- Mar 2025
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Voici un sommaire de la vidéo "La montagne en 2050, l’après ski ?" avec des estimations de timestamps basées sur le déroulement de la conférence :
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[0:00 - 0:10] Introduction par Hélène Billong Grandand (Les Shifters Lyon) : Présentation d'Hélène Billong Grandand et du groupe local des Shifters Lyon. Elle explique que les Shifters sont liés au Shift Project, un think tank travaillant sur la décarbonation de l'économie, présidé par Jean-Marc Jancovici. Les Shifters sont une association de bénévoles qui collaborent avec le Shift Project, informent, s'informent, débattent et sensibilisent sur la transition énergétique. La conférence du jour porte sur la montagne en 2050 et la question de l'après-ski.
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[0:10 - 0:20] Présentation des intervenants et du sujet : Hélène annonce les intervenants : Guillaume Desmurs sur l'histoire du développement économique de la montagne, Fiona Mille sur les enjeux de transition en montagne, et Guillaume Desru, maire de Bourg Saint-Maurice, avec un exemple concret. Le choix du sujet est motivé par l'absence de conférence sur ce thème à Lyon, la saison hivernale, et le travail du Shift Project sur la résilience des territoires de montagne.
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[0:20 - 0:25] Quelques chiffres clés sur la montagne (Shift Project) : Présentation de quelques chiffres issus du travail du Shift Project : 31% du stock national carbone de la forêt en zone montagne, 30% de l'offre d'hébergement touristique national en montagne, 75% des exploitations agricoles spécialisées dans l'élevage en montagne (dont 50% bovin). L'empreinte carbone du tourisme en montagne est majoritairement liée au transport des touristes.
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[0:25 - 0:30] Regards de pratiquants de la montagne (vidéos de témoignages de shifters) : Hélène introduit une série de témoignages vidéo de shifters lyonnais partageant leur expérience et leur pratique de la montagne.
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[0:30 - 0:35] Témoignage d'Éric (52 ans, Culoz) : Éric raconte ses différentes découvertes de la montagne : les grandes stations de ski en famille, la simplicité de la montagne en Pologne, et la montagne découverte avec ses enfants (bonhommes de neige, luge). Il apprécie désormais la montagne à travers les raquettes, le ski, la baignade dans les lacs, la randonnée et le vélo.
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[0:35 - 0:38] Témoignage de Louise (9 ans, Chambéry) : Louise décrit la montagne avec sa végétation, ses prairies et ses forêts. Elle apprécie les activités hivernales (ski alpin, ski de fond, luge, raquettes) et estivales (randonnée, course à pied, vélo) en famille et avec ses amis.
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[0:38 - 0:42] Témoignage d'Arnaud (37 ans, Chambéry) : Arnaud a découvert la montagne l'hiver en skiant en famille à La Plagne. Il a appris le ski avec l'ESF et le ski de fond à l'école. Il décrit la montagne hivernale comme hostile mais d'une grande beauté et un terrain de jeu naturel. Sa pratique a évolué vers le ski de randonnée, moins gourmand en infrastructures, tout en continuant le ski de piste et le ski de fond nocturne.
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[0:42 - 0:47] Témoignage de Frédéric (54 ans, Lyon) : Frédéric a découvert le ski à 6 ans en Haute-Maurienne. Il a continué à skier jeune adulte avec l'UCPA, découvrant différentes stations et le ski hors-piste (Grands Montets, Vallée Blanche). Habitant à Lyon, il pratique plus souvent la montagne, été comme hiver, et s'interroge sur l'impact de sa pratique sur l'environnement.
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[0:47 - 0:50] Transition vers l'intervention de Guillaume Desmurs : Hélène commente les témoignages et souligne que beaucoup de Lyonnais pratiquent la montagne sans y vivre. Elle évoque les problèmes de trafic pour se rendre en station le samedi et introduit Guillaume Desmurs, venu d'Annecy, pour parler de l'histoire des stations de ski.
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[0:50 - 1:25] Intervention de Guillaume Desmurs : Histoire du développement économique des stations de ski : Guillaume Desmurs rappelle la dépendance actuelle aux voitures pour monter en station. Il présente une version courte de sa conférence sur l'histoire des stations de ski françaises, soulignant que comprendre les décisions des années 60-70 est essentiel pour la transition. Il cite André Compagnonville sur la nécessité de penser le vrai plutôt que le plaisir. Il partage son expérience personnelle d'avoir grandi en station de ski. Il montre des magazines de ski des années 30-40, soulignant que le plaisir du ski n'a pas beaucoup changé. Avant-guerre, les villages de montagne s'équipaient organiquement avec des téléskis locaux. La première tentative de station de ski dédiée est Cestrière en Italie. Après la Seconde Guerre mondiale, Émile Allais et Laurent Chappis sont des figures clés. Allais invente le domaine skiable damé et les équipes de secouristes à Courchevel. Chappis, architecte urbaniste, dessine Courchevel en 1945, prototype de la station moderne avec un front de neige orienté sud. Chappis n'avait pas anticipé l'importance de la voiture. Il s'interrogeait sur la nature d'une station de sport d'hiver et la place de la population locale. L'aménagement des Trois Vallées a été imaginé par Chappis et Maurice Michot en camp de prisonniers.
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[1:25 - 1:45] L'essor des stations du plan neige (années 60-70) : Les années 60 voient des changements majeurs dans le matériel de ski (du cuir au plastique, skis sandwich). Les stations de ski françaises du plan neige (1964-1975) sont une création de la société du carbone. L'État soutient la construction de grandes stations pour fixer les populations et concurrencer l'Autriche et la Suisse ("la bataille du ski européen"). Les années 60 sont celles des Trente Glorieuses et de la société du carbone (voiture, avion, immobilier). L'immobilier est le cœur du modèle économique des stations. Le tourisme de masse concentre les flux de touristes dans le temps et l'espace. La Tarentaise concentre plus de la moitié du business du ski en France (Les Arcs, La Plagne, Val d'Isère, Les Trois Vallées). On compte 400 000 lits en Tarentaise, dont la moitié sont froids. La construction continue malgré tout. La brochure de vente de Val Thorens (ouverture en 1973) promettait des liaisons incroyables. Dès 1968, la vente d'immobilier est centrale.
