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  1. Sep 2025
    1. Synthèse du Soutien de l'État à la Vie Associative : Du National au Local

      Résumé

      Cette note de synthèse analyse les formes et les logiques du soutien de l'État à la vie associative en France, en se basant sur une recherche menée par Mathilde Rtinassi et Emmanuel Porte.

      L'étude révèle une action publique éclatée et peu coordonnée, dépourvue d'une politique unifiée.

      Le soutien financier, bien que stable en volume global de subventions (environ 8,5 milliards d'euros), est perçu comme étant en baisse en raison de sa répartition sur un nombre croissant d'associations, ce qui diminue le montant moyen par structure.

      La recherche identifie quatre grands objectifs poursuivis par l'État : la consolidation des structures, l'articulation du secteur, l'observation du monde associatif, et la reconnaissance de sa légitimité. Ces objectifs sont inégalement poursuivis selon les ministères, menant à une typologie de quatre formes de soutien distinctes :

      • 1. Soutien partiel et institué : Une relation de compagnonnage de longue date, mais ne couvrant qu'une partie des objectifs.

      • 2. Soutien multiforme : Le modèle le plus complet, couvrant les quatre objectifs, porté par des acteurs comme la CNAF ou la DJEPVA.

      • 3. Soutien par la reconnaissance : Limité aux procédures réglementaires (agréments, labels), avec une relation distante.

      • 4. Soutien par relation intéressée : Le modèle le plus répandu, où l'association est principalement un instrument pour le déploiement des politiques publiques, souvent via des appels d'offres.

      Un constat majeur est la corrélation directe entre la qualité du dialogue entre les acteurs publics et les associations et la richesse des formes de soutien.

      Enfin, la production de connaissance sur le secteur associatif reste le "parent pauvre" de l'action publique nationale, et les "têtes de réseau" jouent un rôle opérationnel indispensable que l'État ne peut assumer seul.

      1. Contexte et Méthodologie de la Recherche

      La recherche intitulée "Les soutiens national à la vie associative : enquête exploratoire sur une action publique éclatée" a été initiée mi-2019 pour répondre à deux constats principaux :

      • • L'illisibilité du soutien à la vie associative : Des rapports antérieurs (Inspection Générale, 2009 et 2016) soulignaient la complexité et la confusion des dispositifs, labels et acronymes (CRIB, PAVA, PIVA), rendant l'écosystème difficile à naviguer pour les associations. Une citation d'un rapport illustre ce point : "il existe des crib (...) qui sont des Pavas (...), des cribes non Pava, des Pavas non crib..."

      • • Une connaissance parcellaire des soutiens ministériels : Au-delà du rôle historique du ministère de la Jeunesse, la manière dont les autres ministères soutiennent le secteur associatif restait mal connue, alors que chacun interagit avec lui (ex: fiscalité pour le ministère de l'Économie, gestion du greffe pour l'Intérieur). Méthodologie

      L'étude repose sur une approche purement qualitative :

      • • 42 entretiens semi-directifs ont été réalisés avec :

      • ◦ Des agents de 15 ministères et organismes d'État.

      • ◦ 19 têtes de réseau associatives.

      • ◦ 4 acteurs de l'accompagnement privé.
      • ◦ 3 personnalités qualifiées.
      • ◦ 1 responsable politique.

      • • Une analyse documentaire approfondie (doctrines de financement, appels à projets, rapports d'activité) a été menée pour aller au-delà du discours officiel.

      Le terrain de recherche a été complexe, marqué par des difficultés d'accès aux ministères et une interruption de 14 mois due à la crise du Covid-19.

      2. Analyse du Soutien Financier : Nuances et Réalités

      Contrairement à l'idée reçue d'une baisse généralisée des financements, l'analyse des données (notamment le "Jaune" budgétaire associatif) apporte des nuances importantes :

      • Stabilité des subventions : Le montant global des subventions versées par l'État aux associations est relativement stable, s'élevant à environ 8,5 milliards d'euros.

      • Augmentation du volume global des moyens : Le volume financier total attribué aux associations augmente, mais une part croissante de ces moyens n'est pas versée sous forme de subventions (ex: marchés publics).

      • Étalement sur le tissu associatif : L'État finance un nombre croissant d'associations.

      Par conséquent, même avec un budget global stable, le montant moyen et médian par association est en baisse.

      Ce phénomène d'étalement est le principal facteur expliquant la perception d'une diminution des financements et de la part des subventions.

