25 Matching Annotations
  1. Last 7 days
    1. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:24:29][^2^][2]:

      La vidéo présente une discussion approfondie sur la santé mentale au travail avec Samah Karaki. Elle aborde l'importance de traiter la santé mentale au travail de la même manière que dans d'autres domaines de la vie, en soulignant que le cerveau ne fait pas de distinction entre les différents environnements.

      Points forts: + [00:00:15][^3^][3] Santé mentale au travail * L'importance de prendre soin de sa santé mentale * Pas de différence entre le travail et la famille pour le cerveau * L'influence de toutes les expériences vécues sur la santé mentale + [00:01:17][^4^][4] Le rôle des 'happiness officers' * Questionnement sur leur efficacité * Les besoins humains fondamentaux doivent être satisfaits * La nécessité de créer un environnement de travail sain + [00:05:01][^5^][5] La séparation entre travail et vie personnelle * Discussion sur une série télévisée dystopique * Impossibilité de séparer complètement les deux domaines * L'impact de la charge mentale des deux environnements + [00:06:02][^6^][6] Les micro-traumatismes quotidiens * Comparaison avec le stress chronique chez les animaux * L'importance de la prévention avant le soin * Alignement des environnements avec les besoins humains + [00:07:12][^7^][7] Les besoins humains fondamentaux * Discussion sur l'évolution des besoins humains * L'importance de l'autonomie, la reconnaissance et la certitude * La nécessité d'un environnement de travail qui ne menace pas ces besoins + [00:11:00][^8^][8] La productivité et le bonheur au travail * La productivité comme objectif implicite ou explicite * La stabilité émotionnelle améliore la performance * La différence entre motivations intrinsèques et extrinsèques Résumé de la vidéo [00:24:33][^1^][1] - [00:47:23][^2^][2]:

      La vidéo aborde l'importance de trouver du sens dans son travail, indépendamment du poste ou de la mission. Elle souligne la nécessité d'une transparence sur les objectifs et l'utilité de chaque rôle au sein d'une entreprise. La discussion porte également sur la gestion de l'incertitude et l'importance de la reconnaissance et du respect des compétences individuelles pour prévenir le burn-out et le bore-out.

      Points forts: + [00:24:33][^3^][3] Trouver du sens au travail * Importance de la connexion avec la mission de l'entreprise * Nécessité de comprendre l'utilité de son travail * Exemple de la NASA pour illustrer le sens au travail + [00:35:05][^4^][4] Le bore-out et l'épuisement professionnel * Risque d'épuisement lorsque les compétences ne sont pas sollicitées * Concept de "flow" et équilibre entre compétences et défis * Impact du bore-out sur la santé mentale et le suicide professionnel + [00:43:46][^5^][5] Gérer l'incertitude et promouvoir la diversité * Approches pour faire face à l'incertitude dans le monde professionnel * Importance de la transparence et de la tolérance à l'erreur * Valeur des profils atypiques et de la diversité des perspectives Résumé de la vidéo 00:47:25 - 00:54:35: La vidéo traite de l'importance de la diversité des perspectives et de l'écoute équitable dans le milieu professionnel pour aborder la complexité croissante du monde. Elle souligne la nécessité d'inclure des profils atypiques et de valoriser chaque voix, indépendamment du genre ou de l'apparence physique, pour apprendre les uns des autres et mieux gérer l'incertitude.

      Points forts: + [00:47:25][^1^][1] Diversité des perspectives * La diversité est cruciale pour comprendre le monde complexe * Les profils atypiques apportent des vues uniques * Chaque trajectoire singulière a de la valeur + [00:48:37][^2^][2] Écoute équitable * Il est important que tous les profils se sentent légitimes à s'exprimer * L'écoute doit être sincère et non discriminatoire * L'apparence physique ne devrait pas influencer l'attention accordée + [00:50:22][^3^][3] Importance du collectif * Face à l'incertitude, la collaboration est essentielle * La discrimination positive est nécessaire mais insuffisante sans écoute active * Chaque personne a quelque chose à enseigner aux autres + [00:52:17][^4^][4] Conseils pour les leaders * Reconnaître que personne n'a toutes les réponses * Valoriser l'intelligence collective et l'expertise diverse * Encourager la formulation des bonnes questions par tous

    1. Synthèse et Analyse Approfondie des Cancers Professionnels et de leur Invisibilité en France

      Ce document de synthèse explore les multiples facettes de l'invisibilité des cancers professionnels en France, s'appuyant sur les travaux du Giscope (Groupe d'Intérêt Scientifique de recherche sur les cancers professionnels) en Seine-Saint-Denis, notamment les recherches d'Anne Marchand, sociologue et historienne, et les commentaires de Nathalie Bajos.

      Il met en lumière les mécanismes institutionnels, scientifiques, sociaux et culturels qui contribuent à cette invisibilité, malgré une prévalence significative et des conséquences humaines et sociales dramatiques.

      1. Le Cloisonnement Historique et Institutionnel entre Santé au Travail et Santé Publique

      • Un thème central est le cloisonnement historique et persistant entre l'espace du travail et l'espace de vie en matière de santé. Ce cloisonnement, analysé par l'historien Thomas Lerou, a conduit à "l'effacement progressif du corps ouvrier dans les préoccupations sanitaires et politiques" dès les 18e et 19e siècles. Il a créé une séparation artificielle entre l'hygiène industrielle et l'hygiène publique, cette dernière devenant "l'hygiène d'une partie seulement du public ignorant ce qui se déroule dans l'espace de travail".

      Cette dichotomie a des conséquences majeures :

      • Approche fragmentée de la santé : Elle empêche de "penser la santé des individus et des populations dans leur globalité" et "laisse dans l'ombre de nombreux facteur d'inégalité sociale".
      • Campagnes de prévention inadaptées : Les campagnes de prévention contre le cancer sont "exclusivement centrées (...) sur la modification des comportements dits individuels", ignorant le rôle des conditions de travail et la responsabilité de l'État et des employeurs. Cela conduit à une approche qui "pointe la responsabilité des seuls individus" tout en laissant dans l'ombre les "cancérogènes présents dans le monde du travail".
      • Angle mort de la recherche en santé publique : Le travail est souvent "un angle mort des approches en santé", comme si les lieux de travail n'étaient pas aussi des lieux de vie où l'on passe une grande partie de son temps.

      • L'Épidémie Cachée : La Sous-Estimation et la Sous-Déclaration des Cancers Professionnels

      • Les sources révèlent une sous-estimation et une sous-déclaration massives des cancers d'origine professionnelle, contrastant avec l'augmentation constante de l'incidence du cancer en France (doublée depuis les années 1990).

      • Disparité Chiffrée : En 2023, seules 1452 reconnaissances de cancers professionnels ont été enregistrées, majoritairement liées à l'amiante. Or, les estimations épidémiologiques consensuelles indiquent que "4 à 8 % des nouveaux cas de cancer seraient d'origine professionnelle", soit "jusqu'à 34 644 cas par an". Cette énorme divergence crée un "phénomène un peu circulaire : moins il y a de cancer professionnel reconnus moins les personnes atteintes de cancer seront en mesure de penser le lien entre leur travail et leur maladie moins elles le déclareront en maladie professionnelle".

      • Exposition Généralisée : L'étude Sumi révèle que "11 % des salariés en moyenne des secteurs publics et privés (...) sont exposés à au moins un cancérogène dans leur activité habituelle de travail". Ces expositions sont fortement inégalitaires, touchant particulièrement les ouvriers qualifiés de l'industrie automobile (90% exposés), les intérimaires, et les jeunes de moins de 25 ans.
      • Polyexposition : La "poliexposition", c'est-à-dire l'exposition simultanée ou successive à différents cancérogènes, "démultiplie le risque de contracter un cancer". Un exemple frappant est celui d'un homme exposé à 17 cancérogènes identifiés au cours de son parcours professionnel.
      • Longue Latence : Le caractère différé des effets des cancérogènes (20 à 50 ans après l'exposition) rend le lien causal difficile à établir pour les victimes et le corps médical. De plus, il est "impossible scientifiquement et médicalement de distinguer un facteur sur l'autre dans sa survenue" (ex: amiante vs tabac pour le cancer du poumon).

      • Les Mécanismes d'Invisibilisation des Cancers Professionnels

      • Plusieurs facteurs, imbriqués et complexes, contribuent à cette invisibilité :

      3.1. Les Données Officielles et la Prévalence de l'Amiante

      • Loupe déformante : Les chiffres de reconnaissance de l'Assurance Maladie sont le "premier facteur de cette invisibilité sociale", donnant l'impression que les cancers professionnels sont rares et majoritairement liés à l'amiante. L'amiante est "l'arbre qui cache la forêt des autres cancérogènes".
      • Maladies "signatures" et droits spécifiques : L'existence de maladies "signature" (mésothéliome) et de droits spécifiques (retraite anticipée, FIVA) pour les victimes de l'amiante a paradoxalement renforcé cette perception limitée des cancers professionnels.

