- Apr 2020
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La différenciation tient principalement à la difficulté, pour ceux qui suivent la formation, d'échanger et de partager, avec les autres personnes de la résidence, des expériences aussi uniques et spécifiques que l'informatique. Sans référentiels et vocabulaires communs, il leur est en effet difficile d'entamer des discussions pour expliquer ce qu'ils font et ressentent aux autres résidents. «De quoi voulez vous qu'on leur parle, ils ne comprennent pas ce qu'on fait». Renforcés par cette constatation,les résident qui participèrent à l'activité informatique ont de plus eu l'impression de s'élever intellectuellement et «statutairement» par rapport au reste des personnes de la résidence ; en tout cas de tout faire pour ne pas régresser. Certains se considèrent d'ailleurs comme faisant partie des pionniers, voire de l' «élite». Reprochant aux autres de se laisser dépérir, ils sont devenus très critiques à l'encontre de tous ceux qui, d'une manière générale, ne cherchaient pas à s'investir dans les divers ateliers proposés ou à s'intéresser aux activités nouvelles (telle l'informatique)
Cet argument, provenant des observations et des entretiens, peut être classé en dialectique, mais il va à l’encontre de l'hypothèse de départ qui annonçait que le logiciel jouerait un rôle d'environnement de stimulation sociale. Au contraire, il a créé une rupture sociale assez prononcée entre deux groupes de résidents.
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jeux électroniques de stimulation (Groupe 1), il ressort que c'est la réussite aux exercices, la progression en niveau et le sentiment général d'évoluer tant au niveau des scores que de la compréhension et de la maîtrise des différents tableaux d'exercices qui favorisent une certaine réappréciation de soi
Cette analyse, s'appuyant sur les entretiens, relève aussi du domaine dialectique. Etant aussi issus des faits de l'étude, ses arguments peuvent aussi être épistémiques.
Les enchaînements évolutifs énoncés permettent aussi de classer cet argument au niveau rhétorique.
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reliance
Définition de la reliance ?
"La « reliance » n’a jusqu’à présent droit de cité dans aucun lexique ou dictionnaire francophone fût-il psychologique, sociologique ou philosophique. [...] la reliance possède une double signification conceptuelle :
- l’acte de relier ou de se relier : la reliance agie, réalisée, c’est-à-dire l’acte de reliance ;
- le résultat de cet acte : la reliance vécue, c’est-à-dire l’état de reliance. [...] Afin d’éviter le piège de la tautologie, il importe de préciser le sens du verbe « relier », tel qu’il sera utilisé dans le cadre de cette définition [....] entendre par relier : « créer ou recréer des liens, établir ou rétablir une liaison entre une personne et soit un système dont elle fait partie, soit l’un de ses sous-systèmes. » source : https://www.cairn.info/revue-societes-2003-2-page-99.htm
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la dépendance est liée à la nécessité d’un tiers pour effectuer des gestes de la vie courante (s’habiller, faire sa toilette, manger, se déplacer). Cette forme de handicap et le placement dans ces institutions induit un enclavement social fort pour les personnes âgées.
Cette définition de la dépendance et des conséquences qui en découlent, pose efficacement le contexte !
Je me permettrai juste d'interroger un élément : à quel point le placement en institution est-il facteur d'enclavement social ? Une des missions des EHPAD n'est-elle pas la lutte contre l'isolement ?
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En définitive, il semble donc bien que les séances d'informatique ont contribué à une (re)construction identitaire effective de la PA d'abord par "une image positive de soi"; par le sentiment d'exister via la maîtrise d'un dispositif à priori complexe et perçu par certains comme inaccessible pour "des gens comme eux" et via aussi la reconnaissance que leur porte subitement leur environnement social et familial; par le fait de retrouver de la confiance dans leurs actes, en faisant preuve d'autonomie et d'initiative.
Validation de l'hypothèse 1 : "l'environnement technologique que nous proposons favorise sinon encourage les interactions de l'usager avec son environnement (en suscitant par exemple, des discussions ou des pratiques collectives autour de l'outil), et qu'il permette aussi à la personne d'obtenir en retour des signes de légitimité, de valorisation par l'utilisation d'un dispositif innovant."
