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  1. May 2025
    1. Briefing sur le programme d'Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité (EVARS)

      Contexte et Objectifs

      Ce briefing est basé sur un podcast produit par l'Institut des hautes études de l'éducation et de la formation (I2F), abordant l'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (EVARS) en milieu scolaire en France.

      L'émission met en lumière l'historique, les enjeux, le nouveau programme et sa mise en œuvre.

      L'éducation à la sexualité en milieu scolaire est une préoccupation du Ministère de l'Éducation depuis plus de 50 ans, jalonnée par des événements importants comme Mai 68, les lois sur la contraception (1967) et l'IVG (1975), et la circulaire Fontana (1973).

      Un tournant majeur a été la loi de 2001 sur l'IVG, instaurant l'obligation de trois séances annuelles d'éducation à la sexualité par tranche d'âge.

      Le contexte actuel, marqué par le développement des réseaux sociaux, l'accès facile à l'information (et à la désinformation), le partage d'images sexuellement explicites, l'accès à la pornographie, et la prise de conscience accrue des violences sexuelles (y compris intrafamiliales et entre jeunes, avec des statistiques alarmantes sur les agressions sexuelles d'enfants et de jeunes), a souligné la nécessité de réinterroger la mise en œuvre de ces séances.

      Le constat a été fait que ces trois séances annuelles ne sont pas totalement mises en place sur le terrain.

      L'Inspection Générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche a identifié la clarification des objectifs de formation des élèves comme un levier essentiel.

      C'est dans ce cadre que le Ministre a souhaité l'élaboration d'un programme spécifique.

      Le Nouveau Programme EVARS

      Le nouveau programme EVARS, élaboré par le Conseil Supérieur des Programmes et fortement soutenu (voté 60 voix pour et 0 contre au Conseil Supérieur de l'Éducation fin janvier 2025), vise à clarifier les objectifs de formation des élèves de la maternelle au lycée.

      Il a été conçu avec un large éventail d'experts et a fait l'objet d'une consultation nationale.

      Ses intentions principales, clarifiées dans le préambule, visent à trouver un équilibre entre les enjeux de citoyenneté et de santé.

      Le programme encourage le développement de l'esprit critique des élèves pour construire des relations respectueuses et acquérir des connaissances scientifiques objectives leur permettant de faire des choix éclairés pour leur santé et celle des autres.

      Le programme est décliné en :

      • Éducation à la vie affective et relationnelle pour le premier degré (maternelle et élémentaire), axée sur les émotions et les relations.

      • Éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité pour le second degré (collège et lycée), incluant des questionnements plus avancés adaptés à l'âge et à la maturité des élèves.

      Il est structuré autour de trois grands axes, présents de la maternelle au lycée :

      • Se connaître, vivre et grandir avec son corps.
      • Construire des relations, s'y épanouir.

      • Trouver sa place dans la société, s'y sentir libre et responsable.

      Ces axes sont déclinés en objectifs d'apprentissage par tranche d'âge, avec un souci de progressivité.

      Un tableau synoptique est proposé pour visualiser ces objectifs et inspirer les personnels.

      Points de Vue et Enjeux Clés

      • Sociologie et Utilité des Programmes :

      Yael Am Salem Mingi, sociologue, souligne que les pays ayant mis en place l'éducation à la sexualité en milieu scolaire légitiment ces questions et la reconnaissance sociale de la sexualité des jeunes.

      Cela permet une prévention des violences (intrafamiliales, sexuelles) et facilite l'accès à l'information sur la contraception, les relations, et la place des jeunes.

      Les pays prônant l'abstinence ont de moins bons résultats en matière de grossesses adolescentes et d'IST. L'éducation à la sexualité a des effets positifs sur la connaissance et les pratiques.

      • Point de Vue des Élèves :

      Les élèves considèrent l'école comme un espace légitime pour parler de la vie affective, relationnelle et sexuelle, à condition que l'école ne juge pas leur comportement, écoute leurs questionnements et adapte le discours. Ils attendent de l'école des informations scientifiques et documentées, pas des jugements de valeur.

      Les questionnements évoluent avec l'âge, allant de "c'est quoi l'amour ou l'amitié" au premier degré à la définition de termes liés à la sexualité à l'adolescence (pansexualité, plurisexualité, LGBTQ+).

      Ils veulent un langage collectif et une définition collective des termes.