      3.2. Le Cadre Juridique et Administratif : Les Tableaux de Maladies Professionnelles

      • Objet de négociation et de rapport de force : Les tableaux de maladies professionnelles, créés par le Code de la Sécurité Sociale, sont le "résultat de négociation entre représentant de syndicat de salariés et représentant de syndicat d'employeur". Chaque terme choisi est le fruit de "rapports de force", ouvrant ou fermant les conditions de reconnaissance.
      • Restrictions et obsolescence : Ces tableaux sont des "objets mouvants du droit" mais leur contenu est souvent "très en deçà des connaissances scientifiques". L'exemple du cancer de la vessie lié aux amines aromatiques, dont le "titre" nécessite "un bac + 12 en chimie pour arriver à relier son travail à ce cancer", illustre la complexité et l'inadéquation.
      • Cancer du sein : un exemple d'invisibilité levée : L'absence de tableau pour le cancer du sein a longtemps masqué son origine professionnelle, le cantonnant à une "certaine fatalité". Les efforts de syndicats et de recherches ont permis de "rendre visible le facteur professionnel dans cette épidémie", montrant l'impact potentiel de l'inscription dans un tableau.
      • La "maladie négociée" : La maladie professionnelle n'est pas une catégorie médicale mais "une catégorie juridico-politique", une "maladie négociée", ce qui la rend distincte de la causalité médicale.

      3.3. L'Ignorance des Expositions et le Sentiment de Protection des Salariés

      • Manque d'information : La plupart des personnes touchées "ignoraient avoir été exposées à des substances cancérogènes". Cette ignorance peut venir de la méconnaissance des dangers de substances (comme l'amiante dans les années 80) ou de leur présence insidieuse et imperceptible (rayonnements ionisants, produits chimiques sans odeur ni effet immédiat).
      • Fausse impression de sécurité : Les salariés ont le "sentiment d'avoir été protégés" car ils imaginent que "sauf situation accidentelle tout est maîtrisé dans l'entreprise" ou que les substances dangereuses seraient interdites.
      • Dispositifs trompeurs :Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle (VLEP) : Les VLEP sont le "fruit de compromis sociaux" et ne signifient pas l'absence de risque, car "la plupart des cancérogènes sont sans effet de seuil".
      • Surveillance Médicale Renforcée (SMR) : La SMR, bien que réservée aux salariés exposés, "ne protège en rien" mais peut créer l'illusion de protection ("Il pensait qu'on le protégeait en fait on l'endormait").
      • Équipements de Protection Individuelle (EPI) : Les EPI sont souvent inefficaces ou utilisés pour d'autres raisons (protection du produit), brouillant la perception du risque (ex: gants en salle blanche).

      3.4. Le Manque d'Intérêt pour la Déclaration et l'Indemnisation Insuffisante

      • L'horizon indemnitaire : Le "montant proposé au mieux (...) ne peut dépasser le montant mensuel des derniers salaires", ce qui est souvent "pas assez pour devenir moteur d'engagement". L'indemnisation est "forfaitaire" et très éloignée de ce qu'une victime obtiendrait devant un tribunal.
      • Dispositifs concurrents : Le dispositif d'invalidité est perçu comme "plus facile et plus rémunérateur", orientant les victimes loin de la reconnaissance en maladie professionnelle. Cette stratégie "contribue largement à rendre invisible les effets du travail sur la santé et donc les cancers professionnels" et "socialise le coût de ces maladies à l'ensemble de la collectivité" au lieu qu'il soit financé par les employeurs.
      • Signification de l'argent : L'argent de l'indemnisation revêt différentes significations culturelles. L'ignorance du principe "pollueur-payeur" fait que certains ne veulent pas "coûter davantage à la Sécu", ou ressentent de la "honte" à "assimiler cette démarche à une demande d'aide sociale". Pour les veuves, l'argent peut "brûler les doigts", générant une stigmatisation sociale.

      3.5. Le Rôle Déterminant et les Lacunes du Corps Médical

      • Formation insuffisante : Les médecins sont "très peu formés sur ce volet très spécifique du droit de la sécurité sociale" (environ "une dizaine d'heures sur leurs dizaines années d'études").
      • Difficulté à établir le lien : Formés à la causalité médicale, ils "appréhendent avec beaucoup de circonspection cette catégorie médico-administrative" et sont nombreux à refuser de rédiger un certificat médical pour des patients fumeurs, ignorant ou refusant d'admettre la présomption d'origine professionnelle.
      • Crainte du conflit : Le certificat médical initial (CMI) est un "espace de conflit" et peut entraîner des convocations devant le Conseil de l'Ordre à la demande d'employeurs. La tâche de "certifier" une origine professionnelle les éloigne de leur cœur de métier, le soin.
      • Manque d'interrogatoire : Dans l'ensemble, les médecins "interrogent très peu les activités exercées et encore moins les conditions de travail" de leurs patients.

      3.6. Les Inégalités d'Accès à la Reconnaissance et les Transformations du Travail

      • Charge de la preuve : La présomption d'origine professionnelle des tableaux est limitée, et le salarié doit souvent "apporter des preuves de la maladie", "des preuves de l'emploi" (certificats de travail, fiches de paye) et surtout "des preuves de l'activité habituelle de travail de l'activité exposante jusqu'à 40 ans en amont de la survenue de la maladie".
      • Fragilité des parcours : Cette capacité à prouver les activités exposantes est "très inégalement distribuée". Elle est plus facile pour les salariés avec une "stabilité professionnelle" ou qui peuvent compter sur un "réseau syndical ou de retraités dynamiques" (mineurs, dockers).
      • Travail morcelé et sous-traitance : La situation est "bien plus dur pour des salariés isolés", ceux "qui ont connu des parcours très morcelés" (jusqu'à 35-40 employeurs), et surtout pour les "salariés des entreprises sous-traitantes", qui sont à la fois "parmi les plus exposés et les moins reconnus". La sous-traitance, légalisée dans les années 70, est devenue un moyen de "contourner leurs obligations" et d'"externaliser des activités qui étaient les plus pénibles et les plus exposantes", renforçant l'invisibilité.
      • Intérimaires et travailleurs migrants : Les intérimaires, dont les documents ne disent "absolument rien du site sur lequel ils ont travaillé", et les "migrants travailleurs agricoles saisonniers", souvent "affectés au traitement chimique là où les risques toxiques sont les plus importants mais dont la maladie si elle survient ne sera pas visible en France ni reliée au travail", sont particulièrement vulnérables.

      3.7. Le Manque de Traçabilité Institutionnelle

      • Volatilité réglementaire : La "valse des réglementations" empêche la mise en place d'un dispositif stable garantissant une "traçabilité rigoureuse dans le temps des expositions cancérogènes" sur de longues périodes (20, 30, 40 ans).

      • Le Caractère Structurel de l'Invisibilité et l'Enjeu de Justice Sociale

      • L'analyse de la genèse de la catégorie "cancer professionnel" révèle une "certaine récurrence dans les obstacles à la construction de la connaissance". Dès le début du 20e siècle, malgré une identification précoce des cancers liés à des industries spécifiques (houille, colorants, rayons X), les mêmes constats d'échec de déclaration et de reconnaissance se répètent. Les affiches de 1938 exhortant les médecins à déclarer les maladies professionnelles témoignent de cette problématique ancienne.

      • Absence de données fiables : Les données sur le cancer sont "incomplètes", avec des registres qui ne couvrent "moins d'un quart de la population en France", et qui présentent des biais (population plus rurale, plus âgée, plus favorisée, moins de personnes d'origine étrangère). Les zones les plus polluées (sites Seveso) sont souvent non couvertes. La proposition de loi pour créer un registre national des cancers est une étape "indispensable".

      • Fabrication de "non-problèmes" : L'invisibilité des cancers professionnels s'inscrit dans une dynamique de "fabrique des non-problèmes ou comment éviter que la politique s'emmêle".
      • Question de justice sociale : En définitive, cette invisibilité pose la "question de la valeur différentielle des vies" et constitue une "question de justice sociale", comme le souligne Nathalie Bajos.

      En conclusion, la lutte contre les cancers professionnels exige bien plus que des campagnes de prévention individuelles.

      Elle nécessite une réforme profonde des mécanismes de reconnaissance, une formation accrue du corps médical, une meilleure traçabilité des expositions, une indemnisation plus juste, et surtout, un changement de paradigme qui intègre pleinement la santé au travail dans la santé publique, reconnaissant le lieu de travail comme un lieu de vie essentiel.