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par la mobilisation individuelle vers et dans un collectif d'orientation (cas du journal informatisé) où chacun, dans un travail coopératif apporte sa contribution à la composition finale et enfin par l'acquisition ou la remobilisation de compétences à partir de la pratique (technique, d'organisation, dextérité sensori-motrice, rédactionnelle, de planification pour la préparation du journal)
Validation de l'hypothèse 2 : "à partir de ces différents apports qu’il pourra ajuster, faire évoluer son rôle, sa fonction et sa contribution dans l'institution et dans le champ social"
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En fait, ce sont toutes les activités, les tâches qui se passent autour, et pas seulement dans, l'atelier informatique, qui "éveilleraient" intellectuellement la PA. Plus précisément, la confection du journal avec l'ordinateur amène les résidents à réfléchir bien en amont de la réalisation informatisée du journal, et à discuter et à échanger bien au-delà des seules séances de formation. Il y a ainsi tout un processus de maturation, de conception, de correction qui peut se dérouler sur une semaine, entre les diverses séances de formation. Ces "cogitations" incessantes obligent les PA à bien réfléchir au document qu'ils veulent intégrer à la mouture finale du journal. Pour cela, ils rédigent plusieurs brouillons papiers en étant très attentifs aux idées, à leur organisation et aussi au style et à l'orthographe. Ils vont par exemple rechercher des informations dans des ouvrages, vérifier l'orthographe dans les dictionnaires, se remémorer d'expériences passées... L'activité de PAO exige alors diverses compétences : de réflexion, de composition, de structuration, de correction, de documentation. Bref c'est une intense activité cognitive qui occupe et stimule les résidents durant les semaines qui précèdent le bouclage de l'édition. «Je fais à chaque fois des petits brouillons, je les écris à l'avance. Je pense à une idée me documente éventuellement, je rédige le sujet, regarde sur le dictionnaire pour ne pas me tromper car à notre âge on ne fait plus trop attention à ça
Stimulation et développement cognitif grâce à l'utilisation du logiciel, mais aussi grâce l'anticipation du travail qu'il est nécessaire de faire pour arriver à la finalité de l'activité. Le logiciel développe donc un environnement stimulant.
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la messagerie donne un moyen virtuel de renforcer les liens sociaux existants ou d'augmenter ceux qui avaient quelques difficultés à s'accomplir en raison d'obstacles géographiques ou personnels (activités professionnelles qui rend la disponibilité de la fille ou du fils difficile, contraintes de mobilité...)
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l'activité informatique a permis à la PA d'acquérir une certaine culture technique (bases informatiques, vocabulaire minimal, manipulation de matériels innovants : jeux, écrans plats tactiles...) qui lui permet de partager un référentiel commun avec ses petits (ou arrières petits) enfants qui la délaissaient généralement. Ils montrent ainsi qu'ils peuvent être encore "dans le coût" et qu'ils n'ont plus à être dépréciés et/ou sous-estimés par la jeune génération. «Au début, je pensais que ce n’était pas de mon âge mais maintenant on me dit que je suis une "mamie moderne».
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Comme nous le disions précédemment, l'usage de l'objet technologique donne un nouveau statut à la PA et cette reconnaissance lui permet de redevenir attractive, d'être en quelque sorte un sujet d'intérêt et de "curiosité" pour l'entourage. Celui-ci lui accorde plus d'attention et la sollicite davantage pour connaître son parcours et son évolution dans la formation. Les sujets de conversation (en présentiel) se voient ainsi enrichis de thèmes liés à l'informatique.
Voici des éléments qui vont permettre de valider (en partie) l'hypothèse.
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Pour autant, si une "dynamique sociale" s'est développée au sein des ateliers, il semble que cette émulation se soit arrêtée au cercle des initiés de l'informatique, laissant (volontairement ?) de côté les autres résidents. A part de rares exceptions près, les séances informatiques n'ont pas suscité l'intérêt ou l'attrait que l'on aurait pu attendre auprès du reste des personnes âgées des maisons. Les entretiens témoignent d'une sorte de désintérêt, voire de rejet réciproque entre les personnes formées et le reste de la résidence.
