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pourquoi Tao Guang Yang Hui -menace perçue émanant des États-Uns -justifié pour le déséquilibre de puissance relatif
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Écologie : Complexité, Paradoxes et Holisme — Synthèse de la Leçon Inaugurale de Franck Courchamp
Cette note de synthèse résume la leçon inaugurale de Franck Courchamp, titulaire de la chaire annuelle "Biodiversité et écosystèmes" au Collège de France.
La présentation articule l'étude de l'écologie autour de trois concepts fondamentaux : la complexité, les paradoxes et le holisme.
Franck Courchamp, directeur de recherche au CNRS et scientifique de renommée mondiale, démontre que la biodiversité est un système d'une richesse et d'une interconnexion extraordinaires, dont la compréhension ne peut être que partielle sans une approche globale.
Les points clés sont les suivants :
• La Biodiversité est une réalité multidimensionnelle et largement méconnue.
Définie à trois niveaux (spécifique, génétique, écosystémique), elle représente une richesse quantitative (potentiellement jusqu'à 10 milliards d'espèces de procaryotes) et qualitative (valeur utilitaire et intrinsèque) immense.
Cependant, la science n'a décrit qu'une infime fraction de cette diversité (2,3 millions d'espèces eucaryotes), alors même qu'un million d'espèces sont menacées d'extinction.
• La complexité est la caractéristique fondamentale des écosystèmes.
Le nombre vertigineux d'espèces (des dizaines de milliers dans une surface équivalente à une salle de conférence en forêt amazonienne) et la multitude d'interactions directes et indirectes entre elles et avec leur environnement créent des systèmes dynamiques et auto-organisés d'une complexité qui dépasse souvent l'intuition.
• De cette complexité naissent des paradoxes écologiques. De nombreux phénomènes observés en écologie sont contre-intuitifs.
Par exemple, l'ajout d'engrais peut appauvrir la diversité végétale, la prévention des incendies peut engendrer des méga-feux, et la réintroduction de prédateurs comme le loup peut paradoxalement rendre les routes plus sûres en modifiant le comportement de leurs proies.
• L'approche holistique est indispensable pour comprendre et agir.
Seule une vision globale de l'écosystème, intégrant toutes ses composantes et interactions, permet de déchiffrer ces paradoxes et d'éviter des interventions de conservation aux conséquences inverses de celles escomptées.
L'exemple de la réintroduction des loups à Yellowstone, qui a modifié jusqu'au cours des rivières, illustre parfaitement la puissance des effets en cascade qu'une approche holistique peut révéler.
La conférence conclut que ces trois concepts — complexité, paradoxes, holisme — sont des outils intellectuels essentiels pour naviguer dans le champ de l'écologie.
Ils formeront le fil conducteur des cours à venir, qui se concentreront sur la biologie des invasions, en adoptant une perspective résolument interdisciplinaire.
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La leçon inaugurale a été prononcée dans le cadre de la cinquième édition de la chaire annuelle "Biodiversité et écosystèmes" du Collège de France, une initiative soutenue par la Fondation Jean-François de Clermont-Tonnerre.
Cette chaire vise à promouvoir la recherche et à éclairer le débat public sur les enjeux du vivant.
Le titulaire de la chaire, Franck Courchamp, est une figure de premier plan dans le domaine de l'écologie. Ses qualifications incluent :
• Positions académiques : Directeur de recherche première classe au CNRS, il dirige une équipe à l'Université Paris-Saclay et est titulaire de la chaire AXA "Biologie des invasions".
• Reconnaissance internationale : Auteur de plus de 200 publications, il est l'un des scientifiques les plus cités au monde dans son domaine et contribue aux travaux de panels intergouvernementaux majeurs comme le GIEC et l'IPBES.
• Distinctions : Il a reçu de nombreuses récompenses, dont la médaille d'argent du CNRS (2011), a été nommé à l'Académie européenne des sciences (2014) et fait chevalier de l'Ordre national du Mérite (2021).
• Vulgarisation : Reconnu pour son talent de communicant, il a participé à des documentaires (notamment la série Une espèce à part sur Arte), et a publié des ouvrages grand public tels que L'Écologie pour les nuls et la bande dessinée La Guerre des fourmis.
La biodiversité, contraction de "diversité biologique", est classiquement analysée selon trois échelles interdépendantes :
1. La biodiversité spécifique : Le nombre d'espèces présentes dans un espace donné (ex. : 160 000 à 180 000 espèces de papillons dans le monde). C'est le niveau le plus couramment étudié.
2. La biodiversité génétique : La diversité au sein d'une même espèce (ex. : les 340 races de chiens). Une faible diversité génétique, comme chez le guépard, rend une espèce très vulnérable.
3. La biodiversité écosystémique : La variété des écosystèmes dans un paysage (ex. : un paysage avec forêt, lac et prairie a une plus grande diversité écosystémique qu'un récif corallien, même si ce dernier a une très grande diversité spécifique).
L'ampleur de la biodiversité sur Terre reste largement sous-estimée.
• Espèces décrites : La science a formellement décrit 2,3 millions d'espèces eucaryotes (animaux, plantes, champignons, protistes).
• Espèces inconnues : Les estimations suggèrent que la grande majorité des espèces reste à découvrir. Le tableau suivant, évoqué dans la conférence, illustre ce déficit de connaissance :
Pourcentage d'Espèces Inconnues (estimation)
Mammifères
Près de 10 %
Poissons
Près de 90 %
Insectes
Près de 90 %
Algues
Près de 90 %
Champignons
Plus de 90 %
Franck Courchamp souligne : "Nous vivons, sans le savoir, dans un monde de champignons et d'insectes."
De plus, les eucaryotes ne sont qu'une infime partie du vivant ; les procaryotes (bactéries et archées) pourraient représenter jusqu'à 10 milliards d'espèces.
La biodiversité est importante pour l'humanité de deux manières distinctes :
• La valeur utilitaire : Elle fournit des "biens" et des "services" essentiels.
◦ Biens : Alimentation (seulement 12 espèces végétales fournissent 75% de la nourriture mondiale), matériaux (bois, coton, laine), et médicaments (deux tiers des molécules pharmaceutiques proviennent directement des plantes).
◦ Services : Pollinisation (près de 80% de nos cultures), purification de l'eau et de l'air, fertilisation des sols et biodégradation.
• La valeur intrinsèque : Chaque espèce, écosystème ou individu possède une valeur propre, indépendamment de son utilité pour l'être humain.
Une Richesse Menacée
Cette richesse est en péril. Le rapport de l'IPBES de 2019 a établi qu'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction au cours des prochaines décennies, avec une accélération notable du rythme des extinctions récentes.
L'écologie est la discipline scientifique qui étudie les interactions entre les organismes et leur environnement. Elle est intrinsèquement liée à la science de l'évolution. Comme le formule Franck Courchamp : "L'écologie observe la danse des espèces dans leur environnement [...]. L'évolution raconte l'histoire de cette danse."
L'écologie analyse des systèmes à différentes échelles, des individus à la biosphère. L'étude de la dynamique des populations offre une porte d'entrée.
L'exemple classique des cycles prédateur-proie entre le lynx et le lièvre arctique, documenté grâce aux registres de la Compagnie de la Baie d'Hudson, montre comment des modèles mathématiques simples (comme le modèle de Lotka-Volterra) peuvent décrire des dynamiques complexes.
Cependant, la réalité est celle de réseaux trophiques où chaque espèce interagit avec de nombreuses autres, créant des systèmes d'une complexité immense, auxquels s'ajoutent les interactions non-vivantes (cycles biogéochimiques du carbone, de l'azote, etc.).
Franck Courchamp propose une grille de lecture de l'écologie fondée sur trois concepts interdépendants.
La biodiversité est un système caractérisé par une richesse, une dynamicité et un nombre d'interactions extraordinairement élevés.
Un exercice de pensée illustre ce point : sur une surface équivalente à celle de la salle de conférence, une forêt amazonienne peut abriter entre 10 000 et 20 000 espèces différentes, dont 5 000 à 10 000 espèces d'insectes.
L'ensemble des interactions directes et indirectes entre ces milliers d'acteurs forme un système dynamique, auto-organisé (autopoïétique) et multiscalaire.
De cette complexité émergent des résultats qui défient l'intuition. Ces paradoxes sont omniprésents en écologie.
• Paradoxes généraux :
◦ Écologie des communautés : L'ajout d'engrais peut "tuer" les plantes en favorisant quelques espèces dominantes au détriment de la diversité globale, rendant l'écosystème moins stable.
◦ Écologie forestière : La suppression systématique des feux de faible intensité mène à l'accumulation de combustible et à des "méga-feux" dévastateurs.
◦ Biologie de la conservation : Le retour des loups dans certaines régions des États-Unis a réduit de près d'un quart les accidents de voiture impliquant des cerfs, non pas en diminuant leur population, mais en modifiant leur comportement (création d'un "paysage de la peur").
• Paradoxes issus des recherches de Franck Courchamp :
◦ Épidémiologie : Les chats infectés par le VIF (sida du chat) vivent plus longtemps, car le virus se transmet lors de combats entre les individus les plus dominants et les plus robustes.
◦ Effet Allee : Pour certaines espèces sociales (suricates, lycaons), c'est l'incapacité à coopérer en dessous d'un certain seuil d'effectif qui cause l'extinction, et non la compétition.
◦ Paradoxe de la rareté : La rareté d'une espèce augmente sa valeur sur le marché (chasse, collection), ce qui intensifie son exploitation et accélère sa disparition dans une boucle de rétroaction positive.
◦ Espèces charismatiques : Elles sont à la fois les plus aimées, les plus menacées, et leur omniprésence culturelle nous fait croire à tort qu'elles sont communes, ce qui freine les efforts de conservation.
La clé pour comprendre ces paradoxes et agir efficacement est l'adoption d'une approche holistique, qui considère l'écosystème dans son ensemble.
• Pour Comprendre : L'Exemple des Loups à Yellowstone La réintroduction du loup, un prédateur apical, a déclenché une cascade d'effets dans tout l'écosystème :
1. Contrôle des élans : Diminution de la pression de broutage sur la végétation.
2. Régénération de la végétation : Les saules et les peupliers ont pu repousser.
3. Retour des castors : Avec plus de bois, les populations de castors ont explosé, créant des barrages.
4. Modification des rivières : Les barrages ont modifié l'hydrologie et la morphologie des cours d'eau, créant des habitats pour d'autres espèces (poissons, amphibiens, oiseaux). Cet exemple montre qu'une seule action peut avoir des répercussions profondes et inattendues sur l'ensemble du système.
• Pour Agir : Biologie de la Conservation Une vision non-holistique peut mener à l'échec. La surprotection des éléphants dans certaines réserves, sans tenir compte du reste de l'écosystème, a conduit à la dégradation de la végétation et a nui à d'autres herbivores.
De même, l'interdiction totale du commerce de l'ivoire, bien qu'intentionnée, a créé un marché noir qui a pu intensifier le braconnage dans certaines zones.
La complexité, les paradoxes et le holisme ne sont pas de simples concepts académiques, mais des outils essentiels pour déchiffrer le fonctionnement du vivant et orienter l'action humaine.
Ces principes formeront la structure des cours à venir de Franck Courchamp, qui se concentreront sur la biologie des invasions.
Chaque cours sera enrichi par un séminaire mené par un spécialiste d'une autre discipline (économie, philosophie, épidémiologie, etc.), soulignant la nécessité d'une approche interdisciplinaire pour relever les défis environnementaux actuels.
La leçon se termine sur une citation de Carl Sagan, rappelant que la nature recèle encore d'innombrables merveilles à découvrir : "Quelque part, quelque chose d'incroyable attend d'être connu."
Synthèse du Documentaire "Ça baigne"
Ce document propose une analyse synthétique des thèmes et événements clés présentés dans le documentaire "Ça baigne", centré sur la vie d'un collège et les défis rencontrés par son équipe pédagogique.
Le fil conducteur est le cas de Sarah, une élève en situation de décrochage scolaire et comportemental, dont le sort est examiné lors d'un conseil de discipline.
Le documentaire met en lumière la tension entre la nécessité de sanctionner et la volonté de soutenir une élève en détresse, exacerbée par une situation familiale extrêmement difficile.
Il explore les stratégies mises en place par l'établissement – exclusion avec sursis, changement de classe, tutorat par une pair – et les réactions contrastées du corps enseignant, oscillant entre lassitude et engagement.
Malgré une mobilisation intense, le parcours de Sarah reste précaire, illustrant la complexité de la lutte contre l'échec scolaire.
En parallèle, la découverte d'un message de détresse anonyme dans les toilettes de l'établissement souligne un malaise adolescent plus large, dépassant le seul cas de Sarah.
Le Cas de Sarah : Entre Crise Personnelle et Décrochage Scolaire
Le documentaire s'articule autour du suivi de Sarah, une élève dont la situation a atteint un point critique, nécessitant la tenue d'un conseil de discipline.
Le conseil est convoqué en raison de la dégradation rapide et sévère de la situation scolaire de Sarah. Les faits marquants sont :
• Décrochage Académique : Sarah est décrite comme étant en "complet décrochage scolaire" avec des résultats en "chute libre".
Le deuxième trimestre ne compte que cinq notes au-dessus de la moyenne, alors que le premier trimestre affichait "plusieurs 20/20".
• Problèmes Comportementaux : Elle est constamment qualifiée d'insolente et de perturbatrice. Un enseignant témoigne : "elle est toujours resté insolente et tu as perturbé les cours".
• Engagement de Sarah : Face au conseil, Sarah exprime son souhait de rester dans l'établissement ("j'ai pas envie de changer de collège moi je suis bien là") et s'engage à "repartir à zéro" et à présenter des excuses.
Un élément central, bien que traité avec pudeur à la demande du père, est le contexte familial de Sarah.
• Le Refus du Père : Le père de Sarah refuse explicitement que la situation familiale soit utilisée pour excuser le comportement de sa fille : "non non je veux pas qu'elle joue en sa faveur (...) ça n'a rien à voir".
• Le Contexte Révélé par le Principal : En l'absence de la famille, le principal décrit la situation aux membres du conseil : le père est seul pour s'occuper de ses enfants et consacre une grande partie de ses journées et soirées à l'hôpital auprès de la petite sœur de Sarah.
Sa routine est décrite comme suit : lever à 6h, visite à l'hôpital jusqu'à 10h30, travail de 11h à 18h/19h, puis retour à l'hôpital jusqu'à 22h ou 23h.
Le conseil de discipline opte pour une sanction visant à la fois la fermeté et l'accompagnement.
• Sanction : La décision est une "exclusion définitive" assortie d'un "surcis".
• Avertissement : Le principal est très clair avec Sarah : "sache que c'est la dernière perche il y en aura plus d'autres. Si tu dérapes il ne pourra plus rien".
• Mesures d'Accompagnement : Un plan est mis en place, incluant une nouvelle classe, une nouvelle équipe pédagogique et la désignation d'une tutrice.
Le cas de Sarah révèle les divergences d'approches et la fatigue de l'équipe éducative.
Le Rôle du Principal
Le principal agit en médiateur et en protecteur, cherchant activement une solution pour "sauver la peau" de Sarah. Il confronte directement les enseignants les plus réticents.
• Négociation avec les Enseignants : Il demande à une professeure sceptique : "augmentez votre seuil de tolérance".
Il la met en garde contre une "ligue" contre l'élève, affirmant que "tout le monde est capable de lui faire péter un câble en 15 secondes".
• Volonté de Soutien : Il est le principal architecte de la solution de la dernière chance, malgré le scepticisme ambiant.
La Frustration des Enseignants
Les professeurs expriment une lassitude et un sentiment d'impuissance face au comportement de Sarah.
• Saturation : Une enseignante déclare : "j'ai fait au moins 15 rapports sur elle mais mais je sais maintenant j'en fais plus parce que bon ça sert plus à rien".
• Conflit d'Intérêts Pédagogiques : Une autre professeure résume le dilemme : Sarah est "une élève intelligente qui m'empêche de travailler avec les autres élèves".
• Hostilité Ouverte : Le principal mentionne qu'une collègue, Madame Petite, "veut sa peau, elle l'a dit clairement".
La mise en place du suivi de Sarah suscite des débats. La proposition d'une "fiche de suivi" est immédiatement rejetée par un membre de l'équipe : "elle a plus le droit tu viens travailler tu travailles pas tu fais le boxon tu prends la porte".
Cela témoigne d'une volonté de ne plus accorder de marge de manœuvre à l'élève.
La Mise en Œuvre du Dispositif de Soutien et ses Limites
Le documentaire suit les premiers pas de Sarah dans son nouveau cadre, révélant à la fois des progrès et des rechutes.
L'Altercation avec Marine
Un incident dans le couloir avec une surveillante, Marine, sert de test.
• Le Conflit : Sarah, attendant un professeur sans justificatif, est sommée par Marine de sortir dans la cour. Le ton monte.
• Une Réaction Nouvelle : Au lieu d'exploser, Sarah se contient et va chercher de l'aide auprès du personnel encadrant.
Ce changement est noté comme un progrès significatif. Le principal lui dit : "ce qui est positif tu t'es pas énervé.
Ça aurait été il y a 8 jours tu aurais dit à Marine (...) va te faire foutre non peut-être pire que ça".
• Le Rappel aux Règles : Sa tutrice et le principal lui rappellent cependant son erreur initiale : sans justificatif, elle devait obéir à l'ordre de la surveillante.
Le Tutorat par une Pair (Lydia)
Le système de tutorat est un élément clé du dispositif.
• Rôle de Lydia : Lydia, une autre élève, est chargée de suivre Sarah.
Elle se montre sérieuse dans sa mission, qui consiste à s'assurer que Sarah "se tienne correctement" et "rattrape son cours d'histoire".
• Bilan du Tutorat : Lydia juge que globalement "ça va", mais admet que sa présence constante agace Sarah : "ça la gasse un peu".
Elle révèle vouloir devenir commissaire de police, ce qui éclaire son intérêt pour ce rôle d'encadrement.
Le documentaire se conclut sur une note pessimiste. Le personnel constate que Sarah a manqué son cours de SVT.
La conclusion est abrupte : "elle est sortie elle est pas allé en cours de SVT mais elle était où dehors elle est partie donc bah donc donc".
Cet événement suggère un retour aux anciens comportements et met en doute la réussite du dispositif.
En parallèle du cas de Sarah, une intrigue secondaire met en évidence le mal-être potentiel d'autres élèves.
• La Découverte : Un message est trouvé dans les toilettes : "aide-moi s'il te plaît je souffre trop (...) je veux mourir si tu veux m'aider mets une croix".
• L'Enquête du Personnel : Le personnel tente de déchiffrer les initiales de l'auteur ("DK" ou "PK") et la signification d'une réponse ("pourquoi" suivi d'une croix), démontrant leur vigilance.
• Hypothèses : Ils émettent des hypothèses, évoquant le cas d'une autre élève "malheureuse que ses parents vont la mettre en foyer".
Cet événement fonctionne comme un rappel que la détresse psychologique est une réalité plus large au sein de l'établissement.
Intervenant
Citation
Contexte
Le Principal
"J'aimerais qu'on lui sauve la peau à cette petite."
Exprimant sa volonté de ne pas abandonner Sarah avant le conseil de discipline.
Un Enseignant
"Personne n'a rien contre elle mais tout le monde veut la mettre dehors."
Résumant le paradoxe de la situation de Sarah et la lassitude du corps professoral.
Le Père de Sarah
"Non non je veux pas qu'elle joue en sa faveur, non on veut pas qu'il prenne ça en considération."
Au conseil de discipline, refusant que sa situation familiale serve d'excuse.
Sarah
"Bah déjà de repartir à zéro et s'il faut faire des lettres d'excuses aux profs à qui je fais des torts bah je le ferai."
Son engagement pris lors du conseil de discipline.
Le Principal
"Sache que c'est la dernière perche il y en aura plus d'autres."
Avertissement final à Sarah après la décision du sursis.
Un Enseignant
"Elle a plus le droit tu viens travailler tu travailles pas tu fais le boxon tu prends la porte."
Réaction au sujet de la fiche de suivi, marquant un durcissement de la posture.
Message Anonyme
"aide-moi s'il te plaît je souffre trop s'il te plaît aide-moi je veux mourir"
Message de détresse découvert dans les toilettes de l'établissement.
Former les Futurs Enseignants à une Approche Sensible de l'Espace : Synthèse et Analyse
Résumé
Ce document synthétise les arguments clés d'une recherche sur la nécessité de former les futurs enseignants à une approche sensible, incarnée et interdisciplinaire de l'espace.
La thèse centrale est que l'éducation scolaire, qui a historiquement cherché à neutraliser et contraindre le corps des élèves, doit évoluer pour faire de ce dernier un outil fondamental d'apprentissage et de compréhension de l'environnement proche.
En créant un pont entre l'architecture et la géographie, deux disciplines qui partagent un intérêt pour l'espace vécu mais restent peu intégrées dans les cursus, il est possible de développer une pédagogie plus riche et émancipatrice.
Une expérimentation menée à l'INSPÉ de Bordeaux auprès de futurs enseignants a servi de cas d'étude.
En mobilisant des dispositifs comme le "parcours augmenté" ou la "carte mentale", l'étude a révélé une tendance des participants à privilégier des représentations conceptuelles et objectives de l'espace (vue de dessus, absence de corps), conformes aux normes scolaires traditionnelles.
Ce constat démontre l'urgence de former les enseignants à dépasser l'approche purement cartographique pour intégrer la dimension vécue, sensorielle et émotionnelle.
La conclusion préconise l'intégration de modules de formation basés sur l'expérience sensible, capables de croiser les disciplines et de donner aux élèves les moyens de devenir des acteurs conscients et engagés de leur environnement.
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L'analyse de l'espace scolaire révèle des tensions profondes entre les cadres physiques, les modèles pédagogiques et la place accordée au corps de l'élève.
Une idée reçue suggère que modifier l'espace d'apprentissage (mobilier, lieu) suffit à transformer la pédagogie.
Une expérimentation de terrain contredit ce "déterminisme spatial". Sur trois enseignants invités à faire classe dans la cour de récréation, deux ont répliqué leur modèle frontal et contrôlé, réorganisant les élèves en rangs.
Seul l'enseignant qui pratiquait déjà une pédagogie différenciée (en îlots) en classe a permis aux élèves une plus grande liberté corporelle.
• Constat : Le changement spatial ne garantit pas un changement pédagogique.
• Le Triptyque de Pascal Clerc : Cette observation illustre la persistance du modèle où "une classe qui fait classe dans une classe" se reproduit, même en extérieur.
• Nécessité d'accompagnement : Il est crucial de former et d'accompagner les enseignants pour qu'ils puissent exploiter différemment les potentiels pédagogiques des espaces, intérieurs comme extérieurs.
L'institution scolaire a historiquement cherché à neutraliser le corps des élèves, le contraignant par le mobilier et les règles.
Cette mise à l'écart du corps, relégué aux cours d'Éducation Physique et Sportive, entre en paradoxe avec l'ambition d'une éducation intégrale qui devrait englober les dimensions physique, sensible et intellectuelle.
• Le Corps comme Outil de Mesure et de Perception : L'expérience personnelle de la chercheuse, Maylis Leuret, en tant qu'étudiante en architecture, illustre comment le corps peut devenir un outil premier pour comprendre et représenter l'espace (mesurer avec ses pas, évaluer les proportions avec son regard).
• Corps, Intimité et Espace : Faire exister le corps en classe revient à aborder la question de l'intime et du rapport à soi et aux autres.
Des sujets comme l'éducation à la vie affective et relationnelle (EVARS) ou l'aménagement des toilettes scolaires sont des extensions de cette problématique, soulignant un rapport au corps souvent tabou ou négligé.
• Passer d'un Espace Subi à un Espace Habité : L'enjeu central de la recherche est de transformer l'espace scolaire d'un cadre subi en un lieu réellement habité par les élèves, porteur d'apprentissages et d'expériences.
La recherche propose de créer un "rapport fécond" entre l'architecture et la géographie pour développer une éducation à l'espace plus complète, ancrée dans le vécu.
Bien que relevant de champs académiques distincts, ces deux disciplines convergent sur plusieurs points :
• Notions partagées : Le corps, l'espace, l'habiter, l'environnement proche.
• Évolution commune : Elles intègrent de plus en plus la dimension du vécu, de l'expérience sensible et des appropriations pour analyser la manière dont les individus trouvent leur place sur un territoire.
Malgré leurs synergies potentielles, la relation entre géographie et architecture est faible dans les parcours de formation :
• La géographie occupe une place restreinte dans les 21 écoles d'architecture françaises.
• L'architecture n'est pas un objet d'étude explicite dans les programmes de géographie du primaire, du secondaire ou des licences universitaires.
Un courant de la géographie scolaire, la "géographie expérientielle", promeut une approche alignée sur ces principes.
Portée par des chercheuses comme Sophie Gojal et Caroline Lingénère-Frésal, elle valorise une géographie ancrée dans l'expérience spatiale des élèves.
"La géographie expérientielle permet aux élèves de penser l'espace, de se penser dans l'espace et de faire le lien entre leur pratique spatiale et le cours de géographie." - Caroline Lingénère-Frésal (2020)
Cette approche mobilise des démarches actives comme les sorties de terrain, les jeux de rôle et les dispositifs sensibles pour rendre les enfants enquêteurs et acteurs de leur environnement.
Une séance de formation a été menée le 26 mars 2025 à l'INSPÉ de Bordeaux auprès de 11 étudiants en Master 2, en collaboration avec la géographe Julie Picard, pour tester l'impact de dispositifs sensibles.
• Objectif : Analyser comment l'introduction de dispositifs interdisciplinaires et sensibles transforme le rapport des futurs enseignants à leur environnement proche.
• Hypothèse : Ces démarches, croisant architecture et géographie, diversifient les représentations de l'espace et constituent des outils pédagogiques transférables.
L'expérimentation s'est articulée autour de trois dispositifs principaux dans la cour de l'INSPÉ :
Dispositif
Description
Objectif
Parcours Commenté
Les participants s'enregistrent seuls (téléphone) en décrivant oralement ce qu'ils voient, observent et ressentent dans l'espace.
Verbaliser la perception, identifier les lieux emblématiques ou marquants.
Parcours Augmenté
Expérimentation de l'espace avec des sens altérés ou mis en avant (ex: guidé les yeux fermés, marcher pieds nus).
Solliciter des sens autres que la vue (toucher, ouïe) pour générer de nouvelles perceptions et émotions.
Parcours Iconographique
Prise de photographies représentant un lieu caractéristique, un endroit de bien-être ou de malaise.
Capturer une représentation subjective et visuelle du rapport à l'espace.
À l'issue des parcours, les participants devaient réaliser une carte mentale de l'INSPÉ de mémoire.
L'analyse de ces productions a révélé plusieurs tendances :
• Prédominance de la Vue de Dessus : Les représentations s'apparentaient majoritairement à des plans cartographiques, conformes aux normes scolaires.
• Injonction à l'Objectivité : Les cartes étaient souvent structurées, légendées et zonées, dans une quête de clarté et d'objectivité.
• Absence quasi totale du Vivant : Les participants ne se sont pas représentés, ni n'ont représenté les autres. Les corps étaient absents, une distance étant mise avec l'expérience vécue.
Les participants ont justifié cela par le mouvement constant des corps, difficile à "fixer" sur une carte.
• Freins à la Représentation : Une difficulté à "bien dessiner" et l'absence de modèle ont freiné l'expressivité.
L'analyse des retours a montré que les expériences de déambulation ont principalement sollicité trois sens :
• La vue : Omniprésente et indispensable à l'orientation.
• L'ouïe : Devenue dominante lorsque la vue était réduite, souvent associée à des sons apaisants (chant des oiseaux).
• Le toucher : Émergeant dans des situations spécifiques (marche pieds nus), provoquant des ressentis variés (curiosité, inconfort, fraîcheur, humidité, dégoût).
Le fait d'être dehors a été majoritairement ressenti comme positif, renforçant le bien-être (calme, relaxation).
L'ensemble de cette démarche souligne l'importance de former les enseignants à une éducation à l'espace qui dépasse le cadre conceptuel pour intégrer le corps et le sensible.
L'utilisation de ces dispositifs avec des élèves nécessite un cadrage précis pour être efficace. Interrogée sur la possibilité de faire dessiner aux élèves leur "école idéale", Maylis Leuret met en garde contre une consigne trop ouverte qui mène souvent à des imaginaires stéréotypés (piscine, dromadaires) sans portée concrète.
Pour viser une amélioration réelle du cadre de vie, l'enjeu doit être précis et s'appuyer sur un récit commun construit à partir de l'expérience quotidienne.
Une approche sensible de l'espace constitue un levier puissant pour l'interdisciplinarité, permettant de croiser de multiples compétences et domaines :
• Géographie et Mathématiques : Relation à l'environnement, structuration de l'espace.
• Français et Arts Plastiques : Mise en récit, représentation sensible.
• Éducation Physique et Sportive : Balade sensible, mesure de l'espace par le corps.
Malgré un cadrage institutionnel qui tend à prioriser le français et les mathématiques, il est essentiel d'intégrer cette dimension dans la formation :
• Intégrer des modules dédiés aux méthodes de recherche ancrées dans l'expérience sensible au sein des maquettes de formation des INSPÉ.
• Organiser des sessions pratiques : balades sensibles, parcours augmentés, ateliers utilisant la carte, la photo, le son ou la maquette.
• Renforcer la coordination institutionnelle et valoriser les liens entre la géographie expérientielle et les pratiques d'atelier de projet des écoles d'architecture.
En définitive, faire place au corps dans l'enseignement de l'espace ouvre la voie à une éducation plus émancipatrice, attentive aux vécus et capable de former des citoyens plus conscients des enjeux liés à leur environnement.
Les Espaces Scolaires : Analyse d'un Milieu de Vie et d'Apprentissage
Ce document de synthèse analyse la nature complexe des espaces d'apprentissage scolaires, en s'appuyant sur les recherches de Guilhem Labinal.
L'analyse révèle que la "forme scolaire" traditionnelle, caractérisée par une salle de classe fermée et une disposition frontale des élèves (type "bus" ou "wagon"), reste prédominante malgré son inadéquation reconnue avec les pédagogies actives et le bien-être des élèves.
Un paradoxe central émerge : une majorité d'enseignants, notamment dans le secondaire, utilise quotidiennement une configuration spatiale qu'ils ne jugent pas idéale pour leurs pratiques pédagogiques.
Le maintien de ce modèle s'explique par de multiples contraintes systémiques : la gestion du temps (cours de 45-50 minutes), les effectifs élevés, les normes sociales entre collègues, les impératifs de sécurité et l'inertie d'un modèle historiquement ancré.
L'analyse souligne qu'il n'existe pas de déterminisme spatial : changer le mobilier ne suffit pas à transformer la pédagogie.
Une transformation durable requiert une approche écosystémique qui intègre les dimensions matérielle, pédagogique et relationnelle (l'espace vécu).
L'étude des espaces scolaires doit être multiscalaire (de la salle de classe à l'établissement) et pluridisciplinaire, en mobilisant la géographie, la sociologie et la psychologie environnementale.
Des méthodes qualitatives comme les "parcours commentés" se révèlent particulièrement efficaces pour documenter la singularité de l'expérience spatiale des différents acteurs (élèves, enseignants, CPE, personnel non enseignant), démontrant que l'espace de l'un n'est pas l'espace de l'autre.
En fin de compte, l'aménagement des espaces scolaires est le produit d'un arbitrage constant entre des tensions et des besoins variés, nécessitant une réflexion globale et concertée.
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La conférence de Guilhem Labinal s'ouvre sur une critique fondamentale de la "forme scolaire" traditionnelle, un modèle spatial et temporel qui sépare l'école du reste de la société et impose un cadre normatif rigide à l'apprentissage.
Le modèle de la salle de classe conventionnelle est décrit comme un "dispositif carré qui est quand même fermé".
Il est le fruit d'une histoire et de normes anciennes, comme les instructions de Marcelin Berthelot au XIXe siècle (1,25 m² par élève, salles de 40-50 m²). Ce modèle induit :
• La Fixité et l'Immobilité : Les chaises, parfois "arrimées au sol", contraignent les corps et limitent les mouvements, ce qui pose des questions sur le développement moteur et le bien-être des élèves.
• La Séparation : L'école est conçue comme un lieu clos, séparé de la société, des familles et même des objets du quotidien comme le smartphone.
L'architecture de certains établissements, avec des "double herse de château fort", renforce cette image d'enfermement sécuritaire.
• L'Organisation Frontale : À partir du CP, l'organisation spatiale bascule vers un "ordre magistraux-centré", avec une disposition privilégiée dite en "bus" ou "wagon".
Une enquête menée auprès d'enseignants d'histoire-géographie de l'académie de Versailles révèle un paradoxe frappant.
Dispositif Spatial
Usage Quotidien
Dispositif Jugé Idéal
Type "Bus" ou "Wagon" (Frontal)
Majoritaire
Autres (îlots, U, etc.)
Minoritaire
Ce décalage significatif soulève une question centrale : "pourquoi les enseignants utilisent un dispositif qui a priori ne correspond pas du tout au dispositif idéal pour mettre en œuvre leur séquence ?".
Le faible taux de réponse au questionnaire suggère également que ce dispositif est si "normé qu'il a été intégré dans la forme scolaire sans qu'on la questionne beaucoup", surtout dans le secondaire.
Le maintien du modèle traditionnel n'est pas simplement le fait d'un choix individuel mais le résultat d'un ensemble de contraintes systémiques qui pèsent sur les acteurs éducatifs.
• La Contrainte Temporelle : La durée des cours (45 à 50 minutes) est citée comme un obstacle majeur.
Un enseignant interrogé déclare ne pas avoir "le temps ou le courage de modifier la disposition" et de la remettre en place, qualifiant la démarche de "trop chronophage".
• Les Normes Sociales et la Pression des Pairs : Les salles étant partagées, modifier l'agencement peut créer des tensions.
La nécessité de remettre la salle "dans l'ordre que les collègues sont susceptibles d'attendre" sous peine d'une "pause café assez désagréable" est une puissante force d'inertie.
• Les Effectifs : Gérer une classe de 35 élèves rend toute réorganisation logistiquement complexe et difficile à mettre en œuvre.
• L'Appropriation de l'Espace : Les enseignants ont besoin de s'approprier leur espace de travail.
L'expérience post-Covid, où les enseignants devaient changer de salle à la place des élèves, a montré que beaucoup se sentaient "pas chez eux".
Cette appropriation est essentielle pour installer une organisation "didactiquement finalisée".
• L'Absence de Déterminisme Spatial : L'idée qu'il suffit de changer le mobilier pour changer la pédagogie est un postulat erroné.
Guilhem Labinal insiste : "il n'y a pas de déterminisme par le dispositif spatial de la pédagogie".
L'aménagement doit accompagner un projet pédagogique, et non le précéder.
• Les Impératifs de Sécurité : La logique de sécurisation, exacerbée depuis les attentats, conduit à un renforcement de l'enfermement (portiques, vitres peintes).
Cette approche est parfois paradoxale, car elle peut créer des attroupements dangereux devant les entrées.
Pour comprendre la complexité des espaces d'apprentissage, une approche pluridisciplinaire et un cadre conceptuel robuste sont nécessaires.
Guilhem Labinal propose un modèle d'analyse en trois dimensions pour appréhender la salle de classe comme un "microsystème" :
1. L'Ordre Distributionnel : Il s'agit du cadre matériel et architectural, de la "façon dont sont disposés des objets dans l'espace". C'est la matérialité brute.
2. L'Ordre Fonctionnel : C'est la disposition pédagogique, "la manière dont on organise les différents éléments dans l'espace en relation avec une finalité pédagogique".
3. L'Ordre Transactionnel : C'est l'espace vécu, qui reconnaît que les lieux "sont vécus différemment [...] par les uns et par les autres".
Il intègre les régulations, les transgressions et les relations interpersonnelles.
L'étude des espaces scolaires est un champ de recherche où convergent plusieurs disciplines :
• La Géographie : Longtemps focalisée sur les échelles macro (quartier, ville), elle s'intéresse désormais à l'échelle micro, en appliquant des concepts comme la distance, la proximité ou l'itinéraire aux interactions dans une salle de classe.
L'analyse porte sur la place du corps, du regard et des gestes.
• La Psychologie Environnementale : Elle a été précurseur dans l'étude de l'influence de l'architecture et du design sur les états psychologiques et les comportements sociaux.
• La Didactique : Ce champ a longtemps été un "impensé", se concentrant sur le triangle savoir-élève-enseignant ou les supports technologiques, mais rarement sur "les effets de la matérialité du dispositif architectural".
• La Sociologie et l'Anthropologie : Ces disciplines analysent les relations entre pairs, les relations de pouvoir, les dynamiques de genre et de régulation au sein des espaces comme la cour de récréation ou la salle de classe.
Différentes études, quantitatives et qualitatives, permettent de documenter l'impact des espaces sur l'apprentissage et le bien-être.
Ces études analysent les effets de variables isolées sur les apprentissages : luminosité, température, qualité de l'air, acoustique.
Une étude de grande ampleur menée par Peter Barret a identifié que 16 paramètres spécifiques (lumière, température, appropriation, complexité, couleur, flexibilité...) pouvaient expliquer 16 % de la variation des progrès scolaires des élèves sur un an.
Cependant, ces approches présentent des limites :
• Difficulté d'isoler les variables dans un environnement complexe.
• "Effet établissement" (exposition au soleil, localisation des salles) qui rend les comparaisons difficiles.
• "Effet maître" : l'efficacité pédagogique d'un enseignant est une variable majeure difficile à neutraliser.
• Excès de codification dans les questionnaires, qui empêche l'expression d'un vécu singulier.
Pour surmonter ces limites, les approches qualitatives se concentrent sur l'expérience vécue ("le vécu").
• Le Concept d' "Habiter" : Il ne s'agit pas seulement d'être présent dans un lieu, mais de le "vivre [...] dans la diversité des modes d'habiter", en fonction des moments, des personnes rencontrées et des actions menées.
• Les Parcours Commentés : Cette méthode consiste à se promener dans l'établissement avec un acteur (enseignant, CPE, élève...) et à le laisser commenter son vécu des lieux.
Elle fait émerger la "singularité de la relation qu'on entretient avec les lieux" et révèle une approche multisensorielle (sons, bruits, circulation).
• Les Cartes Mentales : Elles permettent d'exprimer la relation subjective à un lieu, mais nécessitent d'être triangulées avec d'autres méthodes (entretiens d'explicitation) pour éviter les omissions.
L'analyse ne peut se limiter à la salle de classe.
L'établissement dans son ensemble fonctionne comme un écosystème complexe où les espaces sont vécus et appropriés différemment par chaque acteur.
Les parcours commentés révèlent des "régimes d'habiter" distincts :
• L'enseignant fréquente principalement la salle des profs, le CDI, la salle de reprographie et sa propre salle.
• Le CPE (Conseiller Principal d'Éducation) a un parcours beaucoup plus large, de la grille d'entrée à son bureau, traversant la cour où il est constamment interpellé par les élèves (un trajet qui peut prendre "entre 15 et 20 minutes").
• Le personnel de cuisine ou d'entretien a ses propres itinéraires et temporalités, souvent méconnus des autres acteurs, ce qui peut générer des incompréhensions (ex: propreté des toilettes pendant la pause déjeuner).
Au sein de l'établissement, différents types d'espaces coexistent :
• Espaces privatisés : L'espace derrière le bureau du professeur, où aucun élève ne s'aventure par convention.
• Espaces à accès conditionnel : L'administration.
• Espaces sacralisés : Un banc ou un recoin qui devient un "haut lieu de la vie particulière de l'élève".
• Espaces genrés : La cour de récréation, où les usages varient fortement (jeux de ballon vs autres activités).
• Espaces de sociabilité : Les "cabinets" de physique ou d'histoire-géographie, qui peuvent renforcer la cohésion disciplinaire au détriment de l'interdisciplinarité.
La gestion de ces espaces est un "arbitrage" constant entre les besoins de différents acteurs, illustrant que "l'espace c'est le fruit d'une équation de tension entre acteurs sociaux".
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Note de synthèse : Les formes de la violence et le témoignage
Ce document de synthèse explore les différentes formes et fonctions du témoignage face à la violence, en s'appuyant sur l'analyse de Didier Fassin dans "Les formes de la violence (8)".
Il met en lumière l'importance de l'attestation de la violence, les diverses figures du témoin, les défis de sa représentation, et l'émergence de nouvelles médiations technologiques pour révéler la vérité.
I. L'attestation de la violence : une urgence face à l'invisibilisation
La raison d'être la plus commune de l'écriture et de la représentation de la violence est de l'attester, une urgence d'autant plus grande que la réalité est invisibilisée. L'auteur cite deux exemples contemporains de cette invisibilisation et des tentatives d'attestation :
La violence coloniale française en Algérie : Malgré une loi de 2005 qui "oblige les programmes scolaires... à reconnaître le rôle positif de la présence française outre-mer", des travaux comme celui d'Alain Ruot (2024) dans "La première guerre en Algérie" rappellent les "spoliations de terre, les déplacements de population, les massacres de villageois, les enfumades de grottes, les centaines de milliers de morts surtout des civils" perpétrées par le corps expéditionnaire français.
L'expulsion des Palestiniens (la Nakba) : L'expulsion de "750 000 Palestiniens, soit environ la moitié de la population arabe de ce territoire", qui a entraîné la "destruction de villages et dans certains cas du meurtre de leurs habitants", a longtemps été ignorée.
Le film "Partition" (2025) de Dana Alan, prolongeant son ouvrage "Voices of the Nagba", vise à "restituer l'expérience de l'enagbactrale à travers les archives coloniales du mandat britannique" et les récits des Palestiniens.
Ces entreprises visent à attester ce que les nations ont "enfoui souvent dans les profondeurs de l'oubli".
Si les auteurs de violence peuvent avoir intérêt à la montrer pour "la jouissance de l'exercice de la force à la production d'un régime de terreur", ils ont souvent "un intérêt plus grand encore à la dissimuler, à la déguiser, à la nier" pour éviter la condamnation ou la sanction.
Dans ces cas, il est crucial pour les victimes, leurs proches, et les "entrepreneurs de justice" (avocats, militants des droits humains, chercheurs) d'apporter la preuve de la violence, ses circonstances et ses responsables.
"Attester la violence c'est donc combattre le déni, l'occultation, le mensonge, le révisionnisme historique. Attester la violence c'est emporter témoignage, c'est sans faire le témoin."
II. Les figures du témoin : entre objectivité et subjectivité S'appuyant sur Émile Benveniste, l'auteur distingue deux conceptions du témoin, principalement à travers le latin :
Testis : "celui qui assiste entière à une affaire où deux personnages sont intéressés ayant été présent au moment où les faits se sont produits".
Sa parole "peut être utilisé pour trancher un litige à condition qu'il soit établi qu'il n'était pas lui-même partie prenante". Le testis est extérieur à la scène, son observation est présumée objective.
Superstess : "décrit le témoin comme celui qui subsiste au-delà, témoin en même temps que survivant".
Son témoignage est autorisé par le fait d'avoir "vécu lui-même les faits notamment lorsqu'il s'implique un danger ou une épreuve et d'avoir survécu à ce péril".
Le superstess est la victime, son récit est nécessairement subjectif, mais non insoupçon.
Cette distinction est mise à l'épreuve par la littérature sur la Shoah.
A. Le défi du témoignage face à la dissimulation nazie
L'histoire de l'extermination des Juifs et des Roms n'est pas quelque chose dont les nazis se vantaient, mais qu'ils ont cherché à dissimuler, y compris "vis-à-vis du peuple allemand et vis-à-vis d'eux-mêmes".
Hannah Arendt, dans "Eichmann à Jérusalem", souligne l'usage d'un "langage codé" ou "règles de langage" qui étaient "dans le parler ordinaire... un mensonge", pour euphémiser les crimes : "solution finale", "traitement spécial", "évacuation".
L'effet de ce système de langage n'était pas "d'empêcher les gens de savoir ce qu'ils faisaient, mais de les empêcher de mettre leurs actes en rapport avec leur ancienne notion normale du meurtre et du mensonge, en somme de rendre mentalement acceptable ce qui aurait pu leur paraître moralement intolérable."
Pierre Vidal-Naquet ajoute que ce langage codé a facilité le négationnisme ultérieur.
Les nazis, conscients de ce qui allait se passer, avertissaient cyniquement les prisonniers : "De quelque façon que cette guerre se finisse, nous l'avons déjà gagné contre vous ; aucun d'entre vous ne restera pour porter témoignage.
Mais même si quelques-uns en réchappaient, le monde ne les croira pas, il n'y aura pas de certitude, car nous détruirons les preuves en vous détruisant." (Primo Levi, "Les naufragés et les rescapés").
Cette peur du non-crédit a hanté les survivants, qui ont souvent raconté un cauchemar récurrent où leurs proches ne les croyaient pas.
D'où l'importance vitale du témoignage, comme l'exprime Robert Antelme : "nous voulions parler, être entendu enfin".
B. La complexité du témoignage des survivants (Superstess/Testis)
Primo Levi, en écrivant "Si c'est un homme", cherchait à "attester" son expérience.
Cependant, il exprime une profonde gêne, estimant que "nous les survivants ne sommes pas les vrais témoins... car nous sommes ceux qui grâce à la prévarication, l'habileté ou la chance, n'ont pas touché le fond."
Les "musulmans" (ceux tellement affaiblis qu'ils étaient voués à mourir) sont les "témoins intégraux".
La réflexion de Levi met à l'épreuve la distinction testis/superstess :
L'exemple d'Urbinec, l'enfant paralysé et mutique à Auschwitz, dont la "nécessité de parler jaillissait dans son regard avec une force explosive", et dont Primo Levi écrit "il témoigne à travers mes paroles", illustre cette réconciliation tragique des deux figures : "le superstès devenu testis sauve du néant la mémoire du petit garçon."
C. Diversité des styles et temporalités du témoignage
Les récits des survivants du génocide adoptent des styles et des temporalités variés :
Son écriture est "austère et ironique", utilisant "des formules elliptiques et tranchantes, parfois caustiques et troublantes."
Témoignage différé : Charlotte Delbo ("Aucun de nous ne reviendra", 1965), écrit un premier brouillon après sa sortie, puis le reprend 20 ans plus tard. Elle commence par la scène collective des arrivées de trains, utilisant des phrases courtes et des images fortes pour dire "l'inconcevable".
Anti-mémoire : Imre Kertész ("Être et destin", 1985) adopte le regard "naïf déconcerté" d'un adolescent, décrivant la découverte progressive de l'horreur des camps, comme "l'odeur... doucâtre, en quelque sorte gluante" du crématorium.
Il décrit la "détérioration physique" sans pathos, et même un "désir sourd" de vivre au moment du "tri final des mourants".
Méfiance et refus d'enfermement : Ruth Kluger ("Refus de témoigner. Une jeunesse", 1992) écrit pour exprimer sa méfiance face à la multiplication des témoignages et son refus d'être réduite à sa condition de déportée.
L'expérience des victimes du nazisme est à la fois "spécifique" (partir d'un vécu individuel) et "indéterminée" (nécessité de trouver les mots et la forme face à "l'incommunicabilité abyssale").
Pour l'immense majorité des survivants, il faut "accepter de n'être ni superstès ni testice et donc se taire."
III. Autres figures du témoin et médiations
A. Auctor et Histor : l'autorité et la connaissance
Auctor (latin) : "celui qui augmente la confiance, le garant, la source et donc l'autorité" et "celui qui pousse à agir, l'instigateur, le créateur et donc l'auteur".
Le crédit est le fondement de son témoignage.
Histor (grec) : "celui qui sait, qui connaît... l'historien". L'enquête est le fondement de son témoignage.
Ces figures n'ont pas vécu les faits mais peuvent en être les garants. Les historiens contemporains "réunissent souvent les deux dimensions", bénéficiant du "crédit de leur discipline" et s'appuyant sur des "enquêtes menées dans des archives ou par des entretiens".
L'exemple de Jean Hatzfeld et son livre "Dans le nu de la vie" (2000) sur le génocide rwandais illustre l'auctor.
Il rassemble des récits de survivants, s'autorisant à les convaincre de parler malgré leur réticence.
Journaliste et écrivain, il utilise sa double autorité pour "attester ce qu'a été et ce qu'est encore... l'expérience de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants qui ont vécu le massacre."
Bien que les récits soient rédigés à la première personne, ils sont "entièrement écrits par une troisième personne, l'auteur."
Les travaux de Mahmoud Mamdani ("When Victims Become Killers", 2001) interprètent le génocide rwandais à la lumière de l'histoire coloniale, distinguant le génocide conduit par les "settlers" (colons) et celui par les "natives" (indigènes).
Hélène Dumas ("Le génocide au village", 2014) se concentre sur la "mécanique microlocale des violences", montrant que le génocide est "une affaire de voisins et de parents" et que les génocidaires "éprouvent une jouissance dans la souffrance et l'humiliation de leurs victimes."
Beata Umubyeyi Mairesse ("Le convoi", 2024), une survivante du génocide rwandais, se distingue par sa réflexivité et son intégrité.
Elle est à la fois superstess, racontant sa survie, et testis, décrivant ce qu'elle a vu.
Elle se fait également historienne de son histoire, explorant des archives et conduisant des entretiens, mais "elle répugne à faire acte d'autorité," refusant d'être l'auctor.
B. Martous : le témoin-martyr
En grec ancien, "Martous" signifie le témoin, mais aussi, plus spécifiquement dans la Bible, le "témoin de Dieu", c'est-à-dire le martyr, celui qui "a accepté de mourir pour attester de sa croyance".
Giorgio Agamben ("Ce qui reste d'Auschwitz", 1998) note que le martyre chrétien a dû "justifier le scandale d'une mort insensée".
Le "shaï" arabe a un sens similaire, désignant à la fois le témoin et le martyr.
En Palestine, la figure du shaïd s'est développée comme "ciment de l'unité nationale".
Le shaïd peut être une victime tuée "sans l'avoir choisi" ou un combattant qui s'est exposé "volontairement pour la cause de son peuple".
Ce dédoublement transforme le sens du martyre, l'étendant du "sacrifice librement consenti à la mort subie", et du "strictement religieux au politique".
"Tout palestinien abattu ou exécuté par les Israéliens est un shaïd qui par sa mort dans un affrontement inégal atteste son appartenance à sa communauté et témoigne de la brutalisation de l'ennemi."
Pour les martyrs palestiniens, le sacrifice ou la mort est une réponse à une "vie impossible à quoi la mort viendrait tragiquement redonner du sens".
L'auteur cite la photojournaliste Fatima Assuna : "Quant à la mort qui est inévitable, si je meurs, je veux une mort retentissante, je ne veux pas être une simple brève dans un flash info ni un chiffre parmi d'autres, je veux une mort dont le monde entier entendra parler, une empreinte qui restera à jamais, des émotions, des images immortelles que ni le temps ni l'espace ne pourront enterrer."
IV. Les médiations technologiques du témoignage
Le témoignage ne s'exprime pas seulement par la parole, l'écrit ou le corps (dans le cas du martyr), mais aussi par des "médiations dans lesquelles les technologies peuvent être mobilisées".
L'exemple le plus innovant est Forensic Architecture (fondée en 2010 par Eyal Weizman), une agence qui développe des "techniques, méthodes et concepts pour conduire des investigations sur la violence d'État et la violence en entreprise".
Parmi les nombreux cas étudiés, on trouve le génocide des Herero et Nama, les massacres israéliens pendant la Nakba, l'assassinat d'otages en Colombie, le meurtre de Mark Duggan au Royaume-Uni, l'utilisation d'armes européennes au Yémen, et des événements en France (Adama Traoré, Zineb Reddouane).
Ces technologies permettent de "révéler de nombreuses violences, des crimes de guerre identifiés, des coupables reconnus, des versions officielles démenties, certaines vérités dites et la justice parfois rendue".
Elles "renforcent, enrichissent et parfois même remplacent le témoignage humain".
V. Conclusion : La complexité du témoignage pour faire exister la vérité
En résumé, l'auteur a esquissé cinq figures idéaltypiques du témoin :
Le martous : victime sacrificielle, qui affirme la justesse de sa cause par son renoncement.
Chacune de ces figures "engage des formes politiques et morales : la véracité du testis, l'authenticité du superstès, l'autorité de l'actor, la neutralité de l'histor, l'engagement du Martus."
Ces figures ne sont pas étanches et "se mêlent, se combinent, se déplacent, se complexifient" dans la réalité.
Au-delà de ces distinctions, "l'enjeu du témoignage c'est de faire exister une vérité et notamment... de la faire exister contre la dissimulation, l'invisibilisation, la dénégation".
C'est là toute l'importance de "celles et ceux qui ont pour projet de révéler la vérité ou tout au moins une part de la vérité à laquelle ils ont eu accès."
Adler creates a very specific and subtle definition of ownership as it applies to books.
It's not too dissimilar to Antoine de Saint-Exupéry's idea of ownership or love of people. "Unique to me in all the world"
Analyse du projet académique ac Versailles 2025-2029
source https://www.ac-versailles.fr/projet-academique-2025-2029-129400
Comme les fois précédentes l'académie a produit un projet académique sans consultation spécifique de la FCPE.
Ce document a pour but d'analyser les manques d'ambition pour leur engagement parental Mindmaps
Project académique 2025-2029 Mind Map (6).png
coéducation et parentalité Mind Map (6).png
Le Projet Académique 2025-2029 de l'Académie de Versailles, tel qu'articulé autour de ses quatre axes principaux, mentionne l'ambition d'une réussite de tous les élèves grâce à la mobilisation de la communauté éducative et des partenaires.
Cependant, en se basant sur le contenu fourni, plusieurs éléments cruciaux et concrets relatifs au rôle des parents, à la parentalité et à la coéducation semblent manquer ou ne sont pas suffisamment explicités pour constituer un volet fort et structurant de l'action académique.
Voici ce qui paraît absent ou insuffisamment développé dans le projet, compte tenu des enjeux soulevés par l'ensemble des sources :
Bien que le projet réaffirme l'importance de renforcer les liens entre la communauté éducative et la société, les termes fondamentaux de « coéducation » et de « parentalité » n'apparaissent pas dans les titres ou les objectifs précis des quatre axes du projet 2025-2029.
Cette absence est d'autant plus notable que le précédent projet académique (2021-2024) mentionnait pourtant déjà le « renforcement de la coéducation et du rôle des parents dans l’apprentissage des élèves ».
Le projet insiste sur la mobilisation des "partenaires" et des "associations", mais ne mentionne pas explicitement les associations et les RPE (comme la FCPE) comme des acteurs privilégiés ou siégeant aux instances de gouvernance et de pilotage stratégique.
Les documents antérieurs critiquent déjà le manque d'audition des représentants des parents d'élèves pour l'élaboration du projet académique.
Le projet utilise le terme générique de "partenaires". Ce vocabulaire est critiqué par les associations de parents, qui rappellent que les parents sont des co-éducateurs qui ne se choisissent pas et sont constitutifs de l'enfant, contrairement à un partenaire qui peut être choisi ou dont on peut se séparer.
L'absence d'une clarification institutionnelle risque de perpétuer l'idée de parents « consommateurs » ou « partenaires » plutôt que de les reconnaître comme membres légitimes et incontournables de la communauté éducative.
L'Axe 1 vise à soutenir le bien-être et la santé mentale des élèves.
Or, les sources soulignent que la capacité d'un enfant à apprendre sereinement est directement liée à la qualité de la relation parents-école et au bien-être des parents.
Le projet n'aborde pas la question du burn-out parental ou du soutien à la santé mentale des parents, malgré l'importance de ce facteur sur l'environnement éducatif et la nécessité de ne pas les sur-responsabiliser.
Bien que l'Académie reconnaisse l'hétérogénéité territoriale (QPV, zones rurales, centres-villes privilégiés), le projet n'évoque pas le déploiement ou le renforcement des dispositifs d'accueil visant à combler le fossé avec les familles les moins familières des codes scolaires (les « parents invisibles »).
Des outils tels que les « Espaces Parents » ou le dispositif OEPRE (Ouvrir l'École aux Parents pour la Réussite des Enfants) ne sont pas mentionnés dans les objectifs concrets.
Le projet mentionne la promotion d'un usage raisonné du numérique par les élèves et l'utilisation des outils numériques pour personnaliser les enseignements.
Cependant, il n'aborde pas la nécessité de former ou d'accompagner les parents aux outils numériques de l'école (ENT/Pronote), qui, s'ils sont mal maîtrisés, peuvent devenir des facteurs d'exclusion.
De plus, la question du « droit à la déconnexion » pour les enseignants et les familles, face aux notifications en soirée ou le week-end, n'est pas formalisée dans les axes.
Le projet vise à consolider les dynamiques des Cités éducatives et des Territoires Éducatifs Ruraux, mais omet de détailler explicitement comment il prévoit de coordonner l'action éducative avec les structures de soutien à la parentalité comme le REAAP (Réseaux d'Écoute, d'Appui et d'Accompagnement des Parents) ou la CAF, qui sont des partenaires essentiels pour la prévention et l'accompagnement des familles vulnérables.
L'Axe 3 se concentre sur l'attractivité, la fidélisation et la formation des personnels.
Or, un manque majeur identifié par les sources est l'absence de formation obligatoire et structurée des enseignants sur la gestion de la relation avec les familles, la communication, et la médiation des conflits.
Le projet ne mentionne pas l'intégration de la « relation parents-enseignants » comme axe obligatoire de la formation.
L'Axe 4 mentionne l'enrichissement du Parcours Avenir. Cependant, les concertations nationales déplorent que les parents restent peu associés à la gouvernance et aux réflexions stratégiques de l'orientation.
Le projet n'annonce aucune mesure spécifique pour renforcer l'implication des familles dans les instances décisionnelles d'orientation ou pour aider les familles à faire face aux enjeux de Parcoursup.
Les relations école-parents sont souvent tendues et asymétriques. Le projet ne propose pas de cadres ou d'outils pour aider les personnels à gérer les conflits avec les familles, en particulier les cas complexes de séparation parentale ou de coparentalité difficile, qui se répercutent directement sur le bien-être de l'élève.
si le Projet Académique 2025-2029 pose les bases d'une ambition de réussite pour tous en mobilisant le collectif, il lui manque une traduction concrète et détaillée des mécanismes de la coéducation et du soutien à la parentalité qui permettraient de transformer l'intention en actions mesurables, en particulier pour les familles qui en ont le plus besoin.
de Vries first published his discovery, in 1902
de Vries, Hugo. Die Mutationstheorie. Versuche und Beobachtungen über die Entstehung von Arten im Pflanzenreich, Leipzig, Veit & Comp., 1901-03.
that in the offspring even of thoroughly pure-bred stocks, avery small number of individuals, say two or three in tens ofthousands, turn up with small but 'jump-like' changes, theexpression 'jump-like' not meaning that the change is so veryconsiderable, but that there is a discontinuity inasmuch asthere are no intermediate forms between the unchanged andthe few changed. De Vries called that a mutation.
But about forty years ago the Dutchman de Vries discovered
Costumes provide us with a glimpse into a character before they have a chance to speak
OhhKevin cebolla
La Faculté de Punir : Analyse des Transformations du Châtiment des Enfants
Résumé
Ce document de synthèse analyse l'évolution de la "faculté de punir" appliquée aux enfants, en s'appuyant sur les travaux de Didier Fassin.
Il met en lumière un paradoxe central : alors que les sociétés occidentales sont devenues de plus en plus punitives envers les adultes depuis la seconde moitié du XXe siècle, elles se sont montrées de plus en plus protectrices à l'égard des enfants.
Cette protection a évolué à travers une série de redéfinitions successives des mauvais traitements, passant d'un cadre légal et familial (la "correction modérée") à des cadres médical (le "syndrome de l'enfant battu"), de santé publique (la "maltraitance infantile") et enfin psychologique et sexuel (les "abus sexuels").
Cette tendance globale à la protection a conduit à une prohibition croissante des châtiments corporels, bien que de manière inégale à travers le monde, avec des exceptions notables comme les États-Unis.
Cependant, l'analyse révèle que cette protection est elle-même vulnérable.
L'État, en revendiquant le monopole de la faculté de punir, restreint le droit de correction dans la sphère privée tout en se réservant le droit de châtier les mineurs dans des cadres spécifiques.
Cette vulnérabilité se manifeste de deux manières principales :
En définitive, bien que la punition des enfants ait reculé dans la sphère privée, la protection qui leur est accordée par la loi reste fragile et soumise aux pressions politiques qui associent délinquance et immigration, remettant ainsi en cause le statut d'exception du mineur.
1. La Nature et la Légitimité de la Punition
Punir, dans son acception la plus générale, consiste à infliger une forme de souffrance (physique ou psychique) à une personne supposée avoir violé une loi, une morale ou une norme.
Cette action est réputée légitime socialement car elle vise à corriger une infraction et à rétablir l'ordre. La légitimité du châtiment peut revêtir plusieurs dimensions :
• Légale : Lorsqu'elle est prononcée par une autorité judiciaire au terme d'un procès.
Ce système formel est lui-même historiquement, culturellement et politiquement déterminé.
• Sociale : En dehors du cadre légal, dans des "mondes sociaux" qui définissent leurs propres règles (ex: institution scolaire, milieux mafieux).
L'analyse se concentre principalement sur une évolution paradoxale : alors que l'appareil punitif de l'État est devenu plus sévère ("punitif"), la sphère familiale l'est devenue de moins en moins.
La légitimité du châtiment s'est renforcée dans l'espace public tout en se restreignant dans l'espace privé, notamment concernant les enfants.
2. La Généalogie du Châtiment de l'Enfant : De la Puissance Paternelle à la Protection
2.1. De la "Patria Potestas" à la "Correction Modérée" L'histoire du châtiment des enfants est marquée par une longue évolution depuis le pouvoir quasi absolu du père dans l'Empire romain.
• La Patria Potestas : Ce pouvoir du père sur ses enfants, allant jusqu'au droit de vie et de mort, était quasi absolu dans le cadre légal romain.
Il était cependant limité en pratique par des facteurs sociaux (mariage tardif, espérance de vie réduite) et une évolution progressive du droit romain lui-même.
• L'Évolution vers la Protection : Au fil des époques (médiévale, classique, Lumières), une obligation de protection de l'enfant s'est associée à la puissance paternelle, qui a également été étendue à la mère.
• La "Correction Modérée" : Au XIXe siècle, comme le note Philippe Antoine Merlin en 1813, le "droit de vie et de mort fut réduit à une simple correction, à un châtiment modéré".
Toutefois, les critères de cette modération n'étant pas définis, la législation protégeait peu l'enfant contre la violence parentale.
2.2. L'Intervention de l'État : Les Lois de la Fin du XIXe Siècle
La fin du XIXe siècle en France marque un tournant avec l'intervention de l'État dans la sphère familiale pour protéger les enfants.
• Loi du 24 juillet 1889 ("sur la protection des enfants maltraités et abandonnés") :
Elle prévoit la déchéance de la puissance paternelle pour les parents condamnés pour des crimes ou délits sur leurs enfants, ou dont le comportement (ivrognerie, mauvais traitements) compromet la santé, la sécurité ou la moralité des enfants.
• Loi du 19 avril 1898 ("sur la répression des violences...") :
Elle précise les infractions (coups, privation d'aliments) et alourdit les peines si les auteurs sont les parents ou une personne ayant autorité sur l'enfant, pouvant aller jusqu'aux travaux forcés à perpétuité.
Selon l'historien Georges Vigarello, ces lois s'inscrivent dans une triple transformation de la société :
Ces lois participaient ainsi à une double logique : la disciplinarisation des pauvres et la moralisation des enfants perçus comme de potentiels futurs délinquants.
2.3. La Reconfiguration des Mauvais Traitements : Une Triple Redéfinition
Au XXe siècle, les mauvais traitements ont connu trois redéfinitions successives, les inscrivant dans de nouveaux champs de savoir et d'action.
2.3.1. Le Cadre Médical : Le "Syndrome de l'Enfant Battu"
La médecine a joué un rôle crucial dans l'identification des violences familiales.
• Ambroise Tardieu (1860) : Ce médecin légiste français fut le premier à décrire le tableau clinique de sévices et mauvais traitements (hématomes multiples, séquelles de fractures), mais son travail eut peu d'écho à l'époque.
• Frederic Silverman (1953) : Ce radiologue pédiatrique américain identifie l'association de fractures multiples comme un signe de traumatismes.
En 1962, avec des collègues, il nomme ce tableau le Battered child syndrome ("syndrome de l'enfant battu"), ce qui initiera des lois imposant le signalement des mauvais traitements.
• Aujourd'hui : Le terme de "traumatisme non accidentel" (non-accidental trauma) est préféré pour inclure d'autres formes comme le "syndrome du bébé secoué".
2.3.2. Le Cadre de la Santé Publique : La "Maltraitance Infantile"
Le passage à la santé publique a changé l'échelle d'analyse : du cas individuel à la population, du diagnostic à la prévention.
• Nouveau concept : Le terme "maltraitance infantile" (child maltreatment) apparaît en France dans le dernier quart du XXe siècle, porté par la pédiatrie sociale.
• Changement d'échelle : Les médias se focalisent sur les cas extrêmes (infanticides), invisibilisant la "banalité des mauvais traitements".
Les données épidémiologiques révèlent une prévalence bien plus élevée que ce que les hospitalisations suggèrent.