    1. Note de synthèse : La sous-reconnaissance des maladies professionnelles en France : un problème de santé publique et de justice sociale

      Ce briefing documente l'ampleur et les causes de la sous-déclaration et de la sous-reconnaissance des maladies professionnelles en France. Il s'appuie sur une analyse processuelle et met en lumière les multiples obstacles rencontrés par les victimes, ainsi que les lacunes du système juridique et médical actuel.

      1. Ampleur et enjeu de la sous-reconnaissance

      Les maladies professionnelles (MP) représentent un problème de santé publique majeur et invisible en France, exacerbant les inégalités sociales de santé.

      • Chiffres alarmants : En 2022, on estime à plusieurs centaines de milliers le nombre de maladies professionnelles non déclarées. Concernant spécifiquement les cancers professionnels, la fourchette est estimée entre 67 000 et 99 000 cas, dont seulement 4 000 sont déclarés.
      • Coût financier et social : La sous-déclaration transfère le coût de ces maladies de la branche « Accidents du Travail et Maladies Professionnelles » (AT/MP), financée par les cotisations patronales, vers la branche « Maladie » du régime général, désavantageant financièrement les victimes qui ne bénéficient pas des indemnisations plus favorables (prise en charge des frais de santé, indemnités journalières, rentes viagères). Au-delà de l'enjeu financier, il existe un enjeu symbolique fort pour les victimes.
      • Inégalités sociales : L'exposition aux risques professionnels est fortement inégalitaire. Les ouvriers sont nettement plus exposés aux contraintes physiques intenses et aux cancérogènes que les cadres ou les professions intermédiaires, soulignant un lien direct entre position sociale et risques pour la santé au travail.

      2. Cadre juridique et ses limites

      • Le droit à la santé et à la sécurité au travail repose sur deux principes : la responsabilité de l'employeur et la réparation des atteintes à la santé. La loi de 1898 (étendue en 1919 aux MP) a instauré un système d'assurance forfaitaire, supprimant la nécessité de prouver la faute de l'employeur, mais en contrepartie, le droit à poursuivre pénalement l'employeur a été perdu.

      • Les tableaux de maladies professionnelles : Créés pour identifier les pathologies éligibles à la reconnaissance et à l'indemnisation, ils sont aujourd'hui considérés comme obsolètes et incomplets. Leur création est le fruit de négociations entre l'État, les syndicats de salariés et d'employeurs, où les considérations économiques et les arguments patronaux ont historiquement pesé lourd.

      • Critiques de l'ANSES (2024) : Les tableaux sont jugés "incomplets", "loins" de la réalité des expositions et "hétérogènes". Les diagnostics d'exclusion méconnaissent le principe de présomption d'origine.
      • Ralentissement de l'actualisation : Seulement 2 créations et 5 révisions de tableaux sont intervenues au régime général entre 2010 et 2018. Ce ralentissement est dû à la divergence des intérêts patronaux (financeurs uniques de la branche AT/MP), l'absence de consensus sur la présomption d'imputabilité, et le caractère plurifactoriel des pathologies.

      3. Le processus de reconnaissance : une "course d'obstacles"

      • La reconnaissance d'une maladie professionnelle est un processus complexe, jalonné d'obstacles à chaque étape :
      • Exposition au risque : Les contraintes et expositions physiques varient considérablement selon le sexe et la position sociale. Par exemple, les ouvriers sont majoritairement plus exposés aux risques cancérogènes. Le cas de l'amiante est emblématique : classé cancérogène en 1977, son usage n'a été interdit qu'en 1997, et il reste présent dans de nombreux matériaux, exposant encore des travailleurs.
      • Reconnaissance par le salarié de l'origine professionnelle :
      • Méconnaissance des maladies : De nombreuses MP restent mal connues, notamment les troubles psychiques qui représentent un "angle mort très important".
      • Difficulté à établir le lien travail-maladie : Il est souvent "pas évident pour un individu de faire le lien entre sa maladie et son travail, de considérer que le travail puisse être pathogène". Cette démarche est source de "tension normative".
      • Déni du danger : Dans certains métiers, des salariés développent une "attitude de déni du danger pour tenter d'y faire face", comme le montre le travail de Christophe Dejours sur les ouvriers du bâtiment ou l'exemple des coiffeuses.
      • Méconnaissance des droits : Même en ayant conscience du lien travail-maladie, de nombreux salariés ignorent les droits qui leur sont ouverts.
      • Absence de perception d'intérêt : Certains ne perçoivent pas d'intérêt matériel, financier, ni même symbolique à la déclaration, surtout en cas de traitements lourds où "les démarches de réparation sont vues comme secondaires par rapport aux enjeux de soins, voire inutiles ou même néfastes".
      • Peur des représailles : La crainte de perdre son emploi ou de subir des représailles de l'employeur ou des collègues est un frein majeur.
      • Déclaration de la maladie professionnelle :
      • Responsabilité de la victime : Contrairement aux accidents du travail, c'est la victime elle-même (ou ses ayants droit) qui doit effectuer la demande, nécessitant un certificat médical initial.
      • Complexité administrative et juridique : La procédure est "compliquée" et "complexe", décourageant de nombreux potentiels bénéficiaires.
      • Manque d'information et de soutien des médecins : La formation des professionnels de santé sur les MP est insuffisante (environ 10h en 2e cycle des études médicales, contre une moyenne européenne de 25h). Certains médecins du travail sont réticents à accompagner les démarches, parfois par méconnaissance des avantages financiers pour le salarié ou par crainte de l'impact négatif sur l'emploi du patient.
      • Obstruction des employeurs : Les employeurs n'ont "évidemment pas d'intérêt financier à ce qu'il y ait des maladies professionnelles déclarées". Ils peuvent exercer des pressions, proposer des ruptures conventionnelles en échange de la renonciation, ou contester le lien avec l'accident/la maladie.
      • Reconnaissance administrative et médico-légale :
      • Obstruction des caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) : Des "obstructions importantes" sont documentées, se manifestant par une "très forte hétérogénéité entre les caisses dans les délais de traitement des dossiers".
      • Caractère différé des maladies : Le "temps de latence" entre l'exposition et l'apparition des symptômes (plusieurs années, voire décennies pour certains cancers) rend difficile la traçabilité des expositions passées.
      • Ressources inégales face à la contestation : Les "grandes entreprises qui ont les moyens de recourir à des cabinets d'avocats spécialisés" peuvent manipuler les données et "mettre en scène l'ignorance pour contester la parole des travailleurs et limiter le coût de la reconnaissance". La stratégie de certains avocats est de "repérer un bon cas" pour créer une jurisprudence favorable.

      4. Perspectives et recommandations

      • La situation est marquée par une "stabilité" voire une "inertie" des logiques sociales et institutionnelles qui construisent la non-reconnaissance. Des "petites mesures" ne suffiront pas ; une "modification de la loi" est nécessaire.
      • Manque de connaissance et biais dans la recherche :
      • Analyses genrées : Il y a un "manque de connaissance" et une "absence particulière" des analyses genrées en santé publique sur les MP, malgré leur pertinence. Les études épidémiologiques sur les cancers professionnels ont historiquement porté majoritairement sur les hommes, sous-estimant les expositions et les cancers chez les femmes (ex: agentes de nettoyage).
      • Populations vulnérables : Les travailleurs étrangers ou d'origine étrangère, et les personnes en situation de précarité, sont confrontés à des obstacles particuliers et sont "pas du tout assez étudiées". Une approche intersectionnelle est nécessaire pour articuler les rapports sociaux de domination (classe, genre, race).
      • Facteurs de risque et multiexpositions : La recherche doit continuer à identifier les facteurs de risque, notamment pour les maladies plurifactorielles (expositions professionnelles et environnementales simultanées). L'idée qu'on puisse isoler une cause unique est une "illusion épidémiologique". La question est de savoir si une exposition professionnelle favorise ou aggrave la maladie, indépendamment d'autres causes (ex: tabac, environnement).
      • Nécessité de modifier la loi et le système de reconnaissance :
      • Formation des professionnels de santé : Renforcer la formation des médecins sur les MP, même si cela ne suffit pas sans mesures structurelles.
      • Traçabilité et information : Améliorer la traçabilité des expositions et l'information des salariés sur leurs droits.
      • Contrôle et sanctions : Renforcer l'arsenal de contrôle et de sanction des entreprises qui procèdent à des déclarations incomplètes.
      • Actualisation et refonte des tableaux : Actualiser les tableaux de maladies professionnelles, voire en modifier l'objectivation des pathologies en se basant sur les examens recommandés par les sociétés savantes ou la Haute Autorité de Santé.
      • Refonte globale du système : La loi elle-même est interrogée pour sa capacité à produire la non-déclaration. Une refonte du système de reconnaissance est indispensable pour tenir compte :
      • De l'évolution des modes de management.
      • De la plus grande discontinuité des carrières professionnelles.
      • De l'augmentation des produits dangereux et de la reconnaissance de leur dangerosité.
      • Des multiexpositions.
      • De la "question fondamentale de la reconnaissance des troubles psychiques qui ne font toujours pas l'objet d'un tableau de maladie professionnelle".
      • De l'exclusion de certains travailleurs.
      • En conclusion, la reconnaissance des maladies professionnelles est un "enjeu majeur de santé publique" qui contribue aux inégalités de santé. C'est un enjeu "politique", "scientifique" et "éthique" qui nécessite des changements profonds pour sortir de l'inertie actuelle. Les expériences de terrain, comme celle du GISCOPE, peuvent dessiner des pistes concrètes pour une transformation fondamentale.
  2. Jun 2025
    1. Note de synthèse : La production sociale des inégalités de santé au travail

