- Apr 2020
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jetées
pas de travail original, signé; tout va aux poubelles.
Robert est dépossédé de son œuvre.
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poubelles
la matière est produite en énorme quantité
demeure dans le premier jet; il n'y a pas de travail de pensée sur ce qui est fait
Robert fait de l'écriture, une écriture mécanique et automatique, irréfléchie
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copiste
n'a rien d'original; recopie tout, archive tout
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Avec des plumes d’oiseau qu’il cueillait au bord de la rivière Magog et qu’il taillait en biseau
La littérature peut se pratiquer avec les moyens du bord, avec des matériaux de fortune.
C'est un art extrêmement démocratique, où chacun peut être l'artisan de son propre art (fabriquer ses propres outils, produire son propre texte)
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- Mar 2020
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À cet égard, il est absurde de fonder le droit d’usage des données sur le seul consentement individuel de chacun.
Puisque le citoyen moyen n'a justement pas les moyens de prendre une décision éclairée, il faut remettre l'enjeu du côté décisionnel collectif.
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renvoyer aux individus le fardeau de répondre à des enjeux qui concernent la collectivité
le fardeau est en effet toujours pelleté dans la cour de l'utilisateur, le plus souvent vulnérable et incapable de saisir les enjeux qui se présentent à lui.
Le citoyen lambda n'ayant ni le temps ni les ressources cognitives à consacrer à ce genre de question, il faut encadrer le phénomène de manière bienveillante à un niveau global (celui des décisions publiques, gouvernementales).
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pouvoirs publics
alors que les environnements numériques sont eux-même extrêmement privatisés, et en raison de la complexité de la question juridique dans un contexte de frontières éclatées, quels sont ces pouvoirs publics et sont-ils vraiment réels?
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Le cyber-adultère en est un exemple car il permet une expression des fantasmes voire d'une liaison numérique sans que celle-ci ne remette en cause la vie réelle, ce qui justifie la nouvelle expression: vie relationnelle multiple assistée par ordinateur.
caractéristique du phénomène numérique
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la lignée des femmes écrivaines
Échos dans la première nouvelle:
n’importe quoi sauf sur les chemins pavés par deux suicidées (p. 11)
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à leur place de mère et d’épouse
Je trouve que cette «place des femmes» se cristallise particulièrement bien dans la Liste des raisons pour lesquelles tu devrais m’aimer (p. 53-55) dans laquelle l’auteure égrène ce qui ressemble à la conjecture de la femme idéale de Despentes (qui n’existe nulle part).
Les qualités de la bonne mère de famille femme au foyer sont dessinées à gros traits («j’aime tous les enfants», «je recycle tout ce que je peux recycler», «je sais coudre les boutons et les ourlets», «je fais un potage par semaine, chaque semaine différent», etc.) sans parler de l’asservissement sexuel centré sur l’homme, toujours pour lui plaire à lui.
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Répétition
La répétition est employée à quelques reprises dans la première nouvelle. Elle accentue la vacuité de ce qui est décrit:
Ça se passe au-delà des rires, au-delà de la communion avec leur cellulaire qu’elles vérifient aux vingt secondes comme pour dire : <mark>regardez</mark>, <mark>regardez</mark>-moi avoir une vie, les gens veulent me parler, communiquer avec moi, <mark>regardez<mark>, <mark>regardez</mark> comme je suis en demande, combien on me veut. (p. 11)
Et ici:
<mark>Moi aussi</mark>, comme elles, j’ai un iPod où je fais tourner les mêmes chansons, <mark>moi aussi</mark>, j’ai du vernis kaki sur les ongles et une full belle parka vintage, <mark>moi aussi</mark>, <mark>moi aussi</mark>, <mark>moi aussi</mark>, et bientôt, peut-être, je sortirai de mon ADN l’envie de crever, je l’extirperai au pied-de-biche, je sortirai tout ce que de Sylvia et de Nelly a coulé dans mon sang, je la laisserai à d’autres, leur noirceur qui m’habille, leur noirceur d’amour. (p. 13)
Il me semble qu’il y a un parallèle à faire avec l’idée des filles en série (par le «moi aussi», voire par l’ADN).
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- Jan 2020
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nouvel humanisme citoyen
D'où la nécessité d'une « Renaissance » quant à l'urbanisme numérique, dans une culture démocratique promouvant l'accès aux espaces, la maîtrise des outils, la décentralisation de l'économie, l'implication de tous les acteurs dans un projet bienveillant et transparent.
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Le premier article de Tewfik Hammoudi démontre que les définitions traditionnelles du phénomène urbain, en tant que concentration de biens, de savoirs et de pouvoirs, sont largement remises en question.
Ce qu'on peut très pertinemment appliquer aux espaces numériques massivement privatisés (crise de l'espace numérique)
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le numérique permet l’optimisation des flux et des ressources, rassemble des compétences, orchestre le dialogue et les échanges. Lien entre les différentes composantes de la ville, le numérique crée désormais des ponts entre les environnements tangibles et virtuels. Dès lors, cette ville « augmentée » rythmée par les connexions et la mobilité, offre de nouvelles opportunités pour le design dans la conception de services et la création de nouvelles expériences pour les citadins.
esquisse du rôle du numérique dans la nos manières de penser l'urbanisme
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Davidson appelle « action tout ce qu’un agent fait intentionnellement » (1982, p.5). Searle note qu’« il n’y a pas d’action sans intention » (1985, p. 105).
importance de l'intention (corpus philosophique à l'appui)
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Dans ces cas, les raisons d’agir rendent un service inestimable en révélant pourquoi des opérations de conception ont été entreprises.
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Le parallélisme entre les deux formules (1) et (2) suggère de rapprocher échelles E et raisons d’agir R du concepteur. Démontrer l’équivalence des échelles et des raisons d’agir revient à établir E ⊂ R et R ⊂ E.
implication biconditionnelle entre l’échelle et la raison d’agir
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cet article s’interroge sur le cœur ou « part commune » des activités de conception. Celle-ci suggère tout à la fois l’unité des sciences de la conception et l’approche internaliste des processus de conception
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- Dec 2019
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La loi ne vise donc pas à interdire l’accès à ces postes pour les chrétiens, les juifs, les musulmans.
Il manque des prémisses à cette conclusion.
Bien sûr, la loi ne vise pas directement à interdire l’accès aux postes pour les chrétiens, les juifs, les musulmans (mais dans les faits, c'est un peu ce qui arrive, visé ou non).<br> Voyons comment on y arriverait.
Décortiquons l'argument :
- La loi interdit le port des signes religieux au travail.
- Les principales religions au Québec n’obligent pas le port de signes religieux au travail.
- Si la religion oblige une personne de porter un signe religieux, cette personne n'a pas accès au travail (<mark>IMPLICATION</mark>).
- Les principales religions au Québec n’obligent pas le port de signes religieux (l’implication demeure vraie).