Indicateur de Maltraitance Infantile
Données (États-Unis)
Données (France)
Enfants référés pour suspicion (avant 5 ans)
Proportion d'enfants victimes (violence/négligence) 19,2 % (enquête nationale 2010) - Taux basé sur les hospitalisations (formes graves) - 0,11 % (fortement sous-estimé) Taux de violence physique (enquêtes pop.) - Entre 4 % et 16 % (travaux internationaux) Taux de violence psychologique (enquêtes pop.) - Entre 4 % et 10 % (travaux internationaux)
2.3.3. La Reconnaissance Tardive : Les Abus Sexuels
Les abus sexuels sur enfants ont été occultés ou niés pendant la majeure partie du XXe siècle par différentes sphères :
• La médecine : A longtemps interprété les infections génitales chez les enfants comme des conséquences de la promiscuité ou du manque d'hygiène, désexualisant les pratiques.
• Le politique : Des parlementaires masculins se sont opposés aux réformes féministes.
• Le judiciaire : Le traitement dubitatif et inquisiteur des plaintes était dissuasif pour les victimes.
• La psychanalyse : A pu être instrumentalisée pour conforter le "négationnisme ambiant" en réduisant les accusations à des fantasmes.
Ce n'est qu'au début du XXIe siècle que le sujet entre dans l'espace public, révélant une ampleur considérable.
Données sur les Abus Sexuels
Méta-analyse (Europe/Amérique du Nord)
Rapport CIIVISE 2023 (France)
Garçons/Hommes
2,6% (sans contact) / 4% (avec contact)
1,5 million d'hommes victimes (6,4%)
Filles/Femmes
6,7% (sans contact) / 12,7% (avec contact)
3,9 millions de femmes victimes (14,5%)
Plus d'un adulte sur 10
Contexte
8% des cas avant 5 ans
Inceste dans plus de 8 cas sur 10
8,5 ans en moyenne
3. La Prohibition Mondiale des Châtiments Corporels : Une Progression Inégale
Parallèlement à la reconfiguration des violences en mauvais traitements, un mouvement mondial d'interdiction des châtiments corporels a émergé.
3.1. L'Interdiction dans la Sphère Familiale
• Pionnière : La Suède a été le premier pays au monde à inscrire cette interdiction dans sa législation en 1979.
• Progression : En 2000, 11 pays avaient suivi. En 2022, on en comptait 66.
• La France : Condamnée par le Conseil de l'Europe en 2015, la France est devenue le 56e pays à adopter une telle législation le 2 juillet 2019 avec la loi "relative à l'interdiction des violences éducatives ordinaires".
• Pays Réfractaires : En 2022, 133 pays ne l'avaient pas fait, parmi lesquels les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Russie, l'Inde et le Royaume-Uni.
3.2. L'Exceptionnalisme Américain : La Persistance des Punitions à l'École
L'interdiction des châtiments corporels en milieu scolaire est plus répandue : 136 pays l'avaient adoptée en 2022. L'exception la plus marquante est celle des États-Unis.
• Légalité : La pratique reste autorisée dans les établissements privés (sauf 4 États) et dans les établissements publics de 17 États, principalement dans le Sud.
• Validation par la Cour Suprême : L'affaire Ingraham v. Wright (1977) a validé cette pratique.
La Cour a jugé que le 8e amendement de la Constitution (interdisant les "punitions cruelles et inhabituelles") ne s'appliquait pas aux élèves car il avait été conçu pour les criminels.
• La Dimension Raciale Invisibilisée : L'analyse souligne que cette affaire présente une dimension raciale cruciale mais ignorée :
"malgré un corpus considérable de recherche en sciences sociales établissant à la fois l'inefficacité des châtiments corporels et les dommages sociaux très graves qui peuvent en résulter, le système judiciaire s'obstine à récuser toute mise en cause de la constitutionnalité de cette forme de punition." - Dina PoKempner Sacks
3.3. Au-delà du Châtiment Corporel : Les Nouvelles Formes de Discipline Scolaire
La suppression des punitions physiques ne doit pas occulter la persistance d'autres formes de sanctions, qui affectent de manière disproportionnée les élèves des catégories défavorisées et des minorités ethnoraciales.
• Sanctions classiques : Heures de retenue, exclusions définitives.
• Sanctions moins visibles : Humiliations, stigmatisations.
• Nouveaux motifs : En France, le principe de laïcité tel que défini par la loi du 15 mars 2004 a créé de nouveaux motifs de sanction.
Pour l'année 2022-2023, 3 881 signalements ont été transmis, dont la moitié pour des tenues comme des jupes ou robes longues.
4. La Vulnérabilité de la Protection : Le Mineur face à l'État Punitif
4.1. Le Double Principe : L'Enfant comme Objet de Protection et Sujet de Droit
La protection accrue des mineurs repose sur une double argumentation, en apparence contradictoire mais qui se renforce mutuellement :
1. L'enfant comme objet de protection : En raison de son "manque de maturité physique et intellectuelle", il a besoin d'une protection spéciale (Déclaration des Droits de l'Enfant, 1959).
2. L'enfant comme sujet de droit : Il possède des droits fondamentaux au même titre qu'un adulte, en vertu de sa "dignité et de la valeur de la personne humaine" (Charte des Nations-Unies, 1945).
Ce double principe fonde l'abolition des châtiments corporels.
Cependant, il révèle surtout que l'État devient le maître du jeu, revendiquant le monopole de la faculté de punir et s'autorisant lui-même à infliger des châtiments aux enfants dans des cas précis (ex: tribunaux militaires israéliens jugeant des enfants palestiniens dès 12 ans).
4.2. La Justice Pénale des Mineurs en France : Du Souci de Protection au Durcissement Sécuritaire
L'histoire de la justice des mineurs en France illustre une tension permanente entre protection et punition.
• L'Ordonnance du 2 février 1945 : Marque un "âge presque révolu" où la protection primait sur la punition.
• Le Durcissement depuis les années 1990 : Sous l'effet du populisme pénal et de l'instrumentalisation de faits divers, la tendance s'est inversée.
◦ Érosion des principes de 1945 : Le législateur a progressivement restreint la présomption de non-discernement (avant 13 ans) et l'excuse de minorité, multiplié les lieux d'enfermement et rapproché la justice des mineurs de celle des adultes.
◦ Exemples de mesures : Création de la rétention judiciaire pour les moins de 13 ans (1994), création des centres éducatifs fermés (2002), abaissement temporaire de l'âge de responsabilité pénale à 10 ans.
• La Réponse des Magistrats : Les données statistiques sur la période 2000-2019 montrent un tableau contrasté.
◦ La délinquance juvénile est stable, voire en diminution.
◦ Le taux de réponse pénale augmente fortement (de 78% à 93%).
◦ Les magistrats privilégient les alternatives aux poursuites.
◦ Lorsqu'ils condamnent à la prison, les peines sont plus longues (quantum moyen passant de 5,5 à 9 mois) et les détentions provisoires également (de 3,4 à 7,1 mois).
◦ Les mesures éducatives sont en recul d'un quart, tandis que les sanctions éducatives sont multipliées par six.
En somme, les magistrats semblent vouloir moins condamner, mais le faire plus lourdement, tout en privilégiant des sanctions à vocation éducative plutôt que des mesures de pur accompagnement.
4.3. Les Mineurs Non Accompagnés (MNA) : Entre Protection et Répression
Le cas des mineurs étrangers non accompagnés (MNA) illustre une autre forme de mise en cause de la protection. Ici, la tension n'est pas entre protection et punition, mais entre protection et répression.
• Cadre Juridique : En principe, les MNA ne peuvent se voir opposer leur absence de titre de séjour et doivent être pris en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), relevant de la protection.
L'évaluation de leur minorité par les conseils départementaux est donc cruciale.
• Réalité de Terrain (Enquête dans les Hautes-Alpes) :
L'enquête montre que le protocole légal n'est souvent pas respecté.
◦ Refoulements illégaux à la frontière.
◦ Politique de "déminorisation" par les services départementaux, soumise à la pression politique sur les coûts. Dans le département étudié, le taux de reconnaissance est passé de 46% en 2017 à 4% en 2019.
◦ Logique de suspicion systématique durant les entretiens d'évaluation, où tout élément du récit peut être retourné contre le jeune pour contester sa minorité.
• Conséquences : Le rejet de leur minorité condamne ces jeunes à la précarité, l'errance et l'exposition à de multiples violences, voire les pousse vers des activités illicites pour survivre.
5. Conclusion : La Vulnérabilité de l'Exception Mineure
L'analyse des transformations du châtiment des enfants révèle une dynamique complexe.
Si la société a évolué vers une plus grande protection des mineurs dans la sphère privée, cette protection est loin d'être absolue et reste éminemment vulnérable.
Deux logiques distinctes mais convergentes sont à l'œuvre :
Dans les deux cas, l'exception dont les mineurs peuvent théoriquement se prévaloir est remise en cause par des politiques exigeant plus de sévérité.
Le rapprochement opéré dans le débat public entre criminalité et immigration ne fait que renforcer cette tendance, menaçant de faire converger le traitement des mineurs délinquants et des mineurs étrangers vers un même horizon répressif et punitif.
40 ans après la Suède 4 ans après avoir été condamné par le Conseil de l'Europe pour ne pas avoir prévu je cite d'interdiction suffisamment clair contraignante et précise des châtiments corporels la France qui qui maintenait 00:26:37 jusqu'à l'ORS dans ces textes un droit de correction a finalement été le 56e pays dans le monde à adopté une législation respectant la charte européenne des droits 00:26:48 sociaux ironiquement appelé antifessé comme pour la tournée en dérision la loi relative à je cite l'interdiction des violences éducatives ordinaires a été 00:27:01 voté au Sénat le 2 juillet 2019 en fait les parlementaires s'étent déjà prononcé sur ce principe dans le cadre de la loi dite égalité citoyenneté en 2016 mais le Conseil constitutionnel en avait censuré 00:27:15 l'article car il s'agissait d'un cavalier législatif c'est-à-dire introduit dans le dans un texte de loi sans rapport avec sa substance
quant au Royaume-Uni il a été condamné par la Cour européenne des droits de l'homme le 23 septembre 00:28:21 1998 dans le cadre de l'affaire a versus United Kingdom pour ne pas avoir respecté l'article le 3 de la Convention européenne des droits de l'homme qui stipule que je cite nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou 00:28:34 traitements inhumains ou dégradants un tribunal anglais avait en effet considéré non coupable un homme qui pour le corriger avait frappé son Beaufils de 9 ans avec une baguette en laissant sur ses cuiss plusieurs marques qui avait fait l'objet d'un signalement 00:28:47 par l'instituteur et avait été attesté par le certificat d'un pédiatre
la légitimité du châtiment peut se situer en dehors du cadre légal dans des mondes sociaux particuliers qui 00:02:29 définissent leurs propres règles l'institution scolaire établit pour des devoirs non faits des attitudes jugées insolente le ou même le port d'un kimono féminin assimilé à un vêtement religieux 00:02:42 musulman des modalités de punition qui peuvent aller d'heur de retenue jusqu'à l'exclusion définitive selon des usages qui varient dans le temps et selon les établissements
l'enquête que j'ai conduite pendant 5 ans avec annecler de faossé 00:53:00 dans les Hautes Alpes près de la frontière italienne dans une région qui est autour du col de Montgenèvre l'un des principaux points d'entrée en France par le sud-est l'un des deux points d'entrée en 00:53:11 en France par le sud-est montre que le protocole décrit dans les textes n'est généralement pas suivi alors même que depuis 2016 la proportion des jeunes garçons en provenance d'Afrique sub-saharienne se déclarant mineur a 00:53:24 souvent été élevée alors frontière d'abord on a eu pendant plusieurs années un refoulement presque systématique par les policiers chargés de la garder qui contestait l'âge déclaré par le jeune voire déchirer son acte de naissance 00:53:38 jusqu'à ce que plusieurs condamnations de l'État par les tribunaux administratifs ne conduisent ce dernier à se montrer plus respectueux de la loi en adressant ses garçons à l'aide sociale à l'enfance via une association 00:53:50 locale ce qui est désormais fait le plus souvent certains agents récal Citran continuant CEP pendant à les renvoyer en Italie parfois après avoir falsifié leurs documents ainsi que le constatent 00:54:02 les associations qui de l'autre côté de la frontière côté italien conserve les copies des originaux
Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:25:06][^2^][2]:
Cette vidéo présente une conférence de Didier Fassin sur la faculté de punir, explorant les aspects légaux, sociaux et historiques de la punition. Fassin discute de la légitimité de la punition dans différents contextes, y compris la justice formelle, l'éducation et la famille.
Points forts: + [00:00:29][^3^][3] Définition de la punition * Infliger une souffrance pour violation de la loi, morale ou norme * Peut être physique ou psychique, légale ou informelle + [00:04:00][^4^][4] Évolution de la punition des enfants * Tendance vers moins de punition dans la famille malgré un État plus punitif * La légitimité du châtiment parental diminue + [00:07:12][^5^][5] Protection légale des enfants en France * Lois de 1889 et 1898 pour protéger les enfants maltraités et abandonnés * Introduction de la déchéance de la puissance paternelle + [00:12:00][^6^][6] Redéfinitions des mauvais traitements * Inclusion dans la chaîne pénale et reconnaissance médicale et publique * Évolution vers la prévention et la sensibilisation aux abus sexuels Résumé de la vidéo [00:25:08][^1^][1] - [00:49:11][^2^][2]:
Cette partie de la vidéo aborde l'évolution de la législation sur les châtiments corporels, en particulier dans le contexte familial et scolaire. Elle met en lumière les changements dans les lois et les attitudes envers la discipline physique des enfants, en soulignant les différences entre les pays et les évolutions au fil du temps.
Points forts: + [00:25:08][^3^][3] L'histoire des châtiments corporels * Suppression progressive des châtiments corporels dans de nombreux pays * La France a adopté une législation interdisant les violences éducatives ordinaires en 2019 * Évolution des attitudes et des lois concernant la discipline physique des enfants + [00:28:00][^4^][4] La situation aux États-Unis et au Royaume-Uni * Les États-Unis maintiennent le droit de corriger physiquement les enfants * Le Royaume-Uni a été condamné pour ne pas avoir respecté les droits de l'homme en matière de châtiments corporels * Discussion sur la dimension raciale de la violence scolaire aux États-Unis + [00:33:04][^5^][5] L'exceptionnalisme américain dans la discipline scolaire * Les punitions physiques restent autorisées dans certains États américains * La Cour suprême des États-Unis a validé ces pratiques en 1977 * Analyse de la persistance de ces pratiques malgré leur inefficacité et leurs dommages sociaux + [00:39:01][^6^][6] Le monopole de l'État sur la faculté de punir * L'État revendique le monopole de l'usage légitime de la faculté de punir * Discussion sur la protection des enfants et la responsabilité pénale des mineurs * Évolution de la justice pénale des mineurs vers plus de sévérité depuis les années 1990 Résumé de la vidéo [00:49:13][^1^][1] - [01:01:00][^2^][2]:
Cette partie de la vidéo aborde la justice pénale des mineurs en France, en mettant l'accent sur la tension entre protection et punition. Didier Fassin discute de l'augmentation des réponses pénales dans un contexte de délinquance juvénile stable ou en baisse, et de la pression politique et policière sur les magistrats. Il souligne également la situation particulière des mineurs non accompagnés (MNA) et les défis liés à leur évaluation et protection.
Points forts: + [00:49:13][^3^][3] Justice pénale des mineurs * Augmentation des réponses pénales malgré la stabilité de la délinquance * Préférence pour les alternatives aux poursuites plutôt que l'emprisonnement * Pressions politiques et policières influençant les décisions judiciaires + [00:50:53][^4^][4] Mineurs non accompagnés (MNA) * Difficultés d'évaluation de l'âge et de la minorité * Protection offerte par la convention internationale des droits de l'enfant * Enjeux politiques et administratifs liés à la prise en charge des MNA + [00:52:57][^5^][5] Enquête sur le traitement des MNA * Protocole souvent non suivi pour l'évaluation des MNA * Pression politique sur les personnels évaluant la minorité * Conséquences graves du rejet de la minorité pour les jeunes + [00:59:47][^6^][6] Protection des mineurs et politiques de sévérité * Vulnérabilité de la protection accordée aux mineurs * Tension entre protection et répression pour les MNA * Impact des politiques sur la vie des jeunes rejetés
L'École et les Valeurs de la République : Synthèse de la Journée d'Études
Résumé
Ce document de synthèse analyse les thèmes, arguments et données clés présentés lors de la journée d'études intitulée "L'École, un territoire vivant au cœur des valeurs de la République".
Organisée par l'INSPÉ de l'Académie de Lille, cette journée s'est déroulée dans un contexte marqué par l'attentat d'Arras, conférant une acuité particulière aux débats.
Les interventions soulignent unanimement la mission première de l'École, inscrite dans le Code de l'éducation, de faire partager les valeurs de la République.
Cette mission s'ancre dans un héritage historique profond, allant des Lumières aux lois Jules Ferry, et vise à former des citoyens émancipés par la raison et le savoir.
Une analyse sémantique et juridique révèle que la notion de "valeurs de la République" est d'usage récent, tant dans le discours public que dans les textes de loi, avec une augmentation significative depuis les années 1980.
Ces valeurs ne sont pas figées ; elles évoluent et s'enrichissent, comme en témoigne l'intégration de la lutte contre les discriminations.
Le droit ne leur donne pas de définition constitutionnelle, et leur mention prédomine dans le Code de l'éducation et le droit des étrangers.
Sur le plan pédagogique, un consensus émerge sur la nécessité de dépasser une "pédagogie de la prescription" pour atteindre une "pédagogie de la conviction".
Cette "approche citoyenne" refuse l'inculcation et promeut la pensée critique, l'expérimentation des valeurs au quotidien et la coopération.
L'objectif est de permettre aux élèves non seulement de connaître les valeurs, mais de les "éprouver" et d'en ressentir le bénéfice, transformant l'école en un "écosystème de valeurs".
Enfin, les discussions mettent en lumière les défis contemporains : le poids croissant qui pèse sur l'institution scolaire, le communautarisme, le relativisme et la nécessité de ne pas nier le réel tout en présentant les valeurs comme un idéal à conquérir.
L'écart entre la valeur et le réel est présenté non comme un échec, mais comme l'espace même de l'engagement citoyen.
1. La Mission Fondamentale de l'École dans un Contexte de Crise
Les propos introductifs des différents intervenants ont unanimement rappelé le rôle central et fondateur de l'École dans la transmission des valeurs républicaines, une mission rendue encore plus cruciale par le contexte contemporain.
1.1 Un Fondement Juridique et Historique
La mission de l'École est clairement définie par l'article L111-1 du Code de l'éducation, cité à plusieurs reprises, qui stipule que "la nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République".
Cette mission n'est pas un simple "supplément d'âme" mais une obligation professionnelle qui constitue l'armature du projet républicain.
Les intervenants ont inscrit cette mission dans une profondeur historique :
• Les Lumières et la Révolution : Alain Frugère a évoqué l'esprit des Lumières (Molière), le projet d'instruction publique de Condorcet (1792) qui établit la primauté des savoirs issus de la recherche sur les opinions et les croyances, et le "pari de la raison émancipatrice".
• Le 19ème siècle : Madame Looher a rappelé le projet des républicains de la Troisième République (Gambetta, Ferdinand Buisson) de stabiliser le régime grâce à l'éducation, aboutissant aux lois Jules Ferry de 1881-82 qui instaurent un enseignement fondé sur la gratuité, l'obligation et la laïcité.
1.2 Le Poids du Contexte Actuel
La journée d'études, bien que planifiée de longue date, a été profondément marquée par l'assassinat de Dominique Bernard à Arras.
Cet événement a donné une "coloration tout à fait particulière" aux réflexions, comme l'a souligné Sébastien Jaibovski.
Ce contexte met en lumière plusieurs tensions :
• Le Poids sur l'Institution : Sébastien Jaibovski a soulevé la question du "poids qui aujourd'hui est très important, peut-être trop important" que la société fait peser sur l'École et ses enseignants.
• La Conquête Permanente : Il a également insisté sur le fait que "les valeurs ne sont jamais acquises mais elles sont toujours à être conquises et à conquérir".
• Les Défis Sociétaux : Alain Frugère a mentionné "le repli sur soi, le communautarisme, l'intolérance voire la haine" comme des défis quotidiens, tandis que Mathieu Clouet a listé les inégalités sociales, les effets de l'économie médiatique et le relativisme.
2. Analyse de la Notion de "Valeurs de la République"
L'intervention d'Ismaël Ferrat, professeur des universités, a offert une analyse lexicale et juridique détaillée, démontrant que la notion de "valeurs de la République" est à la fois complexe, évolutive et d'émergence récente.
2.1 Une Apparition Récente dans le Discours Public et Juridique
Contrairement à une idée reçue, l'usage du syntagme "valeurs de la République" est un phénomène récent.
• Dans les publications : Une analyse des corpus de textes numérisés (Google Books) et des archives du journal Le Monde montre une quasi-absence du terme jusqu'aux années 1980, suivie d'une "explosion" de son usage à partir de 1989.
• Dans le droit : L'occurrence du terme dans les codes juridiques français est très faible au début des années 2000 et connaît une forte poussée à partir de 2016.
Cette augmentation est principalement due à deux codes :
2.2 Une Définition Juridique Absente et Évolutive
L'analyse juridique révèle un paradoxe : bien que la notion soit de plus en plus utilisée, elle reste juridiquement insaisissable.
• Absence de définition constitutionnelle : Aucun texte constitutionnel ne définit précisément ce que sont les valeurs de la République. Le Conseil constitutionnel n'a produit aucune étude sur le sujet.
• L'avis du Conseil d'État : Saisi lors du projet de loi "séparatisme", le Conseil d'État a jugé la notion de "valeurs" trop large pour être un principe de droit généralisable, lui préférant celle de "principes républicains".
• Des valeurs évolutives : La liste des valeurs n'est pas figée. La lutte contre les discriminations, par exemple, est une valeur aujourd'hui considérée comme une évidence, alors que le premier article du Code pénal sur ce sujet ne date que de 1994.
3. L'Approche Pédagogique : De la Prescription à la Conviction
Mathieu Clouet, représentant l'équipe académique Valeurs de la République, a développé le concept d'une "approche citoyenne des valeurs à l'école", qui se distingue par son refus de l'inculcation au profit d'une adhésion réfléchie.
3.1 Refuser l'Inculcation, Viser la Conviction
L'objectif n'est pas seulement de faire connaître les valeurs, mais de les "faire partager".
• Pédagogie de la conviction : "Nous ne pouvons pas nous contenter d'une pédagogie de la prescription, il nous faut trouver la voix d'une pédagogie de la conviction."
• Appel à la raison : Cette approche repose sur l'éducation à la liberté, fait appel à la pensée critique et apprend aux élèves à interroger les valeurs elles-mêmes.
• Les trois dimensions de la valeur : Elle doit prendre en compte les dimensions
intellectuelle (contenus),
psycho-affective (ressenti) et
conative (action).
3.2 L'École comme "Écosystème de Valeurs"
Pour que les valeurs aient du prix aux yeux des élèves, ils doivent les "éprouver", c'est-à-dire en ressentir le bénéfice et en tester la réalité.
• Le rôle des savoirs : La transmission des connaissances participe à l'éducation aux valeurs. Citant Catherine Kintzler, Mathieu Clouet parle de la "puissance libératrice des enseignements" : maîtriser un savoir est une expérience concrète de la liberté.
• L'expérience vécue : L'éducation aux valeurs passe aussi par la coopération, la prise de responsabilité et les pratiques participatives. L'école doit être un lieu où les valeurs sont incarnées au quotidien pour éviter les écarts entre le discours et la réalité.
• Inverser la focale : Il est suggéré de replacer les faits négatifs (discriminations, racisme) dans la perspective plus large de la lutte pour l'égalité.
L'exemple de l'affaire Dreyfus est utilisé pour montrer que la France de l'époque n'était pas seulement celle de l'antisémitisme, mais aussi le seul pays d'Europe où des intellectuels se sont levés pour défendre un Juif.
4. Étude de Cas : l'Enseignement de la Laïcité
Ismaël Ferrat a illustré les enjeux de la transmission des valeurs à travers l'exemple de la laïcité, en analysant son traitement dans les programmes scolaires.
Période
Occurrence du mot "Laïcité" dans les programmes (élémentaire/collège)
Contexte et Enjeux
Années 1970-1980
Quasiment absente La laïcité est considérée comme une évidence, une "non-notion" sur le plan pédagogique.
Années 1990-2000
Forte augmentation
L'émergence est liée à la nécessité d'expliquer les règles, notamment suite à l'affaire du voile de Creil (1989) et la circulaire Bayrou (1994) sur les signes religieux ostensibles.
Depuis 2013 (Loi Peillon) Présence stabilisée à un niveau élevé
Un élève scolarisé aujourd'hui rencontre la notion environ 13 fois entre le primaire et le collège.
L'enjeu pédagogique est double :
Les résultats sont probants : une étude du Knesco montre que 90 % des élèves de 3e et 80 % des lycéens en terminale ont déjà abordé la laïcité en cours et maîtrisent globalement bien la notion. Cela démontre l'efficacité du travail mené en classe.
5. Conclusion : La Valeur comme Engagement et "Refus du Réel" La journée d'études se conclut sur une vision exigeante mais volontariste de la mission de l'École.
La transmission des valeurs de la République n'est pas l'imposition d'un dogme, mais une invitation à participer à un projet collectif de "perpétuelle réinvention démocratique".
Comme l'a formulé Mathieu Clouet, il faut se souvenir qu'"une valeur ça n'est pas seulement un reflet du réel, une valeur c'est aussi un refus du réel".
L'écart entre l'idéal prôné par la valeur (l'égalité, la fraternité) et les imperfections de la société n'est pas un signe d'échec.
Au contraire, "c'est précisément dans cet écart que nous pouvons trouver les moyens d'apporter aux élèves que nous encadrons la volonté d'agir et de s'engager dans la République française".
L'approche citoyenne des valeurs est donc, en définitive, une preuve de l'engagement citoyen de l'ensemble de la communauté éducative.
cette 00:27:01 instance elle vise finalement à pouvoir mettre en place dans les domain de la citoyenneté et de la santé une approche éducative globale et enfin je pourrais vous renvoyer à la circulaire du 10 août 00:27:15 2016
https://www.education.gouv.fr/bo/16/Hebdo30/MENE1621031C.htm
Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:19:25][^2^][2]:
La vidéo présente une avocate spécialisée dans la défense des enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux.
Elle explique son approche flexible en droit pour s'adapter aux besoins spécifiques de ses clients, souvent confrontés à des diagnostics erronés et à des prises en charge inadaptées.
Elle souligne l'importance de lutter contre la stigmatisation et de promouvoir des soins adaptés, en mettant l'accent sur la formation des professionnels et l'écoute des parents.
Points forts: + [00:00:11][^3^][3] Défense des enfants atypiques * Troubles TDAH, TSA * Syndrome d'alcoolisation fœtale + [00:01:00][^4^][4] Flexibilité en droit * Droit diversifié * Centré sur le neurodéveloppement + [00:02:01][^5^][5] Lutte contre les diagnostics erronés * Responsabilité médicale * Prises en charge inadaptées + [00:03:02][^6^][6] Droits des handicapés * Allocations via MDPH * Prise en charge adaptée + [00:04:01][^7^][7] Importance de l'accompagnement humain * AESH individuels * Besoin d'attention soutenue + [00:05:03][^8^][8] Contentieux en droit administratif * Éducation nationale * Conseils de discipline + [00:07:00][^9^][9] Responsabilité pénale des jeunes * Discernement * Alternatives à la prison + [00:09:01][^10^][10] Protection de l'enfance * Formations obsolètes * Importance du diagnostic + [00:11:01][^11^][11] Rôle des parents * Observations parentales * Collaboration avec professionnels + [00:12:01][^12^][12] Risques de placement abusif * Informations préoccupantes * Mesures administratives + [00:15:46][^13^][13] Assistance éducative * Évaluations sociales et psychologiques * Importance des soins adaptés + [00:17:00][^14^][14] Départ des CMP * Risque d'IP pour défaut de soins * Importance de la prise en charge en libéral + [00:19:00][^15^][15] Écoute des parents * Non-toxicité * Besoin de répit, pas de retrait Video summary [00:20:00][^1^][1] - [00:39:54][^2^][2]:
La vidéo présente une avocate spécialisée dans la défense des enfants avec des troubles neurodéveloppementaux.
Elle explique son approche flexible en droit pour s'adapter aux besoins spécifiques de ses clients et aborde les défis liés à la responsabilité médicale, les droits des handicapés, et la protection de l'enfance.
Highlights: + [00:20:00][^3^][3] Défense des enfants * Troubles neurodéveloppementaux * Flexibilité en droit + [00:21:01][^4^][4] Responsabilité médicale * Diagnostics inadaptés * Culpabilisation des parents + [00:22:26][^5^][5] Droits des handicapés * Allocations via MDPH * Prise en charge adaptée + [00:24:02][^6^][6] Protection de l'enfance * Évaluation des besoins * Formations pour professionnels + [00:27:44][^7^][7] Enjeux du placement * Impact sur les familles * Importance du diagnostic + [00:30:03][^8^][8] Rôle du juge des enfants * Lien entre services et familles * Compréhension des troubles
si liste pas totalement pourvus mettre le nombre de candidats FCPE effectif et si trop de candidats titulaires max à élire.
Saisie des suffrages dans ECECA
attention parfois ECECA ne fonctionne pas le jour J imprimer le pour remplir à la main. Ensuite le chef d'établissement le rentrera. Faire capture écran pour preuve et transmission au CL
ECECA : OUTIL DE COLLECTE DES DONNÉES
attention parfois ECECA ne fonctionne pas le jour J imprimer le pour remplir à la main. Ensuite le chef d'établissement le rentrera. Faire capture écran pour preuve et transmission au CL
Lorsque l’autorité parentale a été confiée à un tiers par le juge aux affaires familiales, celui-ci dispose des mêmes droits et devoirs dans ses rapports avec l’institution scolaire.
Lorsque l'exercice de l'autorité parentale a été confié, par décision de justice, à un tiers qui accomplit tous les actes usuels relatifs à la surveillance et à l'éducation de l'enfant, ce tiers exerce, à la place du ou des parents, le droit de voter et de se porter candidat.
los actuales planes de estudio de las licenciaturas en Administración en México están articulados en función de los procesos administrativos tradicionales y el estudio de cuatro o cinco de las áreas denominadas "funcionales" de la administración. Esta estructura curricular se complementa con una serie de materias básicas de carácter cuasipropedéutico y otro conjunto de materias especializadas, ya sean optativas o pertenecientes a un núcleo introductorio, que dependen más del capricho de las autoridades universitarias en turno o de las modas administrativas, que de un análisis sustentado en las necesidades de los mercados de trabajo o las realidades locales, regionales o nacionales.
It came in a nice condition, black leatherette-covered hard wooden case, with the original brush, an owner's manual in French, a typing instruction booklet in English and a cardboard "instant typing chart" made to fit between the 3rd and 4th rows of keys in order to help in learning the touch-typing method.

in De Copia, as the name implies, more is more
Pacioli’s Summa proved to be one of the most consequential books of alltime.
In 1540 a Venetianprinter named Domenico Manzoni excerpted them, without attribution(Pacioli himself had acknowledged most, but not all, of his sources) butusefully adding hundreds of worked examples which illustrated Pacioli’spoints. Tellingly, Manzoni retitled the work Quaderno Doppio, ‘the doubleledger’. Selling even better than Maestro Luca’s original, it went throughsix or seven editions and prompted a wave of adaptations and translations.
of the six hundred pagesof the Summa, only twenty-seven covered bookkeeping.
Pacioli completed another equally playful book at about the same time:De Viribus Quantitatis (‘On the powers of numbers’), which compilesnumber games, card tricks, riddles and reasoning problems. It makesfrequent mention of Leonardo, and much of the content overlaps withpuzzles that can be found in the notebooks.
In February 1498, Maestro Lucacompleted De Divina Proportione, which was illustrated by ‘the graciousleft hand’ of his new friend, as Leonardo showed off his mastery ofperspective and geometry with a set of precise, fenestrated illustrations ofthe six Platonic solids, from the four-faced tetrahedron to the twenty-sidedicosahedron.
Pacioli’s reader, in whose company he would spend most of thefollowing decade, was Leonardo da Vinci.
Paganino de Paganini
Paganino de Paganini was the publisher of Pacioli's Summa.
In short: Book ix of the Summawas the nearest thing to an MBA textbook that the fifteenth century had tooffer. And one of the first lessons that its aspirational readers digested wasthat every business needed at least four blank books – the memoriale, orday book, the giornale, or journal, the quaderno, or general ledger, and abook for correspondence – and maybe even a fifth, the squartofoglia, or
waste book.
He supplemented the commercial arithmetic with instruction in goodpractice in letter-writing, record-keeping, filing – and even that staple of theworkplace notebook, the things-to-do list
And buried deep inside,Book ix of the Summa presents a concise and surprisingly readable coursein double-entry bookkeeping, spelling out exactly how a business should berun – and why the Florentine-Venetian system of double entry was the bestway to do it. ‘Without double entry, businessmen would not sleep easily atnight’, he writes. ‘Their minds would keep them awake with worry.’
An ambitious synthesis of all the mathematical knowledge he could find,Pacioli’s Summa de arithmetica, geometria, proportioni et proportionalitais a baggy monster of a book. Six hundred and fifteen pages long, nearlyhalf a million words, full folio in size, closely printed on fine paper, itcomprehensively sums up the state of European mathematical knowledge,and was intended for a wide audience – Fra Luca wrote informally, inTuscan, not Latin, making it accessible to anyone with a basic education.The book combines a general treatise on theoretical and practical arithmetic– including the Liber Abaci of the then little-known Fibonacci, whichPacioli had discovered on a monastery bookshelf – with an introduction toalgebra, currency conversions, multiplication tables, weights and measuresof the Italian states, a summary of Euclidean geometry, and accounts ofArchimedes, Euclid and Piero della Francesca.
Leon Battista Alberti, who, as artist-architect-cryptographer-philosopher-poet-athlete, was perhaps the most Renaissanceof all Renaissance men.* Forty-three years older than Pacioli, he hadworked out the mathematics that underpinned perspective some thirty yearsbefore, completing his book De Pictura (‘On Painting’) in 1435.
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Document de Synthèse : L'Importance des Compétences Sociales et Comportementales en Éducation
Source : Extraits de "Approches expérimentales en éducation (4) - Agir pour l'éducation (2023-2024)" - Conférence d'Élise Huillery.
Introduction : Un Déficit Français en Compétences Clés
La conférence d'Élise Huillery, chercheuse affiliée à J-PAL et professeure à Dauphine, met en lumière l'importance croissante des compétences sociales et comportementales dans la réussite scolaire et professionnelle.
Ces compétences, souvent désignées sous d'autres termes tels que "soft skills", "compétences non cognitives" (bien que ce terme soit considéré comme impropre) ou "compétences socio-émotionnelles", sont cruciales non seulement pour l'acquisition de connaissances, mais aussi pour le bien-être général des individus et leur insertion dans la société.
Un constat alarmant est dressé concernant la France : les élèves français présentent un déficit "très singulier" de ces compétences par rapport aux autres pays de l'OCDE.
Ce déficit se manifeste à travers plusieurs indicateurs psychologiques et comportementaux, qui ont des répercussions significatives sur leur parcours.
I. Définition et Mesure des Compétences Sociales et Comportementales
Élise Willer distingue deux grandes catégories de compétences :
Compétences Comportementales (rapport à soi) : Confiance en soi / Auto-efficacité : Le sentiment d'être capable de réussir des tâches.
Optimisme : La capacité à voir le positif et à croire en ses propres capacités.
État d'esprit de développement (Growth Mindset) : La conviction que l'intelligence et les capacités peuvent progresser avec l'effort et l'entraînement, par opposition à un état d'esprit fixiste où l'intelligence est perçue comme innée et immuable.
"L'intelligence c'est comme un muscle ça progresse en s'entraînant on va connecter des neurones en s'entraînant et donc on va développer son intelligence".
Locus de contrôle (interne/externe) : La perception de la source de contrôle de sa propre vie.
Un locus de contrôle interne signifie que l'individu pense que ce qui lui arrive dépend de ses propres actions, tandis qu'un locus externe attribue la réussite ou l'échec à des facteurs extérieurs incontrôlables (chance, destin).
Contrôle de soi / Autodiscipline : La capacité à différer une gratification immédiate pour un bénéfice futur plus important, à s'imposer des efforts.
Persévérance : La capacité à maintenir ses efforts face aux difficultés, étroitement liée à l'état d'esprit de développement.
Compétences Sociales (rapport aux autres) :
Coopération : La capacité à travailler ensemble efficacement pour atteindre un objectif commun.
Empathie : La capacité à prendre en considération le point de vue d'autrui et l'impact de son propre comportement sur les autres.
Respect et Tolérance.
Sentiment d'appartenance : Le sentiment de faire partie d'un groupe, d'être soutenu et de contribuer à la réussite collective.
Ces compétences sont mesurées principalement via des questionnaires (avec de multiples items pour construire des indices synthétiques) et parfois par des tâches comportementales (jeux de confiance ou de coopération) considérées comme plus fiables car mettant les individus en situation réelle.
II. Le Constat d'un Déficit Français Particulier
Les données des enquêtes internationales comme PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) de 2012 et 2018 révèlent un déficit marqué des élèves français :
État d'esprit de développement : La France est "plutôt dans le bas" par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE.
Anxiété : Les élèves français sont "au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE" en termes d'anxiété.
Perception de ses compétences : Alors que le niveau en mathématiques des élèves français est proche de la moyenne de l'OCDE, ils se sentent "moins compétents en moyenne que la moyenne", indiquant un "problème de perception de ses compétences".
Persévérance : Les élèves français "lâchent davantage l'affaire quand ils y arrivent pas", un déficit "très net".
Ouverture à la résolution de problème : Ils ont "moins plaisir qu'ailleurs à découvrir des problèmes et à essayer de les résoudre".
Locus de contrôle : Il est "beaucoup plus externe que la moyenne", signifiant une perception que leur réussite dépend de facteurs extérieurs qu'ils ne contrôlent pas. Coopération :
La France affiche le "niveau de coopération le plus faible de tous les pays de l'OCDE".
Sentiment d'appartenance : Il est "plutôt négatif" à l'école.
Résolution collaborative de problèmes : Le score est inférieur à la moyenne.
Ce tableau psychologique des élèves français est jugé "pas très réjouissant".
Inégalités Sociales : Ce déficit global est exacerbé par les inégalités sociales.
À niveau scolaire égal, les élèves d'origine sociale défavorisée se perçoivent comme "moins bons que les élèves favorisés".
Le même phénomène est observé chez les filles par rapport aux garçons.
III. Les Effets Multiples de ces Compétences : Le "Triple Dividende"
La recherche montre que ces compétences ne sont pas de simples "traits culturels" sans impact, mais qu'elles jouent un rôle "important" sur :
Le programme "Énergie Jeune" (France) :
Mis en place dans des collèges REP et REP+, ce programme de 12 séances sur 4 ans (de la 6ème à la 3ème), animé par des bénévoles, vise à déconstruire l'idée fixiste du niveau scolaire et à renforcer le locus de contrôle interne.
Cet effet est comparable à des dispositifs beaucoup plus coûteux comme le dédoublement des classes de CP.
Le programme change les perceptions des chances de réussite, améliore les comportements en classe (diminution des retards, absences, sanctions en 3ème) et a un "petit effet sur également donc les ambitions scolaires à plus long terme".
L'Insertion Professionnelle :
Programme longitudinal de Montréal (démarré dans les années 80) : Visant des garçons défavorisés avec des comportements disruptifs pour renforcer le contrôle de soi et les habiletés sociales.
Effets : Amélioration de l'autonomie et de la confiance entre pairs.
À très long terme (jusqu'à 37 ans), ce programme a montré des effets "très forts" sur : * Augmentation des revenus du travail (+20%). * Baisse du taux d'inactivité (-10 points). * Baisse de la criminalité (-33% d'arrestations). * Baisse de la dépendance aux aides sociales.
Perry Preschool Project :
Un autre programme axé sur les interactions de groupe et l'autodiscipline, montrant également des hausses de salaire et des études plus longues à l'âge adulte.
Autres Bénéfices Publics :
La réduction des coûts liés * aux redoublements, * aux programmes d'éducation spéciale, * à la criminalité et * aux aides sociales.
IV. Recommandations pour l'École et Perspectives
La bonne nouvelle est que ces compétences "ne sont pas fixes" et qu'il est "facile à faire évoluer" ces traits.
Pour rendre l'école plus performante, il est recommandé d'agir sur trois piliers, de manière plus systématique :
L'apprentissage coopératif : Enseigner aux élèves à apprendre ensemble. Le coût est faible (formation des enseignants) pour un impact potentiellement "substantiel" (près de 40% d'un écart-type selon l'Education Endowment Foundation).
Le développement de l'état d'esprit de développement :
Continuer les efforts pour faire comprendre aux élèves que leurs capacités ne sont pas figées.
Il est nécessaire de "retravailler nos modes d'évaluation" pour des approches qui "expliquent ce qu'il a bien fait, ce qu'il a mal fait et donne des conseils", sans stigmatiser par des "points rouges".
Un nouveau programme expérimental, Motiveaction, est en cours de développement avec les collègues d'Élise Willer.
Il vise à former 750 enseignants sur ces trois modules (état d'esprit de développement, évaluation pour favoriser les progrès, apprentissage coopératif) afin de "généraliser motivation énergie jeune grâce à une auprès des enseignants" et d'amplifier les gains en compétences et en apprentissages scolaires des élèves. Les résultats de cette expérimentation sont attendus pour 2025.
En synthèse, la conférence insiste sur un paradoxe français : un fort déficit en compétences sociales et comportementales, mais une grande facilité à les faire évoluer avec des investissements raisonnables, générant des bénéfices considérables à long terme.
L'école est identifiée comme un levier essentiel pour cette transformation.
Ce document de synthèse analyse en profondeur l'importance des interventions de soutien à la parentalité pour le développement cognitif et socio-émotionnel des enfants, ainsi que pour la réduction des inégalités sociales.
Il se base principalement sur les recherches et les méta-analyses présentées par Carlo Barone, sociologue et professeur à Sciences Po.
Thèmes Principaux et Idées Clés
1. L'impact Précoce et Cumulatif des Inégalités de Développement
Manifestation Précoce des Inégalités: Les inégalités de développement se manifestent dès les premières années, voire les premiers mois de vie des enfants, et ont des répercussions à long terme sur leur réussite scolaire.
Par exemple, le vocabulaire réceptif des enfants de 4 ans en France est fortement lié au niveau d'éducation des parents.
Ce constat est "préoccupant parce que nous savons que le vocabulaire réceptif avec la conscience phonologique est un des deux prédicteurs les plus importants des apprentissages en lecture et en écriture à l'école primaire".
Apprentissage Cumulatif et Plasticité Cérébrale: Tout apprentissage est cumulatif, et la plasticité cérébrale des enfants est maximale pendant les premières années de vie, soulignant "l'intérêt d'intervenir dès le plus jeune âge pour favoriser l'égalité des chances dans l'éducation"**.
2. Les Limites des Interventions Éducatives Scolaires Seules
Une limite majeure est qu'elles "se concentrent uniquement sur l'environnement scolaire et n'interviennent pas sur les inégalités flagrantes entre les environnements familiaux".
3. Le Rôle Crucial et Souvent Sous-Estimé des Parents
Cette augmentation est plus marquée pour les parents des catégories socio-professionnelles favorisées.
Influence Permanente: Contrairement aux enseignants et camarades de classe qui changent, les parents "constituent une influence permanente et à long terme".
Aspirations Éducatives Élevées: Les parents, y compris ceux issus de milieux défavorisés ou immigrés, ont des aspirations éducatives élevées pour leurs enfants.
Une implication apparemment moindre de la part de familles socialement défavorisées "reflète probablement surtout un ensemble de barrières sociales auquel ces familles sont confrontées plutôt que un manque d'intérêt des parents pour le développement et la réussite scolaire de leurs enfants".
Des activités comme la lecture, les jeux de société, la cuisine partagée sont des opportunités d'apprentissage informel, mais "tous les parents ne sont pas conscients du potentiel de ces apprentissages informels".
Les parents des milieux populaires ont moins accès aux informations d'experts et à leur circulation dans leurs cercles sociaux.
4. Typologie des Interventions de Soutien à la Parentalité
Une revue de 109 études randomisées identifie quatre stratégies principales :
Compétences Langagières et Cognitives (36%): Encourager des activités stimulant les apprentissages informels (lecture, puzzles, jeux de société).
Développement Socio-émotionnel (25%): Stimuler la réceptivité et la réactivité des parents aux besoins développementaux des enfants.
Règles à la Maison (Moins Développé): Pratiques et routines familiales (usage des écrans, sommeil, devoirs) influençant les capacités d'autorégulation des enfants.
Approches Hybrides/Holistiques (20%): Combinaison des stratégies précédentes.
5. Exemples d'Interventions et Leurs Leçons
Envoi de trois SMS par semaine (information, suggestion, encouragement).
"Les enfants avec des compétences langagières moins développées ont connu une amélioration importante de leur vocabulaire et leurs compétences langagère". Points forts :
Stratégie de Communication Innovante: Utilisation des SMS pour toucher un maximum de parents, y compris ceux qui ne peuvent pas se rendre aux réunions scolaires.
Adaptation aux Contraintes Parentales: Messages simples, en plusieurs langues, ne demandant pas un investissement de temps important, mais intégrant des activités ludiques dans les routines quotidiennes.
"Concevoir des interventions qui prennent en compte l'ensemble des contraintes parentales et propose des conseils réalisables pour tous les parents".
Intervention sur la Lecture Partagée (France):
Étude menée par Carlo Barone et ses collègues.
Distribution de flyers informatifs et prêt gratuit de livres adaptés à l'âge, avec des conseils pour rendre l'activité agréable et l'intégrer au rituel du coucher. Suivi par SMS et appels téléphoniques.
Ces effets ont persisté 6 mois après l'intervention.
Les effets à long terme n'ont pas pu être observés.
Méta-analyse sur la Lecture Parentale:
Sur 30 études randomisées (0-6 ans), les interventions de "lecture dialogique" ont des impacts importants sur le développement langagier (25-26% d'écart type), tandis que les autres interventions ont des impacts très faibles.
Cependant, les impacts positifs des interventions en lecture dialogique se concentrent principalement sur les familles socialement favorisées, suggérant un risque d'augmentation des inégalités.
Les effets ont tendance à diminuer rapidement après l'intervention.
6. Leçons des Méta-Analyses Générales
Méta-analyse de Jeong et al. (2021) - 102 études (0-3 ans):
Deux Catégories d'Intervention: Messages de stimulation d'apprentissages informels et promotion de styles parentaux autoritatifs (chaleur et soutien élevés, attentes claires et cohérentes).
Impacts Multiples:
Effets positifs importants sur le développement cognitif (32% d'écart type) et langagier,
Moins d'effet sur la santé mentale des parents.
Variabilité des Impacts: Grande variabilité dans l'efficacité des interventions, certains étant très efficaces, d'autres non.
Contextes Nationaux: Impacts moyens plus importants dans les pays en développement, mais restent significatifs dans les pays riches. Une autre méta-analyse (Francis Steves et al.) suggère une "transportabilité élevée" des interventions entre pays riches.
Combinaison des Approches: Les interventions les plus efficaces combinent la stimulation cognitive et la réceptivité parentale.
Format: Pas de différences systématiques d'efficacité entre les visites à domicile et les espaces communautaires, ni entre les programmes individuels et collectifs.
C'est "une excellente nouvelle parce qu'évidemment les les coûts de ces formats sont très différents".
Méta-analyse de Prime et al. (0-6 ans): Confirme les conclusions de Jeong et al.
Hétérogénéité Sociale: Ces interventions se révèlent "plus efficaces sur les familles socialement favorisées".
Cela pose un "dilemme potentiel entre l'objectif d'améliorer le niveau moyen de développement [...] et la réduction des inégalités". Une solution est de cibler les interventions sur les familles défavorisées, mais des interventions universalistes qui réduisent les inégalités seraient préférables.
Importance des Pères: Les interventions ciblant spécifiquement les pères sont encore rares et leurs résultats peu concluants, mais c'est une piste de recherche prometteuse.
Effets à Long Terme: La principale limite de ces méta-analyses est qu'elles ne considèrent que les effets à court terme.
La durabilité des effets reste une question ouverte. "Nous ne sommes pas encore en mesure d'indiquer quels interventions produisent les effets les plus durables".
7. Barrières Comportementales et Stratégies pour les Surmonter
Défis de l'Implication Parentale: Les parents peuvent être fatigués, stressés, manquer de temps, et nos messages "rivalisent avec toutes ces préoccupations pour attirer leur attention". Le passage de l'intention à l'action est difficile.
Nécessité de Plus que de Simples Informations: Fournir des informations et des conseils est utile mais souvent "insuffisant".
Il faut "réussir à attirer l'attention des parents, rendre les contenus des interventions accessibles et pertinents par rapport au contexte de vie des parents, faire des demandes de temps raisonnables qui s'inscrivent dans les routines parentales, faire face au phénomène d'autocensure des parents notamment les parents plus socialement défavorisés et réussir à maintenir les parents impliqués dans la durée".
Encourage des relations chaleureuses, le jeu interactif et une discipline constructive. Utilise des méthodes basées sur la pratique (résolution de problèmes, discussion de vidéos, jeux de rôles).
L'accès aux réunions est facilité (garde d'enfants, transport). Résultats robustes et similaires pour les familles favorisées et défavorisées (30-38% d'écart type sur le développement cognitif et socio-émotionnel).
8. Faciliter l'Accès aux Services de la Petite Enfance
Effets Positifs des Services de Qualité: L'accès à des services de petite enfance de bonne qualité a des effets positifs, surtout pour les enfants défavorisés.
Inégalités d'Accès en France: L'accès aux crèches et assistantes maternelles est "très inégalitaire en France", avec une sous-représentation des enfants de familles défavorisées et immigrées.
Barrières à l'Accès:
Conclusion Générale
Elles sont "peu coûteuses" et offrent une grande flexibilité. L'accessibilité effective est primordiale pour leur efficacité et la durabilité de la réduction des inégalités.
Cependant, ces interventions doivent être "complétées par d'autres types d'action de nature plus structurelle" (critères d'éligibilité, répartition de l'offre, levée des barrières linguistiques) et prendre en compte les inégalités socio-économiques plus larges (pauvreté, chômage, insécurité économique) qui peuvent entraver la réceptivité des parents.
En somme, il est essentiel de comprendre et de cibler les défis spécifiques auxquels les familles sont confrontées pour concevoir des interventions pertinentes et efficaces.
Compte rendu détaillé : La situation de l'éducation en France dans le contexte international
L'intervention du 19 octobre 2023 se penche sur la situation de l'éducation en France à travers le prisme des comparaisons internationales, s'appuyant sur les enquêtes PISA, TALIS et l'enquête sur les compétences socio-émotionnelles de l'OCDE, ainsi que sur d'autres rapports de l'organisation.
I. Rôle et objectifs des systèmes éducatifs
Noémie Le Donné introduit son propos en rappelant les trois objectifs fondamentaux des systèmes éducatifs, selon la nomenclature de Herman van de Werfhorst et ses collègues :
Développer les compétences et connaissances des élèves : Il s'agit des compétences cognitives, académiques et socio-émotionnelles, sélectionnées pour leur utilité future sur le marché du travail, pour une participation active à la vie sociétale et pour le bien-être et l'épanouissement personnel des élèves.
Sélectionner et orienter les élèves : En fonction de leur niveau, de leurs compétences, de leurs connaissances et de leurs intérêts.
Promouvoir l'équité des opportunités d'apprentissage et de développement : Un objectif crucial qui sera abordé en détail.
II. Indicateurs clés sur l'apprentissage en France (comparaisons internationales)
Les données présentées proviennent principalement de l'enquête PISA 2018 (antérieures à la période COVID), sauf indication contraire.
Les résultats de PISA 2022 seront disponibles en décembre.
A. Performances cognitives (PISA)
Moyenne générale : Les performances moyennes des élèves français de 15 ans sont légèrement au-dessus de la moyenne de l'OCDE en mathématiques, compréhension de l'écrit et sciences.
Observation critique : Bien que ce soit "plutôt rassurant", cela est "quand même un peu décevant" si l'on considère la France comme l'un des dix pays les plus développés au monde, s'attendant à un classement plus élevé.
B. Tendances des performances
La tendance est stable pour la compréhension de l'écrit et les sciences.
C. Inégalités sociales
Forte iniquité : La France se situe dans le quadrant des pays qui combinent des performances moyennes légèrement supérieures à la moyenne de l'OCDE avec de "fortes inéquités de réussite scolaire liées à l'origine sociale".
Origines précoces : Les inégalités sociales de réussite scolaire trouvent leurs origines "très très très tôt", souvent dès l'entrée en maternelle.
Impact de la structure du système éducatif : La structure des systèmes éducatifs joue un rôle majeur.
La France, avec son système qui "oriente assez tôt les élèves" vers différentes filières (professionnelle, générale) et son ancien taux élevé de redoublement (près de 40% des élèves de 15 ans à l'époque de la thèse de l'intervenante), a tendance à "augmenter aussi les inégalités sociales de compétences".
Noémie Le Donné cite l'exemple de la Finlande, avec son système "très unifié", comme un contre-exemple favorisant l'homogénéité du groupe classe.
D. Évaluations et lacunes
Richesse des données sur les compétences cognitives : La France dispose de "beaucoup de sources disponibles" pour l'évaluation des compétences cognitives (enquêtes nationales sur échantillon comme CEDRE, panels d'élèves, évaluations nationales exhaustives croissantes, nombreuses enquêtes internationales comme PISA).
Manque d'informations sur les compétences socio-émotionnelles : En revanche, il y a "très peu d'information sur les compétences socio-émotionnelles des élèves".
Importance : Ces compétences sont "enseignables", "nécessaires aux apprentissages" (persévérance, curiosité) et "fondamentales pour votre réussite professionnelle, scolaire, personnelle".
Inégalités : Les enquêtes de l'OCDE dans les pays européens participants montrent également de "fortes inégalités sociales de performance dans ces domaines".
Appel à participation : La France est encouragée à rejoindre l'enquête de l'OCDE sur les compétences socio-émotionnelles pour "compléter le diagnostic très riche qu'on a sur les compétences cognitives".
E. Bien-être des élèves
Satisfaction de vie : En 2018, environ 70% des élèves français se déclaraient "en général satisfaits avec leur vie", un taux supérieur à la moyenne de l'OCDE.
Anxiété en mathématiques : Les élèves français se déclarent "plutôt plus anxieux face aux mathématiques". Notamment, un "écart plus grand avec la moyenne de l'OCDE" est observé sur l'item : "Je suis très tendu quand j'ai un devoir de mathématique à faire". Cela soulève la question de l'accompagnement socio-émotionnel des élèves pour gérer cette anxiété.
Harcèlement : En 2018, entre 5 et 10% des élèves français déclaraient être exposés "au moins plus d'une fois par mois" à un événement s'apparentant au harcèlement.
En cumulant tous les types de harcèlement, 20% des élèves de 15 ans se disent concernés "au moins une fois par mois" par l'un de ces événements.
La bonne nouvelle est que la France est "plutôt un petit peu en dessous de la moyenne de l'OCDE".
III. Leviers politiques pour améliorer la situation : Le rôle des enseignants
Cet effet est observé sur les performances académiques (plus marqué en mathématiques qu'en français, les maths étant "essentiellement un travail qui est fait en classe") et sur les compétences socio-émotionnelles.
Comparé à d'autres interventions (comme la réduction de la taille des classes), "l'effet enseignant est plus fort".
A. Politiques des systèmes éducatifs performants et équitables
L'analyse des systèmes éducatifs considérés comme "meilleurs" (à la fois performants et équitables) révèle trois éléments communs concernant la profession enseignante :
Expérience pratique longue et obligatoire : Pendant la formation initiale des enseignants (au minimum un semestre, idéalement 1 à 2 ans), avec un tuteur.
Formations continues adaptées : Des formations qui "répondent à leurs besoins" spécifiques et à ceux de l'établissement.
Évaluation liée à la formation continue : Les mécanismes d'évaluation des enseignants sont "reliés à la formation continue" et aux propositions de développement professionnel.
B. Variables liées à la réussite des élèves (études micro)
Des travaux ont mis en évidence des corrélations fortes entre certaines variables concernant les enseignants et chefs d'établissement, et les performances cognitives et socio-émotionnelles des élèves :
Temps d'enseignement effectif : La part du temps de classe que les enseignants passent "réellement à enseigner" (et non à gérer la discipline ou l'administratif) est "très fortement lié au réussit à la réussite des élèves".
Temps de correction des copies : Le temps de travail passé par les enseignants à corriger les copies est "très positivement relié à la réussite des élèves", car cela permet d'évaluer les besoins, identifier les difficultés, et adapter les pratiques et les retours aux élèves.
Implication extrascolaire : L'implication des enseignants dans les activités extrascolaires est "très bénéfique pour les compétences socio-émotionnelles".
Satisfaction au travail : La satisfaction des enseignants avec leur environnement de travail est cruciale : "un enseignant qui est heureux là où il est il il arrive davantage à transmettre aux élèves".
Pratiques pédagogiques d'activation cognitive : L'usage de pratiques pédagogiques qui placent "l'élève au centre de l'enseignement" (plutôt que de recevoir passivement).
Autonomie des établissements : L'autonomie donnée aux établissements pour le recrutement et la gestion des enseignants est un "élément positif pour la réussite des élèves".
IV. Recommandations en matière de politique éducative et enseignante
Pour avoir un corps enseignant de qualité et améliorer le système éducatif, plusieurs recommandations sont formulées :
Choix politiques délibérés et évaluation : La qualité du corps enseignant est le "résultat de choix de de choix politique délibéré et qui sont soigneusement mis en œuvre dans le temps", avec des "dispositifs d'évaluation" pour mesurer les effets des interventions.
Développement professionnel continu des enseignants : Les enseignants doivent "devenir des apprenants permanents, des professionnels curieux".
Promotion de la profession enseignante : Il faut "promouvoir la profession enseignante en tant que telle", en soulignant l'aspect "stimulant sur le plan intellectuel" et en offrant des "évolution de carrière".
Développement des compétences socio-émotionnelles : C'est un "levier pour améliorer le bien-être et la réussite de tous les élèves" (mention des cours d'empathie proposés par le ministre comme allant "plutôt dans le bon sens").
Assurer l'accès à des enseignants de qualité pour les élèves défavorisés : Les problèmes de discipline, qui "empêchent l'enseignement", sont "davantage présents dans les établissements défavorisés". Il est donc essentiel que ces élèves aient "aussi accès à des enseignants de qualité".
Autonomie des établissements : Les efforts récents en France pour accorder plus d'autonomie aux établissements sont à saluer, car cela ne va pas "nécessairement de paire avec de plus grandes inégalités de réussite".
Attractivité du métier : Au-delà du salaire, il faut valoriser l'attractivité du métier en offrant des perspectives de carrière et en reconnaissant le caractère intellectuellement stimulant de la profession.
Promouvoir la collaboration entre enseignants : Les enseignants français sont "assez solitaires", "très nombreux à dire qu'ils ne collaborent pas avec leurs collègues", qu'ils "ne co-enseignent pas", et qu'ils ne "viennent pas s'observer les uns les autres en salle de classe pour se faire des retours".
Cette absence de dialogue et d'échange est un "manque cruel" qui prive la profession de la "richesse" de la collaboration.
En conclusion, si la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne de l'OCDE en termes de performances cognitives, elle est confrontée à une tendance à la baisse en mathématiques et à de fortes inégalités sociales.
L'amélioration de la situation passe par une valorisation et un soutien accru aux enseignants, une promotion active des compétences socio-émotionnelles et une transformation des pratiques professionnelles vers plus de collaboration et d'autonomie au niveau des établissements.
It’s about exploration from one card to the next, and jumping to cards linked to remote branches. The tree structure of the Zettelkasten enables meaningful exploration. One knowledge scientist goes on to say, “secondary memories themselves have an inner order that allows for exploration.” (21)21 Such things are enhanced by the tree structure of the Zettelkasten.
Al comienzo pensaba algo así de cosas como Leo editor, donde organicé mucho de mi conocimiento en árboles con clones que podían aparecer en varias hojas. Sin embargo, dicha estructura podía tonarse complicada de acceder y preordenar (en esa época no tenía la estrategía de ordenar por fecha) y la interfaz no tenía muchas de las conveniencias de la interfaz web.
I like to think of structure notes as a kind of wormhole from one "side" of the Zettelkasten to the other. If you're using the follower note approach, then your notes are already chained together in some way via the two-way links that are added to each note. So the primary function of a structure note is to let you jump directly from one chain of notes to another one that is very far away – there is little point in adding notes that are already close together in the sequence. Creating structure notes should feel like a creative exercise in compiling seemingly disparate ideas that actually have some hidden connection. Write each structure note like a table of contents for a small book about some very specific topic; if it's a book you actually want to read from one end to the other, then the structure note is successful. If writing the structure note feels feels like chore, then you're doing something wrong.
Nunca lo había pensado de esta manera. Mis notas de estructura suelen ser mini tablas de contenido de cosas relacionadas en lugar de disintas.
Me pregunto si algún enfoque algorítmico podría permitir visualizar esas conexiones extrañas entre nodos. He pensado en algo así para las etiquetas y otros elementos de organización de mi información.
Les conseils de classe, actuellement focalisés sur les résultats académiques, pourraient être transformés envéritables moments de conseil et d’échange dédiés à l’élève et à sa famille. Ces conseils et ce dialoguedevraient viser à aider l’élève à développer ses compétences en matière d’orientation, en l’accompagnantdans la valorisation de ses réussites et de ses aptitudes pour construire un parcours d’orientation réfléchi etadapté.
The adjustment points for the on-feet and motion on a Royal Arrow (and similar for the Royal Quiet De Luxe). The outer screws (one on each side) is for the lower case and the inside set is for the upper case.
https://youtu.be/qrlt6VyC8D0?si=nqMErXlEd-rfkQL0&t=409
I love that Joe sets up a camera inside the case of the Royal Arrow to show how the metal fixtures on the case dovetail with the machine. In one instance the piece on the right has been bent while the one on the left properly tucks the carriage return arm inside.
Ce document est un rapport du Défenseur des droits, une institution indépendante chargée de défendre les droits et libertés. Intitulé « Amendes, évictions, contrôles : la gestion des « indésirables » par la police en région parisienne »,
il a été rédigé par Aline Daillère et Magda Boutros en avril 2025.
Le rapport analyse les pratiques policières de « contrôle-éviction » et de « multi-verbalisation » visant des populations spécifiques considérées comme « indésirables » dans l'espace urbain parisien.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Politique Institutionnelle d'Éviction des « Indésirables »
Ces catégories sont définies sur la base de l'âge, du genre, de l'assignation ethno-raciale et de la précarité économique.
Outils Policiers d'Éviction : Contrôles-Éviction et Multi-Verbalisation
Les policiers utilisaient des stratégies comme le contrôle d'identité suivi d'une demande de quitter les lieux, l'occupation du terrain, ou la conduite au poste pour vérification d'identité.
Ou bien ils tentaient d’« occuper le terrain » dans le but de contraindre les personnes à partir.
Une troisième voie consistait à conduire les individus au poste de police pour procéder à une vérification d’identité, même lorsqu’ils connaissaient déjà leur identité, « le but étant que lorsqu'ils sont en train d’être verbalisés au commissariat, ils ne perturbent plus les quartiers ». »
Ces amendes répétées peuvent générer des dettes considérables, parfois supérieures à 30 000 euros pour des adolescents ou jeunes adultes.
Profil des Populations Ciblées : Jeunes Hommes Racisés et Précarisés
Ils sont ciblés pour leur simple présence en groupe dans les espaces publics de leurs quartiers de résidence, d'étude ou de travail.
L'analyse des mains courantes policières du 12e arrondissement de Paris montre que les personnes étiquetées comme « indésirables » sont plus jeunes, plus souvent des hommes et plus souvent issues de l'immigration postcoloniale que les autres personnes contrôlées.
Citation : « La perception des jeunes concernés va dans le même sens : les contrôles et verbalisations dont ils font l’objet sont selon eux, particulièrement prégnants entre 15 et 20 ans.
Plus jeunes, ils intéressent moins la police.
Plus âgés, ils redeviennent moins ciblés et expriment le sentiment que la fréquence des contrôles et amendes s’amenuise passé un certain âge (« En gros, ça part avec l’âge »). »
Leur tenue vestimentaire (jogging, baskets, casquette) est également un facteur de suspicion et de ciblage.
Ces jeunes sont souvent verbalisés « en bas de chez eux », à proximité immédiate de leur domicile, et sont connus des policiers, qu'ils soient impliqués ou non dans des activités délinquantes.
Contexte Juridique et Historique Favorisant les Pratiques d'Éviction
Le cadre légal a considérablement étendu le pouvoir discrétionnaire des policiers en matière de contrôle et de verbalisation.
L'amende forfaitaire, initialement conçue pour des infractions routières mineures, s'applique désormais à un large éventail de contraventions et même de délits, donnant au policier un rôle de « juge dans la rue » sans contrôle judiciaire effectif.
Citation : « L’histoire et le cadre législatif des contrôles d’identité et amendes forfaitaires, associés à la faiblesse des contrôles hiérarchiques et judiciaires, facilitent leur usage à des fins d’éviction des populations considérées comme « indésirables ». »
Co-construction de l'« Indésirabilité » par Divers Acteurs
Leurs plaintes, même non vérifiées, déclenchent systématiquement une réponse policière.
