Briefing webinaire fcpe sur l'École Inclusive
Date : 8 mai 2024
Source : Excerpts from "Texte collé" (Transcription d'une intervention orale)
Objet : Analyse des principaux thèmes, idées importantes et faits marquants concernant l'école inclusive en France, présentés lors d'une intervention.
Introduction :
Ce document synthétise les principaux points abordés dans l'extrait d'une intervention orale portant sur l'école inclusive.
L'intervenant, qui semble être un Inspecteur Conseil Technique en charge de l'école inclusive, partage sa vision, les évolutions récentes, les défis persistants et les moyens mis en œuvre pour favoriser une école pour tous en France.
L'intervention se situe dans le contexte du 20ème anniversaire de la loi du 11 février 2005, une législation marquante pour les droits des personnes en situation de handicap.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
- Définition et Philosophie de l'École Inclusive :
- L'intervenant souligne la nuance entre "école pour tous" et "école inclusive", cette dernière étant perçue comme une extension nécessaire pour atteindre l'objectif d'une école unique pour tous les enfants, sans distinction. Il remet en question la nécessité d'ajouter un adjectif à "école" si l'objectif est réellement l'inclusion de tous.
- L'école inclusive ne doit pas être vue comme une simple "accumulation d'enfants à profil et avec une accumulation de structure ou de réponse". Il s'agit d'un changement de paradigme dans la perception de l'école.
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L'intervenant insiste sur l'importance de considérer chaque enfant d'abord comme un élève, avec une identité propre et des besoins éducatifs particuliers, plutôt que de se focaliser sur des étiquettes liées à un potentiel ou un handicap. "D'abord, je reconnais, c'est qu'il a des besoins, tu besoins éducatifs particuliers et vous voyez que essayer de sortir de cette idée de l'étiquette et de la et de l'identification, ça nous oblige nous aussi dans l'école à se demander d'abord quelle est l'identité de cet enfant?" (00:08:30-00:08:48).
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Il rappelle les textes fondateurs comme la Déclaration de Salamanque (1994) qui pose les principes que "chaque enfant a des caractéristiques, des intérêts, des aptitudes et des besoins d'apprentissage qui lui sont propres" (00:11:29-00:11:38) et que "les différences humaines sont normales et par conséquent, l'apprentissage doit être adapté aux besoins de chaque femme" (00:11:49-00:11:55).
La Notion de Difficulté et l'Écart à la Norme :
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La difficulté est définie comme un "écart entre les compétences et les performances de l'élève et ce qui est attendu de lui par rapport à son âge et aux attentes du système éducatif" (00:13:27-00:13:53).
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L'intervenant perçoit ces enfants en difficulté non pas comme un problème, mais comme une "force" (00:14:43) qui oblige les professionnels à interroger, adapter et répondre aux projets de l'école.
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L'École Inclusive comme Projet de Société :
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L'école inclusive n'est pas uniquement l'affaire de l'école, mais engage la société dans son ensemble pour "faire une place dans la société à tous" (00:15:50-00:15:58).
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L'enjeu est de passer d'une logique d'accessibilité ("je rends les choses accessibles") à une logique de compensation ("mesures complémentaires qui vont être décidées") et idéalement vers une société où l'environnement est adapté à chacun, sans nécessité de privilèges ou d'exclusion. Selon Charles Gardou, une société inclusive est une "société sans privilège ni exclusivité ni exclusion ni exclusion, chacun dans sa place et dans la société ni exclusivité" (00:21:36-00:22:29).
Évolution de la Loi de 2005 et Nécessité d'Interrogation :
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La loi de 2005 a "bouleversé, elle a modifié, elle a engagé énormément les personnels, les moyens, mais aussi les partenariats" (00:03:25-00:03:37).
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Après 20 ans, il est nécessaire d'interroger cette loi et de la regarder avec un œil nouveau en se projetant sur les prochaines années, notamment en ce qui concerne l'application du "droit commun".
