©e maximale de placement. La pouponnière doit ĂŞtre un lieu temporaire. Proposer une cible initiale de 3 mois, diminuant Ă  6 semaines.
      • Adoption : RĂ©engager une analyse pour redĂ©finir les conditions et critères d'adoption des enfants en pouponnière pour lesquels un retour en famille sĂ©curisĂ© n'est pas possible.
      • Établissements d'accueil collectif : Sujet sensible en raison de la disponibilitĂ© du personnel et des coĂ»ts. Fixer des taux d'encadrement est un objectif, mais nĂ©cessite un plan pluriannuel. Proposer une trajectoire pour la fin du 1er semestre 2025 pour une dĂ©clinaison dans un dĂ©cret et le PLF 2026, avec une mise en Ĺ“uvre sur 5 ans (Ă  partir de 2026).

      • PrioritĂ© 2 : Mise en Ĺ“uvre complète de la loi "Taquet".

      • S'attacher Ă  publier les cinq derniers dĂ©crets manquants pour l'application de la loi.

      • DĂ©cret sur les agrĂ©ments (retrait en cas de violence) : Publication espĂ©rĂ©e pour fin fĂ©vrier 2025.
      • Deux dĂ©crets sur les PMI (Protection Maternelle et Infantile - objectifs nationaux et normes d'effectifs) : Concertation engagĂ©e, publication prĂ©vue pour fin avril 2025.
      • Deux dĂ©crets nĂ©cessitant des dĂ©veloppements informatiques (système d'information agrĂ©ments adoption et base de donnĂ©es agrĂ©ments assistants familiaux/maternels) : DĂ©veloppements en cours. Le premier devrait ĂŞtre publiĂ© en avril 2025, le second annoncĂ© pour novembre 2025, avec une volontĂ© d'accĂ©lĂ©rer si possible.

      • PrioritĂ© 3 : Mieux contrĂ´ler les Ă©tablissements et partager l'information.

      • Envisager une circulaire pour mieux organiser le lien territorial entre les services de l'État et du Ministère de l'IntĂ©rieur, potentiellement avec un rĂ©fĂ©rent ASE dans les prĂ©fectures.

      • Organiser la communication entre dĂ©partements d'origine et d'accueil en cas de placement dans un autre dĂ©partement.

      • PrioritĂ© 4 : RĂ©forme des systèmes d'information.

      • S'appuyer sur les recommandations du rapport Sichel.

      • Converger vers des systèmes d'information rĂ©formĂ©s (dossier numĂ©rique partagĂ© expĂ©rimentĂ©).
      • NĂ©cessitĂ© de disposer de donnĂ©es en temps rĂ©el pour piloter les politiques.
      • AccĂ©lĂ©rer le dĂ©ploiement des ComitĂ©s DĂ©partementaux de la Protection de l'Enfance (CDPE), coordonnĂ©s par le PrĂ©sident du DĂ©partement et le PrĂ©fet, rassemblant divers acteurs (ASE, PMI, Justice, Éducation Nationale, ARS, organismes de sĂ©curitĂ© sociale). Un bilan est demandĂ© pour octobre 2025 en vue d'une gĂ©nĂ©ralisation en 2026 si les rĂ©sultats sont concluants.

      • PrioritĂ© 5 : SantĂ©, notamment santĂ© mentale des enfants protĂ©gĂ©s.

      • Souhait d'une Ă©valuation psychologique systĂ©matique Ă  l'entrĂ©e dans le dispositif ASE.