Ils opposent « les jeunes » – considérés ici comme n’étant « pas à leur place » – et « les riverains » qui demandent « simplement la possibilité de vivre dans un environnement normal, avec un minimum de tranquillité publique ». »
En revanche, elles minimisent les plaintes des jeunes concernant les abus policiers, arguant d'une absence de pouvoir hiérarchique sur la police.
Citation : « La mairie d’arrondissement a joué un rôle important dans la mise en œuvre de la politique d’éviction, en amplifiant les doléances des habitants gênés par les groupes de jeunes et en délégitimant les voix qui prônaient un espace public plus inclusif. »
Cette dynamique crée un « système » où divers acteurs institutionnels contribuent à légitimer l'idée que certaines populations n'ont « pas leur place » dans l'espace public.
Conséquences Dramatiques pour les Personnes Ciblées
Les mêmes individus sont contrôlés et évincés à plusieurs reprises, parfois plusieurs fois par jour, créant une « familiarité perverse » propice aux conflits.
Conséquences Économiques et Sociales : Les dettes d'amendes entraînent un surendettement pour des populations déjà précaires, freinant leur insertion professionnelle et les poussant à éviter le système bancaire ou le travail déclaré pour échapper au fisc.
Citation : « Pour Hossine, les amendes lui ôtent toute possibilité de sortir à la fois du quartier où il a grandi et de sa précarité sociale et économique (« Nous, déjà, on essaie de marcher pour sortir du quartier, mais eux :
« Non, on vous rajoute ça. Vous allez rester là et, en même temps, vous allez payer »). »
Sentiment d'Injustice et de Défiance : Les personnes ciblées expriment un fort sentiment d'injustice, perçoivent les policiers comme abusant de leur pouvoir de manière arbitraire, et ont une grande défiance envers les institutions étatiques.
Citation : « L’expression du sentiment d’injustice ressort ainsi de la quasi-totalité des entretiens : l’injustice dans le sens d’une absence de justice (impossibilité de saisir le juge ou inutilité de mobiliser le droit, voir infra) et dans le sens où ils perçoivent largement les policiers comme se sentant au-dessus de la loi et comme abusant de leurs pouvoirs de manière arbitraire. »
Incitation à la Fuite et à des Actes Illicites : La peur des verbalisations pousse certains à fuir à la vue des policiers.
Dans les cas les plus extrêmes, la pression financière peut inciter certains à envisager des actes délictueux pour régler leurs dettes.
En somme, le rapport met en lumière une politique policière d'éviction discriminatoire en région parisienne, amplifiée par l'action de certains riverains et des autorités municipales, qui a des conséquences socio-économiques et psychologiques dévastatrices sur les jeunes hommes racisés et précarisés, tout en érodant leur confiance dans les institutions.
Note de Synthèse : Relations Police/Population en France – Constats 2024 et Évolutions
Source: Extraits de "https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/2025-06/ddd_EAD-2024_volume-1_relations-police-population.pdf" (Défenseur des droits, "Relations police/population : contrôles d’identité et dépôts de plainte", Juin 2025).
Introduction et Contexte
Le Défenseur des droits, en tant qu'organe externe de contrôle de la déontologie des forces de sécurité, a publié la deuxième édition de son enquête "Accès aux droits" (EAD 2024), actualisant une étude menée initialement en 2016.
L'objectif est d'approfondir la connaissance des atteintes aux droits, notamment en matière de déontologie des forces de sécurité et des relations police-population.
Cette publication se concentre sur trois aspects clés : l'expérience des contrôles d'identité, l'expérience du dépôt de plainte ou de main courante, et la confiance envers l'institution policière.
L'étude de 2016 avait déjà mis en évidence des relations généralement satisfaisantes, mais notait des expériences plus contrastées pour certains groupes sociaux, notamment les jeunes hommes perçus comme noirs, arabes ou maghrébins, qui subissaient des contrôles plus fréquents et souvent dégradés.
Ces expériences négatives étaient corrélées à une faible confiance envers les forces de sécurité.
Une recommandation clé du Défenseur des droits en 2016 était la mise en place d'une traçabilité des contrôles d'identité pour lutter contre les discriminations.
L'édition 2024, menée entre octobre 2024 et janvier 2025 auprès de 5 030 personnes représentatives de la population de France métropolitaine (18-79 ans), utilise une méthodologie comparable à 2016, mais enrichie de nouvelles thématiques (notamment sur le dépôt de plainte).
Elle intègre des variables sociodémographiques détaillées (âge, sexe, origine perçue, religion, orientation sexuelle, handicap) pour une analyse intersectionnelle des discriminations.
Thèmes Principaux et Idées Clés
1. L'Expérience des Contrôles d'Identité
Les contrôles d'identité sont un point de contact majeur entre la police et la population, avec environ 47 millions estimés en 2021.
Leur cadre juridique est jugé "complexe et flou", laissant une "large marge d'interprétation aux forces de sécurité, ouvrant la voie à des usages divers, et parfois controversés".
L'existence de discriminations dans ce cadre a été reconnue à plusieurs reprises par la justice.
Augmentation significative de la fréquence des contrôles :La proportion de personnes ayant été contrôlées au moins une fois au cours des 5 dernières années est passée de 16 % en 2016 à 26 % en 2024, soit une augmentation de 63 %.
Cette hausse touche toutes les catégories de population, y compris celles "auparavant peu contrôlées" : +81 % pour les cadres, +148 % pour les 55-64 ans, et +79 % pour les personnes perçues "comme blanches exclusivement".
En 2024, les contrôles multiples (plusieurs fois sur les 5 dernières années) sont majoritaires (15 % de la population contre 11 % pour un contrôle unique).
Modalités et justifications des contrôles :90 % des contrôles rapportés en 2024 ont impliqué une vérification des titres d'identité (contre 68 % en 2016).
Cependant, une part significative des contrôles est "poussée" : 22 % ont fait l'objet d'une fouille, 11 % ont reçu l'ordre de quitter les lieux, 6 % ont été plaquées contre un mur ou une voiture et 3 % ont été emmenées au poste.
Pour plus d’une personne contrôlée sur deux, le motif du contrôle n’est pas explicité par les forces de sécurité. Seules 42 % des personnes ayant subi un contrôle "poussé" ont bénéficié d'une justification.
Comportements inappropriés :19 % des personnes contrôlées déclarent avoir été confrontées à des comportements inappropriés (tutoiement, provocation, insultes, brutalité), une proportion qui était de 28 % en 2016 (bien que les questions aient pu évoluer).
14 % ont été tutoyées, 7 % provoquées ou insultées, et 7 % ont subi des comportements brutaux.
Disparités socio-démographiques et discriminations :Les jeunes hommes perçus comme noirs, arabes ou maghrébins sont 4 fois plus à risque d’avoir été contrôlés que le reste de la population, et 12 fois plus à risque de faire l’objet d’un contrôle « poussé » (fouille, palpation, conduite au poste, injonction à quitter les lieux).
Ils rapportent également plus fréquemment des comportements inappropriés : 30 % d'entre eux contre 15 % des personnes perçues comme blanches uniquement.
Les personnes financièrement précaires (32 %) sont également plus contrôlées que celles à l'aise financièrement (22 %).
Les personnes non hétérosexuelles ont 50 % de risque en plus d'être confrontées à des comportements inappropriés lors d'un contrôle d'identité.
La "marge d’appréciation offerte par le droit actuel laisse les policiers et les gendarmes seuls avec leur propre instinct et leurs éventuels préjugés", ce qui "peut induire des comportements discriminatoires, volontaires ou non, et faire peser une suspicion sur l’ensemble des contrôles".
Le manque de traçabilité des contrôles d'identité est un obstacle persistant à la preuve des discriminations et à l'effectivité du droit au recours.
Réactions aux comportements inappropriés :Seules 8 % des personnes ayant subi des comportements inappropriés ont tenté de faire reconnaître la situation (via une association, avocat, Défenseur des droits, police/gendarmerie).
La majorité (73 %) en a parlé à des proches.
2. L'Expérience du Dépôt de Plainte ou de Main Courante
Le dépôt de plainte est une autre modalité cruciale d'interaction avec les forces de sécurité.
Fréquence et profil des plaignants :35 % des personnes interrogées se sont rendues dans un commissariat ou une gendarmerie pour déposer une plainte ou une main courante au cours des 5 dernières années.
Les personnes en difficultés financières, en situation de handicap, ou atteintes de maladies chroniques ont une propension plus élevée à porter plainte.
Comportements non déontologiques lors du dépôt de plainte :21 % des personnes ayant souhaité déposer une plainte se sont heurtées à un refus, alors que le refus de dépôt de plainte est interdit par la loi (Article 15-3 du code de procédure pénale).
Les refus de plainte touchent plus fréquemment les personnes en situation de handicap (37 %), celles portant un signe religieux (33 %), au chômage (30 %), résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (30 %), ou perçues comme noires, arabes ou maghrébines (28 %).
10 % des personnes ayant voulu déposer plainte rapportent des comportements inappropriés des forces de sécurité (tutoiement, insultes, humiliation, intimidation).
Les personnes en situation de handicap ont un risque double d'être exposées à des comportements inappropriés lors d'un dépôt de plainte.
Les jeunes (18-24 ans) et les personnes perçues comme non-blanches ont également un risque 80 % plus élevé d'y être confrontées.
Expériences négatives multicontextuelles :Certains facteurs, comme l'origine perçue (noir, arabe, maghrébin), l'âge (jeunes 18-24 ans) et le chômage, surexposent aux comportements inappropriés "aussi bien lors d’un contrôle que lors d’un dépôt de plainte".
Cela "suggère l’existence de comportements discriminatoires car ciblés sur certains groupes sociaux plutôt que d’autres."
3. La Confiance en l'Institution Policière
La confiance se distingue en une confiance "diffuse" (missions générales de la police) et un soutien "spécifique" (évaluation basée sur des expériences concrètes).
L'enquête s'intéresse au soutien spécifique.
Niveaux de confiance :50 % de la population se dit confiante ou rassurée en présence d'un policier ou d'un gendarme sur la voie publique.
28 % sont indifférents et 22 % se sentent méfiants ou inquiets.
Lien avec les expériences concrètes :La confiance est "étroitement liée" aux expériences vécues : 51 % des personnes ayant pu enregistrer leur plainte sans incident se déclarent confiantes, contre seulement 37 % de celles confrontées à un refus.
59 % des personnes ayant vécu des discriminations lors d'un contrôle de police se sentent inquiètes ou méfiantes, contre 21 % de celles qui pensent que les discriminations existent mais ne les ont pas vécues personnellement, et 5 % de celles qui ne reconnaissent pas leur existence.
Les personnes ayant fait l'expérience de comportements inappropriés (que ce soit lors d'un contrôle ou d'un dépôt de plainte) se déclarent plus fréquemment méfiantes ou inquiètes (respectivement 61 % et 51 %).
Conséquences du manque de confiance :Le manque de confiance entraîne plus fréquemment une remise en question de la légitimité de l'intervention policière : 16 % des personnes méfiantes protestent lors d'un contrôle, contre 4 % des confiantes.
Les personnes méfiantes sont plus nombreuses à percevoir le contrôle comme injustifié (59 % contre 18 % des confiantes).
Une corrélation négative existe entre confiance et recours à la police : 21 % des personnes méfiantes déclarent ne pas avoir contacté les forces de sécurité par manque de confiance suite à une discrimination ou un harcèlement, contre 3 % des personnes confiantes.
Cela crée une "dynamique délétère" qui "nourrit une défiance mutuelle lors des interactions police/population" et "peut conduire à une escalade des tensions en contexte d’intervention".
Conclusion Générale
L'enquête "Accès aux droits" de 2024 met en évidence une "dualisation des relations" entre les citoyens et les forces de sécurité en France.
Alors que l'expérience du contrôle d'identité s'est généralisée à une plus grande partie de la population, les modalités de ces interactions varient considérablement selon les caractéristiques sociales des individus.
Les catégories de population "traditionnellement" moins contrôlées (femmes, cadres, personnes âgées) sont désormais plus souvent contrôlées, mais généralement via des "simples contrôles d’identité, généralement ponctuels, courtois et perçus comme justifiés."
En revanche, pour les personnes perçues comme noires, arabes ou maghrébines, les jeunes, les hommes et les personnes précaires, on observe une persistance de contrôles plus fréquents, plus intrusifs ("poussés"), et accompagnés de comportements contraires à la déontologie.
Ces groupes sont également plus exposés aux refus de dépôt de plainte et aux comportements inappropriés lors de ces démarches.
Ces expériences négatives et discriminatoires ont un impact direct et significatif sur la confiance envers les forces de sécurité, conduisant à une méfiance accrue, une remise en question de la légitimité des actions policières, et une diminution du recours à la police.
L'étude souligne que cette "érosion de la confiance" peut "nourrir les crispations entre la population et les forces de sécurité et, in fine, peut conduire à une escalade des tensions en contexte d’intervention."
Le Défenseur des droits souhaite que ce rapport "favorise la réflexion pour établir des relations plus apaisées" entre la police et la population.
Note de synthèse : L'organisation des temps de l'enfant
CCTE Session#1 - audition 2 : "Organisation des temps des enfants" https://www.youtube.com/watch?v=g35R5sCToQo
Cette note de synthèse s'appuie sur les échanges de la session "Organisation des temps des enfants", mettant en lumière les perspectives d'Éric Charbonnier (analyste et expert en éducation à l'OCDE) et de Stéphanie Constant (maîtresse de conférence en psychologie du développement et de l'éducation).
Elle aborde les thèmes cruciaux des rythmes de vie des enfants, de l'équilibre entre temps scolaire, périscolaire et extrascolaire, et des enjeux liés à leur bien-être et à l'équité.
Thèmes centraux et idées clés
1. La définition et l'importance du temps de loisir pour l'enfant
Elle souligne que ce temps est souvent "organisé, planifié, bien rempli à l'avance par les adultes", ce qui limite la liberté et l'autonomie de l'enfant.
2. L'équilibre entre temps scolaire et périscolaire : Le cas français
Éric Charbonnier et Stéphanie Constant abordent l'articulation complexe entre le temps scolaire et le temps périscolaire, en particulier en France.
Bien que les études ne montrent pas de différences significatives en termes de résultats scolaires entre les deux systèmes, cela s'explique par un manque d'exploitation qualitative des matinées supplémentaires. "Ce n'est pas uniquement le nombre d'heures qui assure la réussite éducative". * Les devoirs à la maison : L'aide aux devoirs est jugée plus efficace pendant le temps scolaire et par les enseignants, afin de libérer le temps périscolaire pour des activités non scolaires.
3. Les inégalités et les solutions innovantes
La question des inégalités est transversale aux discussions, qu'il s'agisse de l'accès aux loisirs ou de la réussite scolaire.
4. L'adaptation au changement climatique et les rythmes internationaux
La discussion s'élargit aux défis environnementaux et aux comparaisons internationales des systèmes éducatifs.
Comparaison des vacances scolaires : La France a plus de vacances scolaires que la moyenne de l'OCDE, mais ce sont surtout les "vacances intermédiaires" qui sont plus longues (8 semaines, un "record du monde" selon Éric Charbonnier), et non les vacances d'été.
Modèles éducatifs internationaux : Les pays modèles (Finlande, Estonie, Australie, Royaume-Uni) allient "qualité, équité sociale et bien-être".
Ils se distinguent par des enseignants mieux préparés pédagogiquement, des classes moins chargées et des rythmes plus adaptés. Le programme scolaire ne doit pas "dicter les décisions" et le travail des personnels.
Il est nécessaire de collecter davantage de données et de mettre en place des dispositifs pour améliorer le bien-être psychologique des jeunes.
5. Recommandations et perspectives
Approche qualitative et budgétisation : Toute réforme des rythmes doit être pensée en termes de "qualité d'éducation" et être "budgétisée" pour éviter les retours en arrière.
Flexibilité et adaptation territoriale : Les rythmes doivent être flexibles et adaptés aux spécificités territoriales et saisonnières.
Remettre l'enfant au cœur : Les "pédagogies alternatives" qui placent l'enfant "au cœur des apprentissages" en respectant ses rythmes biologiques et son plaisir d'apprendre, comme les "écoles forestières", sont des pistes à explorer.
Continuité scolaire-loisirs : Développer la coordination entre les acteurs éducatifs (PEDT) et des initiatives simples comme les pédibus pour combattre les inégalités d'accès aux activités extrascolaires.
Expérimentation et évaluation : Les réformes devraient passer par des phases d'"expérimentation et d'évaluation" pour assurer leur pérennité et éviter les revirements politiques fréquents.
Différencier les réflexions "en fonction des niveaux d'éducation et de l'âge des enfants" est également crucial.
Note d'information détaillée : Le bien-être et les droits des enfants
CCTE Session#1 - audition 1 : "Bien-être et droits des enfants" https://www.youtube.com/watch?v=E0_tjkDN4Ug
Ce document synthétise les thèmes principaux, les idées essentielles et les faits marquants issus des extraits de la session d'audition "Bien-être et droits des enfants" de la Convention Citoyenne sur les Temps de l'Enfant (CCTE), ainsi que de l'intervention de la Ministre de l'Éducation Nationale.
Il intègre des citations directes pour illustrer les points clés.
Introduction et Cadre de la Convention
Ce processus vise à engager les citoyens dans une réflexion sur un sujet à la fois "intime et de société", en complémentarité avec le Parlement, afin de faire émerger une "intelligence collective libérée des logiques partisanes" (Ministre Borne).
Les discussions doivent se concentrer sur l'ensemble des temps de l'enfant, y compris le temps périscolaire et extrascolaire, la nécessité de repenser le contenu et la qualité de ces temps, et non seulement leur durée.
La première session d'audition a réuni trois experts :
Thème 1 : Santé et Bien-être des Enfants et Adolescents
Constats alarmants : La santé mentale des enfants et adolescents, particulièrement celle des adolescents, s'est "considérablement dégradée" au cours des dix dernières années. L'adolescence est une période de risque accrue en raison de la sensibilité du cerveau au stress et à l'anxiété.
Augmentation des symptômes dépressifs : "On était autour de 15 % de la population adolescente qui présentait des symptômes dépressifs avant Covid, après Covid on est autour de 35 %" (Grégoire Borst). Il y a des différences marquées selon le sexe, avec "deux fois plus de symptômes dépressifs chez les femmes que chez les garçons" (Grégoire Borst).
Le bien-être est fondamentalement un "bien-être relationnel" (Sophie Marinopoulos).
Éric Delemar rappelle que dès 2018, le réseau européen des défenseurs des enfants alertait déjà sur les difficultés de santé mentale chez les pré-adolescents et adolescents.
La France, par le Défenseur des droits, avait déjà observé et fait des recommandations sur l'état de la pédopsychiatrie (baisse du nombre de pédopsychiatres, difficultés de la santé scolaire, etc.).
Rôle des enfants dans la prise de parole : Les enfants eux-mêmes ont exprimé leurs préoccupations : "nous pendant le Covid on nous a demandé on s'est inquiété pour la vie de nos grands-parents on on nous a dit qu'on était des réservoirs à Covid à angoisse et qu'on allait peut-être être responsable de la maladie de nos grands-parents on s'est inquiété pour le salaire et le travail des noss de nos parents qui s'est inquiété pour nous ?" (Éric Delemar, rapport 2021 co-réalisé avec Claire Hédon).
Thème 2 : Rythmes Biologiques et Temps de l'Enfant
Le sommeil est un "catalyseur extrêmement important y compris de la santé physique et de la santé mentale" (Grégoire Borst).
Déficit de sommeil généralisé : La population française souffre d'un déficit global de sommeil, particulièrement les enfants et surtout les adolescents, qui représentent "la population la plus vulnérable en terme de déficit de sommeil" (Grégoire Borst).
Une dette de sommeil prend "3 à 4 mois pour récupérer" (Grégoire Borst).
Recommandations concrètes :
Cette mesure, connue depuis 20 ans, est essentielle car "physiologiquement au moment où ils rentrent dans la puberté il y a un décalage du rythme de leur sommeil" (Grégoire Borst).
Ce décalage permettrait d'améliorer la santé mentale et les apprentissages, car le sommeil est crucial pour la mémorisation et la neuroplasticité. Cette réforme "coûte 0 €" (Grégoire Borst).
Il est essentiel pour les bébés de retrouver leurs parents au réveil et de vivre des séparations apaisées.
L'éducation à la séparation est vitale pour la sécurité interne de l'enfant.
Le jeu est fondamental : "quand il joue il construit sa vie interne il construit sa valeur il construit sa dignité il construit l'amour de lui-même il apprend à donner à recevoir il apprend l'échec il apprend la frustration il apprend à sublimer" (Sophie Marinopoulos).
Il souligne le besoin de temps de repos et du "droit à l'ennui", citant l'exemple de Newton.
La société actuelle a du mal à tolérer l'ennui chez les enfants, voulant qu'ils soient "autonomes tout de suite tout de suite tout de suite" (Éric Delemar).
Thème 3 : Droits de l'Enfant, Protection et Écrans Lutte contre les violences : La protection contre les violences faites aux enfants est à l'origine du droit international des enfants.
"Sans doute que notre société irait mieux si on s'était mieux occupé de certains adultes quand ils avaient été enfants" (Éric Delemar).
Le concept d'"intérêt supérieur de l'enfant" est l'indissociabilité et l'interdépendance des droits (justice, loisir, protection, etc.) (Éric Delemar).
Malgré les efforts, les moyens ne sont pas "à la hauteur des enjeux des dégradations" (Éric Delemar). "les enfants ne sont pas des petitêt être humain ne veut pas dire petit droit et c'est pas parce qu'ils font 50 cm ou 50 kg de moins qu'on aura qu'on a le droit d'utiliser la force pour se faire obéir" (Éric Delemar).
Les "bonnes claques" ont des conséquences avérées sur le développement cérébral et la santé mentale.
Troubles de l'attention et carences relationnelles : La violence chez les enfants est souvent liée à des "troubles relationnels précoces" et un manque de "ressources internes" pour faire autrement que de passer à l'acte (Sophie Marinopoulos, citant Maurice Berger). L'accès aux mots est une "liberté énorme".
Les troubles de l'attention sont un "grand sujet de santé mentale" (Sophie Marinopoulos), car un enfant inattentif ne "se nourrit [pas] de ce qu'il regarde" et ne construit pas sa vie intérieure. La santé mentale n'est pas seulement le domaine des spécialistes, mais la "santé de nos relations" (Sophie Marinopoulos).
Impact des écrans : Les écrans sont un sujet de grande préoccupation pour les parents, qui se sentent "totalement dépassés" (Sophie Marinopoulos).
Elle annonce la généralisation de la pause numérique au collège et milite pour une décision européenne interdisant l'accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans.
Elle insiste sur le rôle des adultes : "si nous-même on passe notre temps sur nos écrans c'est sûr qu'on donne pas un bon exemple à notre jeunesse" (Ministre Borne).
La société doit encourager davantage d'interactions et d'échanges réels.
Conclusion et Perspectives
Changements de paradigme nécessaires :
Lieux d'accueil petite enfance : Ne pas les considérer comme de simples "lieux de garde", mais comme des "lieux d'éveil" (Éric Delemar) où l'on peut jouer, être à l'extérieur, prendre des risques.
Soutien à la parentalité : Doit être universel ("pour tous les parents") et non seulement destiné aux parents "défaillants" (Éric Delemar), avec des moyens adéquats pour les structures d'accueil et les écoles maternelles.
Prise en compte de la parole des enfants : L'Article 12 de la CIDE est crucial. Il faut "donner le courage [aux enfants] de prendre la parole, de s'assurer qu'ils ne seront pas moqués humilié" (Éric Delemar).
Remettre l'enfance au cœur des préoccupations : Accepter "l'enfance de nos enfants" (Sophie Marinopoulos), dans une société qui tend au "no kids". C'est un travail continu pour la "paix" interne et externe, en nourrissant les enfants pour qu'ils aient les "ressources internes" et ne recourent pas à la violence.
Articulation des temps et inégalités : Grégoire Borst insiste sur la nécessité de "réfléchir en tout cas dans vos réflexions d'avoir toujours en tête la question de comment on articule les différents temps de l'enfant" (Grégoire Borst) (scolaire, périscolaire, extrascolaire).
L'absence de coordination entre ces temps est un "facteur d'inégalité scolaire extrêmement important" (Grégoire Borst).
Il faut des "politiques publiques qui permettent effectivement de façon de de réfléchir de façon globale à comment on réduit les inégalités dès les 1000 premiers jours" (Grégoire Borst).
La Ministre Borne réitère l'importance de la liberté des conventionnaires à "douter, de questionner, d'explorer, libre de bousculer les idées préconçues de formuler des propositions neuves" (Ministre Borne) et leur assure que leur travail sera pris en compte par le gouvernement.
La convention doit permettre de faire émerger des "points de convergence, des orientations claires, des solutions concrètes" (Ministre Borne) pour repenser et améliorer la vie des enfants en France.
Note de synthèse : Promotion des bonnes pratiques solaires
Cette note de synthèse a pour objectif de résumer les principaux thèmes, idées et faits importants concernant la promotion des bonnes pratiques solaires, en se basant sur les extraits de la "Matinale du Drapps : Promouvoir des bonnes pratiques solaires - Enjeux et pistes d’actions".
Elle inclura des citations pertinentes issues des sources originales.
Introduction :
Contexte et enjeux de la prévention solaire La Direction Générale de la Santé a souligné en 2020 la nécessité de recommandations sanitaires pour les indices UV, en particulier pour les populations à risque.
Malgré les effets positifs du soleil (notamment la synthèse de vitamine D), une exposition excessive aux UV est nocive et peut entraîner des cancers de la peau et un vieillissement prématuré.
Il est crucial de trouver un équilibre entre une exposition optimale pour la vitamine D et une protection adéquate.
Chiffres clés et impacts sur la santé :
80% des dommages liés aux UV sont provoqués avant 18 ans, les enfants étant plus exposés que les adultes. Un cancer sur trois est un cancer de la peau. Le coût de traitement du mélanome est estimé à 225 millions d'euros par l'INCA.
20 millions de personnes sont aveugles dans le monde à cause de la cataracte, l'exposition solaire étant un facteur de risque majeur.
Les effets sur la santé se manifestent à court, moyen et long terme :
Recommandations de protection solaire
Les recommandations actuelles de l'Institut National du Cancer (INCK) sont claires :
Historiquement, le bronzage a connu une inversion de sa signification sociale :
Comportements des Français (Baromètre Cancer 2005, 2010, 2015) : * * Les moyens de protection sont insuffisamment utilisés, notamment la protection vestimentaire, en diminution. * Différenciation des comportements :Les femmes se protègent globalement mieux, utilisant plus l'ombre, la crème solaire et les lunettes. Les hommes privilégient les t-shirts et chapeaux. * Protection insuffisante chez les 15-24 ans (population sous-protégée et surexposée). * Un gradient social existe : les personnes moins diplômées sont globalement moins protégées. * Les phototypes plus foncés se protègent moins, bien que les lunettes de soleil restent indispensables pour tous. * Les résidents du nord ont moins le réflexe de se protéger aux heures critiques. * La protection des enfants s'est améliorée, les parents protégeant mieux leurs enfants qu'eux-mêmes. * Les connaissances augmentent, mais les fausses croyances persistent, notamment sur les conséquences des coups de soleil dans l'enfance. * Actions de prévention solaire : Exemples et initiatives * Plusieurs niveaux d'actions sont mis en œuvre :
1. Niveau International :
2. Niveau National (France) :
3. Niveau Local/Régional :
En conclusion, la promotion des bonnes pratiques solaires est un enjeu de santé publique majeur, nécessitant une approche multiforme et adaptée aux différentes populations, environnements et représentations sociales.
Les initiatives présentées, qu'elles soient de recherche ou de terrain, montrent la volonté de cultiver une "culture commune [...] plus saine de nos pratiques solaires".
Note de synthèse : Protection de l’Enfance et Scolarité(s) - L'école comme facteur et espace de protection et de résilience
Cette journée d'étude, troisième édition d'un événement à succès, met en lumière le rôle crucial de l'école dans la protection et la résilience des élèves bénéficiant de mesures de protection de l'enfance.
Elle vise à outiller les acteurs de terrain et à faciliter les rencontres entre partenaires clés (Rectorat de l'Académie de Lille, NPJJ de Roubaix, Départements du Nord et du Pas-de-Calais).
La thématique explore comment l'environnement scolaire peut devenir un espace de sécurité et de développement pour ces jeunes.
1. La Résilience : Concepts Clés et Application Scolaire
La résilience, loin d'être la force des super-héros, est « la force des faibles » (Martine Lanbeale), un processus qui survient après un trauma, non pas comme une résistance immédiate, mais comme un "néodéveloppement" après une sidération. Un élément fondamental est qu' « on ne résilie jamais tout seul ».
La présence de "tuteurs de résilience" est indispensable. Ces tuteurs, souvent des professionnels de l'éducation ou du social, ne se désignent jamais eux-mêmes ; c'est la personne en résilience qui leur attribue ce rôle, souvent a posteriori.
Une parole, un regard, une considération peuvent changer la vie d'un enfant, même si le tuteur n'en a jamais conscience.
Facteurs de protection de la résilience (selon Boris Cyrulnik) :
Attachement sécurisant : Un environnement où l'enfant se sent entouré et aimé, même si cet attachement initial est détruit par un trauma (comme l'histoire de Boris Cyrulnik lui-même).
Rébellion : La capacité à ne pas rester dans la sidération, à ne pas "faire une carrière de victime", bien que cela dépende de l'environnement proposé.
Capacité à raconter son histoire : L'expression du vécu, et notamment la lutte contre le sentiment de honte, qui est décrit comme "le poison de l'âme" et qui empêche de parler.
La spécificité de la résilience scolaire : L'école est un espace de protection parce qu'elle offre un cadre clair et sécurisant, avec des règles et des processus où "au moins ils savent comment fonctionner à l'école". Malgré le "cartable plus lourd" que portent ces enfants, l'école peut être un lieu où ils s'investissent "pour faire plaisir à leur enseignants en échange d'un regard positif".
L'école contribue au développement de compétences sociales, d'analyse, de compréhension, de lecture, de récit et d'expression artistique, toutes essentielles à la résilience.
Exemples concrets de résilience scolaire :
Le chauffeur de car : Un homme, enfant battu, a été "sauvé" par le sourire quotidien de son chauffeur de car.
Ce chauffeur, sans le savoir, a été un tuteur de résilience en donnant l'alerte un jour où l'enfant était plus gravement blessé.
Cette histoire souligne l'impact inattendu et souvent méconnu des tuteurs de résilience.
Philippe Maurice : Condamné à mort jeune, il a repris ses études en prison pour "ne pas devenir fou".
Il est passé d'un CAP à un doctorat en histoire médiévale, devenant finalement enseignant à l'ENS. L'école a été un moyen de sortir de la haine et de retrouver la maîtrise.
Estelle et Sophie : Ces deux jeunes filles, victimes d'abus, ont utilisé l'école différemment pour gérer leur trauma.
Estelle s'est réfugiée dans le travail scolaire pour s'isoler, tandis que Sophie a utilisé le théâtre à l'école pour rejouer son vécu. Ces cas illustrent la non-linéarité et la fluctuation des processus de résilience scolaire.
2. La Résilience Assistée : Postures Professionnelles et Ressources Locales
Devenir un potentiel tuteur de résilience est avant tout une question de posture plutôt que d'actions concrètes spécifiques. Il s'agit de « créer un lien sécure, une alliance ».
Des phrases simples comme "Tu sais si j'ai l'impression que c'est un peu compliqué pour toi, tu sais que je suis là pour toi" peuvent être vitales.
L'objectif n'est pas de juger, mais de considérer l'enfant dans la singularité de son histoire.
Ressources et Partenariats Locaux :
Points Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) : Structures nationales (250 PAEJ), présentes notamment dans le Nord et le Pas-de-Calais, offrent un soutien psychologique et social, avec une approche de libre adhésion et une mission de prévention.
Maisons des Adolescents (MDA) : Structures départementales qui assurent l'accueil, l'accompagnement et l'orientation des adolescents, avec une équipe pluridisciplinaire (psychologues, infirmières, éducateurs, etc.). Elles mettent en place des expérimentations avec l'Éducation Nationale pour éviter de "perdre des jeunes en route".
Prévention Spécialisée (PS) : Intervient auprès des jeunes et familles en difficulté ou en rupture pour prévenir la marginalisation et faciliter l'insertion. Ses principes incluent le mandat non nominatif (approche territoriale), la libre adhésion et une approche globale des jeunes. Les équipes travaillent dans la rue pour maintenir le lien avec les familles.
Agents de Liaison Quartier Établissement (ALSCE) : Postes créés dans les années 90, déployés dans 74 collèges du Nord, ces agents font le lien entre l'établissement scolaire, le quartier et les familles. Ils sont "un pied à l'intérieur de l'établissement scolaire" et "un pied aussi dans le quartier", offrant une expertise locale et facilitant le contact avec les jeunes et leurs familles.
Le regard croisé des différents professionnels est crucial pour détecter précocement les situations. Les élèves eux-mêmes peuvent être des "messagers", informant les adultes des difficultés de leurs camarades.
Qui peut saisir ces structures ? ** * PAJ et MDA : Le jeune lui-même, sa famille, ses proches ou tout professionnel gravitant autour de l'adolescent peuvent les saisir. * Prévention Spécialisée : N'importe qui peut interpeller ces structures, y compris les directeurs d'école primaire. Leur présence dans le quartier et leur capacité à aller à domicile facilitent la prise de contact. * Services Sociaux du Département (Maison Nord Solidarité dans le Nord, MDS - Maison Départementale de la Solidarité - dans le Pas-de-Calais) : Représentent un interlocuteur essentiel, notamment en milieu rural où les ressources peuvent être plus limitées. Il est crucial de connaître ces partenaires "avant d'avoir un problème". * Service Social en Faveur des Élèves (ASDSN) : Les assistantes sociales scolaires sont des personnes ressources dans les établissements pour orienter vers les structures adaptées. Une expérimentation de "brigade du premier degré" est lancée dans le Nord pour mieux répertorier les partenaires et soutenir les équipes pédagogiques en primaire. * PMI (Protection Maternelle et Infantile)** : Service départemental qui intervient dans les écoles pour les bilans de santé et peut être un interlocuteur précieux pour les enseignants.
3. Conclusion
La journée d'étude souligne l'importance vitale d'un écosystème de soutien autour des enfants en situation de protection, avec l'école au cœur de ce dispositif.
La résilience est un processus complexe qui dépend fortement de la qualité des relations humaines et de la présence de tuteurs bienveillants, souvent sans le savoir.
La connaissance et la collaboration entre les professionnels de l'éducation et du social, ainsi que la capacité à identifier et orienter les élèves en difficulté, sont des piliers fondamentaux pour offrir à chaque enfant les conditions d'un "néodéveloppement" réussi.
Document d'information détaillé : Violence des mineurs et culture du couteau en France
Ce document analyse les thèmes principaux, les faits marquants et les idées essentielles concernant l'augmentation de la violence chez les mineurs en France, en particulier l'usage des armes blanches.
Il s'appuie sur les extraits de l'émission "Envoyé spécial - Coups de couteaux chez les ados".
Thèmes principaux
Faits et idées les plus importants
Le père de la victime témoigne de l'horreur : "Je jamais vu ça. Même moi quand j'allais quand j'étais jeune et j'allais ici à l'école non je suis bagarré à coup de point et tout.
Bon après le lendemain j'étais réglé on était pote. C'est bon mais jamais coup de de couteau."
Prévalence du port de couteaux :
Il ajoute : "Si le mec il a un couteau, je préfère moi aussi en avoir un. Je préfère le planter qui me plante. C'est logique ça."
Il dissimule son couteau "dans les parties intimes soit dans la sacoche soit là je le mets dans la chaussette".
Les couteaux Opinel sont "le couteau à la mode.
C'est plus facile d'acheter un couteau que d'acheter un filet au fich à Mcdo. Mettre moins de temps." * Chiffres alarmants : "Rien qu'en 2024, 10400 agressions à l'arme blanche ont été perpétrées en France." Cependant, il est "difficile de savoir précisément combien concernent les mineurs. Faute de statistique." * Facilité d'acquisition des couteaux pour les mineurs : * La loi est claire : "Un couteau à la fixe comme un couteau de bouché, un poignard ou un cran d'arrêt sont des armes de catégorie D.
Leur détention et leur transport sont formellement interdits aux mineurs." * Pourtant, un adolescent de 17 ans a pu acheter un couteau dans un supermarché discount et une quincaillerie sans vérification d'âge.
Aucune vérification de l'âge ou de l'identité de l'acheteur n'est effectuée. 48 heures plus tard, nous recevons le couteau à notre domicile. Bref, acheter un couteau, rien de plus facile pour un mineur."
Causes et facteurs aggravants :
"L'adolescent agressé serait une victime de ce que les bandes appellent un match retour."
Ces drames font le tour des réseaux sociaux et la une des journaux."
Les jeunes se donnent rendez-vous pour se battre via des applications comme Snap, et les vidéos d'agressions sont partagées sur des boucles cryptées (Telegram) : "Avec les outils numériques, l'embrouille s'accélère."
C'est une compétition symbolique."
La rue offre "des gratifications immédiates et des gratifications puissantes" aux jeunes en échec scolaire ou sans emploi. * Musique : La "culture du couteau est présente dans de nombreux morceaux de rap comme celui du chanteur Jul paru il y a quelques années. dans lequel il fait l'apologie d'un célèbre couteau avec son manche en bois."
Réponse de la justice et de la prévention : * Contrôles policiers : Les forces de l'ordre effectuent des contrôles de sacs aux abords des lycées. "94 armes blanches ont été saisies à l'occasion de près de 1000 opérations de contrôle entre les mois de mars et d'avril."
Ces actions visent la "prévention" et "une présence dissuasive", mais sont limitées car les policiers "n'ont pas le droit d'effectuer des fouilles au corps".
Elle insiste sur le rôle "nouveau" et problématique des réseaux sociaux.
"À partir de 13 ans, on est responsable pénalement. Vous avez l'âge d'aller en prison."
"nous avons 200 mesures éducatives ou mesures de contrôle judiciaire qui ont été confiées à la protection judiciaire de la jeunesse et qui ne sont pas exécutées faute d'effectif éducatif."
On a une proportion de jeunes qui sont en échec scolaire et en désertion scolaire, en décrochage scolaire qui est extrêmement importante et les difficultés familiales globales".
Actions de sensibilisation :
Il fait de la prévention dans les collèges et lycées, soulignant les conséquences de la violence : "les embrouilles s'amèent à deux choses, voire trois. La mort, la prison, le handicap."
Il insiste : "arrêter de marcher avec des couteaux. On se protège pas avec un couteau. [...] Quand tu marches avec un couteau dans la poche, tu marches avec l'arme du crime."
"Ils apprennent à se défendre, à se débrouiller surtout dans la vie au quotidien parce que ce sont des situations qui se passent au quotidien."
Conclusion
Le reportage brosse un tableau préoccupant de la violence à l'arme blanche chez les mineurs en France.
Il met en lumière non seulement la gravité des actes et leurs conséquences dramatiques, mais aussi la complexité des facteurs sous-jacents (rivalités de quartiers, influence des réseaux sociaux, facilité d'accès aux armes, quête de réputation).
Si la justice des mineurs se veut plus rapide et non laxiste, elle est freinée par un manque criant de moyens pour l'application des mesures éducatives et un système de prévention en amont qui semble défaillant.
Les initiatives individuelles de sensibilisation et de self-défense tentent de combler ces lacunes face à un phénomène qui bouleverse les familles et les communautés éducatives.
for - article - substack - Annick De Witt - Toxic Polarization is killing us. A new worldview can save us - from - article - LinkedIn - Bayo Akomolafe - I am against "worldview"\ - https://hyp.is/oqgW2ivdEfCmu9M8EYHozw/www.linkedin.com/posts/bayoakomolafe_i-am-against-worldview-the-term-seems-activity-7319799984663535616-fpVW/ - to - book - Embracing Paradox, Evolving Language - https://hyp.is/go?url=https%3A%2F%2Fipfs.indy0.net%2Fipfs%2Fbafybeihk6dcr7dfruu65z5e5ze2rkeiydkmgbbpadhyulckm4afnqbtdgy&group=world - from - Substack article - Can and should expect a spiritual Revolution any time soon? - Michel Bauwens - https://hyp.is/JDDTADInEfCKmLNKpwhsng/4thgenerationcivilization.substack.com/p/can-and-should-we-expect-a-spiritual
summary - Annick de Witt takes the reader on a journey of discovery of that looks at the nuances of the complex set of entangled crisis we face today, by referring to the idea of worldviews - She shows how the quagmires now emerging are the result of interplay between three major worldviews, traditional, modern and post-modern and how each represents a partial truth that denies the partial truths held by the others - The article takes the example of Trumpism and the MAGA movement to illustrate, but the same analysis could be extended to the many different cultural worldviews found in different peoples around the globe - In particular, with Trump's recent decision to bomb Iran's nuclear facilities, tensions between the traditional Islamic culture and the West's traditional, modern and post-modern segments of society are again on the rise - The insightful analysis culminates in the proposal for an integral worldview that includes all three but transcends each one - It may be useful to introduce Annick to Greg Henrique's Unified Theory of Knowledge (UToK), - https://www.unifiedtheoryofknowledge.org/ - Gregg works with John Vervaeke that Annick has cited - Regarding Bayo Akomolafe's short LinkedIn note on the word "worldview", I respect both Annick's detailed analysis as well as Bayo's interpretation and look forward to a comparative analylsis of these two perspectives around the word "worldview" - I am also in the middle of annotating Lisa E. Maroski's book, Embracing Paradox, Evolving Language, which is salient here as well
Indyweb dev - new Plexmark - analog affirmation slider - while reading the passage I was annotating, I realised that I was in agreement with a lot of what the author was articulating. However, I have no way to indicate this match because it would be too much - this gave rise to a new Plexmark: <br /> - Have an analog control slider for each sentence that indicates - agreement on one side and - disagreement on the other side as well as a - 'don't know' button. - This gives a running indication of resonance with your own salience landscape - This can then be used in conjunction with the Indranet - If there is an indication of strong agreement, then the reader may have strong motivation to investigate that author's mindplex, - especially if there is a strong salience mismatch between the author and the reader, indicating a possible learning event
Retrospective reflections - (See below) adjacency - sacred - relationship with - free - open source - what is your relationship with the sacred? - this is the same as asking - how do you feel in your time of solitude and aloneness? - do you feel deep connection and a sense of not being lonely while you are alone? - to be alienated if not to feel disconnected with others - as it is to be disconnected with the ceaseless sacred that continuously surrounds you, from birth to death
it means integration of both traditional and modern
two central ideas of Deep Humanity praxis fit into these three worldview
death awareness is a major focus on traditional knowledge systems but
June 27, 2025 - modernism - objective reality - validation - example - personal experience - beeping electricity meter
while postmodernism thus represents a new awareness of how our paradigms construct our world, it appears markedly blind to its own worldview — its own postmodern metanarrative.
for - key insight - postmodernism is blind to its own narrative - quote - postmodernism is blind to its own narrative - Annick de Witt - observation - adjacency - postmodernism - alternative facts
adjacency - postmodernism - alternative facts - observation - also we are seeing the shadow side of postmodernism in the Trump era where "alternative facts" have become dangerously fashionable - obviously the complete denial of an objective reality is not tenable while the complete denial of constructed reality is also no tenable - what we need is an integration, as Annick contends

In the late 1950s Royal released versions of the Royal Quiet De Luxe in 6 different colors.
Ce document est un compte rendu détaillé de la session plénière du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) consacrée à un projet d'avis intitulé "La protection de l’enfance est en danger : les préconisations du CESE".
Il met en lumière les discussions, les constats alarmants, et les propositions concrètes visant à améliorer la protection de l'enfance en France.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Le Rôle du CESE et la Participation Citoyenne :
La Crise de la Protection de l'Enfance :
Désorganisation Institutionnelle et Disparités Territoriales : L'État est "totalement désengagé de la politique de la protection de l'enfance". Il manque de données statistiques consolidées au niveau national, ce qui "organise la cécité de l'État et organise l'invisibilité des bénéficiaires".
Problèmes de Santé et Scolarité : Les enfants victimes de violence ou de négligence grave ont une espérance de vie réduite de 20 ans. Moins de 30% d'entre eux ont un bilan de santé global à l'entrée dans le dispositif de protection, et moins de 10% ont un suivi effectif. La déscolarisation est fréquente chez les enfants placés.
Gouvernance et Coordination :
Amélioration de la Protection :
Respect des Droits de l'Enfant :
Soutien aux Professionnels :
Citations Clés :
En conclusion, ce briefing met en évidence l'urgence d'une refonte profonde de la politique de protection de l'enfance en France.
Il souligne la nécessité d'une action concertée de l'État, des départements et de la société civile pour garantir le respect des droits fondamentaux de chaque enfant, en s'appuyant sur des professionnels mieux formés, mieux rémunérés et mieux accompagnés, et en assurant une gouvernance transparente et efficace.
Compte-rendu détaillé : La prévention en santé, passons aux actes !
Il vise à identifier les thèmes principaux, les idées clés et les faits marquants soulevés par les différents intervenants, en incluant des citations pertinentes.
1. La Prévention : Un Enjeu Sociétal Majeur et Sous-Estimé
1.1 Prévenir Plutôt que Guérir : Une Évidence non Appliquée
Le constat est unanime : "Prévenir plutôt que guérir, voilà qui semble évident et pourtant la prévention est encore trop souvent le parent pauvre des politiques publiques." (Déclaration introductive).
Il est souligné que la santé ne se limite pas aux hôpitaux, médecins et médicaments, mais est une affaire de société.
1.2 Un Investissement, non un Coût
De plus, elle redonne aux citoyens un "pouvoir sur leur propre santé", les plaçant comme "acteur de tout" plutôt que comme patient.
1.3 Historique et Concepts : Prévention vs Promotion de la Santé
1.4 Efficacité et Retour sur Investissement
Le retour sur investissement est "une évidence" pour les études scientifiques, l'exemple de la prévention du tabagisme montrant "1900 % de retour sur investissement".
Malgré cela, le financement reste difficile, nécessitant des "dispositifs de financement incitatifs et pérennes" et pluriannuels.
2. Les Déterminants de la Santé et les Inégalités
La discussion met en évidence la multiplicité des déterminants qui influencent la santé, soulignant leur rôle dans la création et l'aggravation des inégalités.
2.1 Déterminants Sociaux et Économiques
2.2 Déterminants Environnementaux et Risques Émergents
2.3 Déterminants Commerciaux et Influence de l'Industrie
2.4 L'Approche Genrée en Santé
Emmanuel Cambois et Lormier soulignent que la santé des femmes et les défis auxquels elles sont confrontées (troubles musculosquelettiques, troubles anxiodépressifs, carrières hachées) sont souvent sous-estimés ou mal compris.
Il est crucial d'adopter des "approches différenciées entre les hommes et les femmes" dans la prévention et la personnalisation des soins, car les symptômes et les parcours de vie peuvent varier considérablement.
3. Innovations et Défis dans la Prévention
La discussion explore les nouvelles méthodes et outils, notamment le numérique, tout en identifiant les freins persistants à une prévention efficace.
3.1 Le Numérique : Opportunité et Défi
Les données de santé massives et l'intelligence artificielle permettent une "détection précoce" (ex: radiologie), un "soutien personnalisé" (applications mobiles, chatbots) et une "télésurveillance" des paramètres vitaux.
Cependant, des "freins" persistent : un "décalage culturel et organisationnel" du système de santé axé sur le curatif, la nécessité de "former" les professionnels de santé, et les "déterminants numériques de la santé" (accès, connectivité, confiance). L'objectif est de passer "d'une médecine épisodique à un suivi continu".
3.2 Financement et Volonté Politique
Le succès de la lutte contre le tabagisme, principalement par l'augmentation des taxes, en est la preuve. Il souligne que "ça ne demande pas de financement public, au contraire, c'est des taxes, ça apporte des financements publics".
Il critique le recours au "bon sens" plutôt qu'aux "données probantes" pour certaines initiatives de prévention coûteuses (ex: bilans de santé périodiques).
Il insiste sur la nécessité d'investir dans les réseaux de prévention de base (médecine scolaire, PMI, médecine du travail), qui sont "en difficulté".
3.3 Gouvernance et Coordination
Le Professeur Ruche et Emmanuel Cambois insistent sur la nécessité d'une "intersectorialité et interministérialité" au niveau national, et d'une "déclinaison territoriale au plus près des territoires et des populations".
La promotion de la santé plaide pour "introduire la santé dans toutes les politiques publiques".
La CNS recommande une "stratégie nationale de santé" sur 10 ans et des "feuilles de route prévention promotion de la santé" au niveau territorial avec un "rendu de compte".
4. La Santé au Travail : Un Pilier de la Prévention
La deuxième partie de la séance est spécifiquement dédiée à la santé au travail, soulignant ses défis et les pistes d'amélioration.
4.1 Des Chiffres Alarmants
Cela montre que "malgré un accord interprofessionnel national sur la prévention au travail une loi en décembre 2020 une loi en août 2021 sur la prévention au travail, on est à un niveau qui stagne en terme de prise en charge de prévention primaire au travail".
4.2 Des Bouleversements qui Pèsent
Le monde du travail est confronté à des "bouleversements" majeurs :
Les troubles musculosquelettiques, première cause de maladie professionnelle, touchent "trois femmes sur 5 et un homme sur deux". La "répartition genrée du travail domestique" impacte aussi la santé mentale des femmes. * Santé mentale : Les principaux facteurs de risque sont le "stress chronique" (80%, surcharge mentale, burnout, troubles du sommeil, suicide) et les "violences internes ou externes" (20%, incivilités, harcèlement, discrimination).
La "fatigue liée aux outils et à l'utilisation des outils numériques" est un nouveau défi. * Pratiques managériales : Elles sont "déterminantes" mais apparaissent "trop verticales et trop hiérarchiques" en France, avec un manque de "confiance au salariés" et un "besoin de maîtrise et de contrôle encore très important" (Dr. Florence Bénichou).
4.3 Les Nouveaux Visages du Travail
L'étude met en lumière la situation des travailleurs indépendants et des plateformes. Les livreurs et VTC subissent des "risques forts" (accidents, TMS, problèmes de santé mentale dus à la "pression" des algorithmes et à l'angoisse de la perte de revenus). L'accès aux assurances est "très peu connu" et utilisé.
4.4 Pistes d'Amélioration : Vers une Prévention Primaire Renforcée
Les rapporteurs proposent trois axes pour améliorer la prévention au travail :
4.5 Des Exemples de Succès et une Volonté Politique
Cette approche, qui combine "volonté politique, des moyens, une mobilisation des différents acteurs publics comme privés", montre qu'il n'y a "pas de fatalité en matière d'accidentologie".
Madame Astrid Panosian Bouvet, Ministre chargée du travail et de l'emploi, salue le rapport et confirme l'importance du sujet. Elle rappelle que la santé au travail n'est pas "assez haut sur l'agenda public".
Elle insiste sur la "lutte contre les accidents du travail grave et mortel", un phénomène qui n'est "pas une fatalité" et dont beaucoup sont "évitables".
Elle confirme la volonté de "capitaliser sur ce succès" des JO et de "dupliquer la méthode" notamment via le "dialogue social au sein des branches" et une "meilleure coopération interministérielle".
Elle souligne que la prévention doit être au "cœur des préoccupations" et non un "codicille au contrat de travail".
5. Conclusion Générale
Cela implique une approche globale et transversale, intégrant les déterminants sociaux, environnementaux et commerciaux.
Le numérique offre des outils prometteurs, mais leur déploiement doit être inclusif et accompagné.
Le financement n'est pas le seul obstacle ; la capacité à remettre en question des intérêts privés et la volonté politique sont primordiales.
La santé au travail, avec ses défis liés aux changements climatiques, aux inégalités de genre et aux nouvelles formes de travail, est un exemple criant de la nécessité d'une prévention primaire renforcée, basée sur le dialogue social et l'écoute des travailleurs.
Briefing Document : Désenclaver pour un espace de vie apaisé - Quartiers urbains populaires #2 : En direct
Date : 14 juin 2024 (référence aux dates mentionnées dans les sources)
L'événement fait suite aux violences de 2023 et s'inscrit dans une démarche d'écoute active et d'immersion dans la réalité de ces quartiers. L'objectif principal est de "désenclaver les quartiers pour y faire advenir des espaces de vie apaisés".
Thèmes Majeurs et Idées Clés :
1. Revalorisation et Reconnaissance des Quartiers Populaires :
2. Le Désenclavement : Au-delà de l'Infrastructure, un Enjeu Humain et Social :
3. Le Rôle Central de la Culture et de l'Éducation :
4. Les Défis et la Nécessité d'une Action Collective et Durable :
Conclusion : Cette conférence met en lumière la richesse et la vitalité des quartiers populaires, tout en soulignant les défis structurels auxquels ils sont confrontés, notamment le manque de moyens et la stigmatisation.
Les solutions présentées reposent sur une approche participative, une valorisation des initiatives locales, un réinvestissement dans l'accès à la culture et à l'éducation, et une volonté de "désenclaver" au sens large : briser les barrières physiques et mentales, recréer du lien social et donner le pouvoir d'agir aux habitants pour qu'ils soient les acteurs de leur propre développement et du "vivre ensemble".
Le message final est clair : "il n'y a pas de fatalité" et l'action collective est la clé pour un avenir apaisé.
Note de Synthèse : Réflexion sur les Politiques de l'Enfance en France
Date : 27 Octobre 2023 Sujet : Bilan et perspectives des politiques publiques de l'enfance en France, rôle du Haut Commissariat à l'Enfance, défis et pistes d'action.
Source : Extraits de "CCTE - Session#1 : Échanges avec Sarah EL HAÏRY - En direct"
1. Création et Mission du Haut Commissariat à l'Enfance (HCE)
Le Haut Commissariat à l'Enfance est une institution nouvellement créée, ayant moins de trois mois d'existence au moment de l'intervention.
Sa création répond à un besoin jugé "criant" de repenser la place de l'enfant dans la société française de manière globale.
L'objectif est de créer un environnement qui pense l'ensemble des temps et spécificités de l'enfant.
Sarah El Haïry se décrit comme celle qui va "pousser la place de l'enfant ou la voie de l'enfant quel que soit le ministère et donc quelle que soit la politique publique pensée".
Son rôle n'est pas opérationnel mais garantit la prise en compte des besoins et des droits de l'enfant dans toutes les instances, même celles éloignées de l'univers de l'enfance (ex: secteur du tourisme avec la question du "No Kids").
Elle travaille en étroite collaboration avec Matignon pour assurer l'interministérialité et peut mobiliser toutes les administrations.
Elle peut demander des expertises mais surtout comprendre "Qu'est-ce qui a bloqué ? Pourquoi lui tout seul il l'a pas fait ?".
2. Défis Majeurs des Politiques de l'Enfance
Plusieurs défis sont soulevés, illustrant la complexité et les lacunes actuelles du système :
Sarah El Haïry confirme ce point : "rien ça a été fait par silo". La prise en charge des enfants en situation de handicap, par exemple, implique de multiples acteurs (département pour le transport, État pour l'éducation, ministère de la santé pour les soins) sans coordination globale, menant à des "inégalités territoriales" et une situation de "petit bonheur la chance".
Place de l'enfant dans la société : La question des "No Kids" (établissements interdisant l'accès aux enfants) est soulevée comme une illustration du manque de prise en compte de la place de l'enfant, qui est pourtant un "premier des impératifs".
Protection et bien-être matériel : La situation des "enfants à la rue" est un "engagement" du Président de la République mais reste une réalité criante.
La Haute Commissaire insiste sur la "faiblesse ou la fragilité parfois de notre système" où la responsabilité est renvoyée entre l'État (pour les familles) et les départements (pour les enfants seuls), menant à "3000" enfants à la rue.
Elle souligne que "quelle que soit sa nationalité quelle que soit son identité c'est pas aujourd'hui un élément qui doit être différenciant".
Une citoyenne soulève la question des enfants jugés "dysfonctionnants" à l'école, qui sont trop souvent médicalisés au lieu d'être accompagnés pour transformer leurs particularités en "chance et une force".
La Haute Commissaire mentionne l'absence de "jaune budgétaire" pour l'enfance, rendant difficile une vision d'ensemble des investissements.
3. Soutien à la Parentalité et Rôle des Parents
Le rôle des parents et le besoin de soutien sont des thèmes centraux des échanges :
Sarah El Haïry répond que l'objectif est de "donner à nos enfants les apprentissages essentiels" et de les "accompagner dans cette éducation au consentement", en complémentarité avec les parents.
4. Valorisation des Métiers de l'Enfance
La crise des vocations et le manque de reconnaissance des professionnels travaillant auprès des enfants sont un sujet de préoccupation :
5. Engagement et Perspectives
Sarah El Haïry affirme son engagement personnel et la singularité de sa mission :
Optimisme : Elle exprime un optimisme mesuré, voyant des ouvertures et une volonté collective : "je vois toute la force des équipes de l'Élysée toute la force des équipes de Matignon la force des ministères avec qui je travaille en se disant 'Bah OK mais toi tu vas suivre dans la durée.' Bah oui moi je vais suivre dans la durée".
En conclusion, cette séance d'échanges met en lumière la volonté de la France de dépasser les approches fragmentées des politiques de l'enfance par la création d'un Haut Commissariat dédié.
Les défis sont immenses, allant de la protection des enfants vulnérables et de l'accès à un environnement décent, au soutien d'une parentalité en mutation et à la valorisation des métiers de l'enfance.
L'accent est mis sur la transversalité, la coordination et la nécessité d'une vision globale et durable pour assurer le bien-être de tous les enfants.
El proceso de composición de textos académicos Autores: Manuel Castelló Localización: Escribir y comunicarse en contextos científicos y académicos : conocimientos y estrategias / coord. por Montserrat Castelló Badia, 2007, ISBN 84-7827-477-4, págs. 47-82
Royal QDL Carriage Removal/Install-The Easy Way…do you want to fight? by [[The HotRod Typewriter Co.]]
SM7 carriage bearings won't work on a QDL-style typewriter, but Royal Diana ones will. It requires removing a pin from the tab mechanism (after loosening a side nut). There's also bilateral carriage stop nuts which require removing at least one.
Document d'information détaillé : Stratégies contre la violence scolaire : Prévention et Gestion Source : Extraits de "Stratégies Contre la Violence Scolaire : Prévention et Gestion" (Circulaire n° 2019-122 du 3-9-2019, NOR : MENE1925181C)
Ce document officiel du Ministère de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse (MENJ) et de la Direction Générale de l'Enseignement Scolaire (DGESCO) détaille un plan d'action exhaustif visant à prévenir et gérer la violence en milieu scolaire. Il s'adresse aux recteurs d'académie, inspecteurs, directeurs académiques, chefs d'établissement et professeurs.
Thèmes principaux et idées clés :
2. Tolérance Zéro pour les Incivilités et Agressions : Un principe non négociable est établi : "Chaque agression, chaque insulte, chaque incivilité doit être signalée et sanctionnée." Cette exigence est d'autant plus forte si les actes sont dirigés contre un représentant de l'autorité publique. L'institution scolaire doit à la fois prévenir et apporter des réponses concrètes.
Signalement systématique et suivi : Chaque incident doit être signalé, faire l'objet d'un suivi, et être recensé avec la sanction appliquée. Un bilan annuel est présenté au conseil d'administration.
4. Renforcement de la Protection des Personnels : Les personnels scolaires bénéficient du statut juridique de "personne chargée d'une mission de service public", ce qui aggrave la qualification pénale des violences commises à leur encontre.
Réponse institutionnelle systématique : "Toute incivilité, atteinte ou autre fait grave commis à l'encontre d'un personnel de l'éducation nationale doit systématiquement faire l'objet d'une réponse de la part de l'institution."
5. Prise en Charge des Élèves Hautement Perturbateurs et Poly-exclus : Des dispositifs gradués sont envisagés pour les élèves dont les actes de violence sont récurrents.
Équipe mobile mixte d'intervention scolaire : Intervient en "troisième niveau", après l'échec des approches pédagogiques et éducatives et l'intervention d'autres professionnels. Cette équipe associe les familles dans le cadre d'un contrat limité dans le temps.
Le Par vise à "poursuivre un dialogue avec les personnes responsables de l'élève et de les guider, en cas de besoin, vers le service ou le dispositif de soutien le plus approprié."
Il repose sur l'alliance avec les parents, qui s'engagent à faire respecter par l'élève les obligations scolaires et à participer aux mesures d'accompagnement (aide pédagogique, activités éducatives, suivi médico-social).
6. Organisations Adaptées aux Enjeux : Le plan prévoit des structures et des rôles spécifiques pour une mise en œuvre efficace.
Cellule de lutte contre les violences scolaires et référent départemental : Chaque DASEN doit créer un comité de pilotage avec un référent dédié au suivi des questions de violence. Ce comité a pour missions le suivi des faits, l'analyse des décisions disciplinaires, le traitement des affectations après exclusion, l'élaboration de conventions Justice/Éducation nationale, la régulation des saisines pour le PAR, la promotion des initiatives innovantes, l'impulsion de formations, et le renforcement des liens avec les acteurs locaux.
Ils reposent sur les principes d'inclusion, de personnalisation et de responsabilisation, avec un encadrement éducatif renforcé et un projet pédagogique global. Le placement peut être décidé si la classe relais est insuffisante, si l'élève relève d'une mesure de protection de l'enfance et ne peut rester en famille, ou sur décision judiciaire. * Nouveaux partenariats interministériels : Une circulaire interministérielle réactivera les conventions Éducation nationale/Justice et organisera les contrats intercommunaux/locaux de sécurité (CI/LSPD) pour impulser de nouveaux partenariats avec la justice, l'intérieur, l'éducation nationale et l'agriculture. * Annexe 1 : Modifications du Régime Disciplinaire (D. 2019-906 et 2019-908) * * Simplification des procédures : Réduction des délais pour le prononcé des sanctions (3 à 2 jours) et la convocation des conseils de discipline (8 à 5 jours). * Renforcement des réponses : Allongement de la durée de conservation de certaines sanctions dans le dossier administratif de l'élève (blâme et mesure de responsabilisation : fin de l'année scolaire suivante ; exclusions temporaires : fin de la deuxième année scolaire ; exclusion définitive : fin de la scolarité au second degré). Révocation systématique du sursis en cas de nouveau manquement grave. * Mesures d'accompagnement spécifiques : Pour les élèves réintégrés après une exclusion temporaire pour des faits de violence. * Information annuelle du conseil d'administration : Bilan des décisions disciplinaires et des suites données aux demandes de saisine du conseil de discipline. * Renforcement du droit des victimes : Les témoins mineurs sont entendus en présence de leur représentant légal. * Annexe 2 : Modèle type de Protocole d'accompagnement et de responsabilisation des parents (Par)
Cette annexe fournit un modèle détaillé du PAR, incluant :
Objet du protocole : Rappel des obligations parentales et proposition de mesures d'accompagnement.
Des volets spécifiques peuvent être ajoutés (ex: accompagner l'enfant, vérifier le matériel, consulter le carnet de correspondance, participer aux réunions). * Mesures d'accompagnement : Actions pédagogiques (aide, remédiation, tutorat), éducatives (Devoirs faits, stages, activités UNSS), et médico-sociales (rencontres avec l'assistante sociale, l'infirmière, le médecin scolaire). * Suivi du dispositif : Points réguliers avec les parents, suivi par le chef d'établissement qui rend compte au DASEN de l'exécution du protocole. * Durée et modification : Le protocole a une durée déterminée, renouvelable, et peut être modifié par avenant ou résilié en cas de non-respect des engagements.
Synthèse des Priorités et Défis de la Haute-Commissaire à l'Enfance
La Haute-Commissaire insiste sur l'importance de l'interministérialité et de la pluridisciplinarité professionnelle comme leviers pour répondre aux défis complexes liés à l'enfance.
1. Mission et Définition de l'Enfance
L'objectif est de "penser autrement ces politiques publiques et donc de coordonner en étant d'une certaine manière le garant que l'enfant était au cœur et du coup il était au centre de ses réflexions".
Il réunit tous les acteurs (associatifs, administrations, éducatifs).
2. Priorités Thématiques et Actions Engagées
La Haute-Commissaire aborde plusieurs chantiers prioritaires, souvent interdépendants :
Service Public de la Petite Enfance (0-3 ans) :
Actions : Travail sur l'attractivité des métiers (VAE inversée, accompagnement des formations), aides aux communes pour la montée en charge des compétences, collaboration avec les fédérations pour la prochaine COG (Convention d'Objectifs et de Gestion), expérimentation de "solutions hybrides" comme les crèches familiales ou scolaires.
Écrans en petite enfance : Publication d'un "référentiel qualité" interdisant les écrans dans les lieux d'accueil des 0-3 ans, posant des règles claires et accompagnant les PMI.
Soutien à la Parentalité :
Adoption et Accès aux Origines : * Adoption : Améliorer les pratiques professionnelles pour accélérer les procédures et la mise en œuvre du "fichier national des familles adoptantes". Diffuser les outils législatifs existants (Loi Limon sur l'adoption simple). * Accueil durable bénévole/Tiers digne de confiance : Étude des différentes hypothèses, en soulignant l'importance de l'accompagnement spécialisé pour les familles adoptantes si elles envisagent un accueil durable, et la nécessité de "remuscler toutes les possibilités" d'accueil.
Recherche des "familles de cœur" pour apporter stabilité et favoriser la désinstitutionnalisation.
Reposer la question compte tenu des nouvelles réalités et de l'évolution législative en Europe.
Lutte contre les Violences Faites aux Enfants :
Poursuite des travaux de prévention, détection des "signaux faibles", et capacité à "mieux accueillir la parole des enfants".