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[1:45 - 1:55] La fin du plan neige et la loi montagne (1985) : La fin du plan neige est marquée par une crise économique et des événements dramatiques (avalanche à Val d'Isère en 1970). Le discours de Valéry Giscard d'Estaing en 1977 constate les excès du développement et marque un changement de direction. 350 000 lits touristiques ont été construits pendant le plan neige ; on en compte 2,7 millions aujourd'hui, dont la moitié sont froids. La loi montagne de 1985 devait donner la main aux maires sur l'immobilier avec les UTN, mais cela n'a pas limité la construction.
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[1:55 - 2:00] Tensions et perspectives actuelles : L'immobilier continue de faire vivre les stations, générant des tensions entre promoteurs et habitants. Manifestations contre la bétonisation (La Clusaz, 2022). Des maires comme celui de Villard-de-Lans perçoivent les remontées mécaniques comme vitales. Philippe Bourdeau appelle à optimiser l'existant et à travailler l'habitabilité plutôt que l'attractivité. Le pourcentage élevé de résidences secondaires (75 à 92%) rend l'habitation à l'année difficile.
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[2:00 - 2:05] Question sur la dépendance à la voiture et exemples : Question sur des exemples de stations non dépendantes de la voiture. Guillaume Desmurs cite Avoriaz (accès en voiture avec parkings souterrains), Zermatt (sans voiture), et Bourg Saint-Maurice (funiculaire).
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[2:05 - 2:10] Question sur l'importance de l'immobilier par rapport aux remontées mécaniques : Question sur la rentabilité de l'immobilier par rapport aux remontées mécaniques. Guillaume Desmurs cite un rapport de la Cour des Comptes de février 2024 qui rappelle le cercle vertueux (aujourd'hui vicieux) entre immobilier et remontées mécaniques. Alain Boulogne (Saint-Gervais) dit qu'on vit de l'immobilier, pas du tourisme. L'immobilier rapporte de l'argent aux promoteurs qui ne sont pas forcément intéressés par le développement du territoire.
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[2:10 - 2:12] Question sur les stations sans remontées mécaniques (ski de rando) : Question sur l'existence de stations axées sur le ski de randonnée (Montespluga en Italie, vallée en Autriche, station fermée au Canada).
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[2:12 - 2:15] Réponse : Fin d'un modèle économique carboné, pas du ski : Guillaume Desmurs explique que l'on sort d'un modèle économique carboné (voiture, parking, immobilier), pas du ski. Ces stations alternatives rapportent peu. L'été en station (VTT, randonnée) n'est pas rentable ; seul le ski alpin en hiver permet de rentabiliser les infrastructures.
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[2:15 - 2:20] Question sur les politiques pour réduire le nombre de résidences secondaires : Question sur les politiques pour réduire le nombre et l'impact des résidences secondaires (72% minimum, jusqu'à 95%). Guillaume Desmurs explique que c'est le cœur de l'économie. Il cite un rapport de l'Inspection des finances (2023) sur la raréfaction du logement principal dans les zones touristiques. D'autres pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Autriche, Suisse) ont des lois limitant les résidences secondaires. En France, les outils actuels (taxe sur les résidences secondaires) sont marginaux. L'Inspection des finances rappelle qu'il est possible de limiter le droit de propriété pour l'intérêt général. Joël Giraud évoque des dispositifs de rénovation urbaine. Le fort taux de résidences secondaires entraîne une perte d'habitants et la fermeture de classes.
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[2:20 - 2:25] Transition vers l'intervention de Fiona Mille (Montagne Wilderness) : Guillaume Desmurs conclut en expliquant que Fiona Mille va prendre la parole et qu'il restera pour les questions à la fin.
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[2:25 - 2:30] Intervention de Fiona Mille : Enjeux de la transition en montagne : Fiona Mille se présente comme bénévole et présidente de Montagne Wilderness France. Elle explique que l'association (fondée en 1988) se concentre sur la cohabitation entre les montagnes sauvages (85% de la biodiversité terrestre) et la montagne à vivre. L'objectif est de trouver un équilibre entre protection et vie à l'année. Montagne Wilderness est une association nationale avec une équipe salariée à Grenoble et près de 2000 bénévoles. L'association travaille sur la défense des espaces naturels, encourage les pratiques respectueuses et amplifie la transition des territoires de montagne, vus comme un laboratoire.
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[2:30 - 2:35] Représentations de la montagne et questions sur la transition : Fiona interroge l'audience sur leurs représentations de la montagne (neige, air pur, beauté, etc.). Elle note que personne n'a encore mentionné le ski. Elle demande ensuite ce à quoi l'audience pense quand on parle de transition en montagne (transport, ski, fromage, gestion de l'eau, manque de neige, lits froids).
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[2:35 - 2:40] La transition souvent réduite à la question du ski : Fiona constate que médiatiquement, la transition en montagne est souvent réduite à la question de la transition du modèle économique du ski. Elle montre des exemples de titres d'articles de presse. Cela se comprend en raison du poids culturel et économique du ski.
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[2:40 - 2:45] Relativisation du poids économique du ski et vision anthropocène des stations : Fiona relativise le poids économique du ski en donnant l'exemple des Pyrénées où l'emploi touristique représente 10 à 13% des emplois, et le ski 10% de cet emploi touristique. L'économie de la montagne est plus diversifiée. Elle cite Diego Landivar et Emmanuel Bonet qui voient les stations comme des organisations typiques de l'anthropocène, basées sur une ressource naturelle (la neige) que l'on croyait renouvelable mais qui se raréfie.
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[2:45 - 2:50] La maladaptation des territoires de montagne : Fiona montre une photo peu engageante de Champrousse. Malgré les enjeux économiques, de nombreuses stations s'endettent pour faire perdurer le ski, ce qui constitue une grave maladaptation au changement climatique (retenues collinaires, canons à neige). Elle donne l'exemple de Font-Romeu où 80% du domaine est équipé en canons à neige dans un département en crise hydrique. Même Zermatt, souvent cité pour sa mobilité, utilise des pelleteuses sur glacier. Le modèle économique est à bout de souffle. La question n'est pas de savoir si on skiera demain, mais dans quelles conditions. Le retrait de Martin Fourcade de la présidence du comité d'organisation des JO est un signal fort. Le ski sur neige 100% artificielle ne fait plus rêver.