- La loi n’empêche pas l’accès au travail aux personnes religieuses (conclusion à examiner).
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les religions qui empêchent leurs fidèles d’enlever leurs signes religieux
Dérive suspecte
Il y a peut-être un glissement ici : on parle d'abord du port des signes religieux (exprimé positivement) et maintenant d’empêcher d'enlever des signes religieux (exprimé négativement).
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Ce n’est pas l’islam qui empêche les musulmanes d’enlever leur voile au travail.
- Si la constitution canadienne protège les religions, il faut respecter ce que disent les religions.
- Si c'est écrit noir sur blanc dans un texte sacré, c'est ce que dit la religion.
- La constitution canadienne protège les religions (et ce que disent les religions).
- Il n'existe aucun énoncé religieux noir sur blanc qui empêche de porter un signe religieux au travail.
- Aussi : il n'existe aucun énoncé religieux noir sur blanc qui empêche de louer un appartement à un homosexuel.
Énoncés atomiques :
C
: La constitution canadienneP
: Protéger les religionsS
: Ce que dit un texte sacréE
: Empêcher d'enlever un signe religieux au travail
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musulmans rigoristes
Rigoriste?
J'ignore si le mot sert mal le propos de R. Martineau, mais « rigoriste » qualifie bien quelqu’un qui a un attachement « très strict aux règles morales et religieuses » (donc, en toute conformité avec ce que les religions disent).
Martineau laisse croire qu’une « conception rigide » est une « conception erronée » – pas nécessairement! On peut avoir une conception très « rigide » mais rigoureusement vraie; on peut aussi avoir une conception complètement spéculative – est-ce le cas des personnes religieuses qui défendent leur droit de religion face à la loi 21?
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il ne peut invoquer la liberté de religion pour avoir le droit de refuser un appartement à un gai
Argument par l'absurde
Avec un argument par l'absurde, on peut dire n'importe quoi après avoir dit quelque chose d'absurde.
Refuser l'appartement à un homosexuel est effectivement absurde, puisqu'on doit évidemment louer l'appartement à un homosexuel. De cette contradiction, je peux dire n'importe quoi, comme dire que de ne pas employer une personne religieuse est absurde. Conclusion : il faut employer une personne ouvertement religieuse.
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conceptions crispées
Là encore, il faudrait voir ce que l’expression « conception crispée » représente (rigoriste? fortement attachée aux règles d’une religion?)
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textes sacrés
Lesquels sont justement sujets à interprétation – ce qui ne signifie pas un infini relativisme pour tout un chacun, mais que ce n’est justement pas toujours écrit noir sur blanc.
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HORS DE TOUT DOUTE
C’est bien là le problème.<br> Martineau souhaite une réponse tranchée (comme les positions qu’il <s>défend</s> pitche dans l'espace public) mais les textes sacrés sont justement sujets à une interprétation (une compréhension des textes pas forcément consensuelle), d’où plusieurs branches au sein d’une même religion.
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Pourquoi la majorité des musulmanes pratiquantes ne portent pas le voile ?
Pourquoi la minorité?
La question est rhétorique (puisqu'elle n'attend pas de réponse, drop the mic), comme si elle devait rester sans réponse (comme d'une évidence).
Cela revient simplement à mettre le fardeau sur la minorité, qui doit se justifier de ne pas appartenir à la « majorité ».
La défense des minorités représente justement le rôle essentiel du poivoir politique…
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végane extrémiste
Parlons extrêmistes
Le mot « extrémiste » (au lieu de « extrême », au bout du spectre) est assurément employé à des fins polémistes, en connotation avec le terrorisme et, accessoirement, l’islamisme (qui n’a rien à voir avec une défense correcte de l’islam, avec des pratiques violentes et proprement extrêmistes).
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Nous redécouvrirons le sens de l’histoire.
Dans son ouvrage Non-lieux : Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Augé affirme que les historiens « connaissent la suite ».
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elle prend du même coup une dimension utopique. Dans ce monde saturé d’images et de messages, il n’y a de sortie et d’espoir que du côté de l’utopie?: c’est ce que l’architecture a compris, à l’insu peut-être des architectes.
L’architecture comme utopie (fragmentaire) : esthétique du reflet (fragments brillants éclatés), pour un monde idéal (qui n’existe pas encore).
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déliquescence.2
En français, l’appel de notes s’insère avant la ponctuation (vous le faites à certains endroits, à d’autres non; li faudrait être cohérent(e)!)
Si je fais des remarques aussi stupides, c’est parce que je dois éditer des centaines de textes mal typographiés – aussi bien le dire à mes camarades (qui publieront demain) dès aujourd’hui!
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.7
C’est mineur, mais en français, l’appel de notes s’insère avant la ponctuation.
(Si je fais chier avec des remarques aussi stupides, c’est parce que je dois traiter des centaines de textes mal typographiés – aussi bien le dire à mes camarades dès aujourd’hui!)
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´
Faites gaffe, vous avez tapé des « forward-tick » (l'équivalent de l'accent aigu, sans la lettre en-dessous) partout au lieu de l’apostrophe!
Je vous enjoins rapidement de trouver le bon caractère (l’apostrophe) sur votre clavier!
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la littérature et la philosophie comme sources de vie
En pleine contradiction avec votre conclusion!
Vous concluez que l'intérêt pour la philo et la littérature naît de l'amour pour la vie, alors que vous titrez que la philo et la littérature sont des « sources de vie »!
Autrement dit :<br> dans le titre, la vie a deux sources, soit la littérature et la philosophie;<br> dans la conclusion, la littérature et la philosophie ont comme source l'amour pour la vie!
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son intérêt pour la philosophie et son intérêt pour la littérature naissent du même amour inépuisable qu’elle a pour la vie.
L'argument mériterait d'être appuyé!
Schématiquement, ça donne ça :
- (prémisse) amour pour la vie
- → (donc) intérêt pour la philo + intérêt pour la littérature
Logiquement :
- V : amour pour la Vie
- P : amour pour la Philosophie
- L : amour pour la Littérature
V → (P & L) (hypothèse) V. (prémisse) --- P & L (conclusion)
Certes, Beauvoir mentionne à plusieurs moments des triades concernant notamm. l'écriture, l'amour et la vie, mais cette conclusion me paraît vraiment hâtive!
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Selon Sylvie Le Bon De Beauvoir,
il manquerait une virgule!
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»6
En français, on insère normalement l'appel de notes avant la ponctuation (vous le faites plus tôt; il s'agirait simplement d'être cohérente! 😉)
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Elle est libre de choisir son avenir, de devenir une intellectuelle
Oui et non! Je ne pense pas qu'elle était si « libre » que vous le laissez entendre – d'autant plus que la mère de Beauvoir était beaucoup moins coopérative que le père, sans compter le contexte social dans lequel elle se situait!
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mariage arrangé
Un « mariage arrangé », vraiment?