      Introduction

      • Ce document de synthèse s'appuie sur la conférence de Nathalie Bajos (2024-2025) intitulée "La production sociale des inégalités de santé (13)", qui explore la question majeure des risques et accidents du travail, ainsi que des maladies professionnelles. L'objectif est de mettre en lumière l'ampleur et la complexité de ce phénomène, souvent sous-estimé et invisible, et d'analyser les mécanismes sociaux qui favorisent la production des inégalités de santé liées au travail.

        1. L'ampleur et l'invisibilité des risques et accidents du travail
      • La conférence souligne que le travail, dans tous les pays du monde, affecte la santé des individus. Il existe une causalité complexe et bidirectionnelle entre l'exposition professionnelle et l'état de santé, l'état de santé pouvant également influencer les trajectoires professionnelles.

      • Les chiffres officiels, bien que sous-estimés, témoignent de l'ampleur du problème :
      • En 2023, on comptait 1287 décès liés au travail, 555 803 accidents du travail et 47 434 maladies professionnelles.
      • Nathalie Bajos insiste sur le fait que ces chiffres ne représentent que « la partie visible de l'iceberg ». La sous-estimation est due au fait que les problèmes ne sont pas toujours connus, déclarés ou reconnus comme professionnels. Le système de l'assurance maladie, axé sur la gestion financière des rentes, contribue à cette sous-déclaration.
      • L'invisibilité sociale des accidents du travail et des maladies professionnelles est un problème majeur depuis au moins 30 ans.

      1.1. L'évolution préoccupante des conditions de travail

      • Les conditions de travail se sont dégradées en France et dans de nombreux pays européens depuis le début des années 1990. Cette dégradation est attribuée à :
      • L'intensification du travail : marquée par des délais courts et des rythmes de travail plus élevés, générant chez les actifs le sentiment d'être « empêché de fournir un travail de qualité ».
      • Le « travail pressé » : un nouveau modèle qui s'est imposé dans tous les secteurs, où plus de la moitié des actifs occupés doivent travailler « toujours ou souvent dans des délais très stricts et très courts ».
      • Le management par objectif et le « toyotisme » dévoyé : Initié pour sortir du taylorisme en fixant des objectifs aux équipes, ce modèle a souvent conduit à une rigidification avec des indicateurs de performance et du reporting permanent, « la fin de l'autonomie et compliqué à l'envie le travail des salariés ». Ce phénomène touche aussi bien le secteur privé que le public.
      • Contrastes avec les organisations apprenantes : Les pays d'Europe du Nord ont développé des organisations apprenantes où les salariés participent activement à l'élaboration des objectifs et disposent d'autonomie, ce qui se traduit par une plus grande satisfaction.

      1.2. Données sur les expositions physiques et psychosociales

      • Expositions physiques : Elles sont en hausse en Europe depuis les années 1990. En France, la proportion de salariés subissant au moins trois contraintes physiques a triplé en 30 ans (passant de 22% des ouvriers en 1984 à 62%).
      • En 2022, 35% des hommes et plus de 30% des femmes sont exposés à au moins trois contraintes physiques intenses (mouvements douloureux/fatigants, bruit intense, produits dangereux, fumées/poussières).
      • Les hommes sont plus exposés en moyenne, notamment aux produits dangereux et au bruit.
      • Les ouvriers sont systématiquement les plus touchés par ces contraintes physiques par rapport aux autres catégories socioprofessionnelles.
      • L'exposition aux produits cancérogènes reste élevée, notamment chez les ouvriers qualifiés (plus de 30% en Île-de-France en 2003).
      • La France se caractérise par une situation plus défavorable que la moyenne européenne et d'autres pays comme l'Allemagne ou les Pays-Bas concernant les postures douloureuses, le port de charges lourdes, l'exposition à des produits toxiques ou les mouvements répétitifs.
      • Risques psychosociaux (RPS) : Les nouveaux modes d'organisation du travail et les exigences croissantes de performance individuelle ont favorisé leur développement.
      • Les RPS ont dépassé pour la première fois les troubles musculo-squelettiques comme problème de santé le plus important lié au travail.
      • Travailler sous pression est plus fréquent chez les cadres (>40%), tandis que le sentiment d'inutilité est plus élevé chez les ouvriers.
      • L'exposition répétée au stress est clairement identifiée comme liée aux troubles mentaux, ainsi que l'intensité du travail, les contraintes horaires, les relations hiérarchiques, le manque de reconnaissance, et les violences au travail.
      • Coût économique : Les maladies et accidents liés au travail coûtent à l'Union européenne environ 476 milliards d'euros par an, soit 3% du PIB de l'UE, soulignant que cet enjeu est non seulement social mais aussi économique.

      2. Les facteurs de risque identifiés et leurs conséquences

      • De nombreuses études épidémiologiques identifient des facteurs de risque spécifiques associés à diverses pathologies :
      • Expositions mécaniques : postures inconfortables, mouvements répétitifs, manipulation de charges lourdes, vibrations (douleurs lombaires, troubles musculo-squelettiques).
      • Produits chimiques et biologiques : poussières, fumées, produits dangereux (cancers, maladies respiratoires).
      • Risques psychosociaux : intensité du travail, stress, manque d'autonomie, contraintes horaires, mauvaises relations hiérarchiques (troubles mentaux, dépression, burn-out).
      • Ces risques ont des effets à long terme sur le corps et la santé, souvent cumulatifs et se renforçant mutuellement.

      3. Les obstacles à la reconnaissance et à la visibilisation

      • Malgré l'ampleur du problème, plusieurs facteurs contribuent à l'invisibilité et à la méconnaissance des liens entre conditions de travail et santé :
      • 3.1. Phénomènes de sélection et limites méthodologiques

      • Effet du travailleur sain : Les personnes en mauvaise santé sont susceptibles d'éviter les expositions professionnelles et sont moins maintenues en emploi, ou ne sont pas embauchées, ce qui biaise les statistiques sur la santé au travail en les sous-estimant.

      • Temps de latence des pathologies : L'impact à court terme des conditions de travail est majoritairement étudié, alors que des pathologies comme les cancers ou maladies cardiovasculaires ont un temps de latence très long, rendant difficile la preuve d'un lien causal.
      • Incomplétude des données épidémiologiques :
      • Elles ne couvrent pas tous les problèmes de santé au travail.
      • Le choix des sujets d'étude et les méthodes d'analyse peuvent invisibiliser certains cancers professionnels, notamment chez les femmes. Les matrices emploi-exposition, majoritairement construites à partir d'emplois masculins, sont peu pertinentes pour les populations féminines, en particulier celles des milieux défavorisés (ex: agentes de nettoyage).