Prise en charge : Déploiement des "Unités d'accueil spécialisées pour les enfants" (UEJ) dans toutes les juridictions, coordination du soin médical, psychologique, social et judiciaire. Renforcement du 119 (campagne d'information, amélioration des canaux dont le chat, traitement des rappels et priorisation).
Loi Votrein : Projet de loi en préparation par la Ministre Votrein proposant des mesures concrètes : autorisation du cumul d'activité pour l'accueil familial, droit au répit, réinterrogation des modalités d'indemnisation (y compris pour l'accueil durable bénévole), reconnaissance du tiers digne de confiance.
Enjeux Numériques et Écrans :
Cela a conduit au départ de certaines plateformes pornographiques ne souhaitant pas utiliser ces outils. Projet de "mini wallet européen".
Suivi des travaux de la Convention Citoyenne sur les temps de l'enfant avec la participation d'enfants.
3. Défis et Critiques Adressées à la Haute-Commissaire
Plusieurs députés expriment des préoccupations majeures, remettant en question l'action et les moyens du Haut-Commissariat :
Elle questionne l'investissement total de la Haute-Commissaire, engagée dans la campagne des municipales.
La Haute-Commissaire évoque le déploiement de "Santé Protégée Péas" et le rôle des coordinateurs.
Elle cite le rapport accablant de la commission d'enquête sur les "manques de pilotage national, rupture de parcours, recours abusif au placement à l'hôtel".
Elle demande des leviers pour garantir la scolarisation effective et la volonté d'intervenir à Mayotte. La Haute-Commissaire prend note des alertes et évoque un travail avec le Ministre des Outre-Mers pour renforcer les équipes et la priorité donnée à ces territoires.
4. Réponse de la Haute-Commissaire aux Critiques
La Haute-Commissaire se défend des accusations de manque d'investissement ou d'action, affirmant être pleinement engagée dans sa mission de coordination. Elle insiste sur :
En conclusion, la Haute-Commissaire à l'Enfance se positionne comme une figure de coordination interministérielle, cherchant à décloisonner les politiques publiques pour une approche centrée sur l'enfant.
Elle met en avant des chantiers concrets sur la petite enfance, la parentalité, l'adoption, la lutte contre les violences et le numérique.
Néanmoins, elle fait face à des critiques virulentes de députés qui soulignent l'urgence d'une crise de l'enfance, le manque de moyens concrets et des défaillances institutionnelles persistantes, notamment dans la protection de l'enfance, remettant en cause l'effectivité de son action.
Synthèse et Analyse Approfondie des Cancers Professionnels et de leur Invisibilité en France
Ce document de synthèse explore les multiples facettes de l'invisibilité des cancers professionnels en France, s'appuyant sur les travaux du Giscope (Groupe d'Intérêt Scientifique de recherche sur les cancers professionnels) en Seine-Saint-Denis, notamment les recherches d'Anne Marchand, sociologue et historienne, et les commentaires de Nathalie Bajos.
Il met en lumière les mécanismes institutionnels, scientifiques, sociaux et culturels qui contribuent à cette invisibilité, malgré une prévalence significative et des conséquences humaines et sociales dramatiques.
1. Le Cloisonnement Historique et Institutionnel entre Santé au Travail et Santé Publique
Cette dichotomie a des conséquences majeures :
Angle mort de la recherche en santé publique : Le travail est souvent "un angle mort des approches en santé", comme si les lieux de travail n'étaient pas aussi des lieux de vie où l'on passe une grande partie de son temps.
L'Épidémie Cachée : La Sous-Estimation et la Sous-Déclaration des Cancers Professionnels
Les sources révèlent une sous-estimation et une sous-déclaration massives des cancers d'origine professionnelle, contrastant avec l'augmentation constante de l'incidence du cancer en France (doublée depuis les années 1990).
Disparité Chiffrée : En 2023, seules 1452 reconnaissances de cancers professionnels ont été enregistrées, majoritairement liées à l'amiante. Or, les estimations épidémiologiques consensuelles indiquent que "4 à 8 % des nouveaux cas de cancer seraient d'origine professionnelle", soit "jusqu'à 34 644 cas par an". Cette énorme divergence crée un "phénomène un peu circulaire : moins il y a de cancer professionnel reconnus moins les personnes atteintes de cancer seront en mesure de penser le lien entre leur travail et leur maladie moins elles le déclareront en maladie professionnelle".
Longue Latence : Le caractère différé des effets des cancérogènes (20 à 50 ans après l'exposition) rend le lien causal difficile à établir pour les victimes et le corps médical. De plus, il est "impossible scientifiquement et médicalement de distinguer un facteur sur l'autre dans sa survenue" (ex: amiante vs tabac pour le cancer du poumon).
Les Mécanismes d'Invisibilisation des Cancers Professionnels
Plusieurs facteurs, imbriqués et complexes, contribuent à cette invisibilité :
3.1. Les Données Officielles et la Prévalence de l'Amiante
3.2. Le Cadre Juridique et Administratif : Les Tableaux de Maladies Professionnelles
3.3. L'Ignorance des Expositions et le Sentiment de Protection des Salariés
3.4. Le Manque d'Intérêt pour la Déclaration et l'Indemnisation Insuffisante
3.5. Le Rôle Déterminant et les Lacunes du Corps Médical
3.6. Les Inégalités d'Accès à la Reconnaissance et les Transformations du Travail
3.7. Le Manque de Traçabilité Institutionnelle
Volatilité réglementaire : La "valse des réglementations" empêche la mise en place d'un dispositif stable garantissant une "traçabilité rigoureuse dans le temps des expositions cancérogènes" sur de longues périodes (20, 30, 40 ans).
Le Caractère Structurel de l'Invisibilité et l'Enjeu de Justice Sociale
L'analyse de la genèse de la catégorie "cancer professionnel" révèle une "certaine récurrence dans les obstacles à la construction de la connaissance". Dès le début du 20e siècle, malgré une identification précoce des cancers liés à des industries spécifiques (houille, colorants, rayons X), les mêmes constats d'échec de déclaration et de reconnaissance se répètent. Les affiches de 1938 exhortant les médecins à déclarer les maladies professionnelles témoignent de cette problématique ancienne.
Absence de données fiables : Les données sur le cancer sont "incomplètes", avec des registres qui ne couvrent "moins d'un quart de la population en France", et qui présentent des biais (population plus rurale, plus âgée, plus favorisée, moins de personnes d'origine étrangère). Les zones les plus polluées (sites Seveso) sont souvent non couvertes. La proposition de loi pour créer un registre national des cancers est une étape "indispensable".
En conclusion, la lutte contre les cancers professionnels exige bien plus que des campagnes de prévention individuelles.
Elle nécessite une réforme profonde des mécanismes de reconnaissance, une formation accrue du corps médical, une meilleure traçabilité des expositions, une indemnisation plus juste, et surtout, un changement de paradigme qui intègre pleinement la santé au travail dans la santé publique, reconnaissant le lieu de travail comme un lieu de vie essentiel.
Note de synthèse : La sous-reconnaissance des maladies professionnelles en France : un problème de santé publique et de justice sociale
Ce briefing documente l'ampleur et les causes de la sous-déclaration et de la sous-reconnaissance des maladies professionnelles en France. Il s'appuie sur une analyse processuelle et met en lumière les multiples obstacles rencontrés par les victimes, ainsi que les lacunes du système juridique et médical actuel.
1. Ampleur et enjeu de la sous-reconnaissance
Les maladies professionnelles (MP) représentent un problème de santé publique majeur et invisible en France, exacerbant les inégalités sociales de santé.
2. Cadre juridique et ses limites
Le droit à la santé et à la sécurité au travail repose sur deux principes : la responsabilité de l'employeur et la réparation des atteintes à la santé. La loi de 1898 (étendue en 1919 aux MP) a instauré un système d'assurance forfaitaire, supprimant la nécessité de prouver la faute de l'employeur, mais en contrepartie, le droit à poursuivre pénalement l'employeur a été perdu.
Les tableaux de maladies professionnelles : Créés pour identifier les pathologies éligibles à la reconnaissance et à l'indemnisation, ils sont aujourd'hui considérés comme obsolètes et incomplets. Leur création est le fruit de négociations entre l'État, les syndicats de salariés et d'employeurs, où les considérations économiques et les arguments patronaux ont historiquement pesé lourd.
3. Le processus de reconnaissance : une "course d'obstacles"
4. Perspectives et recommandations
Briefing sur "La confiance en soi, un atout vital" - Frédéric Fanget
Selon Fanget, le manque de confiance en soi est le premier motif de consultation en psychologie, 68% des Français doutant de leur intelligence.
1. Concepts Fondamentaux : Confiance en Soi, Estime de Soi et Affirmation de Soi
Fanget propose une pyramide de la confiance en soi, divisée en trois concepts interdépendants :
C'est une notion contextuelle, on peut être confiant dans un domaine (ex: travail) et moins dans un autre (ex: relations sociales). La confiance en soi implique une "juste appréciation de nos forces et de nos faiblesses".
Fanget suggère de remplacer progressivement ce concept par celui d'acceptation de soi, car une bonne estime de soi ne doit être "ni trop haute... ni trop basse".
Elle doit également être stable, avec des fluctuations acceptables en fonction des événements de vie, mais sans les extrêmes observés dans des pathologies comme le trouble bipolaire.
Le risque est l'addiction à la performance et l'effondrement en cas d'échec. * Liée à l'approbation des autres : "Je m'aime si les autres m'aiment".
Le risque est l'addiction au besoin d'être aimé. * Inconditionnelle : "Je me respecte sans conditions", avec une valeur unique, ni meilleur ni moins bon que les autres, mais avec des points forts et des points faibles.
C'est la forme d'estime de soi la plus saine, et elle est liée au concept d'acceptation de soi.
2. Causes du Manque de Confiance en Soi : Un Modèle Bio-Psycho-Social
Frédéric Fanget utilise un modèle à trois dimensions pour expliquer les causes du manque de confiance en soi :
La métacognition – la capacité à évaluer sa propre fiabilité – est étroitement liée à la confiance en soi.
Des études d'imagerie cérébrale ont montré que les personnes ayant une meilleure métacognition possèdent plus de matière grise dans le cortex préfrontal antérieur, indiquant une base neurologique à cette capacité.
Facteurs psychologiques : Fanget décrit sept "préjugés capitaux" qui minent la confiance en soi et qui se manifestent souvent en "cercles vicieux" entre comportements, émotions et cognitions (pensées) :
"Je ne suis pas capable de"
"Je dois me méfier des autres" (souvent lié à un traumatisme)
Ces préjugés entraînent des boucles de pensées négatives qui renforcent le schéma initial, par exemple, le perfectionnisme qui, à la longue, fait baisser l'estime de soi.
Facteurs sociaux : L'environnement social (vie professionnelle, amicale, etc.) joue un rôle crucial.
Fanget souligne l'importance de prendre en compte le contexte social dans l'évaluation et le traitement des problèmes de confiance en soi.
3. Thérapie de la Confiance en Soi : Comprendre, Agir, Accepter
La psychothérapie, selon Fanget, ne vise pas seulement à résoudre les problèmes, mais surtout à "aider ceux qui se comprennent mieux eux-mêmes". Elle se déroule en deux phases :
Le thérapeute doit aider le patient à découvrir ses compétences souvent inaperçues.
Certaines choses ne peuvent pas être changées, et l'acceptation de l'inconfort ou des différences est fondamentale pour éviter le "syndrome du perfectionnisme thérapeutique".
La thérapie de la confiance en soi se décline en trois piliers :
Exprimer ses émotions, Suggérer une solution positive et ses conséquences positives) comme un moyen de "critiquer calmement et constructivement".
Ce comportement affirmé est "libérateur" et "protecteur" face aux agressions et aux demandes excessives (comme celles menant au burn-out).
L'affirmation de soi passe aussi par le travail sur la "voix intérieure" ou "voix critique intérieure" (VCI), souvent héritée du passé (voix parentale).
Il s'agit de "répondre à notre voix intérieure issue du passé" pour modifier les pensées automatiques qui inhibent l'affirmation.
Apprendre la "bienveillance envers soi-même", en se parlant comme on parlerait à "notre meilleure amie", est une technique clé.
La méthode de l'action se déroule en trois temps :
Pendant l'action : Être conscient des exigences trop élevées, ne pas hésiter à demander de l'aide.
Après l'action : S'encourager soi-même, se renforcer sur l'effort (être content d'avoir essayé), sur l'émotion positive (fierté), et sur le courage.
Savoir se connaître, s'accepter, se respecter : Cela implique de travailler sur l'estime de soi et l'acceptation de soi. Les thérapies cognitives aident à distinguer les auto-jugements négatifs des faits.
La thérapie des schémas permet de comprendre et de modifier les schémas infantiles.
L'ACT (Acceptation and Commitment Therapy) est un mouvement thérapeutique majeur qui vise à "mieux s'accepter" et à vivre en accord avec ses valeurs, même en présence d'anxiété.
En conclusion, Frédéric Fanget insiste sur l'importance d'une vision objective du patient, en identifiant non seulement ses difficultés, mais aussi et surtout son "potentiel".
La thérapie de la confiance en soi est un chemin vers une meilleure compréhension de soi, l'action courageuse et l'acceptation de qui l'on est, dans ses forces et ses faiblesses.
Compte rendu détaillé : Agir pour l'Éducation
Ce document de synthèse présente les thèmes principaux et les faits les plus importants abordés lors du webinaire "Agir pour l'éducation", une initiative des professeurs du Collège de France.
Il vise à récapituler les défis identifiés, les approches proposées et les discussions clés concernant l'amélioration du système éducatif français.
1. Introduction et Objectifs de l'Initiative
L'initiative "Agir pour l'éducation" est née d'une prise de conscience collective des professeurs du Collège de France face aux défis du système éducatif français. Comme l'a souligné Stanislas Dehaene, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale et président du Conseil Scientifique de l'Éducation Nationale :
"Nous nous sommes mobilisés collectivement pour répondre à l'un des grands défis auxquels la France est confrontée actuellement : les difficultés que rencontre notre système éducatif."
La Fondation UK, dont la création a été récemment finalisée, a pour but de "faire rayonner le Collège de France Royaume-Uni, de soutenir la recherche française et des projets communs entre nos deux pays.
Le Brexit nous encourage plus que jamais à créer des ponts ou les échanges intellectuels pour que les échanges intellectuels perdurent."
2. Les Défis Majeurs du Système Éducatif Français Plusieurs points de faiblesse sont mis en évidence, témoignant d'une dégradation de la performance éducative en France :
Stanislas Dehaene note une "baisse continue des performances depuis trente ans, on perd à peu près un demi écart-type tous les dix ans, ce qui veut dire que les élèves d'aujourd'hui sont les meilleurs d'aujourd'hui sont au niveau des moyens avoir des médiocres d'il y a 30 ans." Serge Haroche, Prix Nobel de Physique, a trouvé cela "assez inquiétant".
Un chiffre frappant est qu'environ "trois quarts des élèves de 6ème à l'entrée en 6ème n'ont pas su placer la fraction 1/2 au bon endroit sur une ligne numérique."
Malgré des efforts comme le dédoublement des classes en réseaux d'éducation prioritaire, cela reste insuffisant pour compenser des inégalités plus fortes qu'ailleurs.
Philippe Aghion, titulaire de la chaire d'économie de l'innovation, souligne que "le revenu des parents compte énormément... les parents qui gagnent davantage sont en général plus éduqués et donc ils transmettent à leurs enfants pas seulement du savoir mais également ce qu'on appelle en anglais aspirations, des perspectives, des ambitions."
Il insiste sur l'importance d'un système éducatif de qualité et accessible à tous pour stimuler la mobilité sociale et réduire la dépendance à l'origine sociale pour devenir innovateur. * Déficit en "soft skills" (compétences socio-comportementales) : Les élèves français sont "au plus bas de l'échelle" concernant des compétences telles que la collaboration, la persévérance, la confiance en soi et le contrôle de leur propre apprentissage. Il y a une "perte de confiance à l'école". * Formation des enseignants insuffisante : La France est "au bas de l'échelle" en termes de formation, notamment continue, de ses enseignants. Serge Haroche compare la France à des pays comme la Corée du Sud et Singapour, qui ont investi massivement dans le statut et la formation des enseignants pour améliorer drastiquement leur système éducatif. Il déplore que "le statut social qui est donné dans l'autre société différencie de façon excessive les ingénieurs par exemple des enseignants. Il est clair qu'au niveau de la rémunération, il n'y a pas de comparaison possible."
Stanislas Dehaene mentionne qu'en France, la formation continue est de 18 heures par an, contre plusieurs semaines dans d'autres pays.
3. Axes d'Action Proposés par le Collège de France
Les professeurs du Collège de France entendent se mobiliser autour de quatre piliers :
Comprendre : Recenser les connaissances, notamment internationales, sur les causes des difficultés françaises, la sociologie des enseignants, et les réactions d'autres pays.
Pierre-Michel Menger, sociologue, dont la chaire porte sur la dimension créatrice du travail, insiste sur l'étude des trajectoires scolaires en mathématiques et l'analyse fine des facteurs (milieux sociaux, composition des classes, caractéristiques des enseignants) influençant les performances.
Il propose d' "ouvrir la boîte noire" du monde scolaire et périscolaire.
Inspirer : Utiliser les connaissances disciplinaires des professeurs pour conseiller, enthousiasmer et orienter les élèves, notamment les jeunes femmes vers les filières scientifiques. Philippe Aghion a développé le "Campus de l'Innovation pour les Lycées" en partenariat avec le Ministère de l'Éducation Nationale pour permettre aux lycéens de zones prioritaires d'accéder à la recherche en train de se faire et d'éveiller des vocations.
Outiller : Développer et diffuser des outils pour mieux apprendre et enseigner. Stanislas Dehaene et son équipe ont créé des logiciels comme "Kalulu" pour aider à automatiser le décodage en lecture et développer des tests de diagnostic des difficultés en mathématiques, notamment concernant les fractions. L'objectif est de les rendre "disponibles dans toutes les classes gratuitement".
Expérimenter : Mettre en place des "expérimentations randomisées contrôlées" (RCTs) pour vérifier l'efficacité des propositions, à l'image des travaux d'Esther Duflo (Prix Nobel d'Économie).
Il est crucial de "vérifier ce qui marche et ce qui ne marche pas" plutôt que de se fier aux convictions.
4. Projets Spécifiques et Innovations
Ce programme est devenu le plus choisi après les mathématiques en première et seconde. Extension prévue aux sciences de la vie et aux mathématiques.
Pierre-Michel Menger (Sociologie du Travail) :
5. Débats et Questions Clés
Innovation et égalité : La France est égalitaire en termes de revenus après impôts, mais moins en termes de mobilité sociale. L'éducation est un levier essentiel pour stimuler cette mobilité et créer une économie plus innovante et inclusive.
Formation des enseignants : Le manque de formation continue (18h/an en France vs plusieurs semaines ailleurs) et le besoin d'actualiser les connaissances pédagogiques sont cruciaux. Il faut s'inspirer de modèles comme l'Education Endowment Foundation (EEF) britannique pour diffuser les recherches sur les stratégies pédagogiques efficaces et déconstruire les "neuromythes" (ex: intelligences multiples).
Place de la philosophie : La philosophie, comme les mathématiques, est une "méta-compétence" fondamentale pour le raisonnement logique et l'esprit critique. Son enseignement pourrait être élargi, pas nécessairement comme une spécialité, mais par des approches pédagogiques qui valorisent le débat et la logique.
Disparité de genre en sciences : Des études montrent que la différence de niveau en mathématiques entre garçons et filles apparaît très tôt à l'école. Les pistes incluent la présentation de "role models" (femmes scientifiques), une redéfinition de la compétition (favorisant la coopération), et la prise en compte des choix de carrière liés aux perspectives d'épanouissement.
L'expérimentation de la pédagogie par le jeu en mathématiques est aussi envisagée pour réduire les inégalités.
Le concept de "growth mindset" (tout le monde apprend) de Carole Dweck est un modèle à diffuser.
Le manque de formation des professeurs du primaire en mathématiques et la difficulté à gérer l'hétérogénéité des classes sont aussi des facteurs.
La Finlande est citée comme exemple pour avoir su réconcilier "standards nationaux et autonomie des chefs d'établissement", permettant des projets pédagogiques innovants et un meilleur encadrement des élèves.
En conclusion, le webinaire met en lumière l'urgence d'une mobilisation collective pour transformer le système éducatif français.
Les professeurs du Collège de France proposent une approche scientifique et expérimentale pour comprendre les problèmes, inspirer les élèves, outiller les enseignants et vérifier l'efficacité des solutions, avec l'ambition de construire une nation plus innovante et inclusive.
Note de synthèse : Le rôle du Replay et de la Connaissance Structurelle dans l'Apprentissage et la Cognition
Cette note de synthèse explore les idées principales présentées par le Professeur Tim Behrens sur la manière dont le cerveau construit des modèles du monde, en mettant l'accent sur le rôle du "replay" (rejeu) et des représentations structurelles dans l'apprentissage et l'inférence.
1. Le Débat Fondamental en Psychologie : Skinner vs. Tolman L'exposé de Behrens débute par une rétrospective historique du débat entre deux figures majeures de la psychologie du milieu du XXe siècle :
Il affirmait qu'un comportement sophistiqué pouvait être créé en "assemblant" des comportements prédisant une récompense, même à long terme.
Sa célèbre citation, "The real problem is not where the machines think but whether men do," illustre sa vision externaliste du contrôle du comportement.
Ses idées ont eu une influence notable sur le système éducatif américain des années 60 et 70.
Les rats pouvaient trouver des raccourcis plus tard lorsque des récompenses étaient introduites, ce qui suggère l'existence d'une "carte cognitive" interne ou d'un "modèle interne du monde".
Sa métaphore était que "the central office itself is far more like a map controll room than it is like an oldfashioned telephone exchange."
2. La Représentation des Relations et la Généralisation
La construction d'un modèle du monde repose sur la compréhension des relations entre les choses. Behrens propose deux manières pour le cerveau de représenter ces liens :
Liaisons synaptiques directes : Des neurones associés à deux concepts (ex: Starbucks et café) pourraient former de nouvelles synapses pour s'activer mutuellement. C'est le principe de l'apprentissage associatif.
Neurones représentant explicitement les relations : Une approche plus sophistiquée implique des populations distinctes de neurones qui encodent la structure des relations elles-mêmes. L'avantage crucial de cette méthode est la capacité d'inférence et de généralisation.
Si la relation entre la fée Starbucks et le café est encodée explicitement, le même mécanisme neuronal peut être utilisé pour comprendre la relation entre le "whoosh" de Nike et une chaussure, permettant une inférence comme "I can buy the shoe wherever I see the Nike whoosh."
3. Les Cellules de Grille et de Lieu : Les Fondements des Cartes Cognitives
La démonstration de la représentation structurelle débute avec les découvertes en neurosciences spatiales chez les rongeurs :
Cellules de Lieu (Hippocampe) : Ces neurones s'activent lorsque l'animal se trouve dans une position spécifique de l'environnement.
Cellules de Grille (Cortex Entorhinal) : Ces cellules sont "super cool cells" qui s'activent selon un motif hexagonal régulier et "understand the structure of the problem that you're talking about". Elles fournissent un système de coordonnées pour la navigation spatiale. Il n'y aurait "no reason to have such a cell if you were not optimized for running around a two-dimensional plane."
Cellules de Vecteur d'Objet : Ces neurones représentent un vecteur entre la position actuelle de l'animal et un objet intéressant (ex: "I'm this Vector away from something interesting like a piece of cheese").
L'existence de ces cellules permet des inférences spatiales complexes, comme trouver un raccourci vers la récompense, au lieu de simplement reproduire le chemin appris (comme le prédirait Skinner).
4. La Généralisation des Cellules de Grille aux Domaines Non-Spatiaux
Une idée centrale de l'équipe de Behrens est que ces "types of solutions are general types of solutions for many of the problems". Des preuves s'accumulent que les cellules de grille et des systèmes de coordonnées similaires peuvent être utilisés pour des problèmes non-spatiaux :
Espace de Fréquence : Des cellules de grille ont été observées chez les rats naviguant dans un espace de fréquence tonale, se comportant "as if you're moving through real space".
Dimensions Sémantiques : Dans des études sur les humains (via des "smoke signals" ou des signaux indirects détectés par MEG), des activités similaires aux cellules de grille ont été observées pour des problèmes à deux dimensions non spatiales, comme la longueur des pattes et du cou des oiseaux.
Plus récemment, des cellules de grille non spatiales ont été enregistrées directement chez le singe, ce qui est "very exciting for me because I started this this thing I guess 12 15 years ago and now we can really see them."
Hiérarchies de Séquences : Même pour des structures non bidimensionnelles, comme les hiérarchies temporelles (jours, semaines, mois, années), des preuves indirectes de systèmes de coordonnées similaires ont été trouvées chez l'homme.
Ces découvertes renforcent l'idée que ces représentations structurelles sont des "General structural representations of the relationships between objects in your brain."
5. Le Phénomène de Replay et son Rôle dans l'Inférence
Le "replay" est un phénomène d'activité neuronale rapide qui récapitule des séquences d'événements, se produisant souvent pendant le repos ou le sommeil. Behrens soutient que le replay n'est pas seulement une consolidation passive de la mémoire, mais un processus actif d'inférence sur des futurs possibles :
Décodage du Replay chez l'Humain : En utilisant la magnétoencéphalographie (MEG), les chercheurs peuvent décoder l'activité cérébrale pendant le repos et voir quelles séquences de stimuli sont "rejouées".
Pendant les périodes de repos, le replay ne montrait pas la séquence désordonnée vécue, mais la séquence "désembrouillée" et logiquement correcte.
"What's happening in this rest period after we show subjects the jumbled up sequences... their brain in this rest period is going ABCD ABCD ABCD ABCD with like 40 milliseconds between them and these little packets the little packets being played out doing an inference over what's what's happened."
Ce processus se produit rapidement (environ 40-50 millisecondes par élément).
Lien avec la Structure : Le replay utilise la connaissance structurelle préexistante (par exemple, l'ordre causal des événements) pour réorganiser et inférer des relations non directement vécues.
Replay dans la Vie Quotidienne : Des études montrent que le replay se produit "whenever the movie pauses at a scene boundary doing all all sorts of reorganization."
Ce qui suggère aux éducateurs de "pause regularly when you're trying to explain something to give the opportunity for lots of Replay packets to be to be reorganized in your in your other people's brains."
6. Mécanismes Cellulaires du Replay Inférentiel
Behrens explique comment le replay pourrait permettre la construction de cartes et l'inférence au niveau neuronal :
Construction de Cartes à partir de la Récompense :
L'argument est que l'animal ne planifie pas seulement au moment de l'action, mais que le fait de trouver une récompense déclenche des paquets de replay qui construisent une carte de directions vers cette récompense depuis d'autres endroits de l'environnement. Ces replays "build an entire map to get to that cheese."
"The replay is taking the neuron that says cheese over here and it's moving it to say cheese is over there now right and so that's what the replay is doing and it's doing this throughout the whole map it's just going around the whole map organizing your representations to point you towards the cheese doing this inference in rest not at the time when you're going to need it when you need it but doing it way before you need it so that it's much quicker when you need it."
7. Replay Rapide vs. Replay Lent et leur Impact sur la Performance
Dans des tâches cognitives plus complexes chez l'humain (comme un jeu de cartes avec des dimensions d'attaque/défense), deux types de replay sont observés :
Replay Rapide (Fast Replay, ~50 ms) : Associé à une meilleure performance et à l'utilisation du système de coordonnées interne.
Plus on a de replay rapide, moins on a besoin de "réfléchir" consciemment.
Il se situe dans les zones du lobe temporal médian (hippocampe, cortex entorhinal).
Replay Lent (Slow Replay, ~150 ms) : Associé à une performance plus faible et à la nécessité de la "pensée" consciente. Il semble provenir davantage du cortex frontal.
Ces résultats suggèrent que le replay rapide, qui construit des cartes en mode hors ligne, "is preventing you from having to do this rapid thinking online."
8. L'Importance du Repos et du Sommeil pour la Construction de Connaissances Structurelles
Behrens insiste sur le fait que le cerveau continue de "remplir la carte" pendant les périodes de repos :
Construction Hors Ligne de la Carte : Même lorsque les informations sont apprises de manière unidimensionnelle, le cerveau utilise le replay pendant le repos pour construire la carte complète bidimensionnelle.
"It replays in the two- dimensional in the full two two Dimensions during rest when there's no inferences going on in in their behavior they're just sitting there the brain in the background is is sending these little packets filling out the map building in the two-dimensional replay."
Impact sur la Performance Future : "If you do that offline then later online you have more grid cell activity and you're better at the task."
Conseil Pratique : "All the time when you're just sitting around having a cup of tea what you should be doing what your brain is doing is filling in all the experiences that you've had that day and making them all match up with each other so that you um so so that you when you get asked a question later you know the answer already you don't have to think about it there and then so get lots of rest and have lots of Cups of Tea."
Lien avec l'Éducation et le QI : Les signaux de replay et de structure se développent "in the school time in the age of of school from 8 to 18 and they predict measures real world measures like IQ much better than things like age do."
Ceci soutient l'idée que les programmes éducatifs devraient se concentrer sur le "developing Rich structural knowledge" plutôt que sur le conditionnement par récompense/punition ("take that Skinner!").
9. Discussion : Homme vs. Rongeur et Spécialisation Corticale
Similarité des Principes Mécanistiques : Behrens reconnaît que le répertoire structurel est "much richer in humans than it is in other species" mais pense que "the principles by which they mechanistically operate are the same." Cela justifie l'étude des mécanismes de base chez les rongeurs.
Transfert de Connaissances Hippocampe-Cortex : Il y a "definitely such a transfer" d'informations de l'hippocampe vers le reste du cortex pendant le sommeil.
Une "onde d'activité" se propage de l'hippocampe vers le cortex entorhinal, puis le cortex préfrontal médian et pariétal médian, avant d'atteindre les cortex associatifs et sensorimoteurs. Ces régions médianes pourraient "mediate the communication of hippocampus to the rest of Cortex."
L'objectif est de construire les souvenirs avec le moins de nouvelles synapses possible, en utilisant au maximum les connaissances antérieures.
Exposé Détaillé : Les États Hybrides Veille-Sommeil et les Fonctions Cognitives du Sommeil
Ce document de synthèse présente les thèmes principaux, les idées essentielles et les faits marquants issus des extraits de la conférence de Stanislas Dehaene et de la présentation d'Isabelle Arnulf intitulée "Les états hybrides veille sommeil une fenêtre sur les fonctions cognitives du sommeil".
1. Introduction : L'accès au Rêve et la Notion d'États Hybrides
Isabelle Arnulf, Professeur de neurologie et chef de service des pathologies du sommeil à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, souligne la difficulté majeure d'étudier les fonctions cognitives du sommeil : l'accès au rêve.
Elle définit le rêve non seulement comme les "grands scénarios immersifs" mais aussi comme "tout ce qui est pensée, émotion, sensation, ressenti pendant le sommeil".
Le défi réside dans le fait que le contenu cognitif est vécu pendant le sommeil, et l'approche traditionnelle de réveil du dormeur pour recueillir des souvenirs présente des biais significatifs :
Oubli massif : "plus de 99 % de nos rêves soient oubliés à partir du moment où on se réveille". Distorsion du récit : La transformation du rêve en récit peut être inexacte en raison de la reconstruction difficile et de l'auto-censure.
Manque de temporalité : L'incapacité de situer précisément le rêve par rapport au moment du réveil. Pour pallier ces difficultés, la recherche s'est orientée vers l'obtention de "marqueurs du rêve au moment où il se passe pendant le sommeil", notamment grâce aux "états hybrides" entre veille et sommeil.
Ces états sont des zones frontalières où le cerveau n'est ni totalement éveillé ni totalement endormi, donnant lieu à des comportements ou des expériences particulières.
2. Les États Hybrides Veille-Sommeil comme Fenêtre sur le Rêve
Isabelle Arnulf identifie plusieurs états hybrides, qu'elle classe selon qu'ils se produisent entre :
Veille et sommeil lent profond : somnambulisme, terreurs nocturnes, parler dans le sommeil (somniloquie), éveils confusionnels.
Veille et sommeil paradoxal : cataplexie, troubles comportementaux en sommeil paradoxal (TCSP), parler en sommeil paradoxal, rêve lucide, hypnagogies (entre veille et sommeil lent léger).
La présentation se focalise sur les TCSP, le somnambulisme, les terreurs nocturnes, la somniloquie et le rêve lucide, car ils offrent des pistes directes pour l'étude des rêves.
2.1. Les Troubles Comportementaux en Sommeil Paradoxal (TCSP)
Définition : Rêves et cauchemars agités, survenant généralement chez les personnes de plus de 50 ans.
Le dormeur "va souvent donner des coups de poing, des coups de pied, parler, insulter dans son sommeil".
Congruence avec le rêve : Le contenu mental rapporté au réveil est "congruent et isomorphe au comportement qu'on a vu avant", ce qui en fait un "outil assez extraordinaire pour voir les rêves en comportement". Physiologie : Normalement, le sommeil paradoxal est caractérisé par une atonie musculaire (paralysie).
Chez les patients TCSP, le "verrou qui nous paralyse dans la phase paradoxale n'est pas complètement effectif", permettant l'expression physique des rêves.
Conséquences : Les comportements violents peuvent entraîner des blessures pour le dormeur ou son conjoint.
La paralysie pendant le sommeil paradoxal est donc cruciale pour la sécurité.
Variété des comportements : Au-delà des violences, la perte de l'atonie musculaire peut révéler des comportements non-violents, mais toujours associés à des souvenirs de rêve congruents, comme chanter ou mimer des actions.
Analogie animale : Michel Jouvet a pu déclencher des comportements oniriques chez les chats en ciblant la zone du tronc cérébral responsable de l'atonie, confirmant l'existence d'une dégénérescence similaire chez les patients TCSP.
Marqueur précoce de maladies neurodégénératives : Le TCSP est un "très haut risque" de développer dans les années qui suivent une maladie de Parkinson ou des corps de Lewy.
La dégénérescence d'une région focale du cerveau (locus coeruleus et subcoeruleus) est associée à ce trouble. Cela en fait un sujet de recherche majeur pour le prodrome de ces maladies.
2.2. Les Parasomnies de Sommeil Lent Profond (Somnambulisme, Terreurs Nocturnes)
Définition : Comportements anormaux (marche, fuite, cris) observés à la lisière de l'éveil et du sommeil lent profond.
Cerveau hybride : Pendant ces épisodes, le "la partie postérieure du cerveau est réveillé la partie antérieure est encore dans du sommeil profond".
Contenu onirique : Contrairement à l'idée reçue, les somnambules peuvent rêver. "76 % des adultes avec ces phénomènes là [...] ont occasionnellement le rappel d'un contenu de rêve qui est associé à l'épisode et qui une fois de plus est isomorphe au comportement qu'on a vu avant". Ces rêves sont souvent plus brefs et liés à des "catastrophes imminentes".
Perception de l'environnement : À la différence des TCSP où le dormeur est dans un autre monde, les somnambules et sujets aux terreurs nocturnes ont une "perception de la chambre et de leur contenu de rêve qui apparaît comme une sorte d'hologramme dans la chambre".
Origine des rêves : L'accélération cardiaque et l'activation des régions postérieures du cerveau jusqu'à 20 secondes avant le début du comportement suggèrent que l'expérience mentale commence avant le réveil moteur, et n'est pas simplement une création au moment de l'éveil partiel.
3. Les Fonctions Cognitives du Sommeil et du Rêve
La recherche utilise ces états hybrides pour "mieux décrire le contenu mental" et "tester des hypothèses sur les fonctions cognitives du sommeil et du rêve".
3.1. La Simulation de la Menace (Théorie de Revonsuo) Hypothèse : La théorie de Revonsuo (2000) suggère que le rêve permet de "s'entraîner à faire face à la menace" et aurait une fonction darwinienne.
Corrélation avec les TCSP et le somnambulisme : "60 à 70 % se rappelle que c'était un scénario de menace" dans les rêves des patients TCSP et des somnambules.
Somnambules (sommeil lent profond) : Majoritairement des catastrophes (inondation, murs qui s'écroulent) avec une réponse de fuite ("100 % [...] fuit hors du lit"). TCSP (sommeil paradoxal) : Plus d'agressions par des personnes et des animaux avec une réponse de contre-attaque ("75 % [...] contre-attaque dans le lit"). Rêves des étudiants en médecine avant le concours : Une étude auprès de 2324 étudiants a montré que 171 sur 188 qui se souvenaient d'un rêve la veille de l'examen avaient "rêvé de l'examen" et l'avaient "raté de toutes les manières possibles". Le fait de rêver du concours, même négativement, "donne un demi-point de plus" à la note, suggérant un "gain cognitif" et corroborant la théorie de Revonsuo sur l'entraînement face à des situations stressantes.
3.2. Le Langage pendant le Sommeil (Somniloquie) Méthodologie : Enregistrement et transcription de 883 vocalisations (dont 703 phrases complètes) sur environ 200 personnes.
Caractéristiques du langage nocturne :Négativité : Le mot le plus fréquent est "non", et les tournures négatives représentent plus de 9 % des énoncés, bien plus que dans la conversation éveillée. Vulgarité : "les mots vulgaires sont beaucoup plus fréquents que dans la conversation d'éveil". Ils sont plus fréquents en sommeil lent qu'en sommeil paradoxal (où ce sont plutôt des insultes). Structure : Le langage est "adressé à une personne", respecte la grammaire, le tour de parole, et peut être complexe. Les gestes co-verbaux sont également "parfaitement conservés". Différences avec l'éveil : Plus de marmonnements, une parole "plus négative, plus répétée" et "plus vulgaire", suggérant une expression moins censurée ou plus primitive du contenu mental.
3.3. La Consolidation de la Mémoire et la Réexécution des Apprentissages
3.4. La Régulation des Émotions
3.5. La Créativité et les Hypnagogies
4. Conclusion : Le Sommeil comme "Boîte Noire" du Contenu Mental
Isabelle Arnulf conclut que "il y a une activité mentale dans tous les stades de sommeil" avec des fonctions potentielles de "mémoriser de simuler les menaces de réguler les émotions peut-être de développer la créativité peut-être peut-être aussi l'empathie". Les parasomnies (états hybrides) sont des "fenêtres directes étroites [...] mais riches sur ces conditions et ses émotions pendant le sommeil". Le sommeil est une "boîte noire" que ces "fragmentations" permettent d'explorer, révélant le "cristal qui est à l'intérieur qui est ce contenu mental".
Enfin, elle mentionne l'importance clinique de cette recherche, notamment la capacité de modifier les cauchemars récurrents par la "répétition d'image mentale" (Image Rehearsal Therapy), soulignant comment la compréhension du traitement cognitif pendant le sommeil peut être utilisée pour des interventions thérapeutiques.
Note de Synthèse : Les Enfants, Sentinelles des Inégalités d'Exposition aux Contaminations Industrielles et aux Pesticides
Date : 2024-2025 Source : Extraits de "La production sociale des inégalités de santé (14) - Nathalie Bajos", cours de Giovanni Prété.
Son exposé démontre comment les dispositifs de réparation des risques industriels, établis au 20ème siècle, reposent sur des postulats discutables : la distinction nette entre contaminations professionnelles et environnementales, et la concentration de la réparation sur les travailleurs adultes, excluant souvent les riverains et les enfants.
Des recherches croissantes documentent les effets des pollutions industrielles sur la santé des enfants et les inégalités sociales qui les traversent, notamment concernant les pesticides.
Prété souligne que la production de connaissances et la reconnaissance des maladies pédiatriques liées à ces expositions sont entravées par des obstacles méthodologiques, politiques et sociaux, notamment la difficulté à établir la causalité, le manque de données fines, et le sentiment de culpabilité des familles.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
1. La Contamination du Monde et l'Émergence d'un Nouvel Univers Chimique :
2. Les Postulats Discutables des Dispositifs de Réparation Historiques :
3. Les Enfants comme Sentinelles et les Effets des Contaminations Industrielles sur leur Santé :
4. Controverses et Obstacles à la Reconnaissance :
5. La Traduction Politique Réductrice des Connaissances et la Reconnaissance du Droit des Enfants :
6. Sous-Déclaration et Obstacles au Recours des Familles :
7. Conclusion : Les Enfants, Sentinelles des Politiques Publiques :
Malgré les incertitudes scientifiques et la complexité multifactorielle des phénomènes, les maladies pédiatriques "révèlent des lacunes des politiques de protection des travailleurs et de l'environnement."
"leur mise en évidence les doutes qu'elles soulèvent devraient être une invitation non pas à l'attente à l'inaction mais à une réflexion sur notre dépendance au produits chimiques et à une action collective pour s'en affranchir." (Prété)
Document de synthèse : Les inégalités sociales et la santé sexuelle - L'exemple de l'avortement en France et dans le monde
Il vise à explorer les déterminants sociaux des pratiques liées à l'avortement, ses implications pour la santé des femmes, et les défis contemporains, notamment en France.
I. L'avortement dans le monde : Une réalité universelle face à des législations hétérogènes
La légalisation de l'avortement ne supprime pas sa pratique ; elle en modifie les conditions, avec des conséquences directes sur la santé des femmes.
Légalisation et accès :
La carte de 2024 montre une grande variabilité des conditions d'accès à l'avortement dans le monde. La majorité de l'Europe, l'Australie, le Canada et l'Argentine l'autorisent "sur demande" (vert clair), mais cette notion est complexe et sujette à l'appréciation des professionnels de santé, révélant des rapports de pouvoir.
Dans d'autres régions, l'avortement est limité à la protection de la vie de la mère (rouge, ex : Brésil), ou totalement interdit.
Le cas des États-Unis (révocation de Roe v. Wade en juin 2022) illustre la fragilité des droits acquis, avec des États qui restreignent rapidement l'accès. Une étude a montré une augmentation de 7% des taux de mortalité infantile dans les mois suivant la révocation, principalement due à des anomalies congénitales qui auraient été précédemment interrompues.
L'avortement malgré l'interdiction :
Conséquences sanitaires des avortements non sécurisés :
II. L'avortement en France : Un droit constitutionnalisé mais toujours sous tension
En France, malgré la constitutionnalisation de la "liberté garantie" d'avorter le 28 février 2024 (suite à la loi Veil de 1975 et ses extensions), l'avortement reste un enjeu de santé publique et social.
Augmentation des grossesses non souhaitées et des IVG : * La baisse de l'efficacité globale de la couverture contraceptive s'accompagne d'une augmentation du nombre de grossesses non souhaitées entre 2016 et 2023. * La France observe une augmentation des taux d'avortement depuis 2015 (particulièrement chez les 20-24 ans, mais présente dans toutes les tranches d'âge). * Le "paradoxe contraceptif" : Jusqu'à récemment, malgré une baisse des grossesses non prévues au niveau mondial (grâce à une meilleure contraception), les taux d'avortement sont restés stables. Cela s'explique par le fait qu'en cas de grossesse non prévue, les femmes l'interrompent plus facilement. Cependant, la tendance actuelle en France est à l'augmentation des grossesses non prévues en raison d'une moins bonne couverture contraceptive.
III. La norme procréative et la décision d'avorter
Le recours à l'IVG est profondément ancré dans des normes sociales, notamment la "norme procréative" et la "norme contraceptive".
IV. La pratique de l'avortement et la culpabilité des femmes
Malgré la légalisation, l'avortement reste un acte médicalement et socialement complexe, qui génère encore de la culpabilité.
Conclusion :
La compréhension du recours à l'avortement nécessite une analyse multidimensionnelle, intégrant les évolutions des pratiques sexuelles, des normes contraceptives et procréatives, et des interactions avec le système de santé.
Malgré les avancées législatives, notamment en France, la culpabilité et la stigmatisation persistent, soulignant la nécessité de continuer à travailler pour que les femmes puissent avorter "sans culpabilité" et que ce droit soit pleinement intégré comme un droit de santé à part entière.
Document de Synthèse : La Production Sociale des Inégalités de Santé et le Cas de l'Avortement en France
La présentation met en lumière la manière dont la médecine, en prodiguant des soins, peut paradoxalement créer des inégalités de santé, en se basant sur le cas spécifique de l'avortement en France.
1. Contexte de la Recherche et Importance du Sujet
Cette masse critique de recherche permet de "produire des connaissances scientifiques et critiques sur le sujet."
L'objectif est de comprendre "la manière dont la médecine en soignant crée des inégalités de santé, ce qui peut paraître contre-intuitif."
2. Le Paradoxe de l'Accès à l'Avortement en France :
Une Loi Simplifiée, une Pratique Complexe et Inégalitaire * Simplification législative théorique : La loi sur l'avortement a connu 50 ans de réformes successives, considérablement simplifiant le cadre légal. Les femmes n'ont plus l'obligation d'attendre une semaine de réflexion, de voir une psychologue, peuvent avorter à domicile, gratuitement, et à des termes plus avancés. Les étrangères non résidentes et les mineures ont également un accès facilité. * Complexité et inégalités pratiques : Malgré la loi, "en pratique l'avortement reste une pratique procréative stigmatisée, taboue" et "l'accès à l'avortement en particulier reste long, complexe, semé d'embûches et inégalitaire." La condition majeure est que l'acte doit être réalisé par un médecin ou une sage-femme, leur "marge de manœuvre dans cette application de la loi" devenant cruciale. * Méthodologie de la recherche : La thèse de Raphaël Perin s'appuie sur une enquête de 4 ans, incluant 6 mois d'observation dans trois centres d'IVG (grande métropole, ville moyenne avec équipe féministe, département rural sous-doté), des entretiens avec des professionnels de santé de toute la France et une enquête qualitative auprès de 1000 médecins.
3. Les Inégalités d'Accès à l'Avortement en France :
Variations selon les Médecins, les Centres et les Femmes Raphaël Perin révèle une "grande variation des parcours d'IVG, des modalités de l'avortement selon deux choses : selon les femmes qui le demandent et selon les médecins à qui elles le demandent ou les centres dans lesquels ils travaillent."
4. La Domination Médicale et ses Mécanismes
5. Apprentissage de la Domination Médicale et Intersectionnalité
6. Implications et Perspectives
Au-delà des inégalités territoriales : Les inégalités liées à l'avortement ne se limitent pas à l'offre de soins mais sont profondément ancrées dans les "pratiques concrètes des professionnels de santé," même ceux favorables aux droits à l'avortement.
Intérêt scientifique, médical et politique de l'analyse sociologique :Formation des médecins : L'analyse souligne l'importance de former les médecins aux rapports sociaux de pouvoir pour atténuer les inégalités de santé.
Politiques publiques et luttes pour les droits reproductifs : Le discours sociologique complète les discours existants en France :
Le "discours glorificateur des pouvoirs publics" qui "tendent à exagérer les acquis à considérer comme achever la lutte pour l'avortement."
Le "regard sombre porté à raison sur l'état actuel du droit à l'avortement et de ses évolutions" qui, en se concentrant sur ce qui pourrait être perdu, "conduit parfois à oublier ce qu'il reste à améliorer."
La recherche fournit des pistes pour une politique "non seulement défensive de ne pas perdre le droit à l'avortement mais de continuer à rendre ce droit plus effectif, plus égalitaire ou à continuer à le développer."
Redéfinition des inégalités de santé : Les inégalités de santé ne se limitent pas à l'accès aux soins ou aux différences de mortalité, mais incluent "la manière d'être traité, d'être considéré et de contrôler les conditions et les modalités de ces soins."
La médecine comme productrice de hiérarchies sociales : La domination médicale et la différenciation des pratiques créent des différences d'accès aux traitements et, au-delà, contribuent, aux côtés d'autres institutions, "au processus de production et d'intériorisation des hiérarchies sociales."
La médecine "participe à les former en faisant de ces différences des marqueurs signifiant de supériorité ou d'infériorité et en y socialisant les patients."
Note de synthèse : La production sociale des inégalités de santé au travail
Introduction
Ce document de synthèse s'appuie sur la conférence de Nathalie Bajos (2024-2025) intitulée "La production sociale des inégalités de santé (13)", qui explore la question majeure des risques et accidents du travail, ainsi que des maladies professionnelles. L'objectif est de mettre en lumière l'ampleur et la complexité de ce phénomène, souvent sous-estimé et invisible, et d'analyser les mécanismes sociaux qui favorisent la production des inégalités de santé liées au travail.
La conférence souligne que le travail, dans tous les pays du monde, affecte la santé des individus. Il existe une causalité complexe et bidirectionnelle entre l'exposition professionnelle et l'état de santé, l'état de santé pouvant également influencer les trajectoires professionnelles.
1.1. L'évolution préoccupante des conditions de travail
1.2. Données sur les expositions physiques et psychosociales
2. Les facteurs de risque identifiés et leurs conséquences
3. Les obstacles à la reconnaissance et à la visibilisation
3.1. Phénomènes de sélection et limites méthodologiques
Effet du travailleur sain : Les personnes en mauvaise santé sont susceptibles d'éviter les expositions professionnelles et sont moins maintenues en emploi, ou ne sont pas embauchées, ce qui biaise les statistiques sur la santé au travail en les sous-estimant.
3.2. Mécanismes sociaux et politiques d'invisibilisation
4. L'analyse des processus de survenue des accidents du travail (Véronique Dobas Le Tourneux)
Conclusion et perspectives
La question des risques du travail est un phénomène complexe et multifactoriel qui requiert une approche holistique :
Note de synthèse : La production sociale des inégalités de santé sexuelle chez les minorités de genre et sexuelles
Cette synthèse s'appuie sur la présentation d'Emmanuel Bobati, sociologue et chercheur au CNRS, spécialiste des minorités sexuelles et de genre.
Il aborde la production sociale des inégalités de santé, en particulier de santé sexuelle, chez les personnes LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres) en soulignant l'importance d'une approche critique des catégories utilisées et la nécessité d'inscrire la prévention dans des contextes sociaux et des trajectoires de vie complexes.
Thèmes principaux et idées clés :
Visibilité et vulnérabilité des recherches sur les minorités sexuelles et de genre en santé :
Les recherches sur les personnes LGBT sont souvent vulnérables, particulièrement dans des contextes politiques incertains pour leurs droits et leur santé.
Les minorités sexuelles et de genre sont fréquemment "laissées de côté" dans les recherches en santé, même si elles sont présentes dans les échantillons. Leurs inégalités sociales liées à leur sexualité ou trajectoire de genre sont peu visibles et thématisées.
Le domaine de la santé sexuelle est le principal champ où ces minorités sont prises en compte, et c'est souvent grâce à cette approche que les études sur l'homosexualité (depuis les années 80) et plus récemment sur les transidentités se sont développées.
Historique et évolution des enquêtes sur la santé sexuelle des minorités :
Historiquement, la lutte contre le VIH/SIDA s'est focalisée sur les hommes gays cisgenres (personnes qui ne sont pas trans). L'enquête "Presse gay" (lancée par Michael Polac en 1984) en est un exemple.
Les femmes trans ont été particulièrement touchées par le VIH/SIDA, avec des taux de prévalence potentiellement supérieurs à ceux des hommes gays, ce qui a été confirmé empiriquement. Cependant, elles n'ont été intégrées aux politiques de santé publique qu'à partir des années 2010.
Les femmes lesbiennes sont "très largement sous-enquêtées dans le domaine de la santé sexuelle" malgré une prévalence d'infections sexuellement transmissibles (IST) plus élevée que chez les femmes hétérosexuelles.
Les enquêtes sur la sexualité en population générale, comme "Analyse des comportements sexuels en France" (1992) et "Contexte de la sexualité en France" (2006, codirigée par Nathalie Bajos), ont souligné les inégalités socio-sexuelles entre hommes et femmes, ainsi qu'entre hétérosexuels et homosexuels. Cependant, elles n'incluaient pas encore les personnes trans, ce qui est prévu pour l'enquête "Contexte des sexualités en France 2023" de l'INSERM.
L'enquête "Trans et santé sexuelle" (INSERM, 2010) a spécifiquement porté sur les populations trans, utilisant des méthodes mixtes (quantitatives et qualitatives).
L'approche constructiviste du risque et la production sociale des inégalités de santé sexuelle :
Les recherches s'intéressent à la "production sociale des inégalités de santé sexuelle", allant au-delà des comportements sexuels ou des "facteurs de risque" pour comprendre les conditions sociales de production de ces risques.
"Aucun groupe social n'est naturellement plus exposé au risque qu'un autre. Cette exposition est le résultat de logique sociale et notamment de rapports sociaux de domination."
Cette approche, qualifiée de "constructiviste du risque" ou "socio-culturelle du risque en santé sexuelle", met en lumière le fait qu'en raison des inégalités sexuelles et de genre, les personnes LGBT "ont plus de risque de rencontrer des risques que les personnes hétérosexuelles et cisgenres".
Le genre comme rapport social et la transition comme mobilité sociale :
L'hypothèse centrale de la recherche de Bobati est que "les personnes trans sont en quelque sorte des transfuges", si l'on considère le genre comme un rapport social, à l'instar de la classe sociale (suivant les féministes matérialistes comme Christine Delphy, Colette Guillaumin, Danielle Kergoat).
La transition de genre peut être envisagée comme une "forme de mobilité sociale", une "mobilité de genre et conjointement une mobilité de sexualité".
Le concept de "passing" (se faire passer pour) est souvent utilisé pour le genre et la race, contrairement à la "mobilité sociale" pour la classe. Bobati critique cette distinction car elle tend à "naturaliser le genre et la race", impliquant une authenticité manquante.
Les populations trans sont des "populations minorisées", stigmatisées, opprimées et discriminées, et leur minorisation est due à leur mobilité même. Genre et sexualité sont "indissociables" dans cette minorisation.
Les trajectoires trans et leurs implications pour la santé sexuelle :
Il existe différentes trajectoires de transition :
Femmes trans qui transitionnent tardivement (autour de la cinquantaine) : Souvent après une première vie d'homme hétérosexuel, mariés et parents.
Femmes trans qui transitionnent jeunes : Plus à risque de marginalisation, isolement et précarité (difficultés à trouver un emploi stable, dépendance parentale). Elles sont plus concernées par le travail du sexe.
Hommes trans : Transitionnent majoritairement jeunes, dans de meilleures conditions sociales et matérielles que les jeunes femmes trans (moins de ruptures familiales, moins d'expérience de grande précarité). Leur trajectoire est plus homogène.
Ces trajectoires socio-sexuelles distinctes influencent la sexualité et le rapport au risque.
Deux dimensions cruciales pour étudier la santé sexuelle des LGBT :
L'intersectionnalité des rapports sociaux :
L'universalisme minoritaire :
En conclusion, la présentation d'Emmanuel Bobati met en lumière la complexité des trajectoires de genre et de sexualité et leur impact sur la santé sexuelle.
Elle appelle à une approche sociologique fine, qui dépasse les catégories binaires et prend en compte la hiérarchisation des risques, les socialisations, les mobilités sociales et l'intersectionnalité, afin de mieux comprendre et adresser les inégalités de santé.
Note d'information détaillée : La production sociale des inégalités de santé et la sexualité
Source : Extraits de "La production sociale des inégalités de santé (9) - Nathalie Bajos (2024-2025)"
Date de la présentation : 2024-2025
Conférencière : Nathalie Bajos, sociologue au CNRS
Introduction : La sexualité comme enjeu sociologique et de santé
La sexualité humaine est "très large et peut se produire à tous les moments de la vie".
L'objectif est de comprendre comment les enjeux de sexualité et de santé sont façonnés par des facteurs sociaux, notamment les risques liés à l'activité sexuelle (avortement, violences sexuelles, problèmes de santé mentale).
L'analyse sociologique de la sexualité implique de recueillir des données sur :
Nathalie Bajos insiste sur le rôle central des rapports de domination, "répéter répéter répéter encore", qui structurent toutes les sociétés humaines et qui renvoient à l'appartenance de genre, de classe et de "race".
Domination masculine : Le groupe social des hommes domine le groupe social des femmes, visible à travers des indicateurs comme les écarts de salaires, la sous-représentation des femmes dans les postes de pouvoir (présidentes, députées, dirigeantes d'entreprises) et la répartition des tâches domestiques.
Ces rapports sociaux ne jouent pas indépendamment les uns des autres. Être une femme, par exemple, prend un sens différent selon la classe sociale ou la "race" :
"Ce n'est pas la même chose si vous êtes une femme ouvrière noire et une femme ouvrière blanche".
Le paradoxe de l'idéal égalitaire dans la sexualité Un paradoxe sociologique majeur réside dans la sphère de la sexualité : alors qu'un idéal égalitaire s'est diffusé dans d'autres sphères sociales (travail, famille, politique), la sexualité est la seule où cet idéal "résiste" et "peine encore à émerger".
La majorité des gens pensent que "non les hommes et les femmes c'est pas pareil dans le domaine de la sexualité".
L'hypothèse forte de cette résistance est que les représentations dans le domaine de la sexualité forment un "système cohérent" qui permet la "reproduction" des rapports sociaux de sexe.
L'idée est que "le social ne s'arrête pas à la porte de la chambre à coucher" ; "Le sexuel est politique et n'est pas que intime".
La vision biopsychologisante de la sexualité
Cette vision postule que les différences entre les femmes et les hommes sont d'origine "naturelle", justifiant ainsi les inégalités observées.
Par exemple, une femme adhérant à l'idéal égalitaire mais subissant des inégalités dans sa carrière et les tâches domestiques peut "résoudre cette tension" en se disant : "oui mais finalement quelque part c'est normal on n'est pas pareil.
La preuve dans le domaine de la sexualité les hommes et les femmes c'est très différent".
Évolutions des pratiques et représentations de la sexualité en France
L'exposé s'appuie sur quatre grandes enquêtes nationales sur la sexualité en France (1970, 1992, 2006, 2023), montrant une progression dans la prise en compte des dimensions de genre, classe et "race".
Évolutions des pratiques :
Mythes, pratiques et tensions : Exemples concrets La présentation illustre comment le mythe des besoins sexuels masculins "par nature" façonne les expériences individuelles et génère des tensions :
La présentation met en évidence un "continuum" de contrainte dans la sexualité, où les rapports imposés sont "l'expression la plus violente la plus ultime".
Conclusion et enjeux pour les politiques publiques
En résumé, il y a une "plus grande diversité des pratiques sexuelles", remettant en question la norme hétérosexuelle et signalant un "mouvement de fond vers une plus grande égalité entre les sexes et entre les sexualités".
Cependant, des "résistances" et des "discriminations" subsistent, empêchant certains groupes de vivre leur sexualité librement.
Les enjeux de santé liés à la sexualité (VIH/SIDA, avortement) doivent être compris et interprétés en lien avec le contexte social des sexualités, c'est-à-dire les pratiques, les représentations et les rapports de domination.
La prévention doit dépasser la logique strictement sanitaire pour s'inscrire dans le contexte social.
Pour les politiques publiques, cela implique :
constituția de la Weimar
Constituția de la Weimar a fost legea fundamentală a Republicii de la Weimar, statul german care a existat între 1919 și 1933, după Primul Război Mondial și prăbușirea Imperiului German.
Context istoric: După înfrângerea Germaniei în Primul Război Mondial (1918), împăratul Wilhelm al II-lea a abdicat.
Germania a fost transformată într-o republică parlamentară.
La 31 iulie 1919, Adunarea Națională Constituantă, întrunită la Weimar (nu la Berlin, din motive de securitate), a adoptat noua constituție. A intrat în vigoare pe 11 august 1919.
Document de Synthèse : L'Emprise et ses Implications Médico-Légales
Ce briefing synthétise les points clés de la conférence intitulée "Conférence CRIAVS - Emprise", abordant la nature complexe de la relation d'emprise, son exploration psychiatrique et ses implications juridiques.
L'intervenant, un psychiatre, met en lumière les désaccords avec les approches précédentes, soulignant l'importance d'une compréhension holistique du lien auteur-victime.
1. Préambule : Distinction et Compréhension
L'orateur introduit son propos en soulignant une divergence d'approche avec la loi actuelle. Tandis que le droit distingue clairement les victimes des auteurs, la psychiatrie s'intéresse à la dynamique du lien entre les deux.
L'approche juridique vs. psychiatrique : "d'un côté il y a la loi qui aujourd'hui distingue de façon très claire les victimes d'un côté les auteurs de l'autre... moi je me place du côté de la psychiatrie et du côté de la psychiatrie il y a un intérêt à aller chercher à renseigner ce qui se passe dans le lien entre une victime et un auteur."
Objectif de la compréhension : Comprendre les mécanismes ne signifie ni excuser l'auteur, ni blâmer la victime, mais "identifier mieux" et "juger mieux" pour des raisons médico-légales et thérapeutiques.
2. La Complexité du Lien Auteur-Victime
Le lien entre l'auteur et la victime est intrinsèquement complexe, pouvant même présenter une "zone de chevauchement" où les rôles peuvent s'inverser.
Zone grise et inversion des rôles : "il peut exister entre la victime et l'auteur une zone de chevauchement une zone grise... il y a des mécanismes un peu de renversement c'est-à-dire que la victime elle devient un peu hauteur et l'auteur il devient un peu victime."
Le même individu peut être les deux : "la victime et l'auteur peuvent être aussi une seule et même personne c'est-à-dire que quelqu'un peut avoir été victime et devenir auteur quelqu'un peut avoir été auteur et devenir victime encore."
3. Critique de l'Expertise Actuelle
L'intervenant dénonce la pratique actuelle qui consiste à confier l'expertise de l'auteur à un psychiatre et celle de la victime à un psychologue, alors que l'explication de la relation d'emprise nécessite une approche globale.
Scission de l'expertise : "on va confier l'expertise de l'auteur à un psychiatre... et on va confier l'expertise de la victime à une ou un psychologue."
Incohérence de la demande : "comment vous voulez expliciter une relation d'emprise si vous n'avez examiné qu'un seul [individu]?"
4. L'Expertise Psychiatrique : Constats et Limites
L'expertise psychiatrique des auteurs d'emprise révèle des constats importants sur l'absence fréquente de troubles mentaux graves ou d'altération du discernement, mais met en évidence des fonctionnements de personnalité spécifiques.
Absence de diagnostics graves : "dans la plupart des cas les auteurs... n'ont pas de pathologie mentale avérée... on ne trouve pas non plus de trouble grave de la personnalité."
Discernement non aboli : "dans la plupart des cas il y a pas de notion d'altération il y a pas de notion d'abolition du discernement ou du contrôle de ces actes."
Fonctionnements de personnalité identifiés :Obsessionnel : "ils sont dans le contrôle d'eux-même de leurs émotions de le contrôle de leur environnement."
Paranoïaque : Avec "suspicion d'infidélité tout ce qui est de l'ordre des interprétations tout ce qui est de l'ordre des projections."
La "vulnérabilité" est entendue au sens médico-légal (mesure de protection), bien que des "fragilités" puissent être notées.
Traumatisme développemental : Le cœur de la vulnérabilité réside dans le "trauma développemental", souvent lié à des "négligences" précoces. Inadaptation du système d'attachement : C'est la "clé de la relation d'emprise."
5. Les Étapes de la Relation d'Emprise
La relation d'emprise suit des phases distinctes, souvent schématisées pour en faciliter la compréhension juridique :
6. Le Rôle Fondamental de l'Attachement Désorganisé
L'attachement est un lien affectif essentiel au développement humain. Un attachement sécure permet l'autorégulation, mais un attachement dysfonctionnel, notamment désorganisé, crée le terrain propice à l'emprise.
7. Le Fonctionnement Défensif de l'Auteur
La relation d'emprise est un "fonctionnement défensif" pour l'auteur, qui tente de gérer une problématique interne en l'externalisant.
8. L'Évolution du Cadre Légal et Recommandation Finale
La justice évolue, reconnaissant l'emprise sous le terme de "contrôle coercitif", mais sa démonstration reste un défi.
En conclusion, la conférence souligne l'impératif d'une approche intégrée en matière d'emprise, où la compréhension des mécanismes psychologiques, notamment ceux liés à l'attachement désorganisé, doit éclairer et enrichir l'action judiciaire, malgré les défis de traduction des concepts psychiatriques dans le langage juridique.
donc du coup notamment tout ce qui est euh vérification des dossiers et donc du 00:58:18 coup vis de forme puis on procède au contrôle des dossiers parce que si un vise de forme d'entrée dans le dossier j'ai envie de vous dire ce dossier là on le met de côté en sachant que de toute façon quoi 00:58:30 qu'il arrive on devra aller dans le sens de la famille
Note de synthèse : Les formes de la violence - Une analyse multifacette
Ce document de synthèse explore la nature complexe de la violence, en s'appuyant sur les thèses de Didier Fassin et les exemples historiques et philosophiques cités dans les sources.
Il met en lumière la dualité morale et politique de la violence, les diverses éthiques du refus de la violence, et la relecture contemporaine des rapports de force et de légitimité.
1. La Violence : Jugement Moral et Réalité Politique Ambiguë
La violence est intrinsèquement liée à un jugement moral de réprobation quasi-universel, qu'elle soit domestique, coloniale, ou étatique. Cependant, sa réalité politique est ambiguë :
Le Déni Concérté : La violence fait l'objet d'une condamnation générale, ce qui entraîne "le déni concerner la société toute entière ou des groupes particuliers".
Double Standard du Pouvoir : Le pouvoir prétend la prévenir et la combattre, mais "il s'en détournent en protègent les auteurs lorsqu'ils sont puissants mais les accablent quand ils appartiennent aux classes populaires aux minorités racisées aux populations étrangères".
Cette contradiction entre le discours moral et la pratique politique est fondamentale.