      • Lancement d'un appel Ă  projet dans cinq dĂ©partements dès ce semestre pour travailler sur ce sujet (difficultĂ© de disponibilitĂ© des pĂ©dopsychiatres).
      • GĂ©nĂ©raliser les expĂ©rimentations rĂ©ussies "SantĂ© protĂ©gĂ©e" et "Pegase" dès 2026 pour un rĂ©el parcours de soins coordonnĂ©s.
      • Soutenir la gĂ©nĂ©ralisation des unitĂ©s d'accueil pĂ©diatrique des enfants en danger (UAPED) : 139 existantes, 25 nouvelles prĂ©vues en 2025, avec 4 millions dĂ©diĂ©s. Renforcer les 20 territoires les plus denses.
      • Soutenir des projets innovants comme le Centre d'appui Ă  l'enfance.
      • AmĂ©liorer les pratiques dès 2025 grâce aux conclusions d'une Ă©valuation globale par la Haute AutoritĂ© de SantĂ©.
      • Crise des Professionnels :
      • Le secteur connaĂ®t une crise d'attractivitĂ© et de fidĂ©lisation.
      • 129 100 professionnels sont engagĂ©s, mais le nombre de mesures a augmentĂ© de 40% entre 1998 et 2022.
      • NĂ©cessitĂ© d'un enjeu de formation : faciliter l'accès aux carrières sociales et mĂ©dico-sociales (formation initiale, VAE simplifiĂ©e).
      • Envisager une Ă©volution de la loi pour autoriser le cumul du mĂ©tier d'assistant familial avec une autre activitĂ© professionnelle. Ce sujet, souvent remontĂ©, est jugĂ© important pour l'attractivitĂ©.
      • Corollaire : trouver des solutions pour le droit au rĂ©pit pour les familles d'accueil.
      • Vers une Refondation : PrĂ©vention, Accompagnement et Parcours de Vie :
      • Engager une vĂ©ritable refondation pour intensifier les efforts en prĂ©vention et soutien aux familles.
      • La meilleure protection passe par la crĂ©ation de conditions d'une parentalitĂ© protectrice pour Ă©viter les placements.
      • DĂ©velopper une stratĂ©gie de soutien Ă  la parentalitĂ© portĂ©e par le ministère (diffusion avant la fin du semestre).
      • Transformer l'offre de prise en charge pour garantir l'effectivitĂ© des mesures et Ă©viter les ruptures de parcours.
      • Favoriser le placement dans la famille Ă©largie ou chez des tiers de confiance, en prĂ©voyant des dispositions rĂ©glementaires pour la vĂ©rification de leur honorabilitĂ© (lacune actuelle).
      • Favoriser l'adoption chaque fois que possible, en travaillant avec la Justice (accord avec le Garde des Sceaux). Approche conjointe souhaitable entre magistrats, professionnels et dĂ©partements.
      • Trouver des solutions adaptĂ©es pour les enfants en double vulnĂ©rabilitĂ© (handicap par exemple) en mobilisant l'ensemble du ministère et en dĂ©veloppant l'accueil familial et thĂ©rapeutique.
      • Garantir un accès rĂ©el Ă  la santĂ© et Ă  l'Ă©ducation pour chaque enfant (gĂ©nĂ©ralisation des parcours de soins coordonnĂ©s, prise en compte des spĂ©cificitĂ©s des enfants placĂ©s/protĂ©gĂ©s Ă  l'Ă©cole).
      • Mieux organiser l'accès aux Ă©tudes supĂ©rieures, Ă  l'insertion, Ă  l'autonomie et Ă  l'emploi (mentorat, parrainage, travail avec France Travail).
      • CoopĂ©ration et Moyens Financiers :
      • La refondation repose sur une coopĂ©ration pĂ©rennisĂ©e avec les dĂ©partements.
      • La protection de l'enfance est le deuxième poste de dĂ©penses sociales pour les dĂ©partements.
      • Un nouveau cadre de contractualisation orientĂ© sur la prĂ©vention sera un levier essentiel.
      • Outils de coordination : montĂ©e en puissance du GIP enfance protĂ©gĂ©e, crĂ©ation du Haut Conseil Ă  l'Enfance.
      • Budget 2025 :Augmentation pĂ©rennisĂ©e des crĂ©dits pour les MNA : passage de 70 Ă  100 millions d'euros (2023-2024) maintenus en 2025.
      • StratĂ©gie nationale de protection de l'enfance contractualisĂ©e avec les dĂ©partements : moyens consolidĂ©s Ă  hauteur de 120 millions d'euros.
      • Lutte contre la prostitution des mineurs : budget pĂ©rennisĂ©, maintien de 6 millions d'euros dĂ©bloquĂ©s en 2024.
      • La Ministre se dit prĂŞte Ă  aller plus loin.
      • Vision et Engagement :
      • La protection de l'enfance est un enjeu de sociĂ©tĂ© qui nous concerne tous.
      • L'engagement est de donner Ă  chacun de ces enfants les moyens de sa rĂ©ussite.
      • La Ministre s'engage avec humilitĂ© et dĂ©termination Ă  avancer prĂ©cisĂ©ment pour mesurer les points de progrès.