On peut s'interroger sur le "laissant Volontairement de côté les autres résidents" : les conditions de sélection des sujets à cette étude n'auraient-elles pas amplifiées le sentiment d'exclusion des autres résidents. Jugés sur leur potentiel et ainsi dévalorisés, ceci peut créer une dissonance : les résidents exclus ajusteront leur opinion en rejetant l'informatique et de ceux qui le pratiquent. Ce "volontairement" ne serait ainsi pas imputé qu'aux sujets participants, mais aussi aux chercheurs, qui dans leur méthode ont créé une variable parasite.
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nouvelles pratiques sociales -basées sur l'entraide, la coopération- se sont ainsi mises en place. Les PA ont ainsi (ré)appris à échanger, à travailler ensemble en mettant en place des systèmes de collaboration. C'est par exemple le cas du journal informatisé dans le cadre duquel le collectif a dû se coordonner pour se distribuer les rôles et les tâches nécessaires à la rédaction finale de l'édition. Cette coopération est également nécessaire dans la mesure où elle leur permet de pallier le déficit de compétences et de connaissances du groupe. «On s'est même dit qu'en venant à deux, on pourrait se compléter et se débrouiller seuls pour faire marcher l'informatique
Groupe primaire : développement du sentiment de solidarité interindividuelle, mise en place de la différenciation des rôles et de buts communs
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Un (petit) collectif s'est néanmoins formé dans le cadre de l'atelier l'informatique et des contacts et liens sociaux se sont donc noués. C'est un lieu où les personnes pouvaient se parler, échanger, se découvrir et s'entraider. Une certaine complicité s'est ainsi installée, favorisée très certainement par le fait qu'ils avaient l'impression d'être des pionniers dans cette aventure technologique. La cohésion du groupe s'en est trouvée renforcée. «Depuis les séances, je parle également plus avec les gens qui sont en formation avec moi. Alors qu'avant, on se parlait pas forcément puisque on n'était pas du même étage. On se croisait beaucoup moins, à part dans les ascenseurs.
Création du nouveau groupe primaire.Développement du sentiment appartenance
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dernière source de satisfaction et de gratification ; celle qui touche au sentiment d'autonomie recouvrée par les PA : elles ont en effet l'impression d'être en mesure d'assumer seule la manipulation de l'environnement technologique. Cette capacité à agir seule est d'autant plus importante et valorisante qu'elle porte sur des choses totalement nouvelles pour les intéressés. En effet, elles démontrent ainsi qu'elles ne sont pas soumises à une baisse (inéluctable) d'aptitudes ou aux restrictions d'activité que l'on perçoit habituellement dans cette population, mais à l'acquisition de compétences nouvelles qui leur donnent des potentialités d'actions et certaines velléités d'indépendance.
L'acquisition de compétences nouvelles, notamment dans un domaine moderne en constante évolution, permet de bouleverser les représentations que s'en font les PA -> niveau intra-individuel et niveau représentationnel
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Les réactions de l'entourage joueraient ainsi comme une sorte d'effet miroir qui fournirait des feed-back motivants et gratifiants aux personnes âgées. Mais cette valorisation n'est pas unilatérale, c'est-à-dire qu'elle ne bénéficie pas uniquement aux PA. En effet par le biais d'identification et de projections croisées, l'entourage en ressort également valorisé et reconnu. D'une certaine façon, la réussite de leurs aînés est, par assimilation, un peu leur réussite aussi... Et c'est également un moyen d'appréhender leur avenir et leur vieillesse avec davantage de sérénité. «Ils ont un autre regard sur nous, y compris avec les petits-enfants : Je vois par exemple ma petite fille qui dit « MA mémé fait de l'informatique ». Elle était très fière de moi et moi aussi. Cela l'a étonné et elle a été contente.»
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la valorisation des PA est les témoignages et réactions positives de l'entourage. Comme nous l'avions déjà dit plus haut, ces encouragements sont autant de stimulations qui peuvent pousser la PA à s'investir dans la formation et s'y maintenir aussi.
réaction de l'entourage -> niveau inter-individuel
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on retrouve la même dynamique de valorisation: concevoir un journal par ordinateur implique énormément la PA (comme on le retrouvera plus tard dans les incidences cognitives). En plus du savoir-faire technologique qu'ils développent, la gratification provient du fait qu'ils participent à toute la chaîne de conception : de la création de la maquette, de la rédaction des articles puis à leur composition sur ordinateur et enfin à l'impression de la version finale. Ils se trouvent ainsi engagés durant tout le processus de décision (dans une sorte de comité de rédaction) et disposent surtout du résultat final qui leur permet d'évaluer le travail réalisé, retour sur gratification. «Maintenant, malgré mon âge, je vois que j'ai énormément appris. Je peux envoyer des messages à faire un journal à écrire des articles. J'ai vu que ce n'était pas aussi compliqué que ça et que je pouvais y arrive.»