      3. Les Quatre Grands Objectifs du Soutien de l'État

      L'analyse des entretiens et des documents a permis d'identifier quatre objectifs principaux que l'État poursuit, de manière plus ou moins explicite, à travers son soutien au monde associatif.

      Objectif Description Exemples d'Actions Consolidation

      Vise à pérenniser la structure associative en la rendant robuste sur le long terme pour qu'elle puisse répondre aux besoins sociaux et aux politiques publiques. * - Soutien financier (subventions, etc.)<br>- Accompagnement à la professionnalisation<br>- Renforcement du modèle socio-économique et de la gouvernance<br>- Accueil, information et orientation<br>-

      Formation des membres et salariés

      Articulation / Maillage Concerne la circulation de l'information, le partage de bonnes pratiques et la facilitation des coopérations entre associations, et avec d'autres acteurs (publics, privés). * - Mise en réseau des acteurs<br> * - Organisation d'échanges de pratiques entre pairs<br> * - Facilitation de l'essaimage d'expérimentations

      Observation / Objectivation

      Recouvre la production de connaissances sur le secteur associatif pour éclairer l'action publique. Cet objectif est souvent le moins prioritaire.

        • Financement d'études et de recherches (réalisées par des cabinets, des chercheurs, des têtes de réseau)<br>
        • Création d'espaces de réflexion collective (ex: le COJ pour la jeunesse)

      Reconnaissance / Légitimation Englobe toutes les procédures de reconnaissance officielle des structures, de leurs projets ou de leurs activités, leur conférant une légitimité à agir au nom de l'intérêt général.

        • Délivrance d'agréments<br>
        • Reconnaissance d'utilité publique (RUP)<br>
        • Attribution de labels et de prix

      Ces objectifs sont souvent interconnectés. Par exemple, la reconnaissance (via un agrément) facilite l'accès aux financements, contribuant ainsi à la consolidation de l'association.

      4. Typologie des Formes de Soutien National

      En croisant les objectifs poursuivis, la nature du dialogue et le type de relation entre l'État et les associations, la recherche a établi une typologie de quatre modèles de soutien. Type de Soutien Description et Relation Objectifs Couverts

      Exemples et Caractéristiques

      1. Soutien partiel et institué Relation de "compagnonnage" : Historique, structurante et de longue durée.

      La politique publique est fortement adossée aux têtes de réseau, qui deviennent des partenaires incontournables.

      Consolidation (financière) et Articulation/Maillage.

      • Ministère de la Culture (pratiques amateurs) : Les fédérations sont des "coquilles vides" potentielles sans le soutien de l'État, et l'État ne peut agir sans elles.<br>

      • Délégation à la Sécurité Routière avec l'association Prévention Routière.<br>

      • Tendance à créer un "monopole" d'interlocuteurs.

      2. Soutien multiforme

      Le "champion" du soutien : Le modèle le plus complet et diversifié.

      La relation est basée sur la co-construction et un dialogue riche.

      Il existe une culture "militante" en faveur du monde associatif au sein de ces administrations.

      Les 4 objectifs sont couverts, y compris l'Observation.

      • CNAF, DJEPVA, ANCT (ex-CGET).<br>
      • Utilise une palette d'outils : subventions, CPO, appels à projets (rarement des appels d'offres).<br>
      • Production d'outils, de kits, de formations.<br>
      • Agence Française de Développement (AFD) avec le dispositif "Initiative OSC" qui reconnaît le droit à l'initiative des associations.

      3. Soutien par la reconnaissance

      Relation procédurale et distante : Le soutien est quasi-exclusivement articulé autour d'une procédure réglementaire (agrément, label).

      Principalement la Reconnaissance/Légitimation.

      • Direction Générale de la Santé pour l'agrément des associations représentant les usagers du système de santé.<br>
      • L'administration connaît mal le secteur et a peu de dialogue avec lui.<br>
      • L'objectif est de s'assurer que les associations remplissent les conditions réglementaires, pas de les accompagner dans leur développement.

      4. Soutien par relation intéressée

      Relation instrumentale : Le soutien est secondaire par rapport à l'objectif principal du ministère, qui est le déploiement de sa politique publique. Les associations sont vues comme des prestataires.

      Principalement la Consolidation (uniquement pour qu'elles puissent "tenir" et mettre en œuvre la politique).

        • Le modèle le plus fréquent (près de la moitié des directions rencontrées).<br>
        • Recours massif aux marchés publics (appels d'offres) et appels à projets.<br>
        • Mise en concurrence des associations avec des entreprises lucratives ou des établissements scolaires (ex: Ministère de la Défense).<br>
        • Les dispositifs généraux d'accompagnement (DLA, FDVA) sont méconnus et peu mobilisés par ces directions.