Certes, les femmes se marient vite et tôt, mais je confronterais cette réalité avec celle des « vrais » mariages arrangés (par exemple, d'adolescentes de 14 ans avec un homme plus âgé qu'elles n'ont jamais vu, choisi par les parents…)
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Si les divinités sont vides et fumeuses, c’est que la philosophie l’est aussi
Drôle d'argument (implication logique) :
Si les divinités sont vides et fumeuses, alors la philosophie l'est aussi.
A → B (hypothèse) A. (prémisse) --- B. (conclusion)
Drôle d'hypothèse!
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oe
C'est mineur, mais ce genre de caractère mérite une ligature (œ).
Sur un Mac, c'est
option + q
. Sur windows, bah tu peux copier-coller avec ce cheatsheet utile. -
comedie
comédie
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coincé dans des fantasmes
Curieuse expression!
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compte
les apparences qui comptent ;)
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Il y a une critique de la culture contemporaine car elle corrompt les jeunes et le peuple,
car qui corrompt les jeunes – la critique ou la culture? (ambiguïté syntaxique, même si le lecteur comprendra)
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nouveauté
nouveautés (lesquelles?)
-
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scindé
qui s’est scindée?
=>
la rationalité! -
c’est
faute : s’est
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à outrance
Ça va loin ton affaire… est-ce si « outrant » que Platon aie tant recours à des mythes?
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et le fait que sa structure interne l’oblige à parler d’éléments contingents
j'imagine que c'est ça, le « deuxième défaut majeur »?
Il devrait être introduit avec la même structure que le premier!
-
s
« s » fautif
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qui semble a priori fausse, vraisemblable
fausse et vraisemblable ne sont pas synonymes! Il manquerait un marqueur de liaison ou un connecteur logique (ex. « fausse, bien que vraisemblable »)
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SOCRATE. -
Toute cette section rapportée mériterait d'être sous forme de « blockquote » (bloc de citation), laquelle se traduit généralement par une mise en retrait.
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logos
À la limite, dialectique serait plus approprié (le logos est un aspect du discours)
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[1].
Ce n'est pas ainsi que l'on fait les citations!
D'abord, il faudrait citer sémantiquement avec la clef (ex.
@brisson_1982
) et non simplement recopier du texte en note de bas de page – mais les tutoriels de Marcello ne sont pas clairs 🙃Ensuite, pour appeler une note de bas de page, la syntaxe est la suivante (avec le
^
):[^1] ... [^1]: Ma note de bas de page
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.1
Pour l'info : en français, on place l'appel de note avant le point. Just sayin'.
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Ainsi, la philosophie est représentée comme une pensée figée, unificatrice et abstraite (elle ne construit pas), alors que la littérature saisit la vie, est pensée mouvante, potentielle, infinie - elle fait quelque chose
Ce paragraphe a la qualité d'être très clair et très agréable à lire!
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saisir la sensibilité et la vie, là où la philosophie n’a nul pouvoir
« nul pouvoir » : ça me paraît fort comme conclusion finale, mais c'est probablement juste!
(la philosophie, prétendue reine de toutes les disciplines, serait attristée d'apprendre qu'il est un lieu où elle n'a aucun pouvoir… snif)
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Gravures au burin, 1961, par C.P. Josso
Magnifique!
Chapeau pour les images!
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l’imaginaire, en littérature, a le pouvoir de construire le réel, et c’est cela qui constitue la plus grande qualité de l’écriture qui, en répondant à sa propre logique matérielle et non à des idées abstraites extérieures à elle-même, se dote d’un pouvoir créateur.
Je trouve ce passage très juste, et dont le propos est très pertinent!
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constructiviste
Coïncidence : je parle de philosophie constructiviste chez Beauvoir.
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L’union entre les arts
Aahhh là tu parles :)
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non-exempte
Le trait d'union s'insère entre deux termes d'un nom; dans le cas d'une fonction d'adjectif, on ne mettrait pas de trait d'union.
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».6
Remarque typographique mineure : en français, on place normalement (par convention) l'appel de note avant le point.
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C’est possible, on peut en douter, c’est dogmatique.
Je trouve ta façon de faire de la philosophie peu rigoureuse.
« Possible, dogmatique »?
WTF? As-tu quelque chose pour appuyer l'introduction d'une telle contradiction?
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Cela implique une volonté d’atteindre l’absolu.
Là encore, le saut logique de l'hypothèse à la conclusion est vertigineux!
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qui oblige à la philosophie
Drôle d'argument! Arriver à une telle conclusion me paraît syllogistiquement ambitieux (voire douteux).
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du Le cimetière marin
Dans de telles situations, je crois qu'on peut enlever le déterminant original, ce qui devient : « du Cimetière marin »
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On peut se figurer que Socrate n’employait pas de style dans son discours, d’esthétique.
Ah ouais?
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voir
voire?
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l’antipode de l’entreprise symboliste, qui revendique et légitimise l’inverse de ce paradigme
Selon qui? Selon le symbolisme? Qui donc revendique ce genre de chose et peut parler au nom du symbolisme?
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« les modalités du dialogue artistique dans la période de Mallarmé et Debussy [qui] visaient à maintenir l’indépendance entre poésie et musique »1
Il manque un point à la phrase.
Aussi, la référence pourrait être citée directement (sans note de bas de page)
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C’est un motif très répandu parmi le symbolisme de s’élever au-dessus des masses.
Cette formulation est problématique :
parmi le symbolisme
non, plutôt : « parmi les symbolistes »
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Martha Zambrano
Martha Nussbaum (tu as déjà dit Zambrano)
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j’entrais dans le grand circuit humain où, pensais-je, chacun est utile à tous
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En écrivant une œuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence.
Ce passage revient à nouveau! (p. 187)
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En écrivant une œuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence.
L'existentialisme de Beauvoir, par la littérature, tout crachée!
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je refusais farouchement la vie qui attendait la future Mme Laiguillon
Intertexte contemporain : Surtout, ne l’appelez pas Mme Duvernay-Tardif (Florence Dubé-Morneau, conjointe d’un joueur de football très populaire).
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conciliait tout
Satisfaction d'atteindre une globalité, une compatibilité universelle.
(Son alliance avec Sartre est d'ailleurs une autre manifestation de sa « conciliation » : partager la vie d'un homme en préservant toute l'émancipation sexuelle, en-dehors de l'institution religieuse et dogmatique du mariage).
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j’acceptais mon « incarnation » mais je ne voulais pas renoncer à l’universel
Dualité entre particulier (Beauvoir accepte son « incarnation particulière », voire singulière – c'est un euphémisme!) et universel.
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je récusais les vérités qui ne reflétaient pas un absolu. Je ne voulais céder qu’à la nécessité
L'idée d'absolu et de nécessité guident le projet littéraire de Beauvoir (qui écrit par nécessité, pour donner une valeur, un sens à son existence; il y a un étroit rapport, voire une fusion entre sa vie et son écriture).