      Échanges et Précisions Post-Exposé Liminaire :

      • Rapporteure :
      • Souligne le caractère Ă©motionnellement impactant des auditions.
      • Partage l'idĂ©e de refondation et salue les engagements pris.
      • Revient sur le sujet de la prime SĂ©gur : inĂ©galitĂ©s de traitement entre dĂ©partements et associations, crĂ©ant des difficultĂ©s d'attractivitĂ©. Pour elle, c'est une erreur profonde liĂ©e Ă  la dĂ©centralisation de 1983 qui a sĂ©parĂ© santĂ© et social. La situation actuelle peut mener Ă  des dĂ©ficits pour les associations.
      • Insiste sur le manque criant de donnĂ©es (Data) : "pas de Data, pas de visibilitĂ©", pas de prospective, pas de recherche longitudinale.
      • DĂ©crit la situation des professionnels qui "cherchent que des places" faute de temps pour ĂŞtre auprès des enfants.
      • RĂ©affirme la nĂ©cessitĂ© de normes et de socles nationaux pour garantir un traitement Ă©quitable des enfants sur tout le territoire.
      • Met en avant la responsabilitĂ© de l'État pour ne pas avoir bougĂ© sur les normes et la revalorisation des mĂ©tiers.
      • Souligne que la France est le premier pays d'Europe Ă  placer le plus d'enfants en institution, jugeant cela "inacceptable".
      • Critique le manque de coordination interministĂ©rielle et la nĂ©cessitĂ© d'un "pilote dans l'avion".
      • Évoque le manque de formation, notamment chez les juges et les mĂ©decins, aux besoins fondamentaux de l'enfant et aux psychotraumas graves. La vision doit ĂŞtre "360°".

      Réponse de la Ministre aux points de la Rapporteure :

      • ReconnaĂ®t que la mise en place de la prime SĂ©gur a Ă©tĂ© compliquĂ©e par un pĂ©rimètre mal dĂ©fini.

      • Indique travailler activement avec les dĂ©partements pour "solder le sujet SĂ©gur", potentiellement via une confĂ©rence des financeurs dĂ©but mars.

      • Partage la prĂ©occupation sur les assistants familiaux et l'importance du droit au rĂ©pit.

      • Confirme que le sujet de la Data est majeur et urgent.

      L'expérimentation Caisse des dépôts est intéressante.

      Le suivi doit être interministériel.

      Elle s'engage Ă  sortir de cette situation.

      • ReconnaĂ®t que la place de premier pays d'Europe pour le placement institutionnel est indĂ©sirable.

      • S'engage Ă  avancer prĂ©cisĂ©ment avec des plans et des suivis pour mesurer les points de progrès.

      • Admet que le manque de normes est liĂ© Ă  l'histoire du secteur en France et n'a pas Ă©tĂ© suffisamment pris en compte lors de la dĂ©centralisation. Un siècle après, il est temps d'y remĂ©dier.

      • Souligne le paradoxe entre la prĂ©occupation dĂ©mographique et l'incapacitĂ© Ă  bien accompagner les enfants protĂ©gĂ©s. Questions des DĂ©putĂ©s et RĂ©ponses de la Ministre :

      • Évaluation des politiques publiques : La Ministre reconnaĂ®t un "empilement des dispositifs" et un manque d'Ă©valuation.

      Le rapport de la commission sera une bonne évaluation. Elle propose un plan d'action pour mesurer les résultats.

      • Haut Commissariat Ă  l'Enfance : Le dĂ©cret est sorti le 10 fĂ©vrier. Nomination attendue "dans les semaines qui viennent" (1-2 semaines).