      5. Le Rôle Crucial des Têtes de Réseau

      La recherche souligne que le soutien de l'État ne pourrait exister sans le rôle opérationnel des têtes de réseau, qui agissent comme le bras armé d'un "État stratège" mais souvent démuni de capacités d'action directe.

      Leurs contributions principales sont :

      • Représentation et Plaidoyer : Faire remonter les besoins des territoires et défendre les intérêts du secteur.

      • Identification des problématiques : Aider à l'émergence de nouvelles questions sociales ou d'innovations.

      • Mutualisation d'expertise : Produire de la connaissance utile pour leurs membres et non-membres.

      Les têtes de réseau sont traversées par un débat sur leur approche territoriale :

      • Logique d'équité : Viser un soutien équitable pour toutes les structures membres, souvent via une centralité budgétaire.

      • Logique d'adaptation : Soutenir les structures de manière "ad hoc" en fonction des spécificités territoriales, ce qui implique une gouvernance moins pyramidale mais pose des défis de connaissance des contextes locaux et de risque de concurrence interne.

      6. Perspectives Locales et Divergences

      L'intervention de Luciana complète la perspective nationale en soulignant l'importance du contexte territorial, souvent absent des discours ministériels (à l'exception de l'ANCT et de la DJEPVA).

      • Le territoire comme construction sociale : Au-delà de l'espace administratif, le territoire est façonné par les relations entre les acteurs. Les politiques nationales sont appropriées différemment selon les spécificités locales.

      • Lisibilité des politiques publiques locales : La multiplication des dispositifs et le traitement en silo par secteur d'activité créent un manque de transversalité.

      La présence d'un élu référent, d'un service dédié ou d'un observatoire local de la vie associative (OLVA) peut renforcer le dialogue et la cohérence de l'action publique locale.

      • Rôle des réseaux locaux : Comme au niveau national, les réseaux locaux sont perçus par leurs membres comme des représentants de leurs intérêts, influençant l'appropriation des politiques publiques sur le territoire.

      7. Conclusions et Points Soulevés en Discussion

      Constats Clés

      1. Absence d'une politique unifiée : Il n'existe pas de politique de soutien à la vie associative intégrée au niveau de l'État. La coordination est faible, y compris au sein d'un même ministère.

      2. La qualité du dialogue est déterminante : Plus le dialogue est riche et orienté vers la co-construction, plus le soutien est diversifié et complet.

      3. L'Observation, parent pauvre de l'action publique :

      La production de connaissance sur le secteur associatif est souvent considérée comme secondaire ou un "impensé" au niveau national, alors qu'elle est un levier puissant au niveau local.

      Discussion avec les Participants

      Financements et clientélisme : Les participants ont évoqué un ressenti de clientélisme.

      La recherche met plutôt en évidence un "effet de monopole", où les ministères préfèrent dialoguer avec un interlocuteur unique ou principal.

      La charge administrative : Il a été souligné que les associations passent un temps considérable à remplir des dossiers pour des dispositifs multiples et chronophages, au détriment de l'action de terrain.

      Cela renvoie à la nécessité de simplifier les procédures et de privilégier des financements pluriannuels (CPO) plutôt que des appels à projets annuels.

  2. Jan 2025
    1. Briefing Doc: Les jeunes et l'engagement politique - une perspective INJEP

      Sources: Exposé de Laurent Lardeux, chargé d'études et de recherche à l'INJEP (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire) lors d'une conférence à l'INSPÉ de Villeneuve d'Ascq, le 15 janvier 2025.

      Thèmes principaux:

      • Définition et dimensions de l'engagement
      • Évolution du rapport des jeunes à la politique et à la démocratie
      • L'engagement des jeunes dans les mouvements pour le climat
      • Le rôle de la socialisation politique (famille, école) dans l'engagement
      • Les facteurs déclencheurs de l'engagement des jeunes activistes
      • La relation entre engagement alternatif et participation institutionnelle

      Idées et faits importants:

      1. Définition et dimensions de l'engagement:

      Le terme "engagement" est polysémique et recouvre une variété d'approches, allant de la mobilisation ponctuelle à l'engagement libre et autonome, en passant par des formes plus conventionnelles liées à des organisations.

      L'INJEP aborde l'engagement selon trois dimensions complémentaires : * L'engagement lié à un idéal et des valeurs mobilisatrices (solidarité, entraide, citoyenneté) * L'engagement lié à des dispositifs institutionnels (droits, devoirs, dispositifs de participation) * L'engagement à travers des pratiques effectives d'implication dans la vie collective.