2. Les Éthiques du Refus de la Violence : Diversité et Complexité
Le refus de la violence s'inscrit dans des traditions religieuses et philosophiques variées, mais sa signification est polysémique et complexe :
"Vous avez appris qu'il a été dit œil pour œil et dents pour dents et moi je vous dis de ne pas résister au méchant au contraire si quelqu'un te gifle sur la joue droite tends-lui l'autre joue."
C'est l'éthos des premiers martyrs.
Traditions Philosophiques : Éric Weil (1967) vise "d'éliminer la violence", considérant cela comme "le secret de la philosophie".
Polysémie du Refus : Refuser la violence signifie-t-il la refuser de la commettre, d'y contribuer, de s'y soumettre, de la voir, de l'exhiber, d'en parler ? Ces questions ont des significations morales et politiques distinctes.
Légitimité de la Violence Contre l'Oppression : La question se pose de savoir si une réponse violente à l'oppression peut être légitime, et sous quelle forme, tant pour les mouvements de résistance que pour les situations individuelles de mauvais traitement.
3. La Non-Violence : Manifestes et Figures Pionnières
Plusieurs épisodes historiques illustrent le développement de la non-violence moderne :
Il exhorte la foule : "levez-vous comme des lions après le repos en nombre invincible secouez vos chaînes comme la rosée tombé sur vous pendant votre sommeil vous êtes nombreux ils sont peu".
Il condamne la violence structurelle de l'esclavage et la violence coloniale de la conquête.
Thoreau suggère que "Sous un gouvernement qui emprisonne quiconque injustement la véritable place d'un homme juste est aussi en prison."
Pour lui, le refus de l'impôt par un millier de citoyens ne serait "pas un acte violent et sanglant comme le serait de les payer et ainsi de permettre à l'État de commettre des violences et de répandre un sang innocent", définissant cela comme "une révolution pacifique".
Le Satyagraha, "attachement à la vérité" ou "force de la vérité", est une "arme d'effort qui exclut tout recours à la violence et cherche à accéder à la vérité".
Pour Gandhi, "renverser l'oppresseur n'est qu'une demi-victoire le convaincre de se transformer est une victoire pleine et entière".
La Marche du Sel (1930) en Inde en est un exemple emblématique.
Il souligne l'importance de "réunir les preuves de l'existence de l'injustice", "négocier des améliorations", "développer un programme dit de purification basé sur l'apprentissage des pratiques de la nonviolence" et "passer à l'action pour provoquer une crise censé déboucher sur l'ouverture de discussion".
King n'était pas contre l'État ni la Constitution, mais s'appuyait sur eux pour finir avec la ségrégation.
4. La Violence Légitime de l'Opprimé : Une Perspective Contestée
La question de la légitimité de la violence de l'opprimé est un point de divergence crucial :
Thoreau adopte la position du "spectateur révolutionnaire non violent" qui "cherche à réduire la violence de la vie non seulement en refusant de commettre des actes violents mais également en formant une communauté de spectateurs non violents qui témoignent de l'usage de la violence pour en terminer avec l'oppression et l'extermination et l'exploitation".
Il admet des circonstances où la violence serait "inévitable" si d'autres options sont inefficaces, en fonction de la gravité de la cause, de l'imminence du danger et de la proportionnalité.
Pour lui, les propriétaires d'esclaves perdent leurs droits fondamentaux en privant autrui des siens.
Dans "Les Damnés de la Terre" (1961), Fanon défend la violence comme "indispensable au processus de décolonisation".
Il décrit la rencontre entre colonisateur et colonisé "toujours déroulé sous le signe de la violence".
Pour Fanon, la violence coloniale est non seulement physique mais aussi morale, "déshumanise et même à proprement parler l'animalise".
La violence de la décolonisation est "doublement libératrice" : elle mène à l'indépendance et "débarrasse le colonisé de son complexe d'infériorité [...] elle le rend intrépide le réhabilite à ses propres yeux."
Le texte de Fanon est moins un plaidoyer pour la violence qu'une "description lyrique et une et une explication subjective des faits qui conduisent à la décolonisation de la violence il révèle le caractère inéluctable nécessaire et finalement justifié".
Cette interprétation, selon Alice Cherky, transforme l'analyse de Fanon de l'inéluctabilité de la violence en une "enthousiaste justification" du meurtre.
Il défend le "tabou de la vengeance", arguant que "l'oppresseur ayant subi la violence que lui inflige l'opprimé devient son frère partageant son humanité".
5. L'Inversion des Valeurs : La Violence du Colonisé comme Terrorisme
Le texte souligne un "considérable déplacement moral et politique" et une "inversion des valeurs" au cours du dernier demi-siècle :
Aujourd'hui, "la lutte du colonisé est désormais disqualifiée et sa résistance appelée terrorisme tandis que la politique du colonisateur est accepté et sa brutalité justifiée".
Progressivement, le terme "terrorisme" s'est différencié pour désigner "des pratiques et des groupes non étatiques et même s'opposant à l'État par des actions violentes".
Cependant, "en tant qu'attribut il sert aujourd'hui à délégitimer la lutte du faible et à éluder la violence du fort".
Des figures comme Nelson Mandela, Menahem Begin, et Yasser Arafat ont été qualifiés de terroristes avant de devenir des chefs d'État et des Prix Nobel de la paix, illustrant la labilité de cette qualification.
6. Refuser la Violence : Au-delà des Modèles Dualistes
Le cours explore des formes plus subtiles de refus de la violence et remet en question les distinctions binaires :
Antigone et Bartleby : Ces figures littéraires représentent deux modalités de refus : la protestation explicite et spectaculaire (Antigone) et la résistance silencieuse et discrète (Bartleby).
Objecteurs de Conscience en Israël : Erica Weiss distingue la "résistance" publique (réfusnics) et l'"abstention" majoritaire mais invisible face au service militaire.
L'abstention bénéficie d'une meilleure tolérance étatique, tandis que la résistance publique expose à des sanctions et à la stigmatisation.
Tactiques de Refus des Victimes : Pour les Palestiniens sous les bombes, refuser la violence n'est pas l'empêcher, mais "trouver le moyen de distraire ses enfants quand le vrombissement des avions et la détonation des explosions se font entendre", "s'attacher à des détails de la vie quotidienne en conservant la distance d'un humour tendre", ou "la nommer en décrire les effets sur les corps en exposer les conséquences sur les vies".
Violence Structurelle et Complexité des Rapports de Force : Honour Gun Gunai montre qu'en Turquie, c'est l'Autre (Arméniens, Grecs, Kurdes) qui est accusé de violence, jamais l'État. Alpana Roy (en Inde) et sa recherche sur les Naxalites soulignent l'importance de ne pas "se focaliser sur les opérations de guerri et d'oublier la violence structurelle".
La division des opprimés par les oppresseurs ("diviser pour régner") est une stratégie courante.
La Politique du Refus et la Violence Épistémique :
Audre Lorde : "les outils du maître ne démoliront jamais la maison du maître". Il faut refuser le cadre épistémologique du dominant.
Audra Simpson ("Mohawk Interruptus") : En refusant le passeport canadien, les Mohawks rejettent la manière dont l'État canadien les a traités et l'illégitimité de la législation coloniale. Elle plaide pour une "double souveraineté".
Gayatri Chakravorty Spivak ("Can the Subaltern Speak?") : La violence épistémique consiste à s'arroger le droit de dire qui est l'autre et de le réduire au silence.
Recherches Palestiniennes (Rana Barakat, Diana Allan, Mohamed El Kourd, Nasser Abouour) : Il s'agit de dépasser les analyses extérieures pour faire entendre les voix palestiniennes, refuser la déshumanisation et la censure, et affirmer leur existence au-delà de l'oppression ("writing Palestine studies").
L'exemple de Nasser Abouour, qui fait du mur de sa cellule son compagnon et affirme ainsi sa liberté, est une illustration ultime de ce refus.
Conclusion
Le refus de la violence est un projet multiforme :
Il peut être non-violent, à la manière de Gandhi et King, acceptant de subir les coups pour dénoncer l'oppression.
Il peut être violent, comme prôné par Douglass et Fanon, en s'attaquant aux agents de l'oppression pour recouvrer liberté et dignité.
Il peut être une contestation de la conscription pour les dominants (objecteurs de conscience israéliens) ou une soustraction imaginative à la terreur pour les dominés (civils palestiniens).
Il implique de récuser la "division de l'espace moral qui conduit à fermer les yeux sur la brutalité des gouvernements et à blâmer les victimes qui se révoltent contre le contre leur répression".
Il s'agit également de rejeter les récits autorisés des vainqueurs qui effacent la version des vaincus, particulièrement dans le cas des peuples autochtones.
En somme, il y a "plusieurs demeures dans la maison de la nonviolence", et le cours invite à une "anthropologie du présent" qui explore les complexités de la violence et les responsabilités des sciences sociales face à la violence épistémique qui fait prévaloir la vision des dominants.
complexités de la définition et de la qualification de la violence, en s'appuyant sur des exemples variés allant des violences domestiques aux conflits internationaux. Il met en lumière le caractère socialement construit de la violence, les enjeux moraux, légaux et politiques de sa reconnaissance et de sa caractérisation, et les dynamiques de pouvoir qui sous-tendent ces processus.
1. La Nature Problématique de la Définition de la Violence
La violence n'a pas de définition simple ou de délimitation précise. Sa reconnaissance dépend d'une qualification sociale, morale et légale.
2. La Violence perçue de l'Intérieur vs. de l'Extérieur : Le cas des mutilations génitales féminines
Certaines pratiques considérées comme violentes par un regard extérieur ne le sont pas par la majorité des membres de la société qui les pratique.
3. Le Rejet de la Souffrance : Le Rituel de "Kagnalen" en Casamance (Sénégal)
Même si la violence n'est pas "nommée" comme telle, la souffrance qu'elle occasionne est souvent perçue par les victimes.
4. La Violence non dite et les dynamiques de pouvoir
La non-qualification de la violence dans l'espace public ne signifie pas que les victimes ne la reconnaissent pas.
Reconnaissance implicite: "une chose peut exister à la fois dans le monde et dans la conscience qu'en ont les agents même s'il ne la nomme pas comme telle". Les femmes victimes de violences sexuelles reconnaissaient la "contrainte sur corps" sans se référer à une définition légale. Stratégies face à la violence reconnue: Les victimes peuvent "s'efforcer de l'éviter" (départ en ville), "essayer de la combattre" (campagnes de protestation) ou "s'en accommoder" (force de la tradition, coût trop élevé de la rupture), selon le modèle "Exit, Voice, and Loyalty" d'Albert Hirschman.
5. La Violence d'État et le déni de la qualification
La qualification de la violence est un enjeu majeur dans le cas de la violence d'État, où l'institution tente de l'occulter.
6. Le Conflit des Interprétations dans les Conflits Internationaux : Israël-Palestine
Les conflits internationaux sont aussi des "conflits d'interprétation" des faits, où les mots ont un poids politique et moral considérable.
Conclusion Générale
La reconnaissance et la qualification de la violence sont des processus sociaux, complexes et souvent conflictuels.
Document de Synthèse : Les Représentations de la Violence
Ce document de synthèse explore les multiples facettes de la représentation de la violence, en s'appuyant principalement sur l'analyse de la violence coloniale et de la violence guerrière.
Il met en lumière la complexité des perspectives, des intentions et des mediums à travers lesquels la violence est perçue et restituée.
I. La Représentation de la Violence : Une Dualité Fondamentale
Écrire sur la violence implique deux formes de "représentation" :
Le texte n'est qu'une des formes de représentation, d'autres étant le cinéma, la vidéo, le chant, le son, la peinture et la sculpture, souvent "plus expressives."
Une pensée critique dans les sciences sociales s'est développée, remettant en question l'idée que la représentation serait une "simple reproduction fidèle de la réalité," rappelant que toute représentation "impliqu[e] toujours des perspectives."
II. La Violence Coloniale : Fondatrice et Multiforme
La violence coloniale est présentée comme une expérience "fondatrice en ce qu'elle institue une relation radicale à l'autre," se traduisant par des "pratiques de cruauté et de déshumanisation qui ont permis des massacres et d'expoliation, l'esclavage et l'aliénation."
Elle est considérée comme un "principe nécessaire par où commencer" pour saisir l'histoire de la violence contemporaine.
A. Deux Modes de Représentation de la Violence Coloniale : Fiction vs. Rapport
L'analyse se concentre sur deux textes majeurs concernant le Congo belge :
Il illustre trois figures de l'altérité – "les ennemis, les criminels et les travailleurs" – qui correspondent à "trois formes majeures de la violence coloniale : la guerre forcenée, le châtiment inhumain et l'exploitation implacable."
Racisme et déshumanisation : La violence est exercée dans le cadre d'un "racisme ouvertement affirmé" par les administrateurs coloniaux. La folie meurtrière de Kurt, culminant dans sa note manuscrite "exterminer toutes ses brutes," et sa dernière vision murmurée "the horror, the horror," révèlent l'horreur des massacres et des tortures derrière le commerce lucratif.
Intention de l'auteur : Conrad affirme être parti de son expérience, "poussée un petit peu juste un petit peu au-delà des faits réels de l'affaire dans l'intention parfaitement légitime [...] de la rendre sensible à l'esprit et au cœur des lecteurs." Il visait à donner "à ce thème sinistre une sombre résonance, une tonalité spécifique, une vibration continue." Il s'agit d'une composition visant à "affecter" le lecteur ("pathos").
Hannah Arendt s'est inspirée de ce roman pour critiquer le "capitalisme colonial comme prémisse du totalitarisme européen," notant la "bureaucratie coloniale" comme "arrogante qu'incompétente, aussi raciste qu'inculte, aussi cruelle que lâche."
L'éloignement de la métropole et l'absence de contrôle "favorise la violence sans borde aux colonies."
Le "Casement Report" (1904) de Roger Casement (Rapport) :
Contexte : Roger Casement, diplomate britannique, a mené une enquête au Congo belge, recueillant "de nombreuses preuves des violences" suite aux témoignages de missionnaires et militaires.
Description des atrocités : Le rapport détaille des villages désertés, la privation de subsistance, l'emprisonnement et la mort d'hommes pour des quotas insuffisants. Il révèle les "meurtres" pour le caoutchouc et l'ivoire, avec une "vérification rigoureuse par l'administration" via la présentation des "mains droites des cadavres ainsi coupées." Il mentionne des enfants tués et amputés, et des parents obligés de vendre leurs enfants.
Intention de l'auteur : Casement se veut "strictement factuel," se déplaçant de village en village, recueillant des témoignages, constatant des blessures, croisant les sources et examinant des documents. Son but est de "convaincre" par les faits ("logos").
Réception et influence : Le rapport a eu une "reconnaissance immédiate," jouant un "rôle essentiel dans la découverte de la violence coloniale et dans l'émergence d'une mobilisation pour les droits des peuples colonisés." Bien qu'il ait connu une période d'oubli (en partie due au discrédit de son auteur condamné à mort pour trahison), il a finalement trouvé sa place dans l'histoire du colonialisme.
Michael Taussig, anthropologue australien, s'est appuyé sur le "Putumayo Report" de Casement (décrivant des atrocités similaires au Pérou) pour analyser la violence coloniale, y voyant une "subversion mythique du mythe de l'impérialisme."
Il met en lumière l'"inscription d'une mythologie sur le corps indien" pour justifier la cruauté, et la dimension de "jouissance" dans la torture et le meurtre des Indiens.
B. Pluralité des Représentations et Enjeux Éthiques :
La distinction entre fiction et rapport ne doit pas conduire à remettre en question ces représentations, mais à "admettre leur pluralité en terme à la fois d'imagibilité et d'interprétation possible et à porter sur elle un regard critique interrogeant sans cesse la frontière entre les faits et ce qu'on en donne à voir et à comprendre."
La vérité du roman peut l'emporter sur la réalité du témoignage (comme Arendt privilégiant Conrad), ou inversement (comme Taussig privilégiant Casement).
III. La Représentation de la Violence Guerrière :
Omniprésence et Brutalisation
La guerre est un "fait incontournable de la vie de chaque pays, chaque nation, chaque personne," et l'Europe est aujourd'hui "directement confrontée à deux guerres."
A. L'Iliade ou le Poème de la Force (Simone Weil) :
Le thème central : Pour Simone Weil, le "vrai héros, le vrai sujet, le centre de l'Iliade, c'est la force." Cette force (grec ancien bia) inclut la "force vitale," la "force du corps" et son emploi, c'est-à-dire la "violence."
La déshumanisation : La force "fait de quiconque lui est soumis une chose," allant jusqu'à transformer les individus en "cadavre," ou pire, en "êtres plus malheureux qui sans mourir sont devenus des choses pour toute leur vie," un "compromis entre l'homme et le cadavre." Cette description préfigure les "premiers camps de concentration."
La jouissance des vainqueurs et l'arrogance : La force "enivre quiconque la possède ou croit la posséder." L'arrogance ("l'hybris") conduit les guerriers à leur perte, car "le fort n'est jamais absolument fort ni le faible absolument faible mais l'un et l'autre l'ignore."
La leçon ultime : La violence "pétrifie différemment mais également les âmes de ceux qui la subissent et de ceux qui la manient."
Les batailles se déroulent entre des "hommes dépouillés de toutes ces facultés, transformés, tombés au rang de forces aveugles."
Les peuples d'Europe ne retrouveront leur esprit que lorsqu'ils sauront "ne jamais admirer la force, ne pas haïr les ennemis et ne pas mépriser les malheureux."
B. La Brutalisation des Sociétés (George Mosse) :
"Fallen Soldiers" (1990) : L'historien George Mosse analyse la perception de la Première Guerre mondiale en Allemagne, soulignant le rôle de la "technologie" et des "nouvelles et plus efficaces modalités de communication" pour diffuser l'image de la guerre et stimuler l'imagination.
Le mythe et le culte du soldat tombé : La guerre prend une "double dimension mythique et religieuse," culminant dans le "culte du soldat tombé au champ d'honneur," qui projette la croyance dans le martyre et la résurrection sur la nation comme une "religion civique."
Banalisation et brutalisation :Banalisation (pendant la guerre) : Vise à "domestiquer les horreurs du conflit," à "éviter les évocations douloureuses et à rendre la représentation familière" à travers des objets du quotidien, des jeux pour enfants, et des films qui "distraire le public loin du front" sans montrer la réalité des tranchées. L'objectif est de donner aux gens le "sentiment de dominer les événements."
Brutalisation (après la guerre) : Une "continuation des attitudes guerrières en temps de paix au sein du peuple des faits." La politique est conçue comme une bataille, l'idée nationaliste se cristallise autour de la "haine de l'ennemi souvent déshumanisée." La vie perd de sa valeur.
Facteurs de brutalisation : La "camaraderie masculine" et le "racisme" (notamment contre les Juifs) sont des éléments cruciaux. Mosse suggère que la banalisation de la violence pendant la guerre a facilité l'adoption de discours et de pratiques violents par la suite, "nourri[ssant] l'expression du ressentiment sur lequel s'est édifié le régime nazi."
Le paradoxe de Mosse : Steven Hashaim note une "certaine sympathie pour plusieurs des mythes et des symboles qu'il étudie," et une "identification aux mythes et symboles nationalistes qu'il a pourtant tant fait pour démystifier."
Mosse lui-même reconnaît la "défaite de sa raison critique et de son savoir historique" face à la "démonstration de force d'une communauté juive d'un guerre décimée."
Cela illustre comment "les représentations de la guerre mêlent toujours la rationalité et l'émotion, l'imaginaire et l'effacement."
C. La Guerre à Gaza (Depuis le 7 octobre 2023) : Une "Atrocity Propaganda" Double
Les événements récents au Moyen-Orient offrent une "démonstration saisissante autant que tragique" de cette transformation des représentations :
Victimisation (côté israélien) : L'attaque du Hamas et du djihad islamique a produit un "traumatisme sans précédent." Elle a été comparée à la Shoah, les assaillants assimilés à des nazis, et a nourri un discours de "menace existentielle." Des récits d'exactions commises par l'ennemi (démontées par la suite) ont été diffusés, et la "représentation politiquement maîtrisée des victimes" a prévalu.
Brutalisation (côté israélien) : Dès le début de la guerre à Gaza, une "autre représentation" s'est imposée, "documentée dans la requête déposée par l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice." Elle s'est manifestée par un "discours officiel d'humiliation de la population palestinienne," dénonçant la "nation entière comme responsable" et utilisant des termes déshumanisants ("animaux humains").
Cette brutalisation s'est exprimée "ouvertement" dans les médias nationaux (montrant des prisonniers palestiniens humiliés) et surtout sur les réseaux sociaux, où les soldats postaient "avec fierté des images de brimade, d'humiliation, de destruction de quartier, de pillage d'habitation" et des "sortes de trophées de guerre."
Ces vidéos et photos, révélant des crimes relevant de la justice internationale, ont été diffusées "sans restriction" par les autorités israéliennes.
La "singularité du cas israélien" réside dans une "double publicisation : d'abord des sévices exercés par l'ennemi [...] et des exactions ensuite perpétrées par l'armée."
La première visait à "susciter un sentiment d'horreur" pour légitimer les représailles.
La seconde, essentiellement militaire, visait à "permettre au public israélien de constater la campagne punitive menée par l'armée et d'assouvir ainsi le désir de vengeance."
Cette nouvelle représentation inclut le "culte de la virilité" et l'"ironie d'une parodie érotique violant son intimité."
Les médias internationaux ont souvent reflété cette distinction, utilisant des mots comme "horrific, slaughter, massacre" plus souvent pour les victimes israéliennes que palestiniennes.
D. La Représentation des Victimes Palestiniennes :
Le film "From Ground Zero" de Rachid Masharaoui, composé de courts métrages réalisés par des Palestiniens, offre un rare aperçu du "quotidien de la vie à Gaza pendant la guerre."
Il dépeint le "deuil, la désolation, la tristesse, souvent la tendresse, parfois l'ironie, mais jamais la haine, jamais le ressentiment, jamais l'évocation même de l'ennemi, seulement l'espoir que cesse enfin la guerre et que la vie redevienne possible."
Il vise à rappeler que "les gens sont des humains," donnant "des visages, des noms, des histoires, des métiers, des rêves" à des "chiffres" macabres.
Le refus de projeter ce film à Cannes pour ne pas faire de "politique" est souligné comme paradoxal, la destruction de Gaza étant comparée à Gernika et inspirant des artistes palestiniens.
IV. Conclusion
Représenter la violence est un "défi éthique, politique, esthétique" auquel sont confrontés les écrivains, cinéastes, chercheurs, et de plus en plus de personnes via les nouvelles technologies.
L'analyse de la violence coloniale et guerrière illustre la "multiplication des modes de représentation," de la fiction au rapport factuel, de la propagande à la documentation journalistique, des célébrations des acteurs de la violence aux récits des victimes.
Il est crucial de considérer ce qui n'est pas représenté, comme le "traitement sélectif de l'information dans les médias" et la "non-représentation de certaines violences" (ex. la conquête française de l'Algérie, la Nakba), éléments essentiels à toute enquête sur la représentation de la violence.
para un total de 3 rondas,
Con esto se busca tener una mayor diversidad de Pokémon en los combates. Sé que aún me faltan más pasos por definir, pero sería bueno tenerlo presente para próximos trabajos, ya que así se podría escoger una mayor variedad de Pokémon en cada ronda o pelea. Además, recordando que todo entrenador Pokémon puede utilizar hasta tres Pokémon para enfrentarse contra tres de su contrincante. fighter1 := Pokemon new name: 'pikachu'. fighter2 := Pokemon new name: 'ditto'. fighter3 := Pokemon new name: 'Vaporeon'. fighter4 := Pokemon new name: 'Jolteon'. fighter5 := Pokemon new name: 'charizard'. fighter6 := Pokemon new name: 'caterpie'.
combat := { fighter2 . fighter3 }
fighter2 := Pokemon new name: 'ditto'. fighter3 := Pokemon new name: 'Vaporeon'. combat := {fighter2 . fighter3 }
randomMove := [ :fighter2 | (fighter3 data at: 'moves') atRandom]
round := { fighter2 name. fighter3 name. (randomMove value: fighter2). (randomMove value: fighter3). { fighter2 . fighter3 .} atRandom name }
pokemonTournament
commits a los repositorios
Me parece súper importante porque así se puede ver si alguien hizo cambios después de las indicaciones o si siguió las reglas que se dieron.
Un commit es una acción en sistemas de control de versiones (como Git) que guarda los cambios realizados en los archivos de un proyecto dentro del repositorio. Es como tomar una “foto” del estado actual del código para poder revisarlo, compartirlo o revertirlo en el futuro.
Data Frame
Un DataFrame es una tabla de datos estructurada en filas y columnas que permite organizar, manipular y analizar información de forma sencilla y ordenada en programación y ciencia de datos.

No me está funcionando la tabla, creo que me falta definir alguna variable o estoy olvidando algún paso.
Si se alcanza, intentar traducir esas frases anteriores en español a su equivalente en código.
En este apartado, realice el ejercicio con las partes de código del torneo Pokémon, pero no pude organizar los datos en la tabla, porque se me genera solo con los daos vacíos. Entonces seguí los ejemplos del libro de los DataFrame, pero me sigue generando el mismo error, se crea la tabla, pero no se puede organizar dentro de la estructura y en algunos lados genera errores que desconozco si son de la ejecución del código, o es que falta adicionar algo al Software Grafoscopio
quien haya gando dos de los tres combates
Si bien podemos hacer esto si se hacen las tres rondas con los mismos dos luchadores, o al menos con solo uno de ellos; sería muy complicado conseguir un pokemon ganador dos veces si elegimos aleatoriamente entre 1302 pokemones.
pokemonDataDictionaries collect: [:item | {item at: 'name' . item at: 'height' } ]
Si lo interpreto bien, se supone que lo que le estamos pidiendo es: en bloque tomando la variable 'item' que será cada valor de nuestro arreglo anterior, entrá a cada uno y tre el valor de los metadatos 'name' y 'height'. Así el resultado será un listado del número de valores de nuestro arreglo, con su respectivo nombre y altura.
Lo único que me molesta es que el orden que presenta es justamente como lo pedimos, es decir, los resultados están en el mismo orden que los valores de nuestro arreglo. No sé si haya una forma de volver la información de 'height' en un dato al que luego podamos ponerle una condición de mayor a menor número.
pokemonDataDictionaries := #('pikachu' 'ditto' 'charizard') collect: [:name | pokemonDataDictionary value: name ]
Al final esto es justamente lo que intenté hacer en la última clase, tener un listado con los nombres de los Pokemones y un bloque que me permita visualizar la información estructurada de cada uno. No pensé que este sería el resultado de ello, pero me voy satisfecha.
Este tiene dos partes, que se muestran en la figura anterior: las llaves, ubicadas a la izquierda, y los valores, ubicados a la derecha.
Esta representación es muy útil si lo queremos adaptar a otros ejercicios. Si bien el reto es, precisamente, como adaptamos este código para una nueva necesidad que surja, me parece interesante como los nombres son las llaves y el link personal de cada repositorio. Lo interpretó como una especie de BUSCARV de excel interesante para analizar a profundidad.
capturar información de los repositorios de código en Fossil para las distintas asignaturas que usaran dicha herramienta
Sería bueno seguir desarrollando como capturar información de los repositorios de código podría servirnos para otras asignaturas. Obviando el hecho de su relación en búsqueda de información, es importante resaltar que importancia puede tener esta captura de información en espacios de otras materias que pueden usar esta herramienta. Si bien el ejercicio con PokeAPI nos permite hacer la parte práctica, se identifica el vacío teórico de esta relevancia del ejercicio práctico.
pokemonDataDictionary := STONJSON fromString: pokemonRawData
A través de este código (STONJSON) podremos sustraer los datos de manera ligera a fin de contar con el diccionario de los datos., por otro lado, para tener una estructura de los datos se recomienda el navegador Mozilla Firefox, toda vez que tiene una interfaz nativa para ver los datos con más facilidad.
A continuación se ilustra un ejemplo de la visualización de JSON:
pokemonExampleLink asUrl retrieveContents
La siguiente operación implica un Receptor(pokemonExampleLink), un Selector (asUrl) y un Argumento (retrieveContents) donde básicamente se interpreta que la operación pokemonRawData indique que la cadena pokemonExampleLink como URL permita la sustracción de los contenidos de https://pokeapi.co/api/v2/pokemon/pikachu
Last week, the public was meeting thie answer hereDreyfuss touch in four more conveniences:
Dreyfuss' shop was so busy in 1948 that a Newsweek article highlighting his work named four projects, but missed a mention of his work on the Royal Quiet De Luxe which had come out earlier that year.
Note de synthèse : L'écriture de la violence dans les sciences sociales et la littérature
Source : Excerpts from "Les formes de la violence (6) - Didier Fassin (2024-2025)"
**Contexte : Ce texte est une exploration des défis et des méthodes liés à l'écriture et à la représentation de la violence, en particulier du point de vue des sciences sociales, en la comparant à la littérature.
L'auteur, Didier Fassin, aborde la violence non pas sous l'angle de son absence ou de sa définition contestée dans les sciences sociales, mais comme un "objet d'une recherche portant sur les manières d'écrire de l'écrire de la représenter de la tester de la qualifier et finalement peut-être de la comprendr**e voire même de la refuser".
Thèmes principaux :
Les défis éthiques et méthodologiques de l'écriture de la violence : Comment représenter la violence sans sensationnalisme ni obscénité ? Faut-il privilégier la voix des victimes ou inclure celle des auteurs ? Comment concilier le devoir de témoigner avec la protection des personnes impliquées ?
La distinction entre "vérité" (littérature) et "réalité" (sciences sociales) dans la représentation de la violence : La fiction offre une liberté créative pour atteindre une "vérité" humaine et psychologique, tandis que les sciences sociales sont contraintes par la "factualité" des faits.
La "pauvreté des mots" pour saisir l'expérience de la violence extrême : Certaines violences, en particulier les violences historiques et déshumanisantes, laissent des traces difficiles à exprimer directement, se manifestant dans les interstices du langage ordinaire et les violences plus banales.
La pluralité des perspectives et des récits de la violence : L'importance de présenter différentes versions des événements violents, notamment celles des victimes, des auteurs et des témoins, pour saisir la complexité et les ambiguïtés.
La violence institutionnelle et structurelle : La violence ne se limite pas aux actes interpersonnels, mais s'incarne aussi dans les systèmes, les politiques et les structures sociales, comme l'apartheid ou le système carcéral.
Idées ou faits les plus importants :
L'écriture de la violence comme objet de recherche : Fassin propose d'étudier comment la violence est écrite, représentée et comprise, en s'intéressant à "ce qu'elle est et ce qu'on en fait".
Les cinq écueils identifiés par Valentine Daniel (anthropologue srilankais) face à l'écriture de la violence :Produire du sensationnalisme (potentiellement obscène ou pornographique).
Éloigner la théorie de l'expérience de la souffrance.
Trahir les personnes qui se sont confiées en se taisant.
Mettre en danger les personnes impliquées en les rendant reconnaissables.
Se mettre soi-même en danger (interdiction de séjour, répression).
Le dilemme de l'anthropologue face au témoignage de la violence : L'exemple de la fille dont le père a été lynché montre le conflit entre le devoir de témoigner ("dites à tous et tous ce qu'ils ont fait à mon père") et la volonté de protection de la dignité de la victime ("ne racontez pas cette histoire").
La distinction entre littérature et sciences sociales :Littérature (poètes, romanciers) : Privilège de l'imagination, création de langages, de personnages, d'histoires pour accéder à une forme de "vérité" (ex: Emily Dickinson, Mahmoud Darwish, Marcel Proust, Tony Morrison, J.M. Coetzee, David Simon). La fiction permet une liberté créative et une efficacité narrative pour explorer les "profondeurs humaines" et la "complexité psychologique".
Sciences sociales (anthropologues, sociologues) : Tenues par le "principe de réalité", la "factualité des faits".
Leur écriture est contrainte par les sources (archives, entretiens, observations). L'ethnographie est limitée par ce que l'ethnographe saisit, sans pouvoir "combler les trous de son ignorance et les lacunes de son incertitude par son imagination". Elles visent la "réalité".
La violence comme trace "invisible et indiscible" (Veena Das) : L'étude de la violence de la partition de l'Inde révèle comment les violences extrêmes ("historique, extrême") peuvent être "trop profonde trop humiliante trop dévalorisante" pour être dites directement, se manifestant dans les violences "domestiques tristement banale" (disputes, vexations) et les "interstices du discours". Das parle de la "pauvreté des mots" face à ces violences.
L'expérience des auteurs de violence : L'enquête de Martha Huggins sur les policiers tortionnaires brésiliens montre qu'ils étaient souvent des "hommes ordinaires", endoctrinés, formés à une culture du secret, développant des représentations déshumanisantes des victimes et des justifications morales de leurs actes, avec des pratiques "normalisées".
Cela rappelle la "banalité du mal" d'Hannah Arendt. Les méthodes sociologiques (entretiens circonscrits) peuvent tendre vers une lecture objectivante, tandis que les méthodes anthropologiques (observation prolongée) permettent une analyse plus réflexive.
La violence institutionnelle et l'effacement des distinctions auteurs/victimes : L'exemple du détenu éborgné et violent dans une prison française illustre comment les positions d'auteurs et de victimes peuvent s'alterner ou s'estomper dans le contexte d'un système carcéral qui "l'a fait".
La multiperspective comme stratégie narrative : Carl Jacobi, dans "Shadows at Dawn", présente quatre versions distinctes du massacre de Camp Grant en Arizona, basées sur les perspectives des différents groupes impliqués (Odham, Mexicains, États-Unis, Apaches), pour saisir la complexité historique.
La juxtaposition des récits face à l'incompatibilité des versions : Dans son propre travail sur l'homicide par le GIGN ("Mort d'un voyageur"), Fassin choisit de juxtaposer les différentes versions des faits (gendarmes, famille) sans "préjuger de qui dit la vérité", à la manière de Kurosawa dans "Rashômon".
Cette approche permet de montrer comment chacun dit que la scène "s'est déroulé".
Le rôle de la contre-enquête : Face aux "incohérences du dossier" et aux "altérations par la justice", une contre-enquête basée sur l'analyse des preuves peut permettre de reconstituer la scène "telle qu'elle s'est vraisemblablement déroulée", même si elle contredit la version officielle.
Les "plusieurs vies" des écrits de sciences sociales sur la violence : Les travaux peuvent avoir un impact au-delà de leur publication académique, par exemple en étant utilisés dans des recours juridiques (Cour européenne des droits de l'homme) ou en inspirant des œuvres artistiques (film).
Citations clés :
"...il s'agit de s'intéresser à ce qu'elle est et ce qu'on en fait je vais donc la traiter comme un objet de d'une recherche portant sur les manières d'écrire de l'écrire de la représenter de la tester de la qualifier et finalement peut-être de la comprendre voire même de la refuser"
"y a-t-il des faits qu'il vaut mieux taire et d'autres dont au contraire il faut parler s'il importe de faire entendre la voix des victimes doit-on pour autant se priver de celle des auteurs de la violence"
"d'épeindre la violence de manière brute sans l'intention d'y rendre son lectorat sensible expose cependant à produire un sensationnalisme potentiellement obsène qu'il qualifie d'ailleurs de pornographique"
"il me semble qu'à cette analyse il faudrait toutefois ajouter deux éléments premièrement l'écriture des poètes et des romanciers procède de leur imagination ils invent langages ils créent des personnages ils conçoivent des histoires qui peuvent leur donner accès à une forme de vérité que l'on pense pour la poésie à Emily Dickinson ou à Marmou Darwish ou pour le roman à Marcel Prou et Tony Morrison anthropologue et sociologues eux sont en principe tenus par une sorte de principe de réalité... Leur écriture est circonscrite par ce qu'on peut appeler la factualité des faites"
"en somme la fiction détient les clés de la vérité l'ethnographie celle de la réalité"
"la pauvreté des mots Vinadas se dit je cite frappé par le silence autour de la violence subie ou exercée dans le contexte de la partition trop profonde trop humiliante trop dévalorisante pour les victimes la trace laissée ne se donne à lire que dans les interstices du discours dans des allusions blessantes dans des attitudes méprisantes"
"c'est le système carcéral qui l'a fait"
"La violence peut être énoncée par plusieurs voix"
"...fallait-il en rester là en laissant à la justice le dernier mot il m'a semblé qu'au regard des incohérences du dossier et des éléments mis à ma disposition une contre-enquête était possible"
Conclusion :
Didier Fassin conclut en soulignant que l'écriture de la violence, qu'elle soit littéraire ou relevant des sciences sociales, implique de nombreuses questions et précautions (rhétoriques, méthodologiques, politiques, éthiques).
Si la littérature et les sciences sociales abordent la violence différemment, elles partagent une préoccupation commune quant à ce qui peut et doit être écrit, aux voix à rendre audibles et aux différentes versions des faits à considérer.
Le texte se concentre sur la violence physique, laissant entendre que d'autres formes de violence pourraient poser des défis d'écriture distincts.
Compte Rendu Détaillé : Les Formes de la Violence (5) - Didier Fassin (2024-2025)
Il passe en revue les approches qui tentent de comprendre la violence en se basant sur des facteurs universels, qu'ils soient biologiques ou psychologiques, avant d'examiner les théories centrées sur les facteurs sociaux, politiques et moraux, en mettant l'accent sur le rôle de l'État et du droit.
Thèmes Principaux :
Les Origines de la Violence : L'opposition entre les récits mythiques/littéraires de la violence originaire et les tentatives scientifiques et intellectuelles d'expliquer la production de la violence chez les êtres humains.
Deux Grands Types de Réponses : L'analyse contraste les théories universalistes (biologie, psychologie, évolutionnisme) qui recherchent des explications intrinsèques à l'homme et potentiellement partagées avec d'autres animaux, et les théories sociales/politiques (philosophie politique, sociologie, anthropologie, histoire) qui examinent les conditions sociales favorisant ou empêchant la violence.
Approches Universalistes :Psychanalyse (Freud) et Éthologie (Lorenz) : Convergence étonnante autour des concepts d'instinct et de pulsion comme moteurs de l'agressivité.
Nature Humaine et État Animal : L'idée que la violence découle d'une part d'agressivité intrinsèque à l'homme, héritée de l'état animal.
Fonction de l'Agressivité (Lorenz) : Bien que potentiellement nuisible, l'agressivité au sein d'une même espèce peut avoir des fonctions évolutives (occupation des espaces, sélection des plus forts, défense).
Critique des Théories Classiques : L'abandon progressif des notions d'instinct/pulsion spontanée au profit de l'apprentissage et des réponses situationnelles (psychologie sociale, psychologie évolutionniste moderne).
Approches Sociales et Politiques :La Philosophie Politique Classique (Hobbes, Rousseau) : L'origine du politique dans le passage d'un état de nature (imaginaire ou réel selon les auteurs) à la société civile via un contrat.
L'État de Nature (Hobbes) : Un état de "guerre de tous contre tous" où la défiance et la rivalité conduisent à la violence, rendant la sécurité primordiale.
Le Contrat Social (Hobbes vs. Rousseau) : La cession de liberté en échange de sécurité (Hobbes) versus la conservation de la liberté via la volonté générale (Rousseau).
Le Cycle de la Violence (Szweski) : Une perspective critique du contrat social, où l'ordre instauré par la loi devient lui-même une source de nouvelle violence, menant à un cycle.
La Violence de l'État et du Droit :Critique de la Violence (Benjamin) : Remise en question de l'idée que l'État assure la sécurité par le monopole de la violence légitime.
Violence Fondatrice et Conservatrice du Droit : L'État utilise la violence pour établir le droit (fondatrice) et pour le maintenir (conservatrice).
L'Exemple de la Violence Policière : Illustration contemporaine de la violence de l'État, opérant à la fois pour conserver l'ordre existant et pour étendre ses propres prérogatives légales.
L'Évolution de la Violence dans les Sociétés Modernes :Le Débat sur le Recul de la Violence : Analyse du débat initié notamment par Steven Pinker, qui affirme une diminution de la violence au cours de l'histoire humaine.
Critique des Arguments sur le Recul : Mise en évidence des biais méthodologiques et des limites géographiques dans les données utilisées pour étayer cette thèse.
Le Rôle de l'Idéologie : La tension entre l'analyse scientifique de la violence et les interprétations idéologiques (supériorité occidentale, réduction de la violence à une "arriération culturelle").
Idées ou Faits les Plus Importants :
Deux approches majeures s'opposent : celle qui voit la violence comme intrinsèque à l'homme (instinct, pulsion) et celle qui l'analyse comme un produit des relations sociales et politiques.
Les théories universalistes classiques de Freud et Lorenz, malgré leurs différences, convergent dans l'idée d'une agressivité humaine ancrée dans la nature, bien que Lorenz lui attribue parfois une fonction positive pour l'espèce.
Les critiques modernes des approches universalistes classiques mettent l'accent sur l'apprentissage et les réponses situationnelles plutôt que sur les instincts innés.
Les théories du contrat social (Hobbes, Rousseau) postulent que l'État est né de la nécessité de sortir d'un état de nature violent pour assurer la sécurité (Hobbes) ou pour permettre la liberté (Rousseau).
La perspective critique de Szweski suggère que l'établissement de l'ordre par le contrat social ne met pas fin à la violence, mais en crée de nouvelles formes, potentiellement cycliques.
Walter Benjamin remet en cause l'idée que l'État détient un monopole légitime de la violence, en distinguant la violence qui fonde le droit et celle qui le conserve, soulignant les dangers de leur confusion, notamment dans le cas de la police.
La violence de l'État, loin d'être une aberration, peut être considérée comme intrinsèque à son fonctionnement, à travers sa législation, ses forces de l'ordre et son système judiciaire.
Le débat sur le recul historique de la violence est complexe et sujet à caution, les données et leur interprétation étant souvent influencées par des biais idéologiques.
L'idée commune que la violence est "en l'homme", quelles que soient les approches, tend à masquer le rôle des structures et institutions sociales dans sa production.
Citations Pertinentes :
"...la violence d'État n'est pas une aberration de la démocratie elle en est la source..."
En conclusion, ce document offre une exploration riche et nuancée des différentes manières de penser la violence, en soulignant la complexité de ses origines, l'évolution des approches théoriques et, de manière cruciale, en mettant en évidence le rôle souvent négligé de l'État et des structures sociales dans sa production et son maintien.
Document de Synthèse : Les Formes de la Violence et les Mythes d'Origine
Ce briefing document analyse les thèmes et idées principales tirées des extraits de la conférence "Les formes de la violence (4) - Didier Fassin (2024-2025)".
L'objectif est d'examiner comment la violence, longtemps négligée par les sciences sociales, est appréhendée à travers les mythes d'origine, les rituels associés, et leur instrumentalisation politique dans les sociétés modernes et contemporaines.
1. La Violence dans les Sciences Sociales : Reconnaissance Tardive et Complexité
Le conférencier souligne que la violence a été tardivement étudiée par les sciences sociales.
Les anthropologues ont rencontré des difficultés à la définir précisément en raison d'une relativisation ("ce que certains voyaient comme tel n'étaient pas considéré de la même manière par d'autres") et les sociologues ont élargi la notion, menant à une dissolution de la violence dans d'autres concepts de domination.
Idée Clé : La difficulté à cerner la violence, perçue différemment selon les perspectives et étendue à des formes de domination non physiques, a initialement entravé son étude.
Correction Épistémologique : Fassin propose de parler de "perspectivisme" plutôt que de relativisation, pour comprendre les différentes logiques et raisons des points de vue divergents sur la violence. Il suggère également de parler d'"approfondissement" plutôt que de dissolution, pour ne pas réduire la violence aux seules agressions physiques, tout en les incluant.
Citation Clé : "cette double précaution épistémologique loin d'être un obstacle à la production d'un savoir sur la violence en est la condition... ne pas avoir une définition précise de la violence rend possible de la saisir dans toute sa complexité et sa diversité".
Contraste avec le Sens Commun : Cette approche va à l'encontre du sens commun où chacun pense comprendre la violence.
2. La Violence et les Mythes des Origines : Une Association Profonde
Bien que l'étude scientifique de la violence soit récente, elle a toujours été présente dans la pensée humaine, notamment à travers les mythes des origines. Ces mythes lient souvent l'origine de la violence à celle du monde.
Idée Clé : Les mythes des origines, qu'ils soient religieux, théâtraux ou philosophiques, ont servi de discours sur la violence et ses débuts.
Exemple Grec : La Théogonie d'Hésiode : Le mythe de Chronos est présenté comme un exemple emblématique. L'origine du monde et des dieux est marquée par une violence extrême : parricide (Chronos castre Uranos), infanticide (Chronos dévore ses enfants), viol (Chronos viole Rhéa).
Nature de la Violence Mythologique : Ces violences vont au-delà de l'usage excessif de la force. Elles manifestent un "excès de la violence elle-même", un registre de monstruosité et d'atrocité qui rompt avec les valeurs élémentaires.
Fonction de la Violence Mythologique : Elle n'est pas seulement instrumentale (se débarrasser de rivaux, se venger), elle semble aussi "expressive", voire source de jouissance pour elle-même et pour le public.
Cadre Familial : Fait remarquable, ces scènes de violence extrême se déroulent souvent dans un cadre familial (famille des divinités, famille des Atrides).
Mythes et Rituels : La relation entre mythe et rituel est débattue par les anthropologues. Le mythe de Chronos a été associé à des pratiques rituelles ambivalentes : sacrifices sanglants et anthropophages côtoyant des offrandes pacifiques et des festivités de tolérance sociale (Cronia).
Ambivalence de Chronos : Le mythe présente une image ambivalente de Chronos : le meurtrier anthropophage et le souverain juste d'un âge d'or.
3. La Croyance dans les Mythes : Une Question Complexe et Contemporaine
La question de savoir si les Grecs croyaient littéralement à leurs mythes est posée. Fassin établit un parallèle avec les croyances contemporaines pour éclairer cette question.
Idée Clé : La croyance dans les mythes, même contradictoires, n'est pas l'apanage d'un passé lointain. Des phénomènes contemporains comme le créationnisme ou l'Intelligent Design démontrent une croyance persistante en des récits originels, parfois habillés de justifications scientifiques.
Parallèle Contemporain : Le taux élevé de croyance au créationnisme aux États-Unis, y compris parmi les évolutionnistes qui pensent que Dieu guide l'évolution, suggère que la crédulité n'a pas disparu.
4. Instrumentalisation Politique des Mythes des Origines : De l'Antiquité aux Temps Modernes
Les mythes des origines ont une pertinence sociale en ce qu'ils révèlent les tensions et la nécessité d'un ordre social, tout en ouvrant la possibilité d'un autre monde. Cependant, leur mobilisation est souvent politique.
Pertinence Sociale du Mythe Grec : Le mythe de Chronos peut être interprété comme révélant une période de chaos nécessitant l'ordre social, tout en offrant une soupape de relâchement des contraintes à travers les rituels des Cronia.
Mythes Modernes et Invention de la Tradition : À l'inverse des mythes antiques issus de traditions culturelles, les mythes modernes sont souvent des "inventions de tradition" (Hobsbawm & Ranger), créées à des fins politiques.
Fonction Politique des Mythes Nationaux : Les mythes nationaux servent un projet nationaliste, renforçant la légitimité de l'État, créant une histoire unifiée, ou justifiant des revendications indépendantistes.
Exemple Français : Le Baptême de Clovis et la Bataille de Poitiers : Fassin analyse comment l'historiographie nationaliste française a instrumentalisé le baptême de Clovis pour fonder l'identité nationale catholique et la bataille de Poitiers pour construire une altérité arabe et musulmane rejetée, nourrissant le racisme et l'islamophobie.
Citation Clé (Patrick Geary) : "L'histoire moderne est née au 19e siècle, conçue et développé comme un instrument du nationalisme européen, ce qui a eu pour effet de transformer notre compréhension du passé en une décharge de déchets toxiques remplie du poison du nationalisme ethnique."
Héritage Symbolique : Des symboles issus de ces mythes (la Francisque, le casque franc) sont repris par l'extrême droite.
Généalogie Distinguée : L'islamophobie (forgée par des mythes nationaux) et l'antisémitisme (lié à des légendes urbaines) pourraient avoir des généalogies distinctes en France.
5. Le Mythe Sioniste des Origines et la Violence Contemporaine en Israël/Palestine
Le conférencier consacre une analyse détaillée à l'instrumentalisation des récits bibliques dans la construction du mythe national israélien et sa connexion avec les violences actuelles.
Idée Clé : Le mythe fondateur de l'exil, basé sur une interprétation spécifique des textes bibliques, a servi à légitimer l'immigration juive en Palestine et le droit au retour, tout en niant l'existence et l'histoire du peuple palestinien.
Citation Clé (Schlomo Sand) : "Si toute écriture de l'histoire est porteur de mythes, ceux de l'historiographie nationale sont particulièrement flagrants. Le cas d'Israël est selon lui exemplaire même s'il est loin d'être unique."
La Terre sans Peuple pour un Peuple sans Terre : Le conférencier retrace l'origine et la réécriture de cette phrase de Israel Zangwill, souvent utilisée pour justifier l'immigration juive, en omettant que Zangwill lui-même a révisé son jugement face à la population arabe existante.
La Violence dans les Récits Bibliques : Les textes sacrés décrivent l'origine de l'histoire d'Israël comme une série de guerres et de conquêtes (conquête de Canaan, combat contre les Amalécites).
Instrumentalisation Contemporaine : Des références à la guerre contre les Amalécites sont mobilisées pour nommer l'ennemi archétypal (les Palestiniens) et justifier leur élimination. La figure de Josué, conquérant et destructeur, est invoquée pour légitimer l'occupation et les colonies.
Citation Clé (Benyamin Netanyahou) : "se souvenir de ce qu'Amalek leur a fait".
Lien entre Mythes et Violence Réelle : L'appel au génocide dans les textes bibliques, bien que certains exégètes en donnent une interprétation non littérale, est réactivé dans le discours politique et populaire, notamment après le 7 octobre 2023.
Fusion des Mémoires : Une fusion s'opère entre la mémoire héroïque (les conquêtes bibliques) et la mémoire douloureuse (la Shoah), assimilant le Hamas à Amalek et aux nazis.
Dénégation de la Nakba : La violence de l'expulsion des Palestiniens en 1948 (la Nakba) est largement absente de ce complexe mémoriel officiel.
6. La Violence Sacrificielle : Une Perspective Contestée
Fassin critique la thèse de René Girard sur la violence sacrificielle comme origine de la violence dans les sociétés.
Thèse de René Girard : Le sacrifice rituel permet de détourner la violence intrinsèque au groupe vers une victime émissaire (animale ou humaine considérée comme de moindre valeur sociale), rétablissant ainsi l'unité du groupe. Le désir mimétique (désirer ce qu'un autre désire) est à l'origine de la rivalité et de la violence fondatrice.
Critiques de la Thèse de Girard : La thèse de Girard est jugée trop simple et universelle, réduisant la pluralité des formes de violence à une cause unique (le désir mimétique) et appliquant mécaniquement une même logique à toutes les sociétés.
Alternative Anthropologique : Hubert et Mauss : Leurs travaux sur le sacrifice définissent le sacrifice comme un acte religieux qui, par la consécration d'une victime, modifie l'état de la personne ou de l'objet. La violence est absente de leur définition.
Clé de Compréhension : Le Sacré : Pour Hubert et Mauss, le cœur du sacrifice n'est pas la violence, mais le double travail rituel de sacralisation et de désacralisation.
Substituion et Dédramatisation : La possibilité de substituer une victime (un concombre pour un bœuf chez les Nuer, selon Lévi-Strauss) dans le sacrifice dédramatise l'acte et contredit l'idée d'une violence primordiale nécessitant impérativement un sacrifice sanglant.
Conclusion sur Girard : L'anthropologie sociale ne valide pas la thèse de Girard, jugée trop spéculative et possiblement influencée par sa conversion catholique.
7. Conclusion : L'Importance de la Violence Originaire comme Imaginaire
Malgré les limites de la théorie girardienne, la violence fondatrice présente dans les récits mythiques et les textes sacrés reste essentielle, non pas tant par sa réalité historique que par les usages politiques qui en sont faits.
Idée Clé : L'intérêt de la violence originaire réside dans son instrumentalisation politique par divers acteurs et à différentes époques, notamment par les extrêmes droites contemporaines.
Fonction de l'Imaginaire de la Violence Originaire : La mobilisation de cet imaginaire sert à légitimer stigmatisations, discriminations, exclusions et exactions contre des ennemis perçus (intérieurs ou extérieurs).
Citation Clé : "En ce sens, la violence originaire dont j'ai parlé ici éclaire bien les violences contemporaines."
Cycle Nationaliste : La construction des récits nationalistes suit souvent un cycle d'âge d'or, de déclin et de régénération, se nourrissant d'une double genèse : héroïque et victimaire.
Dimension Sacrificielle Réappropriée : La mémoire douloureuse de la Shoah (appelée "Holocauste", c'est-à-dire sacrifice) confère une obligation morale aux générations suivantes, se mêlant désormais à la mémoire héroïque des conquêtes.
En résumé, le conférencier met en évidence la difficulté intrinsèque à appréhender la violence dans sa complexité.
Il montre ensuite comment les mythes des origines ont servi de cadre pour penser la violence, et surtout, comment ces récits, qu'ils soient antiques ou "inventés" à l'époque moderne, sont politiquement mobilisés pour construire des identités nationales, justifier la violence et exclure des groupes.
L'analyse du cas israélien illustre de manière particulièrement frappante la façon dont les récits scripturaires peuvent être réactivés pour légitimer des violences contemporaines.
Enfin, il réfute la thèse d'une violence fondatrice universelle nécessitant un sacrifice, tout en reconnaissant la pertinence de l'idée de victime émissaire dans l'analyse des persécutions et des brutalités contre les minorités.
Briefing sur les Formes de la Violence selon Didier Fassin (Extraits 2024-2025)
Ce texte de Didier Fassin examine l'évolution de l'étude de la violence dans les sciences sociales, notamment l'anthropologie et la sociologie.
Il met en évidence le silence initial entourant le sujet, les raisons de cette absence, les défis méthodologiques et moraux liés à son étude, et l'expansion progressive de sa conceptualisation.
Thèmes Principaux:
Le Silence Initial autour de la Violence dans les Sciences Sociales: L'auteur souligne l'ignorance ou le manque d'étude explicite de la violence durant le premier siècle de l'anthropologie et de la sociologie, malgré un XXe siècle marqué par des conflits et des atrocités majeures.
Les Raisons du Silence: Fassin identifie des raisons morales, méthodologiques et théoriques pour cette absence d'étude. La violence est perçue comme impliquant un jugement normatif qui rend difficile l'objectivité scientifique, elle échappe à la construction d'un objet homogène, et elle est difficile à définir de manière univoque.
Les Défis Moraux et Méthodologiques de l'Étude de la Violence: L'étude de la violence est confrontée à la dimension normative et subjective du terme, ce qui soulève la question de l'impartialité de l'observateur, en particulier pour les anthropologues confrontés à des pratiques violentes qui ne sont pas perçues comme telles localement. Les défis méthodologiques incluent la difficulté à circonscrire la violence comme un objet d'étude homogène et observable, ainsi que les obstacles pratiques de l'observation sur le terrain.
L'Expansion Conceptuelle de la Violence: Le texte trace un cheminement de la compréhension de la violence, passant d'une focalisation sur la violence physique interpersonnelle à l'inclusion des animaux, des objets inanimés, et enfin des formes de violence non directement attribuables à un acteur intentionnel (violence structurelle et symbolique).
La Violence Structurelle (Johan Galtung et Paul Farmer): Introduction du concept de violence structurelle, définie par l'écart entre le potentiel et l'effectif de la réalisation humaine dû à l'influence négative de structures sociales.
L'exemple de l'épidémie de sida et de tuberculose en Haïti est utilisé pour illustrer comment l'histoire sociale et l'économie politique peuvent constituer des formes de violence.
La Violence Symbolique (Pierre Bourdieu): Présentation du concept de violence symbolique, qui explique comment les dominants obtiennent l'adhésion des dominés à leur domination sans recourir à la force physique, mais en imposant une légitimité par le langage et les significations partagées, conduisant à des souffrances psychiques et à l'incorporation de l'ordre social.
Lien entre les Différentes Formes de Violence: Malgré leurs différences, les formes de violence (physique, structurelle, symbolique) se manifestent dans le corps et provoquent de la souffrance.
L'Apport de l'Étymologie et de la Philologie:
L'analyse étymologique (grec et latin) et philologique (français, allemand) montre la richesse et la complexité historique du terme "violence", révélant un passage d'un sens initial lié à la force physique à des significations incluant l'excès, l'infraction à la norme, la contravention à la morale, et la contrainte psychologique.
L'étude comparée des termes allemands (Gevalt, Macht) et de leurs traductions souligne les difficultés à saisir les différentes dimensions du pouvoir et de la violence.
Idées et Faits Importants:
Le XXe siècle a été marqué par une violence omniprésente, pourtant l'anthropologie et la sociologie l'ont longtemps ignorée en tant qu'objet d'étude spécifique.
La nature normative et subjective du terme "violence" a été un obstacle majeur à son étude objective.
La difficulté à définir la violence de manière univoque et à la circonscrire comme un objet d'étude cohérent a également contribué à son ignorance initiale.
Les anthropologues sont confrontés au défi de la relativité culturelle de la violence, où ce qui est considéré violent par l'observateur ne l'est pas nécessairement par la société étudiée.
La définition de Françoise Héritier élargit considérablement le champ de la violence au-delà du corps humain, incluant le psychique, les animaux et les objets inanimés.
La violence structurelle (Galtung) met l'accent sur les inégalités sociales et les structures qui limitent le potentiel humain, indépendamment de l'intention d'un acteur.
Paul Farmer a appliqué le concept de violence structurelle à la santé, montrant comment les épidémies peuvent être comprises dans un contexte historique et économique de domination.
La violence symbolique (Bourdieu) explique comment la domination est reproduite par l'intériorisation et l'acceptation des rapports de pouvoir par les dominés, entraînant des souffrances psychiques et des manifestations corporelles.
La notion d'hégémonie chez Gramsci offre une perspective alternative ou complémentaire à la violence symbolique, en soulignant la possibilité de visions du monde alternatives émanant des classes dominées.
L'étymologie et la philologie révèlent la polysémie et l'évolution historique du terme "violence", soulignant que son sens contemporain, centré sur les relations humaines et la morale, est relativement récent.
Les difficultés de traduction du terme allemand "Gevalt" (force, violence, pouvoir) mettent en lumière les nuances conceptuelles et les défis de la reconnaissance de la violence dans les institutions et derrière les revendications de légitimité.
La problématisation de la notion de violence est plus féconde pour la recherche que la recherche d'une définition rigide.
Citations Pertinentes:
Sur l'absence initiale de l'étude de la violence : "la violence a donc été ignorée nous l'avons vu pendant le 1er siècle de l'existence de l'anthropologie et de la sociologie ou plus exactement elle n'a pas été traité en tant que telle n'a pas fait l'objet d'entrée spécifique dans les encyclopédies et les dictionnaires de ces disciplines n'a pas donné lieu à des travaux empiriques ou théoriques se réclamant explicitement de son étude"
Cit. Anna Arendt sur le rôle de la violence dans les affaires humaines : "il n'est personne qui s'intéressant à l'histoire et à la politique puisse ne pas être conscient du rôle majeur joué par la violence dans les affaires humaines il est donc à première vue surprenant que la violence a été si rarement reconnue comme méritant une considération particulière"
Cit. David Riches sur la difficulté du terme "violence" : "En raison notamment des émotions qu'il provoquent le mot violence se situe au sommet de la liste des termes qui présentent un danger de ce double point de vue en effet poursuit-il violence que note fortement un comportement illégitime et inacceptable."
Cit. Jean-Luc Nancy sur la question interne de la violence : "il y a aujourd'hui une question de la violence qui n'est pas simplement une question externe ouvrant sur la résistance éthique et politique aux violences effectives... mais aussi une question interne à savoir quelque chose de la violence ou de ce qui est trop rapidement classé sous l'unique terme de violence reste à penser au par-delà son évidente condamnation l'essence de la violence n'est sans doute pas épuisé par sa réprobation"
Cit. Gérard Lanclude sur la possibilité d'une ethnographie de la violence : "si l'on fait l'hypothèse qui ne paraît pas déraisonnable qu'aucune société ne l'ignore que chacune s'attache à désigner comme violent certains comportements à l'exclusion d'autres leur confèrent ou non un sens et une fonction et les sanctionne selon des procédures qui lui appartiennent en propre"
Cit. Gérard Lanclude sur la nature de la violence : "la violence ne se donne pas d'emblé pour tel sa spécification résulte d'une procédure toujours ouverte de qualification et tout semble se passer comme si la notion de violence chargée de représentation composite référait à des phénomènes de nature très différente"
Cit. Élisabeth Claveri sur le regard de l'ethnographe : "chacun sait bien ce que la violence ce que violence veut dire et est à même de la reconnaître sous des formes extrêmement diverses dans différentes sociétés étudiées peut-être parce qu'il en a l'expérience dans l'univers dont il est lui-même indigène"
Cit. Françoise Héritier pour une définition large de la violence : "appelons violence toute contrainte de nature physique ou psychique susceptible d'entraîner la terreur le déplacement le malheur la souffrance ou la mort d'un être animé tout acte d'intrusion qui a pour effet volontaire ou involontaire la dépossession d'autruie le dommage ou la destruction d'objets inanimés"
Cit. Michel Napels interrogeant l'extension de la définition de la violence : "est-il légitime écrit-il de rassembler les objets inanimés les animaux et les humains dans un même registre d'expérience ?"
Cit. Johan Galtung sur la violence structurelle : "La violence s'exerce lorsque des êtres humains ne se réalisent pas physiquement et mentalement comme il devrait le pouvoir du fait de facteurs qui ont sur eux une influence négative"
Cit. Paul Farmer sur la distribution du sida et de la tuberculose en Haïti : "que la distribution du sida et de la tuberculose comme celle de l'esclavage autrefois est historiquement et économiquement déterminé et qu'elle est en relation avec le racisme l'inégalité genrée et la pauvreté massive"
Cit. Bourdieu et Passeron sur la violence symbolique : "tout pouvoir de violence symbolique c'est-à-dire tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à à les imposer comme légitime en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force ajoute sa force propre c'est-à-dire proprement symbolique à ses rapports de force"
Cit. Michel Perrot sur la "pensée claustrale" dans La domination masculine : "une pensée claustrale à force d'être implacable dont la rigueur consiste en la mise en ordre de matériaux soumis à la question d'une grille contraignante"
Cit. Robert Bernasconi sur la reconnaissance de la violence : "quel moyen avons-nous de reconnaître la violence lorsqu'elle est dissimulée dans les institutions et occulté par les revendications de légitimité ?"
Cit. Anna Arendt sur la distinction entre pouvoir et violence : "power correspond à la possibilité non seulement d'agir mais d'agir de concert car il relève pas de l'individu mais du groupe... Violence enfin se distingue par son caractère instrumental"
En résumé, ces extraits offrent une exploration approfondie des défis rencontrés par les sciences sociales dans l'étude de la violence, tout en soulignant l'importance cruciale d'élargir sa compréhension au-delà des manifestations physiques pour inclure les dimensions structurelles et symboliques qui affectent profondément les corps et les vies.
La difficulté de définir la violence devient alors moins un obstacle qu'une invitation à une analyse critique constante.
Thème central : Le long silence des sciences sociales face à la violence et l'émergence tardive de son étude.
Le texte souligne une période de près d'un siècle (du début du 20e siècle aux années 1970-1980) durant laquelle l'anthropologie et la sociologie ont largement ignoré ou minimisé la violence dans leurs corpus. Didier Fassin cherche à comprendre les raisons de cette "cécité" ou "épistémologie de l'ignorance/du déni".
Raisons de la "cécité" des sciences sociales face à la violence :
Paradigmes théoriques axés sur l'ordre social : Les disciplines se sont construites autour de théories privilégiant la cohésion, l'unité et la reproduction de l'ordre social (fonctionnalisme, structuralisme). La violence, en tant que manifestation de désordre, était soit écartée, soit vue comme quelque chose à corriger.
Représentation "irénique" de la modernité : L'idée de progrès politique et moral associé à l'extension de la démocratie, aux droits humains et à la pacification des relations sociales a contribué à invisibiliser la violence qui contredisait cette image. Ceci malgré les réalités des guerres coloniales et des luttes sociales.
Sociographie des chercheurs : La composition sociale majoritaire des chercheurs (hommes blancs, classes moyennes et supérieures, souvent proches du pouvoir) les rendait moins sensibles à des expériences de violence vécues différemment par les femmes, les minorités, ou les colonisés.
L'influence de cette histoire sur la connaissance des sociétés :
Il reprend l'idée nietzschéenne qu'il n'y a qu'une "vision perspective" ou une "connaissance perspective", soulignant que même avec des outils conceptuels élaborés, ce que l'on voit et la manière dont on le voit sont le fruit d'une sélection et d'une interprétation, souvent conditionnées par des biais et des présupposés.
Les prémices de l'étude de la violence : L'École de Chicago et la déviance urbaine
Bien que la violence en tant que telle ne soit pas le focus principal, les premières exceptions à cette "cécité" se trouvent dans les études urbaines et criminologiques de l'École de Chicago, particulièrement entre les années 1920 et 1960.
Approche empirique et qualitative : L'École de Chicago est caractérisée par une approche principalement qualitative (entretiens, observations, analyse documentaire) et inductive, construisant la conceptualisation à partir des données. Elle est influencée par l'interactionnisme symbolique.