Ce passage n'a pu qu'être écrit rétrospectivement!
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C’est que je venais de faire une cuisante découverte : cette belle histoire qui était ma vie, elle devenait fausse au fur et à mesure que je me la racontais.
Le passage est en écho à celui-ci (p. 222) :
Ma vie serait une belle histoire qui <mark>deviendrait vraie au fur et à mesure que je me la raconterais</mark>.
Oups! Beauvoir se rend compte (avec lucidité, en rétrospective) de la fiction qu’elle écrivait!
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Mystère et mensonge des journaux intimes
Beauvoir écrit un roman autobiographique, censé refléter sa fidèlement sa vie (écriture et vie réelle débordent sans cesse l’un sur l’autre).
Beauvoir ayant consigné beaucoup de carnets de jeunesse, on pourrait penser que ceux-ci préfiguraient à l’écriture des Mémoires (autobiographiques); or, « ces journaux intimes ne disent pas tous la vérité<sup>1</sup>! »
- Golay, Annabelle Martin. Beauvoir intime et politique: La fabrique des Mémoires. Presses Universitaires du Septentrion, 2017, p. 141.
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ce genre d’argument
Mentionner le nom d’une autorité = argument d’autorité… 😉
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Je me rêvais l’absolu fondement de moi-même et ma propre apothéose.
Phrase très forte qui traduit le désir d’émancipation, d’autonomisation (« devenir sa propre cause et sa propre fin », p. 187), voire d’autofondation (ce qui n’est pas sans avoir des références philosophiques très importantes).
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J’avais toujours préféré la réalité aux mirages
Affinité de Beauvoir pour la vérité (« réalité ») par opposition aux mirages, à l’illusion (à la fiction? quel rapport à la littérature dans ce cas? est-ce que la littérature chez Beauvoir, sans refuser la fiction, doit d’abord se subordonner à la réalité? le roman autobiographique en serait un exemple assez tangible…)
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vivre, écrire et être heureuse
Encore une triade chez Beauvoir, dans laquelle l’écriture (« écrire ») se loge.
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Je découvris que j’avais une démarche, une voix : c’était nouveau.
Beauvoir relève sa propre singularité.
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sur ce point son attitude différait à peine de celle de mon père
Beauvoir contre le regard des hommes (y compris celui de son père)
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Mais le fait est que je gardais une idée quasi religieuse de ce que j’appelais « ma destinée ».
Toujours ce vocabulaire pénétré de religion, auquel Beauvoir mêle fluidement la question de sa vocation (« sa destinée »).
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Il me répéta que notre société ne respecte que les femmes mariées.
Trace forte de l’imaginaire social de l’époque.
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j’étais acceptée par son clan
L’acceptation sociale (notamment par des hommes, et a fortiori par des hommes érudits) est importante pour Beauvoir.
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Mais quelque chose finissait.
Beauvoir ne veut pas d’une existence cul-de-sac (c’était le cas par exemple avec Jacques, avec lequel elle deviendrait « Mme Languillon »).
Si quelque chose doit finir, elle doit s’en détacher (par exemple, se marier et devenir la femme de quelqu’un sans rien de plus); elle souhaite progresser à l’infini.
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Il ne s’enracinerait nulle part, il ne s’encombrerait d’aucune possession : non pour se garder vainement disponible, mais afin de témoigner de tout.
Le non-enracinement laisse libre cours à la liberté (et ne force pas la contingence à s’installer dans quelque particularisme – Sartre peut déployer sa pensée partout dans le monde, et pas seulement là où il ferait pousser ses racines).
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la passion tranquille et forcenée qui le jetait vers ses livres à venir
Ce qui importe, c’est la pensée sous forme de livres (toujours ce lexique de la forme – on n’arrive pas à concevoir ou à matérialiser la pensée autrement que par des livres…)
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ce qu’il y avait de plus estimable en moi : mon goût de la liberté, mon amour de la vie, ma curiosité, ma volonté d’écrire
Encore ces pôles dans la vie de Beauvoir :
- liberté
- amour (de la vie)
- curiosité
- écrire
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Sartre au contraire essayait de me situer dans mon propre système, il me comprenait à la lumière de mes valeurs, de mes projets
Le regard de Sartre sur le « système » de Beauvoir suggère sa dimension philosophique (la philosophie comme système, unifié avec ses propres principes).
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celle de l’univers entier
Beauvoir infère une vérité plus grande, plus totale – voire cosmologique – celle de l’« univers entier »!
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L’œuvre d’art, l’œuvre littéraire était à ses yeux une fin absolue ; elle portait en soi sa raison d’être
Existentialisme de l’œuvre d’art (notamment littéraire), d’où une certaine nécessité de l’art (comme source de vérité, comme révélation).
C’est aussi, paradoxalement, quelque chose de fini (c’est la « fin absolue »); le constat est surtout paradoxal lorsque confronté à son pendant religieux (la fin ultime comme Dieu). La connotation est aussi théologique que philosophique.
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ses idées sur l’être, l’existence, la nécessité, la liberté
Thèmes importants, récurrents dans la philosophie de Sartre ainsi que dans celle de Beauvoir :
- idées
- être
- existence
- nécessité
- liberté
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théorie de la contingence
Autrement dit : la phénoménologie existentialiste de Sartre.
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C’était la première fois de ma vie que je me sentais intellectuellement dominée par quelqu’un.
Signe de subordination à Sartre.
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brutale liquidation
La « liquidation » est chose brutale et violente (ce qui surprend Beauvoir), mais elle est quand même nécessaire.
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la contingence n’était pas une notion abstraite, mais une dimension réelle du monde : il fallait utiliser toutes les ressources de l’art pour rendre sensible au cœur cette secrète « faiblesse » qu’il apercevait dans l’homme et dans les choses
Sartre, contrairement à d’autres philosophes (qui refusent la contingence par opposition à la nécessité), s’intéresse aux potentialités de ce qui est contingent (caractéristique essentielle de l’art), et notamment pour « rendre sensible » (Hume prêchait en ce sens avec la sympathie).
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Il aimait autant Stendhal que Spinoza et se refusait à séparer la philosophie de la littérature.
Sartre considérait conjointement la littérature et la philosophie.
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et j’avais pensé avec regret que c’était un monsieur marié, très lointain, pour qui je n’existerais jamais
L’existence se manifeste sous la forme du mariage, aux yeux de l’homme – par une espèce « d’existentialisme du mariage »! (ce philosophisme est de moi, à prendre avec un grain de sel).
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il paraissait vivre ailleurs que dans les livres
Beauvoir, obsédée par la littérature, reproche aux hommes (comme Sartre) de « vivre dans les livres », de manière détachée de la réalité.
Cette forme d’existentialisme (« paraître vivre ailleurs que dans les livres ») que Beauvoir relève chez Herbaud, semble être une qualité.