      • Intégration et Adaptabilité :

      Le programme est conçu pour être inclusif et s'adapter aux questionnements spécifiques de chaque classe et groupe d'élèves, influencés par le contexte géographique, social et de genre.

      Il peut être décliné dans différentes matières (arts plastiques, musique, sport, français, SES, SVT, etc.) et à différents niveaux, soulignant son lien avec les autres disciplines et la promotion de l'égalité et des rapports de genre.

      • Postulat des Pratiques :

      Yael Am Salem Mingi précise que les élèves ne souhaitent pas que l'école aborde les pratiques sexuelles, considérées comme relevant de la sphère intime.

      En revanche, ils attendent des outils pour la lecture critique de contenu, notamment sur les réseaux sociaux, pour discerner le vrai du faux.

      • Rôle des Personnels et Mise en Œuvre :

      L'EVARS est l'affaire de tous les personnels de l'éducation nationale. La co-animation est encouragée là où elle est possible pour croiser les regards.

      Il est essentiel de réfléchir à la posture de l'enseignant.

      Les chefs d'établissement et directeurs d'école ont un rôle déterminant dans le pilotage, la constitution d'équipes, la désignation éventuelle de référents, l'organisation de la formation et la gestion des partenariats (associations agréées, de préférence au second degré, avec un travail préparatoire conjoint et une co-animation).

      • Freins et Leviers :

      Les freins incluent les peurs de certaines familles et des défis organisationnels.

      Les leviers incluent l'existant (ce qui est déjà fait), l'appui des pilotes académiques, des directeurs d'école et chefs d'établissement, les référents égalité, et les instances (conseils de maître, conseils d'école, conseils école-collège).

      La conscientisation des personnels sur l'enjeu de santé publique et la nécessité de fournir des repères aux élèves sont cruciales.

      • Mise en Œuvre Opérationnelle :

      La mise en œuvre se traduit par des plans de formation pour les personnels.

      Il s'agit d'accompagner les enseignants dans l'appropriation du programme et l'utilisation des ressources.

      Dans le premier degré, l'organisation des séances est facilitée par le format classe unique pour l'enseignant.

      Dans le second degré, la coordination est essentielle, impliquant les conseils pédagogiques et les CESCE (Comités d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement).

      L'interdisciplinarité (lettres, philosophie, EPS, EMC, etc.) est un élément clé.

      Les heures de vie de classe peuvent être mobilisées.

      • Accompagnement et Formation :

      L'accompagnement des personnels est une priorité.

      Des groupes de formateurs experts existent dans les académies.

      Des formations d'établissement et des parcours inter-degrés sont envisagés.

      Des personnels ressources de proximité (infirmières, CPE, professeurs documentalistes, etc.) peuvent intervenir en co-animation.

      Un plan national de formation et un parcours Magistère en ligne sont en cours de déploiement, complétés par des livrets de séances types.

      • Communication :

      La communication avec les familles est cruciale pour lever les appréhensions.

      Le conseil d'école est une instance importante pour communiquer.

      Il est essentiel de communiquer de manière positive sur la légitimité de l'école dans ce domaine, en soulignant qu'il ne s'agit pas d'aborder l'intime.

      En cas de contestation ou de refus d'enseignement, il est important d'engager le dialogue, de rappeler l'obligation de cet enseignement et de s'appuyer sur les ressources académiques (cellules valeurs de la République).

      Une page Eduscol dédiée et une page education.gouv.fr pour les familles sont disponibles, avec des éléments de langage, des plaquettes et une FAQ.

      • Cadre Juridique :

      Un point juridique rappelle que la notion de droit à la sexualité des mineurs n'est pas reconnue par les textes. La majorité sexuelle en France est fixée à 15 ans (article 227-25 du code pénal).

      Toute relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans est considérée comme une atteinte sexuelle, même si elle est consentie.

      La loi du 21 avril 2021 a posé un seuil de non-consentement pour les mineurs de moins de 15 ans avec des majeurs et a renforcé la lutte contre l'inceste et la sexorsion.

      Une clause dite "Roméo et Juliette" permet de préserver les relations entre mineurs de moins de 5 ans d'écart, sauf inceste, absence de consentement ou prostitution.

      La notion de consentement valable implique plusieurs exigences cumulatives (volontaire, libre, éclairé, spécifique, réversible, exprimé, perçu).

      Le contrôle des intervenants extérieurs est également mentionné comme un point délicat.