On voit ici apparaître le développement d'un groupe primaire -> le comité de rédaction -> niveau positionnel
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Deux explications peuvent être avancées : soit de nouveaux liens sociaux se sont créées dans le cadre de l'activité informatique et cela induit le regroupement des PA dans ces activités, soit c'est la confiance qu'elles retrouvent par la réussite aux activités informatiques qui les incite à davantage s'investir dans des activités où elles ont des déficits, handicaps, avérés.
Suite aux constats précédents, un nouveau questionnement émerge sur les facteurs qui ont conduit les sujets à plus fréquenter les activités. Les auteurs exposent leurs points de vue.
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Les observations de suivi des personnes sur une journée (relevés d'activité) ainsi que les observations par pointage de présence et d’attitude des tableaux d’activité indiquent (Oudart, 2005) (Michel et Al, 2006) globalement que l'activité informatique n'a pas modifié la dynamique d'action des PA sur la journée (deux pic d'activité : au moment du repas de midi et entre 15 et 17 h) mais qu'ils s'orientent sur des activités plus collectives. Les observations montrent également que les résidents pratiquent équitablement les activités individuelles et collectives.En ce qui concerne les pointages de présence et d’attitude des tableaux d’activité (participation des résidents aux ateliers de l’EHPAD), on observe (Michel et Al, 2006) (Oudart, 2005): ??Avant la stimulation; de très fortes participations aux activités d'expression/communication et socioculturelles; et très peu aux activités manuelles, cognitives et physiques. ??Après la stimulation; une répartition globalement conservée à la différence près que les participants sont beaucoup plus actifs (au début 8,17 participations par mois aux activités pour les résidents Mnésis pour 13,36 après les stimulations informatiques). L'augmentation est particulièrement marquée sur les ateliers socioculturels, expression & communication, mais aussi, et c'est une nouveauté, sur les activités manuelles et physiques.
Conclusion générale en ce qui concerne la participation aux activités. Constats : 1) les PA ne font pas plus d'activités qu'auparavant mais plus d'activités collectives 2) les activités socio-culturelles, d'expression et communication ainsi que les activités manuelles et physiques ont subies une augmentation de participation.
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le système peut donner l'occasion à l'individu d'être identifié et pris en compte par autrui grâce à l'usage d'un dispositif innovant. Il peut également se comparer et se définir par rapport aux autres et ainsi se situer dans le champ social. Il peut de nouveau exister et être pris en considération par rapport à cette nouvelle activité par sa famille, ses amis, etc... qui lui apporteront un meilleur soutien social. La nature des relations, dans ses formes et dans ses modalités, peut également prendre à cette occasion une nouvelle dimension : les échanges virtuels par le biais de l'internet (messagerie, groupe de discussion...) vont permettre d'instaurer une plus grande proximité avec ses proches
Les auteurs annoncent ici les effets attendus sur la nature de la relation inter-individuelle qui va se développer grâce à l'utilisation du logiciel.
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L’outil peut permettre d'évaluer la nature et l'évolution de ses compétences sociales, de ses compétences cognitives et ainsi développer une meilleure estime de soi. Cette estime de soi sera un facteur motivationnel très important dans lamesure où elle peut favoriser la réalisation personnelle et l'intégration sociale de la PA. A l'opposé, la dépréciation de soi favorisera la diminution du niveau d'aspiration du sujet. Avec diverses conséquences, notamment sur l'affaiblissement des projets de vie et de l'investissement personnel de la PA, ainsi que sur son désir d'intégration sociale.
Ici, les effets attendus de l'outil, au niveau individuel. L'attention sera particulièrement portée sur l'estime de soi.