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en fait j’en restais barbouillée ; les tabous sexuels survivaient
Beauvoir prétend se sortir du catholicisme, et pourtant des traces bien vivantes de la religion continues de la hanter (comme les tabous sexuels)
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Mais j’aurais bien voulu qu’un secours me vînt du dehors
Beauvoir attend un « secours extérieur », ce qui va à l'encontre de son désir d'autonomie…
(Attend-elle Sartre?)
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je commençai « mon livre »
Genèse de l'auteure
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- cosmologie
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comme elle l’avait toujours voulu
Voir les passages de Mémoires d’une jeune fille rangée.
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a révolutionné le social par l’intime
Beauvoir cherche à universaliser son expérience personnelle : elle affirme haut et fort sa singularité, pour pouvoir tenir un discours qui parle à tous.
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oeuvre utile
L’implication philosophique de Beauvoir n’était pas simplement une théorie, mais bien une pratique, qui plus est utile (entraînant la révolution).
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Écrivant aussi pour se comprendre et pour arriver à une universalité concrète
Écrire pour se comprendre.
Fin : l’universalité (« concrète »)
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- Nov 2019
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Je revenais à mon livre, à la philosophie, à l’amour.
Triangle de la vie de Beauvoir : livre (écrire), philosophie (penser), amour (aimer…)
Sa vie tourne autour de ces trois pôles.
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contrecœur à prononcer le nom de Kant
Encore Kant – qui revient si souvent, c’en est gênant.
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Mal attifée, peu soignée
Beauvoir se préoccupe de sa beauté (ce qui ne la complexait pas tant lorsqu’elle était plus jeune).
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dans le chœur des approbations, ce mutisme était subversif
Beauvoir contestataire.
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mobilisation des femmes
Beauvoir accepte-t-elle d’étendre l’égalité des sexes à la sphère militaire?
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et avec ferveur Nietzsche
Beauvoir lit plusieurs philosophes, mais pourquoi son obsession (récurrente) pour Nietzsche?
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Pour Jacques, se marier, c’était décidément faire une fin et moi je ne voulais pas en finir
Beauvoir ne veut pas « finir » sa vie comme « simple femme », (la « future Mme Languillon,
p. 305
).Beauvoir veut pouvoir progresser (peut-être à l’infini, sans bornes), et c’est pourquoi elle veut un mari « plus parfait » qu’elle (comme Sartre, qu’elle admire).
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rien n’a besoin d’être
Question d’ontologie et de nécessité : l’existence n’est que contingente (et n’a rien de nécessaire), selon le constat de Beauvoir (qui a probablement lu l’Être et le néant de Sartre…)
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dans mon impatience j’universalisais mon cas particulier
Mélange de Kant et d’existentialisme.
(On retrouve l’universalisme de Kant, avec son dogmatisme : ne pas se poser trop de questions et s’en remettre aux principes généraux).
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Je continuai à subordonner les questions sociales à [Page 312]la métaphysique et à la morale : à quoi bon se soucier du bonheur de l’humanité, si elle n’avait pas de raison d’être ?
Les questions sociales et la politique sont inférieures à la « métaphysique et la morale » (autrement dit, la philosophie).
philosophie > politique
Beauvoir lance ici une question existentialiste – « à quoi bon se soucier du bonheur de l’humanité, si elle n’avait pas besoin d’être? »
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La philosophie avait fortifié ma tendance à saisir les choses dans leur essence, à la racine, sous l’aspect de la totalité ; et comme je me mouvais parmi des abstractions, je croyais avoir découvert, de façon décisive, la vérité du monde.
Beauvoir explicite l’influence de la philosophie sur sa manière d’avoir une « saisie » sur le monde, dans les termes de la philosophie (« essence », « racine », « totalité », « abstractions »).
L’aboutissement de ce constat, celui de « croire avoir découvert, de façon décisive, les <mark>vérités du monde</mark> », demeure rhétorique (elle » croit », mais n’en a pas la certitude; oxymore avec « façon décisive »…)
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Je décidai que j’allais consacrer les prochaines années à chercher avec acharnement la vérité.
Beauvoir énonce sa vocation de philosophe.
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Cependant, si elle échouait à m’expliquer l’univers et moi-même, je ne savais plus trop que demander à la philosophie
Lisez Critique de la raison pure de Kant, et vous ne trouverez aucune réponse (c’est le punch très décevant du canon).
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Sa perfection excluait sa réalité.
<mark>KANT : l’existence n’est pas un prédicat réel</mark> (exister n’ajoute ni n’enlève rien au concept – l’existence ou non des licornes ne change rien à la définition d’une licorne – in your face, Descartes).
L’existence n’est donc pas une qualité (on peut l’exclure de la définition de l’être parfait, Dieu).
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J’avais imaginé que la loi morale tenait de lui sa nécessité : mais elle s’était si profondément gravée en moi qu’elle demeura intacte après [Page 183]sa suppression. Loin que ma mère dût son autorité à un pouvoir surnaturel, c’est mon respect qui donnait un caractère sacré à ses décrets.
Kant!
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« Être un auteur célèbre. »
Ouh, c’est explicite.
(hey, Beaver, autrice, ça te plairait?)
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je servirais l’humanité
Autre trace de la vocation (future) de Beauvoir.
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être ma propre cause et ma propre fin
Il y a quelque chose de Spinoza peut-être dans cette idée de cause et de fin.
Quoi qu’il en soit, Beauvoir recherche l’autonomie.
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mon entreprise fondamentale : m’approprier le monde.
Beauvoir cherche à avoir une saisie sur le monde; c’est sa mission, sa vocation, son entreprise.
Par quels moyens progressera-t-elle vers cet objectif?
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il était d’emblée le modèle de ce que je voulais devenir : donc il l’emportait sur moi
Beauvoir montre déjà une déférence vis-à-vis de son compagnon de vie.
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j’avais l’ambition de progresser à l’infini
Beauvoir évoque le caractère difficilement saisissable (et potentiellement sans fin, infini) du devenir, du moi en changement.
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l’homme prédestiné
Beauvoir s’exprime déjà en termes téléologiques : même « l’homme de sa vie » est prédestiné…
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avec une élégance que je jugeai inégalable
Beauvoir montre de la déférence pour une littérature qu’elle se sent incapable d’égaler (au point de recopier la page sans l’amender).
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la théorie du « coup de foudre sacramentel » : à la minute où les fiancés échangent devant le prêtre le oui qui les unit, la grâce descend sur eux, et ils s’aiment
Amour et religion se mêlent inextricablement dans cet imaginaire social.
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cette indifférence même et la sécheresse de sa voix me révélèrent qu’elle n’avait pas une once d’affection pour moi
L’affection (comme signe d’estime des autres) est importante pour l’estime de Beauvoir.
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Je m’initiai à la philosophie en lisant La Vie intellectuelle du Père Sertillanges, et La Certitude morale d’Ollé-Laprune qui m’ennuyèrent considérablement.
Traces des œuvres philosophiques initiatrices du parcours de Beauvoir.