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[2:50 - 2:55] Nécessité d'une transition plus large que la seule question du ski : Fiona souligne la nécessité d'accélérer la transition des stations de haute et moyenne montagne, et de stopper la maladaptation. Cependant, il serait limitant de réduire la transition à la seule question du ski, car les défis sont plus vastes. Il faut repenser l'avenir des montagnes au-delà de l'après-ski.
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[2:55 - 3:05] Les défis du changement climatique en montagne : Les territoires de montagne sont des sentinelles du climat, avec des effets du dérèglement climatique deux fois plus rapides qu'en plaine. Les conséquences sont visibles : passage de la neige à la pluie, disparition des glaciers (80% pourraient disparaître d'ici 2100 à +4°C). Les écosystèmes montagnards sont en première ligne : forêts victimes d'incendies et de scolytes, pâturages asséchés, perte de biodiversité. Au-delà de l'attractivité, la question de l'habitabilité est cruciale.
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[3:05 - 3:15] Défis de la mobilité, du logement et de l'agriculture : La mobilité est un défi essentiel (touristique et quotidienne en montagne), surtout dans une société post-carbone. Vivre en montagne sans voiture est compliqué. Le logement est une question majeure, avec une forte proportion de résidences secondaires qui empêchent la vie à l'année. La rentabilité à court terme nuit à l'habitabilité. La question de l'agriculture et de la résilience alimentaire en montagne est peu traitée au niveau national.
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[3:15 - 3:20] Conclusion : Comment vivre demain en montagne ? Consultation nationale de Montagne Wilderness : Malgré les complexités, la montagne fait rêver. La question centrale est de savoir comment respecter et repenser la vie dans ces territoires. Montagne Wilderness a lancé une consultation nationale le 27 janvier pour recueillir des idées sur l'avenir des montagnes (près de 100 000 votes et 1000 propositions en 2 semaines). La montagne est un reflet des débats sociétaux. Des acteurs économiques, collectifs citoyens et élus s'engagent pour le changement. Il faut passer d'une consommation de la montagne à une relation plus profonde et respectueuse. La consultation est ouverte jusqu'au 30 mars. Il est important d'avoir ce débat avec ceux qui traversent ces territoires. Il faut redéfinir collectivement nos imaginaires de la montagne.
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[3:20 - 3:23] Question sur le développement industriel de la montagne (hydroélectricité) : Question sur le potentiel d'un développement industriel de la montagne, en prenant l'exemple de l'hydroélectricité dans la vallée de la Romanche.
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[3:23 - 3:28] Réponse : Diversification économique à l'échelle du territoire : Fiona répond que Montagne Wilderness a travaillé sur le sujet de l'industrie de demain en montagne. La diversification économique doit se penser à l'échelle du territoire, pas seulement des stations. Il faut investir dans l'agriculture, l'artisanat, l'industrie. Le débat n'est pas encore à ce niveau. Les maires de station sont face à une impasse s'ils cherchent la même rentabilité qu'avec le ski au sein de leur seule station. La coopération territoriale est nécessaire.
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[3:28 - 3:30] Question sur les "technosolutions" (couverture de glaciers, albédo) : Question sur le risque que les solutions techniques nous éloignent de solutions plus durables.
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[3:30 - 3:35] Réponse : Les glaciers comme signaux d'alerte, pas comme objets à "sauver" artificiellement : Fiona explique que ces "technosolutions" sont de faux problèmes. Une partie des glaciers va disparaître inéluctablement. L'enjeu est de voir les glaciers comme des signaux d'alerte pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Elle mentionne un événement autour des glaciers en 2025. Il faut aussi questionner la pertinence de continuer à aménager des glaciers en voie de disparition.
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[3:35 - 3:38] Question sur la répartition des richesses en montagne : Question sur la répartition des richesses générées par le tourisme en montagne entre différents acteurs (grands hôteliers, saisonniers).
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[3:38 - 3:42] Réponse : Nécessité d'une coalition d'acteurs et d'une meilleure compréhension des économies locales : Fiona explique qu'une coalition d'acteurs est en cours de création pour travailler sur ce sujet essentiel. Il manque de données nationales précises sur ce qui fait vivre les territoires. Elle donne l'exemple d'une initiative dans le Vercors (The Camp de Loïs Habert) qui montre que l'économie de la montagne ne se limite pas au ski. Il faut accompagner ceux qui font déjà vivre la transition et soutenir les initiatives locales.
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[3:42 - 3:45] Introduction de Guillaume Desru (maire de Bourg Saint-Maurice) : Hélène introduit Guillaume Desru, maire de Bourg Saint-Maurice, en évoquant l'évolution de la perception des saisons par les jeunes et le changement des "stars" du collège (skieurs à skateurs). Elle pose la question de ce qu'est devenu Bourg Saint-Maurice depuis les années 90.
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[3:45 - 4:00] Intervention de Guillaume Desru : L'exemple de Bourg Saint-Maurice : Guillaume Desru se présente comme maire de Bourg Saint-Maurice depuis 2020. Il plaisante sur sa position de dernier intervenant et sur son profil atypique (prof de physique normand arrivé en 2000, cycliste). Il explique que sa liste a été montée sous forme d'apéro-débats pour provoquer le débat public. Il cite un proverbe savoyard : "C'est quand il fait beau qu'on refait le toit". Présentation du territoire de Bourg Saint-Maurice (180 km², 800-3800m d'altitude, trois massifs, quatre stations de ski internationales dont Les Arcs, 5ème station mondiale, 40 000 lits touristiques). Les Arcs ont été bien conçues dès les années 60 (station sans voiture imaginée par Charlotte Perriand). La montagne est en mouvement (funiculaire iconique). Face aux événements climatiques, naturels, sanitaires et géopolitiques récurrents, il faut être responsable et engagé. Il faut investir maintenant.
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[4:00 - 4:05] Mobilité à Bourg Saint-Maurice : La mobilité représente 60% de l'empreinte carbone. Un "choc de l'offre" a été mis en place pour favoriser le train et les transports en commun locaux (coût du réseau de navettes : 3 millions par an, +40% en 4 ans, prix divisé par 3, horaires et périodes étendus). Promotion de la station en lien avec le train. En 5 ans, un quart des visiteurs arrivent en train. Offres spéciales pour ceux venant en train.