Études des gangs (Frederick Thrasher) : L'étude de Thrasher sur les gangs ("The Gang: A Study of 1,313 Gangs in Chicago", 1927) aborde des phénomènes violents (guerres de gangs, représailles, meurtres, viols) mais évite le terme de "violence" lui-même, le considérant peut-être trop abstrait. L'objectif est de comprendre les relations et le sens donné aux actions au sein de ces groupes. Malgré l'étude de la déviance, l'approche tend à privilégier la cohérence interne des gangs.
Études de quartiers pauvres (William Foote Whyte) : Whyte's "Street Corner Society" (1943), basée sur l'observation participante dans un quartier italien, décrit l'usage de la force par les "Corner Boys" (combats pour le leadership) et les "Big Shots" (meurtres liés aux affaires illégales).
Le terme "violence" apparaît, mais son usage est paradoxal, car il est utilisé pour montrer que les truands et les policiers corrompus ont intérêt à empêcher les violences pour le bon déroulement de leurs affaires. Whyte cherche à comprendre la hiérarchie des relations et l'échec de l'organisation sociale du quartier à s'articuler avec la structure de la société environnante.
Le tournant des années 1950 : L'étude de la violence d'État (Police et Prison)
Un "remarquable renversement de perspective" s'opère dans les années 1950, où la violence n'est plus seulement étudiée du côté des citoyens ou des déviants, mais du côté de l'État, à travers les institutions de la police et de la prison. Cela marque le début d'une "criminologie critique".
Westley observe que "le policier recourt illégalement à la violence parce que cet usage est vu comme étant juste acceptable et parfois attendu par ses collègues et parce qu'il constitue un moyen efficace de résoudre des problèmes en renforçant le statut et l'estime de soi partagé par tous".
Un aspect nouveau est la discussion des "souffrances éprouvées du fait des nombreuses privations" qui vont au-delà de la perte de liberté.
Les émeutes sont vues comme des réactions à ces injustices, illustrant que "l'institution pénitentiaire ne peut pas exister longtemps dans la situation extrême d'un pouvoir complet et total".
L'émergence de la criminologie critique :
Gresham Sykes caractérise la criminologie critique des années 1950-1960 par quatre renversements, souvent basés sur des enquêtes ethnographiques :
Passage des théories individualistes/psychologiques aux théories sociologiques de la criminalité.
Critique des institutions de prévention/sanction du crime, vues comme non neutres et poursuivant leurs propres intérêts.
La loi pénale n'est pas une moralité consensuelle, mais l'expression des intérêts des classes dirigeantes. Les statistiques pénales ne sont pas objectives, mais le résultat de choix de la police pour justifier ses actions ou demander des ressources.
Les approches anthropologiques de la violence :
Projections et biais (années 1960-1970)
Parallèlement à la criminologie critique, les premières tentatives anthropologiques d'aborder la violence sont marquées par des biais et des projections sur des sociétés lointaines, souvent qualifiées de "primitives".
Ses méthodes sont critiquées pour avoir potentiellement provoqué ou exacerbé la violence qu'il observait.
Ce travail a été très controversé et est vu comme une "pornographie de la violence exotique" qui "confirme des préjugés évolutionnistes".
Turnbull prophétise cette déshumanisation comme une anticipation de l'avenir occidental. Son travail est critiqué pour son manque d'éthique et ses biais, et il est suggéré qu'il en dit plus sur l'auteur que sur les Ik.
La violence politique : État, pouvoir et résistance (années 1970-1980)
À côté de ces approches, d'autres anthropologues, sociologues et historiens explorent la violence sous l'angle du pouvoir politique et de la résistance, souvent dans une perspective interdisciplinaire.
Il compare même ce processus au crime organisé, se demandant si ce n'est pas une forme de "raquette" lorsque l'État protège contre des dangers qu'il crée lui-même.
Dans l'étude des mouvements sociaux, il analyse l'évolution des "répertoires d'action" face aux bouleversements générés par le capitalisme et l'État, incluant la violence comme une modalité possible de protestation.
Dans un second temps ("Weapons of the Weak", 1985), il se focalise sur les "formes quotidiennes de la résistance", qui ne sont pas nécessairement de la violence mais des tactiques de "dissimulation et de tromperie" face à l'oppression.
La terreur comme arme politique :
Deux ouvrages moins influents mais importants abordent la terreur :
Eugene Victor Walter : "Terror and Resistance: A Study of Political Violence" (1969) est présenté comme le premier effort pour une théorie générale du terrorisme. Walter s'intéresse au "régime de terreur" mis en œuvre par les pouvoirs en place, revenant à l'origine du terme qui désignait une politique d'État (comme sous la Révolution française). Il analyse comment un régime de terreur s'impose et se maintient.
Edmund Leach : Dans "Custom, Law and Terrorist Violence" (1977), Leach aborde la terreur en soulignant que pour commettre un acte terroriste, il faut "établir avec ses victimes potentielles une distance morale qui dévalorise leur vie".
Il établit une comparaison frappante entre un attentat terroriste et le largage de la bombe atomique, suggérant que dans les deux cas, les auteurs doivent considérer les victimes comme "radicalement différentes d'eux, des sous-humains".
Il rappelle l'humanité des auteurs d'actes terroristes, appelant à ne pas les déshumaniser.
Conclusion : Réflexivité et construction de l'objet "violence"
Didier Fassin conclut en décrivant son approche comme un exercice de "réflexivité" non pas personnelle, mais dirigée vers les sciences sociales elles-mêmes.
Il s'agit d'analyser les "conditions de possibilité et les processus de construction d'un objet de connaissance à savoir la violence".
Il souligne le contraste entre la lenteur des sciences sociales à aborder la violence et l'abondance des écrits de philosophes et d'intellectuels sur ce thème bien avant.
Cet exercice de réflexivité vise à comprendre comment les sciences sociales construisent leur savoir et décrivent le monde, en reconnaissant les influences des représentations ordinaires et des biais.
Briefing Document : Les formes de la violence et le silence des sciences sociales
Source : Extraits de "Les formes de la violence (1) - Didier Fassin (2024-2025)"
Date : 2024-2025
Sujet : Analyse de la diversité des formes de violence dans les sociétés contemporaines et exploration des raisons du silence historique des sciences sociales (anthropologie et sociologie) à son égard.
Points Clés :
L'Omniprésence et la Diversité de la Violence :
Les sciences sociales ont encore étendu la notion de violence, notamment avec :
L'Oubli Historique de la Violence par l'Anthropologie et la Sociologie :
Raisons de l'Évitement de la Violence en Anthropologie :
Raisons de l'Évitement de la Violence en Sociologie :
Conclusion de l'Auteur :
Le cours commence par une discussion de la manière dont les sciences sociales ont "éludé, évité, esquivé" la violence, tel un objet "sous leurs yeux omniprésente et inquiétante".
Cet examen rétrospectif critique est "indispensable" pour comprendre "la manière dont tout savoir est constitué", notamment en sciences sociales.
Pour comprendre les mondes sociaux, il faut analyser les disciplines qui en produisent la connaissance, avec leurs "point[s] aveugle[s] et leur[s] silence[s] troublant[s]", et donc leur "épistémologie de l'ignorance". Implications pour le Cours :
Le cours "Les formes de la violence" explorera la diversité de ces formes.
Il s'inscrit dans une trilogie avec "Les épreuves de la frontière" et "La faculté de punir", analysant la "face obscure des sociétés contemporaines" et "l'inégalité des vies".
Il mobilisera une large gamme de sources, s'appuyant sur les recherches passées de l'auteur (Sénégal, Équateur, Afrique du Sud, France, Venezuela, Irak, Palestine, etc.) et des travaux plus récents (situation israélo-palestinienne).
L'approche sera non pas d'une "théorie unifiée" mais de dégager des "lignes d'interprétation".
synthèse détaillée basée sur les extraits fournis de la conférence de Nathalie Bajos avec Camille Lance :
NOTE DE SYNTHÈSE : La production sociale des inégalités de santé (8) - Nathalie Bajos avec Camille Lance
Intervenant(e)s : Nathalie Bajos (modératrice, charte de santé publique), Camille Lance (sociologue, spécialiste des inégalités sociales en matière de santé mentale)
Date de la présentation : Année universitaire 2024-2025
Objet : Réflexion sur la production sociale des inégalités de santé, en particulier en matière de santé mentale en prison, à travers l'exemple des transformations institutionnelles.
Points clés :
La "Prison Asile" : Un Concept pour Décrire une Réalité Pénitentiaire L'expression "prison asile" s'est imposée autour des années 2000 en France pour décrire l'augmentation significative du nombre de personnes présentant des troubles psychiatriques en prison. Des rapports parlementaires (Sénat et Assemblée nationale, 2000) ont souligné ce phénomène, parlant d'une population pénale en mutation conférant à la prison "une vocation asilaire que l'hôpital psychiatrique n'a plus". Ce constat ébranle le principe historique de séparation entre la prison (pour les condamnés/prévenus) et la psychiatrie (pour les aliénés), tel qu'énoncé par la loi de 1838. Des études épidémiologiques rigoureuses confirment la prévalence très élevée des troubles psychiatriques (humeur, anxiété, stress post-traumatique, psychotiques, usage de substances) en population carcérale par rapport à la population générale du même âge et sexe. Les prévalences sont "toujours supérieures et parfois très supérieures". L'étude du professeur Falissard (2006) estime qu'environ 36% des personnes détenues présentent un trouble de gravité marquée à sévère. Ces chiffres sont cohérents avec les études internationales. Cette réalité nourrit l'impression chez les professionnels que la prison est devenue "le dernier asile" et qu'une partie des personnes incarcérées n'y auraient "pas leur place". Transformations Institutionnelles à la Croisée de l'État Social et de l'État Pénal Les prisons se situent au carrefour de transformations multiples, loin d'être le fruit d'une unique rationalité étatique, qui produisent deux processus combinés : Un processus de responsabilisation des personnes avec des troubles psychiatriques :Déshospitalisation de la psychiatrie publique : Depuis les années 1960, la psychiatrie publique a connu une diminution importante du nombre de lits et la multiplication de structures extrahospitalières. Cependant, ce tournant ambulatoire inachevé rend les trajectoires des patients plus dépendantes de leurs ressources propres (financières, familiales, sociales). La psychiatrie est questionnée sur sa capacité à ne pas "abandonner sans filer les malades mentaux dans la société de la précarité". Évolution du regard des tribunaux : Si au 19ème siècle, les troubles mentaux (démence) exemptaient de prison (article 64 du code pénal), le regard a évolué. Les troubles psychiatriques "exemptent de moins en moins de prison les personnes qui en souffrent". Des travaux montrent que "Les malades qui se soignent sont protégés de la prison tandis que les malades qui ne se soignent pas ils sont plus souvent directement conduits". Inflation carcérale : La population carcérale a explosé en France, passant d'environ 29 000 en 1970 à plus de 80 000 aujourd'hui. Ce quasi-triplement est dû à l'allongement des longues peines et l'accélération des courtes peines (comparution immédiate), où les troubles psychiatriques passent souvent inaperçus. Cette "nasse carcérale" capture de nombreux hommes (96,5% de la population carcérale) et femmes avec des troubles, les prenant dans un cercle vicieux de "portes tournantes de la prison" (revolving doors) entre courts séjours et précarité. Ce phénomène est encore plus marqué aux États-Unis. Développement des soins psychiatriques en prison : L'existence, bien que limitée, d'une offre de soins psychiatriques organisée par le service public hospitalier en prison (consultations, hospitalisation de jour, unités d'hospitalisation complète) devient "une justification de plus en plus invoquée par certains magistrats à l'heure de prononcer une peine de prison avec l'argument qu'il ou elle y trouvera des soins adaptés". Un processus de psychologisation des personnes qui ont commis des infractions pénales :La peine comme moyen de "traiter" le crime : Dès le 19ème siècle, le projet de la prison moderne inclut l'idée de "méthode curative" pour "traiter le crime comme les autres espèces de folie". Cette ambition thérapeutique persiste, reposant sur le postulat que le délinquant/criminel souffre d'une "folie partielle", "dégénérescence", "altération morale", ou "trouble de la personnalité ou du comportement". Généralisation de la psychologisation des rapports sociaux : Cette ambition s'inscrit aujourd'hui dans un mouvement plus large de psychologisation de la société. Soins pénalement ordonnés : Des dispositifs tels que les soins pénalement ordonnés (étudiés par Virginie Gautron) obligent des personnes (initialement auteurs d'infractions sexuelles, puis violences aggravées, terrorisme) à un suivi psychiatrique/psychothérapeutique après leur peine. Le soin devient un "auxiliaire de la peine", une façon de garder les individus "sous main de justice" et potentiellement justifier un retour en prison. Cette logique est devenue "presque un automatisme pour les juges d'application des peines". Injonction à se soigner en prison : Ce processus crée en prison une "injonction permanente" aux condamnés, même sans diagnostic, à "entreprendre des soins" avec l'idée que la détention devrait être "un temps de traitement". Des programmes de prévention de la récidive se développent. Résistances professionnelles : Ce projet psychocriminologique rencontre des résistances, notamment de la part des conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP), dont la mission s'est judiciarisée, et des équipes psychiatriques hospitalières qui ont le sentiment d'être "enrôlées malgré eux dans une mission de contrôle pénal" et voient leur file active de patients augmenter. Ces deux processus modifient la composition de la population pénale et le regard porté sur elle. Une Institution Fragmentée : L'Illustration du Cas de Monsieur Cadar Contrairement à l'idée d'une hybridation harmonieuse ("Le vilain métier de punir serait ainsi retourné dans le beau métier de guérir", Foucault), la prison est une institution fragmentée où les logiques institutionnelles se superposent plus qu'elles ne s'articulent. Le cas de Monsieur Cadar, un homme en état de "décompensation psychotique" agressant un surveillant, illustre cette superposition dramatique : Il est hospitalisé sans consentement (incapable de consentir aux soins). Il est sanctionné disciplinairement (détenu violent à punir). Il est condamné pénalement (justiciable devant répondre de ses actes). Cette vignette montre comment différentes logiques (sanitaire, disciplinaire, judiciaire) s'appliquent à une même personne, parfois de manière contradictoire. La Composition Sociale de la Population Carcérale et les Inégalités de Santé "Il n'y a pas d'égalité devant la prison". L'incarcération procède d'une "sélection sociale", déterminée par les politiques pénales et l'activité de la chaîne pénale et médico-sociale. Les statistiques pénitentiaires montrent une composition très spécifique : hommes (96,5%), jeunes (moitié < 30 ans), d'origine populaire, issus des minorités racisées, forte représentation d'étrangers, souvent sans diplôme ni emploi officiel. Les chiffres de l'étude de Camille Lance montrent que 75% des hommes détenus ont subi des formes de négligence ou d'abus dans l'enfance (85% des femmes). Ce sont "certains individus" qui sont pris dans les "parcours de soins entre prison, précarité et psychiatrie". Ce "cercle vicieux" est difficile à briser, comme l'illustre le cas de Boris, un homme pris dans des allers-retours entre prison et tentatives de suivi psychiatrique/social. Dialogue entre Épidémiologie et Sociologie : Questions Soulevées par les Chiffres L'étude sur la santé mentale des sortants de prison, à laquelle Camille Lance a participé en tant que chef de projet, est "très psychiatrique, très médicale". Ses chiffres sont "révélateur[s] de la position qu'occupe[nt] les psychiatres qui l'ont mené". Ils "ne sont pas neutres". Ces chiffres : "Ne disent rien des associations possibles entre troubles psychiatriques et motifs d'incarcération". "N'explore[nt] d'ailleurs pas les possibles troubles de la personnalité ou du comportement qui pourrait être associé à des infractions sanctionnées d'une peine de prison". "Prennent position qui refusent de participer au processus de psychologisation des auteurs d'infraction pénale". "Suggèrent une stricte délimitation médicale du mandat de la psychiatrie en milieu pénitentiaire". Proposent de "porter le regard sur la sortie de prison" (moment de forte surmortalité) pour "visibiliser voire même de construire un problème de santé publique" et convaincre les autorités d'investir (équipes mobiles, mobilisation de la psychiatrie publique extérieure). La sociologie peut venir "étouffer" cette mesure épidémiologique en soulevant des questions : Place et rôle de la prison dans l'émergence des troubles : Les troubles préexistent-ils ou sont-ils produits/attisés par la détention ? Il faut penser l'articulation entre souffrance psychique et expérience carcérale. Les travaux d'Alexis Van Nasbrook sur les suicides en prison (risque 10x supérieur chez les hommes, 40x chez les femmes) montrent le rôle précipitant des événements carcéraux (quartier disciplinaire x20, première semaine x7, annonce condamnation, transfert). Il faut compléter en réfléchissant à la construction des "carrières de malades" en prison, façonnée par des facteurs sociaux et institutionnels. Existence des troubles mesurés pour les personnes concernées : Les chiffres épidémiologiques reposent sur des questionnaires structurés basés sur des classifications (DSM/CIM) et des comptages de symptômes ("objectivation statistique"). Ils "ne dit rien des subjectivités", des "réalités vécues", des troubles tels qu'ils sont vécus. La question est de savoir si "Les troubles mesurés existent-ils toujours pour les personnes concernées ?". Compte tenu du profil social des détenus (hommes jeunes, faiblement diplômés, classes populaires) ayant une "certaine distance aux soins de santé mentale", il existe une "très grande hétérogénéité des usages sociaux de la santé mentale en prison". Certains refusent les soins/contestent la pathologisation, rejetant la stigmatisation. D'autres saisissent l'offre pour se raconter, comprendre, trouver du réconfort. Il est important d'explorer les "masculinités des groupes populaires" face à la santé mentale dans un contexte (la prison) de "tension constante entre une incitation à se soigner (...) et une pénurie de soin". Conclusion : L'Intérêt du Dialogue Épidémiologie-Sociologie La recherche sur les inégalités de santé a "beaucoup à gagner du dialogue entre épidémiologie et sociologie". Ce dialogue prend du temps et doit se faire dans le "respect mutuel des cadres épistémologiques de chaque discipline". Ensemble, ces disciplines peuvent "décrire ces inégalités mais également de tenter de les expliquer", ce qui est une tâche complexe. Citations clés :
"La prison pour asile" "une vocation asilaire que l'hôpital psychiatrique n'a plus" (rapports parlementaires) Prévalences en prison "toujours supérieures et parfois très supérieures" à la population générale. Psychiatrie questionnée sur sa capacité à "ne pas abandonner sans filer les malades mentaux dans la société de la précarité". "Les malades qui se soignent sont protégés de la prison tandis que les malades qui ne se soignent pas ils sont plus souvent directement conduits" (La Ramaï). "portes tournantes de la prison" (revolving doors) Soins en prison : "une justification de plus en plus invoquée par certains magistrats à l'heure de prononcer une peine de prison avec l'argument qu'il ou elle y trouvera des soins adaptés". "Le vilain métier de punir serait ainsi retourné dans le beau métier de guérir." (Foucault) "Il n'y a pas d'égalité devant la prison" (Didier Fassin) "une injonction permanente (...) à entreprendre des soins avec l'idée que la détention devrait être (...) un temps de traitement". Chiffres épidémiologiques : "Ces chiffres par exemple ne disent rien des associations possibles entre troubles psychiatriques et motifs d'incarcération". Objectivation statistique vs subjectivités : "Les troubles mesurés existent-ils toujours pour les personnes concernées ?". "une très grande hétérogénéité des usages sociaux de la santé mentale en prison". "une tension constante entre une incitation à se soigner (...) et une pénurie de soin". "la recherche sur les inégalités de santé a beaucoup pas gagner du dialogue entre épidémiologie et sociologie". Implications / Perspectives :
La compréhension de la santé mentale en prison nécessite une approche interdisciplinaire (épidémiologie, sociologie, psychiatrie, histoire, droit). Les transformations institutionnelles de l'État social et pénal ont des conséquences directes sur la population carcérale et la santé mentale. La sélection sociale en amont de l'incarcération est un facteur déterminant des inégalités de santé observées en prison. Les chiffres épidémiologiques, bien qu'utiles pour documenter la prévalence, ne suffisent pas à expliquer la complexité des expériences vécues et l'interaction entre santé mentale et contexte carcéral. La sociologie peut éclairer les parcours individuels, l'impact des conditions de détention et les usages sociaux des soins en milieu carcéral. La collaboration entre chercheurs et professionnels de différents champs est essentielle pour aborder la problématique des inégalités de santé en prison.
synthèse détaillée des points clés et des thèmes principaux abordés dans les extraits fournis, incluant des citations pertinentes.
Briefing Document : La production sociale des inégalités de santé - Genre et Santé Mentale (focus sur la dépression)
Source : Extraits de "La production sociale des inégalités de santé (7) - Nathalie Bajos (2024-2025)"
Date : 2025
Auteur(e) : Nathalie Bajos (Directrice de recherche à l'INCERM), avec une intervention prévue de Camille Lancelev (sociologue, spécialiste des inégalités de santé mentale en prison).
Sujet : Analyse sociologique des enjeux de santé publique autour de la dépression, avec un focus particulier sur la survenue de la dépression au prisme du genre.
Principaux Thèmes Abordés :
Prochaines étapes / Sujets Connexes :
Document de Briefing : La Production Sociale des Inégalités de Santé Post-AVC Source: Extraits de "La production sociale des inégalités de santé (6) - Nathalie Bajos (2024-2025)" - Présentation de Muriel d'Armond.
Date: 2024-2025
Sujet: Analyse sociologique des inégalités de santé, spécifiquement dans les parcours de récupération post-AVC, à travers le prisme du genre et de la classe sociale.
Intervenante: Muriel d'Armond, sociologue, directrice de recherche au CNRS et co-responsable scientifique du projet de recherche Jendy sur les inégalités de santé au prisme du genre et dans une approche intersectionnelle.
Contexte: La présentation de Muriel d'Armond s'inscrit dans le cadre d'une série de conférences sur la production sociale des inégalités de santé, organisée par Nathalie Bajos. Elle se concentre sur l'application d'une approche sociologique à la compréhension des différences de récupération après un Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
Thèmes Principaux et Idées Clés:
La présentation de Muriel d'Armond explore les facteurs non cliniques qui expliquent les inégalités de récupération post-AVC, en se focalisant sur les différences de classe et de genre. Elle propose deux types d'explications principales, l'une liée aux questions de valeur et d'ambition collective pour les récupérations féminines, l'autre liée à la "forme scolaire" de l'hôpital et à son impact différencié sur les patients selon leur appartenance sociale.
Le Constat des Inégalités de Classe et de Genre Post-AVC:
Conclusion:
La présentation de Muriel d'Armond souligne l'importance d'une approche sociologique pour comprendre les inégalités de santé post-AVC.
Au-delà des facteurs cliniques et de l'accès aux soins, les dynamiques sociales liées au genre et à la classe sociale influencent profondément la récupération.
Les stéréotypes genrés orientent les projets de rééducation, tandis que la "forme scolaire" de l'hôpital désavantage les patients moins familiers de ces codes. L'intégration des outils d'analyse sociologique dans la pratique clinique et la prise en compte de ces mécanismes sociaux sont essentielles pour réduire ces inégalités.
La pénurie de moyens au sein de l'hôpital est un facteur aggravant majeur.
Briefing : La production sociale des inégalités de santé : Maladies Cardiovasculaires et Genre
Source : Extraits de "La production sociale des inégalités de santé (5) - Nathalie Bajos (2024-2025)"
Date : 2024-2025
Auteur / Présentateur : Nathalie Bajos, Directrice de recherche en sociologie au CNRS (pour la première partie), Muriel d'Armont, Directrice de recherche en sociologie au CNRS (pour la seconde partie, non détaillée dans cet extrait).
Contexte : Séance consacrée aux maladies cardiovasculaires, deuxième cause de mortalité en France.
L'objectif est de fournir un éclairage sociologique sur un paradoxe épidémiologique concernant l'infarctus du myocarde et d'interroger la question de son genre.
Principaux Thèmes et Idées :
Interrogation des Facteurs Explicatifs de la Surmortalité Féminine :
Pour comprendre ce paradoxe, plusieurs questions sociologiques sont soulevées :
Une Approche Intersectionnelle pour Comprendre les Inégalités de Santé :
Idées et Faits Importants / Citations Clés :
Conclusion Principale :
La surmortalité des femmes face à l'infarctus du myocarde, malgré une prévalence plus faible, ne peut être expliquée par des facteurs biologiques seuls.
Une lecture sociologique, notamment intersectionnelle, révèle que les différences dans la perception et l'expression des symptômes, le délai de consultation, l'interaction avec les professionnels de santé (marquée par la psychologisation et les stéréotypes de genre et de classe), et les protocoles de prise en charge (influencés par la confusion entre prévalence et gravité et le manque de standardisation permettant des biais sociaux), contribuent de manière significative à ces inégalités.
L'expérimentation sur les décisions médicales en urgence et l'analyse de l'impact des protocoles standardisés démontrent l'importance cruciale des facteurs sociaux et organisationnels dans la production de ces inégalités.
La lutte contre ces inégalités nécessite une approche globale incluant recherche intersectionnelle, collecte de données détaillées, formation des professionnels et modification des recommandations médicales.
NOTE DE SYNTHÈSE
Sujet : La production sociale des inégalités de santé : Le cas de la vaccination et de la crise COVID-19
Source : Extraits de "La production sociale des inégalités de santé (4) - Nathalie Bajos (2024-2025)" - Intervention de Jérémy Vart
Date : 2024-2025 (selon la source)
Introduction :
S'appuyant sur l'intensification récente des travaux en sciences sociales sur les rapports aux vaccins, l'analyse vise à contextualiser les observations faites pendant l'épidémie de COVID par rapport à d'autres vaccins et aux données antérieures à la crise.
L'exposé s'articule autour de trois paradoxes majeurs qui émergent de l'étude des "rapports ordinaires au vaccin", c'est-à-dire les processus de réflexion et de décision des usagers.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Distinction Attitude/Comportement en matière de vaccination :
Inversement, des personnes favorables à la vaccination peuvent ne pas se faire vacciner en raison d'obstacles (matériels, temporels) ou d'un simple oubli lorsque l'intention n'est pas très forte.
Citation clé : "...de nombreuses nombreuses personnes se font vacciner malgré la persistance de doute fort malgré le fait qu'ils n'ont pas été convaincus de l'utilité de tel ou tel vaccin on l'a notamment vu pendant l'épidémie de COVID-19 après la mise en place du du pass sanitaire..."
Gradient Social des Comportements Vaccinaux (Couverture Vaccinale) : * Le constat d'un gradient social de la vaccination contre le COVID-19 (les personnes en bas de l'échelle sociale étant moins vaccinées) est largement confirmé par de nombreuses études utilisant diverses données (enquêtes par questionnaire, analyses de couverture vaccinale). * Ce gradient n'est pas spécifique au COVID-19 ni à la période récente ; il existe sur d'autres vaccins (comme ROR, grippe) et était déjà observable avant l'épidémie de COVID, bien que les données COVID soient peut-être les meilleures pour étudier ces inégalités. * Ce gradient est également observé dans la plupart des pays qui publient des données sur le sujet, les plus diplômés et les plus aisés étant généralement davantage vaccinés. * Citation clé : "...cette sous-vaccination des publics en bas de l'échelle sociale elle est pas restreinte à la vaccination contre contre le Covid ... On la retrouve sur d'autres vaccins au cours de cette période du Covid..." * Mécanismes Expliquant le Gradient Social des Comportements : * Se faire vacciner nécessite de mobiliser diverses ressources : * Ressources matérielles : coût (même si le vaccin COVID était gratuit, d'autres ne le sont qu'à 70% par la sécurité sociale, laissant la question de l'avance des frais et des complémentaires santé), transport, mais surtout le temps et la disponibilité mentale. Le circuit de vaccination en France, notamment en médecine libérale (prescription, récupération, injection), repose une charge importante sur la personne. * Ressources culturelles : maîtrise des outils d'information, de la langue, connaissance du système de santé. La maîtrise de plateformes en ligne comme Doctolib a favorisé l'accès des plus aisés. * L'offre vaccinale : La manière dont le système de santé prend en compte (ou non) ces différences d'accès est cruciale. Les facteurs favorisant de fortes couvertures vaccinales observés dans d'autres pays incluent : * L'organisation du système de soins autour de centres de santé locaux (guichet unique, association de la vaccination à d'autres prises en charge). * Le développement d'actions ciblées pour les publics éloignés du système de santé (partenariats communautaires, adaptation de la communication, y compris linguistique). * Paradoxe 1 : L'efficacité de la routine institutionnelle (la dissolution de la décision individuelle) : * L'efficacité de la vaccination en centres de santé (comme les PMI en France, fréquentées par des publics plus défavorisés mais dont les enfants sont mieux vaccinés) suggère que la réduction des inégalités passe moins par l'augmentation des ressources des individus pour en faire des "citoyens sanitaires éclairés" que par la simplification et la routinisation de l'acte vaccinal. * Une politique vaccinale est d'autant plus efficace que l'usager a le moins besoin de s'investir. La vaccination par défaut, intégrée à une prise en charge globale et ne nécessitant pas un investissement cognitif important, minimise le rôle de la décision individuelle. * Des études anciennes (comme celles de Marenko et Govedarik sur les PMI de Rennes dans les années 70) ont montré que des publics très défavorisés, peu informés sur les vaccins, avaient leurs enfants très bien vaccinés car l'acte était rendu "évident, voire invisible" au sein d'une prise en charge de confiance et régulière. * Citation clé : "...le succès de la vaccination en centre de santé nous rappelle aussi qu'une politique vaccinale elle est d'autant plus efficace que l'usager a le moins besoin de s'investir dans celle-ci la politique vaccinale elle est jamais aussi efficace que lorsqu'elle est routinisée et que l'usager n'a que peu de décisions à prendre..." * Gradient Social des Attitudes Vaccinales : * Un gradient social des attitudes (défiance, hésitation) à l'égard de la vaccination COVID est également observé dans de nombreuses enquêtes. Ce gradient est fortement lié aux "mauvaises expériences et au manque de confiance à l'égard des acteurs investis dans les politiques vaccinales", comme l'a souligné Nathalie Bajos. * Cependant, ce gradient social des attitudes n'est pas toujours retrouvé sur d'autres vaccins ou dans d'autres pays. Les Baromètres Santé de Santé publique France montrent que les différences d'attitude selon le diplôme et le revenu étaient faibles, voire inexistantes, avant 2009, se renforçant après, et surtout à partir de 2017-2018 et pendant le COVID-19. * Paradoxe 2 : L'acceptation malgré la défiance institutionnelle : * Ce paradoxe réside dans le fait qu'une large part des personnes ne faisant pas confiance aux décideurs politiques et aux autorités de santé "épargnent les vaccins de leur regard critique" ou, du moins, ont une confiance suffisante pour certains vaccins. * Les données d'enquête montrent que même parmi les personnes déclarant ne pas avoir du tout confiance dans les agences de santé, une minorité seulement est défavorable aux vaccins en général, et encore moins à des vaccins spécifiques comme le ROR. * Ce paradoxe renvoie aux analyses de Beck et Giddens sur la confiance dans la modernité : face à la complexité des risques, l'enjeu est de savoir sur quels sujets être vigilant, car il est impossible de se méfier de tout. Les mobilisations, débats publics et l'actualité médiatique jouent un rôle crucial en signalant les sujets "problématiques". * L'émergence de controverses publiques visibles sur les vaccins en France est relativement récente (fin des années 90 pour l'hépatite B, intensification depuis H1N1 en 2009) et semble être un élément essentiel pour que les inégalités sociales se reflètent dans les perceptions vaccinales. * Citation clé : "...une grande partie des personnes qui ne font pas confiance aux décideurs politiques euh et aux autorités de santé épargne les vaccins de leur de leur regardard critique de leurs doutes de leur méfiance..." * La politisation de la vaccination : * Dans les années précédant la crise et pendant celle-ci, les personnalités politiques ont de plus en plus pris part aux débats sur la vaccination, intégrant la question dans la compétition partisane. * Cela se reflète dans les attitudes du public : depuis environ 2018, un gradient politique des rapports aux vaccins est observé. Pendant le COVID-19, les personnes se sentant proches des partis d'extrême gauche ou d'extrême droite, ainsi que celles ne se sentant proches d'aucun parti, ont montré des intentions de vaccination et des taux de vaccination inférieurs à ceux proches du centre (qui montrent une "sur-vaccination"). * Ces différences persistent même en contrôlant d'autres facteurs socio-démographiques (âge, éducation, revenu). La confiance institutionnelle et le degré d'engagement politique sont des facteurs très importants d'hésitation. * Cette politisation redouble les logiques d'inégalité en recoupant les inégalités de santé avec des inégalités politiques. * Le rôle des pratiques informationnelles et le "manque de culture scientifique" : * L'idée courante selon laquelle les doutes s'expliquent par le manque de culture scientifique (un "gradient de compétences culturelles/cognitives") est examinée. * Le diplôme est associé à plus de vaccination et d'attitudes favorables. Des indicateurs de littératie en santé ou scientifique sont également associés à moins d'hésitation vaccinale dans certaines études. * Cependant, ce lien est à tempérer : * Ces variables perdent beaucoup de leur pouvoir explicatif lorsqu'on intègre la confiance dans l'analyse. Les différences d'éducation cachent en partie des différences de niveau d'engagement politique et de confiance institutionnelle. * Le diplôme n'est pas un "bouclier parfait" : l'hésitation vaccinale est répandue, même parmi les plus diplômés (une part significative des Bac+3 et Bac+5 avaient des doutes ou n'avaient pas l'intention de se faire vacciner contre le COVID-19 à certains moments). * Paradoxe 3 : Les ressources culturelles peuvent favoriser la susceptibilité aux discours critiques : * Les femmes ont tendance à être plus hésitantes que les hommes en matière de vaccination. Ceci n'est pas lié à un manque de compétences, mais potentiellement à leur "plus grande propension à s'investir sur les questions de santé", à s'y intéresser, à s'informer auprès de diverses sources. * Ces dispositions, qui devraient en principe favoriser une attitude favorable, peuvent jouer en sens inverse en les rendant plus susceptibles de croiser des discours critiques sur les vaccins et d'y voir un écho (références à des scandales passés, inégalités sociales de santé, etc.). * Il existe des formes "très compétentes" d'hésitation vaccinale. Une logique d'investissement dans la santé ("healthism" ou "santéisme"), combinée à une confiance limitée dans les acteurs de santé publique, peut produire autant de réticence que l'absence d'investissement. * La "désinformation" ne se réduit pas à une distinction claire entre vrai et faux. Les critiques des vaccins imitent souvent les modes de communication scientifique, rendant la frontière floue pour le public. Le choix de croire l'un ou l'autre repose finalement sur la confiance accordée aux institutions et aux types de sources d'information consultées. * Citation clé : "...dans certains cas c'est au contraire le fait même de disposer des ressources euh qui euh favorisent la susceptibilité au discours critique des vaccins..." * Conclusion : Nécessité d'articuler inégalités sociales, pratiques culturelles et transformations médiatiques : * La littérature sur la désinformation s'est trop focalisée sur les connaissances et capacités cognitives, ce qui a conduit à une "dissolution de la thématique des inégalités sociales". * Comprendre la désinformation et le rôle des réseaux sociaux nécessite de replacer ces dimensions dans un cadre d'analyse plus large qui articule les inégalités sociales, les pratiques culturelles (socialement situées, liées aux socialisations de classe, genre, race), et une analyse fine de la transformation des espaces médiatiques (y compris l'émergence de médias mainstream d'extrême droite diffusant de fausses informations). * Ne pas adopter cette perspective risque de retomber sur des "tropes qui assignent le public à l'irrationalité", ce qui renforce le fossé perçu entre décideurs et public et contribue davantage au problème qu'à sa solution.
Points Importants à Retenir :
Implications pour la Prévention et les Politiques Publiques :
Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:29:01][^2^][2]:
Cette vidéo présente une conférence de Pierre-Michel Menger sur l'éducation et l'évaluation des performances, avec un accent particulier sur l'orientation scolaire et les inégalités sociales qui en découlent.
Pascal Bressoux, professeur à l'Université Grenoble Alpes, discute des facteurs individuels, institutionnels et contextuels qui influencent les parcours scolaires des élèves, notamment les choix d'orientation et leur relation avec le statut socio-économique.
Points saillants: + [00:02:31][^3^][3] Les choix d'orientation * Influencés par les aspirations familiales et les schémas établis * Différences notables selon la catégorie sociale et le sexe des élèves * Phénomène d'autosélection où certains groupes sociaux limitent leurs ambitions + [00:07:04][^4^][4] Facteurs déterminant l'orientation * Travaux de recherche soulignant l'importance des aspirations personnelles * Influence des coûts, des risques et des bénéfices perçus dans la poursuite des études * Sous-estimation de la valeur scolaire personnelle affectant les choix d'orientation + [00:14:07][^5^][5] Étude empirique sur l'orientation en fin de 3e * Analyse des déterminants de l'orientation après le collège * Impact des recommandations du collège sur les vœux d'orientation des familles * Rôle des notes de contrôle continu et de l'indice social dans les décisions d'orientation + [00:20:11][^6^][6] Influence des notes et de l'origine sociale * Les notes en art et technologie ont un effet inverse sur les intentions d'orientation * Les enfants de catégories sociales élevées ont plus de chances de choisir une seconde générale * Les recommandations des collèges tentent de compenser les tendances d'autosélection
Résumé de la vidéo [00:29:03][^1^][1] - [00:36:31][^2^][2]:
Cette partie de la vidéo aborde l'éducation et l'évaluation des performances en France, en se concentrant sur l'impact de l'origine sociale sur les recommandations scolaires et les choix d'orientation des élèves.
L'orateur, Pierre-Michel Menger, examine comment les indices sociaux influencent positivement les recommandations et les vœux des élèves, même à notes et intentions identiques, renforçant ainsi les inégalités sociales.
Points forts: + [00:29:03][^3^][3] Influence de l'origine sociale * À notes identiques, les recommandations favorisent les élèves de milieux sociaux élevés * Les élèves de catégories favorisées reçoivent plus de recommandations pour la seconde GT * L'institution accentue les biais sociaux existants + [00:31:19][^4^][4] Impact sur les vœux d'orientation * Les vœux sont également influencés par l'origine sociale après les recommandations * Les élèves de milieux favorisés ont tendance à établir des vœux plus ambitieux * Les différences sociales s'accroissent tout au long du processus d'orientation + [00:32:58][^5^][5] Effets contextuels des collèges * Les politiques de notation des collèges affectent les intentions et les vœux des élèves * L'effet "Big Fish Little Pond" influence la perception de soi et les aspirations futures * La composition sociale des collèges a un effet de contagion sur les aspirations des élèves
https://www.youtube.com/watch?v=IWpB1r1B-A0&list=PLX_ensLRxEWDQzzjNvGf2OJPNN3BuNCmv&index=3
Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:21:12][^2^][2]:
La vidéo présente une analyse approfondie de la méritocratie, en se concentrant sur les grandes écoles et les classes préparatoires scientifiques en France. Pierre-Michel Menger discute des inégalités d'accès basées sur le genre et l'origine sociale, et explore le fonctionnement interne de ces institutions élitistes.
Points forts: + [00:00:28][^3^][3] Les grandes écoles et la méritocratie * Examen des concours nationaux comme mécanisme de sélection * Importance historique et universelle des concours + [00:02:16][^4^][4] Avantages et inconvénients des concours * Objectivité et transparence des critères de sélection * Risques liés à la conception des concours et à la chance + [00:03:01][^5^][5] Le rôle de la chance dans la méritocratie * Influence de facteurs aléatoires sur les résultats des concours * Distinction entre mérite et chance dans le succès + [00:06:18][^6^][6] Inégalités dans les classes préparatoires * Accès inégal aux préparations de concours * Hiérarchie et émulation au sein des classes préparatoires + [00:11:09][^7^][7] Classes de niveau et redoublement * Sélection des élèves pour les classes étoilées après la première année * Impact des classes de niveau sur les opportunités et les inégalités + [00:14:27][^8^][8] Classes de niveau et performance éducative * Débat sur l'efficacité des classes de niveau dans l'éducation * Conséquences des classes de niveau sur le classement final des élèves Résumé de la vidéo [00:21:15][^1^][1] - [00:43:18][^2^][2] : La vidéo aborde la méritocratie dans le système éducatif français, en se concentrant sur les classes préparatoires et leur impact sur les inégalités sociales. Pierre-Michel Menger analyse les résultats des concours d'entrée aux grandes écoles et la répartition des élèves selon leur statut socio-économique.
Points forts : + [00:21:15][^3^][3] Les résultats des concours * Les boursiers sont en moyenne plus en difficulté * Les non-boursiers ont tendance à mieux réussir * Questionnement sur le système de classes préparatoires et son rôle dans la création d'inégalités + [00:22:01][^4^][4] Caractéristiques des élèves * Fort pourcentage d'élèves avec mention très bien au bac * Peu de filles et de boursiers dans les classes préparatoires * Accès aux internats et entraînements supplémentaires + [00:26:04][^5^][5] Répartition en classes étoilées * Les élèves étoilés ont un taux de réussite plus élevé aux concours * Question sur l'effet causal de la répartition en classes étoilées * Impact significatif de l'accès aux classes étoilées sur les résultats aux concours + [00:38:00][^6^][6] Inégalités entre boursiers et non-boursiers * Les boursiers accèdent moins aux classes étoilées * L'écart de réussite aux concours est en partie expliqué par cet accès limité * Importance de considérer l'effet des classes étoilées sur les inégalités sociales Résumé de la vidéo [00:43:20][^1^][1] - [00:49:30][^2^][2]:
Cette partie de la vidéo discute de la méritocratie dans le contexte des classes préparatoires en France, en se concentrant sur l'institution du redoublement et son impact sur les résultats des concours, en particulier le concours Mines-Ponts. Pierre-Michel Menger analyse les données et révèle des différences de genre dans les taux de redoublement, ainsi que l'attitude des étudiants envers les hiérarchies des écoles d'ingénieurs.
Points saillants: + [00:43:20][^3^][3] Le redoublement et son impact * Le redoublement a un impact positif sur les résultats en 3e année * Les filles redoublent moins que les garçons * Les non-boursiers redoublent plus que les boursiers + [00:45:30][^4^][4] Les résultats au concours Mines-Ponts * Les résultats varient selon les écoles et les rangs obtenus * Le redoublement peut améliorer significativement les rangs * L'admissibilité est fortement influencée par le redoublement + [00:47:00][^5^][5] Les différences de genre dans la persistance * Les filles montrent moins de persistance dans les environnements compétitifs * Les garçons sont plus sensibles aux hiérarchies des écoles * Les filles sont moins attachées aux hiérarchies entre écoles
This interface has been deprecated and is retained only for compatibility. Its use is discouraged.
This is great!!
So... Why is this deprecated and what should be used instead?? Standardizing this stuff would be good, and this de facto standard seems as good as any!!
BSD-derived OS's have defined an extensive set of preferred interpretations: Meanings for 15 status codes 64 through 78 are defined in sysexits.h.[15] These historically derive from sendmail and other message transfer agents, but they have since found use in many other programs.[16] It has been deprecated and its use is discouraged.
[duplicate of https://hyp.is/12j9KjELEfCQc79IbTwQnQ/man.freebsd.org/cgi/man.cgi?query=sysexits&sektion=3 ]
Why is this deprecated and what should be used instead?? Standardizing this stuff would be good, and this de facto standard seems as good as any!!
@GwynethLlewelyn, this answer describes the de facto standard, which in my experience is far more widely adopted (and hence should take precedence) over the proposal in sysexits.h.
Briefing rapport 2025 sur la protection de l'enfance en France
Ce briefing examine les principaux constats et recommandations concernant la politique publique de protection de l'enfance en France, selon les sources fournies, notamment des extraits d'un rapport d'enquête parlementaire.
Thèmes Principaux:
Idées ou Faits Importants:
Recommandations Clés (liste non exhaustive):
Élaborer une loi de programmation pluriannuelle pour la protection de l'enfance et généraliser la logique pluriannuelle aux enjeux financiers. (p. 127)
Renforcer le rôle du préfet pour contrôler les manquements des départements et coordonner les acteurs au niveau local. (p. 125)
Imposer un éditeur de logiciel unique et obligatoire de gestion de l’ASE pour tous les départements. (p. 241)
Augmenter le nombre de juges des enfants et de greffiers, et renforcer leur formation. (p. 242)
Donner à la Banque des territoires un rôle central dans le soutien aux départements pour construire et réhabiliter des structures d'accueil. (p. 188)
Renforcer l’implication de l’État dans la prise en charge des MNA, notamment en créant une instance de gouvernance dédiée au niveau national. (p. 238)
Augmenter les contrôles conjoints entre les services de l’État et ceux du département, et créer une cellule unique par département pour recenser et gérer les incidents. (p. 262)
Prévoir la désignation systématique d'un avocat spécialisé pour chaque enfant dans le cadre des procédures d'assistance éducative. (p. 260)
Mieux garantir le droit et l’accès aux loisirs des enfants protégés. (p. 260)
Mieux garantir la prise en compte de la parole des enfants pour les droits de visite. (p. 260)
Mieux accompagner les jeunes majeurs vers l'autonomie, y compris un soutien financier plus durable. (p. 402)
Mener un plan national de recrutement d'assistants familiaux. (p. 410)
Renforcer les moyens humains et financiers de la sous-direction Enfance et famille de la DGCS et des équipes de la DREES. (p. 131)
Ce briefing met en évidence un système de protection de l'enfance sous tension en France, marqué par des problèmes de gouvernance, de financement, de ressources humaines et d'inégalités territoriales, nécessitant des réformes structurelles profondes pour garantir l'intérêt supérieur de l'enfant.
LISTE DES RECOMMANDATIONS
BRIEFING : L'ÉVOLUTION DE L'ÉGALITÉ FILLES-GARÇONS DANS L'ÉDUCATION
Date: 2025
Sujet: Analyse des jalons historiques, des défis actuels et des initiatives en faveur de l'égalité filles-garçons dans le système éducatif.
Sources: Excerpts from "Faire progresser l’égalité filles-garçons à l’école" (Multiple Intervenants)
Résumé Exécutif:
Les sources analysées explorent la progression historique et les défis persistants de l'égalité filles-garçons dans le système éducatif français.
Elles mettent en lumière les résistances passées à l'accès des filles à l'enseignement supérieur et aux matières considérées comme "masculines", tout en soulignant les inégalités qui subsistent aujourd'hui, notamment dans les domaines scientifiques et techniques.
Le rôle des stéréotypes de genre, la construction sociale des choix d'orientation et l'impact des politiques publiques et des initiatives locales sont des thèmes centraux.
Le document met également en avant des figures pionnières comme Julie Victoire Daubié et l'importance de la commémoration et de la visibilité des femmes dans l'histoire des sciences et de l'éducation.
Thèmes Principaux et Idées Clés:
La Longue Marche vers la Mixité et l'Accès à l'Enseignement Supérieur:
L'introduction souligne que si les programmes scolaires ont contribué à égaliser les chances pour les filles d'obtenir le baccalauréat et d'accéder aux études supérieures, cette mixité s'est installée "non sans mal".
Il est rappelé qu'en 1972, la majore de Polytechnique, Madame Chopinet, a été interrogée par un journaliste lui demandant si elle n'avait pas peur de "devenir un monstre et de faire fuir [ses] camarades masculins".
Ceci illustre les mentalités qui persistaient même après l'ouverture des portes.
Rebecca Rogers retrace l'histoire de l'éducation des filles en France, mettant en évidence la création progressive de structures dédiées (collèges et lycées de jeunes filles, écoles normales) tout en soulignant une vision initialement "différentialiste" visant à former de "bonnes épouses et mères".
L'enseignement classique (latin, grec) a longtemps été fermé aux filles, n'entrant officiellement dans les programmes des lycées de filles qu'en 1913.
L'accès au baccalauréat et à l'université a été une conquête lente.
La loi Guizot de 1833 n'a pas rendu l'école primaire publique obligatoire pour les filles, et il a fallu attendre la loi Paul Bert en 1879 pour une formation systématique des institutrices.
Le décret Bérard en 1924 est identifié comme un jalon majeur, ouvrant l'accès aux filles à l'infinité du savoir enseigné dans les lycées de garçons.
Les Inégalités Persistantes, Notamment dans les Sciences et Techniques:
Malgré les avancées, les stéréotypes de genre continuent de freiner les ambitions des filles dans les domaines scientifiques, en particulier les mathématiques.
Un professeur de mathématiques des années 1930 est cité, affirmant que les filles "apprennent ce que les garçons comprennent".
Aujourd'hui, les filles sont moins confiantes dans leurs capacités en mathématiques et ont moins de modèles de réussite dans ce domaine.
Elles s'orientent davantage vers la biologie que vers la physique ou l'informatique.
Le domaine de l'informatique, investi par les filles à ses débuts dans les années 1970, les a progressivement évincées "au fur et à mesure que la discipline [...] devient un enjeu de pouvoir économique et politique".
Les chiffres actuels de l'OCDE et des concours aux grandes écoles montrent une sous-représentation significative des femmes dans les "sciences dures" (mathématiques, physique, ingénierie), bien que la chimie et surtout la biologie attirent davantage de femmes.
Les filières professionnelles, comme la métallurgie ou la cuisine, ont également été fermées aux filles pendant longtemps, et il faut du temps pour "déconstruire" ces barrières, même après l'ouverture.
L'Influence des Stéréotypes de Genre et du Milieu Social: Les inégalités d'orientation sont présentées comme des "constructions sociales".
Le milieu social joue un rôle important, avec une "spécialisation" plus marquée des filles vers les filières littéraires ou scientifiques (SV) et des garçons vers les mathématiques dans les milieux aisés, "beaucoup plus spécialisé[s] que ne le sont les enfants de milieu populaire".
Il est suggéré que dans les milieux favorisés, les rôles de genre sont renforcés, et que les filles essaient de "rentabiliser" leur réussite en s'orientant vers des matières offrant la "meilleure insertion professionnelle".
Les stéréotypes de genre sont présents dans la mentalité sociétale, véhiculés par l'environnement familial, scolaire et plus généralement la société, "qui pousse les femmes enfin qui tend à les écarter dès très jeune des études scientifiques".
Le problème se déclare dès l'école élémentaire et s'amplifie au collège, au lycée et après.
Le Rôle Crucial de l'Éducation et de la Formation des Enseignants:
La formation scientifique des enseignants du premier degré est soulignée comme essentielle, car 84% à 91% d'entre eux sont des femmes. Si ces enseignantes ne sont pas à l'aise avec les matières scientifiques, cela peut impacter la perception des élèves.
Il est recommandé de renforcer la formation scientifique initiale et continue des professeurs des écoles pour qu'ils se sentent plus à l'aise et enseignent ces matières avec plus de goût.
L'identification et l'effacement des biais de genre, notamment dans les manuels scolaires, est une recommandation.
La sensibilisation de la communauté éducative à leurs propres biais de genre et à ceux de leurs collègues est jugée nécessaire pour rendre les propos genrés "incongru[s]".
Les Initiatives Concrètes et les Perspectives d'Action: Un groupe de travail associant l'inspection, la recherche et le terrain travaille sur les écarts de résultats en mathématiques au premier degré, proposant des formations et des grilles d'auto-évaluation.
Des initiatives locales, comme le projet dans une école de l'Essonne utilisant l'art et le jeu pour rendre les mathématiques plus attrayantes et mettre en place du tutorat, montrent des pistes d'action.
La création de "brigades égalité filles-garçons" dans les lycées est présentée comme un moyen d'impliquer les élèves dans la déconstruction des stéréotypes et la promotion du respect mutuel, avec des effets positifs sur l'engagement scolaire.
La labellisation Égalité filles-garçons est un moteur pour l'établissement d'objectifs clairs et la mise en place d'actions concrètes, comme l'accueil de collégiennes pour découvrir les filières techniques et scientifiques et des ateliers sur les stéréotypes.
L'importance de favoriser l'insertion des femmes dans le numérique est soulignée comme un enjeu majeur, non seulement pour l'emploi rémunérateur, mais aussi pour que les femmes participent à la création et à l'administration du monde digital.
Le développement de jeux pédagogiques par des étudiants ingénieurs pour sensibiliser les lycéens aux carrières d'ingénierie et déconstruire les stéréotypes est une autre initiative concrète, soulignant l'accessibilité de ces études par différentes voies et pour divers profils.
Figures Pionnières et Importance de l'Histoire:
Julie Victoire Daubié est célébrée comme une figure majeure pour sa lutte pour l'accès des femmes aux diplômes universitaires, notamment le baccalauréat en 1861. Son parcours d'autodidacte et son combat pour l'égalité salariale et l'ouverture de nouvelles carrières sont mis en avant.
L'analyse de ses écrits, notamment "La femme pauvre", révèle une critique de la société de son temps et une conscience de l'importance de l'apprentissage et de l'indépendance économique des femmes. L'histoire des femmes dans les sciences, avec l'exemple de Marie Curie et la conférence Solvay, souligne la sous-représentation historique.
La commémoration de figures féminines, comme Julie Victoire Daubié et Edmé Chandan, est vue comme un geste politique et symbolique important pour rendre visibles les contributions des femmes et inspirer les générations futures.
Réflexions sur la Nature du Savoir et de l'Égalité:
Les textes de Poulin de la Barre (17ème siècle) sont convoqués pour montrer une pensée précoce sur l'égalité des sexes en matière de capacité intellectuelle, affirmant que l'esprit "n'est pas sexué".
La distinction entre "prendre son droit" (comme Julie Victoire Daubié) et obtenir des droits par la loi est une perspective intéressante sur les stratégies d'émancipation.
Le savoir est présenté comme "subversif", et l'accès à un savoir "infini" pour les femmes (notamment après 1924) est vu comme un privilège majeur.
La réflexion de Simone de Beauvoir sur le "privilège" d'être une femme (lui permettant de se placer en marge pour analyser la condition féminine) et sur la différence entre se mêler de "ce qui [nous] regarde" et de "ce qui ne [nous] regarde pas" est un apport philosophique sur la position de l'intellectuel et la construction du savoir. La question de la restitution des "privilèges" nécessaires pour faire progresser l'égalité aujourd'hui est posée.
Citations Clés:
"...cette mixité s'installée mais je le répète non sans mal..." "...n'avez-vous pas peur de devenir un monstre et de faire fuir vos camarades masculins..." (Journaliste à Mme Chopinet en 1972) "...l'objectif n'est pas de former des femmes savantes ni des femmes professionnelles... mais de former de bonnes épouses et mères..." (M. Camille Sée, 1880) "...dans sa discipline les filles apprennent ce que les garçons comprennent..." (Professeur de mathématiques, années 1930) "...ces inégalités en terme d'orientation ce sont des constructions sociales..." "...il y a un vrai problème parce que c'est pas seulement une question d'égalité fille garçon à l'école... mais c'est quand même la question de savoir justement toutes ces disciplines qui permettent de bah quelque part de de de de penser le monde... il faut que les femmes participent à à cette construction..." "...l'économiste français de Duval il faut peut-être laisser et c'est là donc ce qui est un salaire rich liieu qui a envie qui est lié entre 62 et 70 ou euh donc d'autres évidemment intellectuel euh progressiste alors c'est un fourériste colonialiste comme il y en a beaucoup et Julie victoire dobier en correspondance intense avec Jules dual de même que avec d'autres hommes politiques comme Jul Simon qui reconnaissent son travail..." (Manuela Martini) "...les filles choisissent ce qu'elles ont envie de faire..." (Christophe Salomon) - Nuancé par la notion de choix socialement construit. "...le fait de choisir c'est quand même un petit peu plus complexe et que notamment... les jouets que l'on offre font qu'on a petit à petit on dé des intérêts et des et des compétences qui peuvent être très distinctes en fonction qu'on soit une fille ou un garçon..." (Participation du public) "...le savoir est subversif..." (Geneviève Fraisse, citant Condorcet) "...le privilège de la pensée..." (Geneviève Fraisse, à propos de Simone de Beauvoir)
Conclusion:
Les sources démontrent que la lutte pour l'égalité filles-garçons dans l'éducation est un processus historique long et complexe, marqué par des avancées législatives, des résistances sociales et des défis persistants.
Les inégalités d'orientation, en particulier dans les domaines scientifiques et techniques, restent une préoccupation majeure, alimentée par des stéréotypes de genre profondément ancrés et la construction sociale des choix individuels.
Cependant, les initiatives locales, le travail sur la formation des enseignants et la valorisation des figures pionnières et de l'histoire offrent des perspectives concrètes pour continuer à faire progresser l'égalité.
La commémoration de ces combats passés et la prise de parole sur les défis actuels sont essentielles pour sensibiliser et mobiliser l'ensemble de la société.
Prochaines Étapes Potentielles (non tirées des sources, mais suggestions découlant de l'analyse):
Analyser plus en détail l'impact des réformes récentes du système éducatif sur les choix d'orientation genrés. Développer des outils et des formations spécifiquement conçus pour déconstruire les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
Favoriser les partenariats entre les établissements scolaires, les universités, les entreprises et les associations pour offrir des modèles et des expériences diversifiées aux élèves.
Continuer à promouvoir la visibilité des femmes dans l'histoire des sciences, de la technologie et de l'éducation. Soutenir la recherche sur les facteurs qui influencent les choix d'orientation genrés et les inégalités qui en découlent.
Compte Rendu de Séance : La Production Sociale des Inégalités de Santé (3) - Covid-19 et Vaccination
Source: Extraits de "La production sociale des inégalités de santé (3) - Nathalie Bajos (2024-2025)"
Date de la séance: Non précisée (seconde séance après le 3 avril)
Intervenante principale: Nathalie Bajos, sociologue à l'INSERM
Thème central: Les inégalités sociales et les discriminations dans le recours à la vaccination contre le Covid-19.
Points clés abordés:
Introduction et Cadre Problématique:
Enjeux pour la discussion future:
Comment mobiliser les connaissances acquises dans la lutte contre le SIDA pour d'autres épidémies? Comment les politiques de prévention peuvent-elles mieux intégrer la dimension des discriminations et de l'exclusion sociale? Comment construire des discours de santé publique qui résonnent auprès de populations ayant des expériences de défiance vis-à-vis des institutions? L'intervention de Jérémy Vart apportera une perspective plus large sur les questions de vaccination et la spécificité de la vaccination Covid-19.
Compte Rendu Détaillé : La Production Sociale des Inégalités de Santé - Le Cas de la Seine-Saint-Denis (2024-2025)
Ce document de briefing analyse les points clés et les arguments principaux présentés dans l'extrait de la conférence de Nathalie Bajos et l'intervention de Lor Piti, sociologue spécialiste des inégalités de santé.
La séance aborde la production sociale des inégalités de santé, avec un focus particulier sur la situation en Seine-Saint-Denis, notamment à la lumière de la pandémie de COVID-19.
Intervenantes :
Résumé Exécutif :
La pandémie de COVID-19 a agi comme un révélateur et un accélérateur de ces dynamiques, mettant en évidence la vulnérabilité des populations les plus défavorisées, notamment en Seine-Saint-Denis, due au cumul d'inégalités préexistantes (logement, conditions de travail, état de santé) et à des mesures de lutte contre la pandémie qui n'ont pas tenu compte de ces spécificités.
L'analyse souligne l'importance d'une approche systémique, incluant l'organisation du système de santé et l'offre de soins, pour comprendre et combattre ces inégalités. La notion de "syndémie" est proposée pour mieux saisir l'interaction complexe entre maladies épidémiques et contexte socio-environnemental.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
La Production Sociale et Spatiale des Inégalités de Santé :
Conclusion :
La conférence de Lor Piti, ancrée dans le cas de la Seine-Saint-Denis et éclairée par la crise sanitaire, offre une analyse percutante des mécanismes sociaux, spatiaux et systémiques qui produisent et reproduisent les inégalités de santé.
Elle met en évidence l'urgence d'une approche globale qui dépasse la simple responsabilité individuelle et intègre pleinement l'organisation du système de santé comme un déterminant majeur de ces inégalités.
Le concept de syndémie s'avère particulièrement pertinent pour saisir la complexité de ces dynamiques en contexte de crise.
L'expérimentation en cours de nouvelles formes d'organisation des soins dans les quartiers défavorisés est une étape importante, mais la pérennisation de ces initiatives et la correction des inégalités structurelles du système de santé restent un défi politique majeur.
Document de Briefing : Examen des Enjeux de l'Éducation dans la Région Hauts-de-France
Source : Extraits de "🔴 Xavier Bertrand sur la réponse de l’État face aux violences dans les établissements scolaires"
Date :2025
Intervenant Principal : Xavier Bertrand, Président du Conseil Régional des Hauts-de-France
Contexte : Audition dans le cadre d'une commission d'enquête parlementaire sur la réponse de l'État face aux violences dans les établissements scolaires.
L'audition se concentre notamment sur le contrôle exercé par les autorités, le financement des établissements scolaires (publics, privés sous contrat et hors contrat), et spécifiquement sur le cas du lycée privé Averroès de Lille dont le contrat d'association avec l'État a été résilié.
Principaux Thèmes Abordés :
Financement des Établissements Scolaires par la Région Hauts-de-France :
L'attribution se fait souvent via des protocoles d'accord, notamment avec l'enseignement diocésain, et peut prendre la forme d'avances remboursables, de prêts à taux zéro ou d'annuités d'emprunt.
La loi Falloux limite ces subventions à 10% des dépenses annuelles pour certains types d'établissements (sauf pour l'enseignement technique, professionnel, agricole et les maisons familiales rurales - loi Acier de 1919). Un contrôle sur pièces et sur place est systématiquement effectué pour vérifier l'engagement des travaux avant le versement des fonds. Ces subventions facultatives ne concernent pas la vie scolaire ou l'animation éducative, mais du bâtiment et du technique.
Rôle et Compétences de la Région en matière de Contrôle et d'Inspection :
Personnel Non-Enseignant : La question de l'inspection du personnel non enseignant (relevant de la responsabilité de la région) est soulevée. Bien que ces agents fassent partie de la communauté éducative, Xavier Bertrand souligne qu'il n'a pas l'autorité fonctionnelle sur eux, ce qu'il considère "anormal" et méritant l'attention du législateur. Il estime qu'une inspection générale serait fondée à s'intéresser à ce personnel, mais insiste sur la nécessité d'une collaboration étroite avec les services régionaux.
Contrôle d'Honorabilité du Personnel : La région procède systématiquement aux contrôles préalables autorisés par la loi pour le recrutement du personnel (casier judiciaire B2). Cependant, elle ne fait pas partie des employeurs qui peuvent demander une attestation d'honorabilité pour certaines fonctions réglementées. Xavier Bertrand est demandeur de cette possibilité, le B2 étant le document utilisé pour vérifier le passé judiciaire, un casier judiciaire rendant impossible de travailler auprès des jeunes.
Le Cas du Lycée Privé Averroès de Lille : Ce cas est central dans l'audition et illustre les problématiques de contrôle et de relations entre l'État et la Région.
Contexte : Averroès est le deuxième établissement sous contrat en France dont le contrat d'association a été rompu (en 2023). Cette rupture est possible selon l'article L442-10 du code de l'éducation, à l'initiative de l'État ou sur demande d'une collectivité.
Rôle de Xavier Bertrand : Xavier Bertrand se considère comme un "lanceur d'alerte" dans ce dossier depuis novembre 2017, date à laquelle il a sollicité l'État (le rectorat puis le ministère de l'éducation nationale) pour savoir si les conditions du contrat d'association étaient toujours réunies. Il a suspendu le versement du forfait d'externat (dépense obligatoire) à partir de novembre 2019, dans l'attente des conclusions des inspections et audits diligentés par l'État, et ce malgré plusieurs condamnations par le tribunal administratif. Il assume pleinement cette décision politique, la considérant comme le seul moyen d'alerter.
Demande de Résiliation du Contrat : Bien que le code de l'éducation l'autorise à demander la résiliation au préfet, Xavier Bertrand a choisi de ne pas le faire, arguant qu'il respecte les principes de responsabilité définis par la loi. Il souhaiterait cependant que la Région ait plus de responsabilités et de compétences sur de telles questions.
Commission de Concertation : La résiliation intervient après avis de la commission de concertation (article R442-64 du code de l'éducation), composée notamment de trois conseillers régionaux. Xavier Bertrand a participé à la réunion de cette commission en novembre 2023, invité par le préfet pour être entendu et présenter la position de la Région. Il a quitté la salle avant le vote. Il ne pense pas avoir enfreint l'article du code, étant invité pour exposer sa position et non pour voter. Il a assumé dire que pour lui, Averroès n'était "pas le cas d'un lycée républicain", ce qui, selon le rapporteur, a fortement influencé le vote de la commission en faveur de la résiliation.
Motivations et Chronologie :
Xavier Bertrand détaille la chronologie de ses actions et motivations :
Décalage avec le Rapport de l'Inspection Générale :
Le rapporteur souligne que le rapport de l'Inspection Générale de 2020 concluait que l'établissement respectait "parfaitement les valeurs de la République". Xavier Bertrand conteste cette conclusion, se basant sur le rapport de la CRC qui, selon lui, met en évidence des contenus d'enseignement contraires aux valeurs républicaines (cours d'éthique musulmane basé sur les 40 hadiths de l'imam An-Nawawi). Il exprime son trouble que la CRC ait vu ce que l'IGESR n'aurait pas vu, estimant que l'attitude de l'Éducation Nationale revenait à dire "circulez, il n'y a rien à voir".
