La différenciation tient principalement à la difficulté, pour ceux qui suivent la formation, d'échanger et de partager, avec les autres personnes de la résidence, des expériences aussi uniques et spécifiques que l'informatique. Sans référentiels et vocabulaires communs, il leur est en effet difficile d'entamer des discussions pour expliquer ce qu'ils font et ressentent aux autres résidents. «De quoi voulez vous qu'on leur parle, ils ne comprennent pas ce qu'on fait». Renforcés par cette constatation,les résident qui participèrent à l'activité informatique ont de plus eu l'impression de s'élever intellectuellement et «statutairement» par rapport au reste des personnes de la résidence ; en tout cas de tout faire pour ne pas régresser. Certains se considèrent d'ailleurs comme faisant partie des pionniers, voire de l' «élite». Reprochant aux autres de se laisser dépérir, ils sont devenus très critiques à l'encontre de tous ceux qui, d'une manière générale, ne cherchaient pas à s'investir dans les divers ateliers proposés ou à s'intéresser aux activités nouvelles (telle l'informatique)
Cet argument, provenant des observations et des entretiens, peut être classé en dialectique, mais il va à l’encontre de l'hypothèse de départ qui annonçait que le logiciel jouerait un rôle d'environnement de stimulation sociale. Au contraire, il a créé une rupture sociale assez prononcée entre deux groupes de résidents.