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[4:05 - 4:10] Logement à Bourg Saint-Maurice : Moratoire sur les constructions touristiques neuves. La loi Climat Résilience et le Zéro Artificialisation Nette imposent des choix (logement pour habitants vs. résidence touristique). Exemple du quartier des Alpins : concertation avec les habitants pour privilégier le logement à l'année plutôt qu'un projet touristique initial. La commune est l'aménageur pour maîtriser le projet de A à Z. Création d'une SEM pour gérer le logement sans spéculation.
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[4:10 - 4:15] Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Bourg Saint-Maurice : Le PLU reprend les orientations de la municipalité (préservation des terres agricoles, forestières et naturelles, optimisation de chaque mètre carré artificialisé). Il a été bien accueilli par la CDPENAF et les associations (Mountain Wilderness, FNSEA). Optimisation des lits touristiques aux Arcs.
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[4:15 - 4:20] Diversification économique et touristique : Diversification notamment l'été grâce au funiculaire, à la dimension de "petite ville" de Bourg Saint-Maurice (7200 habitants), à une culture d'événements bénéficiant aux habitants et aux visiteurs. Formation avec un campus connecté et accompagnement des entreprises. Clin d'œil aux Shifters et au rêve de voir Jean-Marc Jancovici à Bourg Saint-Maurice.
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[4:20 - 4:25] Environnement et préservation du vivant : Anecdote sur le glacier de l'Aiguille Rouge : face à sa fonte, le domaine skiable voulait le creuser pour continuer le ski. Après concertation et présentation des données scientifiques (perte de 6m de glace par an), un consensus s'est dégagé pour rendre cette zone à la montagne (zone de freeride) d'ici 1-2 ans.
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[4:25 - 4:30] Gestion de l'eau à Bourg Saint-Maurice : Pas ultra exemplaire, mais recherche d'un équilibre (pas plus de 50% d'enneigement de culture, autorisations respectées, efforts pour être vertueux). Tarification progressive de l'eau (les gros consommateurs paient plus cher).
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[4:30 - 4:35] Invitation à l'événement "La montagne en mouvement" (20-22 mars à Bourg Saint-Maurice et aux Arcs) : Invitation à venir découvrir les enjeux de la montagne, notamment les glaciers, et à participer à un événement positif sur l'avenir de la montagne.
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[4:35 - 4:40] Conclusion : Résultats et perspectives : Au niveau des mobilités, l'offre a explosé grâce à une volonté politique. L'occupation touristique augmente (+4% par an) sans construction de nouveaux lits depuis 2021, grâce à une meilleure optimisation. Arrêt de la promotion touristique hors Europe. Forte politique en faveur des habitants (80% du budget d'investissement 2025 dédié aux transitions). Appel à l'engagement citoyen pour les élections municipales de 2026.
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[4:40 - 4:45] Question sur l'organisation des JO 2030 : Question sur l'opinion concernant l'organisation des JO 2030. Fiona exprime un dilemme entre l'opportunité de raconter une autre histoire de la montagne et les signaux négatifs depuis le retrait de Martin Fourcade.
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[4:45 - 4:50] Intervention de Guillaume Desmurs sur les JO 2030 : Guillaume Desmurs a écrit un livre ("La Montagne en 2030 : Enquête sur les Jeux Olympiques et Paralympiques") sur la candidature des JO 2030. Il critique l'absence de dossier de candidature publique et analyse les promesses (JO durables, économes, réutilisation des infrastructures) qu'il juge peu crédibles. Il remet en question l'argument que les JO seraient au service de la transition des territoires de montagne, soulignant l'absence de projet de territoire existant.
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[4:50 - 4:53] Opinion de Fiona Mille sur les JO 2030 : Fiona estime que les JO d'hiver incarnent un frein à la transition en véhiculant un imaginaire dépassé autour des sports d'hiver. Elle a également écrit un livre ("Réinventons la montagne. Alpes 2030 : un autre imaginaire est possible") avec trois scénarios pour 2030, dont un avec les JO entraînant une fuite en avant. Si les JO sont le seul cap, cela risque de décevoir.
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[4:53 - 4:57] Parallèle avec les JO de Denver 1976 et enjeux immobiliers : Guillaume Desmurs établit un parallèle entre la candidature des JO 2030 et celle avortée de Denver en 1976 (opposition citoyenne, objectif de promotion des stations et de développement immobilier). Il souligne que les JO 2030 visent à maintenir le modèle économique en place et à continuer la construction immobilière. Le pôle glace des JO 2030 est prévu à Nice.
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[4:57 - 5:00] Question sur l'influence de Bourg Saint-Maurice comme zone de transit : Question sur l'influence de Bourg Saint-Maurice comme zone de transit vers d'autres stations de Haute-Tarentaise.
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[5:00 - 5:05] Réponse de Guillaume Desru : Plan de mobilité en Haute-Tarentaise : Guillaume Desru reconnaît le traumatisme de la réputation de Bourg Saint-Maurice comme ville de transit. Un plan de mobilité est en cours de mise en place en Haute-Tarentaise avec renforcement des navettes pour favoriser l'accès en train. Les travaux du pôle d'échange multimodal sont prévus au printemps. Bourg Saint-Maurice a réussi à rassurer ses voisins et travaille en coopération sur la mobilité.
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[5:05 - 5:10] Question sur l'impact climatique et la fermeture potentielle de stations : Question sur les prévisions d'impact climatique à horizon 2030-2050 et le nombre de stations potentiellement amenées à fermer.
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[5:10 - 5:15] Réponse de Guillaume Desru : Préparation au choc et projections scientifiques : La température à Bourg Saint-Maurice a augmenté de +2.7°C en 50 ans. Préparation du territoire pour amortir le choc, car un hiver sur deux pourrait être très compliqué dès 2040. Seules trois stations (Montgenèvre, Bourg Saint-Maurice/Les Arcs, Tignes) se préparent réellement. Une étude de 2023 prévoit que 98% des stations fermeraient sans neige artificielle dans un monde à +4°C, et 60% à +2°C.