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Ma conscience, d’où sortait-elle ? d’où tirait-elle ses pouvoirs ?
Réflexion authentiquement philosophique : philosophie de l’esprit, métaphysique, tentative d’auto-réflexivité.
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dogmatisme
Le dogmatisme peut être associé à la religion, ou à Kant, son principal représentant en philosophie.
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Ce qui m’attira surtout dans la philosophie, c’est que je pensais qu’elle allait droit à l’essentiel. Je n’avais jamais eu le goût du détail ; je percevais le sens global des choses plutôt que leurs singularités, et j’aimais mieux comprendre que voir ; j’avais toujours souhaité connaître *tout* ; la philosophie me permettrait d’assouvir ce désir, car c’est la totalité du réel qu’elle visait ; elle s’installait tout de suite en son cœur et me découvrait, au lieu d’un décevant tourbillon de faits ou de lois empiriques, un ordre, une raison, une nécessité. Sciences, littérature, toutes les autres disciplines me parurent des parentes pauvres.
Beauvoir touche à la philosophie, à son essence et à l’affinité qu’elle éprouve vis-à-vis d’elle :
- sens global
- comprendre
- totalité du réel
- ordre, raison, nécessité
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ainsi avait-elle réussi à concilier sa vie cérébrale avec les exigences de sa sensibilité féminine
Ah! Mademoiselle Zanta offre un cher exemple à Beauvoir!
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Quand mon cavalier me serrait dans ses bras et m’appliquait contre sa poitrine, j’éprouvais une impression bizarre, qui ressemblait à un vertige d’estomac, mais que j’oubliais moins facilement. Rentrée à la maison, je me jetais dans le fauteuil de cuir, hébétée par une langueur qui n’avait pas de nom et qui me donnait envie de pleurer. Je pris prétexte de mon travail pour suspendre ces séances.
Beauvoir éprouve un grand malaise vis-à-vis des rapports corporels (avec contact direct, comme en danse).
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Mais sa réponse me fit réfléchir.
Devant la réaction de Magdeleine, Beauvoir remet en doute son propre scepticisme vis-à-vis des apparences, de la beauté féminine…
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apparences mentaient, le monde qu’on m’avait enseigné était tout entier truqué
Beauvoir semble obsédée par la question des apparences, malgré son attachement à la lecture et à la littérature.
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Quand je l’évoquais, à demi dévoilée, exposée au regard d’un homme, je me sentais emportée dans un simoun qui pulvérisait toutes les normes de la morale et du bon sens.
Clash flagrant entre l’existence des femmes et la vision des hommes.
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toute une existence que je façonnerais de mes mains
La fiction (imaginaire, littéraire) devient réalité; Beauvoir designe (designer : penser + réaliser) sa propre vie via la littéature!
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mon destin ne reflétait plus la déchéance familiale, mais s’expliquait par l’étrange fatalité d’un don
Autre soulignement du caractère exceptionnel (par le « don ») du parcours de Beauvoir.
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transfigura
Curieux terme : il y a quelque chose de gadamérien (cf. Hans Georg Gadamer) dans cette idée de « transfiguration ».
L’Art pour Gadamer a cette propriété de justement « transfigurer » le spectateur, qui entre en dialogue avec l’Œuvre d’art (ne se contentant pas simplement de la regarder passivement); l’Œuvre « transforme » le spectateur, ou quelque chose de plus : elle le « transfigure ».
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Je n’étais pas féministe dans la mesure où je ne me souciais pas de politique : le droit de vote, je m’en fichais. Mais à mes yeux, hommes et femmes étaient au même titre des personnes et j’exigeais entre eux une exacte réciprocité. L’attitude de mon père à l’égard du « beau sexe » me blessait. Dans l’ensemble, la frivolité des liaisons, des amours, des adultères bourgeois m’écœurait.
Beauvoir formule ici les limites de sa propre « attitude féministe ». Elle ne se revendique pas d’un féminisme politique, mais d’une simple réciprocité des deux sexes l’un vis-à-vis de l’autre.
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Quelquefois, je pensais que les forces allaient me manquer et que je me résignerais à redevenir comme les autres.
Beauvoir semble être dans un jeu d’« élitisme » constant, tentant de se distinguer de la masse populaire (par le bien-parler, par les idées, par la pratique assidue de la lecture, etc.).
Elle souhaite ne pas être ordinaire, ce qui demande un effort constant (qu’elle redoute de perdre).
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Mon chemin était clairement tracé
Beauvoir témoigne de signes « avant-coureurs » de sa vocation (même si elle écrit ces lignes après l’acquisition de sa célébrité…)
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entre moi et les âmes sœurs qui existaient quelque part, hors d’atteinte, ils créaient une sorte de communion
Beauvoir témoigne d’un dialogisme par la littérature.
Souvent seule dans ses lectures, elle trouve une résonance discursive à travers la littérature (avec d’autres « âmes sœurs »).
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Je m’abîmai dans la lecture comme autrefois dans la prière. La littérature prit dans mon existence la place qu’y avait occupée la religion : elle l’envahit tout entière, et la transfigura. Les livres que j’aimais devinrent une Bible où je puisais des conseils et des secours ; j’en copiai de longs extraits ; j’appris par cœur de nouveaux cantiques et de nouvelles litanies, des psaumes, des proverbes, des prophéties et je sanctifiai toutes les circonstances de ma vie en me récitant ces textes sacrés. Mes émotions, mes larmes, mes espoirs n’en étaient pas moins sincères ; les mots et les cadences, les vers, les versets ne me servaient pas à feindre : mais ils sauvaient du silence toutes ces intimes aventures dont je ne pouvais parler à personne ; entre moi et les âmes sœurs qui existaient quelque part, hors d’atteinte, ils créaient une sorte de communion ; au lieu de vivre ma petite histoire particulière, je participais à une grande épopée spirituelle. Pendant des mois je me nourris de littérature : mais c’était alors la seule réalité à laquelle il me fût possible d’accéder.
Dans ce passage, c'est la lecture et la littérature qui sauvent Beauvoir.
Le rôle « spirituel » et « total » de la religion est remplacé par la littérature.
La métaphore religieuse est employée partout pour rendre compte d'une correspondance entre littérature et religion.
« Réalité » : la littérature est une forme du « réel » pour Beauvoir; elle comporte une forme d'accès au réel, voire d’accès à la connaissance (fonction épistémologique).
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Je m’interdis les lectures frivoles, les bavardages inutiles, [Page 239]tous les divertissements
Il y a du Nietzsche là-dessous!
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« C’est un type bien ; mais il devrait être marié et avoir un métier. — Pourquoi ? — Un homme doit avoir un métier. »
Sémiosis sociale du rôle de l'homme en société.
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Je me sentais absolument seule au monde.
Réitération du sentiment de solitude (« seule au monde »!)