      3.2. Mécanismes sociaux et politiques d'invisibilisation

      • Selon Véronique Dobas Le Tourneux, la méconnaissance ne résulte pas seulement de problèmes techniques ou pathologiques, mais aussi de mécanismes sociaux et politiques qui conduisent à ne pas voir ou à masquer les risques.
      • Au niveau des travailleurs :
      • Déni face au risque : Les travailleurs peuvent nier le caractère pathogène de leur travail (ex: virilité dans le bâtiment, coiffeuses niant les dermatoses pour des raisons pratiques).
      • Pression et peur de perdre l'emploi : Les rapports de domination en entreprise et la précarité (notamment pour les intérimaires) dissuadent les salariés de signaler les risques (ex: maintenance des centrales nucléaires où les intérimaires sont exposés à des radiations élevées sans suivi médical adéquat).
      • Au niveau des entreprises :
      • Masquage des effets néfastes : Les entreprises peuvent chercher à masquer les dangers liés aux produits ou aux modes de management.
      • Système assurantiel et gestion individualisée : La loi de 1898, axée sur l'indemnisation financière, tend à individualiser le problème et à ne pas « questionner les conditions de survenu de l'événement ni par conséquent l'organisation du travail ».
      • Invisibilisation médiatique et politique : Les accidents du travail sont souvent traités comme des « faits isolés » ou des « faits divers » par la presse locale et les politiques, les privant de leur « dimension collective et de leur inscription dans des organisations du travail ».
      • Secteurs et populations concernées : Les secteurs les plus touchés (construction, agroalimentaire, intérim, transport, soin à la personne) et les populations les plus vulnérables (ouvriers, femmes employées, jeunes, intérimaires, peu qualifiés, sans-papiers) sont déjà marqués par une certaine précarité, ce qui « invite à passer sous silence aussi les blessures que ces populations subissent ». Le faible poids des syndicats dans ces secteurs est également un facteur.
      • Déclin de la médecine du travail : Le rôle des médecins du travail, acteurs centraux de la prévention, est de plus en plus réduit par les réorganisations légales et managériales.

      4. L'analyse des processus de survenue des accidents du travail (Véronique Dobas Le Tourneux)

      • Le travail de Véronique Dobas Le Tourneux met en lumière l'importance de « déconstruire un peu les processus qui conduisent à la survenue de ces événements » pour des politiques de prévention plus efficaces.
      • Baisse historique des accidents du travail : Si le nombre d'accidents a baissé depuis les années 1950 (due à l'évolution des structures d'emploi et aux améliorations de sécurité), cette baisse tend à se stabiliser depuis les années 1990.
      • Les accidents comme "événements sentinelles" : Même les accidents mineurs sont importants car ils peuvent alerter sur des situations de travail à risque et avoir des effets significatifs sur la vie quotidienne et la santé des individus.
      • La sous-déclaration administrative : Elle est due aux mécanismes de cotisation des entreprises (indexées sur le nombre d'accidents déclarés), à l'auto-culpabilisation des victimes, à la pression des collègues, et au manque de suivi des travailleurs en situation irrégulière ou précaires (intérimaires, sans-papiers).
      • Véronique Dobas Le Tourneux distingue trois types de situations d'accident :
      • Accidents bénins dans un contexte de travail préservé : Souvent dans les emplois administratifs, ces accidents sont généralement déclarés et reconnus, permettant une visibilité et la mise en place de mesures préventives.
      • Accidents relevant de risques permanents et connus : Les salariés connaissent les risques et les moyens de s'en protéger, mais les « injonctions de production » les empêchent de respecter les consignes (ex: pauses non prises). Le risque est en quelque sorte intégré par l'employeur. Ces accidents sont généralement déclarés sans difficulté.
      • Accidents dans des contextes de « mise en danger » ou de « prise de risque organisé » : C'est la situation la plus grave, touchant principalement les apprentis, jeunes peu qualifiés, nouvellement embauchés, et intérimaires. Ils ont une marge de manœuvre limitée. Les récits des salariés font état de « prises de risque forcées ».
      • Exemples : Un ouvrier déchargeant des tubes d'acier longs et lourds sans matériel adapté malgré un signalement ; une employée de restaurant glissant avec des chaussures inadaptées à cause d'une surcharge de travail et de contraintes vestimentaires.
      • Ces situations combinent « exigences productives et commerciales », « surcharge de travail » et « déstructuration des collectifs de travail ».
      • C'est dans ce type d'accident que les cas de non-déclaration sont les plus nombreux, alors que la gravité est la plus élevée.
      • Thomas Coutre est cité : « les choix en matière d'organisation du travail sont et ont toujours été produit socialement par un système de pouvoir conditionné par les rapports de forces sociaux. Et sous cet angle la notion d'efficacité économique n'est pas un concept abstrait et neutre mais résulte indissociablement du jeu conjoint des techniques de production et de domination. »
      • L'analyse de Véronique Dobas Le Tourneux souligne l'importance de s'éloigner de la perspective du « comportement individuel à risque » pour comprendre les accidents, et de se concentrer sur les « prises de risque organisées » induites par l'organisation du travail.
      • Conclusion et perspectives

      • La question des risques du travail est un phénomène complexe et multifactoriel qui requiert une approche holistique :

      • Nécessité de contextualiser : Il est fondamental de prendre en compte le contexte des conditions de travail et de l'organisation du travail, au-delà des aspects purement techniques.
      • Manque de données : Des données plus fines sont nécessaires, notamment sur les intérimaires, les dimensions de genre (bien qu'elles soient de plus en plus prises en compte) et les dimensions raciales, encore très absentes, alors que ces populations sont souvent les plus exposées.
      • Frontières du travail à redéfinir : La sociologue Maë Simonet est citée pour interroger la définition actuelle du travail, construite autour d'un sujet masculin, rémunéré, et productif. Il est crucial de penser conjointement le travail rémunéré et le « travail gratuit, visible et invisible » (domestique, associatif, soins, bénévolat), majoritairement exercé par les femmes et souvent source de risques et d'accidents non reconnus.
      • Recommandations politiques :
      • Développer des politiques de santé et sécurité au travail à la hauteur de la complexité du problème, avec des mesures préventives et réparatrices.
      • Aller au-delà du cadre actuel de reconnaissance et de réparation des accidents du travail et maladies professionnelles (loi de 1898).
      • Accroître les moyens pour la recherche (postes, financements) sur ce sujet.
      • Mettre en place des mesures législatives interdisant certains produits dangereux.
      • Renforcer le respect par les employeurs de leur devoir de protection de la santé physique et mentale des travailleurs, et le rôle de l'inspection du travail.
      • Enjeux macro-sociaux et politiques : Les causes profondes des inégalités de santé au travail résident dans les choix de société et les modèles d'organisation du travail aux niveaux français, européen et mondial.
  3. Nov 2024
    1. La vidéo "Peut-on préparer les élèves au secondaire grâce à un plan de travail ?" de la chaîne YouTube "ÊtreProf" aborde plusieurs points clés. Voici un résumé détaillé avec les minutages :

      0:00 - 10:00

      Introduction et contexte : - La vidéo commence par une introduction sur l'importance de l'autonomie des élèves dans le processus d'apprentissage. - Yves Khordoc, professeur des écoles dans une classe coopérative à Bruxelles, est présenté comme l'invité principal pour discuter de l'utilisation du plan de travail en classe.

      10:01 - 20:00

      Définition et avantages du plan de travail : - Yves Khordoc explique ce qu'est un plan de travail et comment il est utilisé dans sa classe. - Il aborde les avantages du plan de travail, notamment le développement de l'autonomie, la responsabilisation des élèves et l'amélioration de la gestion du temps.

      20:01 - 30:00

      Mise en place et organisation : - La vidéo détaille les étapes de la mise en place d'un plan de travail en classe. - Yves Khordoc partage des exemples concrets de plans de travail et explique comment ils sont organisés pour répondre aux besoins individuels des élèves.

      30:01 - 40:00

      Impact sur les élèves : - Yves Khordoc discute de l'impact positif du plan de travail sur les élèves, notamment en termes de motivation, d'engagement et de réussite scolaire. - Il partage des témoignages d'élèves et de parents qui ont observé des améliorations significatives grâce à cette méthode.

      40:01 - 46:07

      Conclusion et perspectives d'avenir : - La vidéo se termine par une réflexion sur l'avenir de l'utilisation du plan de travail dans les écoles. - Yves Khordoc encourage les enseignants à adopter cette méthode et à l'adapter à leurs propres contextes pour favoriser l'autonomie et la réussite des élèves.

      Pour plus de détails, vous pouvez regarder la vidéo sur YouTube.

  4. Jun 2024
    1. Résumé de la vidéo [00:00:05][^1^][1] - [00:21:15][^2^][2]:

      Cette vidéo présente une conférence de Giovanny Lau sur l'amélioration de la mémoire de travail par la métacognition. Il explore les modèles de mémoire de travail, la fragilité et les limites de celle-ci, et comment les jugements métacognitifs peuvent influencer la performance de la mémoire.