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l'environnement technologique que nous proposons favorise sinon encourage les interactions de l'usager avec son environnement (en suscitant par exemple, des discussions ou des pratiques collectives autour de l'outil), et qu'il permette aussi à la personne d'obtenir en retour des signes de légitimité, de valorisation par l'utilisation d'un dispositif innovant. Et c’est à partir de ces différents apports qu’il pourra ajuster, faire évoluer son rôle, sa fonction et sa contribution dans l'institution et dans le champ social
Nous avons ici deux hypothèses dépendantes. L'hypothèse 2 est dépendante de la première. Les résultats de l'hypothèse 1 seront déterminants pour étudier la seconde hypothèse. Ainsi, l'hypothèse 1 devient une variable médiatrice.
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Il jouerait aussi, et c’est notre hypothèse, un rôle d'environnement de stimulation sociale.
Hypothèse principale : "il" est le logiciel. En d'autre terme, le logiciel serait support et source de stimulation sociale.
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Plus spécifiquement, nous étudierons la recomposition du lien social, défini comme un réseau d'échanges qui permet de situer l'individu dans une société, qui se produit dans de tels contextes. Nous nous attacherons à étudier ce lien, sur un groupe de résidents choisi et stimulé par un dispositif technique dans le cadre d’une expérimentation, au travers des formes de définition de soi, reconnaissance sociale,intégration sociale et pratiques sociales.
Les auteurs indiquent ici les lignes conductrices, une synthèse de leur méthode. On y voit apparaître les différents niveaux d'analyse qui vont permettre de répondre à leur question.
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Il ressort de ces études qu'on ne peut parler de déterminisme générationnel quant à l'adoption ou au rejet des technologies. Des facteurs ergonomiques et d'accessibilité (Spérandio & al., 1997), sociaux (le rôle de l'entourage-médiateur, l'écho identitaire que suscite le dispositif chez l'usager, etc. Caradec, 2004) ou encore personnels et "expérientiels" (l'expérience préalable ou de la perception de l'utilité du dispositif) (Marquié, 2001) peuvent affecter l'adoption et l'usage des dispositifs techniques.
Voici un synthèse de tous les arguments précédents qui présente un point de vue des auteurs.
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En somme, la technologie risque d'accentuer l'exclusion sociale des PA, alors même qu'elle laissait entrevoir de formidables opportunités pour l'amélioration de leur qualité de vie.
Ce constat, basé sur des statistiques et ouvrage, va à l'opposé de ce que cherchent à démontrer les auteurs.
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L'effritement de l'identité et du lien social est également spécifique de cette génération (Meire, 1992, David &Starzec, 1996). Avec le grand âge, on observe ainsi un repli de la personne sur le domicile et un affaiblissement significatif de ses rôles sociaux et familiaux, une vie par procuration, des conduites régressives (alimentation, hygiène, usages sociaux), une perte de but et d'identité conduisant à un état d'anomie (Atchley, 1980). Ce désengagement social s'exprime notamment par la diminution du niveau d'interaction sociale tant par la fréquentation que par le degré d'implication. Ainsi près de 65% des plus de 75 ans vivent une situation d'isolement, c'est-à-dire qu'ils n’ont ni sorties, ni relations, ni contacts téléphoniques avec des tiers (famille, amis...) (David &Starzec, 1996)
Ces faits s'appuient sur des études et ouvrages de professionnels reconnus, ce qui donnent un caractère épistémique à ces arguments.
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Or, cette marginalisation sociale se trouve actuellement (et plus encore demain) accentuée par la fracture numérique dans la mesure où la plupart des services (administratifs, bancaires, d'achat, médicaux...), des modalités d'interaction, des ressources (d'information) sont de plus en plus délivrés par des supports virtuels et médiatisés. Selon l'enquête Médiamétrie2 (2005), parmi les 27 millions d'internautes recensés, seulement 3,8 % ont 65 ans et plus. Pour les ménages de plus de 70 ans‚ 9% d'entre eux disposent d'un micro–ordinateur à leur domicile et 5% d'Internet : c'est 7 fois moins que les 50–59 ans.
Toutes ces études viennent appuyer l’observation de la fracture numérique.