      2. Évolution du rapport des jeunes à la politique et à la démocratie:

      • L'enquête européenne sur les valeurs montre une relation "plus contrariée" des jeunes à la démocratie.
      • On observe un soutien déclaré important pour la démocratie, mais aussi une part significative de jeunes attirés par des régimes autoritaires (homme fort, régime militaire).
      • La participation politique des jeunes se caractérise par une abstention croissante et des formes d'engagement plus protestataires.
      • Citation: "cette participation plus protestataire cette abstention là c'est s'est perpétué finalement au fil des éditions de de l'enquête donc c'est pour ça que quand on dit qu'il y a un effet d'âge ... il y a plutôt un effet de génération."
      • Cette évolution s'explique par un contexte de défiance accrue envers les institutions et une perception de la politique comme inefficace.
      • Les jeunes sont moins sensibles aux clivages politiques traditionnels et s'engagent davantage sur des thématiques transversales.

      3. L'engagement des jeunes dans les mouvements pour le climat:

      L'enquête de l'INJEP auprès de 52 jeunes activistes du mouvement climat met en lumière les facteurs déclencheurs de leur engagement et leurs modes d'action.

      Le mouvement climat se caractérise par:

      • La jeunesse des participants
      • La diversité des modes opératoires (marches, désobéissance civile)
      • Un fonctionnement horizontal et collégial
      • Citation: "le fait de passer des marches pour le climat ... vers des actions de désobéissance civile ... ça a quand même eu des des effets avec l'attention notamment médiatique qui s'est davantage porté sur sur l'action spectaculaire"
      • Les jeunes activistes interrogés sont majoritairement issus de milieux sociaux favorisés et urbains, et présentent un haut niveau de diplôme.

      4. Le rôle de la socialisation politique (famille, école) dans l'engagement:

      • L'engagement des jeunes est influencé par la socialisation politique au sein de la famille et de l'école.
      • Trois logiques de socialisation familiale:
      • Identification: le jeune s'inspire de l'engagement de ses parents
      • Contre-dépendance: le jeune rejette l'engagement de ses parents
      • Inversion: le jeune influence l'engagement de ses parents
      • L'environnement scolaire peut jouer un rôle en coopération (démocratie scolaire, projets éco-responsables) ou en opposition (poussées contestataires, grèves scolaires).

      5. Les facteurs déclencheurs de l'engagement des jeunes activistes:

      • L'engagement s'explique par une articulation entre des facteurs macro-sociaux (événements climatiques, discours politique) et micro-sociaux (socialisation familiale, expériences personnelles).
      • Citation: "il faut distinguer ... le niveau macro-social ... qui va se rapporter notamment au aux événements climatiques par exemple ... et le niveau ... micro-social ... la façon dont les parents ont pu éventuellement aussi intervenir"
      • Les réseaux sociaux jouent un rôle important en tant que facilitateurs de l'engagement, permettant aux jeunes de s'informer, de se connecter et de s'identifier à des figures militantes.
      • L'influence de personnalités comme Greta Thunberg ou Camille Étienne est significative, notamment auprès des jeunes femmes, favorisant leur sentiment de légitimité à s'engager.

      6. La relation entre engagement alternatif et participation institutionnelle:

      • L'engagement des jeunes activistes pour le climat s'accompagne d'une défiance à l'égard des institutions politiques traditionnelles.
      • Ils sont porteurs de discours critiques sur l'inaction climatique et le fonctionnement démocratique du pays.
      • Cependant, cette défiance ne se traduit pas nécessairement par un rejet total de la participation institutionnelle.
      • Citation: "on a quand même affaire à une à des jeunes activistes qui effectivement se positionne comme étant défiant à l'égard de la politique traditionnelle et qui malgré tout continue de participer de façon très institutionnelle aussi à la politique"
      • Beaucoup de ces jeunes votent et certains s'engagent par la suite dans des partis politiques, notamment écologistes.

      Conclusion:

      L'engagement des jeunes est en mutation, marqué par une défiance accrue envers les institutions et une recherche de nouvelles formes de participation.

      L'engagement pour le climat est emblématique de cette évolution, avec des jeunes qui s'impliquent de manière plus directe et contestataire.

      La recherche de l'INJEP souligne l'importance de mieux comprendre les motivations et les aspirations de ces nouvelles générations, afin de créer les conditions d'un dialogue constructif et d'une participation citoyenne renouvelée.