      La Ministre prépare une feuille de route et souhaite garder la responsabilité directe de l'ASE, confiant d'autres sujets au Haut Commissaire (prévention des violences, adoption, parentalité, écrans, petite enfance...).

      • Financement : La Ministre rĂ©affirme les budgets annoncĂ©s (MNA, stratĂ©gie nationale). Un dĂ©putĂ© s'inquiète des besoins de financement par l'État.

      • DĂ©scolarisation et suivi : Évoque le dispositif "scolaritĂ© protĂ©gĂ©e" et la nĂ©cessitĂ© d'aller plus loin (taux de redoublement Ă©levĂ©s, enfants "Ninies").

      • Prostitution des mineurs :

      La Ministre confirme que c'est un enjeu prioritaire (estimations de 6 Ă  10 000 mineurs victimes).

      Réaffirme le budget dédié (6 millions) et la nécessité de pilotages locaux.

      • Administrateurs ad hoc : La Ministre renvoie ce sujet au Ministère de la Justice.

      • ContrĂ´le des Ă©tablissements : L'instruction ministĂ©rielle vise Ă  renforcer les contrĂ´les.

      La Ministre souhaite un travail départemental entre services de l'État et du département, sous l'accompagnement du Préfet.

      La situation actuelle est un contrôle par les deux instances, qui mérite "probablement d'être revisitée".

      • Travailleurs sociaux dans les Ă©coles :

      La Ministre évoque la présence d'AESH (qui sont des travailleurs sociaux affectés aux enfants handicapés, pas spécifiquement ASE) comme exemple de personnels autres que les enseignants dans les écoles. Une députée (Mme Adisad) rectifie en précisant que les AESH n'ont pas le statut de travailleur social et n'ont pas accès aux dossiers ou réunions pédagogiques des enfants qu'ils accompagnent.

      Une autre députée (Mme Mesmer) suggère la présence de travailleurs sociaux dans les académies ou écoles pour faire le lien entre Éducation Nationale et départements.

      La Ministre semble ouverte à l'idée et évoque les expérimentations menées.

      • Propos de M. PoirĂ© (PrĂ©sident de dĂ©partement) sur la priorisation des 0-5 ans : Une dĂ©putĂ©e (Mme Mesmer) qualifie ces propos de "scandaleux et dangereux" et interroge la Ministre sur sa rĂ©ponse Ă  ce dĂ©sengagement et si elle assume la "suffocation voire la liquidation" du service public de l'enfance.

      La Ministre répond que "les enfants, quels qu'ils soient, quel que soit leur âge, ce sont des enfants" et qu'ils méritent d'être accompagnés et aidés à se reconstruire.

      Elle travaille avec les départements pour apporter des réponses concrètes et assurer le suivi.

      • Budget insuffisant et sanction : Plusieurs dĂ©putĂ©s soulignent l'insuffisance des budgets et l'asphyxie des associations.

      Mme Adisad insiste sur l'absence de sanction en cas de manquement des départements et interroge la Ministre sur les moyens de faire respecter la loi partout et de rétablir l'égalité de traitement.

      Elle cite l'exemple de départements refusant d'accueillir des MNA.

      La Ministre répond que sa responsabilité est de travailler avec les départements pour une politique répondant aux besoins de chaque enfant et assurer l'égalité de traitement.

      Elle mentionne le rôle du Préfet pour regarder et contrôler. Elle précise que la contractualisation avec les départements, dans le cadre d'une politique décentralisée, est un sujet "qui mérite d'être regardé".

      • Sans-abrisme des enfants et hĂ©bergement hĂ´telier :

      Mme Adisad évoque le sans-abrisme de 3000 enfants et le recours à l'hébergement hôtelier.

      Elle demande comment la Ministre compte agir, obtenir des moyens pour ouvrir des places et assurer la coordination interministérielle (Logement, Éducation, Santé, Justice...).

      La Ministre renvoie les politiques de logement au ministère concerné, tout en reconnaissant la nécessité de travailler ensemble en interministériel.