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En vieillissant, les PA accumulent les "handicaps" : sociaux, physiques, psychologiques, cognitifs et numériques (Gorgeon et Léridon, 2001, Plonton, 2003). Il s'agit d'abord d'un déclin cognitif (avec la réduction des possibilités d'adaptation, des désapprentissages, de la démotivation, des difficultés de mémorisation...) et de dégradations psychologiques importantes (marquées par une plus grande vulnérabilitépsychologique, l'absence de nouveaux investissements, une atteinte de l'estime de soi, la dépression ....). Les pertes physiques sont significatives, symbolisées notamment par une plus grande préoccupation sur la santé, des pathologies fonctionnelles importantes et une perte de la dextérité physique et de la coordination sensori-motrice.
argument épistémique s'appuyant sur un rapport de comité scientifique et un ouvrage dédié à la personne âgée.
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l'objectif de notre recherche dans le cadre du projet MNESIS est d'examiner comment et dans quelle mesure un logiciel de stimulation cognitive peut contribuer à mieux faire accepter, reconnaître et intégrer l'usager dans son environnement social, familial et médical.
Question de départ
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La stimulation intellectuelle et l'importance des relations interpersonnelles que procurent les nouvelles technologies peuvent s'avérer être de puissants mécanismes d'adaptation pour aider les personnes à retrouver une intégrité cognitive, physique mais aussi psychologique et sociale (Brangier et Pino, 2001)
Cet argument s'appuie sur la recherche de 2 auteurs (Brangier et Pino) dont de nombreuses publications mettent en corrélation la dimension humaine et numérique. Ainsi, cet argument s'est développé à partir d'observations.
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le rapport à la technologie ne laisse pas indifférent : Comme (Eve et Smoreda, 2001) l'avait déjà signalé, il y a une forte implication émotionnelle et personnelle qui accompagne et même précède la décision de suivre les formations. Le discours est imprégné par une vision personnelle du monde où informatique et Internet riment avec modernité, innovation et monde contemporain.
Constat qui peut ouvrir à une autre étude, notamment sur l'évolution des préjugés et stéréotypes des PA concernant les nouvelles technologies.
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En confrontant l’ensemble des résultats il semble donc qu'il y ait bien une incidence plutôt positive de l'usage de l'environnement technologique sur les PA. Cet usage permet de compenser, d'estomper ou de pallier certains déficits ou de réactiver certaines capacités et certains potentiels que les PA utilisent dans leur vie quotidienne. Ces capacités peuvent se situer à un niveau psychologique (reconnaissance et valorisation par les autres), cognitif (stimulation), social (maintien/accroissement du lien social et de l'intégration sociale) ou moteur (par l'ouverture virtuelle que les TIC apportent sur l'environnement).Elles leur donnent également accès à une maîtrise du monde, mais peuvent aussi évoquer une émotion plus profonde liée à l’idée qu’on est en train de découvrir, d’apprendre un nouveau monde, et au final de s'adapter et de s'intégrer à ce nouveau monde (reconnaissance sociale).
Conclusion générale de l'étude, qui reprend en grande partie aux hypothèses énoncées.
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Le fait également que la formation se soit déroulée dans un espace clos, fermé du public, n'a pas non plus permis de favoriser les interactions possibles entre les apprenants et d'éventuels curieux
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un effet de hiérarchisation entre celles qui étaient choisies et donc aptes à être formées (effet de valorisation) et celles non sélectionnées, car inaptes mais très certainement vécue par elle comme une déception et une forme d'échec...
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plus les participants ressentaient un sentiment de confiance et d'estime de soi personnel et construisaient un système fondé sur la cohésion sociale du groupe, plus ils développaient un sentiment de dépréciation et de mépris à l'encontre des plus faibles.«Les autres ne suivent pas, ils sont des boulets, trop lents. Je choisis mes activités pour ne pas me retrouver avec eux. Sinon, ça ne suit pas et je ne réussis pas !
Renforcement du sentiment d'appartenance à travers le rejet de l'autre groupe.
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paradoxant
Encore un mot clé important en ce qui concerne cette étude !
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fracture numérique
Voici une notion clé qui me semble très importante. Ce terme fort décrit parfaitement la situation et ses potentielles conséquences.