    2. La source est une transcription d'une vidéo-conférence donnée par Laurent Lardeux, sociologue à l'INJEP, à l'INSPÉ de Lille.

      Lardeux explore l’engagement politique et citoyen des jeunes, en analysant notamment les notions complexes d'engagement, définissant ses multiples facettes et nuances.

      Il présente des résultats d'enquêtes, notamment l'enquête européenne sur les valeurs, révélant une adhésion importante au régime démocratique chez les jeunes, tout en soulignant une confiance plus limitée envers les institutions et une augmentation des formes de protestation.

      Enfin, il étudie l'engagement des jeunes activistes climatiques, en mettant l'accent sur leurs motivations, leurs méthodes (incluant la désobéissance civile), leur rapport aux institutions et aux réseaux sociaux, ainsi que les facteurs socio-économiques influençant leur participation.

      Voici un sommaire minuté de la transcription :

      • 0:00-1:22 : Introduction du conférencier, Laurent Lardeux, chargé d’études et de recherche à l’INJEP, et présentation du sujet de la conférence : le rapport à la politique, la participation citoyenne et l'engagement des jeunes.
      • 1:23-2:18 : Importance de définir l'engagement et ses différentes dimensions, y compris l'engagement citoyen, l'engagement professionnel, l'engagement militaire et l'engagement religieux.
      • 2:19-3:30 : Définition de l'engagement selon le Grand Robert et distinction entre mobilisation ponctuelle et engagement à long terme.
      • 3:31-5:25 : Comparaison avec la terminologie anglaise, qui offre plus de nuances pour distinguer les types d'engagement, et présentation des trois dimensions complémentaires de l'engagement selon l'INJEP : les valeurs, les dispositifs institutionnels et les pratiques effectives.
      • 5:26-7:27 : L'engagement en lien avec des valeurs, l'importance de l'enquête européenne sur les valeurs pour observer l'évolution de ces valeurs au fil du temps.
      • 7:28-8:38 : L'engagement lié aux dispositifs institutionnels, exemples de travaux menés par l'INJEP sur le Service National Universel et le Service Civique.
      • 8:39-9:33 : L'engagement à travers les pratiques effectives des citoyens, le rôle des jeunes dans la transformation des normes et des valeurs.
      • 9:34-11:25 : Exemple de travaux menés sur l'engagement des jeunes élus municipaux, constat d'une baisse constante de la part des jeunes maires depuis les années 1980.
      • 11:26-12:13 : Formes alternatives d'engagement moins institutionnalisées, comme les plateformes de participation citoyenne (Civic Tech) et les mouvements de protestation, exemple de l'engagement des jeunes pour le climat.
      • 12:14-13:46 : Contexte de l'engagement des jeunes : rapport à la démocratie, différences générationnelles, thèse de la fracture entre une jeunesse défiante et des générations plus âgées plus conformistes.
      • 13:47-14:48 : Thèse de la déconsolidation de la démocratie et ses symptômes : abstention, affaiblissement des allégeances partisanes, montée de la protestation politique et du populisme.
      • 14:49-16:07 : Vision plus optimiste : réenchantement démocratique à travers de nouvelles formes de participation, citoyenneté critique, importance des enquêtes longitudinales.
      • 16:08-17:38 : Résultats de l'enquête européenne sur les valeurs concernant le soutien aux différents régimes politiques (démocratique, autoritaire, militaire, experts). Plébiscite pour le régime démocratique par les jeunes, mais nuances à apporter.
      • 17:39-19:08 : Opinions positives des jeunes envers des régimes non démocratiques (experts, homme fort), intérêt pour le régime militaire plus marqué que chez les générations plus âgées.
      • 19:09-20:30 : Interprétations possibles de l'attrait pour le régime militaire, relation plus contrariée des jeunes avec la démocratie.
      • 20:31-23:58 : Comparaison des pratiques de citoyenneté (vote, manifestation) entre les classes d'âge. Les jeunes ne se distinguent pas des autres classes d'âge. L'effet générationnel est plus important que l'effet d'âge.
      • 24:00-28:25 : Typologie des participants à la vie politique : non-participants, électeurs, protestataires, poly-participants. Les non-participants sont plus nombreux chez les jeunes, et risquent de rester durablement hors de la participation politique.
      • 28:26-31:11 : L'engagement associatif des jeunes. Pas de baisse significative de l'adhésion associative, mais baisse tendancielle du bénévolat. Comparaison avec les pays européens.
      • 31:12-35:54 : Participation des jeunes aux instances associatives, notamment à la présidence. Faible proportion de jeunes dirigeants d'associations. Impact sur le sentiment de légitimité à participer à la vie politique.
      • 35:55-38:56 : Présentation d'une enquête sur l'engagement des jeunes activistes pour le climat, méthodologie et contexte (mouvement climat, diversité des modes opératoires, fonctionnement horizontal, durcissement des actions, attention médiatique).
      • 38:57-41:47 : Importance de la routine militante au-delà des actions spectaculaires, homogénéité sociale des jeunes engagés dans le mouvement climat.
      • 41:48-44:28 : Socialisation politique et premiers pas dans le mouvement, mécanismes d'entrée, coût symbolique, sentiment de compétence, inégale distribution des prédispositions.
      • 44:29-47:56 : Éléments déclencheurs de l'engagement : événements climatiques, publications scientifiques, éco-médiatique, sommets internationaux (COP 21, COY).
      • 47:57-50:08 : Socialisation politique au niveau intrafamilial : identification aux valeurs des parents, figures expérimentales, socialisation inversée.
      • 50:09-53:21 : Socialisation politique dans le domaine scolaire : environnement scolaire propice à l'engagement, démocratie scolaire, éco-délégués, grèves scolaires.
      • 53:22-56:42 : Articulation des niveaux macro et micro-sociaux, rôle des facilitateurs (réseaux sociaux, influenceurs, nouveaux leaders d'opinion).
      • 56:43-57:45 : Influence des influenceurs (Greta Thunberg, Camille Étienne, Salomé Saqué, Paloma Moritz, Hugo Decrypt) sur le sentiment de légitimité des jeunes activistes.
      • 57:46-1:01:06 : Rapport à la démocratie des jeunes activistes pour le climat. Discours revendicatifs sur les mesures politiques, l'organisation politique, la participation. Image d'éco-terroristes, de jeunes radicalisés. Relations avec les élus, les institutions, le vote.
      • 1:01:07-1:02:33 : Conclusion : parler des mouvements climat au pluriel, lignes de convergence et de divergence entre les collectifs, relations intergénérationnelles, convergence des luttes.
      • 1:02:34-1:07:48 : Séance de questions/réponses : désengagement et transformation de l'engagement, études sur les modalités d'engagement selon le milieu social, rôle des savoirs scolaires dans l'engagement, défiance des élus envers les citoyens.
    3. Chronologie des événements