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p. 129
:Mais les précédents (outre qu’ils ont le défaut de ne pas exister) sont de <mark>simples instruments d’optique</mark>.
Les « simples » instruments optiques ne permettent que de voir certaines choses particulières qui sont perceptibles par l’optique, par les rebondissements de la lumière – loin d’être en mesure de pouvoir représenter l’Aleph!
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p. 126
:Je craignis qu’il ne restât <mark>pas une seule chose capable de me surprendre</mark>
Le personnage a vu l’Aleph, il a vu l’infini (d’où l’énumération
p. 125-126
dans laquelle il tente de rendre compte qu’il a tout vu, en donnant plein d’exemples particuliers); ce passage montre que le personnage pense être capable d’appréhender l’infini, la multiplicité infinie.<br> Sa seule « crainte » serait que quelque chose soit « capable de le surprendre » – il n’aurait dans ce cas pas compris l’infini, et sa crainte serait avérée. -
p. 124
:Peut-être les dieux ne me refuseraient-ils pas de trouver une image équivalente, mais mon récit serait <mark>contaminé de littérature, d’erreur</mark>. Par ailleurs, le <mark>problème central est insoluble : l’énumération, même partielle, d’un ensemble infini</mark>.
La littérature fait peut–être erreur en ce qu’elle s’intéresse à des choses particulières, par opposition au discours universel des mathématiques et de la philosophie.
Le passage sera suivi un peu plus loin d’une énumération d’exemples complètement étranges, laissant entendre qu’on pourrait continuer ainsi à l’infini sans jamais épuiser les possibilités.
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p. 125
:Chaque chose <mark>(la glace du miroir par exemple)</mark> équivalait à une <mark>infinité de choses</mark>, parce que je la voyais clairement de tous les points de l’univers.
Borges souligne la récursion de l’infini dans chaque chose (ce qui n’est pas sans évoquer les monades de Leibniz).
Il a recours au « miroir », exemple concret par excellence de la manifestation de l’infini dans la réalité (quel paradoxe).
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p. 124
:comment transmettre aux autres <mark>l’Aleph infini</mark> que ma craintive mémoire <mark>embrasse à peine</mark>?
Borges évoque le problème de l’infini, dont l’idée est difficile, voire impossible à embrasser cognitivement.
Si le personnage a (l’impression d’avoir) vu l’Aleph (l’infini), sa mémoire en rend difficilement le souvenir – précisément parce qu’il a entrevu l’infini, mais n’a certainement pas pu le saisir!
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p. 121
:Je précisais, pour plus de vraisemblance, que je ne parlerais pas le lundi suivant à Alvaro, mais le jeudi : au cours du petit dîner qui couronne d’habitude toutes les réunions du club des Écrivains (<mark>ces dîners n’existent pas, mais il est irréfutable que les réunions ont lieu le jeudi</mark>, fait que Carlos Argentino Daneri pouvait vérifier dans les journaux et qui donnait à la phrase une allure de vérité).
Borges s’amuse souvent avec la fiction, à inventer des passages hyperboliques complètement farfelus (et qui ne sont pourtant pas si inutiles – on n’a qu’à se tourner vers la réalité pour se rendre compte de la lucidité de cette invention). 🙃
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p. 121
:[…] je fis impartialement face aux perspectives d’avenir qui se présentaient à moi : a) parler à Alvaro et lui dire que le cousin germain de Beatriz <mark>(cet euphémisme explicatif me permettrait de la nommer)</mark> avait écrit un poème qui semblait <mark>reculer à l’infini les possibilités de la cacophonie et du chaos</mark> ; b) ne pas parler à Alvaro.
La parenthèse constitue un amusant prétexte, une prétérition (figure stylistique consistant à prétendre ne pas parler de quelque chose pour justement pouvoir mieux en parler!)
Mais la suite est plus sérieuse : « reculer à l’infini les possibilités du de la cacophonie et du chaos » renvoie peut-être à une manière détournée de parler de l’infinité, précisément de la manière dont la poésie fait chaque jour reculer l’horizon des possibles imaginables.
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Le <mark>rire</mark> n’est point cruel de sa nature; il distingue l’homme de la bête […] (p. 175)
La référence au rire (comme caractère anthropo-spécifique) pourrait être en référence à Bergson, qui a beaucoup écrit sur le rire.
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Le beau et la forme : éléments architecturaux et musicaux
Proust évoque souvent des sentiments puissants que nous éprouvons, relatifs au beau (effet esthétique).
Dans ce passage, il est question d’abstraction (formes abstraites, comme en architecture), ce qui rejoint le texte d’Eupalinos de Valéry :
Ce sont les formes de cette <mark>syntaxe</mark>, mises à nu, respectées, embellies par son ciseau si franc et si délicat, qui nous émeuvent dans ces tours de langage familiers jusqu’à la singularité et jusqu’à l’audace et dont nous voyons, dans les morceaux les plus doux et les plus tendres, passer comme un <mark>trait rapide ou revenir en arrière</mark> en <mark>belles lignes brisées</mark>, le <mark>brusque dessin</mark>. Ce sont ces formes révolues prises à même la vie du passé que nous allons visiter dans l’œuvre de Racine comme dans une cité ancienne et demeurée intacte. Nous éprouvons devant elles la même émotion que devant ces <mark>formes abolies, elles aussi, de l’architecture</mark>, que nous ne pouvons plus admirer que dans de rares et magnifiques exemplaires que nous en a léguées le passé qui les façonna […] (p. 193)
Il est beaucoup question de forme (« syntaxe », « lignes », « dessin », « formes abolies »).
(Proust mentionne aussi une qualité remarquable et chère à Valéry, la durabilité – les « exemplaires » sont remarquables parce qu’ils ont traversé le temps.)
Proust ne s’arrête pas en parlant d’architecture (il a notamment étendu son propos à « tous les arts », p. 190); il poursuit avec un discours autour du rythme et des silences (un autre aspect formaliste, relativement à la musicalité) :
Souvent dans l’Évangile de saint Luc, rencontrant les <mark>*deux-points*</mark> qui l’interrompent avant chacun des morceaux presque en forme de cantiques dont il est parsemé, j’ai entendu le <mark>silence</mark> du fidèle qui venait d’arrêter sa lecture à haute voix pour entonner les versets suivants comme un <mark>psaume</mark> qui lui rappelait les psaumes plus anciens de la Bible. <mark>Ce silence remplissait encore la pause de la phrase</mark> qui, s’étant scindée pour l’enclore, en avait gardé la <mark>forme</mark> […] (p. 193-194)
Proust s’attarde à des éléments très subtils de la forme (les « deux-points », les silences, les psaumes, les textes chantés) qui ne sont pas sans évoquer la musique, la « spatialisation des sons » ou encore une certaine « mise en forme » de la parole.
Le rythme (c’est de la forme) contribue au sentiment de beauté.