      Points forts: + [00:00:16][^3^][3] Introduction de Giovanny Lau * Présentation de son parcours académique * Annonce du sujet de la thèse sur la mémoire de travail + [00:00:50][^4^][4] Définition de la mémoire de travail * Explication des différents modèles et de l'importance de la mémoire de travail * Discussion sur la fragilité et les limites de la mémoire de travail + [00:04:08][^5^][5] Métacognition et mémoire de travail * Présentation du modèle conceptuel de la métacognition * Importance des jugements métacognitifs dans l'évaluation de la mémoire de travail + [00:07:31][^6^][6] Expériences et résultats * Description des expériences menées pour étudier l'impact des jugements métacognitifs * Présentation des résultats montrant l'amélioration de la mémoire de travail grâce à la métacognition + [00:14:14][^7^][7] Analyse des positions sérielles * Exploration des effets des jugements métacognitifs sur différentes positions sérielles * Hypothèses sur la manière dont les jugements métacognitifs pourraient aider à allouer les ressources + [00:19:53][^8^][8] Implications théoriques et pratiques * Discussion sur les implications pour la compréhension de la mémoire de travail * Suggestions pour l'intégration de tâches métacognitives dans les programmes éducatifs

  5. May 2024
    1. Résumé de la vidéo [00:00:04][^1^][1] - [00:23:12][^2^][2]:

      Cette vidéo explore le mythe de la méritocratie dans le contexte scolaire, en se concentrant sur le travail des lycéens et les défis qu'ils rencontrent. L'intervenant, un ancien enseignant de lettres modernes devenu sociologue, partage ses recherches sur le travail scolaire et les attentes placées sur les élèves et les enseignants.

      Points forts: + [00:00:04][^3^][3] Introduction personnelle * Présentation de l'intervenant et de son parcours * Transition de l'enseignement à la sociologie * Focus sur le travail scolaire des lycéens + [00:03:54][^4^][4] Contexte de la pression scolaire * L'école française comme lieu de pression et d'angoisse scolaire * Importance de la formation initiale et inégalités territoriales * Impact de la trajectoire scolaire sur l'insertion sociale et le rapport à soi + [00:10:42][^5^][5] Changement culturel du travail * Évolution de la signification du travail et de l'effort * Recherche de réalisation personnelle à travers le travail * Instrumentalisation du travail scolaire par les lycéens + [00:16:12][^6^][6] Les épreuves du travail scolaire * Les défis du sens, de l'autonomie et du verdict scolaire * Stratégies scolaires et instrumentalisation des efforts * Recherche d'intérêt intellectuel et motivation malgré l'instrumentalisation Résumé de la vidéo [00:23:14][^1^][1] - [00:46:18][^2^][2]:

      Cette partie de la vidéo explore le mythe de la méritocratie dans le contexte scolaire français, en se concentrant sur les perceptions et les attentes des lycéens concernant leur travail scolaire. L'orateur discute des différences entre les lycées professionnels et généraux, des motivations des élèves à apprendre, et de la manière dont ils évaluent la pertinence des savoirs scolaires pour leur développement personnel et leur compréhension du monde.

      Points saillants: + [00:23:14][^3^][3] Perceptions des lycéens * Les lycéens expriment un désir d'apprendre à la fois des matières générales et professionnelles * Ils cherchent un épanouissement personnel à travers l'éducation * La pertinence des savoirs scolaires est évaluée en fonction de leur utilité pour s'exprimer et comprendre le monde + [00:26:09][^4^][4] Le travail scolaire et l'autonomie * Les élèves font face à des défis d'autonomie, devant gérer leur temps et leur travail scolaire * Les ressources familiales et les groupes de pairs jouent un rôle dans la gestion de l'autonomie * Les loisirs et les activités extrascolaires influencent également l'organisation du travail scolaire + [00:34:29][^5^][5] Les épreuves du verdict scolaire * Les élèves ressentent fortement la pression des évaluations et des notes * Ils s'auto-évaluent en fonction des attentes méritocratiques et de leur propre travail * Les élèves moyens et ceux qui travaillent dur sans obtenir de résultats ressentent une déconnexion entre leurs efforts et les récompenses scolaires Résumé de la vidéo [00:46:20][^1^][1] - [01:08:25][^2^][2]:

      Cette vidéo explore le mythe du travail scolaire et la méritocratie dans le système éducatif. Elle discute des défis rencontrés par les élèves et les enseignants, et propose des solutions pour améliorer l'expérience éducative.

      Points forts: + [00:46:20][^3^][3] Les défis du travail scolaire * Différenciation entre élèves travailleurs et non travailleurs * Importance de la pédagogie adaptée aux réalités sociologiques + [00:47:19][^4^][4] Les épreuves des enseignants * Analyse des épreuves professionnelles des enseignants * Distinction entre le travail des élèves et celui des enseignants + [00:49:04][^5^][5] La reconnaissance et le déni des épreuves * Les enseignants reconnaissent les épreuves de sens mais négligent celles d'autonomie * Les verdicts scolaires sont souvent niés ou mal compris + [00:53:02][^6^][6] La motivation et l'éducation buissonnière * Fragilité de la motivation des élèves et impact sur l'éducation * Exploration des activités électives et de l'autoformation des élèves

    1. vous voyez pour moi le travail et 00:02:51 la consommation ne sont que les deux faces d'un même phénomène c'est-à-dire ce cy où osile la vie oscile toute vie c'est pourquoi c'est si 00:03:07 important et me semble-t-il si malsin parce qu'il s'agit d'une manifestation de l'absence de monde le monde paraît ne plus avoir d'importance le monde compris comme lieu 00:03:22 d'émergence du politique je l'entends maintenant dans un sens plus large comme l'espace dans lequel les choses deviennent publ comme l'espace dans lequel on vit et dans lequel on doit paraître présentable 00:03:35 dans lequel l'art apparaît bien sûr mais dans le travail et la consommation l'homme est totalement replié sur lui-même
    2. je vous propose justement d'entendre la voix d'An à reent où elle évoque la question du travail la question du travail comme vous allez l'entendre en lien avec la 00:02:35 consommation parce que pour elle le travail était en quelque sorte l'envers le corollaire de la société de consommation c'était en 1964 vous voyez pour moi le travail et 00:02:51 la consommation ne sont que les deux faces d'un même phénomène
    3. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:11:40][^2^][2]:

      Cette vidéo explore les idées de la philosophe Hannah Arendt sur la société moderne, en se concentrant sur le travail, la consommation et la politique. Elle discute de la transformation du travail en une activité liée à la vie biologique et de son rôle dans la société de consommation. Arendt critique la prédominance du travail dans l'expression de la société moderne et souligne l'importance de l'œuvre et de l'action pour trouver un sens à notre existence.

      Points forts: + [00:00:00][^3^][3] Introduction à Hannah Arendt * Présentation de la philosophe et de son parcours * Discussion sur l'antisémitisme et la démocratie * Évocation de son livre "La nouvelle causalité diabolique" + [00:01:01][^4^][4] Le travail selon Arendt * Définition du travail comme activité liée à la vie biologique * Le travail comme partie de la vita activa, opposée à la vita contemplativa * Critique de la place prédominante du travail dans la société moderne + [00:03:45][^5^][5] La consommation et le travail * Le travail et la consommation comme deux faces d'un même phénomène * La consommation comme manifestation de l'absence de monde * Importance de l'espace public et de l'apparition de l'art + [00:05:01][^6^][6] L'œuvre et l'action * Distinction entre le travail, l'œuvre et l'action * L'œuvre comme prolongement de l'homme et l'action comme liberté * La nécessité de penser le travail en complément de l'œuvre et de l'action + [00:07:00][^7^][7] Critique de la modernité * La critique d'Arendt de la réduction de l'homme au travail * La relation entre le travail et la crise économique * La pensée d'Arendt sur la politique et la consommation dans la société moderne + [00:09:01][^8^][8] La phénoménologie et la relation au monde * Arendt et la phénoménologie : l'homme en relation avec le monde * Le travail comme moyen de donner un sens à notre existence * La finitude humaine et la création d'objets et de communautés politiques

    1. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:23:09][^2^][2]:

      Cette vidéo présente une conférence de Pierre-Michel Menger sur l'évaluation de la pénibilité au travail dans les sciences, les arts et les organisations. Il aborde les liens entre les préoccupations sociales et scientifiques, l'importance de la pénibilité au travail dans l'agenda social, et les défis de l'évaluation de la pénibilité.

      Points forts: + [00:00:22][^3^][3] Contexte et introduction * Présentation du sujet et de son importance sociale et scientifique * Discussion sur la pénibilité au travail et son impact + [00:01:37][^4^][4] La pénibilité comme épreuve * Exploration de la polysémie du terme "épreuve" * Structure du plan de la conférence + [00:06:00][^5^][5] Effets du travail sur la santé * Inégalités sociales d'espérance de vie liées au travail * Impact des conditions de travail sur la santé à long terme + [00:14:08][^6^][6] Évaluation de la pénibilité * Difficultés et méthodes d'évaluation de la pénibilité * Distinction entre différents types de pénibilité + [00:20:31][^7^][7] Quantification de la pénibilité * Exemples de quantification des effets du travail sur la santé * Importance de l'intégration des connaissances scientifiques dans le débat social Résumé de la vidéo [00:23:11][^1^][1] - [00:45:33][^2^][2]:

      La vidéo traite de l'évaluation de la pénibilité dans les métiers, en particulier chez les éboueurs. Elle explore les impacts de l'âge, les conditions de travail, et les changements organisationnels sur la perception de la pénibilité et la santé des travailleurs.

