- Dec 2021
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qu'il n'est pas zéro / qu'il est différent de zéro
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- Apr 2020
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“Ces mythes sont fondés sur un effet de dévoilement très satisfaisant pour l’esprit, un sentiment proche de ce que nous ressentons lorsque nous découvrons la solution d’une énigme (…) celui qui fait sien le mythe du complot a le sentiment d‘en savoir davantage que le quidam et d’être donc moins naïf que lui”, poursuit-il.
Deuxième argument : les fausses informations auraient un pouvoir de persuasion plus important que les vraies parce qu'elles flattent l'ego de celui qui les croit.
Il utilise là encore l'analogie en comparant la satisfaction de résoudre une énigme à celle d'expliquer la marche du monde par une thèse conspirationniste.
C'est à priori un argument d'ordre épistémique mais qui n'est pas ici étayé par des références. On supposera que cela tient au format court de l'article et que dans son ouvrage dont cet extrait est tiré l'auteur prends le temps de détailler ce mécanisme. Pour étayer cette supposition, une rapide recherche documentaire sur le sujet permet de trouver quelques études comme celle-ci qui le corroborent ainsi que de nombreux articles de sciences humaines qui renvoient ... à l'ouvrage de G. Bronner qui semble faire référence en la matière.
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“Si je peux prouver qu’il existe des chevaux, je ne peux pas prouver qu’il n’existe pas de licornes”, résume de façon absurde et pertinente Gérald Bronner. Or, cela s’applique exactement de la même manière à l’ensemble des théories du complot
L'auteur amène une première raison d'ordre épistémique à la nécessité de réguler les fausses informations ou de mieux armer les gens pour les recevoir : elles sont difficilement réfutables puisqu'on ne peut pas scientifiquement prouver l'inexistence d'un fait ou d'un concept.
L'exemple de la licorne, facilement compréhensible permet d'amener le lecteur à faire le parallèle avec d'autres théories du complot dont les tenants ont souvent tendance à renverser la charge de la preuve.
C'est donc une analogie pertinente et à mon sens c'est aussi un argument réthorique qui joue légèrement sur l'amusement du lecteur pour susciter son attention et son adhésion. Ma lecture de ce procédé est renforcée par la précision de l'auteur qui qualifie lui-même sa remarque d'"absurde et pertinente".
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La rationalité objective relève de la démarche scientifique et se base sur la construction du savoir par la preuve. La rationalité subjective est du ressort de la croyance. Les croyances ont leur logique propre qu’il convient de décrypter et d’analyser mais ne relèvent aucunement d’une démarche irrationnelle. “Chaque individu a ses raisons de croire. De ces dernières, s’échafaude un système de croyance qui pose l’individu dans une situation souvent valorisante et réconfortante pour lui-même”, développe Gérald Bronner. Cela explique la méfiance qui s’installe à l’égard de la science notamment. Malgré les progrès indéniables dans toutes les disciplines et l’amélioration considérable qu’elle apporte concernant nos conditions de vie, la méfiance et la défiance s’installent. Il est toujours plus facile de croire que d’acquérir un savoir basé sur des preuves. En cela, les fausses informations (notamment en matière de santé) marquent bien souvent l’opinion de façon très profonde.
Cet argument prends la suite du précédent pour renforcer l’idée que les croyances l’emportent sur le raisonnement scientifique pour des raisons psychologiques, parce que l’esprit humain est biaisé en faveur des premières.
On peut noter la structure du raisonnement logique :
Prémisse 1: la rationalité objective (= science) se base sur des preuves neutres et demande une démarche active de construction de savoir
Prémisse 2: la rationalité subjective (=croyance) trie les informations en fonction de ce qui est le plus satisfaisant a croire
Conclusion : il est plus facile et spontané de croire que de savoir
Ce raisonnement lui permet d’expliquer le paradoxe entre les bénéfices factuels des progrès scientifiques et la méfiance croissante que ces progrès suscitent.
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Vers une régulation nécessaire du marché de l’info ?
On trouve ici la question principale à laquelle répond cet article : Face à la prolifération des fake news faut-il agir, et si oui comment?
La première partie de la question est presque réthorique, après l'argumentation qui vient d'être faite la réponse "oui" s'impose d'elle-même, il faut agir.
La deuxième partie de cette question est introduite 3 lignes plus bas par un "Que faire?" qui permet à l'auteur d'apporter ses deux propositions.
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Que faire ? “Ouvrir un chapitre sur la régulation du marché de l’information, en concertation avec les pouvoirs politiques et les grands acteurs du net. Cela consiste à s’intéresser à la question de la visibilité des contenus” analyse-t- il. Est-il normal que certains mots-clefs renvoient prioritairement à des sites contraires à l’orthodoxie scientifique ? Les GAFA** en concertation avec les politiques ont assurément un rôle à jouer à ce sujet. “L’autre aspect, au moins aussi important, est l’éducation. Il faut se saisir de cette révolution du marché de l’information pour opérer une révolution pédagogique et offrir aux apprenants toutes les occasions pour qu’ils puissent comprendre non seulement le contenu – de la connaissance – mais aussi les raisons pour lesquelles ce contenu leur résiste”, conclut-il. L’urgence est réelle
Ce paragraphe présente la thèse de l'auteur qui est la suivante : On ne doit pas rester inactif face à la prolifération des fausses informations : il faut réguler la visibilité des contenus et promouvoir l'éducation aux médias et à la pensée critique.
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Que faire ?
Prolongement de la question argumentative qui permet à l'auteur d'amener sa thèse complète : oui il faut réguler le marché de l'information, mais aussi éduquer.
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Ne rien faire contre les fake news, c’est laisser la porte grande ouverte au marché totalement dérégulé de l’information “où règne la loi du plus fort”, poursuit le sociologue. Les plus forts étant ceux qui font “le plus de bruit” à faire valoir leurs points de vue, en particulier sur Internet.
Il expose la réponse à laquelle il s'oppose "ne rien faire contre les fake news" pour la disqualifier immédiatement.
Il utilise pour ça un argument réthorique du domaine de l'ethos. Ne rien faire c'est cautionner le statu quo qui est "la loi du plus fort", une position communément admise comme moralement indéfendable.
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