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[5:15 - 5:20] Fiona Mille : Enneigement artificiel et remise en question du modèle : La question est de savoir ce que l'on souhaite autour de l'enneigement artificiel. La transition est écologique, sociale, sociétale et doit questionner notre rapport à la montagne. Un modèle économique totalement hors sol a-t-il encore du sens ?. Une étude d'Atout France montre que les jeunes sont moins intéressés par le ski sur neige artificielle. Le CIO exige 100% de neige artificielle pour l'équité des épreuves des JO. Le ski devient hors sol. Il faut un débat de société.
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[5:20 - 5:22] Guillaume Desmurs : Localisation du pôle glace des JO 2030 : Le pôle glace des JO 2030 sera situé à Nice, dans la plaine du Var.
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[5:22 - 5:28] Question sur la persistance de l'achat immobilier en montagne et les possibilités d'interdiction pour les communes : Question sur les raisons pour lesquelles l'achat immobilier en montagne continue malgré les risques, et sur les possibilités pour les communes d'interdire ce type de transactions.
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[5:28 - 5:33] Réponse de Guillaume Desmurs : Investissement, spéculation et manque d'outils réglementaires : Les stations de ski sont devenues des lieux d'investissement pour les banques. Les acheteurs pourraient perdre de l'argent à long terme. Les JO garantissent une certaine pérennité jusqu'en 2030. Le droit à la propriété en France empêche une interdiction totale des résidences secondaires comme en Suisse (Lex Weber). Des outils comme les Baux Emphytéotiques et les SEM logement existent, mais sont insuffisants. La montagne et la mer sont des lieux d'investissement bancables avec des durées d'amortissement de 20-25 ans. Les assurances pourraient changer leur approche face aux risques.
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[5:33 - 5:40] Question sur les alternatives au ski pour faire vivre la montagne : Question sur les alternatives au ski pour l'économie de la montagne. Guillaume Desru : On skiera différemment, quand il y aura de la neige. La montagne offre d'autres activités (promenade, forêt, contemplation, ressourcement, autres sports). Travailler l'imaginaire des vacances à la montagne même sans ski quotidien. L'exemple de l'année Covid où les gens se promenaient et faisaient de la luge.
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[5:40 - 5:45] Fiona Mille : Le besoin de montagne est évident, repenser l'accueil et les expériences : Le besoin de montagne est évident (60% des Français y sont allés récemment). La question est de repenser l'accueil pour des expériences riches et pleines de sens. Éviter une vision caricaturale (ski vs. sans ski). Imaginer des stations ouvertes toute l'année, axées sur la découverte de la montagne, le tourisme social, l'éducation à l'environnement. Passer d'une consommation à un rapport sensible à la montagne.
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**[5:45 - 5:50] Guillaume Desmurs : Sortir du "tout ski" et du "tout
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Briefing Document : La Montagne en 2050, l’Après-Ski ? Date : 8 février 2024
Source : Excerpts de la conférence "La montagne en 2050, l’après ski ?" organisée par le groupe local des Shifters Lyon.
Intervenants principaux cités :
- Hélène Billong Grandand (Les Shifters Lyon)
- Guillaume Desmurs
- Fiona Mille (Montagne Wilderness)
- Guillaume Desru (Maire de Bourg-Saint-Maurice)
- Jean-Marc Jancovici (The Shift Project)
- Émile Allais
- Laurent Chappis
- Philippe Bourdeau
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Cette conférence organisée par les Shifters de Lyon a exploré l'avenir de la montagne à l'horizon 2050, en se posant la question cruciale de "l'après-ski".
L'événement a combiné une introduction sur les activités du Shift Project et des Shifters, des témoignages de pratiquants de la montagne, et des présentations d'experts et d'acteurs locaux sur l'histoire du développement économique de la montagne, les enjeux de transition, et des exemples concrets comme la politique menée à Bourg-Saint-Maurice.
- Introduction : Le Shift Project et les Shifters
Hélène Billong Grandand a introduit la conférence en présentant les Shifters, une association sœur du Shift Project, think tank présidé par Jean-Marc Jancovici, qui travaille sur la décarbonation de l'économie.
Elle a souligné la rigueur scientifique du Shift Project et sa mission d'éclairer et d'influencer les débats sur la transition énergétique.
Les Shifters, composés de bénévoles, ont pour missions de collaborer avec le Shift Project, d'informer et de débattre sur la transition énergétique, et de sensibiliser divers acteurs.
La conférence s'inscrivait dans cet objectif d'information et de débat sur le thème de la montagne en 2050.
Elle a mentionné que le Shift Project a travaillé sur la résilience des territoires, avec une partie spécifique dédiée à la montagne, dont les rapports sont accessibles en ligne.
Des chiffres clés issus de ces travaux ont été présentés pour illustrer les enjeux :
- Carbone : 31% du stock national de carbone forestier est en zone de montagne.
- Tourisme : 30% de l'offre d'hébergement touristique national est en montagne.
- Agriculture : 75% des exploitations agricoles spécialisées dans l'élevage sont en montagne (50% en élevage bovin).
- Empreinte Carbone du Tourisme : Majoritairement liée au transport des touristes.
2. Regards de Pratiquants de la Montagne
La conférence a diffusé des témoignages de quatre shifters aux profils variés (âge, lieu de résidence, pratiques) partageant leur relation à la montagne et son évolution :
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Éric (52 ans, Ain) : Évolution de sa pratique, des grandes stations axées sur les remontées mécaniques à la découverte des plaisirs simples comme la promenade et les activités douces (raquettes, ski de randonnée, baignade, vélo). Il souligne la découverte de la montagne avec ses enfants autour de jeux dans la neige.
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Louise (9 ans, Chambéry) : Description sensorielle de la montagne et de ses activités préférées (raquettes, ski alpin, ski de fond, luge, randonnée, VTT).
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Arnaud (37 ans, Chambéry) : Découverte de la montagne via le ski alpin en famille, évolution vers le ski de randonnée moins gourmand en infrastructure, et la pratique du ski de fond nocturne. Il a appris à respecter la force de la nature. "J'ai découvert un monde hostile, froid et dangereux où la nature est clairement plus puissante que l'homme, mais d'une très grande beauté et surtout j'ai pu trouver un terrain de jeu naturel où glisser, sauter et repousser mes limites."