      Points forts: + [00:23:11][^3^][3] Impact de l'âge sur la pénibilité * La consommation de somnifères varie avec l'âge * Les différences significatives apparaissent après 40 ans * Discussion sur la tolérance au travail urgent avec l'âge + [00:25:56][^4^][4] Étude démographique sur les éboueurs * Comparaison de la longévité des éboueurs avec d'autres personnels * Écart d'espérance de vie de trois ans à 60 ans * Importance de considérer les caractéristiques pénalisantes du travail + [00:27:02][^5^][5] Entretiens rétrospectifs avec les éboueurs * Analyse des conditions de travail et de la fin de carrière * Impact de l'évolution des équipements et des interactions sociales * Perception de la dégradation du comportement des usagers + [00:32:05][^6^][6] Évaluation ergonomique et analyse d'activité * Réduction des contraintes physiques avec l'utilisation de conteneurs * Observation des courses et des efforts physiques nécessaires * Importance de la transmission des savoirs professionnels Résumé de la vidéo [00:45:37][^1^][1] - [01:00:03][^2^][2]:

      La vidéo présente une conférence sur l'évaluation de la pénibilité dans les sciences, les arts et les organisations. Elle aborde la reconnaissance de l'expérience des employés, les stratégies de travail individuelles et collectives, et la responsabilité des employeurs de créer des conditions de travail favorables.

      Points forts: + [00:45:37][^3^][3] Reconnaissance de l'expérience * Importance de valoriser l'ancienneté et l'expérience * Nécessité de respecter les employés expérimentés * Impact des stratégies de travail construites sur l'expérience + [00:46:31][^4^][4] Amélioration des conditions de travail * Effets sur la santé à long terme et l'accueil des personnes ayant une santé déficiente * Importance des actions ciblées et de la cessation d'activité * Valorisation de l'expérience pour une fin de vie professionnelle moins pénible + [00:49:01][^5^][5] Expérimentations et impact à long terme * Discussion sur les expérimentations grandeur nature * Intégration du changement immédiat dans la réalisation à long terme * Questions sur la causalité complexe et la position de l'expertise dans le débat public + [00:50:01][^6^][6] Mécanismes de compensation et de prévention * Différents mécanismes pour gérer la pénibilité * Rôle de la réflexivité individuelle et collective * Importance de la transmission d'expérience et de la prise de conscience

    1. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:23:54][^2^][2]:

      La vidéo présente une conférence de Jean-Emmanuel Ray, professeur de droit privé à Paris 1 Sorbonne, sur l'évaluation dans le travail. Il discute des défis de l'évaluation des employés et des étudiants, l'impact des technologies de l'information, et l'évolution du droit du travail depuis l'ère industrielle jusqu'à l'ère de la connaissance.

      Points forts: + [00:00:22][^3^][3] Introduction de Jean-Emmanuel Ray * Présentation de son expertise en droit du travail * Discussion sur l'évaluation dans les universités et les entreprises + [00:07:01][^4^][4] La vraie vie au travail * L'importance de comprendre le travail au-delà des chiffres * La nécessité d'évaluer le travail réel plutôt que les résultats visibles + [00:13:09][^5^][5] L'individualisation de l'évaluation * Transition de l'évaluation collective vers l'évaluation individuelle * Impact de la technologie et de la crise économique sur l'évaluation + [00:19:00][^6^][6] Les défis de l'évaluation moderne * La recherche de leaders plutôt que de supérieurs hiérarchiques * L'importance de l'expertise et de l'exemplarité dans le management moderne Résumé de la vidéo [00:23:57][^1^][1] - [00:47:40][^2^][2]:

      La vidéo présente une conférence sur l'évaluation dans les sciences, les arts et les organisations, en se concentrant sur les différences culturelles et les défis juridiques associés aux systèmes d'évaluation, notamment dans le contexte de la mondialisation et des entreprises internationales.

      Points forts: + [00:23:57][^3^][3] Les défis de l'évaluation * Difficultés d'évaluer les compétences et performances * Importance de l'adaptation culturelle dans les évaluations * Impact des évaluations sur les carrières et le bien-être des employés + [00:30:25][^4^][4] L'évaluation dans un contexte juridique * Droits et devoirs des employeurs dans l'évaluation des employés * Conséquences juridiques des évaluations inappropriées * Importance de la transparence et de l'objectivité dans les évaluations + [00:37:39][^5^][5] L'évaluation des délégués syndicaux * Complexité de l'évaluation des représentants syndicaux * Discrimination potentielle et exigences légales * Approches pour évaluer de manière équitable et légale + [00:42:31][^6^][6] Les systèmes d'évaluation et la santé mentale * Influence des évaluations sur la santé mentale des employés * Rôle du CHSCT dans la surveillance des pratiques d'évaluation * Légalité des évaluations et leur conformité avec la loi sur la santé et la sécurité Résumé de la vidéo [00:47:43][^1^][1] - [01:02:24][^2^][2]:

      La vidéo présente une conférence sur l'évaluation dans les sciences, les arts et les organisations, mettant en lumière les défis de l'évaluation des compétences techniques et personnelles dans divers domaines professionnels.

      Points forts: + [00:47:43][^3^][3] L'évaluation des compétences * Différenciation entre compétences techniques et qualités personnelles * Importance de l'évaluation holistique dans la sélection des juges et des hauts fonctionnaires * Exemple de l'épreuve du grand oral dans les concours de la haute fonction publique + [00:49:00][^4^][4] Cas de l'affaire d'Outreau * Discussion sur la suffisance de la technicité juridique pour être un bon juge * Mention de l'affaire d'Outreau comme exemple de l'importance de l'expérience personnelle + [00:50:10][^5^][5] Évaluation des évaluateurs * Questionnement sur la validité et l'équité des processus d'évaluation * Exemple d'une étude américaine sur les différences de gestion entre managers hommes et femmes + [00:56:02][^6^][6] Impact de l'évaluation sur la rémunération * Analyse de l'évolution des pratiques d'évaluation et leur effet sur les rémunérations variables * Discussion sur l'individualisation des bonus et la collaboration dans le contexte du web 2.0 + [01:00:00][^7^][7] Pratiques d'évaluation et harcèlement moral * Exploration des implications légales des méthodes d'évaluation sur la santé mentale des employés * Influence de la réputation de l'entreprise sur les pratiques d'évaluation + [01:01:00][^8^][8] Technologie d'évaluation et relations horizontales * Réflexion sur la mesure de la performance des outils d'évaluation * Discussion sur le manque de relations horizontales et la rigidité des systèmes d'évaluation

    1. Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:23:42][^2^][2] : La vidéo présente une conférence de François Vatin, professeur de sociologie, sur l'évaluation du travail, ses valeurs et ses mesures. Il s'inspire de ses ouvrages sur la sociologie du travail et économique, et aborde la notion de travail à travers différentes perspectives historiques, philosophiques et techniques.

      Points forts : + [00:01:15][^3^][3] Introduction de la conférence * Présentation de François Vatin et de ses travaux * Annonce du sujet de la conférence : le travail, ses valeurs et ses mesures + [00:06:09][^4^][4] Le travail comme valeur * Discussion sur la notion de travail et son évolution historique * Questionnement sur le travail en tant que valeur universelle + [00:14:01][^5^][5] Le paradigme énergétique * Analyse critique du paradigme énergétique dans la représentation du travail * Exploration de la connexion entre le travail en physique et en sociologie + [00:20:43][^6^][6] Le travail automatisé * Réflexion sur l'organisation du travail dans les industries automatisées * Distinction entre le travail prescrit et le travail réel Résumé de la vidéo [00:23:43][^1^][1] - [00:47:16][^2^][2]:

      La vidéo présente une conférence sur l'évaluation de l'efficacité dans les sciences, les arts et les organisations, en se concentrant sur l'histoire et l'évolution des concepts de travail et d'énergie. Elle aborde la norme taylorienne, les théories économiques du travail, et la distinction entre le travail comme dépense d'énergie et comme création de valeur.