      Avant 2018:

      1981: Début de l'enquête européenne sur les valeurs, une enquête longitudinale permettant d'observer l'évolution des valeurs et du rapport à la politique au fil du temps.

      2018:

      Septembre: Greta Thunberg lance son appel à la grève scolaire pour le climat.

      2019:

      • Année charnière pour les marches pour le climat en France et dans le monde, initiées par l'appel de Greta Thunberg.
      • Organisation de la COP 25 à Madrid, avec une forte mobilisation des jeunes activistes pour le climat.
      • Émergence d'une nouvelle génération de militants pour le climat, caractérisée par sa jeunesse, sa diversité de modes opératoires et son fonctionnement horizontal.

      2020-2023:

      • Recul des marches pour le climat, remplacées par des actions de désobéissance civile.
      • Augmentation de la couverture médiatique des actions spectaculaires de désobéissance civile, au détriment de la "routine militante".
      • Réalisation d'une enquête auprès de 52 jeunes activistes du mouvement climat en France, révélant une forte homogénéité sociale des participants (jeunes urbains, diplômés, issus de milieux socio-économiques favorisés).
      • L'enquête met en lumière le rôle des réseaux sociaux et des influenceurs (Greta Thunberg, Camille Étienne, Salomé Saqué, Paloma Moritz, Hugo Decrypte) dans la mobilisation des jeunes pour le climat.

      Post 2023:

      • Persistance d'un rapport contrarié à la démocratie chez les jeunes générations, avec une défiance envers les institutions politiques traditionnelles.
      • Les jeunes activistes pour le climat continuent de participer à la vie politique, que ce soit par le vote ou en s'engageant dans des partis politiques (notamment les Verts).
      • Questionnement sur l'efficacité de l'engagement pour le climat face à l'inaction politique et à la polarisation du débat public.

      Cast des personnages

      Personnalités influentes:

      • Greta Thunberg: Jeune activiste suédoise pour le climat, initiatrice des grèves scolaires mondiales pour le climat. Son appel en septembre 2018 a eu un impact majeur sur la mobilisation des jeunes.
      • Camille Étienne: Activiste française pour le climat, connue pour ses actions de désobéissance civile et ses discours percutants.
      • Salomé Saqué : Journaliste et militante française, connue pour son engagement pour la justice sociale et climatique.
      • Paloma Moritz : Écrivaine et militante française pour le climat, autrice de l'essai "Réduire l'empreinte du numérique".
      • Hugo Decrypte : Vidéaste et vulgarisateur français, connu pour ses vidéos explicatives sur l'écologie et le climat.