Autres Cas et Proactivité de la Région :
Recommandations et Souhaits pour l'Avenir :
Citations Clés :
Points de Discussion Potentiels pour les Auditions Futures :
for - source - Donna Nelham - @Fellowship of the Commons Telegram group zoom meeting - 2025, May 6 - article - Linkedin - Bayo Akomolafe - I am against "worldview" - to - article - Substack Annik De Witt - Toxic Polarization is killing us. A new worldview can save us - https://hyp.is/OChhXCvdEfC0MEOwIi_joA/annickdewitt.substack.com/p/toxic-polarization-is-killing-us
Date today
Unario: Un objeto + Un mensaje
3+4
Binario un objeto + mensaje + argumento
When a discipline is in crisis, attempts are made to change or supplement its theses within the terms of its basic framework - a procedure one might call 'Ptolemization' (since when data poured in which clashed with Ptolemy's earth-centred astronomy, his partisans introduced additional complications to account fo r the anomalies).
https://site.xavier.edu/polt/typewriters/typers.html
Users of the Royal FP included: Herb Caen, Peter De Vries, Stephen King, Melissa Ludtke, Frank O'Hara, and Morley Safer.
Synthèse de la Réunion : Victimes d'Abus en Institutions Objet : Réunion de la commission d'enquête sur les abus en institution scolaire.
Date : 2025
Participants : Députés, représentants de collectifs de victimes (Betaram, Garaison, Filles du Bon Pasteur, anciens de Saint-Dominique de Neuilly, Village d'enfants de Riom, Saint-François Xavier), victimes individuelles.
Principaux Thèmes Abordés :
Cette réunion a été marquée par des témoignages bouleversants de victimes d'abus physiques, psychologiques et sexuels survenus au sein d'institutions éducatives, principalement privées catholiques, sur une période allant des années 1950 aux années 1990, avec des répercussions jusqu'à aujourd'hui.
Les thèmes centraux qui émergent sont :
L'ampleur et la gravité des abus : Les témoignages révèlent une diversité d'actes de violence, allant des gifles considérées comme "éducatives" aux agressions sexuelles graves et aux viols.
Plusieurs institutions sont spécifiquement nommées : Betaram,
et d'autres établissements associés aux "Bons Pasteurs".
L'omerta et le silence institutionnel et sociétal :
Un fil conducteur majeur est le silence qui a entouré ces abus pendant des décennies. Ce silence est attribué à plusieurs facteurs :
La peur des représailles et des conséquences (expulsion, punitions).
Le refus des familles de croire ou de réagir ("tout le monde savait" mais "tout le monde a laissé faire").
La protection de la réputation de l'institution, perçue comme plus importante que le bien-être des enfants ("on lave notre linge sale en famille").
La hiérarchie ecclésiastique et les autorités de contrôle qui étaient au courant mais n'ont pas agi.
Le rôle des institutions et des autorités :Établissements concernés : Principalement des écoles privées, souvent catholiques, accueillant parfois des enfants placés par la justice (ordonnances de 1945 et 1958).
Certains établissements, comme Riomont, ont été décrits comme des "lieux de privation de liberté" ou des "bagnes pour enfants".
Le recrutement est dénoncé comme étant souvent basé sur le "copinage" et l'adhésion à des méthodes violentes (la "pédoplégie" ou pédagogie par les coups), plutôt que sur les qualifications pédagogiques. Des individus ayant commis des abus ont été mutés dans d'autres établissements, sans traçabilité ni signalement.
Absence de contrôle et inspections inefficaces : Les témoins affirment qu'il n'y avait que très peu, voire pas de contrôles, ou que ceux-ci étaient annoncés à l'avance, permettant aux établissements de masquer la réalité. Les enfants n'étaient pas entendus lors des inspections.
Responsabilité de l'État et des autorités locales :
L'inaction de l'État pendant des décennies, malgré les signalements potentiels (notamment via les fugues récupérées par les forces de l'ordre), est mise en cause.
Les alliances objectives entre les institutions locales (justice, mairie) et les établissements, ainsi que le financement public sans contrôle effectif, ont permis à ces systèmes de perdurer.
La couverture des abus par la hiérarchie ecclésiastique est fortement suggérée. La nébuleuse entourant la tutelle de certains établissements, comme Riomont, rend difficile l'identification des responsables.
Les abus ont eu des impacts dévastateurs sur la vie des victimes, provoquant des troubles psychologiques (anorexie mentale, manque de confiance en soi, troubles de l'attention, hyperactivité), des addictions (alcool, drogue), des suicides, des problèmes de santé physique (altération de l'audition, traces physiques des coups), et des difficultés relationnelles, notamment avec les femmes.
Les victimes portent encore les "stigmates physiques" de ces violences.
L'objectif est que "ça n'advienne plus jamais".
Les victimes demandent la reconnaissance des souffrances subies, des excuses publiques de la part de l'État et des institutions, et des mesures concrètes pour que ces abus ne se reproduisent pas.
Idées et Faits Importants :
Définition des violences : Les victimes rejettent l'idée de différencier les "gifles" et les "abus sexuels", soulignant que l'acceptation des violences physiques ouvre la porte à l'ensemble d'un système d'abus.
"lorsqu'on dit euh un coup, une gifle, finalement euh à l'époque c'était accepté. Derrière les coûts, il y avait des violences physiques. Derrière les violences physiques, il y avait très souvent des violences sexuelles. Et en fait, lorsqu'on accepte le début, on ferme les yeux sur l'ensemble d'un système."
La "pédoplégie" : Concept mis en avant pour décrire la "pédagogie par les coups" pratiquée dans certains établissements, notamment Betaram.
Mutations et "exfiltrations" des abuseurs : Il est souligné que les prêtres ou surveillants mis en cause n'étaient pas sanctionnés, mais déplacés vers d'autres établissements, propageant ainsi le danger.
"Ah, il est pas d'Xe, on l'a déplacé dans un département à côté."
"le prêtre qui m'a le prêtre qui m'a agressé, il a été exfiltré de Cendrillon à l'époque. Il s'est retrouvé curé à Biscaros et après curé de Biscaros, il s'est retrouvé directeur à Tartase."
Fugues comme signalements implicites : Les fugues fréquentes dans certains établissements, connues des forces de l'ordre, auraient dû alerter les autorités.
Absence de traçabilité : Le manque de suivi des personnels ayant commis des actes répréhensibles est pointé du doigt.
Le rôle des familles : Si certaines familles ont soutenu leurs enfants, d'autres n'ont pas voulu voir ou ont minimisé les faits, parfois par peur ou par conviction religieuse.
Les conséquences physiques : Les témoignages évoquent des problèmes de santé lourds (cancers, endométriose) qui pourraient être liés aux traumatismes subis.
Le contraste avec l'école publique actuelle : Un signalement pour harcèlement dans une école publique a été pris en charge rapidement, contrastant avec l'inertie constatée dans les établissements privés à l'époque.
Propositions pour l'avenir :Création d'un "office national de prévention et de contrôle des établissements scolaires" avec des contrôles inopinés, s'inspirant des modèles existants dans d'autres secteurs (Ehpad).
Amélioration du système de signalement, potentiellement avec un statut de lanceur d'alerte pour les professionnels de l'éducation.
Recommandations ou Questions Émergentes pour la Commission :
Comment mettre en place des contrôles réellement efficaces et inopinés dans tous les établissements accueillant des enfants, qu'ils soient publics, privés sous contrat ou hors contrat, associatifs ou sportifs ?
Comment assurer l'écoute des enfants lors des inspections ?
Comment améliorer la traçabilité des personnels ayant fait l'objet de signalements ou d'accusations ?
Comment responsabiliser les institutions (Église, associations, pouvoirs publics) qui ont couvert ces abus ?
Comment faciliter les démarches judiciaires pour les victimes, en tenant compte de la prescription et du consentement ?
Comment reconnaître et prendre en charge les conséquences à long terme (physiques et psychologiques) des abus subis par les victimes ?
Quel discours les élus doivent-ils porter pour accompagner les victimes et éviter de répéter les erreurs du passé ?
Est-il nécessaire de réformer les procédures de signalement au sein de l'éducation nationale ?
Faut-il explorer le rôle et les alliances des acteurs locaux dans la pérennisation de ces systèmes abusifs ?
Sentiment Général :
La réunion a été marquée par une forte émotion et une détermination des victimes à obtenir justice et à faire en sorte que ces drames ne se reproduisent plus.
Le courage des témoins a été unanimement salué par les députés.
Le sentiment d'un "tsunami" inévitable qui fera tomber les silences a été évoqué.
Il y a un espoir que cette commission d'enquête permette d'avancer et de réparer ce qui a été brisé.
Prochaines Étapes :
Poursuite des travaux de la commission d'enquête pendant plusieurs mois.
Analyse des témoignages pour reconstituer comment les signalements, lorsqu'ils étaient émis, étaient traités.
Examen des mesures proposées par le gouvernement.
Élaboration de recommandations pour l'avenir.
Synthèse de l'audition d'associations de défense des enfants victimes de violences
Contexte de l'audition: Cette audition, diffusée en direct et faisant l'objet d'un compte-rendu écrit, s'inscrit dans le cadre d'une commission d'enquête parlementaire initiée en raison d'affaires récentes de violence contre les enfants, notamment l'affaire Bétharram et l'affaire du village d'enfants de Riyaumont.
L'objectif principal de la commission est de comprendre les actions menées par les associations pour protéger les enfants dans les établissements scolaires (où ils passent une part importante de leur temps, surtout en internat) et de formuler des préconisations pour renforcer le contrôle de l'État sur ces établissements afin de prévenir de telles violences.
L'audition a lieu en présence de représentant(e)s de * l'association l'Enfant Bleu, * de l'association Les Maltraitances Moi J'en Parle, et * de l'association Mouve Enfant.
Les personnes auditionnées ont prêté serment de dire la vérité.
Principaux Thèmes et Idées Clés:
**1. La nature des violences traitées par les associations : **
Les associations auditionnées traitent une large palette de violences contre les enfants : physiques, psychologiques, sexuelles, négligence grave, ainsi que le harcèlement et le cyberharcèlement.
L'Enfant Bleu signale que 90% des maltraitances qu'ils traitent sont intrafamiliales, bien qu'ils rencontrent également des cas en milieu scolaire.
Les Maltraitances Moi J'en Parle traite principalement des violences intrafamiliales, incluant les violences éducatives ordinaires, mais aussi le harcèlement et le cyberharcèlement, et intervient dans la formation des adultes.
Mouve Enfant traite également tous types de violences, avec une particularité forte sur les violences pédocriminelles, notamment celles commises au sein de l'Église, étant un mouvement de survivant(e)s.
2. Les violences en milieu scolaire et la difficulté à faire remonter l'information :
Bien que les violences intrafamiliales soient majoritaires, les associations rencontrent des cas de violences commises dans les établissements scolaires, soit par des adultes sur des enfants, soit entre enfants (y compris des agressions sexuelles).
Un point crucial soulevé est la "loi du silence" et la difficulté de faire sortir la parole du milieu scolaire et de l'Éducation Nationale.
Il existe des niveaux de frein à la remontée de l'information : * Au sein de l'école, où l'équipe peut avoir du mal à imaginer des problèmes ou à ne pas vouloir briser une alliance avec les parents ou la confiance en leurs collègues.
À un niveau hiérarchique supérieur, où l'information ne sort pas de l'Éducation Nationale et ne donne pas lieu à une information préoccupante ou un signalement, comme dans l'affaire de la petite Amandine.
La question du périscolaire est également soulevée, soulignant une déresponsabilisation possible entre l'école et la mairie.
Les associations obtiennent des informations sur les violences en milieu scolaire de diverses manières :
Via des appels de parents ou d'anciennes victimes.
Par des appels de professionnels de l'Éducation Nationale qui ne savent pas comment réagir ou ne sont pas soutenus par leur hiérarchie.
Lors de leurs interventions de prévention dans les écoles, où les enfants font souvent des révélations.
L'Enfant Bleu signale un nombre important de révélations suite à leurs interventions.
3. La prévention, la formation et la culture de la protection :
La prévention est considérée comme essentielle. Les enfants ne connaissent souvent pas les différentes formes de violence ni les interdits, ce qui rend difficile pour eux de parler. Informer les enfants sur les violences et leurs droits est une priorité nationale.
La formation de la communauté éducative (enseignants et personnel périscolaire) est jugée indispensable.
Beaucoup d'enseignants ne sont pas formés pour repérer, aborder le sujet avec les enfants, ou savent à peine comment faire une information préoccupante (IP).
La formation leur donne des outils et les renforce.
Il est nécessaire de changer la culture actuelle, qui est davantage axée sur le déni, l'omerta et le "pas de vague", pour une culture de la protection où l'enfant est considéré comme une personne à part entière dont la parole doit être entendue immédiatement et suivie d'action.
Il est important d'informer les parents également sur les droits de l'enfant pour éviter les incompréhensions et les conflits.
4. Le rôle et les difficultés des associations :
Les associations interviennent dans la prévention et le repérage des enfants victimes de violence, aidant un nombre significatif d'enfants.
Elles sont confrontées à la difficulté d'obtenir l'agrément de l'Éducation Nationale, ce qui peut freiner leurs interventions malgré la demande croissante.
L'agrément est perçu comme une réassurance mais pas comme la seule condition d'intervention, les chefs d'établissement ayant une grande autonomie de décision.
Il semble y avoir une iniquité territoriale dans les possibilités d'intervention des associations.
Un point particulièrement critiqué est la règle, spécifiée par l'Éducation Nationale pour certaines associations, selon laquelle ce n'est pas aux associations de "recueillir" la parole de l'enfant, mais de la transmettre aux services sociaux.
Cette distinction entre "accueil" et "recueil" est jugée absurde et contre-productive.
Elles subissent des coupes budgétaires malgré l'urgence de la situation.
5. Le constat d'un dysfonctionnement systémique et du manque de volonté politique :
Les intervenants, notamment Arnaud Galet de Mouve Enfant, expriment une amertume face au manque d'action malgré les nombreux rapports (rapport Sauvé, rapports de la CIVISE) qui ont documenté l'ampleur de la pédocriminalité et des violences et formulé des préconisations.
Il y a un dysfonctionnement hiérarchique avéré, notamment dans l'enseignement privé, où le secrétaire général de l'enseignement catholique lui-même reconnaît ne pas savoir ce qui se passe dans les établissements.
Le système de signalement et de traitement des informations préoccupantes (IP) est jugé inefficace.
Les délais sont trop longs (jusqu'à 18 mois ou 2 ans pour les évaluations) et il n'y a pas de retour aux professionnels qui ont fait le signalement, ce qui nuit à la confiance.
Les intervenants dénoncent une absence de volonté politique forte pour mettre fin aux violences contre les enfants, malgré les chiffres alarmants (160 000 enfants victimes de violence sexuelle chaque année, un enfant meurt tous les 5 jours).
La commission d'enquête est vue avec un certain scepticisme au vu des expériences passées et du manque de suivi des rapports précédents.
L'absence de réponse du gouvernement français aux sollicitations du Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU concernant les violences sexuelles dans l'Église est citée comme un exemple du manque d'action étatique.
L'idée d'un fichier centralisé des informations préoccupantes est soulevée comme un moyen essentiel de suivi, citant l'exemple tragique de la petite Marina.
La création d'un ministère de l'enfance et des familles est préconisée.
6. Réflexions sur les programmes d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS):
L'arrivée du programme EVARS est vue comme un levier potentiel, mais les associations sont dubitatifs quant au niveau de préparation du système scolaire, notamment le manque de formation des enseignants.
Les associations se sentent légitimes pour déployer ces programmes, mais sont confrontées à des réticences (culturelles et politiques) et à la difficulté d'obtenir l'agrément, même lorsqu'elles en ont un.
La formation des enseignants uniquement en ligne (type MOOC) n'est pas jugée suffisante ; un contact direct et des cas pratiques sont nécessaires.
7. La question de la prescription:
Une des intervenantes a exprimé clairement sa position en faveur de l'imprescriptibilité des crimes sexuels sur les enfants.
Citations Importantes:
Arnaud Galet (Mouve Enfant): "je me suis dit quand même un peu mon étonnement d'être ici pour différentes raisons bien sûr j'entends qu'il y a la question de l'affaire Betaram [...] mais nous on est en tête je dis nous en tant que victime de pédocriminalité dans l'église et c'est important pour moi de le dire d'emblé vous saz j'ai fait partie des 22 signalements il y a eu 330000 victimes de pédo criminalité dans l'église en 70 ans d'accord c'est ce que nous a appris le rapport sauvé"
Arnaud Galet (Mouve Enfant): "quand on dit qu'il y a eu 30 % qu'a fait la ministre de l'éducation nationale le ministre par de l'éducation nationale de l'époque à savoir Jean-Michel Blanquer rien rien qu'a fait Éric Duporetti ministre de la justice on aurait pu imaginer comme en Belgique une justice d'exception rien c'est ça c'est ça notre sujet fondamental quand même qu'il s'agit d'amener ici"
Arnaud Galet (Mouve Enfant): "il dit bien qu'il y a pas de lien hiérarchique donc ça répond un peu à la question je veux dire on fait ce qu'on veut en fait d'autant plus dans l'établissement privé"
Arnaud Galet (Mouve Enfant): "on s'épuise en fait il faut le dire les choses de manière très claire [...] mais bon sang qu'est-ce qu'il nous faut quand même tout est déjà écrit"
Arnaud Galet (Mouve Enfant): "l'état de droit est en faillite sur cette questionlà faut regarder les chiffres 160000 enfants victimes chaque année de violence sexuelle trois enfants par classe un enfant meurt tous les 5 jours sur les coups de ses parents enfin je veux dire on est où ici"
Arnaud Galet (Mouve Enfant): "je me pose la question entre les affaires qu'on a aujourd'hui Betaram le squarnec au niveau de l'hôpital extin à quel moment est-ce qu'on a une obligation de résultat quand on accueille des enfants dans ce pays"
Nathalie Kouni (Les Maltraitances Moi J'en Parle): "les enfants ne connaissent pas les violences dans leur ensemble à part le harcèlement en tout cas ils ne savent pas ce que referment le mot violence donc déjà c'est important au niveau de la prévention et aussi ne connaissent pas les interdits des violences"
Nathalie Kouni (Les Maltraitances Moi J'en Parle): "la majeure partie des enseignants ne sont pas formé à cette thématique ne savent pas repérer un enfant ne savent même pas aborder le sujet avec eux ont peur"
Nathalie Kouni (Les Maltraitances Moi J'en Parle): "il faut que l'éducation nationale s'ouvre davantage aussi je veux dire j'ai une grande pensée pour les victimes de Betara mais toutes les victimes d'hier et d'aujourd'hui parce que en fait dans ces histoires on a l'impression qu'on voit des traqus d'enfants finalement qui sont victimes de violence de barbarie atroce"
Nathalie Kouni (Les Maltraitances Moi J'en Parle): "pas faire de bruit pas de vague donc déjà quand ça se passe sur les enfants au niveau intrafamilial c'est compliqué mais quand ça se passe dans les établissements je pense que ça allait encore plus pour que ça sorte ou en tout cas agir"
Nathalie Kouni (Les Maltraitances Moi J'en Parle): "il y a aucun retour sur les IP et les signalements ça crée un vrai problème de confiance aussi"
Nathalie Kouni (Les Maltraitances Moi J'en Parle): "globalement l'enfant n'est pas vendeur l'enfant ne vote pas l'enfant ne manifeste pas l'enfant se tait donc quand on veut faire des choses pour les enfants déjà il faut connaître les enfants se rendre compte que ce sont des personnes à part entière avec des droits"
Nathalie Kouni (Les Maltraitances Moi J'en Parle): "on n'est pas dans une culture de la protection on est toujours dans une culture de la violence bien sûr on est dans la culture du déni de l'omerta du pas faire de bruit donc il faut changer cette culture"
Laura Morin (l'Enfant Bleu): "nous faisons le travail que l'État devrait faire"
Laura Morin (l'Enfant Bleu): "il est anormal que lorsqu'un enfant change d'école s'il y a eu un signalement sur cet enfant que la l'école suc après la succès ouai j'ai le même problème que vous madame j'arrive pas à dire le drit que l'école suivante voilà que l'école suivante ne soit pas au courant qu'il y ait eu un signalement sur cette petite enfant cet enfant"
Aïda Adisadé (Ancienne cheffe de bureau à la DGESco): "il y a parfois des décisions politiques qui entourent qui qui régissent la délivrance de l'agrément oui ou non sur les questions d'éducation la sexualité"
Aïda Adisadé (Ancienne cheffe de bureau à la DGESco): "pour éviter de nouveau d'avoir à affronter des des appels de parents ou des remontées vous voyez de de parents énervés on préfère éviter de donner trop opinion sur eux à des associations qui vont venir parler de sexualité aux enfants"
Aïda Adisadé (Ancienne cheffe de bureau à la DGESco): "le recueil ou l'accueil de la parole de l'enfant on est un peu dans du délire l'enfant il ne décide pas quand est-ce qu'il va parler à un moment donné il parle et à ce moment-là il faut être prêt il faut être prêt pour l'écouter et il faut être prêt pour embrayer pour que sa parole débouge sur quelque chose"
Aïda Adisadé (Ancienne cheffe de bureau à la DGESco): "est-ce qu'il y a une culture du tabou d'une culture de l'omerta dans l'éducation et sur quoi elle repose c'est de ça dont on parle c'est ça qui a permis que Betaram continue pendant de temps d'années"
Propositions Clés des Associations:
Généraliser l'information auprès des enfants partout où ils se trouvent.
Développer la formation de la communauté éducative (enseignants et personnel périscolaire), incluant une formation initiale et continue obligatoire.
Allouer des ressources humaines et financières conséquentes pour la protection de l'enfance, notamment en créant des référents violence dans les écoles.
Dimensionner la chaîne de protection à la hauteur de l'enjeu, avec une prise en charge immédiate et une aide psychologique et juridique pour chaque enfant.
Réduire et respecter les délais d'évaluation des informations préoccupantes (IP) et des signalements, et assurer un retour systématique aux professionnels qui les ont effectués.
Sensibiliser les parents par tous les moyens.
Mettre en place un plan d'action piloté au plus haut niveau de l'État, incluant la création d'un ministère de l'enfance et des familles.
Mettre en place un fichier centralisé des informations préoccupantes.
Rendre les crimes sexuels sur les enfants imprescriptibles.
Questions en Suspens et Points à Approfondir pour la Commission:
Obtenir les comptes-rendus des Conseils Nationaux et Académiques d'Agrément (CNAP) pour comprendre les critères de refus et les décisions politiques.
Clarifier la distinction entre "accueil" et "recueil" de la parole de l'enfant et les protocoles en place.
Examiner en détail le plan "Brisons le silence, agissons ensemble" et évaluer sa pertinence et son efficacité par rapport aux préconisations des associations.
Analyser les freins hiérarchiques et culturels au sein de l'Éducation Nationale qui empêchent la remontée de l'information et l'action.
Évaluer la possibilité de mettre en place un système d'obligation de résultat pour la protection des enfants dans les établissements accueillant des mineurs.
Étudier la situation particulière des outre-mer en matière de violences faites aux enfants.
Approfondir l'analyse du manque de moyens alloués à l'aide sociale à l'enfance.
Cette audition met en lumière l'urgence de la situation et le sentiment d'impuissance et de frustration des associations face à l'ampleur des violences et au manque d'action politique malgré des diagnostics et des préconisations clairs.
Elle souligne la nécessité d'un changement culturel profond et d'un engagement fort de l'État pour assurer une protection réelle et efficace des enfants en France.
Note de Synthèse : La Production Sociale des Inégalités de Santé (1) - Nathalie Bajos (2024-2025)
Objet : Synthèse des principaux thèmes et idées clés présentés par Nathalie Bajos lors de la première séance de sa chaire de santé publique sur la production sociale des inégalités de santé, axée sur le cas du COVID-19.
Source : Extraits de la présentation de Nathalie Bajos.
Date de la présentation : 2024-2025 (date précise de la séance non spécifiée, mais fait référence à la leçon inaugurale du 3 avril 2025).
Conférencière : Nathalie Bajos, sociologue et démographe, directrice de recherche à l'INCERM et à l'EHESS. Titulaire de la chaire de santé publique pour l'année 2024-2025.
Résumé :
L'objectif principal est de démontrer comment les inégalités d'exposition au risque de contracter le virus, et par extension de développer des formes graves de la maladie, ne sont pas aléatoires mais sont profondément enracinées dans les structures sociales et économiques.
La présentation met l'accent sur l'importance de l'analyse intersectionnelle pour comprendre comment les rapports de domination de genre, de classe et de race se conjuguent pour créer des vulnérabilités différenciées face à la maladie.
En s'appuyant sur diverses études (quantitatives, qualitatives, analyses d'archives et de recommandations médicales), la conférencière illustre l'ampleur de ces inégalités, notamment selon la profession, la "position raciale" (terme utilisé dans les études citées) et les conditions de vie et de travail.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Une surmortalité pour les catégories sociales les plus défavorisées et les minorités racisées a été confirmée dans tous les pays.
Citations Clés :
Méthodologie et Sources Utilisées :
La présentation s'appuie sur une variété de méthodes et de sources, illustrant la diversité abordée dans la chaire :
Structure des Prochaines Séances :
Les huit séances de la chaire couvriront différentes questions de santé (discriminations, maladies cardio-vasculaires, santé mentale, sexualité, avortement, santé environnementale) en se situant à différentes étapes du processus de production des inégalités, sur différentes populations (population générale, médecins, personnes privées de liberté, zones géographiques spécifiques) et en utilisant différentes méthodes.
La chaire se conclura par un colloque international interdisciplinaire (sociologues, anthropologues, économistes, démographes, épidémiologistes) confrontant modèles théoriques et données empiriques.
Implications pour les Politiques Publiques :
Les travaux présentés visent à "nourrir les politiques publiques la réflexion pour essayer de réduire ses inégalités".
L'analyse des logiques structurelles et l'utilisation d'une perspective intersectionnelle devraient permettre la mise en place de "politiques de prévention beaucoup plus fines et beaucoup plus adaptées" qui ne se limitent pas aux facteurs épidémiologiques mais prennent en compte les déterminants sociaux de l'exposition et de l'accès aux soins. Le manque de données fines est un frein majeur à cette adaptation.
Conclusion :
Cette première séance établit clairement le cadre de la chaire : les inégalités de santé sont un produit social, inextricablement lié aux rapports de domination (genre, classe, race).
L'analyse intersectionnelle est indispensable pour comprendre la complexité de ces inégalités, particulièrement visible dans le cas du COVID-19.
Les conditions de vie et de travail jouent un rôle majeur dans l'exposition au risque, et ces facteurs structurels persistent tout au long du parcours de santé, influençant l'accès aux soins et les issues.
L'approche multidisciplinaire et méthodologiquement diverse de la chaire promet d'éclairer ces mécanismes complexes et de contribuer à une réflexion plus pertinente pour des politiques publiques visant à réduire ces inégalités.
tomamos un entorno de computo preexistente y lo vamos modificando hasta que lo convertimos en el entorno que queremos.
Esta es justamente la fortaleza de Smalltalk, pues no dependemos de cómo se convertirá el texto es un sistema de computo, sino que ese cambio lo realizamos nosotros. Nosotros mismo y hasta donde queremos llegar es el límite que tenemos para nuestros trabajos. Así como es un reto para el usuario, abre una gran oportunidad.
podemos organizar el vocabulario que dichas clases entienden
Aquí definimos un poco el como nos comunicamos con la máquina. El lenguaje nos da la posibilidad de "permitir" que un mensaje se dañe y no afecte todo el organismo, así como también es nuestra responsabilidad ser claros y marcar estas diferencias de qué estoy pidiendo y cómo quiero que lo implemente. Entender esta lógica en cómo podemos interactuar con la máquina es lo único que nos puede limitar que podemos hacer con esta Programación Orientada a Objetos, al ser tan flexible.
podemos saber que un conjunto comparte comportamientos con el conjunto que lo contiene, a la vez que especializa ciertos comportamientos.
Lo valioso de esto es que ya no limitamos el mensaje en si mismo, sino que lo expandimos y lo pones en un rol donde, por si mismo, al ser un objeto, se comunica e interactúa con otros y consigo mismo de forma autónoma; este saber sobre su propio estado es una herramienta que debemos entender y saber aprovechar, pues, siguiendo la metáfora que hemos seguido con nuestra moderadora, una célula está en ese habitad de relacionen entre otras y ella misma, pero no define la integridad de todo el organismo. Los objetos y los mensajes funcionan por sí mismos, pero se comunican con los demás, sin dejar de saber su propio estado.
Todo es un mensaje y todo es un objeto Los objetos pueden comunicarse con otros objetos o consigo mismo. Los objetos tienen características reflexiva o de introspección: saber sobre su propio estado.
Lo valioso de esto es que ya no limitamos el mensaje en si mismo, sino que lo expandimos y lo pones en un rol donde, por si mismo, al ser un objeto, se comunica e interactúa con otros y consigo mismo de forma autónoma; este saber sobre su propio estado es una herramienta que debemos entender y saber aprovechar, pues, siguiendo la metáfora que hemos seguido con nuestra moderadora, una célula está en ese habitad de relacionen entre otras y ella misma, pero no define la integridad de todo el organismo. Los objetos y los mensajes funcionan por sí mismos, pero se comunican con los demás, sin dejar de saber su propio estado.
Janeke Adema
"Janneke Adema (she/her) is a cultural and media theorist working in the fields of (book) publishing and digital culture. She is an Associate Professor in Digital Media at the Centre for Postdigital Cultures (Coventry University) where she convenes the Post-Publishing research strand. In her research she explores the future of scholarly communications and experimental forms of knowledge production, where her work incorporates processual and performative publishing, radical open access, post-publishing, scholarly poethics, media studies, book history, cultural studies, and critical theory. She explore these issues in depth in her various publications, but also by supporting a variety of scholar-led, not-for-profit publishing projects, including the Radical Open Access Collective, Open Humanities Press, ScholarLed, Post Office Press (POP) and Copim. She is a Co-Investigator on the Research England and Arcadia funded Open Book Futures project." Para entender un poco más el contexto e quien es ella y sus publicaciones visitar Monoskop.org.
Janeke Adema
"Janneke Adema (she/her) is a cultural and media theorist working in the fields of (book) publishing and digital culture. She is an Associate Professor in Digital Media at the Centre for Postdigital Cultures (Coventry University) where she convenes the Post-Publishing research strand. In her research she explores the future of scholarly communications and experimental forms of knowledge production, where her work incorporates processual and performative publishing, radical open access, post-publishing, scholarly poethics, media studies, book history, cultural studies, and critical theory. She explore these issues in depth in her various publications, but also by supporting a variety of scholar-led, not-for-profit publishing projects, including the Radical Open Access Collective, Open Humanities Press, ScholarLed, Post Office Press (POP) and Copim. She is a Co-Investigator on the Research England and Arcadia funded Open Book Futures project." Para entender un poco más el contexto e quien es ella y sus publicaciones visitar Monoskop.org.
tomamos un entorno de computo preexistente y lo vamos modificando hasta que lo convertimos en el entorno que queremos
Esta es justamente la fortaleza de Smalltalk, pues no dependemos de cómo se convertirá el texto es un sistema de computo, sino que ese cambio lo realizamos nosotros. Nosotros mismo y hasta donde queremos llegar es el límite que tenemos para nuestros trabajos. Así como es un reto para el usuario, abre una gran oportunidad.
podemos organizar el vocabulario que dichas clases entienden
Aquí definimos un poco el como nos comunicamos con la máquina. El lenguaje nos da la posibilidad de "permitir" que un mensaje se dañe y no afecte todo el organismo, así como también es nuestra responsabilidad ser claros y marcar estas diferencias de qué estoy pidiendo y cómo quiero que lo implemente. Entender esta lógica en cómo podemos interactuar con la máquina es lo único que nos puede limitar que podemos hacer con esta Programación Orientada a Objetos, al ser tan flexible.
podemos saber que un conjunto comparte comportamientos con el conjunto que lo contiene, a la vez que especializa ciertos comportamientos.
Los perros especializan comportamientos de ladra, los gatos de maullidos; pero ambos tienen comportamientos de animales domésticos. Podemos entender que al pertenecer al gran conjunto heredan (es decir, podemos entender de ante mano que heredarán) unos comportamientos, pero eso no impide que cada conjunto se especialice en un comportamiento especifico.
Todo es un mensaje y todo es un objeto Los objetos pueden comunicarse con otros objetos o consigo mismo. Los objetos tienen características reflexiva o de introspección: saber sobre su propio estado.
Lo valioso de esto es que ya no limitamos el mensaje en si mismo, sino que lo expandimos y lo pones en un rol donde, por si mismo, al ser un objeto, se comunica e interactúa con otros y consigo mismo de forma autónoma; este saber sobre su propio estado es una herramienta que debemos entender y saber aprovechar, pues, siguiendo la metáfora que hemos seguido con nuestra moderadora, una célula está en ese habitad de relacionen entre otras y ella misma, pero no define la integridad de todo el organismo. Los objetos y los mensajes funcionan por sí mismos, pero se comunican con los demás, sin dejar de saber su propio estado.
NOTE DE SYNTHÈSE : Dans la tête d'un colérique
Introduction
Cette note de synthèse explore les facettes de la colère présentées dans les extraits de l'émission "Dans la tête d'un colérique".
Le documentaire examine la nature de cette émotion souvent perçue négativement, sa gestion individuelle et collective, ses manifestations, ses fonctions insoupçonnées, et les conséquences de son refoulement ou de son expression violente.
À travers des témoignages, des analyses de spécialistes et des expériences, l'émission offre un éclairage nuancé sur une émotion complexe et puissante.
Thèmes Principaux
La perception sociale de la colère et son contrôle: La colère est largement considérée comme une émotion négative et "mal vue".
L'éducation et les règles de bienséance nous incitent à la contrôler.
La fonction intrinsèque et l'utilité de la colère: Malgré sa mauvaise réputation, les spécialistes affirment que la colère est nécessaire. Elle peut nous protéger et, de manière surprenante, augmenter considérablement nos performances physiques et cognitives.
Les manifestations et mécanismes de la colère individuelle: Le témoignage d'Eduardo illustre comment la colère peut être déclenchée par la peur (face à une agression) ou la frustration (avec ses enfants), entraînant des réactions physiques intenses ("tout ton corps qui change si ce mr bouillir... les yeux qui devient pour les rouges tout ça"). Chez un colérique, la tension monte vite et très haut, rendant difficile la prise en compte d'autres perspectives ("il est plus capable de penser... il n'ya plus que son point de vue qui compte").
La colère dans les relations proches:
Les émotions, y compris la colère, débordent davantage avec ceux qu'on aime.
L'anticipation des réactions de l'autre ("je savais que tu allais faire ça") et le système d'attachement (sécurisé ou insécure) influencent la gestion de la colère dans les relations intimes.
Un système d'attachement insécure peut amplifier les émotions négatives ("ça va alimenter active est encore plus mes émotions de tristesse de colère").
La réaction face à la colère d'autrui:
Être confronté à la colère d'un inconnu provoque souvent la "pétrification" ou la "sidération".
La colère fait peur car elle "menace potentiellement l'intégrité d'autrui", mais aussi "l'intégrité des règles de civilité". On ne sait jamais quelles sont les "limites" de la personne en colère, d'où la peur et le retrait.
Les conséquences de la colère non maîtrisée et violente:
La colère, surtout lorsqu'elle devient violente, fait souffrir non seulement les proches mais aussi les personnes colériques elles-mêmes.
Dans les cas extrêmes, elle peut empêcher de vivre et mener à des comportements autodestructeurs ou hétéro-agressifs.
Le témoignage de Mischa, une femme violente, met en lumière la honte et le caractère dévastateur de sa colère ("c'est très violent c'est c'est comme un tremblement de terre").
La gestion et la canalisation de la colère:
Refouler la colère est comparé à un "cancer" qui peut créer des "pathologies physiques".
Apprendre à réguler sa colère ne signifie pas l'éradiquer, mais trouver d'autres stratégies pour soulager la tension interne.
L'utilité fonctionnelle de la colère:Communication et positionnement:
La colère est un "outil de communication" dès l'enfance et permet, à l'âge adulte, de "mettre des limites" et de ne pas se faire "bouffer par les autres".
Performance physique: Une expérience a démontré que la colère (induite par un sentiment d'injustice) peut augmenter la force physique ("augmentent leur force physique").
La colère agit comme un "moteur", un "booster" qui "permet d'optimiser les performances" physiques car elle est associée à un niveau d'"activation" et d'"éveil" élevé.
Performance cognitive (inconsciente):
Une autre expérience suggère que l'activation inconsciente du concept de colère (par des images subliminales) peut faciliter les performances cognitives et rendre le cœur plus efficace ("économise son énergie et devient plus efficace").
Ce processus doit être inconscient pour fonctionner. Performance sociale et politique: La colère peut être utilisée consciemment pour "faire passer un message", comme le fait l'entraîneur Bernard Challandes.
La "colère sociale" est perçue comme un "moteur" essentiel pour "changer les choses" et maintenir l'engagement dans les mouvements collectifs (comme la grève du climat). Les colères collectives ont historiquement fait peur car elles sont "synonyme d'émeutes" et de "révolution", mobilisant les individus en une force collective qui peut ébranler l'ordre établi.
Le traitement de la colère:
L'approche pour gérer la colère dépend de sa nature. La psychiatrie peut être pertinente si la difficulté à contrôler la colère est constante, survient dans différents contextes et est associée à des comportements délétères, suggérant un trouble psychiatrique sous-jacent (comme une dépression).
Cependant, pour des difficultés comportementales, des approches se concentrant sur l'apprentissage de la gestion des émotions et le renforcement de l'estime de soi sont également efficaces, notamment pour les femmes violentes qui recherchent souvent de l'aide comportementale plutôt que psychiatrique.
Idées ou Faits Importants et Citations Clés
La colère, une émotion nécessaire:
"pourtant les spécialistes l'affirment nous ne pourrions pas vivre sans colère elle nous protège et vous le verrez dans cette émission elle augmente considérablement nos performances physiques et cognitives".
La montée rapide de la colère chez certains:
"[chez Eduardo] la tension monte très vite un très rapidement mais aussi très haut et qu'à ce moment là sur une émotion qui semble être de la colère il est plus capable de penser".
La colère dans les relations proches:
"les psychologues le disent les émotions déborde davantage avec ceux qu'on aime".
L'influence du système d'attachement:
Un système d'attachement insécure "va très vite interpréter les signaux que me donne l'autre comme il est en train de me laisser tomber... ça va alimenter active est encore plus mes émotions de tristesse de colère ou tout autre émotion négative".
La peur face à la colère d'autrui:
"les émotions de colère elles elles font peur parce que menace potentiellement l'intégrité d'autrui... face à la colère d'autrui surtout des personnes inconnues on est plutôt dans un état de pétrification de sidération".
Les conséquences du refoulement:
"je pense que la colère c'est comme un cancer c'est que si on la garde à l'intérieur qu'on laval caen laval caen laval... réellement je pense que oui ça rend malade sa c'est sûr ça j'en suis sûre et certaine".
La fonction de communication de la colère:
"c'est un outil de communication déjà depuis la petite la prime enfance c'est un outil qui me sera utile aussi plus tard à l'âge adulte pour me positionner dans la vie mettre des limites... Si je me mets jamais en colère je me fais bouffer par les autres".
La colère comme moteur de performance physique:
"la colère c'est une sorte de moteur un booster qui va permettre d'optimiser les performances mais certaines performances performance physique".
La colère et la performance cognitive inconsciente:
"cette activation d'une idée de la colère de penser à la colère peut influencer comment je m'applique pendant une tâche... la colère peut faciliter nos actions". "tout ça doit être inconscient".
La colère collective comme moteur du changement social: "il faut une colère sociale pour changer les choses Sinon c'est quoi le moteur". "les colères collective elles ont toujours fait extrêmement peur parce que ça a été synonyme d' émeutes synonyme de l'annoncé de révolution".
Conclusion
L'émission "Dans la tête d'un colérique" démystifie la colère en la présentant non pas uniquement comme une émotion destructive, mais aussi comme une force intrinsèque et potentiellement utile.
Si sa manifestation violente ou constante peut avoir des conséquences dévastatrices pour l'individu et ses proches, la colère, lorsqu'elle est comprise et gérée de manière appropriée, peut servir d'outil de communication, de motivation et même de catalyseur pour le changement social.
Il est crucial d'apprendre à canaliser cette énergie plutôt que de la refouler ou de la laisser déborder de manière incontrôlée.
Note d'information : Analyse des mécanismes psychologiques du courage et de la lâcheté
Introduction
Cet extrait de l'émission "Dans la tête d'un lâche" explore les mécanismes psychologiques complexes qui sous-tendent le courage et la lâcheté, notamment en présence d'une situation d'urgence où une personne est en danger.
À travers des témoignages personnels, des expériences reproduites et des analyses d'experts en psychologie, l'émission met en lumière les facteurs qui nous poussent à agir ou, au contraire, nous paralysent face à la détresse d'autrui.
Principaux Thèmes Abordés et Idées Clés
La Sidération et le Blocage de l'Action Face à la Peur Extrême (Freezing)
Observation Clé : Le témoignage d'Aurélia dans le train et l'exemple de l'homme au quai de la Gare de Lyon illustrent une incapacité à agir malgré la conscience du danger.
Analyse Psychologique : Selon David Sander, directeur du CISA, la peur extrême peut entraîner une réaction de "freezing" ou d'immobilisation tonique.
Dans cet état, l'organisme devient moins sensible aux stimulations externes, mais les muscles restent toniques et le rythme cardiaque s'accélère. L'individu est figé, incapable de se défendre ou d'agir.
Citation Pertinente : "qu'est ce qui se passe à ce moment là c'est la peur qui entrent en jeu... la troisième réaction qu'on appelle en anglais freezing"
Le Conflit Cognitif et le Blocage de l'Action Observation Clé : Aurélia ressentait à la fois la peur d'être agressée si elle intervenait (tendance à l'évitement) et une possible émotion pro-sociale comme la compassion qui la poussait à vouloir aider.
Analyse Psychologique : Lorsque deux tendances à l'action sont d'une même intensité, cela crée un conflit cognitif maximal, source d'anxiété, qui "va surtout bloquer l'action".
Citation Pertinente : "Si jamais elle est dans cette situation dans laquelle les deux tendances à l'action sont d'une même intensité... on est dans le cas maximum du conflit cognitifs qui est anxiogène et puis qui va surtout bloquer l'action"
L'Effet Spectateur et la Diffusion de la Responsabilité
Observation Clé : L'expérience reproduite à l'arrêt de bus de Genève et l'expérience classique de Latané et Darley démontrent que la présence de nombreux témoins diminue la probabilité et la rapidité d'intervention.
Analyse Psychologique : Plus il y a de témoins, moins chaque individu se sent personnellement responsable d'agir. La responsabilité est "partagée" entre les membres du groupe.
Citations Pertinentes : "Le fait d'être plusieurs permet-il à la victime d'être plus rapidement secouru... Malgré le ton qui monte les passants plongent leur nez dans leur téléphone... Personne ne réagit." et "plus on est nombreux et moi on se sent responsable si on est cinq ou six et assister à une urgence après tout pourquoi est ce que moi je devrait intervenir si les autres n'interviennent pas"
L'Ignorance Plurielle
Observation Clé : À l'arrêt de bus, les passants regardent autour d'eux pour savoir comment réagir. Voyant que personne d'autre n'agit, ils restent passifs.
Analyse Psychologique : En situation d'incertitude, les individus cherchent des indices sur le comportement approprié en observant les autres. Si tout le monde fait de même, personne n'agit, renforçant l'idée qu'il n'y a pas lieu d'intervenir.
Citation Pertinente : "on va avoir tendance à chercher autour de nous des indications qui vont nous dire comment est ce qu'on est censé agir quel est le comportement que l'on doit suivre et donc regarder ce que font les autres... C'est ce qu'on appelle l'ignorance plurielle"
L'Incertitude Quant à la Nature de la Situation
Observation Clé : Dans l'expérience de l'arrêt de bus, les témoins ne savent pas si l'interaction est une agression, une scène de ménage, ou si la victime souhaite réellement de l'aide.
Analyse Psychologique : L'incertitude sur le danger réel de la situation pour la victime peut entraver l'intervention. Une "levée de l'incertitude" par rapport au danger rend l'intervention plus probable.
Citations Pertinentes : "immédiatement des gens dans la situation de l'arrêt de bus on sait pas vraiment quel est le lien entre la victime et son agresseur... est-ce qu'on doit intervenir ou pas est-ce que c'est notre rôle" et "l'effet spectateurs diminue voire disparaît si jamais il y a une levée de l'incertitude par rapport au danger de la situation"
L'Évaluation des Risques pour le Témoin
Observation Clé : Dans le récit d'Aurélia, elle craint d'être elle-même victime si elle intervient.
Dans l'histoire d'Igor, il évalue le risque de sauter dans le Rhône glacial.
Analyse Psychologique : La probabilité d'agir dépend de l'évaluation des risques auxquels le témoin est confronté s'il décide d'intervenir.
Citation Pertinente : "il y a le danger concours la victime mais également celui auquel le témoin doit faire face ils décident d'agir l'évaluation des risques en cas d'intervention va être un élément déterminant pour passer à l'acte ou non"
La Réduction de la Dissonance Cognitive
Observation Clé : Les participants à l'expérience de Latané et Darley qui n'ont pas agi minimisent a posteriori le danger de la situation simulée. Aurélia a "effacé" de sa mémoire l'événement dans un premier temps.
Analyse Psychologique : Si un individu agit d'une manière contraire à ses croyances ou valeurs (ex: ne pas aider quelqu'un en danger alors qu'on croit qu'il faut aider), cela crée un inconfort (dissonance cognitive).
Pour réduire cet inconfort, l'individu va souvent modifier ses opinions ou sa perception de la situation pour les aligner sur son comportement.
Citations Pertinentes : "si nous n'agissons pas lorsque la situation le requiert nous adaptons par la suite nos valeurs à notre comportement" et "le plus simple c'est toujours de remettre en question cette situation l'a essayé d'ignorer la situation considéré que c'était pas si grave"
La Culpabilité de la Non-Assistance
Observation Clé : Marie et Aurélia ressentent une forte culpabilité après ne pas être intervenues.
Analyse Psychologique : La culpabilité est une réaction fréquente chez les témoins de situations traumatisantes où ils n'ont pas pu ou su agir.
Elle peut persister pendant des années. Cependant, la culpabilité peut aussi être une forme de "pouvoir" sur une situation où l'on se sentait impuissant, en s'attribuant la responsabilité.
Citations Pertinentes : "est ce qu'on a le sens de la culpabilité à ce moment là vous êtes sentie coupable a évidemment enfin c'est certain parce que à ce moment là on se dit que peut-être la vie d'une petite fille est bousillée et qu'on a rien fait" et "le fait de pouvoir s'accuser soi-même de quelque chose ça nous permet de nous donner comme un son un peu de pouvoir sur une situation sur lequel on en avait pas"
Le Courage et la Lâcheté comme Concepts Moraux et Sociaux
Analyse Psychologique : Le courage est souvent défini par rapport à la capacité à surmonter sa peur lorsqu'il faut agir, tandis que la lâcheté est définie par le fait de trop laisser sa peur dicter ses actions.
Ces notions sont intimement liées aux valeurs morales et aux règles sociales établies par la société.
Citation Pertinente : "les notions de courage de lâcheté sont donc intimement liée à des valeurs morales du genre il est important d'aider son prochain et également un direct de sociétés plus concrètes"
Le Développement de la Notion de Courage et de Lâcheté chez l'Enfant
Observation Clé : Les enfants plus jeunes (4-6 ans) se réfèrent principalement aux règles absolues ("Il ne faut pas voler") et à leurs peurs personnelles ("J'ai peur du noir") pour juger du comportement.
Les enfants plus âgés (à partir de 7 ans) commencent à relativiser les règles en fonction des valeurs morales supérieures (sauver une vie).
Analyse Psychologique : La capacité à concilier des règles contradictoires et à agir en fonction de valeurs d'intérêt supérieur se développe avec l'âge et l'intégration des normes sociales et morales.
Citations Pertinentes : "pour les enfants en fait le courage c'est d'abord en tout cas avant qu'ils aient 7 8 ans le courage c'est d'apprendre à se contrôler soi même" et "on va traiter de courageux celui qui a été capable d'enfreindre une règle pour réaliser une règle d'intérêt supérieur"
Le Courage face à la Désobéissance aux Lois Injustes
Observation Clé : Le témoignage de Lisa Mozzini démontre un acte de "courage" qui consiste à enfreindre la loi pour défendre une valeur jugée supérieure : la dignité humaine et la nécessité de sauver des vies.
Analyse Psychologique : Dans certains cas extrêmes, le courage peut impliquer de désobéir aux règles établies si elles entrent en conflit avec des valeurs morales fondamentales.
L'évaluation du "coût" de l'action (conséquences légales) par rapport au "coût" de la lâcheté (laisser mourir des gens) devient alors centrale.
Citations Pertinentes : "Si on doit sauver quelqu'un c'est l'avis des quelconques on doit sauver... on doit voler des médicaments casser une vitrine Ouais on le fait parce qu'on peut sauver une vie" et "Je trouve que la dignité humaine c'était plus important préserver la dignité humaine que les lois"
Facteurs Favorisant l'Action Courageuse
Analyse Psychologique : L'émission suggère plusieurs pistes pour surmonter la passivité :
Reconnaître que la non-réaction de la victime ne signifie pas consentement ou absence de danger.
Se faire confiance dans son évaluation de la situation et accepter la possibilité d'avoir l'air ridicule si l'intervention n'était pas nécessaire (le coût est faible par rapport au gain potentiel).
Utiliser l'effet de groupe en s'adressant directement à d'autres témoins pour créer une chaîne de solidarité et mobiliser l'action collective.
Citations Pertinentes : "le premier c'est de se dire que la victime de l'agression même si jamais elle ne marque pas des signes évidents de défense et de peur ça ne veut pas dire que parce qu'ils ne réagissent pas ils ne sont pas en danger" et "le dernier élément c'est de faire jouer justement l'effet du groupe... de s'adresser à son voisin et pas forcément à l'agresseur"
Conclusion
L'émission met en évidence que la lâcheté n'est pas nécessairement un trait de caractère inné ou une pure malveillance, mais souvent le résultat de mécanismes psychologiques complexes et de facteurs contextuels comme la peur, l'incertitude, la diffusion de la responsabilité et l'ignorance plurielle.
Comprendre ces mécanismes peut nous aider à mieux réagir dans les situations d'urgence et à reconnaître que le courage peut être appris, notamment en se préparant (comme les professionnels du secours) et en surmontant les barrières psychologiques.
La culpabilité ressentie après une non-assistance, bien que douloureuse, peut également être un moteur pour agir différemment à l'avenir, comme le montre le parcours d'Aurélia.
Finalement, les notions de courage et de lâcheté sont intrinsèquement liées à notre système de valeurs morales et à notre capacité à concilier les règles sociales avec un sens plus élevé de la justice et de la dignité humaine.
Document de synthèse : Audition de France enfance protégée
Source : Excerpts from "🔴 Violences dans des établissements scolaires: audition de France enfance protégée"
Date de l'audition : Non précisée dans les extraits.
Organisme auditionné : France enfance protégée, représentée par sa directrice générale.
Objet de l'audition : Violences dans les établissements scolaires et rôle de France enfance protégée dans leur prévention et leur protection, notamment à travers le numéro 119 et l'Observatoire national de la protection de l'enfance.
Points clés :
1. Contexte et Structure de France enfance protégée :
2. Le rôle du 119 et le processus de signalement :
3. Relations avec l'Éducation nationale :
4. Défis et pistes d'amélioration :
Citations marquantes :
Demandes de documents :
Conclusion (implicite) :
La collaboration entre les différentes institutions, un système d'information unifié et l'amélioration des moyens alloués au 119 sont des pistes essentielles pour progresser.
Document de synthèse : "Situation dégradée de la protection de l’enfance" - Avis de la Défenseure des droits Source : Extraits de "🔴"Situation dégradée de la protection de l’enfance" : la Défenseure des droits sur sa décision-cadre" (Transcription d'une intervention)
Date : Non précisée dans l'extrait, mais fait référence à une décision-cadre publiée en janvier 2024.
Présentateurs : Claire Hédon (Défenseure des droits), Marguerite Orange (Cheffe du pôle droit des enfants), Antoine Touron (Conseiller parlementaire)
Auditoire : Commission de l'Assemblée Nationale
Objectif du document : Présenter les principales constatations, thèmes récurrents et recommandations de la décision-cadre de la Défenseure des droits concernant la situation dégradée de la protection de l'enfance en France, ainsi que les préoccupations soulevées par les députés lors de l'audition.
Résumé:
Le constat est alarmant : le système de protection de l'enfance est en crise, marqué par des dysfonctionnements systémiques et un écart important entre le droit annoncé et son effectivité.
Les principaux problèmes identifiés incluent des délais de prise en charge excessifs, des placements non exécutés, des conditions d'accueil inappropriées, un manque de moyens humains et financiers, et une coordination insuffisante entre les acteurs.
La situation est aggravée par des facteurs sociaux et économiques.
La Défenseure des droits insiste sur la responsabilité partagée de l'État et des départements et plaide pour une meilleure application des lois existantes plutôt que de nouvelles réformes législatives.
Les échanges avec les députés soulignent une large convergence sur l'urgence de la situation et la nécessité d'agir, abordant des sujets tels que la santé mentale des enfants placés, le sort des jeunes majeurs sortant de l'ASE, l'accès à la justice pour les mineurs, la prise en charge des mineurs non accompagnés et la situation du travail social. * Principaux Thèmes et Idées :
Le rôle et les missions du Défenseur des droits : Institution administrative indépendante inscrite dans la Constitution.
Deux missions principales : protéger les droits (traiter les réclamations) et promouvoir les droits et libertés. "Dire ce qu'il faudrait faire pour que les droits soient mieux respectés."
Cinq domaines de compétences, dont la protection des droits des enfants, qui traverse l'ensemble de l'institution.
Action principalement en médiation (80% des cas) et instruction.
Pouvoirs d'instruction (obligation de fournir les pièces, sauf défense) mais pas de pouvoir de contrainte (rend des recommandations et décisions portant recommandations). Possibilité de publier un rapport spécial nommant l'organisme mis en cause et de faire des observations devant les tribunaux.
La dégradation de la situation de la protection de l'enfance (Constats) :
Alertes initiales de magistrats et travailleurs sociaux en 2022 sur des décisions non effectuées.
Enquête dans 14 départements et décisions rendues dans 7.
Alertes observées : Évaluations de danger non réalisées, délais de prise en charge de mesures éducatives à domicile, décisions de placement non exécutées, accueils d'enfants dans des lieux non autorisés (gîtes, appartements, hôtels avec éducateurs intérimaires), ruptures dans les lieux d'accueil (souvent cause de déscolarisation), non-respect des droits de visite ordonnés par le juge, maltraitances non prises en compte (manque de contrôle des établissements et familles d'accueil). Conséquences dramatiques : Cas d'un enfant décédé à son domicile faute de placement exécuté.
Citations clés :
Conclusion :
L'intervention de la Défenseure des droits et les échanges qui ont suivi dressent un tableau sombre mais lucide de la protection de l'enfance en France.
Si les constats sont largement partagés, la principale difficulté réside dans la mise en œuvre effective des droits existants et la mobilisation des moyens nécessaires.
La responsabilité de l'État est particulièrement pointée du doigt, aux côtés de celle des départements.
L'accent est mis sur l'urgence d'agir pour garantir la protection, la santé mentale, l'accès à l'éducation et à la justice, et un accompagnement digne pour tous les enfants, en particulier les plus vulnérables comme les enfants handicapés et les mineurs non accompagnés.
La question de la revalorisation et du soutien aux professionnels du travail social est également un enjeu majeur pour l'avenir du système.
Document de synthèse : Analyse des sources sur la protection de l'enfance et les enjeux démocratiques
Ce briefing document analyse les thèmes principaux, les idées essentielles et les faits les plus marquants issus des sources fournies, principalement centrées sur le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les défaillances de la protection de l'enfance en France, ainsi que sur des discussions autour de la "conception narrative de la vérité" et de la proposition de loi PLM.
Thèmes principaux :
Citations pertinentes :
Ce briefing met en évidence la gravité de la crise de la protection de l'enfance en France, les manquements de l'État, et la complexité des réformes nécessaires.
Il souligne également les enjeux démocratiques liés à la vérité et à la manière dont les récits peuvent affecter le débat public et la justice.
Enfin, il illustre les tensions politiques autour de la réforme du mode de scrutin dans les grandes villes.
Note d'Information : Examen du Rapport de la Commission d'Enquête sur les Politiques de Protection de l'Enfance
Date : 18 avril 2025
Objet : Synthèse des principales conclusions et recommandations du rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur les manquements des politiques publiques en matière de protection de l'enfance.
Source : Extraits de la présentation du rapport par la Présidente et la Rapporteure de la Commission.
Introduction :
Le rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur les politiques de protection de l'enfance dresse un constat unanime et "implacable" de l'échec et des défaillances structurelles du système actuel en France. Issu d'un travail transpartisan ("de l'extrême gauche à l'extrême droite"), incluant 83 heures d'auditions de 126 personnes et plusieurs déplacements sur le terrain, ce rapport de près de 500 pages a reçu un vote unanime en commission, soulignant l'urgence partagée d'agir.
La Rapporteure, Isabelle Santiago, insiste sur le fait que ce rapport ne doit pas "prendre la poussière" et doit servir d'électrochoc pour refonder en profondeur le système.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Constat d'Échec et Manquements Structurels : Le constat central est celui de "l'échec de cette politique publique, sur ses défaillances, sur ces manquements". Tous les groupes politiques partagent cette analyse.
La République a "failli à protéger les plus vulnérables, évidemment les enfants".
Elle n'a pas su tirer les leçons des "très nombreuses alertes et rapports" précédents, qui "prenaient la poussière".
Il existe un "impensé d'une politique publique de l'enfance globale", la protection de l'enfance étant censée être "au cœur de cette promesse républicaine".
L'action publique est décrite comme "profondément et structurellement dysfonctionnelle".
Responsabilité de l'État et Impensé Historique : La Rapporteure insiste sur la "responsabilité de l'État qui est engagé" en raison d'un "impensé historique de l'État qui a toujours délégué cette politique publique".
Historiquement, la protection de l'enfance est issue de la charité, puis du mouvement associatif bénévole et professionnalisé, s'ancrant localement. L'État "dans sa fonction a toujours délégué".
Il manque un "pilote dans l'avion", et ce pilote doit être l'État. L'État est "responsable y compris à l'échelle internationale", ayant "déjà d'ailleurs été condamné pour ses manquements".
Urgence à Agir et Nécessité d'une Réorganisation Profonde : Le vote unanime sur le rapport témoigne de "l'urgence à agir" et de la nécessité "d'une réorganisation du système profonde évidemment".
La protection de l'enfance n'est plus juste une question sociale, mais un "enjeu de santé publique" et une "urgence absolue pour les près de 400 000 enfants qui sont accompagnés".
Le système actuel "craque partout" et est "au détriment des enfants qu'on est censé protéger". "L'urgence absolue n'est plus à la négociation. C'est non négociable en fait."
Instabilité et Manque de Planification : La politique actuelle repose trop sur la "bonne volonté d'un parlementaire engagé, d'un ministre engagé". Il faut de la "stabilité et une planification".
La politique a fonctionné "au gré de la volonté de un de trois hommes politiques ou trois femmes politiques". Il est "fondamental qu'on puisse trouver la même approche et celle d'une planification sur cette question de l'aide sociale à l'enfance", à l'instar de la planification écologique.
Malgré de "bons ballons d'essai" et des "idées bonnes" (comme la santé protégée ou la scolarité protégée), il faut "transformer l'essai" et "généraliser ces politiques".
Participation des Enfants Placés et Valorisation de Leur Parole : Un aspect crucial du travail a été la participation des "membres du comité de vigilance des enfants placés dont la parole et la présence ont profondément marqué les travaux".
Leur participation a permis de "faire entendre ce que trop souvent les institutions taisent".
Leur "parole forgée dans l'épreuve elle est une force".
Leur "savoir expérientiel doit nous aider les décideurs à éclairer les politiques publiques". Il est essentiel de "reconnaître la valeur de ces parcours, de leur donner une place dans les décisions qui les concernent mais comme experts".
Non-Application des Lois et Décrets : Les lois votées ces dernières années (2007, 2016, 2022) sont "très peu appliqué[es] sur le terrain".
Elles n'ont eu que "peu d'incidence". Exemple donné : Le "projet pour l'enfant", voté en 2007, "18 ans plus tard il est toujours pas appliqué ou très partiellement".
Des décrets sont "attendus et ne sortent pas", des lois sont "votées et pas appliquées". Il y a un "problème de fond" qui nécessite le "pilote dans l'avion".
Exemple dramatique du décret interdisant l'hébergement à l'hôtel : voté, mais le décret transitoire n'est "jamais vu le jour" suite à un "choix politique de ne pas le sortir", entraînant la poursuite de cette pratique inacceptable, notamment pour Lili, décédée à 15 ans alors qu'elle était en hôtel.
"aujourd'hui a près de 5% au moment où on se parle alors que la loi a dit clairement que les jeunes ne devaient plus être dans des hôtels ni dans des camping ou je ne sais quoi".
Crise des Métiers du Social et Recours à l'Intérim : La crise du secteur et le manque d'attractivité des métiers du social sont connus ("il manque 30000 postes"). L'intérim s'est "engouffré" dans ce système "à bout de souffle" et "dans le gouffre".
Ce recours à l'intérim entraîne un "turnover sur des enfants", ce qui est inacceptable pour leur besoin de "sécurité affective" et de visages "référents".
Des "mecs" (Maisons d'enfants à caractère social) ont été ouverts par des personnes "dont il n'y avait aucun diplôme rien du tout".
Absence de Normes et Syndrome de l'Hospitalisme :
La protection de l'enfance est le "seul secteur de France qui n'a aucune norme pour les enfants", ni de taux d'encadrement, ni de diplôme requis.
Le décret de 1974 fixant le taux d'encadrement en pouponnière ("un adulte pour 6 enfants la journée, un adulte pour 30... bébés la nuit") n'a "jamais revisité depuis 50 ans".
Avec le sureffectif, l'encadrement réel est bien inférieur, entraînant le "syndrome de l'hospitalisme", qui n'avait pas été observé depuis les années 60-70 (alerte de Simone Veil à l'époque).
Ces bébés sont "tristes", "ne jouent plus", "ne pleurent plus quand ils se font mal", "s'automutilent", "se balancent dans leur petit landau... comme à l'époque de la Roumanie Touzescou".
Des enfants "repartent en néonate tellement ils sont mal". Des alertes de pédiatres depuis 2021 n'ont rien changé. "personne n'a bougé". C'est "inacceptable".
Nécessité d'une Commission Nationale de Réparation : Suite aux maltraitances subies par des enfants placés "durant des décennies", la Rapporteure appelle à la création d'une "commission nationale de réparation des enfants placés".
Plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Norvège, Islande, Australie, Canada) ont déjà mis en place de telles commissions, suite à un avis du Conseil de l'Europe.
L'État doit "savoir aussi s'excuser de ne pas avoir su protéger ses enfants".
Refondation et Budget Pluriannuel :
Il est "grand temps de reconstruire donc la protection de l'enfance".
Il faut un "budget sur 5 ans", ne pas croire au "yaka Faucon" mais à la "volonté politique".
Sur un budget total de près de 10 milliards (essentiellement départemental, avec "à peine 3 % de participation... de l'État"), il est possible de "changer cette manière de voir les choses".
Il faut une "loi de programmation", car on ne peut pas fonctionner avec une politique instable ("quatre ministres en 2 ans").
Le secteur est un "écosystème qui est en crise, qui est une crise systémique", et il ne peut être traité en "silo" (santé, social, justice, solidarités). Il faut un "grand plan sur 5 ans".
Les départements ont besoin de "moyens pour accompagner cette politique publique". Propositions Clés (mentionnées explicitement) : Pilotage de l'État : L'État doit être "pilote" pour assurer la visibilité, la recherche (actuellement "lacunaire"), les normes, et la coordination interministérielle (Éducation nationale, Justice, Santé, Solidarités). Normes : Exiger la sortie rapide d'un décret pour fixer des normes d'encadrement et de qualification ("globalement de 0 à 18 ans"). C'est la "priorité". Dialogue Social et Attractivité des Métiers : Répondre à l'urgence du manque de personnel (30 000 postes) en lançant une "mobilisation autour de ces métiers-là", revalorisant les salaires et appliquant les préconisations du "livre blanc" (dialogue social). Accompagnement Juridique : L'avocat doit être "au cœur de cette politique" pour accompagner les décisions de justice qui doivent être "exécutées". Fin de l'Hébergement Inadapté : Interdiction effective et sans dérogation de l'accueil des enfants dans des hôtels, campings, etc.
Accompagnement des Jeunes Majeurs : Accompagner les jeunes "jusqu'à l'autonomie", sans "contrat", considérant qu'ils sont en "suppléance parentale". Remettre en cause les situations où des jeunes vulnérables sont mis à la rue à 18 ou 19 ans.
Santé des Enfants : Priorité à la santé somatique et mentale des enfants placés. Investir massivement, notamment via des "centres d'appui" régionaux et des "forfaits santé" élevés (1500-2000 €) pour prendre en charge les psychotraumatismes et les problèmes de développement, afin de réduire les coûts futurs (38 milliards par an liés au manque d'investissement selon l'AN7) et d'augmenter leur espérance de vie (actuellement "20 ans de moins").
Prévention : Favoriser la prévention primaire et le soutien à la parentalité pour éviter le placement lorsque cela est possible.