      • IneffectivitĂ© des mesures faute de moyens/places : Une dĂ©putĂ©e (Mme Panonacle) dresse un tableau sombre (mesures non exĂ©cutĂ©es, ASE "rĂ©ceptacle" des autres dysfonctionnements, diminution des assistants familiaux, recours Ă  l'intĂ©rim coĂ»teux) et demande des mesures concrètes et un calendrier.

      La Ministre renvoie à son propos liminaire qui, selon elle, a présenté une feuille de route précise avec des dates.

      • AttractivitĂ© du mĂ©tier d'assistant familial et cumul d'activitĂ© : Mme Collin Esterley Ă©voque la diminution des assistants familiaux et la PPL sĂ©natoriale sur le cumul d'activitĂ©.

      Elle interroge sur les limites de ce cumul et les autres mesures d'attractivité.

      La Ministre juge intéressant le cumul si l'activité professionnelle a lieu pendant le temps scolaire de l'enfant, permettant de concilier vie professionnelle et rôle familial.

      Les autres pistes sont la reconnaissance (diplôme) et le droit au répit.

      • Sorties de l'ASE et Contrats Jeunes Majeurs : Mme Adisad critique les "odieux" contrats jeunes majeurs qui ne rĂ©pondent pas aux attentes.

      Elle insiste sur la nécessité d'un "attachement" pour ces enfants, d'un adulte de référence ("compter pour lui et pouvoir compter sur lui").

      Elle demande si la Ministre va faire cette "révolution". La Ministre reconnaît que les contrats jeunes majeurs ne sont pas satisfaisants.

      Elle partage la notion de confiance et d'affection essentielle.

      Dans un monde idéal, chaque enfant devrait avoir un référent dès le plus tôt possible.

      Elle reconnaît ne pas avoir de solution toute faite mais que c'est une cause nationale qui dépasse l'État et les départements.

      Les mentorats et parrainages sont des pistes.

      • Sanction des manquements : Mme Mesmer rĂ©insiste sur la nĂ©cessitĂ© de sanctions pour faire respecter la loi, critiquant l'absence de consĂ©quences pour les dĂ©partements ne respectant pas leurs obligations (MNA, propos de M. PoirĂ©).

      La Ministre réaffirme travailler avec les départements et que l'égalité de traitement est une responsabilité de l'État.

      Elle mentionne les signalements de la Défenseure des droits (dont 5 qu'elle va instruire, dont un en Loire Atlantique), indiquant qu'ils méritent d'être étudiés et donner lieu à des sanctions si nécessaire, en lien avec la Justice.

      Conclusion de la Rapporteure :

      • Souligne l'urgence de la situation ("le temps de l'enfant n'est pas le temps de l'adulte").
      • Exprime l'espoir que la commission permette de "regarder pour devant" et de trouver des solutions partagĂ©es.
      • RĂ©affirme la nĂ©cessitĂ© de sanctions pour les situations "inacceptables".
      • Met en lumière le constat partagĂ© sur les dysfonctionnements dans l'Éducation Nationale (manque de chiffres, manque de donnĂ©es).
      • Valorise les "belles expĂ©riences" existantes dans certains dĂ©partements ou acadĂ©mies (travailleurs sociaux, protocoles Éducation Nationale/DĂ©partement) qui devraient ĂŞtre gĂ©nĂ©ralisĂ©es via des "socles nationaux interministĂ©riels".
      • Rappelle la succession rapide de ministres/secrĂ©taires d'État Ă  l'enfance depuis 2022, soulignant un manque de suivi malgrĂ© l'annonce d'une "prioritĂ© nationale".
      • Affirme que la protection de l'enfance est "un impensĂ© des politiques publiques".
      • Souhaite que le rapport fasse de nombreuses propositions partagĂ©es pour que l'ensemble des parlementaires puisse les porter.
      • Souligne le rĂ´le central des associations qui accueillent les enfants.
      • Remercie l'ensemble des participants Ă  l'audition et ceux qui ont contribuĂ©.
      • Conclusion de la PrĂ©sidente :
      • Remercie la Ministre pour sa participation, clĂ´turant le cycle d'auditions.
      • Remercie les tĂ©moins, anciens enfants placĂ©s, professionnels et dĂ©putĂ©s.
      • Souligne que, malgrĂ© des visions parfois diffĂ©rentes de la commission, l'essentiel est de s'entendre sur la nĂ©cessitĂ© d'agir et que cette commission est un dĂ©but, pas une fin.