- Moyens et Leviers pour l'École Inclusive :
- L'intervenant détaille différents moyens humains et dispositifs mis en place :
- Services d'écoute et d'information pour les familles : Numéro vert national, services dans chaque département sous l'autorité des DAEN (Directeurs Académiques des Services de l'Éducation Nationale).
- Équipes Mobiles d'Appui à la Scolarité (EMAS) : Professionnels du médico-social intervenant dans les écoles pour observer, étayer et former, préfigurateurs des futurs pôles d'appui à la scolarité.
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Enseignants référents : Experts académiques (une centaine dans l'académie de Montpellier) qui suivent les enfants et les familles.
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Accompagnants d'Élèves en Situation de Handicap (AESH) : Distinction entre différentes missions (aide aux actes de la vie quotidienne, aide à la scolarisation, aide à l'autonomie). La MDPH doit nommer clairement le type de mission.
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Dispositifs spécifiques en établissement ordinaire : ULIS (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire) pour différents types de besoins (TFC, TED, TSA, TSL, Troubles moteurs, Déficience visuelle, Déficience auditive, Troubles des fonctions cognitives).
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Dispositifs pour les Troubles du Neuro-Développement (TND) : Stratégie nationale, plateformes de diagnostic et d'orientation (PCO), dispositifs d'accompagnement médico-social (CAMSP, CMPP, SESSAD).
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Établissements Médico-Sociaux (EMS) : IME, ITEP, etc., indispensables pour les enfants avec des handicaps majorés nécessitant une prise en charge pluriprofessionnelle. Un identifiant national est donné à tous les élèves, y compris ceux scolarisés en EMS, soulignant leur statut d'élève avant tout.
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Adaptation pédagogique : Nécessité d'interroger la pédagogie pour répondre aux besoins de tous.
- Formation des professionnels : Essentielle pour une meilleure compréhension et prise en charge des besoins spécifiques.
Défis et Points de Vigilance :
- Équité territoriale : Bien qu'une équité nationale dans la répartition des moyens soit affirmée, des manques criants de places dans certains dispositifs sont signalés, notamment en Île-de-France.
- Articulation entre les différents acteurs : Difficultés d'articulation entre l'éducation nationale, le médico-social et les familles.
- Refus scolaire anxieux (RSA) : Souligné comme un "fléau" nécessitant une réponse adaptée et globale (médicale, scolaire, familiale). L'idée que "l'enfant n'est pas à sa place" est rejetée.
- Aménagements d'examens : Question complexe avec une tension entre la nécessité de compensation et le risque de créer des aménagements trop spécifiques et difficiles à structurer. L'objectif reste pédagogique, visant l'autonomie de l'élève.
- Rased (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté) : Inégale répartition sur le territoire, fonctionnement par circonscription et non par école.
- Importance du Partenariat :
- La collaboration avec les familles et les associations (comme la FCPE) est essentielle pour faire remonter les besoins et les difficultés.
- Le médico-social est de plus en plus envisagé comme une "fonction ressource, un appui de l'école" (00:29:51-00:30:01).
Conclusion :
L'intervention met en lumière une volonté affirmée de faire progresser l'école inclusive en France, en s'appuyant sur un cadre législatif existant et des moyens humains et financiers en développement.
L'accent est mis sur une approche centrée sur les besoins individuels de chaque enfant, au-delà des étiquettes, et sur une vision de l'inclusion comme un projet sociétal.
Cependant, des défis importants subsistent en termes d'équité d'accès aux dispositifs, d'articulation entre les acteurs et de réponse à des problématiques spécifiques comme le refus scolaire anxieux.
La formation des professionnels et le partenariat avec les familles sont identifiés comme des leviers essentiels pour une école véritablement pour tous.
Citation Pertinente pour la Diffusion :
"Ce n'est pas juste de la du vocabulaire que j'utilise... on voit bien que c'est un paradigme qui modifie absolument tout dans la perception que l'on doit voir de ce qu'est l'école, pas une accumulation d'enfants à profil et avec une accumulation de structure ou de réponse..." (00:05:07-00:06:31)