Audit National : Réaliser un audit pour mieux connaître le parcours des enfants et évaluer l'efficacité des politiques. Conseil Scientifique : Créer un conseil scientifique auprès du ministère pour éclairer les politiques basées sur les neurosciences et le développement de l'enfant. Contrôles et Commission de Contrôle Autonome : Renforcer les contrôles des structures, notamment les lieux "non autorisés", et créer une commission de contrôle autonome.
Situation Alarmante : Le nombre d'enfants accompagnés par l'aide sociale à l'enfance a augmenté de 44% depuis 1998, alors que la population de moins de 21 ans n'a augmenté que de 1,6%.
"La France est le premier pays d'Europe à placer le plus d'enfants".
Conclusion :
Le rapport met en lumière une crise systémique profonde et appelle à une refondation courageuse et planifiée de la politique de protection de l'enfance.
L'unanimité politique sur le constat et les recommandations principales est un signal fort de l'urgence à agir.
L'accent est mis sur la responsabilité de l'État, la nécessité de normes, l'amélioration des conditions de travail des professionnels, la prise en compte de la parole des enfants et un investissement massif dans leur santé et leur avenir.
Le rapport se veut un "électrochoc" pour passer à l'action et ne pas laisser les générations futures d'enfants placés subir les mêmes défaillances.
synthèse détaillée des principales idées et des faits les plus importants contenus dans les extraits de l'audition de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, sur les manquements des politiques de protection de l'enfance.
Briefing Document : Audition de Catherine Vautrin sur les Manquements des Politiques de Protection de l'Enfance
Source : Extraits de "🔴 Audition de Catherine Vautrin sur les manquements des politiques de protection de l'enfance" (Format audio/vidéo retransmis sur le site de l'Assemblée nationale).
Date de l'Audition : Indéterminée dans l'extrait, mais la Ministre mentionne être en poste depuis le 24 décembre dernier.
Intervenants Principaux :
Contexte : L'audition s'inscrit dans le cadre des travaux d'une commission d'enquête parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l'enfance en France.
La Ministre Vautrin, nouvellement nommée (depuis le 24 décembre), est interrogée sur son analyse de la situation actuelle, les blocages existants, les retards dans la publication des décrets et les pistes de réforme envisagées.
L'audition est retransmise en direct.
Serment : Catherine Vautrin prête serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, conformément à l'article 6 de l'ordonnance de 1958.
Synthèse des Thèmes Principaux et Faits Clés :
Constat Alarmant de la Situation Actuelle :
Articulation Complexe et Hétérogénéité de la Mise en Œuvre :
Elle insiste sur la nécessité d'être ambitieux et réaliste, de définir un plan d'action précis et d'en mesurer les progrès.
Établissements d'accueil collectif : Sujet sensible en raison de la disponibilité du personnel et des coûts. Fixer des taux d'encadrement est un objectif, mais nécessite un plan pluriannuel. Proposer une trajectoire pour la fin du 1er semestre 2025 pour une déclinaison dans un décret et le PLF 2026, avec une mise en œuvre sur 5 ans (à partir de 2026).
Priorité 2 : Mise en œuvre complète de la loi "Taquet".
S'attacher à publier les cinq derniers décrets manquants pour l'application de la loi.
Deux décrets nécessitant des développements informatiques (système d'information agréments adoption et base de données agréments assistants familiaux/maternels) : Développements en cours. Le premier devrait être publié en avril 2025, le second annoncé pour novembre 2025, avec une volonté d'accélérer si possible.
Priorité 3 : Mieux contrôler les établissements et partager l'information.
Envisager une circulaire pour mieux organiser le lien territorial entre les services de l'État et du Ministère de l'Intérieur, potentiellement avec un référent ASE dans les préfectures.
Organiser la communication entre départements d'origine et d'accueil en cas de placement dans un autre département.
Priorité 4 : Réforme des systèmes d'information.
S'appuyer sur les recommandations du rapport Sichel.
Accélérer le déploiement des Comités Départementaux de la Protection de l'Enfance (CDPE), coordonnés par le Président du Département et le Préfet, rassemblant divers acteurs (ASE, PMI, Justice, Éducation Nationale, ARS, organismes de sécurité sociale). Un bilan est demandé pour octobre 2025 en vue d'une généralisation en 2026 si les résultats sont concluants.
Priorité 5 : Santé, notamment santé mentale des enfants protégés.
Souhait d'une évaluation psychologique systématique à l'entrée dans le dispositif ASE.
Échanges et Précisions Post-Exposé Liminaire :
Réponse de la Ministre aux points de la Rapporteure :
Reconnaît que la mise en place de la prime Ségur a été compliquée par un périmètre mal défini.
Indique travailler activement avec les départements pour "solder le sujet Ségur", potentiellement via une conférence des financeurs début mars.
Partage la préoccupation sur les assistants familiaux et l'importance du droit au répit.
Confirme que le sujet de la Data est majeur et urgent.
L'expérimentation Caisse des dépôts est intéressante.
Le suivi doit être interministériel.
Elle s'engage à sortir de cette situation.
Reconnaît que la place de premier pays d'Europe pour le placement institutionnel est indésirable.
S'engage à avancer précisément avec des plans et des suivis pour mesurer les points de progrès.
Admet que le manque de normes est lié à l'histoire du secteur en France et n'a pas été suffisamment pris en compte lors de la décentralisation. Un siècle après, il est temps d'y remédier.
Souligne le paradoxe entre la préoccupation démographique et l'incapacité à bien accompagner les enfants protégés. Questions des Députés et Réponses de la Ministre :
Évaluation des politiques publiques : La Ministre reconnaît un "empilement des dispositifs" et un manque d'évaluation.
Le rapport de la commission sera une bonne évaluation. Elle propose un plan d'action pour mesurer les résultats.
La Ministre prépare une feuille de route et souhaite garder la responsabilité directe de l'ASE, confiant d'autres sujets au Haut Commissaire (prévention des violences, adoption, parentalité, écrans, petite enfance...).
Financement : La Ministre réaffirme les budgets annoncés (MNA, stratégie nationale). Un député s'inquiète des besoins de financement par l'État.
Déscolarisation et suivi : Évoque le dispositif "scolarité protégée" et la nécessité d'aller plus loin (taux de redoublement élevés, enfants "Ninies").
Prostitution des mineurs :
La Ministre confirme que c'est un enjeu prioritaire (estimations de 6 à 10 000 mineurs victimes).
Réaffirme le budget dédié (6 millions) et la nécessité de pilotages locaux.
Administrateurs ad hoc : La Ministre renvoie ce sujet au Ministère de la Justice.
Contrôle des établissements : L'instruction ministérielle vise à renforcer les contrôles.
La Ministre souhaite un travail départemental entre services de l'État et du département, sous l'accompagnement du Préfet.
La situation actuelle est un contrôle par les deux instances, qui mérite "probablement d'être revisitée".
La Ministre évoque la présence d'AESH (qui sont des travailleurs sociaux affectés aux enfants handicapés, pas spécifiquement ASE) comme exemple de personnels autres que les enseignants dans les écoles. Une députée (Mme Adisad) rectifie en précisant que les AESH n'ont pas le statut de travailleur social et n'ont pas accès aux dossiers ou réunions pédagogiques des enfants qu'ils accompagnent.
Une autre députée (Mme Mesmer) suggère la présence de travailleurs sociaux dans les académies ou écoles pour faire le lien entre Éducation Nationale et départements.
La Ministre semble ouverte à l'idée et évoque les expérimentations menées.
La Ministre répond que "les enfants, quels qu'ils soient, quel que soit leur âge, ce sont des enfants" et qu'ils méritent d'être accompagnés et aidés à se reconstruire.
Elle travaille avec les départements pour apporter des réponses concrètes et assurer le suivi.
Mme Adisad insiste sur l'absence de sanction en cas de manquement des départements et interroge la Ministre sur les moyens de faire respecter la loi partout et de rétablir l'égalité de traitement.
Elle cite l'exemple de départements refusant d'accueillir des MNA.
La Ministre répond que sa responsabilité est de travailler avec les départements pour une politique répondant aux besoins de chaque enfant et assurer l'égalité de traitement.
Elle mentionne le rôle du Préfet pour regarder et contrôler. Elle précise que la contractualisation avec les départements, dans le cadre d'une politique décentralisée, est un sujet "qui mérite d'être regardé".
Mme Adisad évoque le sans-abrisme de 3000 enfants et le recours à l'hébergement hôtelier.
Elle demande comment la Ministre compte agir, obtenir des moyens pour ouvrir des places et assurer la coordination interministérielle (Logement, Éducation, Santé, Justice...).
La Ministre renvoie les politiques de logement au ministère concerné, tout en reconnaissant la nécessité de travailler ensemble en interministériel.
La Ministre renvoie à son propos liminaire qui, selon elle, a présenté une feuille de route précise avec des dates.
Elle interroge sur les limites de ce cumul et les autres mesures d'attractivité.
La Ministre juge intéressant le cumul si l'activité professionnelle a lieu pendant le temps scolaire de l'enfant, permettant de concilier vie professionnelle et rôle familial.
Les autres pistes sont la reconnaissance (diplôme) et le droit au répit.
Elle insiste sur la nécessité d'un "attachement" pour ces enfants, d'un adulte de référence ("compter pour lui et pouvoir compter sur lui").
Elle demande si la Ministre va faire cette "révolution". La Ministre reconnaît que les contrats jeunes majeurs ne sont pas satisfaisants.
Elle partage la notion de confiance et d'affection essentielle.
Dans un monde idéal, chaque enfant devrait avoir un référent dès le plus tôt possible.
Elle reconnaît ne pas avoir de solution toute faite mais que c'est une cause nationale qui dépasse l'État et les départements.
Les mentorats et parrainages sont des pistes.
La Ministre réaffirme travailler avec les départements et que l'égalité de traitement est une responsabilité de l'État.
Elle mentionne les signalements de la Défenseure des droits (dont 5 qu'elle va instruire, dont un en Loire Atlantique), indiquant qu'ils méritent d'être étudiés et donner lieu à des sanctions si nécessaire, en lien avec la Justice.
Conclusion de la Rapporteure :
Points Forts et Idées Clés à Retenir :
Reconnaissance unanime d'une crise profonde du système de protection de l'enfance en France.
Augmentation continue du nombre d'enfants pris en charge, notamment les plus jeunes et les MNA.
Disparités territoriales importantes dans la prise en charge et le manque de solutions adaptées.
Manque criant de normes et de données pour piloter efficacement les politiques.
Crise d'attractivité et de fidélisation des professionnels, liée notamment aux inégalités de traitement (prime Ségur) et au manque de reconnaissance/répit.
Retard important dans la publication des décrets d'application de la loi Taquet.
Volonté affichée par la Ministre d'engager une refondation axée sur 5 priorités (normes/encadrement, loi Taquet, contrôle/partage d'info, systèmes d'information, santé/santé mentale).
Accent mis sur le renforcement de la prévention et du soutien à la parentalité pour éviter les placements.
Intention de favoriser l'accueil familial (famille élargie, tiers de confiance, assistants familiaux) et l'adoption.
Nécessité de coordination interministérielle et de coopération renforcée avec les départements.
Budgets dédiés annoncés pour les MNA, la stratégie nationale et la lutte contre la prostitution des mineurs.
Constat partagé sur le besoin crucial de rétablir l'égalité de traitement pour tous les enfants protégés sur le territoire.
La question des sorties de l'ASE et la nécessité d'un adulte référent stable pour les jeunes majeurs est soulevée comme un enjeu majeur et une "cause nationale".
Le rôle de l'État pour faire respecter la loi par les départements et éventuellement prévoir des sanctions est un point de tension récurrent dans les échanges.
Mise en avant de l'importance de la parole des enfants et anciens placés.
Prochaines Étapes Mentionnées :
Publication des décrets manquants pour la loi Taquet (étalées de fin février à novembre 2025).
Conférence des financeurs avec les départements sur le sujet Ségur (début mars).
Lancement d'un appel à projet santé mentale dans 5 départements (ce semestre).
Proposition d'un décret sur les pouponnières (fin juin 2025).
Proposition d'une trajectoire pour les taux d'encadrement en établissements (fin 1er semestre 2025) pour une déclinaison en PLF 2026 et un plan à 5 ans.
Nomination du Haut Commissaire à l'Enfance (dans 1-2 semaines).
Bilan des CDPE (octobre 2025) en vue d'une généralisation (2026).
Généralisation des expérimentations santé "Santé protégée" et "Pegase" (2026).
Généralisation des UAPED (2025).
Diffusion de la stratégie de soutien à la parentalité (avant fin semestre).
Présentation du rapport de la commission d'enquête (début avril, selon la Rapporteure dans un autre passage non inclus dans cet extrait).
Ce briefing résume les points essentiels abordés lors de cette audition, offrant une vue d'ensemble des défis, des constats et des premières pistes de travail envisagées par la Ministre en charge de la protection de l'enfance.
synthèse détaillée des principales thématiques et idées soulevées lors de cette audition, incluant des citations des intervenants.
Synthèse détaillée de l'audition sur le traitement des signalements de maltraitances sur des enfants placés
Introduction
L'audition a réuni des acteurs majeurs du système judiciaire et associatif français pour aborder la problématique cruciale du traitement des signalements de mauvais traitements infligés aux enfants, en s'appuyant notamment sur des affaires dramatiques médiatisées (le petit Tony, le petit Bastien, et le cas de Karine).
Les intervenants principaux étaient
Monsieur Mathieu Bourret (Avocat général près la cour d'appel de Paris, ancien procureur de la République),
Madame Magalie La Fourcade (Secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l'homme - CNCDH, ancienne juge d'instruction), et
Mesdames Laurence Brunet Jambu et Karine (respectivement tante et victime dans une affaire de maltraitance).
L'objectif n'était pas de revenir en détail sur chaque affaire en raison du secret de l'instruction, mais d'en tirer des leçons pour proposer des réformes structurelles.
Principales Thématiques et Idées
Conclusion
Les témoignages poignants ont souligné la souffrance des enfants et la nécessité d'un changement de paradigme, passant d'une approche administrative et parfois trop verticale à une approche centrée sur l'enfant, ses besoins primaires, son écoute et la reconnaissance pleine et entière de ses droits.
Des pistes de réformes concrètes ont été proposées, allant de l'amélioration de la circulation de l'information à la refonte des mesures de protection et au renforcement de la formation et de la sensibilisation de tous les acteurs impliqués, y compris le grand public.
La question de la responsabilité de la société et des décideurs face à ces drames a également été fortement soulevée.
Note de Synthèse : La Situation de la Protection de l'Enfance en France
Source Principale : Extraits de "Situation dégradée de la protection de l’enfance" : la Défenseure des droits sur sa décision-cadre
Introduction
La Défenseure des droits présente une situation alarmante et "dégradée" de la protection de l'enfance en France, soulignant de "graves atteintes à l'intérêt supérieur et aux droits des enfants".
Ces constats, déjà dénoncés dans de précédents rapports (parlementaires, Cour des comptes, IGAS), mettent en évidence un écart significatif entre les droits inscrits dans la loi et leur application effective sur le terrain.
La décision-cadre de la Défenseure des droits, accompagnée de décisions spécifiques par département, vise à rappeler le rôle central de l'État en tant que garant de la Convention internationale des droits de l'enfant et à proposer 46 recommandations pour améliorer la situation.
Thèmes Principaux et Idées Clés
Conclusion
La Défenseure des droits insiste sur la responsabilité de l'État, la nécessité d'une action coordonnée et la mise en œuvre effective des recommandations pour garantir les droits fondamentaux et l'intérêt supérieur des enfants, en particulier les plus vulnérables.
L'absence de renationalisation est privilégiée au profit d'un renforcement du rôle de l'État dans le cadre de la décentralisation.
Ce document fournit un aperçu des principaux points abordés par la Défenseure des droits et les parlementaires lors de cet échange.
Note d'information : Audition d'Adrien Taquet sur les manquements des politiques de protection de l'enfance
Date de l'audition : (Non spécifiée dans l'extrait, mais contextuellement récente compte tenu de la référence à la loi de 2022)
Personne auditionnée : Monsieur Adrien Taquet, ancien Secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles (Janvier 2019 - Mai 2022)
Objet : Audition dans le cadre d'une commission d'enquête parlementaire sur les défaillances des politiques publiques de protection de l'enfance.
Adrien Taquet, dans son propos liminaire, a reconnu l'existence de "défaillances", "inconstances" et "manques évidents" au sein du système de protection de l'enfance en France.
Cependant, il a souhaité contextualiser son action en rappelant que ce système, malgré ses difficultés, "sauve 350 000 enfants chaque année".
Il a également souligné le dévouement des professionnels du secteur et la sensibilisation croissante de la société aux violences faites aux enfants.
Il a présenté la politique qu'il a menée durant son mandat, articulée autour d'un "pacte pour l'enfance" reposant sur trois piliers, et la loi du 7 février 2022 qui en constitue une brique législative majeure.
2. Les Trois Piliers du Pacte pour l'Enfance
Pilier 1 : La Prévention
Adrien Taquet a insisté sur l'importance fondamentale de la prévention, affirmant qu'"il n'y a pas de protection de l'enfance sans prévention".
Ce pilier s'est traduit par des politiques telles que la "politique autour des 1000 premiers jours de la vie de l'enfant" (0-3 ans), un domaine sous-investi en France mais crucial pour lutter contre les inégalités précoces.
Des investissements ont été réalisés dans la psychiatrie périnatale pour détecter précocement les souffrances psychiques.
La Stratégie Nationale de Prévention et de Protection de l'Enfance inclut la contractualisation avec les départements et un réinvestissement de l'État (100 millions d'euros sur 3 ans) dans les PMI (Protection Maternelle et Infantile) pour compenser les désinvestissements départementaux des 10 années précédentes.
Pilier 2 : Lutte directe contre les violences faites aux enfants
Ce fut un axe central du mandat d'Adrien Taquet.
Mise en place d'un Plan de lutte contre les violences aux enfants (novembre 2019), incluant un volet prévention (cours sur la vie affective et sexuelle à l'école) et un volet numérique (contrôle parental par défaut, contrôle d'âge sur les sites pornographiques).
Généralisation des UAPED (Unités d'Accueil Pédiatrique Enfants en Danger) pour l'écoute des enfants victimes.
Soutien à la recherche sur la prostitution des mineurs, aboutissant au premier plan national de lutte contre la prostitution infantile (novembre 2021), reconnaissant le mineur prostitué comme une victime relevant de la protection de l'enfance (inscrit dans la loi de 2022).
Déploiement du dispositif "Stop", une ligne téléphonique pour les auteurs potentiels de crimes sexuels sur enfants, inspiré des modèles anglais et allemand.
Accent mis sur la lutte contre les violences sexuelles et l'inceste, avec la création de la CIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles) en septembre 2020.
Abaissement du seuil de non-consentement à 15 ans avec le Garde des Sceaux.
Prise en compte du syndrome du bébé secoué et des violences éducatives ordinaires (interdiction du droit de correction en juillet 2019).
Pilier 3 : Amélioration du système institutionnel de protection de l'enfance (Aide Sociale à l'Enfance - ASE)
Ce pilier a cherché à articuler les différentes dispositions et a abouti à la loi du 7 février 2022.
Ce pilier repose sur quatre blocs :
Travail pour doter les CRIP (Cellules de Recueil d'Information Préoccupantes) de ressources pour les situations liées au handicap.
Bloc conventionnel :Négociations avec les acteurs (associations, syndicats, employeurs) pour améliorer l'attractivité et les conditions de travail des assistantes familiales.
Bloc contractuel :Démarche de contractualisation avec les 100 départements, avec des financements de l'État conditionnés à la mise en place d'un ODPE (Observatoire Départemental de la Protection de l'Enfance) et au réinvestissement dans les PMI.
Bloc législatif (Loi du 7 février 2022) :Intégration de dispositions négociées (référentiel HAS, assistantes familiales, PMI, prostitution des mineurs).
Réaffirmation de l'interdiction de la séparation des fratries (quand l'intérêt de l'enfant le permet), facilitée par le financement de la construction de 600 Villages d'enfants.
Instauration de l'obligation de désigner un parrain pour chaque enfant de la protection de l'enfance, après le financement de 10 000 dispositifs de parrainage.
Adrien Taquet a souligné que l'effectivité de la loi, bien qu'imparfaite, a été préparée par des mesures antérieures.
3. Points de Discussion et Défis Soulevés par la Commission
Les députés ont soulevé plusieurs points critiques et défis majeurs du système actuel :
4. Regrets et Perspectives (évoqués ou suggérés)
5. Conclusion
L'audition a mis en lumière les efforts déployés par Adrien Taquet durant son mandat pour réformer et renforcer le système de protection de l'enfance, notamment à travers le pacte pour l'enfance et la loi de 2022.
Cependant, elle a aussi révélé les limites et les défis persistants, en particulier l'écart entre les intentions législatives et leur application sur le terrain, le manque criant de moyens humains et financiers, et la nécessité urgente de s'attaquer aux problèmes structurels tels que la formation, le manque de données et le contrôle des pratiques.
Les regrets exprimés par l'ancien Secrétaire d'État soulignent la complexité du sujet et les chantiers qui restent à ouvrir pour garantir une protection effective et bienveillante à tous les enfants.
synthèse détaillée des sources fournies, organisée sous forme de note de synthèse ou "briefing doc", reprenant les thèmes principaux, les idées les plus importantes et incluant des citations pertinentes.
Note de Synthèse : L'avis du CESE sur la protection de l'enfance
Date : [Date de la synthèse, ex: 18 novembre 2023] Sujet : Examen de l'avis du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) sur la protection de l'enfance, présenté à la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale par Mme Josianne Bigot, co-rapporteure de l'avis. Source : Excerpts from "🔴 L’avis du CESE sur la protection de l’enfance est présenté à la commission d’enquête" (Vidéo / Transcription)
Introduction :
Cette note de synthèse présente les principaux éléments de l'avis du CESE sur la protection de l'enfance, tel qu'exposé par Mme Josianne Bigot devant la commission d'enquête parlementaire. Cet avis fait suite à une saisine du Sénat visant à évaluer l'application des lois de 2016 et 2022 relatives à la protection de l'enfance, dans le contexte d'une crise systémique alarmante. Mme Bigot, forte de son expérience de juge des enfants et de son engagement associatif, souligne les dysfonctionnements persistants et l'aggravation de la situation, ainsi que le décalage entre les textes législatifs et leur application concrète. L'avis du CESE, adopté à la quasi-unanimité, propose un regard "holistique" sur le système et formule des préconisations fortes pour replacer l'enfant au cœur du dispositif.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Préconisations majeures du CESE (organisées selon les quatre piliers de l'avis) :
Pilier 1 : Mettre fin à la désorganisation institutionnelle.
Pilier 2 : Mieux protéger les enfants.
Pilier 3 : Garantir le respect des droits des enfants.
Pilier 4 : Soutenir les professionnels.
Conclusion :
L'avis du CESE et la présentation de Mme Bigot dressent un tableau sombre mais lucide de la situation de la protection de l'enfance en France, marquée par une crise systémique et un décalage flagrant entre la loi et sa mise en œuvre.
Les préconisations formulées sont ambitieuses et couvrent l'ensemble du système, insistant particulièrement sur le rôle de l'État en tant que garant, la nécessité d'une meilleure coordination des acteurs (notamment via les CDPE), la protection effective des droits de l'enfant (représentation légale, autorité indépendante), le soutien aux professionnels en première ligne, et une vision plus globale de l'enfance dans la société.
La mise en œuvre de ces recommandations nécessite un engagement fort de tous les acteurs et de la société dans son ensemble pour passer de l'émotion ponctuelle à une réelle ambition collective et un soutien concret pour les enfants en danger.
Document d'Information : Examen des Manquements dans les Politiques de Protection de l'Enfance
Source : Excerpts from "🔴 Audition du Défenseur des droits sur les manquements des politiques de protection de l’enfance" (Audition à l'Assemblée Nationale)
Date de l'Audition : (Non spécifiée dans les extraits, mais le contexte renvoie à une audition récente par une commission d'enquête de l'Assemblée Nationale)
Intervenants Principaux :
Contexte : Cette audition fait suite à l'invitation de la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale visant à éclairer les parlementaires sur les dysfonctionnements constatés en matière de protection de l'enfance et les solutions à y apporter.
Le Défenseur des droits, autorité administrative indépendante, présente sa vision et les conclusions tirées de ses pouvoirs d'investigation et du traitement des réclamations individuelles et des auto-saisines.
Thèmes Principaux et Idées Clés :
Manque de Moyens Humains et Financiers de l'Institution :
Situation Critique de la Protection de l'Enfance en France :
Réclamations Fréquentes :
Conclusion Provisoire du Défenseur des Droits :
Le Défenseur des droits dresse un tableau très préoccupant de la protection de l'enfance en France, marqué par la dégradation de la situation, le manque criant de moyens, des carences systémiques (évaluations, prises en charge, contrôles), des atteintes aux droits fondamentaux des enfants (y compris les plus vulnérables comme les MNA ou ceux en situation de handicap), et une responsabilité de l'État qui n'est pas pleinement assumée.
L'institution souligne que l'enjeu principal n'est pas l'absence de cadre légal, mais son application concrète sur le terrain.
Elle met en lumière la nécessité de renforcer la prévention, de mieux coordonner les acteurs (État, départements, services de soins, éducation nationale), et de réinvestir dans les services de proximité et le soutien aux familles pour éviter l'aggravation des situations.
L'importance de la commission d'enquête pour mettre ces problèmes en lumière est soulignée.
Les décisions complètes avec des recommandations spécifiques aux départements concernés et des recommandations cadres sont attendues fin janvier.
Briefing : Morts violentes d'enfants dans le cadre familial et impact des violences conjugales sur les mineurs
Date : 12 novembre 2024
Sujet : Examen des rapports et des préoccupations concernant les morts violentes d'enfants dans le cadre familial et les mineurs victimes collatérales de violences conjugales. Sources :
Extraits de la table ronde avec France Victimes et la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH)
Introduction :
Principaux Thèmes et Idées Clés :
Recommandations et Propositions Principales :
Citations Clés :
Conclusion :
Les échanges ont mis en évidence la complexité et l'urgence de la situation. Les morts violentes d'enfants et l'impact des violences conjugales sur les mineurs sont des manifestations d'un problème sociétal profond.
Les recommandations formulées appellent à une action concertée des pouvoirs publics, des institutions et de la société civile pour renforcer la prévention, améliorer la détection, garantir une réponse judiciaire et institutionnelle adaptée, et assurer un accompagnement effectif des enfants victimes.
Le changement de regard sur ces violences, de faits divers à un enjeu structurel, est une étape fondamentale pour faire évoluer les politiques publiques.
L'idée d'une ordonnance de protection pour les mineurs et d'un statut pour les enfants victimes d'homicide parental a suscité un intérêt particulier.
2 negated raisedTo: 3 + 2
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raisedTo:In Frankreich droht das rechtsradikale Rasmula-Morne-National damit die Regierung bei Ruhen zu stürzen, wenn die neue, mehrjährige Energieplanung per Decret durchgesetzt wird. Man wird sich insbesondere gegen die Finanzierung des Netzausbaus für erneuerbare Energien geben. Die Rechtspopulisten präsentieren sich als Fakträther niedriger Energiepreise und des Ausbaus der Kernenergie. https://www.liberation.fr/politique/elections/energie-pourquoi-le-rn-menace-de-censurer-le-gouvernement-sur-la-feuille-de-route-francaise-20250427_D22IUWR2ABE7TKGZSFKYVEC3EI/
In Frankreich steht das dritte näherjährige Energieprogramm kurz vor der Verabschiedung. Der Artikel informiert ausführlich über dieses Programm, dass eine Reduktion des fossilen Endenergieferbrauchs auf 35 Prozent Bis 2030, Vorsicht.
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Es interesante ver como, en un inicio, no se tenía la idea de poder unir todas estas herramientas en una, sino que se fueron creando por cada necesidad que se tiene. Actualmente se sigue así, solo hay que ver el largo listado de aplicaciones que ofrece Microsoft y como cada una va siendo más especifica en funciones y necesidades que la anterior. Es un arma de doble filo; al ser tan especifica excluye posibilidades y actividades que se puede realizar en otras aplicaciones, pero también satisface a los usuarios que necesitan suplir una sola necesidad. La diferencia es que con las libretas computaciones el límite no lo da el programa, sino el mismo usuario.
Debido a su caracter hipertextual este documento no sólo que cuenta con hipervínculos que apuntan a otros enlaces que extienden la información, sino que también es posible hacer una lectura anotada hipertextual, compartiendo nuestras notas de lectura al margen con otres lectores del mismo.
El valor agregado de este tipo de documentos, más que los hipervínculos que extienden la información, pues esto ya es popularizado y utilizado en distintos lugares: principalmente Wikipedia, pero también Fandom, Wikcionario o parecidas; sino el hecho de poder comentar sobre el mismo texto. Hay un valor tanto comunitario como personal. Comunitario porque podemos ver comentarios, ideas, o anotaciones de la comunidad que lee los textos junto sus etiquetas, como también en le valor personal en apoyo de procesos de aprendizaje, ya que nos permite recuperar y catalogar textos que vamos leyendo en la web, como agregarlo nuestras propias anotaciones.
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Scheil, Andrew. Review of Michael D. Reeve, ed., Neil Wright, trans. Geoffrey of Monmouth. The History of the Kings of Britain: An Edition and Translation of De gestis Britonum (Historia Regum Britanniae), by Michael D. Reeve. The Journal of Medieval Latin 19 (January 2009): 318–21. https://doi.org/10.1484/J.JML.3.39.
Geoffrey included the PM in his next work, the De gestis Britonum(“On the Deeds of the Britons”, hereafter abbreviated DGB). He had finishedthis work by January 1139 at the latest, when Henry of Huntingdon reports hisastonishment at finding a copy at the abbey of Le Bec.3 The count of survivingmedieval manuscripts of the DGB is now 225, making Geoffrey one of the mostwidely-read secular authors from medieval Britain.4
Until recently, Geoffrey’s history was called the Historia regum Britanniae(“The History of the Kings of Britain”), but Michael D. Reeve’s textual studyhas confirmed that the title used in the earliest manuscripts, and by Geoffreyhimself, was the De gestis Britonum.5 After much debate among contributors,this volume begins the lugubrious process of using the original title in place ofthe received one.
Briefing Document : L'Enfermement des Enfants - Thèmes et Idées Clés
Ce document de briefing synthétise les principaux thèmes, idées et faits saillants ressortant des sources fournies concernant l'enfermement des enfants, tant dans un contexte migratoire que pénal, ainsi que les enjeux liés à leur prise en charge psychiatrique.
1. L'Enfermement des Enfants : Une Exception qui Devient Norme ?
La première source, un colloque sur l'enfermement des enfants, pose d'emblée le principe que l'enfermement d'un enfant devrait être une exception.
"l'enfermement euh d'un enfant euh par essence et euh quelque chose de qui doit être exceptionnel et qui euh qui peut en tout cas au regard des des textes qui s'applique textes internationaux comme de nos textes fondamentaux euh être une exception si ce n'est une contrariété ou quelque chose de d'assez euh contreintuitif."
L'enfant est défini comme un être en devenir, en construction, que la société pousse à l'ouverture et à la progression. L'enfermement, au contraire, constitue un arrêt et une fermeture, ce qui apparaît comme un non-sens au regard de la nature de l'enfance.
Le colloque distingue deux formes principales d'enfermement :
Hors champ pénal : Concerne les enfants en contexte migratoire (risque de menace à l'ordre public, demande d'asile à la frontière, mineurs étrangers en transit).
Dans le champ pénal : Conséquence d'une décision de justice suite à une infraction.
2. L'Enfermement des Enfants en Contexte Migratoire : Chiffres et Conséquences
Les chiffres présentés soulignent une réalité préoccupante :
Au niveau international : Environ 330 000 enfants sont privés de liberté chaque année dans un contexte migratoire.
En France (estimation depuis 2012) : 40 000 enfants placés en rétention, dont plus de 1500 en métropole et l'immense majorité à Mayotte.
En 2023 : 3349 enfants placés en rétention en France, dont 3262 à Mayotte.
En zone d'attente (chiffres 2022) : Au moins 5338 enfants enfermés, contre 372 en 2021.
L'âge moyen des enfants concernés est très faible.
La durée de rétention peut être brève, mais ses conséquences sont réelles et graves sur la santé des enfants :
"la communauté scientifique est assez unanime sur le fait que le enfermer un enfant particulier pour des raisons migratoires a de graves conséquences sur sur son état de santé"
Ces conséquences incluent : repli sur soi, refus de s'alimenter, insomnies, stress, stress post-traumatique.
Les enfants peuvent être exposés à des événements traumatisants en rétention (tentatives de suicide, automutilations, violences, éloignements sous contrainte).
L'environnement global de la rétention est décrit comme anxiogène (bruits, grillages, barbelés, présence policière constante).
Des psychiatres observent que même les bébés ressentent l'anxiété de cet environnement.
La situation à Mayotte est particulièrement critique, avec un nombre d'enfants enfermés 37 fois supérieur à celui de l'Hexagone.
Les conditions de prise en charge dans les centres de rétention administrative y sont qualifiées de "juste au-dessus du niveau terrain vague", avec des problèmes d'accès à l'eau et une violence moins organisée qu'en métropole mais bien présente en raison de l'ennui et du manque d'activités.
La confusion entre zones d'attente et rétention administrative y règne.
Sur le territoire hexagonal, les zones d'attente sont une notion juridique parfois sans existence physique concrète (chambres d'hôtels).
La non-admission signifie que fictivement, les personnes en zone d'attente ne sont pas considérées comme étant en France.
Le réacheminement vers le pays d'origine n'est pas autorisé pour les enfants.
L'accès aux droits est problématique, notamment l'accès aux interprètes pour les personnes non francophones.
Des situations absurdes sont relevées, comme des mineurs non contestés recevant des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF).
La question des nourrissons en zone d'attente est également soulevée.
Un protocole départemental à Menton concernant l'accueil des mineurs non accompagnés a fait l'objet de critiques de la Défenseure des Droits et pourrait conduire à un contentieux.
Le recours à l'incarcération dans le champ pénal est parfois utilisé par des magistrats comme une mesure de protection pour les mineurs non accompagnés, notamment victimes de trafic, par manque d'alternatives adéquates.
Cela a pu entraîner une saturation des quartiers mineurs.
Une circulaire ministérielle de 2023 est mentionnée, rappelant l'interdiction de placer en CRA ou LRA les familles accompagnées de mineurs (sauf à Mayotte) et incitant à transformer les anciennes places familles en places adultes.
Elle rappelle également la nécessité d'exécuter les mesures d'éloignement et d'envisager l'assignation à résidence, tout en soulignant la compatibilité des obligations avec la vie privée et familiale (scolarisation des enfants).
La possibilité d'éloignement de la famille lors d'une visite domiciliaire sur autorisation du juge est également évoquée, suscitant une vigilance particulière.
La question des rattachements fictifs de mineurs à des adultes pour justifier leur éloignement est condamnée par la CEDH.
Des modifications de dates de naissance pour transformer des mineurs en majeurs sont également signalées, notamment en zone d'attente en métropole.
3. La Protection de l'Enfance et la Dimension Sémantique
Un éducateur de la PJJ souligne la dimension sémantique préoccupante dans le débat public actuel, où la notion de protection des enfants en CRA ou en prison tend à disparaître au profit d'un discours sur les "enfants dangereux", notamment en lien avec les trafics de drogue.
La situation à Mayotte est perçue comme dérogeant à un certain nombre de droits fondamentaux, posant la question de l'égalité des droits sur le territoire de la République.
L'évolution des pratiques d'éloignement, passant de l'expulsion des parents laissant les enfants seuls à l'éloignement de toute la famille, est également source d'inquiétude au regard des besoins fondamentaux de l'enfant (liens avec ses parents).
4. Soins Psychiatriques des Mineurs : Consentement, Isolement et Contention La question des soins sans consentement chez les mineurs est abordée, soulignant une "idiotie juridique" puisque, par définition, les soins (y compris l'hospitalisation) sont décidés par les parents ou les détenteurs de l'autorité parentale, sur indication médicale.
La seule exception est la décision du représentant de l'État (SDRE). Le consentement du mineur n'est pas requis stricto sensu pour l'hospitalisation.
Cependant, la dimension clinique et humaine reste essentielle, et l'adhésion du mineur et de ses parents aux soins est un enjeu important, tout comme la préparation de la sortie et le maintien de l'adhésion.
Le pédopsychiatre intervenant souligne que, bien que le consentement juridique soit parental, la question de la prise en compte de l'opinion de l'enfant et de l'adolescent dans les décisions de soins est fondamentale.
L'isolement et la contention sont des pratiques utilisées, mais dans des contextes spécifiques et pas toujours en urgence, notamment pour des troubles importants du comportement ou des troubles du spectre autistique.
La DGOS travaille à une réforme des autorisations d'activités en psychiatrie, entrée en vigueur en juin 2023, visant à homogénéiser la qualité de la prise en charge, notamment en pédopsychiatrie.
Désormais, un établissement souhaitant faire de la pédopsychiatrie devra être autorisé spécifiquement, de même que pour les soins sans consentement.
L'offre de soins devra comprendre l'ambulatoire, l'hospitalisation partielle et à temps complet. La prise en charge en pédopsychiatrie s'étend désormais jusqu'à 18 ans.
La décision médicale d'isolement ou de contention doit être une mesure de dernier recours, non une sanction ou une facilitation pour les soignants, et ne peut concerner que les patients en soins sans consentement.
Un contrôle du juge est prévu, avec une durée maximale et des réévaluations médicales régulières.
Cependant, des situations persistent où des mineurs en soins libres font l'objet de mesures d'isolement ou de contention, soulevant un flou jurisprudentiel quant à la compétence du juge dans ces cas.
Le ministère de la Santé reste convaincu que ces décisions sont justifiées médicalement. Un travail est nécessaire avec le ministère de la Justice, le CGLPL et les professionnels pour clarifier et améliorer cette situation.
La question du statut du mineur hospitalisé en psychiatrie à la demande de ses parents mérite d'être réexaminée.
5. Le Contexte de la Psychiatrie Infantile et les Défis La pédopsychiatrie en France est confrontée à une crise démographique majeure et à un modèle psychiatrique qui peine à s'aligner sur les directives internationales prônant la désinstitutionnalisation.
La diversité doctrinale complexifie la compréhension et l'application du droit.
La situation est encore plus critique en pédopsychiatrie, avec des départements entiers sans service d'hospitalisation à temps complet, entraînant une hospitalisation massive en état de crise par manque de prévention.
Le statut juridique des mineurs en crise diffère de celui des adultes.
Dès lors qu'il y a une décision d'autorité parentale (ou une ordonnance de placement provisoire), le mineur est considéré comme étant en soins libres, même en cas d'hospitalisation.
Cette fiction juridique signifie qu'il ne bénéficie pas des mêmes droits et protections que les patients en soins sans consentement (droits de la défense, contrôle du JLD).
L'isolement et la contention ne sont pas autorisés en soins libres. Cependant, le CGLPL constate que cette règle n'est pas toujours respectée, avec un flou jurisprudentiel persistant et des juges parfois réticents à se déclarer compétents ou à lever les mesures illégales.
Le CGLPL, bien que reconnaissant le manque de base légale de ces pratiques, peine à formuler des recommandations concrètes et hésite à recourir à l'article 40 du Code de procédure pénale (signalement d'un acte de séquestration).
Le rôle des avocats est crucial pour la progression du droit de la psychiatrie. Il est nécessaire de continuer à saisir les tribunaux, y compris le juge administratif sur la question des conditions indignes d'hospitalisation, en s'inspirant des avancées obtenues pour les conditions de détention.
Un JLD spécialisé pourrait être une piste à explorer, bien que la tendance actuelle soit à la déspécialisation.
La prise en compte de l'opinion de l'enfant dans les décisions de soins est un principe fondamental (article 12 de la Convention des droits de l'enfant), qui doit être mieux intégré dans les procédures, y compris par le JLD.
Le rôle de l'assistance éducative et de l'administrateur ad hoc peut être clé pour garantir la protection des droits de l'enfant.
6. L'Action du Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL)
Le CGLPL visite régulièrement les quartiers mineurs (QM) et les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), parfois plusieurs fois. Il reçoit très peu de saisines directes de la part des mineurs incarcérés.
Les contrôleurs auditionnent les mineurs seuls en cellule ou en salle d'audience, inspectent les conditions matérielles de détention et discutent des conditions de vie. Ils constatent souvent un manque d'accès à des activités adaptées et un ennui important.
La violence est présente mais moins organisée qu'en milieu adulte. L'offre de formation et d'enseignement est essentielle mais doit être adaptée.
La question des transferts vers des établissements pour majeurs à la majorité est un point de vigilance.
Le CGLPL dispose d'une ligne téléphonique confidentielle pour les détenus. Il publie des rapports et fait des recommandations pour améliorer les conditions de détention et le respect des droits.
7. Le Rôle du Bâtonnier et l'Opération "Diego"
Depuis 2021, l'article 719 du Code de procédure pénale confère au Bâtonnier un droit de visite dans les lieux de privation de liberté. Un guide pratique a été élaboré pour faciliter l'exercice de ce droit.
L'opération "Diego", menée par la Conférence des Bâtonniers, vise à rendre effectif ce droit de visite et à vérifier le respect des droits fondamentaux des mineurs en détention (éducation, santé, dignité, respect).
Des affiches informant les mineurs de la possibilité de consultations gratuites avec des avocats sont installées dans les lieux de parloir.
De nombreux barreaux se sont mobilisés et ont intégré cette prérogative. Cependant, des difficultés persistent, notamment en ce qui concerne l'accès aux établissements pénitentiaires (circulaires limitant l'accompagnement du Bâtonnier) et aux Centres Éducatifs Fermés (CEF), où l'accès peut être plus complexe.
Les visites permettent de constater des améliorations concrètes, comme des travaux de rénovation d'urgence. Le Bâtonnier peut également saisir les autorités compétentes en cas de manquements constatés.
8. La Situation des Mineurs Incarcérés : Perspectives de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
La PJJ a une mission conjointe avec l'administration pénitentiaire pour accompagner les mineurs détenus et organiser l'individualisation de leur parcours.
L'intervention éducative est assurée soit par des services éducatifs en détention (EPM, gros QM) soit par les services de milieu ouvert (autres établissements).
Les services de la PJJ sont chargés de construire et de proposer au magistrat un projet de sortie individualisé.
Un travail est mené avec les familles pour maintenir le lien et les impliquer dans le projet de sortie.
Des initiatives concrètes sont développées en détention (cafés des parents, goûters préparés par les mineurs, brochures d'information, réunions de remise de bulletins).
La PJJ favorise l'accès aux droits des mineurs détenus et l'information aux familles, notamment en participant à la grande consultation du Défenseur des Droits et en élaborant un guide d'accès aux droits adapté aux jeunes.
Le travail sur le rapport à l'altérité et la citoyenneté est également important.
L'accès à l'enseignement et à la formation est une obligation (Code de l'éducation).
Des personnels de l'Éducation Nationale sont présents en détention, mais les spécificités de ce public nécessitent des adaptations.
Des certifications peuvent être obtenues en détention. Des projets d'orientation sont mis en place.
9. Peut-on Rendre Utile la Prison pour les Enfants ? Débats et Perspectives
La question centrale est de savoir si la prison peut être utile pour les enfants.
L'avocate Amélie Mourino exprime un doute profond, notamment en ce qui concerne la détention provisoire, qui ne semble utile qu'en termes de prévention de la réitération immédiate, sans prendre en compte le sens pour le mineur. Les délais courts de la détention provisoire ne permettent pas un travail significatif avec le jeune.
Concernant la prison comme peine, elle rejoint la notion de désistance, un processus long et complexe, marqué par des rechutes et des ambivalences, qui dépend de nombreux facteurs environnementaux et de la création de nouveaux liens sociaux pro-sociaux.
La prison a tendance à isoler et à couper des alliés potentiels. Le temps de la détention est rarement celui de la désistance.
Les mécanismes d'aménagement de peine, souvent automatiques et rapides, peuvent perdre de leur sens. Rares sont les mineurs pour lesquels la prison a été un coup d'arrêt définitif à la délinquance ; ceux-là auraient probablement pu être aidés par la seule rencontre avec la justice des mineurs.
Les conditions d'incarcération des mineurs sont également un sujet préoccupant.
La juge pour enfants Aurélie Champion aborde la question de l'utilité de la détention à travers la notion de parcours du mineur.
L'utilité ne se mesure pas à l'instant de la détention mais sur un temps plus long, si on parvient à lui donner du sens et à partager ce sens avec le mineur.
La pensée symbolique de la prison comme menace peut avoir un impact pour certains mineurs, mais pas pour les plus fragiles.
Il est essentiel de connaître le parcours du mineur et les facteurs de vulnérabilité et de protection pour prendre des décisions cohérentes, notamment celle du placement en détention, et éviter qu'elle n'arrive au "mauvais moment".
L'audience unique, dans le cadre du CJPM, confie la décision du placement en détention provisoire à des magistrats qui ne connaissent pas le mineur, marquant une rupture potentielle dans son parcours. Des aménagements existent pour un second examen par le juge des enfants.
La détention provisoire sert souvent à préparer un projet de sortie, parfois sans réelle participation du mineur.
La question du post-sentenciel, avec l'application automatique des aménagements de peine, pose la question du sens de la détention si le suivi n'est pas effectif.
La PJJ souligne que, malgré la contrainte de la détention, un travail de fond est mené pour donner du sens à cette période, en se fondant sur le droit commun et en tendant vers le respect de l'obligation de scolarité et de formation.
L'individualisation du parcours, le maintien du lien familial et la préparation de la sortie sont des axes essentiels. Des initiatives concrètes sont développées en détention pour soutenir ces objectifs.
Un débat émerge concernant l'efficacité des dispositifs de "sentinelles" (jeunes pairs aidant) en détention, soulignant la nécessité d'une approche collective et de la sensibilisation de l'ensemble de la communauté éducative.
Face au discours ambiant favorisant la répression et l'incarcération des mineurs, il est rappelé l'importance de considérer le parcours de fragilité de ces jeunes et le rôle essentiel de la justice restaurative, encore trop peu développée pour les mineurs en France.
Le soutien du Conseil National des Barreaux à la PJJ, face aux contraintes budgétaires, souligne l'importance des moyens dédiés à la prise en charge éducative.
En conclusion, la question de l'utilité de la prison pour les enfants reste ouverte et complexe.
Si la nécessité de la contrainte peut être admise dans certains cas, un consensus semble émerger sur l'importance de privilégier des approches éducatives individualisées, de maintenir le lien familial, de préparer activement la sortie et de favoriser l'accès aux droits et à la formation, afin de donner un sens à cette période et de favoriser la désistance à long terme.
Les conditions d'enfermement et le respect des droits fondamentaux des mineurs doivent être une priorité constante.
GUIDE D’ACCOMPAGNEMENT DES ÉQUIPES PÉDAGOGIQUES ET ÉDUCATIVES MISE EN ŒUVRE DUPARCOURS ÉDUCATIF DE SANTE
real concerns that the dollar may be losing some of its safe haven status.
for - US dollar - losing safe haven status - de-dollarization - selling off US treasury bonds
27,1 % en Île-de-France
remboursement transports collectifs
Ainsi, en Île-de-France, IDFM a augmenté son offre en périphérie (+ 60 %de tramways et + 22 % de bus de 2015 à 2023)
La Cour formule les recommandations suivantes :1. renforcer les coopérations avec les missions localespour garantir l’accès des jeunes majeurs aux dispositifsd’insertion sociale et professionnelle (départements) ;2. renforcer les coopérations en matière de handicap avec lesmaisons départementales des personnes handicapées eten matière de psychiatrie avec les agences régionales desanté (ministère des solidarités, de l’autonomie et de l’égalitéentre les femmes et les hommes, ministère de la santé et del’accès aux soins, départements, maisons départementalesdes personnes handicapées, agences régionales de santé) ;3. définir des objectifs de prise en charge minimale et lier leversement des fonds accompagnant la mise en œuvre de la loidu 7 février 2022 à sa mise en place (ministère des solidarités,de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes) ;4. améliorer le taux de recours au pécule, notamment parun meilleur échange d’informations entre l’ensemble desacteurs concernés (Caisse nationale des allocations familiales,Caisse des dépôts et consignations, départements).348COUR DES COMPTES | RAPPORT PUBLIC ANNUEL
Note de Briefing : "Comment faire école à celles et ceux qui n'y sont pas ?" - Présentation d'Antoine Gentil Date : 24 mai 2024 (basé sur la mention de la date de sortie de l'essai)
Source : Transcription d'une conférence de Christine Boutevin et Antoine Gentil à la faculté d'éducation, introduisant la problématique de la rescolarisation des jeunes décrocheurs et présentant le dispositif "Starter" et l'ouvrage "Classe réparatoire : un chemin pour se réconcilier avec l'école".
Public Cible : Acteurs et futurs acteurs de l'éducation, professionnels intéressés par la problématique du décrochage scolaire et les approches alternatives.
Thèmes Principaux :
La question centrale : Comment faire école à celles et ceux qui n'y sont plus ? Cette question est le fil conducteur de la conférence et interroge les pratiques éducatives traditionnelles face aux jeunes en rupture avec le système scolaire.
Nécessité de se décaler d'une "école de la performance" vers une "école de la reconnaissance des individualités" et du respect des droits de l'enfant. Antoine Gentil souligne la pression de la performance et propose une approche centrée sur la reconnaissance des singularités et le respect de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.
Il pose la question : "comment se décaler d'une d'une école de la performance qui envahit les discours de façon relativement obsessionnelle [...] pour penser une école de la reconnaissance des individualités ?"
"Comment inscrire la scolarité dans un système de prévention intégré aux institutions territorialisées multipartenariales ?"
La conférence met en lumière les spécificités des enfants victimes d'abandon, de violence, d'errance, etc., et la nécessité d'adapter les propositions scolaires à leurs besoins.
"Comment proposer une scolarité qui va tenir compte des vulnérabilités psychosociales en considérant tout particulièrement les enfants relevants de la protection de l'enfance ?"
Présentation du dispositif "Starter" comme une "classe réparatoire" expérimentale à Grenoble.
Antoine Gentil, enseignant spécialisé, décrit le projet Starter qui accueille des adolescents de 14-15 ans pour un parcours de rescolarisation et d'orientation d'une année. Le dispositif se caractérise par :
L'engagement professionnel et associatif d'Antoine Gentil.
Son rôle de coordonnateur de Starter et de délégué général de l'association "Par le Verbe Parer" illustre un engagement double pour l'innovation et la prévention.
L'association "Parer" est présentée comme "un laboratoire d'idées entre professionnels qui va modéliser des actions en prévention par la mise en œuvre d'alliance éducative ou on pourrait dire aussi de tissage de de maillages territoriaux autour des situations d'enfants et d'adolescents éprouvés."
Principes philosophiques sous-tendant l'approche :Penser l'expérience depuis l'expérience pour l'expérience.
Considérer l'enfant comme un individu capacitaire et vulnérable, et non comme un simple élève ou usager.
Adopter une approche écosystémique et anthropologique de l'action éducative.
Reconnaître l'acte éducatif comme un "art de l'immanence" se jouant dans l'instant présent.
Souligner l'importance de la part sensible de l'acte éducatif.
Affirmer l'indissociabilité des enjeux d'orientation et d'individuation, d'agentivité et d'émancipation.
"Les enjeux d'orientation sont indissociables des enjeux d'individuation ça veut dire se construire en tant qu'individu [...] rendre indissociable l'orientation de l'agentivité le fait d'être acteur de sa propre vie et d'émancipation le fait de pouvoir se sortir des déterminismes".
Plaider pour une logique d'"essage" plutôt que de "duplication" des projets expérimentaux, en tenant compte des spécificités territoriales.
Réflexion sur le décrochage scolaire : Distinguer les définitions statistiques et sociologiques, et identifier trois pôles de facteurs en jeu : difficultés d'apprentissage, angoisse envahissante, et vulnérabilités psychosociales.
L'accent est mis sur la sur-représentation des enfants de la protection de l'enfance dans les chiffres du décrochage scolaire.
"Les enfants de la protection de l'enfance sont massivement concernés par le décrochage scolaire [...] 13 % des enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance valident le diplôme national du brevet."
Fonctionnement du dispositif Starter :
Éléments clés de l'approche éducative à Starter :Reconnaissance des vulnérabilités psychosociales : Être attentif aux signaux de mal-être, placer les termes "rencontrer" et "reconnaître" au centre du métier, pratiquer la "clinique éducative" (analyse de l'expérience subjective de la rencontre).
Principe fondamental : "Tu es digne d'intérêt, tu es irremplaçable." * Alliances éducatives : Travail en réseau avec les familles et les professionnels (éducateurs PJJ, assistants sociaux, équipes de soin, etc.), basé sur l'identification, la reconnaissance, l'information, le partage d'analyses, la définition d'objets de dialogue et de projets communs, et la mise de sens sur l'intervention de chaque partenaire. * Approches pédagogiques : Privilégier les pédagogies de l'explicite (compréhension des stratégies d'apprentissage, réflexivité sur les peurs liées à l'apprentissage, questionnement de la normativité) et l'expression de soi, notamment à travers l'atelier d'écriture quotidien. * Accompagnement à l'orientation : Viser l'"s'orienter" plutôt que l'"orienter", aider à la compréhension des logiques du système, autoriser le rêve, proposer des stages comme expériences initiatiques encadrées, et articuler l'orientation avec la médiation culturelle et les projets à vocation citoyenne.
Points Saillants et Citations Clés :
Prolongements et Perspectives :
En conclusion, la conférence d'Antoine Gentil met en lumière une approche éducative profondément humaine et systémique pour répondre à la complexité du décrochage scolaire, en particulier chez les jeunes les plus vulnérables.
Le dispositif Starter, ancré dans des principes philosophiques forts et une pratique de la relation éducative attentive, offre un modèle inspirant pour repenser l'école et sa capacité à "faire école à celles et ceux qui n'y sont plus."
L'insistance sur le travail en alliance et la nécessité de considérer l'enfant dans sa globalité constituent des pistes essentielles pour les acteurs de l'éducation souhaitant agir face à cette problématique cruciale.
Glossaire des termes clés
Île-de-France.
Les départements recourant le moins à des assistants familiaux sont plus nombreux dans l’Est de la France, en particulier dans le Sud-Est, et en Île-de-France.
Île-de-France
Au niveau national, le taux de mesures d’ASE est de 22,5 mesures pour 1 000 jeunes de moins de 21 ans fin 2021, mais varie fortement selon les départements. Un peu plus de la moitié des collectivités présentent un taux qui fluctue entre 19,4 ‰ et moins de 29,2 ‰. Les départements aux taux de mesures les plus faibles sont plus nombreux en Île-de-France, en Bretagne, dans les Pays de la Loire et le quart Sud-Est.
Briefing Document : Développer la coopération, la confiance et l’autonomie des élèves
Source : Excerpts from "Développer la coopération, la confiance et l’autonomie des élèves - Élise Huillery"
Thème Central : La nécessité de reconnaître et de développer les compétences sociales et comportementales (CSC) des élèves comme un levier essentiel de la réussite scolaire, de l'insertion professionnelle et du bien-être sociétal. Élise Huillery argumente que ces compétences sont actuellement un "angle mort" du système éducatif français, bien que leur importance soit de plus en plus reconnue.
Points Clés et Arguments Principaux :
1. Définition et Importance des Compétences Sociales et Comportementales (CSC) :
2. Le Déficit Français en Matière de CSC :
3. L'Impact des CSC sur la Réussite Scolaire, l'Insertion Professionnelle et la Société :
4. Recommandations pour l'École :
Conclusion Principale :
Le discours d'Élise Huillery met en lumière un enjeu crucial pour le système éducatif français : la prise en compte et le développement actif des compétences sociales et comportementales des élèves.
En s'appuyant sur des données de recherche solides, elle démontre que ces compétences ne sont pas des "soft skills" secondaires, mais des leviers fondamentaux pour améliorer la réussite scolaire, favoriser l'insertion professionnelle et générer des bénéfices significatifs pour la société dans son ensemble.
Elle appelle à une transformation des pratiques pédagogiques, de la formation des enseignants et de l'implication des parents pour combler le déficit français dans ce domaine et exploiter pleinement le potentiel des élèves.
on a vraiment de quoi au niveau 00:20:48 scientifique on a de quoi prouver que agir sur l'état d'esprit de développement c'est possible et ça a des effets sur la réussite scolaire des élèves
puis on voit que le locus de contrôle et plus externe là c'est très très fort le l'écart par rapport à la moyenne des autres pays est très fort on a des élèves pour qui le 00:15:15 locus de contrôle est beaucoup plus externe et donc bah par contraposer moins interne donc en gros nos élèves pensent plus qu'ailleurs que ce qui leur arrive dépend de l'extérieur de contraintte extérieure et non pas de 00:15:27 leur stratégie de leur travail de leurs efforts à eux
deuxième point très important c'est le déficit de ces compétences parmi les élèves français alors là je vais parler que des élèves 00:09:59 mais sachez puisque nous sommes des adultes que ça vaut aussi pour nous les adultes les enquêtes auprès des adultes qui sont menées notamment l'enquête PIAC qui est mené par l'OCDE également auprès des adultes montre à peu près exactement 00:10:11 les mêmes déficites he il y a pas de miracle à 18 ans on devient pas complètement différent de ce qu'on de ce qu'on voit chez les adolescents donc par exemple sur l'état d'esprit de développement euh ici ce que je vais représenter donc la la ligne noire c'est 00:10:25 la moyenne de tous les pays de l'OCDE d'accord donc on a standardisé et en fait chaque bâton représente un pays et le pays qui est en gras et la France donc ce qu'on voit c'est que la France 00:10:37 est en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE concernant le score d'état d'esprit de développement donc la croyance que l'intelligence c'est quelque chose qui peut évoluer et qui peut s'entraîner et se développer en 00:10:50 fait donc justement c'est important qu'on sache que c'est vrai que l'intelligence peut se développer pour que en fait normalement 100 % des gens g devrai répondre oui d'accord devrait avoir un score d'état d'esprit de 00:11:02 développement vous pourriez vous dire bah oui mais en fait les élèves français ils ont raison ils sont beaucoup plus lucid que les autres non ce n'est pas le cas en fait quand on a un état d'esprit de développement qui n'est enfin quand on ne pense pas que l'intelligence pe 00:11:15 peut se développer on a tort scientifiquement parlant et donc donc la France est plutôt du côté des pays déficitaires
Résumé de la vidéo [00:00:00][^1^][1] - [00:21:53][^2^][2]: * 00:00 Début * 01:03 Sommaire * 02:11 I es compétences * 04:18 Les mesures * 09:48 Déficit de compétences * 16:58 Compétences sociales * 17:34 Expérimentation au collège * 20,57 Impact des politiques éducatives * 24:38 Impact sur l'insertion professionnelle * 26:43 Calcul de rentabilité * 28:07 Recommandations
Cette vidéo, présentée par Élise Huillery, aborde l'importance des compétences sociales et comportementales dans l'éducation, telles que la confiance, la coopération et l'autonomie des élèves. Elle souligne que ces compétences sont souvent négligées dans le système éducatif français, mais qu'elles sont essentielles pour la réussite scolaire, l'insertion professionnelle et les bénéfices publics. Huillery propose des recommandations pour développer ces compétences chez les élèves.
Points forts: + [00:00:22][^3^][3] L'importance des compétences sociales * Nécessité de développer la confiance, la coopération et l'autonomie * Impact sur la réussite scolaire et l'insertion professionnelle * Bénéfices pour la société en général + [00:02:14][^4^][4] Les compétences comportementales et sociales * Comprend l'estime de soi, l'optimisme et le contrôle de l'impulsivité * Inclut la capacité à coopérer, l'empathie et le sentiment d'appartenance + [00:09:51][^5^][5] Le déficit des compétences chez les élèves français * Les élèves français montrent un manque de compétences comparé à l'OCDE * Importance de l'état d'esprit de développement et de la persévérance + [00:17:36][^6^][6] L'impact des compétences sur la réussite éducative * Les programmes visant à développer un état d'esprit de croissance montrent des résultats positifs * Amélioration du comportement en classe et des performances scolaires Résumé de la vidéo [00:21:56]¹[1] - [00:30:56]²[2]:
La vidéo présente une conférence d'Élise Huillery sur l'amélioration de l'apprentissage des élèves en France. Elle discute de l'importance de réduire la taille des classes, mais souligne que cela ne suffit pas sans transformer les pédagogies et motiver les élèves. Elle met en avant l'apprentissage coopératif et le feedback positif comme des leviers efficaces pour améliorer l'éducation.
Points forts: + [00:22:00]³[3] Réduction de la taille des classes * Effets limités sans changement pédagogique * Coûts élevés par rapport aux bénéfices * Nécessité d'autres actions pour améliorer l'efficacité + [00:22:39]⁴[4] Apprentissage coopératif * Pratiques pédagogiques efficaces et peu coûteuses * Formation des enseignants requise * Impact significatif sur la progression des élèves + [00:23:24]⁵[5] Feedback positif * Retours individualisés pour guider les progrès * Importance de l'encouragement et de la reconnaissance des réussites * Distinction entre feedback positif et négatif + [00:24:46]⁶[6] Programme à Montréal * Ciblage des compétences sociales et comportementales * Effets à long terme sur l'éducation et l'insertion professionnelle * Rentabilité élevée pour la société + [00:28:14]⁷[7] Déficit en compétences sociales en France * Rôle crucial dans la réussite scolaire et professionnelle * Possibilité de transformation par des programmes éducatifs + [00:29:01]⁸[8] Recommandations pour l'école * Développement de l'apprentissage coopératif et de l'état d'esprit de développement * Réforme de l'évaluation des élèves * Formation continue des enseignants et des parents
Si evaluamos lo siguiente: ProfStef pharoZenValues No aparecerá nada. Pero si inspeccionamos el mis código veremos esto:
La herramienta es muy buena porque nos permite ver la información en diferentes formas de representación, dependiendo de la ventana a la cual se le haga clic, se puede ver la misma información, pero esta vez desde el código fuente, podemos interactuar con los cambios de presentación. En un texto estático esta acción sería imposible de ejecutar. Ahora la inquietud es: ¿Es posible hacer esta acción con los demás recursos que encuentro en la red si lo descargo como imagen en Glamorustolkin y Grafoscopio respectivamente?

Como dijimos previamente, la narrativas de datos, como la que estás leyendo ahora, escrita en Lepiter, combinan prosa, código, datos y, eventualmente, visualizaciones.
El objetivo de una herramienta como Grafoscopio (inmersa en Glamorous) nos permitirá trabajar las representaciones simbólicas a través de código y las gráficas (a través de visualizaciones.
Los mensajes son la forma en que los objetos se comunican entre sí y en que nosotros, los humanos, nos comunicamos con el sistema de cómputo. Hay tres tipos de mensajes: unary (unarios), binary (binary) y keyword.
Relacionando los videos analizados de Anjana Vakil sobre los paradigmas de programación y sobre la programación orientada a objetos, ahora es un poco más comprensible la importancia de los mensajes entre objetos en el campo de la computación. Ya que, es la forma como interactúan entre sí y es la forma como nosotros podemos dar órdenes a esos objetos, a través de comandos. El quick del asunto está en ¿Cómo se escriben los comandos?, ¡cómo los incorporamos al sistema? ¿Qué lenguaje usamos?, ¿Cuál es su estructura?, y ¿Qué queremos recibir como respuesta?
Si ves una jerigonza es debido a algún problema de visualización con símbolos no romanos/latinos, normalmente causado por las fuentes que tienes instaladas en tu Sistema Operativo y la interacción de las mismas con un sistema Pharo/GT.
Este comentario es a modo de inquietud: Por ejemplo, cuando ejecuto el código y navego por las diferentes pestañas a la derecha del GT ¿Cómo puedo identificar que la información allí consignada corresponde a la instrucción de ejecución del código y no a un error por incompatibilidades con el estema operativo o a fallos del programa o a corrupción de la información? Teniendo en cuenta que, en este caso, no somos expertos en escritura e interpretación de códigos.
Inspeccionando y Haciendo: consiste en ejecutar las instrucciones, también llamadas mensajes e ir más profundo dentro de los objetos que contienen y representan los datos.
Este apartado del texto en lo personal me parece muy interesante, más aún, cuando, por ejemplo, mi forma de aprender es a medida que voy leyendo o recibiendo una instrucción o viendo un video, entre otras; poder ir haciendo las cosas. Leo/observo la información, la proceso (la interiorizo) y debo hacer algo práctico para entenderlo y lograr que no se me olvide y poderlo hacer nuevamente en el futuro.
Por esta razón, lo que se plantea en este texto y en este apartado en particular, es fundamental dentro de los procesos de aprendizaje, por qué nos permite entender el por qué de las cosas, por qué suceden así y no de otra forma, y que pasa cuando hago lo que dice la instrucción, veo en tiempo real cuál es el resultado, si es que hay un resultado.
En ejemplo más claro de esta forma de aprender y de las limitaciones en algunos recursos, es cuando revise los videos de Anjana Vakil, para la construcción de los mapas mentales, me hubiera gustado poder practicar en algún lado como sería la forma de escribir los códigos, ya que, así se explique muy bien, para mí la forma de entender cómo funcionan las cosas es en la acción y en el hecho en particular.
Mensajes, pues los objetos son una idea menor y lo clave son los mensajes
Lenguaje de objetos desarrollado por Alan, el hace referencia a los operadores boléanos
Se usan en bases de datos y motores de búsqueda. Son útiles para encontrar resultados más específicos y jerarquizar los más relevantes como los dice Anjana Vakil, nos ayuda crear una estructura mas robusta al momento de programar.