      Points Forts et Idées Clés à Retenir :

      • Reconnaissance unanime d'une crise profonde du système de protection de l'enfance en France.

      • Augmentation continue du nombre d'enfants pris en charge, notamment les plus jeunes et les MNA.

      • DisparitĂ©s territoriales importantes dans la prise en charge et le manque de solutions adaptĂ©es.

      • Manque criant de normes et de donnĂ©es pour piloter efficacement les politiques.

      • Crise d'attractivitĂ© et de fidĂ©lisation des professionnels, liĂ©e notamment aux inĂ©galitĂ©s de traitement (prime SĂ©gur) et au manque de reconnaissance/rĂ©pit.

      • Retard important dans la publication des dĂ©crets d'application de la loi Taquet.

      • VolontĂ© affichĂ©e par la Ministre d'engager une refondation axĂ©e sur 5 prioritĂ©s (normes/encadrement, loi Taquet, contrĂ´le/partage d'info, systèmes d'information, santĂ©/santĂ© mentale).

      • Accent mis sur le renforcement de la prĂ©vention et du soutien Ă  la parentalitĂ© pour Ă©viter les placements.

      • Intention de favoriser l'accueil familial (famille Ă©largie, tiers de confiance, assistants familiaux) et l'adoption.

      • NĂ©cessitĂ© de coordination interministĂ©rielle et de coopĂ©ration renforcĂ©e avec les dĂ©partements.

      • Budgets dĂ©diĂ©s annoncĂ©s pour les MNA, la stratĂ©gie nationale et la lutte contre la prostitution des mineurs.

      • Constat partagĂ© sur le besoin crucial de rĂ©tablir l'Ă©galitĂ© de traitement pour tous les enfants protĂ©gĂ©s sur le territoire.

      • La question des sorties de l'ASE et la nĂ©cessitĂ© d'un adulte rĂ©fĂ©rent stable pour les jeunes majeurs est soulevĂ©e comme un enjeu majeur et une "cause nationale".

      • Le rĂ´le de l'État pour faire respecter la loi par les dĂ©partements et Ă©ventuellement prĂ©voir des sanctions est un point de tension rĂ©current dans les Ă©changes.

      • Mise en avant de l'importance de la parole des enfants et anciens placĂ©s.

      Prochaines Étapes Mentionnées :

      • Publication des dĂ©crets manquants pour la loi Taquet (Ă©talĂ©es de fin fĂ©vrier Ă  novembre 2025).

      • ConfĂ©rence des financeurs avec les dĂ©partements sur le sujet SĂ©gur (dĂ©but mars).

      • Lancement d'un appel Ă  projet santĂ© mentale dans 5 dĂ©partements (ce semestre).

      • Proposition d'un dĂ©cret sur les pouponnières (fin juin 2025).

      • Proposition d'une trajectoire pour les taux d'encadrement en Ă©tablissements (fin 1er semestre 2025) pour une dĂ©clinaison en PLF 2026 et un plan Ă  5 ans.

      • Nomination du Haut Commissaire Ă  l'Enfance (dans 1-2 semaines).

      • Bilan des CDPE (octobre 2025) en vue d'une gĂ©nĂ©ralisation (2026).

      • GĂ©nĂ©ralisation des expĂ©rimentations santĂ© "SantĂ© protĂ©gĂ©e" et "Pegase" (2026).

      • GĂ©nĂ©ralisation des UAPED (2025).

      • Diffusion de la stratĂ©gie de soutien Ă  la parentalitĂ© (avant fin semestre).

      • PrĂ©sentation du rapport de la commission d'enquĂŞte (dĂ©but avril, selon la Rapporteure dans un autre passage non inclus dans cet extrait).

      • Ce briefing rĂ©sume les points essentiels abordĂ©s lors de cette audition, offrant une vue d'ensemble des dĂ©fis, des constats et des premières pistes de travail envisagĂ©es par la Ministre en charge de la protection de l'enfance.