      En Synthèse

      L'introduction de ce programme marque une étape historique en France, offrant une opportunité institutionnelle précieuse pour l'éducation des élèves sur des sujets fondamentaux.

      Il répond à un besoin criant de clarification et d'équité dans l'accès à cette éducation.

      Au-delà de la prévention, le programme vise à développer la réflexion des élèves et à construire une culture commune sur ces sujets.

      Sa mise en œuvre requiert une intelligence et une inventivité collectives, un accompagnement soutenu des personnels et une communication proactive avec les familles.

      Il s'agit également d'un programme qui écoute les questionnements des élèves et leur offre un espace pour forger leur liberté.

      Franck Durbage résume l'importance de ce programme comme une opportunité de "désinquiétude" pour les familles et les établissements privés, une chance pour la "culture" en offrant un espace de pensée et de réflexion, une occasion pour l'"intelligence collective" et l'"inventivité collective" des équipes pédagogiques, et un engagement envers la "liberté" des élèves en accueillant leurs questions et en leur permettant de cheminer.

  2. Nov 2024
    1. Pages clés pour les associations de parents

      Les sources se concentrent sur les recours juridiques dans l'enseignement supérieur,

      Cependant, certaines informations peuvent être utiles aux associations de parents de tous niveaux :

      Comprendre le système et ses rouages

      L'opacité des réformes:

      Le document souligne le sentiment d'opacité des procédures de sélection (Parcoursup, Master, études de santé) chez les familles. [1-5]

      Les pages 30 à 34 expliquent les paradoxes et contradictions des réformes (autonomie des universités vs. renforcement du pouvoir de l'Etat, standardisation vs. individualisation des parcours), sources de confusion pour les usagers.

      La page 37 détaille les contournements de la réforme par les établissements, amplifiant le sentiment d'injustice.

      L'anxiété face à la sélection:

      Le document évoque l'anxiété des familles face à la sélection. [6, 7]

      La page 10 décrit l'expérience stressante de la plateforme Parcoursup.

      La page 47 montre la fébrilité des familles face aux réformes et à l'inflation des candidatures, notamment pour l'obtention des mentions au baccalauréat.

      Le rôle des parents: Les sources insistent sur l'implication des parents, et particulièrement des mères, dans l'orientation des enfants. [8, 9]

      La page 42 met en évidence le rôle crucial des mères dans l'orientation scolaire, en particulier pour les classes moyennes et supérieures.

      La page 43 analyse ce rôle à la lumière de la sociologie de l'éducation, en soulignant que la gestion des activités extracurriculaires, élément important dans le processus de sélection, incombe souvent aux mères.

      Accompagner les familles et les élèves

      Dépasser la logique du classement:

      Le document critique la focalisation des familles sur le classement et la comparaison entre élèves. [10-14]

      Les pages 63 à 65 décrivent la pratique courante de comparer les dossiers des élèves entre eux, alimentant le sentiment d'injustice.

      Les pages 68 et 69 montrent que cette logique de comparaison est inhérente au système de classement mis en place par les plateformes, et que certaines familles, notamment celles éloignées de la culture scolaire, peinent à la comprendre.

      Construire un projet solide:

      Les sources insistent sur l'importance de construire un projet d'études solide et individualisé. [15]

      La page 74 illustre comment la construction d'un projet professionnel clair peut motiver la contestation d'une décision d'admission (cas de Diane, étudiante en droit). Maîtriser le "capital procédural":

      Le document montre que la réussite des recours dépend souvent de la capacité des familles à maîtriser les procédures administratives et juridiques. [16-20]

      La page 48 décrit l'importance de savoir constituer un dossier solide et de se présenter devant le juge.

      Les pages 59 et 60 analysent les techniques de "preuve" utilisées par les familles pour appuyer leur recours.

      La page 73 introduit la notion de "capital procédural" comme facteur déterminant dans la réussite des recours.

      La page 80 souligne l'importance de la trace écrite et de la conservation des documents.

      Dialoguer avec les institutions

      Promouvoir la transparence:

      Le document met en avant le manque de transparence des procédures de sélection. [4, 21-23]

      Les pages 33 et 34 montrent comment le manque de clarté des réformes et l'utilisation d'algorithmes opaques contribuent à la défiance des familles envers les institutions.