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la création d'un «collectif» (et corollairement un phénomène de différenciation-intégration), et la redynamisation du réseau social (familial et amical) existant.
deux constats importants en ce qui concerne la dimension sociale de l'étude
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la valorisation qu'apporte l'usage des technologies aux personnes âgées qui les utilisent. Les PA ressentent en effet la même reconnaissance et une perception de soi positive, quelque soit le dispositif utilisé –environnement informatique générale ou plus spécifiquement jeux de stimulation
Perception de soi améliorée - Niveau intra-individuel
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Le fait, d'abord, de découvrir, que malgré les réticences et angoisses du départ («Je n'y arriverai pas, ce sera dure»), elles soient pourtant capables de manipuler un environnement technologique totalement nouveau est une source de satisfaction et de valorisation immense. «Je suis assez fière de moi car à mon âge, j'ai vu que je pouvais encore me former à l'informatique. Avant je me disais « en parlant de l'informatique, cette diablesse là, je n'y comprends rien » c'était trop compliqué pour moi cela me paraissait au-dessus de mes capacités.»
Ces arguments s'appuient sur les opinions des sujets. Ils peuvent donc être classés dans la dimension dialectique.
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Pour cette raison, nous avons souhaité prendre par défaut tous les sujets qui voulaient bien participer aux formations informatiques avec, cependant, trois pré requis : (1) Réussite au test MMS qui permet de repérer et de prévenir d'éventuelles déficiences cognitives; (2) Aptitudes motrices et perceptives minimales afin d'interagir avec l'environnement informatique; et (3) capacité à s'exprimer et rendre compte d'un vécu (personnel, social, psychologique...
caractéristiques conditionnelles des sujets pour participer à l'étude. Auraient-elles un impact sur les représentations des groupes (ceux inclus dans l'étude et ceux exclus) ?
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implication et engagement dans des activités à vocations collectives et socialisantes. Il s'agit de déterminer si l'usage des TIC conduit la PA à davantage s'investir dans un réseau social par le choix d'activités réclamant davantage d'échanges ou de collaborations, ou sinon à déterminer si lui même est en attente de type d'interactions
On trouve ici la finalité de tous les arguments avancés par les auteurs, et qui nous conduit (ou re-conduit) à la question de départ.
A travers ces 4 points énoncés successivement, on retrouve les 4 niveaux d'analyse des interactions sociales définies par Willem Doise : 1) définition de soi = niveau intra-individuel 2) reconnaissance sociale = niveau inter-individuel 3) Intégration sociale = niveau positionnel 4) intégration sociale = niveau représentationnel
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notre appartenance à différents types de catégories sociales détermine notre identité) : la position d'acteur, rendu possible grâce à l'utilisation du dispositif, va contribuer à développer son réseau d'échange. Il pourra identifier des partenaires possibles qui partagent ses centres d'intérêts, des objectifs communs et ainsi constituer une communauté d'acteurs autour de ces outils. Par ailleurs, les dispositifs technologiques de communication (Messagerie électronique...) pourront également pallier la privation des ressources verbales de certains résidents et conduire ainsi à de nouvelles modalités d'interaction.
Ici, c'est à la position sociale à laquelle les chercheurs font référence et évoquent les répercussions possibles.
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à partir de ces différents apports qu’il pourra ajuster, faire évoluer son rôle, sa fonction et sa contribution dans l'institution et dans le champ social
Hypothèse 2
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l'environnement technologique que nous proposons favorise sinon encourage les interactions de l'usager avec son environnement (en suscitant par exemple, des discussions ou des pratiques collectives autour de l'outil), et qu'il permette aussi à la personne d'obtenir en retour des signes de légitimité, de valorisation par l'utilisation d'un dispositif innovant.
Hypothèse 1
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Elles se définissent comme "l'étude de la technologie et du vieillissement menée dans un but de concevoir un meilleur cadre de vie et de travail, ainsi que des soins médicaux adaptés aux PA dépendantes" (p 55, Clément & al., 2005)
Définition de le gérontechnologie.
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Activital propose trois activités complémentaires : un ensemble de jeux cognitifs, un outil de rédaction de journal de résidence pour développer la créativité et un outil de messagerie électronique simplifié pour favoriser les liens sociaux et la communication.
La description de l'outil. Ce logiciel est très intéressant car il permet un usage numérique à plusieurs niveaux : individuel à travers les jeux cognitifs, social à travers la messagerie, et sociétal à travers le journal.
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