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La lecture représente parfois un point de départ, un catalyseur pour la création – et donc une porte vers l’ouverture :
[…] l’exaltation qui suit certaines lectures ait une influence propice sur le travail personnel, on cite plus d’un écrivain qui aimait à lire une belle page avant de se mettre au travail. Emerson commençait rarement à écrire sans <mark>relire quelques pages de Platon</mark>. Et Dante n’est pas le seul poète que Virgile ait conduit jusqu’au seuil du paradis. (p. 180)
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Proust se prononce contre les dangers de la littérature et attribue à celle-ci une fonction positive supplémentaire, celle de rendre un esprit outillé contre les dangers des apparences (et des simulacres, et de l’imitation, cf. Platon) :
Si le goût des livres <mark>croît avec l’intelligence, ses dangers, nous l’avons vus, diminuent</mark> avec elle. Un esprit original sait subordonner la lecture à son activité personnelle. Elle n’est plus pour lui que la plus noble des distractions, la plus ennooblissante surtout, car, seuls, la lecture et le savoir donnent les « belles manières » de l’esprit. (p. 189)
Bref : littérature, mimésis et fiction FTW.<br> C’est le comeback d’Aristote!
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Chez Proust, la lecture prend la forme d’un appareil dialogique (figures lectrice et autrice en dialogue), continuellement dynamique et indéfiniment ouvert.
[…] il y a une société qui nous est <mark>continuellement ouverte</mark> de gens qui nous parleraient aussi longtemps que nous le souhaiterions […] (p. 173)
Nous ne pouvons platement « recevoir » la vérité; nous devons la faire naître nous-mêmes (processus dynamique!) :
Mais par une loi singulière et d’ailleurs providentielle de l’optique des esprits (loi qui signifie peut-être que nous ne pouvons recevoir la vérité de personne et que <mark>nous devons la créer nous-mêmes</mark>) […] (p. 177)
L’ouverture de sens est actualisée par la lecture.
Le caractère dynamique de cette activité est dénotée par l’« incitation » – incitation à poursuivre la sagesse après celle de l’auteur :
C’est là, en effet, un des grands et merveilleux caractères des beaux livres […] que pour l’auteur ils pourraient s’appeler « Conclusion » et pour le lecteur « Incitations ». (p. 176)
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la musique de John Rea
Voir des extraits de la bande sonore (Ondes Martenot) ici :
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scène d’ouverture en voiture
La scène d'ouverture en voiture est beaucoup plus grotesque dans la mise en scène par la Compagnie du Berger (2010) :
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adaptation filmique
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et la musique de John Rea, qui rappelle celle du cinéma d’horreur
Et pourtant, les interventions musicales étaient très sporadiques, voire inégales et plus souvent absentes.
L’introduction donnait à penser que la bande sonore, justement un peu hypnotisante, reviendrait sous forme de motif musical; or, à peu près pas du tout.
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parce que la médecine est aussi affaire de gouverne, voire de religion.
L'autorité médicale prend des allures totalitaires
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cinéma expressionniste
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ce sont toutes des vibrations
Lumière et son sont des ondes qu’on peut moduler et qui peuvent prendre différentes formes.
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ressentir
Transmission autrement que par le dialogue ou les modalités habituelles du théâtre.
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Les spécialistes qui travaillent sur la surdité sont intéressés par ce phénomène, puisqu’ils peuvent prendre des cellules nerveuses et les perfectionner pour éventuellement rendre l’ouïe aux personnes qui n’entendent pas.
Il y a un lien direct avec les neurosciences.
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je veux que ça fasse partie de la scénographie
<mark>La conception sonore fait partie de la scénographie</mark>; elle ne fait pas simplement se juxtaposer à elle.
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je n’ai pas de préférence entre le numérique, l’analogique ou le mécanique, j’utilise tout
On exploite les outils appropriés; on ne se limite pas à une technique par pure préférence (« j’aime le son vinyle ») ou ignorance (« je ne connais rien à la technologie »).
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outils numériques
On utilise les outils numériques pour ce qu’ils peuvent nous apporter – mais pas eux exclusivement!
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« Ah, tu n’aimes pas travailler avec le son numérique, tu préfères travailler avec le son analogique, avec des techniques analogiques »
C’est une vision polarisante. Tout n’est pas noir ou blanc : on n’est pas soit techno, soit anti-techno (numérique vs analogique).
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nous sommes tous de la poussière d’explosions d’étoiles
Humanisme cosmique!
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radioastronomie pour recueillir des signaux radio provenant des trous noir, pour ensuite les transformer en de la parole
Transdisciplinarité inusitée, mais ô combien intéressante, entre physique, technologie et conception sonore!
(Pourquoi pas, d’ailleurs)
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personne n’ait d’explication définitive à ce sujet
L’ouverture de sens est probablement plus intéressante qu’une pièce au sens fermé; c’est d’ailleurs ce qui caractérise (notamment) le théâtre contemporain.
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vrai son de fluides qui se font pomper, et de vrais corps
Authentiques matériaux sonores – pas des simulacres!
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recherches
Le théâtre s’adapte profondément, et cela est une affaire de beaucoup de recherches.
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nous voulions dire quelque chose de spécifique aux gens de chaque ville
Transformation de la pièce selon la composante du public; l’environnement géographique, le contexte urbanistique.
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tout travailler conjointement
Le concepteur sonore et le metteur en scène travaillent conjointement, et non isolément.
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« Essayons cette nouvelle technologie et voyons ce qui arrive ».
Castellucci, contrairement à d’autres puristes, n’a pas peur d’adopter – presque aveuglément! – les nouvelles technologies dans sa pratique.
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Je veux utiliser cette photo, peu importe comment.
Travailler à partir d’un matériau (ici, une photo).
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Parfois, j’obtenais un mauvais résultat, parfois j’observais ce qui arrivait si je branchais les choses de manière délibérément incorrecte ou si j’essayais de placer deux machines ensemble.
Apprentissage à tâtons, par essais et erreurs
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avoir écrire, savoir pense
Le geste (technique) d'écriture ne peut être dissocié de celui (métaphysique?) de penser; savoir et matérialité sont inextricablement liés.
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, un ordinateur n’a rien à voir avec uneautomobile ou une machine à laver : nous le verrons, c’est une machine à penser
L'ordinateur comme « machine à penser »
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une gigantesque sociététotalitaire pilotée par quelques dictateurs et entrepreneurs semble aussi acquis quele réchauffement climatique
Deux constats :
- L'économie est à nouveau dirigée par des géants totalitaires.
- Ce premier constat est aussi certain que le réchauffement climatique.
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s où publicitaires et totalitaristesse retrouvent
Les maîtres de la publicité côtoient ceux qui détiennent le pouvoir (les totalitaristes).
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interdisons à ceux qui ont pris une petiteavance en matière d’écriture numérique de se transformer en prédateurs de nos in-timités et en promoteurs des totalitarismes
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dialoguons avec toutes les disciplines
Manifeste pour un dé-sécuralisation du savoir!
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