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Frédéric (54 ans, Lyon) : Découverte de la montagne par le ski en famille, puis via l'UCPA avec la pratique du hors-piste (Grands Montets, Vallée Blanche). Il s'interroge sur l'impact de sa pratique face au réchauffement climatique et sur la manière de préserver la montagne. "Aujourd'hui avec le réchauffement climatique je m'interroge sur l'impact de ma pratique sur l'écosystème et l'environnement de la montagne comment faire au mieux pour que la montagne puisse nous émerveiller encore longtemps."
- Ces témoignages ont mis en lumière la diversité des pratiques et des liens émotionnels avec la montagne, ainsi que les préoccupations croissantes face aux changements environnementaux.
3. Histoire du Développement Économique de la Montagne (Guillaume Desmurs)
Guillaume Desmurs a retracé l'histoire du développement des stations de ski en France, soulignant les décisions prises dans les années 60-70 qui déterminent la situation actuelle et les blocages à la transition. Il a rappelé que le plaisir du ski est constant, mais le contexte a évolué.
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Avant-Guerre : Développement organique par les locaux avec des téléskis bricolés, ski de randonnée principal.
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Après-Guerre : Courchevel comme prototype de la station moderne, impulsée par le département en 1945. Rôle clé d'Émile Allais (invention du domaine skiable damé, des secours sur pistes) et de l'architecte urbaniste Laurent Chappis (conception du front de neige). Chappis n'avait pas anticipé l'ampleur de l'usage de la voiture. "Jamais j'aurais imaginé qu'il y aurait autant de voitures qu'on aurait besoin de faire autant de parking."
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Les Années 60 et le Plan Neige (1964-1975) : Période déterminante avec l'intervention de l'État pour créer des fleurons touristiques concurrentiels à l'Autriche et à la Suisse ("la bataille du ski européen"). Développement de la société du carbone (voiture, avion, immobilier). L'immobilier devient le cœur du modèle économique des stations. Tourisme de masse concentré dans le temps et l'espace. La Tarentaise concentre plus de la moitié du business du ski en France. "Les stations de ski elles vivent pas du tourisme, elles vivent de l'immobilier."
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Fin du Plan Neige (Années 70) : Crise économique, prise de conscience des excès (trop de résidences secondaires, impact sur les populations locales et l'environnement). Discours de Valéry Giscard d'Estaing en 1977 marquant cette fin.
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Post Plan Neige (Années 80 à Aujourd'hui) : Vote de la loi Montagne (1985) censée donner la main aux maires sur l'immobilier, mais la construction continue (de 350 000 lits en 1977 à 2,7 millions aujourd'hui, dont la moitié sont froids). Forte proportion de résidences secondaires (75 à 92%). Des tensions apparaissent entre les promoteurs et les habitants qui souhaitent un arrêt de la bétonisation. "Aujourd'hui il n'est pas possible d'habiter à l'année, de moins en moins possible d'habiter à l'année..."
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Nécessité de l'Habitabilité : Il faut cesser de travailler l'attractivité et se concentrer sur l'habitabilité des territoires de montagne (bien vivre, travailler, grandir, s'éduquer, se cultiver). "Il est temps aujourd'hui de travailler l'habitabilité, de cesser de travailler l'attractivité des territoires."
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Il a été souligné le manque d'exemples de stations en France ne dépendant pas de la voiture, contrairement à des cas comme Zermatt (Suisse) ou Avoriaz (où l'accès se fait en voiture malgré tout). Bourg-Saint-Maurice, avec son funiculaire, est un cas particulier mais minoritaire en termes de flux touristiques.
4. Les Enjeux de Transition en Montagne (Fiona Mille)
Fiona Mille a élargi le débat au-delà de la seule question du ski, en soulignant la richesse et la pluralité de la montagne (sports, grands espaces sauvages, biodiversité, vie à l'année, pastoralisme, sylviculture).
Elle a regretté que la transition en montagne soit souvent réduite médiatiquement à la question de la neige et de l'avenir des stations de ski.
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Le Ski : Un Poids Culturel et Économique, Mais Pas Tout : Si le ski a une forte importance culturelle et économique (notamment en Tarentaise), l'économie de la montagne est plus diversifiée (artisanat, agriculture, services).
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Les Stations : Miroirs de l'Anthropocène : Basées sur une ressource naturelle (la neige) que l'on croyait renouvelable et qui s'amenuise. Les efforts pour faire perdurer le ski (enneigement artificiel, retenues collinaires) peuvent être des maladaptations coûteuses et peu attrayantes. "Est-ce que la station des amoureux à Champrousse elle fait rêver aujourd'hui ? Je pense pas."
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Des Défis Multiples :Climat : Effets du dérèglement climatique deux fois plus rapides en montagne (fonte des neiges et des glaciers - 80% des glaciers mondiaux pourraient disparaître d'ici 2100 avec +4°C -, impact sur les écosystèmes, multiplication des événements extrêmes comme les éboulements et les crues). "Les écosystèmes montagnards ils sont aussi en première ligne des effets du dérèglement climatique."
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Mobilité : Défi majeur de la mobilité touristique (forte émettrice de GES) et de la mobilité quotidienne en montagne dans une société post-carbone. "Comment on va en station en mobilité douce demain ? C'est aussi comment on se déplace au quotidien en mobilité douce ? C'est très compliqué aujourd'hui de vivre en montagne sans voiture."
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Logement : Question cruciale de l'habitabilité face à la prolifération des résidences secondaires. "Comment on vit une bonne vie à l'année en montagne ? C'est déjà pouvoir pouvoir se loger."
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Agriculture : Résilience alimentaire en montagne, impact du dérèglement climatique sur les pâturages.
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Nécessité d'un Autre Regard : Passer d'une logique d'attractivité à une logique d'habitabilité et de respect des limites planétaires. "Comment on protège et on fait vivre les montagnes demain ?"
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Consultation Nationale "Montagne 2030" (Montagne Wilderness) : Lancée pour recueillir les idées sur l'avenir de la montagne. Un fort engouement témoigne de l'intérêt du sujet. Il est crucial de redéfinir collectivement nos imaginaires de la montagne.
5. Exemple de Bourg-Saint-Maurice (Guillaume Desru)
Guillaume Desru, maire de Bourg-Saint-Maurice, a présenté la politique proactive menée par sa commune face aux enjeux de la transition, sous le mot d'ordre "C'est quand il fait beau qu'on refait le toit."