      Les pages 56 et 57 mettent en évidence le sentiment de déconsidération et de manque d'écoute ressenti par certaines familles. Favoriser le dialogue:

      Le document souligne l'importance du dialogue entre familles et institutions. [24, 25]

      Les pages 98 et 99 insistent sur le rôle du juge administratif comme garant du dialogue et de la transparence dans l'application des réformes.

      En conclusion, les sources, bien que centrées sur l'enseignement supérieur, offrent des pistes de réflexion aux associations de parents de tous niveaux.

      En encourageant la compréhension du système, la construction de projets solides et la communication avec les institutions, elles peuvent contribuer à une entrée dans le supérieur plus sereine pour les jeunes.

  3. Jun 2024
    1. c'est pas juste un problème de de conception enfin de réception parce que on se dit bah la réforme a été bien 00:48:16 conçue le problème c'est une fois qu'on essaie de l'appliquer non le problème c'est qu'elle a été conçu aussi d'une manière qui me semble-t-il est problématique et donc la conception est bien en cause et ça ça plaide aussi pour 00:48:28 mieux intervenir enfin mieux comprendre les contextes avant d'intervenir sur les contextes pour éviter justement que ces contextes en quelque sorte se retournent contre la politique et c'est un enjeu 00:48:39 d'efficacité mais c'est aussi un enjeu me semble-t-il démocratique à l'air aujourd'hui où les preuves chiffrées sont de plus en plus preignantes et de plus en plus valorisées mais aussi où elles sont de plus en plus fragiles au 00:48:53 sens où il y a une forme de scepticisme croissant dans l'opinion à de l'objectivité quantitative et donc voilà c'est des choses qu'on peut pas totalement ignorer me semble-t-il si on veut en tout cas être dans une 00:49:05 perspective pragmatique de se dire comment est-ce qu'on peut améliorer au fond les le système à l'aide des connaissances produ produites par la
    2. dans une réforme euh éducative et bien on attend quand même souvent des transformations des 00:18:35 pratiques enseignantes et donc si on arrive pas à convaincre les enseignants que la réforme est pertinente et qu'elle peut être praticable et bien c'est très difficile de de pouvoir 00:18:47 finalement changer changer l'école et donc ces ces preuves comme je vais le montrer elles sont elles sont en décalage avec des expériences des enseignants les jugements les savoirs 00:19:00 professionnels et euh c'est notamment lié à un décalage entre ce qu'on pourrait appeler le raisonnement expérimental et le raisonnement naturel euh des enseignants avec en plus le fait 00:19:14 que dans la logique qui qui est aujourd'hui montante hein on recommande de plus en plus que la politique se fonde sur des données probantes sur des preuves euh 00:19:26 scientifiques c'est-à-dire euh si possible expérimental et bien il y a une forme de déconsidération tout à fait assumée des savoirs professionnels les enseignants ne sont pas perçus comme 00:19:39 ayant des savoirs ils sont perçus comme ayant des croyances des croyances qui sont dès lors opposés aux connaissances scientifiques alors je veux évidemment pas mettre les 00:19:51 connaissances et les savoirs professionnels sur le même plan que les connaissances scientifiques c'est pas l'idée de d'être dans une forme de relativisme mais d'opposer strictement euh les les connaissances aux croyances 00:20:05 ça me paraît quand même euh quelque chose qui n'a pas été de nature à faciliter le dialogue aussi entre les politiques et l'expertise qui la fonde 00:20:15 et le terrain
    3. en 93 on a euh supprimé le redoublement au début de l'enseignement secondaire et on a instauré ce qu'on a appelé la la promotion automatique le passage automatique quelques enfin ce qui a posé 00:10:14 plein de plein de difficultés euh plein d'effets pervers euh au fond où on s'est rendu compte que le redoublement avait augmenté enfin avait évidemment chuté dans ce à ce à ce à cette étape de la 00:10:27 scolarité mais qui réaugmentait par la suite qu'il y avait des réorientations des changements d'établissement pour un certain nombre d'élèves en difficulté
  4. Mar 2024
    1. bouscule l’organisation

      Les groupes de niveau vont amener à faire des horaires barrettes pour lesquelles l'ensemble des élèves vont avoir cours en même temps et donc les enseignants aussi ce qui veut dire que pour rendre cela possible il faudra probablement parfois rallonger le temps de présence dans l'établissement

  5. Jan 2021
  6. Sep 2020
    1. action rectorale, en préconisant de passer d’une politique de filière à une politique de parcours. Cependant ce rapport n’a pas encore eu de suite concrète

      concrétisé par les EDS