      Chercheurs et universitaires:

      • Laurent Lardeux: Chargé d'études et de recherche à l'INJEP (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire). Il a présenté les résultats d'enquêtes sur l'engagement des jeunes, notamment sur le mouvement pour le climat.
      • Stéphane Foa et Yascha Mounk: Politologues, auteurs de l'ouvrage "Le Peuple contre la démocratie" (2018), dans lequel ils analysent la "déconsolidation" de la démocratie.
      • Camille Peugny: Sociologue, autrice de l'ouvrage "Le Déclassement" (2013), qui traite des inégalités sociales et de la perte de statut des classes moyennes.
      • Vincent Tiberj: Politologue, spécialiste de la sociologie électorale et du comportement politique. Il a co-dirigé l'ouvrage "Génération désenchantée" (2023) avec Camille Peugny.
      • Dan Muxel: Politologue, spécialiste de la socialisation politique et de l'engagement des jeunes.

      Autres:

      Les jeunes activistes du mouvement climat: Jeunes de 18 à 29 ans, majoritairement urbains, diplômés et issus de milieux socio-économiques favorisés, engagés dans des collectifs luttant contre le dérèglement climatique.

    1. Ce document est la transcription d’une conférence-débat autour d’un ouvrage sur les modèles socio-économiques des associations, organisé par l’INJEP et le Fonds Gip.

      La discussion explore la diversité des approches méthodologiques pour analyser ces modèles, oscillant entre des analyses quantitatives et qualitatives, et mettant en lumière la complexité des interactions entre les ressources (monétaires et non monétaires), les contextes territoriaux et les politiques publiques.

      L’objectif principal est de dépasser une vision purement économique et de proposer des outils de compréhension pour les acteurs associatifs, notamment ceux du secteur jeunesse-éducation populaire, en soulignant l’importance du travail et de la coopération.

      Enfin, le débat met en évidence le besoin d’une réflexion plus large sur l’impact des choix politiques et économiques sur le secteur associatif, ainsi que sur la nécessité d’une meilleure valorisation du travail associatif.

  3. Dec 2024
    1. vidéo "Décrypter la recherche - ep#2 "Les formes de soutien à la vie associative : du national au local""

      0h00min - 0h05min : Introduction et contexte de la recherche

      • Présentation de l'épisode et de l'invitée Mathilde Rininassi, chargée de recherche.
      • Contexte de la recherche : questionner l'action publique de soutien à la vie associative en France.
      • Objectifs de l'étude : comprendre les formes de soutien à la vie associative au niveau national et les interactions entre les acteurs publics et associatifs.

      0h05min - 0h15min : Illisibilité et diversité des dispositifs de soutien

      • Difficulté pour les associations de naviguer dans la multitude de dispositifs de soutien.
      • Existence de dispositifs portés par différents ministères et organismes d'État.
      • Manque de coordination et de lisibilité des politiques publiques de soutien à la vie associative.

      0h15min - 0h25min : Méthodologie de la recherche

      • Étude qualitative basée sur 42 entretiens semi-directifs.
      • Rencontre avec des agents de 15 ministères ou organismes d'État.
      • Interrogation de 19 têtes de réseau ou associations.

      0h25min - 0h35min : Formes de soutien à la vie associative

      • Typologie des formes de soutien :
        • Soutien financier: subventions, appels à projets, etc.
        • Soutien organisationnel: accompagnement à la structuration, formation, etc.
        • Soutien informationnel: mise à disposition de ressources, communication, etc.
      • Variation des formes de soutien selon les ministères et les types d'associations.

      0h35min - 0h45min : Rôle des têtes de réseau et des fédérations

      • Implication des têtes de réseau dans la mise en œuvre des politiques publiques.
      • Coordination et structuration du secteur associatif par les fédérations.
      • Dialogue entre les acteurs publics et associatifs.

      0h45min - 0h55min : Constats et perspectives

      • Absence d'une politique publique unifiée de soutien à la vie associative.
      • Nécessité d'une meilleure coordination entre les acteurs publics.
      • Simplification des procédures administratives et des financements.
      • Renforcement du dialogue entre les acteurs publics et associatifs.