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**Territoire et Contexte : Vaste commune avec une forte diversité (urbain, station internationale des Arcs sans voiture grâce à Charlotte Perriand, villages, patrimoine militaire). 5ème station de ski du monde.
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Confrontation aux Risques : Multiples risques (climatiques, environnementaux, sanitaires, géopolitiques) rendent la transition nécessaire.
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Actions Concrètes :Mobilité : "Choc de l'offre" sur les transports en commun (prix divisé par 3, horaires et périodes étendues), promotion du train (1/4 des visiteurs arrivent en train), investissement important dans le pôle d'échange multimodal. "Venez en train !"
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Logement : Moratoire sur les constructions touristiques neuves. Priorité à l'habitat permanent (exemple de la reconversion du quartier des Alpins). Création d'une SEM pour maîtriser le logement et éviter la spéculation.
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Urbanisme : PLU préservant les terres agricoles, les espaces forestiers et naturels, optimisant chaque mètre carré artificialisé.
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Diversification Économique et Touristique : Développement du tourisme estival (funiculaire ouvert l'été), culture et événements pour les habitants et les visiteurs, formation (campus connecté), accompagnement des entreprises.
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Environnement et Préservation du Vivant : Remise en question de l'aménagement du glacier de l'Aiguille Rouge (laisser place à une zone de freeride). Gestion de l'eau (pas plus de 50% d'enneigement de culture, tarification progressive de l'eau).
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Bilan Provisoire : Augmentation de la fréquentation touristique sans construction de nouveaux lits, forte politique en faveur des habitants, investissements importants dans les transitions. "On n'a pas construit un lit depuis 2021, on fait +4% par an en terme de fréquentation."
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Appel à l'Engagement : Incitation à s'engager dans la vie politique locale.**
6. Débat et Perspectives d'Avenir
Le débat a permis d'approfondir plusieurs points :
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Jeux Olympiques d'Hiver 2030 : Vus comme un frein à la transition par Fiona Mille et Guillaume Desmurs (maintien du modèle économique, accent sur l'immobilier, projet non transparent). La démission de Martin Fourcade est un signal fort. L'histoire des JO de Denver 1976 a été évoquée comme parallèle.
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Résidences Secondaires : Nécessité de réguler leur nombre et leur impact, mais manque d'outils juridiques en France (contrairement à la Suisse ou l'Autriche). Le cœur du modèle économique actuel rend difficile un changement radical.
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Alternatives au "Tout Ski" : Importance de travailler l'imaginaire de la montagne à toutes les saisons, valoriser d'autres activités (randonnée, contemplation, culture), et diversifier l'économie locale (artisanat, agriculture, services, industrie). L'année du COVID a montré une fréquentation possible sans ski alpin.
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Exemples de Transition : Difficulté de trouver des exemples parfaits de transition réussie en raison des choix de développement différents selon les pays. Mention des démarches intéressantes de Métabief, Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs et Tignes. Importance de considérer les petites initiatives locales.
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Impact Climatique : Les projections indiquent une fermeture potentielle de nombreuses stations sans enneigement artificiel. Préparer les territoires au choc est crucial.
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Rôle des Médias : Évolution positive du traitement des sujets montagnes au niveau national, avec une meilleure prise en compte des enjeux de transition.
Conclusion :
La conférence a mis en évidence la complexité des enjeux auxquels la montagne est confrontée à l'horizon 2050.
Si le modèle économique basé sur le ski intensif et l'immobilier est clairement remis en question par les changements climatiques et les aspirations des habitants, des alternatives émergent et une prise de conscience s'opère.
La transition nécessitera une vision globale, une action politique volontariste, une diversification économique, et un changement de regard sur la montagne, passant d'une logique de consommation à une relation plus respectueuse et durable.
L'engagement citoyen et la participation aux débats locaux sont essentiels pour construire cet avenir.
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- Dec 2024
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www.lapresse.ca www.lapresse.ca
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Der Weltbiodiversitätsrat IPBES fordert in zwei unmittelbar hintereinander publizierten Berichten, dem „Nexus Report“ und dem „Transformative Change Report“, ein radikale Transformation des bestehenden Wirtschaftssystems, um Kipppunkte nicht zu überschreiten und die miteinander zusammenhängenden ökologisch-sozialen Krisen zu bekämpfen https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2024-12-18/crise-de-la-biodiversite/un-rapport-choc-propose-de-reformer-le-capitalisme.php
Zum Transformative Change Report: https://www.ipbes.net/transformative-change/media-release
Zum Nexus Report: https://www.ipbes.net/nexus/media-release
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- Assessment Report on the Interlinkages Among Biodiversity, Water, Food and Health
- Nature Québec
- Karen O’Brien
- Société pour la nature et les parcs, section Québec
- IPBES Transformative Change Report
- Assessment Report on the Underlying Causes of Biodiversity Loss and the Determinants of Transformative Change and Options for Achieving the 2050 Vision for Biodiversity – also known as the Transformative Change Report
- IPBES
- IPBES Nexus Report
- Arun Agrawal
- Lucas Garibaldi
- Paula Harrison
- Alice-Anne Simard
- biodiversity loss
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- Nov 2024
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www.derstandard.at www.derstandard.at
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- Scientific advice for the determination of an EU-wide 2040 climate target and a greenhouse gas budget for 2030–2050
- Vorschlag der EU-Kommission für Klimaziele 2040 Februar 2023
- author: Julia Sica
- author: Tanja Traxler
- Daniel Huppmann
- EU-Klimabeirat
- Fit for 55
- date: 2024-02-07
- Internationales Institut für Angewandte Systemanalyse (IIASA)
- EU
- Keywan Riahi
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- Sep 2024
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www.gov.wales www.gov.wales
- May 2024
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www.bloomberg.com www.bloomberg.com
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Ein neuer Bericht von Bloomberg kommt zu dem Ergebnis, dass die Kosten für das Erreichen von der Zero 2050 deutlich höher sind als bisher angenommen. Wenn man nicht nur heute schon wettbewerbsfähige Technologien verwendet, müssen 19% zusätzlich investiert werden. Insgesamt würde die erforderliche Infrastruktur 215 Billionen Dollar Investitionen erfordern. Verlässt man sich auf wettbewerbsfähige Energien, wird die globale Durchschnittstemperatur sich auf etwa 2,6 Grad erhöhen, wobei auch dieses Szenario mehr Anstrengung erfordert, als von den Staaten jetzt geplant ist. https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-05-21/key-takeaways-from-bloombergnef-s-new-energy-outlook?srnd=green
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www.theguardian.com www.theguardian.com
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Wie eine Untersuchung der NGO Uplift zeigt, werden die Öl- und Gasfelder, deren Ausbeutung in Großbritannien geplant ist, die Energiesicherheit des Landes kaum vergrößern. Es ist davon auszugehen, das Öl und Gas aus diesem Feldern größtenteils exportiert werden. https://www.theguardian.com/environment/2023/jul/11/new-north-sea-oil-and-gas-fields-will-not-meet-uks-energy-needs
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www.theguardian.com www.theguardian.com
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20 reiche Länder planen bis 2050 neue Öl- und Gas-Projekte, die zusammen weitere 173 Gigatonnen CO<sub>2</sub>-Emissionen verursachen werden, wenn es nicht gelingt sie zu stoppen. Oil Change International hat einen Bericht über den Anteil der verschiedenen Staaten an den Expansionsplänen veröffentlicht. Mit einem Drittel entfällt der Hauptanteil auf die USA.