      Points forts: + [00:23:43][^3^][3] La norme taylorienne et l'efficacité industrielle * Critique de la norme taylorienne comme obsolète * Distinction entre le coût d'immobilisation du capital et l'intensité du travail + [00:25:09][^4^][4] Concepts de travail et d'énergie * Évolution des concepts depuis la mécanique vers la thermodynamique * Le travail comme produit d'une force par une distance + [00:32:00][^5^][5] Le travail humain et la thermodynamique * Application des principes thermodynamiques à l'étude du travail humain * La machine humaine comme système thermodynamique + [00:38:00][^6^][6] Repenser le travail productif * La nécessité de comprendre le travail au-delà des contraintes sociales * Distinction entre le travail artistique et le travail salarié Résumé de la vidéo [00:47:19][^1^][1] - [01:02:33][^2^][2]:

      Cette partie de la vidéo explore l'évaluation dans les sciences, les arts et les organisations, en se concentrant sur les tentatives historiques et contemporaines de mesurer le travail et la fatigue. Elle discute des limites des modèles universels et de l'importance de considérer les aspects sociaux et économiques dans l'évaluation.

      Points forts: + [00:47:19][^3^][3] Les tentatives historiques de mesure * Échec des modèles universels de la fatigue au début du 20e siècle * Transition de la psychophysiologie à la psychosociologie du travail * Développement de l'ergonomie avec une approche prophylactique + [00:52:15][^4^][4] Les débats contemporains * Critique des modèles économiques simplistes * Succès des modèles épidémiologiques malgré leur régression intellectuelle * Importance de la valeur monétaire dans l'évaluation du travail + [00:57:04][^5^][5] La valorisation de la carcasse d'agneau * Exemple complexe de valorisation au-delà des modèles économiques standards * Interaction entre la reconnaissance de la qualité et la valorisation marchande * Nécessité d'une analyse fine pour comprendre le processus de valorisation

  6. Feb 2023
    1. Signature par le président du conseil régional et le préfet de régiond’une convention régionale pluriannuelle de coordination del’emploi, de l’orientation et de la formation (L6123-4 du code dutravail)
  7. Jun 2022
  8. Jul 2021
  9. May 2021
    1. Re regarder les 10 premières minutes.

      caractéristique selon les origines, avec du racisme selon leur origine... Déshumanisation des personnes qui travail, plus vue comme être humain mais comme représentant d'un groupe ethnique et social.

      Malgré la croissance de l'allemagne, le niveau de pauvreté n'a pas diminué voir même augmenté dans certains secteurs. Tous le monde peut se retrouver dans cette situation (chômage).

      Ce n'est pas seulement le caractère des individus qui est en cause, c'est systémique. Il faut organiser la répartition des richesse.

      Les métiers doivent être relier à leur pertinence social et pas juste au salaire.

      Il y a une forte augmentation des métiers très qualifier et peu qualifier.

      Assistant d'éducation -> Pion, métier précaire. Problème pour les personnes qui n'a pas de cartes bleue. Accumulation de CDD. Payé en droit d'auteur pour de l'article. Moins en moins de gens ont des CDI, politique mise en oeuvres pour les emplois précaires, peut avoir un intérêt car pas toute sa vie la même choses, mais la suite n'est pas certains.

      Pas d'embauche car IL NE FAUT PLUS EMBAUCHER, qui amène des suppressions de poste, l'état se limite pour laisser place au libre marché.

      Crowed working, tâche précise et très limité. On se retrouve dans des situations avant le code de travail, l'embauche au jour le jour.

      Sous traitance dans les métiers de services, souvent fait par les émigrés. Grève au sein de l'université, ensemble, et les étudiants on rejoint le mouvement. Origine africaine ou asiatique, pas autorisé à manger dans la cantine.

      Nouveau syndicat avec des branches pour les métiers nouveaux précaire et sous traité en particulier. Les travailleurs deviennent coupable si ils réclament leur droits.

      L'état ne fais rien pour appliquer le droit du travail (ici Angleterre).

      Téllorisme informatique. Travailler plus dur en minimisant les pause, possible grâce à la surveillance des téléphones. Ces méthodes dégradent les qualité du travail, les travailleurs n'ont plus le morale et leur production se dégradent. La capacité au travailleur d'agir dans la société se réduit avec l'aliénation au travail.

  10. Mar 2021
  11. Apr 2020
    1. La question du temps du travail est aujourd’hui l’une des plus élusives. Elle inquiète, au sens philosophique du terme. Des expressions saisissantes surgissent : l’« impulse society » ; la société de la fatigue ; l’accélération sociale ; le culte de l’urgence. L’âge de la pensée du temps utile dans son épaisseur est dépassé ; le temps, c’est une ressource à optimiser : faire plusieurs choses à la fois, minuter le séquencement des projets, le travail des professions intellectuelles (avocats et consultants), vendre du « temps de cerveau utile à Coca-Cola ». Dans le même temps, on observe un regain d’intérêt pour la lenteur : slow food, slow management, méditation et pleine conscience.

      Dans cet enchaînement, on remarque que l'autrice oriente d'abord sa réflexion sur l'accélération du temps de travail, tout en confrontant un contre-argument non développer (le slow). Par ailleurs, elle constate une inquiétude dans ce phénomène. Ainsi, elle appuie son propos avec des exemples parlant ("temps de cerveau utile à Coca-Cola") afin d'appuyer son véritable argument (le slow) auprès du lecteur.

  12. Mar 2020
    1. Pendant la fermeture de l’établissement, mon enfant a-t-il du travail à faire? Dans le cadre de la fermeture aux élèves de toutes les écoles et de tous établissements à compter du lundi 16 mars, la continuité pédagogique doit être assurée pour tous les élèves c’est-à-dire que des cours et des exercices doivent leur être proposés ainsi qu’un accompagnement pédagogique par leurs professeurs. Pendant cette période, les élèves auront des activités à réaliser (cours à suivre, exercices à réaliser) et des devoirs à rendre dans les délais fixés par leurs professeurs.
    2. L’objectif de la continuité pédagogique est de s’assurer que les élèves poursuivent des activités scolaires leur permettant de progresser, s’appuyant plus spécifiquement sur des compétences variées adossées au travail autonome des élèves. A cette fin, le professeur soumet un ensemble de travaux et d’activités dont l’élève s’empare dans le cadre de son travail personnel.Le professeur coordonne, supervise et identifie les travaux qu’il souhaite évaluer afin de s’assurer de l’acquisition et/ou de la consolidation de notions ou de compétences.Le travail demandé doit être régulier.

      Dois-je corriger l’ensemble des travaux que je propose à distance?

    3. Comment savoir si l’élève fait son travail tout seul?La continuité pédagogique est destinée à s’assurer que les élèves poursuivent des activités scolaires leur permettant de progresser dans leurs apprentissages. Il s’agit d’attirer l’attention des élèves sur l’importance et la régularité du travail personnel quelle que soit l’activité, même si elle est réalisée avec l’aide d’un pair ou d’un tiers. Des travaux réguliers et évalués régulièrement y contribuent. Toutefois, le professeur ne peut contrôler l’assiduité dans ce cadre, ni sanctionner son éventuel défaut.
    4. Mes élèves doivent-ils travailler essentiellement via les outils numériques?Non. Le temps de travail passé devant écran ne doit pas être trop long, pour des raisons tenant à la protection de la santé desenfants et à leur faculté de concentration. Il est donc recommandé de varier les cours, exercices et supports, afin d’utiliser la gamme des ressources à disposition et d’inciter l’élève à faire du travail sans écran (écriture, lecture, etc.).
  13. Jun 2019
    1. En réalité, ce que veulent les gens c’est consommer du déplacement : partir loin et vite, et ça ne peut se faire qu’en avion. C’est là où en fait collectivement on peut se demander ce qui nous semble fondamental. Si tu convertis l’interdiction de l’avion en interdiction de se déplacer, ça pose problème aux gens et c’est compréhensible. En plus, dans une société de déclin où on veut éviter les conflits, avoir du brassage culturel c’est super important. Mais continuer à aller loin ne veut pas dire forcément prendre l’avion. Consommer du déplacement ce n’est pas quelque chose de kiffant en soi. Par contre, voyager, oui, c’est intéressant. Mais aujourd’hui on ne voyage jamais : on ne prend pas le temps. Changer ça, ça suppose de repenser notre organisation collective. Quand tu as deux, trois semaines de vacances, tu ne peux que consommer du déplacement. Si on veut voyager sans prendre l’avion, ça veut simplement dire qu’il faut aussi qu’on revoie notre rapport au travail, ou plutôt à l’asservissement par le travail.
  14. Jan 2016
    1. convention collective nationale Judicial branch: Supreme Court of Appeals or Cour de Cassation, judges are appointed by the president from nominations of the High Council of the Judiciary; Constitutional Council or Conseil Constitutionnel, three members appointed by the president, three members appointed by the president of the National Assembly, and three appointed by the president of the Senate; Council of State or Conseil d'Etat.