      0h55min - 0h59min : Conclusion et remerciements

      • Remerciements aux participants et aux intervenants.
      • Invitation à l'épisode suivant.
  4. Nov 2024
    1. Pages clés pour les associations de parents

      Les sources se concentrent sur les recours juridiques dans l'enseignement supérieur,

      Cependant, certaines informations peuvent être utiles aux associations de parents de tous niveaux :

      Comprendre le système et ses rouages

      L'opacité des réformes:

      Le document souligne le sentiment d'opacité des procédures de sélection (Parcoursup, Master, études de santé) chez les familles. [1-5]

      Les pages 30 à 34 expliquent les paradoxes et contradictions des réformes (autonomie des universités vs. renforcement du pouvoir de l'Etat, standardisation vs. individualisation des parcours), sources de confusion pour les usagers.

      La page 37 détaille les contournements de la réforme par les établissements, amplifiant le sentiment d'injustice.

      L'anxiété face à la sélection:

      Le document évoque l'anxiété des familles face à la sélection. [6, 7]

      La page 10 décrit l'expérience stressante de la plateforme Parcoursup.

      La page 47 montre la fébrilité des familles face aux réformes et à l'inflation des candidatures, notamment pour l'obtention des mentions au baccalauréat.

      Le rôle des parents: Les sources insistent sur l'implication des parents, et particulièrement des mères, dans l'orientation des enfants. [8, 9]

      La page 42 met en évidence le rôle crucial des mères dans l'orientation scolaire, en particulier pour les classes moyennes et supérieures.

      La page 43 analyse ce rôle à la lumière de la sociologie de l'éducation, en soulignant que la gestion des activités extracurriculaires, élément important dans le processus de sélection, incombe souvent aux mères.

      Accompagner les familles et les élèves

      Dépasser la logique du classement:

      Le document critique la focalisation des familles sur le classement et la comparaison entre élèves. [10-14]

      Les pages 63 à 65 décrivent la pratique courante de comparer les dossiers des élèves entre eux, alimentant le sentiment d'injustice.

      Les pages 68 et 69 montrent que cette logique de comparaison est inhérente au système de classement mis en place par les plateformes, et que certaines familles, notamment celles éloignées de la culture scolaire, peinent à la comprendre.

      Construire un projet solide:

      Les sources insistent sur l'importance de construire un projet d'études solide et individualisé. [15]

      La page 74 illustre comment la construction d'un projet professionnel clair peut motiver la contestation d'une décision d'admission (cas de Diane, étudiante en droit). Maîtriser le "capital procédural":

      Le document montre que la réussite des recours dépend souvent de la capacité des familles à maîtriser les procédures administratives et juridiques. [16-20]

      La page 48 décrit l'importance de savoir constituer un dossier solide et de se présenter devant le juge.

      Les pages 59 et 60 analysent les techniques de "preuve" utilisées par les familles pour appuyer leur recours.

      La page 73 introduit la notion de "capital procédural" comme facteur déterminant dans la réussite des recours.

      La page 80 souligne l'importance de la trace écrite et de la conservation des documents.

      Dialoguer avec les institutions

      Promouvoir la transparence:

      Le document met en avant le manque de transparence des procédures de sélection. [4, 21-23]

      Les pages 33 et 34 montrent comment le manque de clarté des réformes et l'utilisation d'algorithmes opaques contribuent à la défiance des familles envers les institutions.

      Les pages 56 et 57 mettent en évidence le sentiment de déconsidération et de manque d'écoute ressenti par certaines familles. Favoriser le dialogue:

      Le document souligne l'importance du dialogue entre familles et institutions. [24, 25]

      Les pages 98 et 99 insistent sur le rôle du juge administratif comme garant du dialogue et de la transparence dans l'application des réformes.

      En conclusion, les sources, bien que centrées sur l'enseignement supérieur, offrent des pistes de réflexion aux associations de parents de tous niveaux.

      En encourageant la compréhension du système, la construction de projets solides et la communication avec les institutions, elles peuvent contribuer à une entrée dans le supérieur plus sereine pour les jeunes.

  5. Feb 2024
  6. Jan 2024
  7. Oct 2023
    1. sur l'allée vers alors c'est une expression dont vous avez tout et tous vous allez tous et tous en entendre parler mais là ça vous donne à la fois des manières et des ça fait un peu un état de la question et puis ça montre des expériences socio-professionnelles 00:02:57 de l'Allée Verte dans différents territoires en France cette revue elle est également disponible sur cairn elle est accessible à tout le monde

      https://injep.fr/evenement/l-aller-vers-une-forme-dintervention-sociale-qui-reinterroge-laction-publique/

  8. Apr 2022