Mehr zur fossilen Expansion: https://hypothes.is/search?q=tag%3A%22process%3A%20fossil%20development%22
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- Sep 2023
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docdrop.org docdrop.org
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reaching zero by 2050 won't take us there
- for: quote, quote - net zero by 2050
- quote
- reaching zero by 2050 won't take us there
- author: Johan Rockstrom
- date: Sept. 2023
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- Apr 2023
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www.liberation.fr www.liberation.fr
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Bei der Tagung der Energie- und Klimaminister der G7 in Sapporo haben sich die Staaten zwar auf Reduktionsziele für CO2 geeinigt, aber nicht auf Wege dazu, diese Ziele auch zu erreichen. Das erlaubt es unter anderem Japan, weiter auf CO2-intensive Technologien zu setzen. https://www.liberation.fr/international/asie-pacifique/climat-pour-le-japon-au-g7-cest-chacun-sa-route-et-rendez-vous-a-larrivee-20230417_MZPP67Z2ZJGVBPSJ3BCZNOUQME/
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www.theguardian.com www.theguardian.com
- Mar 2023
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www.liberation.fr www.liberation.fr
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www.liberation.fr www.liberation.fr
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www.carbonbrief.org www.carbonbrief.org
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10.1038/s41558-022-01576-2
Der Aufsatz und die ihm zugrundeliegende Publikation kritisieren, dass die 1,5°-pathways des IPCC den Kohleausstieg vor dem Öl- und Gassausstieg fordern. Damit tragen die ärmeren Länder die Hauptlast. Gerechter und besser umzusetzen wäre ein schnellerer Ausstieg aus Öl und Gas, der vom globalen Norden eine schnellere Transformation verlangen würde.
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- Jan 2023
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www.reuters.com www.reuters.com
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Studie: Stauseen könnten bis 2050 durch Sedimente ein Viertel ihres Volumens verlieren. Die Studie enthält Argumente gegen große Staudammprojekte, auf die weltweit zunehmend (aber z.B. nicht in Chna) verzichtet wird.
Studie: https://inweh.unu.edu/ageing-water-storage-infrastructure-an-emerging-global-risk/
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www.liberation.fr www.liberation.fr
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Prognosen für Klima und Wetter in Frankreich 2050 in einer 2°-Welt. Der Meteorologe Robert Vautard erwartet Temperaturspitzen von bis zu 50° auch im Norden und die Verhâltnisse von 2022 fast als Normalfall.
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- Dec 2022
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docdrop.org docdrop.org
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what you and I just said compared to the global narratives like net zero by 00:11:29 2050 is maybe blasphemy. It's almost a completely different worldview. And so the net zero very common McKinsey sort of governmental forecast is very different than what we're saying. And I don't think both can be true.
!- contradiction : between mainstream green growth net zero by 205 narrative, and ours
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- May 2022
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ig.ft.com ig.ft.com
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Can you reach net zero by 2050?
Can you reach net zero by 2050 is a game designed by partnership between IEA and Financial Times.
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- May 2021
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www.theguardian.com www.theguardian.com
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Ein Zehntel der Berggletscher der Erde wird bis 2050 schmelzen, selbst wenn die Ziele der Pariser Klimaabkommens eingehalten werden. In besonders betroffenen Gebieten, z.B: in Mitteleuropa, wird die Eismasse der Gletscher um die Hälfte zurückgehen.
World will lose 10% of glacier ice even if it hits climate targets | Environment | The Guardian
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- Apr 2021
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www.spiegel.de www.spiegel.de
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Stefan Rahmstorf stellt die Argumentationen dafür zusammen, dass es noch nicht unmöglich ist, das 1,5°-Ziel noch zu erreichen ist. Klima-Krise: Die neue Verwirrung um das 1,5-Grad-Ziel - DER SPIEGEL. Etwas ausführlichere Darstellung ausgehend von zwei Grafiken: Zwei Grafiken zeigen den Weg zu 1,5 Grad » KlimaLounge » SciLogs - Wissenschaftsblogs. Die Argumentation bezieht sich auf die Stellungnahme der Australischen Akademie der Wissenschaften, die feststellt, dass das 1,5°-Ziel "virtuell uneirrechbar" sei: The risks to Australia of a 3°C warmer world | Australian Academy of Science
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www.nytimes.com www.nytimes.com
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Über einen Bericht der Swiss Re, der die globale Erhitzung als Problem für das Wachstum ansieht. Danach würde eine Temperatursteigerung um 2,3° bis 2050 in diesem Jahr zu einer Minderung des globalen Wachstums um 23 Trillionen USD führen. Die armen Länder wären davon am stärksten betroffen. Es werden auch Szenarien mit größeren Temperatursteigerungen durchgerechnet. Der Bericht steht in der Nachfolge des Stern-Reports, in dem zum ersten Mal detailliert versucht wurde, die wirtschaftlichen Kosten der Klimakrise zu berechnen. Climate Change Could Cut World Economy by $23 Trillion in 2050 - The New York Times
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scilogs.spektrum.de scilogs.spektrum.de